Le soleil resplendissait aujourd'hui sur le Schleswig-Holstein sorcier. Dans une plaine bien cachée des Moldus et de nombreux sorciers, un chapiteau blanc était dressé. A l'intérieur, de multiples personnes discutaient, riaient ou simplement réfléchissaient. Des chaises étaient installées face à un autel. Une longue allée recouverte d'un tapis bleu séparait la salle en deux. Parmi les invités, on retrouvait beaucoup de grandes personnalités telles le Maréchal Lionel von Leutel, généralissime des armées sorcières allemandes, son fils l'ingénieur-général Wilfried von Leutel, Filius Flitwick, éminent duelliste, Poppy Pomfresh, Infirmière de Poudlard et l'une des plus grandes Médicomage d'Europe, Xiang Zhao, plus grand guérisseur d'Asie ou encore Hermione Granger, membre clé du Département de la Justice Magique du Ministère britannique. Il y avait également des créatures magiques tels des centaures, une vampire ou encore une dizaine de gobelins. Il y avait également une quinzaine d'enfants de tous âges entre trois et quinze ans.
Vers quatorze heures, une sonnerie se fit entendre et tout le monde se tut. Dans un silence cérémoniel, un homme entra sous le chapiteau. Il était vêtu d'un costume bleu ciel. Il avait une trentaine d'années, ses yeux marrons affichaient un regard conquérant tandis que ses longs cheveux noirs étaient coiffés dans une queue de cheval parfaite. Il regardait droit devant lui tout en s'autorisant des coups d'oeil ici et là pour apprécier les personnes présentes. Des chuchotements se firent entendre, saluant notamment le travail remarquable fait pour sa coiffure qui, aux dire de l'ingénieur-général von Leutel « n'avait jamais été aussi bien coiffée ».
Une seconde sonnerie se fit entendre et les chuchotements se turent de nouveau. Une femme âgée du même âge que le premier entrant fit son apparition. Elle était vêtue d'une robe de mariée blanche enchantée pour que l'arrière ne traîne pas. Ses yeux verts affichaient un regard déterminé. Ses longs cheveux roux descendaient le long de ses épaules. Sa grande taille et sa silhouette élancée étaient magnifiquement mises en valeur par la robe. Elle était au bras du Maréchal von Leutel qui avait profité de la première entrée pour transplaner discrètement hors du chapiteau. Celui-ci était habillé de son uniforme de maréchal : une veste grise avec de multiples médailles à l'avant et des galons aux épaules, un pantalon de la même couleur ainsi que des chaussures noires.
Lorsqu'ils atteignirent tous deux l'autel, il s'écarta et se plaça derrière la femme tandis que son fils transplanait derrière l'homme. Un homme vêtu d'une robe en velours rouge prit place de l'autre côté de l'autel avant de prendre la parole.
« Bien le bonjour à tous et à toutes », dit-il, « je suis Werner Jarnstein, chef juriste de l'armée sorcière allemande. Nous sommes ici réunis pour l'union du général d'armée aérienne Klaus Müller ainsi que de la générale d'armée Hilde Friedrich. Herr Müller, Frau Friedrich, avez-vous rédigé au moins un contrat de mariage ?
-Oui, répondirent les deux mariés. Un contrat de mariage civil ainsi qu'un contrat de mariage militaire. Ils ont été transmis et validés par le comité juridique.
-Bien, répondit le juriste. Je vais le faire apparaître et vous demander de confirmer magiquement ce sont bien les contrats ayant été convenus. »
Il fit apparaître deux contrats qu'il présenta aux futurs mariés. Ceux-ci lurent rapidement avant de chacun poser leurs baguettes civiles sur chaque parchemin.
« -Bien. » reprit Jarnstein. « Herr Müller, confirmez-vous être en pleine possession de vos facultés mentales, de votre capacité de décision et de n'être sous aucune influence, quelle qu'elle soit ?
-Oui.
-Frau Friedrich, confirmez-vous être en pleine possession de vos facultés mentales, de votre capacité de décision et de n'être sous aucune influence, quelle qu'elle soit ?
-Je le confirme.
-Bien. Herr Klaus Müller, consentez-vous à prendre pour épouse Frau Hilde Friedrich, envers et contre tout, dans cette vie et dans l'autre ?
-Je le veux. »
Un sortilège sortit de la baguette du général Mûller, dessinant un cercle marron lévitant autour de sa future épouse.
