"Cherche coquillage pour relation durable", écrivait un rocher solitaire. - Sylvain Tesson


20 mars 2005 – Sardaigne.

Il était près de dix heures et Drago Malefoy, marchant seul sur la plage, recherchait dans le sable une chose capable d'attirer son attention -sans pour autant y mettre toute sa volonté. Il attendait la perle rare, ou le coquillage rare en l'occurrence, se demandant à quel moment cet objet tant recherché apparaîtrait. Le blond vaquait à cet instant même à une occupation des plus futiles sur une plage sarde. Il était en congé et avait bien décidé de partir loin de toute l'agitation anglaise. Voilà pourquoi il se retrouvait à marcher près de l'eau de la mer Méditerranée en ce jour de début de printemps.

La mer qu'il voyait était du bleu spécifique des mers du Sud et rejetait sans cesse de l'eau sur le sable blanc, mouillant quelques fois ses pieds nus. Une végétation luxuriante bordait la plage à plusieurs mètres d'ici. Le bruit des feuilles accompagné du ressac de l'eau rendait l'atmosphère plus qu'apaisante. Le doux soleil éclatant chauffait allègrement le corps pâle du jeune homme.

Cela faisait déjà une semaine qu'il passait son temps sur les plages de cette île, et pourtant, il n'avait pas bronzé d'une teinte. Sa peau restait farouchement blanche, ce qui s'harmonisait toutefois parfaitement avec ses cheveux. Les pas qu'il faisait laissaient des traces derrière lui, et à chaque mouvement de son pied droit, un petit tintement se faisait entendre. Dans la poche de son pantalon se trouvait le sac rempli des trésors qu'il avait pu récolter durant ses nombreuses promenades solitaires. Drago aurait tant voulu emmener sa mère, mais la regrettable Narcissa était morte depuis deux ans maintenant. De cause inconnue. C'est elle qui avait sans cesse répété à Drago la beauté exquise de la Sardaigne sorcière -ne s'étant jamais rendue du côté moldu.

Continuant de fouler l'eau, Drago ne s'aperçut pas de suite qu'à quelques mètres à peine de lui se tenait une petite fille. Il ne sortit de son état léthargique que lorsqu'il vit un petit objet brillant dans le sable. Il se redressa donc, plus par réflexe, et vit par la même occasion la toute petite brune accroupie près de l'eau, les jambes écartées et les bras tendus devant elle. Épiant la surface de l'eau, elle avait l'air de vouloir attraper quelque chose. Drago se pencha enfin pour ramasser l'objet ayant eu son attention, mais ne trouva qu'un morceau de verre. Il soupira de frustration puis mit l'objet tranchant dans son autre poche -il le jetterait plus tard.

Le blond s'avança donc vers la jeune fille dont l'éclat de l'eau se reflétait dans ses grands yeux marron. Arrivé assez près de la petite, il la contourna et vint se mettre à son dos, espérant ainsi apercevoir l'objet convoité. Drago ne vit rien, mais il entendit un «Accio Bucarde». La voix était douce, un peu hésitante, rapide, mais tellement belle. Le blond sourit lorsqu'il entendit le sort qu'une gamine de cinq ans environ ne devrait pas connaître. D'ailleurs, pour seul résultat, elle reçut une gerbe de cette eau pâle sur son visage. Elle recula sous la surprise et tomba donc sur les pieds de Drago. Ayant pris peur avec l'eau, elle s'accrocha contre la première chose qu'elle avait entre les mains. C'est à dire les mollets du jeune homme. Celui-ci rit ouvertement à l'attitude de la petite fille qu'il qualifiait de «mignonne». Il se pencha vers la brune et la prit par les aisselles pour la porter jusqu'à sa hauteur. Arrivée près de son buste, Drago l'encercla à la taille et elle vint déposer ses jambes à chaque côté du jeune homme. Drago la regarda mieux, elle s'était blottie dans son cou au moment où il avait tourné la tête. Il sourit face à sa réaction et lui parla d'une voix douce.

