Chapitre 1

J'entre dans le couloir des urgences, prends une grande bouffée d'air. Cette odeur, celle du désinfectant, m'a presque autant manquée que la sensation du scalpel au creux de ma main. Ça fait du bien d'être de retour au boulot, mma semaine de vacances s'est révélée être un enfer d'ennui.

Je sens la présence d'autres résidents qui se chamaillent derrière moi sans y prêter attention. Ils sont sympas, mais il est hors de question que je me prête à ces enfantillages. Certes, leur débat concerne une intervention rare, longue et complexe, mais je ne suis pas prête à arracher les cheveux de quiconque pour faire partie de l'équipe. Il est bien plus facile d'observer un patient mourir derrière une vitre sans se sentir responsable, que d'avoir les mains dans ses tripes lorsque ça arrive.

J'arrive à l'accueil des urgences, aucun titulaire n'est à l'affût d'un étudiant prêt à des lavages rectaux en série, alors je les attends moi-même.

-Alors, Woods ? On ne se bat toujours pas pour les opérations intéressantes ? À croire que ton objectif est de devenir infirmière.

-Va te faire voir, Dopsy.

Roan Dopsy me tend son plus beau sourire et une tasse de café.

-Je te dis ça gentiment, moi. J'aimerais juste comprendre.

-Qu'il y a-t-il à comprendre ? Je ne dois pas me battre pour obtenir les opérations qui m'intéressent. C'est plutôt pratique, d'ailleurs. Et là, cette opération ne m'intéresse tout simplement pas.

Je bois une gorgée du café. Noir, bouillant, comme on en a besoin pour tenir debout chaque jour.

-Merci pour le café, glissai-je en me retournant.

-C'est avec plaisir!répond mon collègue, en se remettant face à moi, de manière à poursuivre la discussion. Cette opération ne t'intéresse vraiment pas ? C'est dingue...je tuerais pour cette opération.

-Ah bon?demande le docteur Kane, qui débarque plein d'énergie entre Roan et moi. J'espère que tu as autant d'intérêt pour le cas que je vais te présenter, alors.

-Chirurgie ?

-Aucune au programme.

-Je dois vraiment y aller, là. Je te le laisse, Lexa ? Bon amusement.

Le titulaire en chirurgie générale se tourne vers moi alors que Dopsy s'enfuit et je tente de cacher mon désespoir. Il se met à marcher d'un bon pas, moi sur ses talons.

-Woods, j'ai ici un cas que tes camarades jugeront sûrement inintéressant, mais la patiente n'en a pas pour autant moins besoin d'un docteur. Je m'en occupe depuis un certain temps, je m'y suis attaché. Je savais que Dopsy refuserait, c'était prévu, mais j'ai pensé que tu serais la résidente la plus apte à t'en occuper.

De quoi vient-il me parler ? J'excelle en cardio et en trauma, pas en chirurgie générale. On me recommande aux titulaires pour une opération à cœur ouvert, pas pour une appendicectomie !

-Je vous remercie, dis-je tout de même, car ça reste un compliment.

Kane s'arrête devant la porte d'une chambre simple et se tourne vers moi, l'air grave :

-Clarke Griffin, vingt-cinq ans, atteinte d'une tumeur cérébrale inopérable. Cette tumeur est située dans la partie du cerveau gérant la douleur, le lobe pariétal, et est particulièrement instable. En général, c'est une femme normale et saine. Dans ses mauvais moments...

-Elle est sujette à des crises de douleurs soudaines et incontrôlables. Sous quel traitement ?

-Aucun. La morphine ainsi que n'importe autre antidouleur n'a d'effet sur elle. Sa tumeur a été détectée il y a deux ans, mais existe depuis quatre, avec une fréquence de crises de une à deux fois tous les six mois. Depuis peu, les crises sont plus violentes et plus fréquentes.

J'adore débarquer le matin au boulot, et tout de suite commencer avec le charabia médical. ça stimule mon intérêt et ça me réveille aussi bien que le meilleur des cafés.

-La tumeur s'étend. On sait pourquoi ?

-Je reviendrais là-dessus plus tard.

-On est certains que ce soit inopérable ?