« -Frau Hilde Friedrich, consentez-vous à prendre pour épouse Herr Klaus Müller, envers et contre tout, dans cette vie et dans l'autre ?
-Je le veux. »
Un sortilège sortit de la baguette du général Friedrich, dessinant un cercle rouge lévitant autour de son futur époux.
« -Herr Lionel von Leutel, confirmez-vous que les deux promis ici présents ont bel et bien déclaré avec tout leur libre-arbitre ainsi que toute leur salubrité d'esprit, vouloir se prendre l'un pour l'autre en tant que époux ?
-Je le confirme.
-Herr Wilfried von Leutel, confirmez-vous que les deux promis ici présents ont bel et bien déclaré avec tout leur libre-arbitre ainsi que toute leur salubrité d'esprit, vouloir se prendre l'un pour l'autre en tant que époux ?
-Je le confirme. »
Jarnstein s'éclaircit la voix.
« -Par les pouvoirs qui me sont conférés par ma fonction de chef juriste de l'armée sorcière allemande, je vous déclare mari et femme. Vous pouvez vous embrasser. »
Les lèvres des deux époux s'unirent dans un tendre baiser tandis qu'une jeune fille âgée de huit ans apportait les alliances. Cette jeune famille avait des prothèses à la place des bras et des mains. Si l'on regardait bien ses yeux, on pouvait y voir la présence d'un passé extrêmement difficile. Cela dit, elle avait un sourire franc en ce jour. Les mariés se passèrent mutuellement la bague au doigt. Les alliances étaient en argent serties d'un rubis gravé de runes garantissant la santé mentale. Tout le monde applaudit en choeur.
Les époux allèrent chacun discuter avec des personnes différentes, trop heureuses de pouvoir partager un moment avec leurs amis ou confrères proches hors du travail. Klaus Müller nouvellement Friedrich était en pleine discussion avec Filius Flitwick et Lionel von Leutel à propos de la Coupe du Monde de duel à venir.
« -Je pense y participer. » avoua Klaus « Je dois dire que j'ai encore mon élimination en quarts de finale d'il y a deux ans en mémoire. Contre vous d'ailleurs professeur Flitwick.
-En effet ! Mais vous êtes jeune et plein de potentiel. Je suis sûr que vous ferez mieux cette année. Cela dit, je pense qu'il faudra surveiller très attentivement Alfonso Ramirez, le Mexicain, car celui-ci semble avoir très sérieusement progressé depuis la dernière fois. Je pense qu'il peut créer la surprise. Et vous maréchal von Leutel ? Pensez-vous y participer ?
-Non, pas cette année. » déclara le maréchal. « J'ai beaucoup de travail et je veux progresser en magie de combat.
-En effet, » répliqua Flitwick, « vous êtes spécialisé en ingénierie militaire c'est cela ? Comme votre fils d'ailleurs.
-C'est exact. Personnellement professeur, je pense qu'il est possible d'assister à une véritable surprise lors de cette Coupe du Monde de Duel. »
Un peu plus loin, Hilde Friedrich conversait notamment avec Poppy Pomfresh, Zhang Xiao ainsi que l'ingénieur-général von Leutel.
« -Frau Friedrich ainsi que moi-même avons optimisé nos derniers modèles de prothèses », racontait Wilfried, « maintenant elles peuvent directement envoyer magiquement et en continu des informations sur l'état de santé de leur porteur sur un parchemin enchanté à cet effet. Nous avons également amélioré les potions d'entretien de ces prothèses, en en faisant notamment diminuer les coûts en ingrédients.
-Comment avez-vous fait ? » interrogea l'Asiatique.
« -Nous avons simplement remplacé la pépite d'argent par un lingot de fer » expliqua Hilde. « Pour compenser la perte de qualité causée par ce remplacement, nous avons usé de poudre de carbone. Très efficace. »
La suite de la discussion se poursuivit dans l'emploi de termes scientifiques impossibles à comprendre pour toute personne n'étant pas initiée dans ces domaines. En effet, si les mariés avaient invité des personnes telles que le professeur Flitwick ou Poppy Pomfresh, c'est parce qu'ils étaient des confrères très proches. Hans était un duelliste, considéré comme l'un des plus grands espoirs du monde sorcier. Il avait participé à deux Coupes du Monde de duel trois ans et deux ans auparavant, il a été éliminé deux fois en quarts de finale. Sa femme Hilde, était une experte de tout ce qui touchait à la guérison et à la médecine magique. Elle était elle aussi un des plus grands espoirs dans ce domaine et la cheffe des services de santé de l'armée sorcière allemande. Hermione Granger avait été invitée car Hilde l'avait rencontrée alors qu'elle se rendait au ministère de la Magie britannique pour obtenir une autorisation d'exploitation d'une potion au Royaume-Uni. Les deux femmes avaient discuté du droit allemand car Hilde en avait quelques notions bien que cela n'était pas sa spécialité. De ces discussions avait commencé à naître une amitié.