« – Et bien, Princesse. Que fais-tu ici, seule ? la fille s'écarta un peu et lui répondit d'une voix enfantine.
– Bonjour Monsieur. Je chasse des bucardes.
– Ah bon ? Et pourquoi es-tu seule pour chasser les bucardes ?
– Je ne suis pas seule, Maman est ici aussi.
– Où ? il se tourna sur lui même emportant avec lui la petite fille, mais ne vit aucun adulte. Je t'emmène la voir si tu veux ?
– Ce n'est pas si important, elle viendra me chercher tôt ou tard ! elle lança sa main comme chassant une idée incongrue. Elle était très petite, mais parlait comme une grande.
– Je t'emmène quand même, ce n'est pas très prudent de rester ici, il lui sourit et commença à marcher.Mais avant ... Elle se trouvait où la dernière fois que tu l'as vu ?
– Là-bas ! elle désigna le chemin qu'il fallait prendre pour s'engager dans la ville plus loin, ce même chemin étant entouré de la végétation luxuriante citée plus haut. Mais Monsieur. Vous ne vous êtes pas présenté !
– Oh oui bien sûr .. Je m'appelle Drago, tu peux me tutoyer Princesse ! Et toi comment tu t'appelles ?
– Anastasia. Mais tu peux m'appeler Ana.
– Très bien, Anastasia, il lui fit un clin d'œil et se rendit vers le chemin désigné par la jeune fille. »

L'air salé s'estompait à mesure qu'ils s'enfonçaient sur le chemin pavé. Les blocs de pierre étaient très grossiers, mais rendaient le tout plutôt joli. Autour de lui fleurissaient plusieurs plantes, donnant un merveilleux parfum à l'endroit. Drago sentait parfois Ana se tordre dans tout les sens, après quoi elle déposait fleurs et rameaux dans la petite poche de sa chemise blanche. Drago ne prit pas en compte le fait qu'elle tachait sans le vouloir ladite chemise. Il se contentait de prendre le long chemin. Puis la petite fille bougea une énième fois et vint cueillir une fleur dont les feuilles commençaient à se diriger vers les cheveux du blond sans qu'il ne s'en rende compte. Elle lui montra ladite fleur. Une très belle prise, toute blanche, mais ayant une petite touche dorée à l'intérieur. Elle lui parla pour la première fois depuis qu'ils étaient entrés.

« – Tu la trouves belle ?
– Aussi belle que toi, Princesse, répondit-il en observant attentivement la fleur.
– Elle a failli t'arracher les cheveux, rétorqua Anastasia avec un grand sourire, Drago ne put s'empêcher de la regarder avec horreur.
– Mes cheveux ? Ils n'ont rien, j'espère ?!
– Toujours aussi blond et soyeux, Drago, celui-ci soupira, rassuré d'avoir toujours autant de cheveux sur la tête.
– Je suppose que je te dois des remerciements ?
– Vous supposez bien !
– "Tu" s'il te plaît. Donc merci, Ana, d'avoir su protéger cette magnifique chevelure qu'est la mienne.
– Tu y tiens à tes cheveux ?
– Bien sûr, quelle question bête !
– Si je les arrache, tu feras quoi ?
– Je ne te donnerai pas de cadeaux !
– Mais je n'en veux pas ! dit-elle, outrée. Drago fut un peu déstabilisé.
– Tu es la première enfant que je vois qui ne veut pas de cadeau !
– Le fait que tu me ramènes à ma mère est, en soi, un très bon cadeau, Drago, il resta toujours aussi stupéfait par son langage un peu soutenu. Mais ta présence aussi est un bon cadeau, tu m'as l'air sympathique !
– Merci beaucoup, Princesse. Tu es très agréable aussi. En temps normal je n'aime pas les enfants, mais il faut avouer que tu me plais bien !
– Contente de le savoir. Mais après tout, je n'ai toujours pas chassé mes bucardes. Que va dire maman ?
– Rien, je ne pense pas qu'elle t'en voudra. D'ailleurs, comment connais-tu le sortilège d'Attraction ?
– Maman me parle souvent des sorts qu'elle a appris dans ses livres, avant Poudlard et ...
– Tiens, tu connais Poudlard ?
– Ce n'est pas poli de couper la parole ! elle regarda sévèrement Drago qui se mit à rire. Je disais donc que c'est comme ça que j'ai retenu quelques sorts basiques.
– Pourtant, c'est un sort qu'on apprend en quatrième année tout au plus.
– Ça n'empêche pas que j'aie essayé, et que le seul résultat fût une gerbe de cette eau salée sur mon visage, elle mima grotesquement l'action ce qui fit rire Drago.
– Princesse, tu vas me répondre maintenant, comment connais-tu Poudlard ?
– Je t'ai dit que maman y est allée ... Tu n'es pas très vif, Drago ! un peu vexé qu'une enfant de cinq ans lui dise ça, il se reprit.
– Certes, mais comment s'appelle ta maman ?
– Maman, répondit simplement la fillette comme une évidence. Voilà une réaction normale d'une fillette de son âge.
– Ça va beaucoup m'aider ça. Je te dépose à l'accueil, tu pourras peut-être les aider à retrouver "Maman" »