-La partie atteinte est parfaitement inaccessible, oui.

-Que suis-je censée faire ?

-Et voilà, on revient sur le pourquoi. Nous entamons un programme expérimental sous sa propre demande. Il s'agit d'analyser son métabolisme entier, les moindres actions opérées dans son corps, lors de ses crises, pour trouver une quelconque piste, et une solution.

-Vous envisagez une défaillance immunitaire ou de la libération d'enképhaline ?

-J'envisage beaucoup de choses, mais ce programme est le seul moyen de déterminer le problème.

-Mais il y a une tumeur. C'est presque à coup sûr la cause. Vous avez fait une IRM, tout de même ? Plusieurs ?

-Bien sûr ! Mais il se peut qu'il n'ait rien à voir avec cette douleur. Il se peut que la tumeur soit bénigne pour l'instant et ne pose problème que dans plusieurs années.

-Pour à ce moment déclencher une héminégligence spatiale ? Les chances sont infimes, c'est bien trop hypothétique. Il se peut que ses synapses cholinergiques soient défaillants, ce qui expliquerait la douleur vu que l'acétylcholine ne...

-Intéressante hypothèse. Mais il nous est impossible de la confirmer à l'heure actuelle. C'est pourquoi j'ai pris cette décision avec ma patiente. Une décision sur laquelle vous ne reviendrez plus, Woods.

Je respire un grand coup, n'appréciant pas nécessairement son option.

-Vous proposez de la laisser souffrir et d'analyser ses symptômes simultanément ?

-C'est ça, oui.

-Et ce que vous me demandez de faire...

-C'est de t'occuper d'elle lorsque la procédure sera en cours. Bien sûr, tu pourras donner du tien dans le projet, et continuer à avoir d'autres patients sur le côté. Il est temps de voir la patiente, Woods. Nous en discuterons par après.

Je considère le docteur quelques instants, ses yeux sombres et la tache de café sur sa blouse, puis acquiesce à contre cœur.

-Attention, Woods, c'est un cas qui change une vie.

Avant d'ouvrir la porte.

La patiente, une blonde de taille moyenne à la peau claire, dort à poings fermés. Kane me fait signe de ne pas la réveiller, et je me mets à feuilleter son dossier. L'allodynie a été écartée, ainsi que trois autres maladies rares dont mes cours à l'unif ont à peine parlé. Les IRMs montrent un cerveau immaculé, mise à part cette petite tumeur particulièrement mal placée. Je reste quelques temps à observer la femme, à me creuser le cerveau, puis Kane m'invite à quitter la pièce.

Une fois la porte close, le titulaire m'interroge du regard, plein d'attentes.

-Alors ?

-Comment ça, alors ?

-Des idées ? On m'a vanté ton ingéniosité et ta capacité de réflexion. Et je suis presque sûr de t'avoir vue réfléchir.

-Et bien, il est vrai que toutes les hypothèses que je pourrais formuler ne pourraient être confirmées, donc...j'imagine que votre choix est le bon.

-Je me fiche de ton avis sur mon choix, il était déjà défini avant que tu n'ailles te coucher la semaine passée. Ce que je veux de ta part, c'est une idée pour la tumeur.

-La tumeur ?

-Il n'est pas dans mes intentions de soigner cette patiente puis de la voir revenir l'année prochaine. Trouve une idée, quelque chose.

-Et bien...il se peut que j'aie une idée. Une idée terrible, mais sûrement à la hauteur de la situation. Il s'agirait d'un traitement qui rendrait la neurochirurgie possible.

-Mais tu as bien vu son IRM, non ?

-On pourrait stimuler la tumeur. Accélérer le processus de grossissement jusqu'à ce qu'elle arrive à un endroit opérable.

-Et risquer de contaminer d'autres lobes cérébraux ? Autant lui retirer son lobe pariétal.

-Ça pourrait être une option, mais on risquerait de la transformer en légume jusqu'à la fin de sa vie. Moi, ce que je dis, c'est qu'il est possible de contrôler cette tumeur. Avec une seringue, un bon chirurgien et quelques produits bien choisis, on pourrait renforcer ses mécanismes de défenses à certains endroits et les détruire à d'autres.