Après une heure environ, le Maréchal von Leutel prit la parole.
« -Une estrade a été installée à la place de l'autel pour les personnes désirant dire ne serait-ce que que quelques mots aux mariés. »
Le Maréchal prit place sur l'estrade.
« -Sonorus. Lorsque je vous ai vus pour la première fois, vous n'étiez que des enfants orphelins recueillis par l'armée parmi tous les autres. Puis vos professeurs, par l'intermédiaire de la hiérarchie, m'ont fait part de vos immenses qualités intellectuelles. A treize ans, vous avez choisi deux voies différentes : Klaus tu as choisi la magie de combat et Hilde tu as choisi la magie curative. Vous étiez déjà très amis depuis quelques années. J'ai suivi votre instruction avec grand intérêt notamment lorsque le général Helmut Zieglermann, alors chargé de l'Education Militaire et qui n'a jamais été réputé pour faire des compliments sans fondement, m'a dit que vous étiez tous les deux parmi les meilleurs qu'il n'ait jamais vu. Par la suite, vous avez réussi avec brio l'école d'officiers en majorant systématiquement. Puis lorsque vous avez, par la suite, choisi de passer l'école de guerre une fois colonels, vous avez été les deux seuls pris cette année là. Je me rappelle très bien que vos correcteurs ont été très impressionnés par votre inventivité et vos connaissances. Je me rappelle également que j'étais dans le jury de potions et que la Potion Catalysante réalisée par Hilde était absolument parfaite. Quant à toi Klaus, je me rappelle que tu avais battu ton examinateur lors de l'épreuve de duel ! J'y avais assisté discrètement. Très impressionnant d'ailleurs. Une fois généraux, j'ai directement fait le choix de vous intégrer à mon état-major. Certains ont d'ailleurs critiqué cette décision mais les faits ont révélé que j'avais eu raison et je n'ai jamais regretté cette décision. En vous côtoyant régulièrement, j'ai vu quelles formidables personnes vous êtes et c'est un honneur d'être à la fois votre maréchal et d'être surtout votre ami. Si je ne me trompe pas, vous vous êtes déclarés votre amour alors que vous aviez à peine quinze ans. Et vous avez sans cesse été aussi loyaux et fidèles l'un envers l'autre que vous l'avez été envers l'institution militaire. Merci à vous. Vivez heureux. Silencio. »
Tout le monde applaudit. Les deux mariés étaient très émus par ces paroles du maréchal qui n'était pas réputé pour être le genre à se répandre en sentiments. Klaus posa sa tête sur l'épaule de sa femme. Il était toujours assuré et peu chaleureux en temps normal mais elle lui faisait totalement perdre son sang-froid. Elle était tout pour lui. Elle était même plus importante que l'Armée et il aurait préféré devoir quitter toutes ses fonctions que de la quitter elle.
Plusieurs personnes passèrent ensuite, racontant leur expérience plus ou moins longue avec l'un, l'autre ou les deux mariés. Ils s'accordaient tous à dire qu'ils étaient très brillants dans leurs domaines. A la toute fin, vint prendre la parole la petite fille qui avait emmené les alliances. Elle était habillée d'une robe rose bonbon et elle avait un serre-tête argenté qui maintenait ses longs cheveux blonds vers l'arrière. Wilfried von Leutel lui lança le Sonorus afin qu'elle puisse parler elle aussi. Elle tenait fébrilement un papier dans ses mains.