En effet, les deux sortirent enfin du long chemin et entendaient comme un léger murmure le bruit de l'eau. Ana regarda un peu autour d'elle, puis un éclair lui traversa ses yeux. D'ailleurs, ceux-ci étaient un peu verts, Drago venait de le remarquer lorsqu'il attendait une réaction. Elle se tourna complètement vers lui et lui dit, un peu honteuse :

« – Drago, ce que je vais te dire ne va sûrement pas te plaire, il la regarda lui intimant de poursuivre.Maman est toujours sur la plage ! cette fois-ci, Drago écarquilla ses yeux puis il fit demi-tour pour reprendre le chemin infesté de plantes qui voulaient attaquer ses cheveux blonds. Si ça peut te calmer, j'ai dit ça pour passer plus de temps avec toi, il lui sourit.
– Ce n'est pas ça qui m'irrite, Princesse. Passer du temps à me promener vers je ne sais où, je le fais depuis une semaine. Ce qui m'irrite c'est l'idée de repasse par ce chemin où des plantes veulent ma mort.
– Tu es étrange, Drago.
– Toi aussi, Anastasia.
– Contente que tu aies retenu mon prénom, je pensais que tu croyais que je m'appelais "Princesse".
– Je ne suis pas si bête... dit-il avec une moue.
– Oui, mais il faut s'attendre à tout. Je te verrai bien à Serpentard, Drago.
– Pourquoi dis-tu ça ? il détourna son regard vers elle.
– Tu es plutôt fier, un peu hautain dans le ton de ta voix. Tu marches droit et conquérant. Tes yeux sont glacés et même si tu es très gentil avec moi, il subsiste une petite résistance. Peut-être que je me trompe.
– Non, tu ne te trompes pas ... Mais avec ce que tu me dis là, je pourrais très bien être un Serdaigle.
– Drago, franchement. Tu crois vraiment que tu atterrirais chez les Serdaigle avec ta vivacité de Scroutt à Pétard ? Bien que ce fut une moquerie, Drago éclata de rire sans se soucier de la mine outrée de la petite fille.
– Tu as raison, reprit-il. Je suis content que cela se remarque tant que ça.
– Tu penses que c'est un avantage d'être à Serpentard ?
– Bien sûr que oui !
– Maman me dit parfois que j'irai à Serpentard, lorsque je fais des bêtises, précisa-t-elle. Elle n'a pas l'air de beaucoup aimer cette maison.
– Moi je l'aime beaucoup, comme toutes les autres -si ce n'est que Poufsouffle. Je serais très heureux de savoir que tu es dans mon ancienne maison !
– J'imagine que je serai à Gryffondor, en tout cas je le souhaite vraiment. Mais c'est vrai que Serpentard me tente autant que Serdaigle.
– Comment connais-tu tout ça, Princesse ?
– L'Histoire de Poudlard voyons !
– Je m'en doutais ... rétorqua-t-il d'une petite voix. Tu habites donc en Grande-Bretagne ?
– Oui !

