Disclaimers: hormis le personnage, pas même son prénom ne m'appartient. Tout est au grand Matsumoto.

Notes de l'auteur: Post- 84 en gros, vu qu'il s'agit d'Illumidas. Le titre de l'histoire provient de la chanson "Major Tom" de Peter Schilling. Un peu de GE999 au début. Le capitaine est évoqué mais n'apparait pas clairement dans ce chapitre. Peut-être pas dans le prochain d'ailleurs.

"- Papa, c'est vrai que lorsque l'on voit une étoile filante, on doit faire un vœu ?
- C'est ce qu'il se raconte, oui. Mais je ne sais pas vraiment si cela est vrai. Tu me diras si ça marche pour toi ?
- D'accord. Je peux te dire mon vœu?
- Vas-y, je t'écoute.
- Je veux rester avec toi pour toujours.
- C'est mignon bonhomme, mais hélas ça risque d'être compliqué.
- C'est pas vrai ! Et déjà j'suis pas un "bonhomme", j'ai bientôt onze ans !
- Non seulement c'est vrai, mais en plus tu seras toujours mon bonhomme."

Alors c'était ça d'enfin mettre le nez dehors ? Une sensation de vie, mais aussi de peur. Le monde qu'il avait laissé derrière lui avait continué à tourner, sans arrêt. Combien de temps avait duré sa captivité ? Il dirait 9 ans, s'il se basait sur l'âge auquel les Illumidas l'ont fait prisonnier. 9 ans de torture, et de formation stricte pour faire de lui quasiment une machine. Il n'avait rien demandé, lui, garçon innocent qui venait de souffler ses 11 bougies sur un impressionnant gâteau chocolat cuisiné par Tadashi lui-mê était légèrement plus âgé que lui.
Le jour de sa capture restait à la fois flou et très net : il se souvenait avoir échappé à la vigilance de l'équipage entier (même à son capitaine de père, c'est pour dire), pour explorer les alentours de là où l'Arcadia avait décidé de s'ancrer. Il s'était perdu, et, il n'était pas son père. Il était juste un garçon qui venait d'avoir 11 ans. Certes, il s'était considéré assez grand pour sortir seul. Il n'avait pas prévu un seul instant de tomber sur un terrain militaire Illumidas. Il était ensuite incapable de se souvenir le grade de celui qui avait braqué le canon de son arme sur son front. Mais il se souvenait très clairement le visage des deux hommes qui l'embarquèrent. A partir de là, il n'avait plus mis le nez dehors. Il avait vécu dans un monde aseptisé et factice. Aussi loin qu'il s'en souvienne, il avait toujours préféré le joyeux bordel du vaisseau de son père à l'ennui et l'absence de civils dans l'enceinte de la Forteresse où il avait passé ces dernières années. Oui, il avait essayé de s'enfuir, bien sûr, mais que peut un enfant de onze ans, toujours surveillé et relativement bien protégé, face à une horde de soldats haïssant Harlock aussi fort que lui les déteste.

Phantom savait autre chose : les enfoirés qui l'avaient enfermé appartenaient à la même espèce que ceux qui avaient abattu sa mère. Sa douce mère dont il n'avait gardé que des souvenirs troubles, étant donné le peu de temps qu'il avait pu la côtoyer.
S'il avait eu la haine et la volonté de se battre, rapidement il rendit les armes, acceptant son sort de pantin. Il ne savait pas pourquoi l'Arcadia n'avait pas attaqué la forteresse, pourquoi personne n'était venu le chercher. Les Illumidas s'étaient bien chargés de le former à l'aide de mensonges. De ce qu'il avait retenu, l'Arcadia n'était plus, et les violentes secousses qu'il avait ressenti le lendemain de sa capture étaient dues à un tremblement de Terre. Il n'avait pas encore l'esprit assez affuté pour comprendre à ce moment que l'équipage de l'Arcadia ne se serait pas laissé faire. Pourtant,il avait déjà vu son père mettre au tapis des hommes pour bien moins que ça.

l'Arcadia avait bel et bien lancé une offensive sans succès. Les Illumidas s'étaient manifestement préparés à cette éventualité. Il fallait croire que la capture du fils unique du plus grand hors-la-loi jamais vu auparavant était préméditée depuis longtemps.
Et qu'avait-on eu le culot de faire croire au célèbre pirate ? Que Phantom avait été abattu, au même titre que sa mère. Et ne comptez pas sur les Illumidas pour prouver leurs dires.