-Les détruire.

-Ou les affaiblir, si vous préférez, mais de toutes façons la tumeur s'en chargera.

-C'est violent, comme idée.

-Je vous en prie, dépannez-moi.

-Oh ne t'offense pas comme ça ! Ton idée est excellente, mais Clarke a assez souffert comme ça. Autres choses ?

-J'ai plein d'idées expérimentales jamais testées auparavant, mais ce sont juste les divagations d'un jeune docteur en manque de bistouri...vous me frapperiez si je parlais d'une seule.

-Très bien, alors allez-vous préparer pour une longue opération.

-Pour Clarke ? Elle est à jeun ?

-Tu es un tant soit peu givrée, Woods. Non, je t'invite à mon bloc pour l'intervention de cette après-midi. Une autre tumeur pour toi aujourd'hui.

-Docteur ?

-Je vais changer ton opinion quant à cette opération, tu vas finir par la trouver intéressante. C'est l'un de mes talents, je rends tout intéressant aux yeux de tout le monde. (Il haussa simplement les épaules) C'est ce que je fais.

-J'ai hâte de voir ça, docteur.

OoOoO

OoOoO

-Là, honnêtement, tu m'impressionnes. Bien sûr, comme tout le monde, je suis un peu dégoûté, mais c'est fort. Le coup de la fille qui n'en a rien à faire, puis qui sort les griffes en cachette, c'est pas mal. Honnêtement, les autres sont écœurés, mais moi je trouve ça carrément sexy.

-Tu te sens obligé de tout le temps parler, Dopsy ? Je te répète qu'il m'a offert le cas sans que je ne demande rien. Comme l'autre, d'ailleurs.

-D'accord...(il ne me croit apparemment pas, mais je ne vois pas en quoi ça doit être un problème). Alors parle-moi du cas de la fille.

-Vingt-cinq ans, cancer du cerveau. Tumeur du lobe pariétal inaccessible en chirurgie. Impossible de s'en débarrasser différemment.

-Un cas perdu ?

-On verra bien.

-Sa tumeur se traduit en héminégligence spatiale ?

-Si seulement ! Non, c'est plus compliqué que ça : crises de douleur intenses, subites et irrégulières. Sa gestion des dimensions est intacte.

-Pour l'instant, oui. Et puis j'ai jamais entendu parler de ces symptômes...c'est dur à soigner, un cas unique comme ça...

-Si tu veux t'acharner à croire que cette patiente est déjà perdue, libre à toi, mais ne va pas insinuer que je laisserai son cas s'aggraver encore.

-T'es dure à côtoyer, Woods.

-Tu trouves ?

-C'est sexy.

J'ignore sa remarque, m'empêchant de dire à haute voix qu'il a un petit soucis avec ce mot.

-Tu veux boire un verre, ce soir ?

-Ce soir ? Non, désolée.

-Demain ?

-Excuse-moi, Dopsy. Je suis sûre qu'un jour ou l'autre, tu trouveras la bonne personne pour toi.

Je referme donc mon dossier, le laisse sur le comptoir et m'en vais.

-Hey ! Tu vas où ?

-Vers un monde meilleur, j'imagine. Mais pour l'instant, je vais aux toilettes. Il ne faudrait pas que j'ai un besoin quelconque pour cette opération de six heures...

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-Où devrais-je inciser, exactement, pour ouvrir ce patient, Woods ?demande le docteur Kane, alors qu'il saisit un scalpel.

Il redresse la tête vers moi, attendant une réponse, m'oppressant de toute la puissance de ses yeux bleus. Je le considère un instant.

-Une réponse, peut-être?suggère-t-il.

-Le problème, docteur, c'est que je connais la réponse autant que vous. Je n'ai pas vraiment envie de passer un test théorique aujourd'hui. Par contre cette opération deviendrait vraiment plus intéressante si je pouvais avoir à un moment ou un autre mes mains dans son corps.

Le docteur Kane relève la tête vers moi, tandis que tous les autres, infirmières et anesthésistes, me regardent comme si j'étais montée nue sur la table. Il me scrute quelques instants, je maintiens son regard, sûre de moi.