Ils firent le reste du trajet en silence, écoutant avec beaucoup d'intensité le bruissement des feuilles et le bruit de la nature en général. Anastasia avait encerclé le cou de Drago de ses bras assez potelés -caractéristique des enfants de bas âges. Elle avait posé sa tête sur l'épaule du blond.
Enfin, après plusieurs minutes de marche, ils débouchèrent à nouveau sur la mer. Une brise méridionale balayait leur visage et le soleil réchauffait leur peau. Drago, qui n'avait pas rechaussé ses pieds, les avait maintenant bien sales. Il déposa donc Ana, lui prit la main et se dirigea vers l'eau. Il commença à frotter ses pieds l'un contre l'autre pour enlever la terre qui s'y était accrochée et ceci fait, il regarda Ana qui avait lâché, un peu avant, sa main. Elle s'était accroupie une nouvelle fois près de l'eau et tendit ses mains loin devant elle. Puis, osant le tout pour le tout, elle se lança dans l'eau les yeux fermés et les bras tendus pour attraper l'objet voulu. Drago réagit à la seconde d'après et s'avança à une vitesse angoissante pour rattraper la jeune fille. Elle était trempée. Ses cheveux bouclés collant à son visage de porcelaine. Ses vêtements étaient imprégnés de sable et ses mains étaient serrées. Drago lança un sort sur Ana qui la sécha automatique et il frotta sa main sur le tissu pour enlever les grains de sable.

« – Pourquoi as-tu fait ça, Anastasia ?!
– On en revient à Anastasia alors ? dit-elle avec un sourire en coin.
– Mais. Elle me manipule la petite ? répondit-il avec un grand sourire.
– Oui, ça te dérange ?
– Non, au contraire, ça me plaît beaucoup, tu ferais une bonne Serpentard, je parie.
– C'est maman qui sera contente !
– Elle ne doit pas influencer tes choix ma belle. Maintenant, dis-moi pourquoi tu t'es mis à plonger dans l'eau ?
– Pour attraper ce que j'ai pris pour une bucarde et qui se trouve être un coquillage.
– Montre-le-moi ? elle tendit sa petite main et desserra son poing. Drago vit en majorité un tas de sable, mais entre les grains se trouvait un magnifique coquillage torsadé et très gros. Il était vide.
– Tiens, prends-le si tu le veux.
– Tu ne veux pas le garder ?
– Si tu tiens tant à ce coquillage, tu peux le prendre. Ça te fera un souvenir de moi, il sourit.
– Merci, mais tiens, j'ai un cadeau aussi.
– Celui dont tu m'as vaguement parlé tout à l'heure ?
– Euh oui ?
– Tu as oublié ce que je t'ai répondu ?
– Oui ! dit-il malicieusement.
– Je n'en veux pas.
– Mais tu sais, je ne l'offre pas à n'importe qui ! Quand je donne un cadeau, je ne donne pas ce que je vais te donner, je donne un truc que j'ai acheté vite fait. C'est une belle occasion à prendre, Princesse.
– Tu as dit quatre fois « donne », il faudrait enrichir ton vocabulaire, Drago...
– Non, mais je rêve... Bon, tu le veux ou pas ce cadeau ?
– Non.
– Tans pis, je sais que tu aimeras.
– N'en sois pas si sûr. »

Ignorant sa réponse, Drago ouvrit la poche de son pantalon où tintaient ses trésors. Il sortit un petit sachet contenant d'innombrables coquillages, petits ou gros, mais tous magnifiques.