Le vaisseau vert avait bombardé comme jamais, tout tenté, ça s'était soldé par un échec cuisant et un épuisement des munitions.
Le concepteur dudit vaisseau, le brillant Tôchiro Oyama avait senti la peine de son ami, sans que celui ne l'exprime devant qui que ce soit. Il y aurait un fantôme et une blessure émotionnelle de plus à ajouter au tableau déjà bien sombre du passé du capitaine balafré. Si Harlock n'avait pas exprimé clairement sa souffrance, elle s'était clairement ressentie les mois, les années qui ont suivi le « décès » du petit Phantom. Partout dans les coursives, pour n'importe qui, le petit garçon avait laissé un vide. Et l'humeur de son père n'était pas allée en s'améliorant, bien au contraire. Il en devenait presque invivable, et tout le monde craignait que chaque manœuvre suicidaire soit la dernière qu'Harlock effectuerait. Il avait surchargé sans ménagement tout le monde de travail (même des broutilles). Son « bonhomme » lui manquait. Et même s'il n'avait pas été le plus démonstratif ou le plus drôle des pères de cette galaxie (il avait vu des mécanoïdes être plus chaleureux avec leur progéniture mécanique que lui-même n'avait réussi à le faire), il adorait et adorera toujours son petit Phantom qui passait plus de temps à jouer avec ses nerfs qu'a rester bien en place. Si Harlock se montrait exaspéré, en y réfléchissant il préférait avoir les nerfs usés par la pile électrique qui lui servait de fils que par sa douloureuse absence.

Lydia avait aussi pleuré la perte de son ami plus âgé. Tous endeuillés.

Phantom en avait presque oublié la convivialité. Les rires et les soirées animées qui se déroulaient à bord résonnaient encore vaguement dans ses oreilles. Il avait lâchement abandonné le combat et s'était demandé, peu avant sa « libération » (ou plutôt devrait-il dire « jusqu'au moment où ils ont jugé qu'il serait prêt pour remplir sa mission), si l'Arcadia n'était pas vraiment tombée. Avant de se dire que si lui avait supporté cette vie presque dix ans, les autres auront fait de même. Cela lui aura demandé une énergie folle de jouer leur jeu, jusqu'au jour où il redécouvrirait la vie extérieure. Bien sûr, les Illumidas n'avaient pris aucun risque et lui avaient flanqué tout une compagnie à ses basques qu'il devait commander. Et qu'il n'a pas hésité à descendre en maquillant ça par un dysfonctionnement des armes qui leur avaient été procurées.

. Ses désirs de retrouver le vaisseau vert étaient redevenus réalité quand on lui avait annoncé le vrai but de ces années d'entraînement : tuer Harlock. Il n'en était pas revenu. Au final, il était vivant ?

« Vous me demandez d'abattre mon unique famille, après m'avoir fait croire qu'ils étaient tous morts ? » avait demandé Phantom, la voix chevrotante.

« - Si nous avons bien compris quelque chose, c'est que personne n'arrivera à le faire tomber vivant. Pas l'un des nôtres en tout cas. Mais toi,toi, son fils, son sang, la chair de sa chair, tu as plus de chances que nous d'y arriver. Tu le connais comme personne non ? souffla perfidement le capitaine qui se tenait en face de lui
- Je pense qu'il a bien dû changer. De ce dont je me souviens, ce n'est pas un homme qui aime quand c'est linéaire.
- Il s'est légèrement calmé dans sa fougue. Mais le taux de destruction de bases Illumidas dans les mois qui ont suivi ta capture a été intéressant : il a triplé. Pourtant, ta capture n'a pas été suffisante pour le stopper. Il est même très discret depuis plusieurs mois.
- Estimez vous heureux, l'Arcadia possède la puissance de feu nécessaire pour faire péter une planète entière.
- Certes, mais il nous le faut mort. Et, aussi, pour nous assurer de ta loyauté, tu bénéficies d'un implant neural. Si tu n'obéis pas aux ordres, une décharge pour te remettre une pas, et une autre plus forte pour t'éliminer. Compris ? »

Phantom avait hoché la tête et dégluti bruyamment. Ce n'était pas ça qui allait l'arrêter, mais ça risquait de compromettre ses plans et prendre le risque que l'Arcadia disparaisse pour de bon de la circulation. « Promis P'pa, je te retrouverai, et je ne laisserai personne vous toucher. » s'était-il juré.
C'est là que le cruel jeu avait commencé et qu'il n'avait plus bronché.

S'il avait réussi à dégommer le traceur qu'il possédait en s'ouvrant l'avant-bras, il ne savait pas combien de temps ça mettrait avant la décharge qui lui serait fatale. Il lui fallait le Dr Ban au plus vite. Combien de temps ça prendrait avant de retrouver ce fichu vaisseau ? Du peu d'informations qu'il avait récoltés, il était toujours en cavale. Et que sa prochaine escale était la non moins connue Râ Metal. Des données dont il disposait, un seul moyen de la rejoindre sans trop faire d'esclandres : le prestigieux Galaxy Express 999.

S'il avait terrorisé à contre-cœur un acheteur de billet (qu'il n'avait pas encore marqué à son nom) pour l'obtenir, il était pressé de descendre au terminus du train. A bord, un visage familier d'une femme blonde, qui ressemblait vaguement à sa mère. « Maetel » avait-il entendu.

Prochaine station : Râ Metal.