Bien le bonjour/bonsoir ! J'ai l'immense plaisir de vous annoncer qu'avec cette histoire, je débute ce qui sera (pour moi) l'année (scolaire) dédiée au R27 !
Donc, ceux qui n'aiment pas ce couple, désolé mais ne lisez pas les prochaines fics que je publierais au cours de l'année ^^"
Sinon, pour me concentrer sur cette histoire-ci, ce ne sera pas du yaoi immédiatement. Tout au plus du Shonen-Aï et ça continuera comme ça pour plusieurs chapitres (si je n'abandonne pas l'histoire avant...)
Comme toujours, c'est un UA et les personnages ne m'appartiennent pas.
Sur ce, bonne lecture~
La pluie tombait à flots, couvrant avec le raffut des milliards de gouttelettes d'eau qui s'écrasaient sur l'asphalte le moindre bruit que faisaient les êtres vivants à cette heure nocturne.
Le garçon éternua et contempla son nez rouge en louchant. Il leva une main curieuse et ramassa avec la pointe de son index la goutte d'eau qui pendait au bout de son nez. L'eau dansa quelques secondes sur son doigt et soudain, explosa en répandant son contenu sur le visage du garçon qui ne cilla pas.
Il soupira et contempla avec ennui les rues vides qui se trouvaient devant lui. Son chez-lui lui manquait.
Le garçon baissa sa tête et observa ses jambes recouvertes par le tissus en soie de son yukata qui avait été blanc et était désormais gris suite aux crasses charriées par la pluie.
Soudain, la fenêtre de la maison qu'il n'avait cessée d'observer s'illumina et le visage du garçon en fit de même. Il se leva vivement et marcha maladroitement vers la maison, ses sandales en bois claquant bruyamment sur la pierre humide du chemin pavé du temple.
Ignorant la porte d'entrée qui était éventrée et recouverte d'un liquide cuivré qui se dissolvait dans la pluie torrentielle, le jeune entra dans la maison et s'avança vers la salle qui était éclairée. La pluie se renforça et le bruit se fit insupportable, le garçon n'arrivait même plus à entendre sa respiration et cela le gênait. Il en avait besoin.
Il tendit sa main pour faire glisser un shoji et regarda sans grande surprise le visage étonné d'un adulte. Ce dernier était plus grand que lui, avait les cheveux ainsi que ses yeux noirs et avait dans ses mains un objet métallique qui brillait avec un éclat menaçant. Cependant, le garçon ne s'en inquiéta pas et il rentra dans la pièce.
- Qui êtes-vous ? demanda-t-il en penchant légèrement sa tête sur le côté.
Sa voix était grave, monotone. L'adulte fronça ses sourcils et pointa son objet en métal sombre vers le torse du garçon. Puis, sans faire le moindre bruit, un minuscule objet cylindrique sortit de la chose en métal que tenait dans sa main l'homme et le garçon leva sa main pour la poser sur le trou qui venait de se faire dans son yukata blanc. Ses fins sourcils se froncèrent et ses doigts se recourbèrent dans l'orifice minuscule, pas même un centimètre, qui se trouvait sur le devant de ses vêtements. Son index s'infiltra dans le trou et caressa sa chair glacée par toutes ses heures passées sous la pluie. Son froncement de sourcils s'accrut lorsqu'il sentit que le trou continuait dans sa poitrine et un chatouillis secoua celle-ci. Un petit rire s'échappa de ses lèvres lorsque le garçon réalisa que ce chatouillis était en réalité un courant d'air qui passait à travers son torse.
- Qu'est-ce que ? s'étrangla l'homme qui lui avait fait le trou avec son étrange objet en métal. Tu ne saignes pas !
Le garçon pencha sa tête sur le côté et ses yeux s'assombrirent alors qu'il méditait sur la pertinence des paroles de l'inconnu.
- Qui êtes-vous ? finit-il par répéter.
L'homme souffla lourdement par son nez et se pinça ensuite les narines comme pour s'empêcher de refaire pareille chose. Le plus jeune rit doucement des agissements étranges de l'adulte et garda le silence tout en essayant de ne pas grimacer alors que sa poitrine l'élançait. Ses chairs avaient commencé à se remettre en place et ce n'était pas une sensation qu'il connaissait.
- Avant de demander le nom d'un inconnu, déclara finalement l'homme avec une voix mesurée.
Il avait baissé son bras qui portait l'étrange objet en métal et avait pris un chapeau en toile noir avec un ruban orange qui avait été jusqu'alors posé sur une table. À l'abri de toute cette substance rouge qui parsemait toute la pièce de la maison.
- On se présente, finit l'adulte en posant son couvre-chef sur ses cheveux sombres.
Le garçon hocha lentement sa tête. Il était vrai qu'on lui avait enseigné cela. Il se racla la gorge et se prépara à prendre la parole.
