Je voulais avant tout vous remercier pour vos messages au sujet de mes autres OS sur Castle.
Lille76, merci de tes reviews qui m'ont touchées. C'est vrai que j'aurais eu de quoi faire une fanfiction, mais je ne m'en sentais pas encore capable à l'époque (c'est à dire il y a presque 2 ans). Voilà donc le pourquoi des OS. Quant à mon pseudo, oui c'est original, je te l'accorde ;)
Voici donc un TS écrit après le visionnage de l'épisode 4x16. A la base, cela devait être un OS mais des amis sur un forum m'ayant demandé une suite, je n'ai pas pu résister!
Bonne lecture!
Spoilers : scène fortement inspirée du 4x16 donc NE PAS lire si vous ne l'avez pas vu.
Disclaimer : la série Castle et ses personnages ne m'appartiennent pas.
La scène se situe au moment où la voiture de Kate tombe à l'eau.
POV de Kate
L'eau était glacée, j'avais peur, j'avais froid, et Castle qui ne réapparaissait pas. Je ne pouvais rien faire. Je tentais vainement, encore et encore, de défaire cette maudite ceinture. L'eau montait vite, beaucoup trop vite. Castle. Je le croyais bon nageur, mais il n'était pas revenu à la surface. Il ne pouvait pas me laisser, il ne devait pas… J'avais besoin de lui. Always, il me l'avait promis. D'ici quelques secondes, je n'aurais plus l'espace nécessaire pour respirer. Castle, pensais-je, Castle, Rick, reviens, je t'en prie ! Il y a tant de choses que je n'ai pas eu le temps de te dire. Pas le temps ? Pas voulu plutôt ! , me souffla une voix. Oui, c'est vrai, j'ai eu peur, moi, la détective Kate Beckett, peur d'avouer mes sentiments, de m'ouvrir à lui, au risque de souffrir une nouvelle fois. Peur de le perdre. Mais c'était trop tard.
Nous nous étions sortis de tant d'épreuves que je croyais presque à notre invincibilité : la balle au cimetière, le tigre, et d'autres encore… Tant que nous étions l'un près de l'autre, j'avais la sensation d'être plus forte, de pouvoir survivre à toute situation, même les plus improbables. A ses côtés, je me sentais en sécurité. Un regard complice, un sourire, une conversation silencieuse. Deux êtres qui se côtoient quotidiennement, qui s'apprécient, apprennent à se connaître et qui… Pourquoi ne lui ai-je pas dit ? Trop tard pour les regrets, murmura à nouveau cette voix intérieure. Elle avait raison. La tête renversée, j'essayais d'emplir au maximum mes poumons d'air. Un regard― le dernier― dans le rétroviseur, et je me surpris à voir dans mes yeux cette angoisse que je cachais aux yeux des autres. Je mettais un point d'honneur à ne jamais laisser transparaître mes émotions, mes sentiments devant qui que ce soit.
Pourtant, dès le premier jour, Castle avait réussi à me cerner, à lire dans mon regard les secrets de mon âme. Et depuis l'épreuve du sniper, depuis ses mots, penché sur moi, ses murmures, son aveu, le mur qui était en moi n'était plus aussi solide qu'avant. Une fissure était apparue, une mince fissure par laquelle Castle tentait de se frayer un chemin afin de trouver la clé qui ouvrirait mon cœur. Si seulement j'avais eu le courage de lui dire… Lui dire qu'un sourire de lui était un pas de plus dans cette zone frontalière, qu'un de ses regards dans lesquels je me perdais, était une attaque face à ce rempart déjà bien ébranlé. Simplement lui dire la vérité, que la clé de mon cœur résidait dans le moindre mot, le moindre geste, anodin aux yeux d'autrui qu'il avait pour moi.