« -Euh... » hésita t-elle. « Quand j'ai vu pour la première fois Klaus et Hilde, c'était quand Papa et Maman sont morts. J'étais très blessée et c'est Klaus qui m'a protégée et éliminé les agresseurs. Il m'a ensuite emmenée à l'infirmerie où Hilde m'a soignée. J'étais toute petite mais grâce à eux je suis en vie...Merci... Quand je serais grande, je veux être comme vous ! »
Les larmes avaient commencé à couler sur ses joues. Wilfried lui lança le Silencio et la serra contre lui. La petite fille s'appelait Stella Udelhofen. Ses parents avaient été tués dans une attaque de mages noirs. Klaus était en permission et se promenait lorsqu'il vit la scène. Il élimina les quatre assaillants à lui seul avant de trouver Stella étendue sur le sol, les bras arrachés par des sorts perdus. Il l'avait prise en urgence pour l'emmener se faire soigner dans les locaux de l'armée. C'était Hilde qui, conformément à la procédure de prise en charge d'enfants gravement blessés, l'avait prise en charge. Elle avait soigné les blessures, remerciant Klaus d'avoir stoppé l'hémorragie. Par la suite, les services de Wilfried et elle avaient fabriqué des prothèses pour remplacer les bras de la petite fille. Les deux mariés allèrent la serrer rapidement contre eux. Si Stella les avait appelés par leurs prénoms, c'est parce que les enfants avaient le droit d'appeler les soldats par leur prénom jusqu'à l'âge de treize ans. Hilde avait estimé que les enfants avaient besoin de se sentir à l'aise vis à vis des adultes et que l'usage de la formule « grade + nom » était trop impersonnelle pour des enfants en bas âge.
Les mariés n'avaient pas prévu d'activités, se reposant sur le talent d'improvisation qu'ils avaient sans oublier la manie qu'avait Wilfried de toujours trouver de quoi amuser les gens avec ses inventions. Et même s'il n'y avait aucune activité improvisée, l'essentiel était que tout le monde soit là, les sujets de discussions étant suffisamment divers et nombreux pour tenir des heures. Hermione était en pleine discussion avec Lionel von Leutel, Jarnstein et ainsi que Klaus et Hilde.
« -Chez nous, » expliquait la britannique, « les elfes de maison sont encore considérés comme des esclaves dans beaucoup de familles de Sang-Purs. Les lois ne sont passées que très récemment et avec une certaine difficulté. Vous vous en servez vous dans l'armée ?
-Comité Juridique 24 mai 1932 Durm. » déclara simplement le Maréchal.
« -Par cet arrêt », expliqua le juriste, « le Comité Juridique rend illégale toute maltraitance envers des créatures magiques en temps de paix comme en temps de guerre. Dans notre armée, les créatures magiques sont des soldats comme les autres. Ils n'ont aucune différence au niveau de leurs droits ou de leurs devoirs. Leurs besoins naturels, tel le sang pour les vampires, sont fournis par l'armée de manière à ne gêner personne.
-Par exemple, » rebondit Hilde, « ma seconde à la tête de services de santé est une lycanthrope. Qu'elle soit lycanthrope ou pas n'a pas été un critère de sélection. Simplement ses compétences. Nous avons un certain nombre de généraux qui sont des créatures magiques d'ailleurs.
-Ma contrôleuse aérienne personnelle est une Vélane. » ajouta Klaus.
Hilde lui serra le bras. Elle avait toujours été un peu jalouse de cette Vélane. Ou plutôt elle trouvait que l'addition « Vélane + très proche de Klaus » n'était pas une très bonne idée.
« -Ne t'en fais pas chérie, » dit Klaus en déposant un baiser sur la tempe de sa femme, « c'est toi que j'aime. J'ai jamais été sensible aux Vélanes personnellement. Ou en tous cas je ne les trouve pas plus belle que ma compagne.
-Un amour vrai et fidèle. » sourit Hermione.
Après quelques heures de discussions, la nuit commença à tomber. Klaus se leva, se dirigea vers le centre de la salle et tapa cinq fois dans ses mains. Les tables se mirent à bouger jusqu'à former un cercle autour de lui. Un autre cercle de tables se formait un peu plus loin.. Des nappes blanches apparurent, des assiettes et des couverts se posèrent également. Aucune plan de table n'avait été dressé à l'avance. La seule chose sûre était que les mariés seraient côte à côte et que les enfants auraient une table à part surveillés par Wilfried qui était bien plus à l'aise avec les enfants que tous les autres et surtout que son père. Le marié tapa dans ses mains à nouveau et les entrées apparurent : Quatre énormes pièces montées en charcuterie. Les deux époux étaient friands de la charcuterie, surtout Hilde. Une cinquième pièce montée de la même sorte était apparue à la table des enfants. Ceux-ci semblaient rire à une parole de Wilfried qui était lui aussi hilare. La femme de celui-ci, qui était une vampire, se trouvait entre le professeur Flitwick et Noëlle Delespoir, une consoeur de longue date de Hilde.