- Je suis Tsunayoshikami. Qui êtes-vous ?
- Reborn, répondit lentement l'adulte en examinant attentivement le torse du garçon. Pourquoi n'es-tu pas mort ?
Tsuna pencha à nouveau sa tête sur le côté et fronça ses sourcils.
- Mort ? répéta-t-il avec interrogation. Qu'est-ce que c'est ?
L'adulte, Reborn, fronça à son tour ses sourcils et passa une main sur son visage. Il marmonna quelque chose dans sa barbe inexistante et le jeune sentit un sourire se poser sur ses lèvres. Reborn était amusant, il ne ressemblait pas du tout à ses mentors.
- C'est la fin du parcours, finit par dire l'adulte en un soupir.
- Et quel est ce parcours ? demanda Tsuna avec curiosité.
On ne lui en avait jamais parlé. Les hommes avaient donc un parcours à suivre qui ne s'achèverait qu'avec la mort, quoique soit cette chose.
Puis, le garçon réalisa une chose et son sourire s'élargit, surprenant Reborn.
- Je ne peux pas mourir, déclara Tsuna. Je n'ai pas fini mon parcours.
- C'est ce que disent tous, marmonna l'adulte en s'avançant vers le garçon pour l'examiner de plus prêt. Mais je n'ai jamais vu une personne recevoir un 9 millimètres dans le cœur et en sortir sans sourciller.
- Le cœur, répéta à nouveau le plus jeune. Qu'est-ce que c'est ?
Reborn poussa un grognement et s'éloigna de Tsuna. Puis, il rangea son objet métallique qui envoyait des choses qui faisaient des trous à l'intérieur de sa veste, dans un holster prévu pour cela. Le garçon écarquilla ses yeux en voyant l'étui et fut en un clin d'œil devant l'adulte, ses mains tendues caressant le cuir brun qui retenait l'objet métallique. Reborn claqua sa langue avec énervement et frappa doucement les mains du petit qui les rabattit tout aussi rapidement qu'il avait traversé la pièce en faisant une expression étrange.
- Quelle était cette sensation ? demanda-t-il à l'homme.
- Quelle sensation ? singea Reborn en fermant ses yeux avec lassitude.
Cela ne faisait que quelques minutes qu'il discutait avec le garçon et il n'en pouvait plus.
- Quand vous avez touché rapidement mes mains, expliqua calmement Tsuna.
Les yeux de l'adulte s'écarquillèrent comme s'il n'arrivait pas à croire ce qu'il venait d'entendre.
- C'était de la douleur, finit-il par répondre. Tu ne l'as jamais ressentie.
- Non, fit le garçon en secouant doucement sa tête. C'est pour ça que je suis ici. On m'a envoyé pour que j'apprenne ce que ressentent les humains.
Reborn hocha distraitement sa tête tout en observant discrètement par la fenêtre s'il y avait des observateurs dans les environs et se figea lorsque la phrase repassa dans sa tête.
- Humains, répéta-t-il calmement. Tu le dis comme si tu ne l'étais pas.
- Je vous l'ai déjà dit, déclara Tsuna imperturbablement. Je suis Tsunayoshi-kami.
- Une seconde, s'exclama Reborn en perdant sa superbe. Tsu-na-yo-shi-ka-mi ? Tsunayoshi. Kami ?
Le garçon pencha à nouveau sa tête sur le côté et regarda avec un air perplexe l'adulte. Pourquoi ce dernier répétait-il autant son nom ?
- Tsunayoshi-kami, accorda-t-il.
L'adulte fit à nouveau le geste de se pincer les narines et Tsuna se pencha en avant pour essayer de voir pourquoi cette action était si importante pour l'adulte. Reborn croisa le regard curieux du jeune châtain et fronça à nouveau ses sourcils. Il tendit sa main et saisit le poignet du garçon qui grimaça tout en poussant une petite exclamation surprise.
- Douleur, siffla-t-il entre ses dents serrées.
- Tu as mal, accorda Reborn en continuant à serrer avec force le frêle poignet du jeune.
Ses yeux sombres passèrent en revue la peau pâle et trempée du garçon qui s'était présenté comme étant Tsunayoshi-kami et s'arrêtèrent sur le minuscule trou dans le yukata sali du jeune.
- Et là, demanda l'adulte en posant son index contre le creux qui gisait dans le torse de Tsuna, As-tu mal ?
Le garçon baissa sa tête et loucha pour mieux voir sa blessure. Ses yeux chocolats s'illuminèrent et un sourire innocent naquit sur ses lèvres bleuies par le froid.
- J'ai le contraire d'avoir mal, assura-t-il gaiement.