«– Tiens, choisis-en un, il fit un gros sourire lorsqu'il vit celui d'Ana, elle pouvait le nier tant qu'elle voulait, mais elle brûlait d'envie.
– Vr... Vraiment ? dit-elle des étoiles dans les yeux.
– Oui, vas-y. »

Et il retrouva l'enfant qu'elle mettait tant de mal à cacher. Ana fouillait dans le gros tas puis sortit après de bonnes minutes un ensemble de coquillages verts. Elle s'assit à même le sol et déposa en éventail tous les coquillages sélectionnés. Puis elle mouva ses lèvres dans une sorte d'incantation où Drago ne savait quoi en désignant chaque coquillage à tour de rôle. À la fin de "l'incantation" elle redonnait le coquillage indiqué par son doigt à Drago qui le remettait ainsi dans le sac. Aussi, elle refit ça une bonne dizaine de fois et enfin elle indiqua le coquillage qui restait avec un grand sourire. Celui-ci était d'un vert émeraude tirant vers le vert d'eau. De grosses bandes dorées l'entouraient en spirale. Il avait la forme d'un escargot commun, mais il était bien plus précieux aux yeux d'Ana. Elle était toute contente d'avoir pu acquérir ce petit bijou.

« – Tiens, Drago se leva et fouilla dans la poche arrière son pantalon. J'en ai un autre semblable ou plus ou moins que j'ai trouvé ce matin même, il sortit le même genre de coquillage avec les bandes dorées en moins. Tu peux les prendre tous les deux si tu le souhaites.
– Non, garde celui-là ! Tu pourras te rappeler de moi lorsque tu le regarderas. »

Il inscrivit à la base du coquillage à l'aide de sa baguette le prénom «Anastasia» et écrit sur celui d'Ana «Drago». Elle sourit et vint prendre le blond dans ses tout petits bras. Celui-ci un peu résistant au début lui rendit son étreinte.

« – Avec tout ça, dit Ana en se séparant du blond, je n'ai toujours pas trouvé de bucarde pour maman.
– Ce n'est pas si grave, elle ne t'en voudra pas. Viens, on va la retrouver.
– D'accord, je sais qu'elle est là-bas, derrière le rocher. Nos affaires s'y trouvent.
– On y va alors. »

Ana marchait à une bonne distance de Drago pour lui montrer le chemin et celui-ci regarda la petite fille sautiller, toute contente, dans le sable blanc. Il n'avait jamais vraiment aimé les enfants, mais elle faisait la différence. Elle était plus intelligente que tous les autres morveux de son âge. Elle était plus intéressante aussi. Et très jolie. Ses cheveux bruns foncés suivaient le mouvement de son corps, son visage était fin et elle avait un petit nez retroussé.

Drago continua de laisser ses traces de pas dans le sol puis, à un moment, il s'arrêta voyant Ana lui faire de grands signes. Après son moment d'hésitation, il reprit la marche avec une cadence un peu plus rapide. Arrivé près d'elle, il put voir un tapis de plage sur le sable, recouvert d'un gros sac et plein de livres en tout genre. Il y avait une brochure sur ledit tapis et il vit en gros écrit dessus : bucarde. Il le prit sans demander la permission à Ana et commença à lire. Il se trouve que c'était la saison des bucardes, délicieuses en ce mois de mars. Une collecte de ces mollusques a été donc organisée dans le club d'Ana pour que chacun puisse avoir des bucardes à manger. Le défi était d'en attraper à la manière moldu. Il comprit donc qu'Ana avait un peu triché bien qu'elle ne puisse pas faire de la magie à son âge.

Il déposa la brochure lorsque la petite brune lui demanda de la suivre vers le bord de la mer. Elle cria un «Maman» strident, et Drago vit une personne dans l'eau se retourner. Elle sourit et sortit de l'eau pour venir voir sa fille. Plus la femme avançait, plus Drago avait l'impression de l'avoir déjà vue.