Alors qu'elle mangeait sa troisième tranche de jambon fumé, Hilde s'arrêta brusquement. Elle fit apparaître un calepin et un crayon avant de griffonner frénétiquement durant quelques secondes.
« -Une nouvelle idée ? » sourit Klaus.
-Oui ! Une idée intéressante qu'il me faudra approfondir.
-C'est l'une des innombrables raisons pour lesquelles je t'aime, toujours l'esprit vif. » avoua le duelliste en l'embrassant au coin des lèvres.
« -Flatteur ! » lui répondit sa femme en lui tirant la langue.
A l'autre bout du cercle, Lionel von Leutel et Jarnstein semblaient dans une discussion très sérieuse.
« -Je te parie vingt Gallions qu'ils parlent boulot. » suggéra Hilde.
« -Un pari, c'est censé impliquer une part de suspense. » soupira Klaus.
Une fois que tout le monde, adultes comme enfants, eut fini de manger l'entrée, Klaus tapa des mains et les entrées disparurent. Les deux mariés se levèrent ensemble et se prirent les mains.
« Général Friedrich, » demanda Hilde, « acceptez-vous cette première danse avec moi ?
-Sans souci Général Friedrich ! » répliqua celui-ci avec un sourire un coin.
Ils brisèrent le cercle en décalant leur table d'un mouvement de baguette afin de pouvoir prendre place au centre. Une douce musique commença à se faire entendre. Un air de violon se répandait dans l'air. Klaus plaça ses mains sur la taille de sa femme qui avait passé ses bras derrière sa tête. Il était assez angoissé à vrai dire. Cela était extrêmement rare mais la combinaison entre la Femme de sa vie, le plus beau jour de leur vie et la danse, exercice où il était loin d'être le plus brillant, générait un petit peu d'angoisse dans son esprit. Il était clair qu'il était bien plus à l'aise dans ses mouvements lorsqu'il s'agissait d'éviter des maléfices et de riposter aussi sec que dans une tendre danse avec la femme la plus parfaite de l'univers à ses yeux. Hilde sentait que son mari n'était pas à l'aise dans cet exercice. C'était aussi l'une des innombrables choses qui lui plaisaient chez lui, cette totale dualité entre l'excellence lorsqu'il était sous pression et la difficulté dans les moments où il n'y avait que du calme.
« -Tu te débrouilles très bien mon chéri. » le rassura t-elle.
Klaus fit un petit signe de tête d'approbation. Il essayait vraiment de se concentrer sur ses pas. Il avait tenté d'apprendre la danse pour ce jour là. Mais le manque de temps entre son travail, ses activités personnelles, notamment le duel, et les préparatifs ne lui avait laissé que peu de possibilités. Mais il était content, il n'avait pas encore écrasé les pieds de sa cavalière. Hilde était légèrement meilleure danseuse du fait qu'elle avait choisi cette option quand elle était encore toute petite à l'Académie militaire. Et même s'il n'était pas le meilleur danseur, son mari était pour elle le meilleur cavalier possible. Ils se connaissaient à la perfection. Comme l'avait dit le Maréchal, leur amour était vrai et fidèle. C'était elle qui avait fait le premier pas vers lui à l'âge de quinze ans. Ils étaient déjà très amis depuis longtemps mais elle ressentait plus que de l'amitié. Elle lui avait déclaré son amour après que celui-ci soit sorti d'un cours de sorts défensifs. Il lui avait simplement dit que lui aussi l'aimait avant de filer avec un ami à eux pour s'entraîner au combat. Il était ensuite venu la voir pour lui redire que lui aussi l'aimait et ainsi avait démarré leur relation de couple.
Lorsqu'ils eurent fini leur danse, les invités les rejoignirent sur la piste. Ou du moins ceux qui le voulaient. En fait, tout le monde y était sauf le maréchal von Leutel qui semblait s'être volatilisé. Hermione dansait avec Poppy Pomfresh, Wilfried avec sa femme, Filius Flitwick avec Stella et ainsi de suite. Alors que tout le monde dansait, dix énormes caisses se mirent à léviter au-dessus de la piste avant de déverser des montagnes de Chocogrenouilles sur tout le monde. La friandise était très populaire en Allemagne et les mariés les adoraient. Ils avaient une très belle collection tous les deux.