-Très bien, dit-il au bout d'un moment, et la pression autour de mes tripes retombe. Donnez un scalpel à notre résidente, je la guiderai. Quelle sorte de scalpel, Woods ?

-Lame de dix, docteur.

Le silence dans la pièce est à mourir de rire. Je devrais prendre une photo de la tête des médecins qui suivent l'opération derrière une vitre, je la mettrais sur ma tombe le jour venu.

-Qu'attendez-vous, mademoiselle, pour donner son scalpel au docteur Woods ?

-Le voici, docteur.

J'ai déjà ouvert une peau. De cadavres, ou alors pour une trachéotomie. J'ai déjà fait des opérations géniales, mais la plupart du temps, je ne fais qu'assister et donner mon conseil. J'ai déjà opéré, mais jamais dès le tout début. Jamais je n'ai senti toute cette puissance dans mes mains. Un fin filet de sang dense coule le long du ventre maigrichon, je commande des écarteurs. Enfin je peux commencer.

Cette vie est entre mes mains, et je n'ai jamais rien vécu d'aussi excitant.

Concentrée sur ce corps, ces organes, cette colonne vertébrale littéralement entourée d'une tumeur, le temps est comme suspendu. Mon cerveau n'a jamais atteint un tel point d'ébullition. J'écoute à peine Kane, ne suivant que ce que mes doigts me poussent à faire. Il en est conscient, si bien qu'à un moment il arrête de parler. Le temps passe et il n'y a que moi, mes outils et cette tumeur.

-Et si nous refermions ce corps sain, Woods ?

La voix de Kane me sort de ma bulle, il me sourit d'un air bienveillant. Je retourne mon attention sur le corps, obnubilée par l'absence évidente d'une tumeur.

-Mais c'est légèrement rougi, là...indiquai-je en pointant un bout de chair.

-La tumeur a irrité les tissus, à force de temps. Tout va bien, à présent.

-Vous êtes sûr ? Il ne s'agit pas d'une sécheresse ? Le corps est resté longtemps à l'air libre.

Kane se penche sur l'ouverture, analyse quelques instants la rougeur puis se relève.

-Bien vu, Woods. Vous savez ce qu'il vous reste à faire.

-Humidification, s'il vous plaît.

On replace les organes exactement à leur place, retire les écarteurs puis je referme tranquillement la plaie. Je vérifie fréquemment les constantes du patient, qui se porte comme une fleur. Dans les yeux de Kane brille une lueur particulière, que je ne sais pas analyser.

En cardio, mon titulaire a déjà été fier de moi. En neuro, n'en parlons même pas. Mais là c'est différent.

-Vous pouvez entamer le processus de réveil, annonçai-je en contemplant mon œuvre, simplement résumée par une cicatrice boursouflée.

Je quitte la pièce, me débarrasse de mes gants, ma chemise et mon calot. J'attends patiemment que le docteur Kane me rejoigne, bouillant intérieurement.

Il sort enfin. Je me mets face à lui, attendant une réaction. Une félicitation, une tape dans le dos, une jolie phrase à retenir à jamais, ou même une déclaration d'amour.

-Vous avez un rendez-vous avec Clarke Griffin dans quarante minutes avec moi, pour prendre contact. En attendant douchez-vous, vous sentez le bloc.

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OoOoO

-''Vous sentez le bloc'' ! C'est tout ce qu'il m'a dit, tu réalises ? Ses seuls mot sur cette opération étaient ''Vous sentez le bloc'' ! Je trouve ça complètement déplacé.

-Tu sais ce qui est déplacé?me demande Roan en refermant un dossier de sortie qu'il vient de signer. Me parler d'une opération que j'aurais dû réaliser mais que tu as préféré me voler et que tu as gérée SEULE, sans appui de Kane, puis encore venir te plaindre. Et la petite touche qui fait déborder le vase, c'est que tu m'aies remis à ma place alors que je t'invitais de manière gentleman à boire un verre, il y a moins de vingt-quatre heures, de manière un peu trop évidente à mon goût.

Je considère le docteur quelques instants, n'ayant jamais imaginé que notre ancienne discussion ait pu l'atteindre pour une quelconque raison. Pourtant il a bel et bien l'air en colère.