Granger. Elle était là, devant lui, en maillot de bain -qui lui allait très bien, cela va sans dire. Drago avait écarquillé les yeux au possible et calcula le nombre de chances pour qu'il retrouve la jeune femme sur une plage sarde en mars avec sa fille à la recherche de bucardes. Hermione ramena ses cheveux rebelles et mouillés sur le côté droit de son cou. Elle portait dans sa main gauche une caisse remplie de coquillages,"sans doute des bucardes" pensa Drago. Elle enleva le sort qu'elle avait discrètement jeté à sa gorge pour que des branchies apparaissent et vint enlacer Anastasia.

« – Maman, maman, regarde qui j'ai trouvé ! elle leva donc pour la première fois ses yeux, elle aussi fut surprise de voir Drago ici.
– Malefoy ?!
– Granger ! Quelle surprise !
– Que fais-tu là ?
– Eh bien, figure-toi que j'ai ramené cette petite précoce à toi. Elle était à la chasse au bucarde juste au bord de la mer.
– Chérie ! elle s'adressait maintenant à Ana. Je t'ai dit qu'on ne trouvait pas de bucarde à moins de 3 mètres de profondeur, tu n'en aurais jamais trouvé !
– Oui, mais j'ai trouvé bien mieux qu'une bucarde maman ! elle pointa du doigt Drago, qui sourit de suffisance.
– D'ailleurs tu n'avais pas pu trouver mieux que lui ?
– C'est lui qui m'a trouvée ... Il est très sympathique comme Serpentard !
– Comment tu sais que ..
– Oh, je l'ai deviné, mais ce n'est pas l'important.
– J'imagine ..
– L'important, reprit-elle, c'est que Monsieur Drago vient dîner ce soir à la maison !
– Euh, Princesse, je ne pense pas que... commença Drago peu enclin à passer une soirée avec Hermione.
– Mais si, Drago ! dit Hermione en insistant sur son prénom de manière moqueuse. Viens donc manger avec nous ce soir ! Nous allons préparer des ...
– tatataaaam, poursuivit Anastasia en parfaite concordance avec sa mère.
– Bucardes ! lâcha Hermione telle une fabuleuse surprise en montrant le panier dégoulinant empli de ces mollusques.
– C'est une invitation très alléchante, dit-il avec une mine dégoûtée. Il avait toujours eu horreur de ce qui venait de la mer. Mais je ne crois pas que ...
– Si, tu viendras !
– Oui tu viendras, Monsieur Drago. Et puis tu seras le nouvel amoureux de Maman, fit la petite fille avec un grand sourire innocent.
– Par contre, Ana, je ne crois pas que ...
– Non, Princesse, ta maman a déjà un amoureux qui est ton papa et ...
– Je n'ai pas de papa, Drago. Tu pourras être le mien ! »

Drago regarda Hermione, interloqué, qui baissa les yeux de tristesse. Il s'accroupit alors près de la jeune fille qui le regardait avec des étoiles dans les yeux.

« – Si tu veux, Princesse, je viendrai manger ce soir, ce sera tout. Ta maman et moi-même ne sommes pas faits pour..
– Mais si, les opposés s'attirent ! Je vois bien que tu n'es pas comme Maman, tu sais Drago, elle s'approcha de lui et lui murmura sur un ton de confidence, je te considère déjà comme mon papa...
– Granger ! il se leva après avoir regardé la petite Ana. Tu sais quoi, on va faire plaisir à la Princesse et on mangera ce soir tes bucardes -même si je n'aime pas les mollusques.
– Je ne pense pas que ça soit une bonne ...
– C'est une bonne idée maman ! Ne fais pas ta peureuse ! Tu es courageuse ou pas ?! piquée au vif, Hermione répondit avec force.
– Bien sûr ! elle se tourna vers Drago qui regarda la scène, amusé. Malefoy ! Tu viendras donc ce soir à huit heures au bungalow dix de la résidence du Romarin. À ce soir !
– À ce soir, Granger. À ce soir Princesse ! »

Elle lui répondit par un clin d'œil. Elle fera une bonne Serpentard, se dit Drago...