« -Cadeau du chef ! cria le maréchal.
Hilde éclata de rire. Lionel von Leutel avait beau être le légendaire maréchal de l'armée sorcière allemande, généralissime de ces armées, âgé de plusieurs centaines d'années et incapable de vieillir suite à un pacte ancien entre lui et le peuple sorcier allemand, il était celui qui consommait le plus de Chocogrenouilles. Il était accro à ses petites friandises.
Les enfants avaient rempli leurs bras de friandises et commençaient à les dévorer dehors tandis que les adultes faisaient léviter celles restantes pour les réunir au centre de la pièce.
« -Maintenant que le dessert est arrivé », déclara le maréchal, « je pense qu'il est temps de passer...aux cadeaux de mariage ! »
Il donna un coup de baguette dans les airs et une montagne de cadeaux vint se poser devant les mariés.
« -Vous savez qu'on ne peut pas vivre éternellement ? » interrogea Klaus devant l'immense pile, faisant rire tout le monde.
Les deux amoureux commencèrent à ouvrir les différents paquets sous les yeux de leurs invités. Certains cadeaux étaient davantage pour l'un que pour l'autre, tels des ingrédients rares et nécessaires pour préparer des potions curatives offerts par Xiang Zhao ou les livres sur les plus grands duellistes de l'Histoire offerts par le professeur Flitwick. D'autres étaient clairement pour les deux, tel l'invitation pour un voyage en Angleterre offerte par Hermione. Le cadeau plus adorable était celui des enfants : un album photo contenant des photos des deux mariés. Les enfants l'avaient fait avec l'aide de certains professeurs. Les photos étaient venues de différentes personnes. Ils y avaient mis des commentaires tel « Hilde qui veut un gros câlin de Klaus » sous une image qui montrait celle-ci en train de regarder celui qu'elle aimait discuter avec un autre militaire. Seules trois personnes n'avaient rien offert : le maréchal Lionel von Leutel, son fils et la femme de celui-ci.
« -On vous a préparé une surprise. » annonça Wilfried. « Elle est dehors. Venez tous ! »
Rien ne semblait avoir changé depuis le début de la journée, si ce n'est que la nuit était tombée et que le temps s'était rafraîchi.
« -En fait, c'est un cadeau de tous les invités. On a travaillé dessus toute l'année quand on pouvait. Mon père, ma femme et moi-même avons seulement pris en charge tous les frais. »
Il donna un coup de baguette en direction d'un point lointain. Un immense manoir apparut alors. Il semblait avoir au moins trois étages vu de l'extérieur. La façade était faite de pierre grise, la porte d'entrée était en granite. Il y avait de multiples allées qui partaient de côtés de la maison pour rejoindre des annexes tels une serre ou un terrain de duel.
« -Bienvenue chez vous ! Le manoir Friedrich ! » chantonna Hermione.
Les deux Friedrich étaient bouche bée. Ils se demandaient comment une telle prouesse avait été possible en un an. Certes il y avait eu beaucoup de monde mais très peu de ces personnes avaient du temps pour faire un tel ouvrage. Ils avaient maintenant une demeure assez grande pour pouvoir y fonder une famille. En effet, du fait de leur travail prenant, ils avaient décidé de vivre tous les deux à l'Académie militaire de Berlin. Mais là...C'était différent. Ils avaient maintenant une vraie maison pour eux deux tous seuls. Ils pouvaient maintenant se projeter avec des enfants.
« -C...Comment... ? » interrogea Hilde.
« -Un peu de Magie. C'est tout » expliqua Wilfried.
« -Vous recevrez tous les documents d'ici quelques jours. » leur annonça Jarnstein.
« -Nous vous enverrons un dossier sur toutes les défenses en même temps ». compléta le Maréchal.
Klaus sourit. Vraiment, il n'y avait que Jarnstein et le Maréchal pour parler travail à un mariage, dans un tel moment de partage. Cela dit, il était curieux de savoir quelles défenses avaient été mises en place, surtout compte tenu de l'implication de génies de la défense tels les von Leutel ou Filius Flitwick.
« -Et si nous partions tous pour laisser ces mariés découvrir cette merveilleuse maison ? » lança Wilfried.
Tout le monde partit en un clin d'oeil, laissant les mariés seuls avec leur maison. Klaus souleva sa femme et tous deux partirent à l'exploration de ce cadeau très personnel.