Je ne pouvais pas mourir ! Pas comme ça. Dans un instinct de survie désespéré, je poussais de toutes mes forces sur la portière afin qu'elle cède. Je devais sortir, coûte que coûte, parvenir à m'extirper de cette ceinture, nager et retrouver Castle, nous remonter à la surface… Mes doigts s'acharnaient sur la boucle de la ceinture, rien n'y faisait, sans arme, elle resterait bloquée. Castle. L'eau atteignait à peine le plafond, me laissant juste le temps de prendre ma respiration, et je pensais : Castle. Je gesticulais comme un pantin désarticulé, essayant de me défaire de cette emprise, l'oxygène n'était plus. Le véhicule immergé allait devenir notre tombeau, et il ne saurait jamais. Jamais. Je frappais des poings sur la vitre, espérant la faire céder par je ne sais quel miracle, je frappais, fort, toujours plus fort, mourir noyé, pour un flic, c'est comme mourir en traversant la rue. C'est idiot. J'avais toujours cru mourir d'une balle en plein cœur, et pourtant, j'avais échappé in extremis aux griffes de la Mort. La cicatrice me le rappelait tous les matins. Castle. C'était ses mots qui m'avaient retenue à l'instant où je sombrais. Dans un dernier mouvement, j'empoignai le volant, j'étais à court d'oxygène, d'ici quelques secondes, l'eau remplacerait l'air des poumons, je perdrais connaissance, perdrais la vie dans ce véhicule. Je devais me résigner, cette fois, là Mort ne m'épargnerait pas. Castle n'était plus là, il ne pouvait rien faire. Je sentais mes membres s'engourdir, je fermais les yeux, ayant ma dernière pensée pour lui. Castle.
POV de Castle
Les poumons en feu, je ne cessais de vouloir atteindre l'arme de Kate. Un regard vers le plafond de l'auto confirma mes craintes, l'eau remplissait l'habitacle. Kate ne tiendrait pas longtemps. Dans un dernier effort, je sentis la crosse sous mes doigts, et l'empoignai fermement. Comment ai-je eu la force de tirer deux coups pour la libérer ? Je ne le sais toujours pas. La voir inconsciente, les yeux clos, me ramena quelques mois en arrière, à l'enterrement de Montgomery. Je ne pouvais pas la laisser mourir une deuxième fois, pas encore. Elle devait se battre, pour moi, pour nous. Un nous auquel je n'aurais jamais pu croire au début de notre partenariat, mais un nous devenu hypothétique, plus concret à mesure que les recherches sur l'assassin de sa mère se précisaient. J'avais tant à lui dire, elle ne devait pas sombrer― sans mauvais jeu de mots vu la situation. Je la libérai de sa ceinture, la serrai contre moi, l'entraînant à la lunette arrière sur laquelle je tirai trois fois. Le manque d'oxygène se faisait cruellement sentir, mais je devais tenir à tout prix. La vitre brisée, j'engouffrai nos deux corps dans la sortie improvisée.
Rejoindre la surface semblait impossible. J'avais la sensation de ne jamais l'atteindre sans perdre connaissance à mon tour. Je fermai les yeux, au bord de l'épuisement, resserrai mon étreinte autour du corps de ma muse, et repris ma nage tant bien que mal. L'eau devint soudain plus trouble, le parapet se fit sentir sous ma main tendue. L'air enfin ! Je hissai Kate hors de l'eau, mes forces ayant soudain décuplé. Toussant, je la positionnai sur le côté de manière à ce qu'elle recrache l'eau avalée. J'ignorais combien de temps elle avait été privée d'oxygène, tremblant, je posai ma main sur sa jugulaire. Un pouls ! Et soudain, elle recracha, toussa, tenta de s'asseoir. « Doucement, doucement Kate », soufflai-je, l'aidant tout en posant sa tête contre mon torse, m'autorisant à frôler de ma main son visage. Quelques minutes passèrent sans qu'aucun de nous ne bouge ou ne dise quoi que ce soit, laissant nos cœurs reprendre un rythme normal.
« Castle, murmura-t-elle. Je croyais… j'ai cru vous… je… » Je la serrai un peu plus contre moi, m'efforçant de faire taire ses tremblements. Je souris en l'entendant chercher ses mots, et décidai de prendre la parole.
« Chht Kate. Je vous l'ai promis. Always. »