-Tu n'as rien à dire?me demande-t-il d'un ton irrité.

-Hum...tu es sûr que c'est un adjectif, gentleman ?

-Woods !

-Quoi ?!

-Rien à dire qui soit approprié ?

-Et bien...désolée ?

-J'abandonne, c'est bon.

Pourtant, ''désolée'' me semble être plus ou moins appropriée à la situation. Je le répète donc alors que mon collègue s'éloigne dans le couloir, et dois crier pour qu'il m'entende. C'est le cas, car il me tend son majeur par dessus son épaule.

Un titulaire le voit, un orthopédiste apparemment pas d'humeur à jouer, et l'emmène à part dans un bureau. Je ne me renseignerai pas sur la suite, craignant seulement pour les oreilles de ce pauvre Dopsy si sensible aux décibels.

-Woods !

Je me retourne brusquement vers mon titulaire, le docteur Zoé, une cardiologue de renommée internationale.

-Docteur. Que puis-je pour vous ?

-Je t'attendais en salle d'op', mais tu m'as fait faux bond. Je ne t'aurais pas cru capable de rater volontairement une transplantation cardiaque...J'ai dû faire avec ce que j'avais et, devine quoi ?, notre cher Devis a souhaité deux fois sectionner la mauvaise artère au mauvais moment.

-C'est qu'il y avait cette opération, avec le docteur Kane...vous savez, la tumeur enroulée autour de la colonne vertébrale ?

-Tu...tu as fait de la chirurgie générale ?

-C'était palpitant, docteur.

-Palpitant ? Je vois...Tu as eu un moment d'égarement, Woods. Ressaisis-toi puis rejoins-moi chez le patient de la quatre cent cinquante-six, on l'emmène au bloc d'une minute à l'autre. Tu fais partie de l'équipe.

-C'est que...

Je me fais violence pour refuser une opération cardio (ça ne m'est jamais arrivé auparavant, du moins consciemment), mais finis par réussir sans perdre la face.

-Le docteur ne vous a pas mis au courant ? Il m'a pris pour un projet. Je croyais qu'il vous avait demandé votre avis...

-Mon avis ? Tu crois que Kane demande son avis à qui que ce soit ? J'ai entendu parler de ce projet de suivi. Tu vas perdre tellement de temps pour ça ? Un bête suivi ?

-Je...je croyais que vous étiez d'accord. Je veux dire...le docteur Kane m'a dit qu'on m'avait recommandé, et donc...

-Je ne t'ai pas recommandé pour du suivi, Woods. Je vois autre chose en toi. De la chirurgie élitiste. De la cardio, ou même de la neuro, mais...tu quittes le domaine du chirurgical ? Sérieusement, Woods ?

-Je ne quitte rien, docteur. Ce n'est qu'un patient !

-Mais tu l'as pris !

-Le docteur Kane me l'a demandé, et j'ai été prise dans l'action...j'étais obligée d'accepter !

-Tu...obligée, c'est ça ? Tu veux que j'aille lui en parler ?

-Quoi ? Non !

-C'est bon, j'ai compris.

-Mais compris quoi ?

-Je vais aller lui parler. Je vole ses résidents à Kane, pas l'inverse. Et puis tu es douée. Je ne te lâcherai pas pour...pour un chirurgien généraliste.

Je réalise pour la première fois à quel point le docteur Zoé prononce ce mot avec dédain. Elle semble le cracher.

-Écoutez...Ne parlez à personne. Pour l'opération, prenez Dopsy, il a un certain potentiel. Dites-lui que je lui offre ma place et...ne vous tracassez pas. J'aime trop la chirurgie pointue pour l'abandonner comme ça. Dites-vous juste que...oh, merde, l'heure ! Je dois vraiment y aller, là. Excusez-moi, docteur. Je dois m'absenter.

Je me mets à courir dans le sens opposé, tandis que Anya Zoé me crie qu'elle vaut mieux qu'une tumeur du lobe pariétal.

Quelque chose du style.

Voilà, le personnage de Lexa est introduit. Prochain chapitre, la rencontre avec Clarke (éveillée, cette fois-ci!).