Reborn accrut son froncement de sourcils et lâcha le poignet du garçon. Ce dernier ramena son bras contre son torse et souffla doucement sur son avant-bras où commençaient à apparaître les traces rougeâtres des doigts de l'adulte. Le souffle du châtain caressa sa peau meurtrie et à la grande surprise de Reborn, les marques disparurent progressivement.
- Gamin, murmura l'homme en restant figé au milieu de la pièce. Es-tu réellement un dieu ?
- Je suis Tsunayoshi-kami, répéta le garçon en hochant sa tête lentement.
- Que fais-tu ici si tu es un dieu ? demanda Reborn en gardant sa voix basse et sombre. Ne devrais-tu pas t'occuper de choses... divines ?
- Je suis né depuis peu, répondit Tsuna en baissant ses yeux et en jouant avec les manches de son yukata. Il y a encore des choses que je dois apprendre pour l'être réellement.
- Alors pourquoi es-tu ici ? fit l'adulte en faisant un large geste pour englober la pièce qui était remplie de liquide rouge qui sentait le cuivre. De tous les endroits, pourquoi ici et maintenant ?
- Parce qu'il y a ici un homme possédant une foi immense qui m'a appelé, sourit doucement le jeune en plantant ses yeux lumineux dans ceux de son vis-à-vis. Et qu'il est la personne idéale pour m'enseigner ce qu'est la foi.
Reborn claqua sa langue avec énervement et prit le garçon par les épaules pour ensuite s'agenouiller afin d'être au même niveau que le prétendu dieu. La respiration de l'adulte resta paisible même si son cœur s'accéléra légèrement lorsqu'il croisa à nouveau le regard innocent et rempli de pureté du châtain.
- Écoute-moi bien, susurra Reborn en serrant doucement les épaules du plus petit pour s'assurer d'avoir toute l'attention du garçon. L'homme que tu cherchais est mort. Je l'ai tué. Tu n'as rien à faire ici. Je te conseille même de partir en courant avant que la police n'arrive et ne t'embarque pour ensuite te mettre en cage.
Tsuna cilla et leva ses deux mains pour les poser sur les joues du brun. Ses yeux chocolat virèrent au caramel et un doux sourire naquit sur ses lèvres qui commençaient à perdre leur teinte bleue.
- Il était arrivé à la fin de son parcours ? demanda-t-il avec une voix mesurée. Et que veut dire tuer ?
- Tuer signifie donner la mort à une personne, expliqua avec hâte Reborn en vérifiant qu'il n'avait rien laissé derrière lui.
Il était temps qu'il parte. La pluie ne durerait pas éternellement et il comptait sur cette dernière pour effacer ses traces. Sans oublier que sa voiture allait se faire remarquer s'il continuait à s'attarder dans le temple désolé.
- Vous donnez la mort aux hommes, s'exclama Tsuna en suivant l'adulte lorsque ce dernier sortit avec calme de la pièce. Pourquoi ? Ne devraient-ils pas savoir quand leur parcours est achevé ?
- Il y a certains cas où ils ignorent les signaux d'avertissements et continuent à avancer, marmonna Reborn en descendant les escaliers glissants du temple qui menaient à la rue.
- Je vois, murmura le châtain en continuant à suivre l'homme. Vous êtes un gardien.
- Hu ? s'étonna ce dernier en s'arrêtant net.
Il reçut de plein fouet son interlocuteur et glissa suite à l'impact. Comme les pierres étaient humides, ses chaussures en cuir italien dérapèrent sur la surface glissante et les yeux de l'adulte s'écarquillèrent lorsqu'il remarqua qu'il allait faire une chute mortelle.
Reborn sentit plus qu'il ne vit les bras du garçon qui s'était présenté comme un dieu le serrer à la taille et ils dévalèrent les marches restantes, finissant par atterrir devant la voiture, dont le moteur tournait au ralenti, du plus âgé. Ce dernier ne bougea pas, il avait clairement entendu sa nuque craquer durant sa chute et savait que ses cervicales s'étaient brisées. Sachant qu'il lui restait peu de temps à vivre, l'homme souffla une dernière fois et baissa ses yeux vers la chevelure ébouriffée qui trempait sa chemise blanche. Les cheveux châtains bougèrent et Reborn leva ses yeux au ciel pour contempler le ciel pluvieux.
Il allait mourir dans la rue sous la pluie suite à un gamin qu'il ne connaissait absolument pas. Cette mort lui convenait.
À travers la brume de son état semi-inconscient, l'adulte put sentir les mains curieusement brûlantes du garçon se poser sur son cou tordu dans un angle étrange et Reborn grimaça intérieurement en entendant un craquement sec résonner dans la nuit pluvieuse. Une chaleur désagréable se répandit dans son corps meurtri et l'homme ouvrit largement ses yeux quand il remarqua que le gamin avait placé sa tête à quelques centimètres de la sienne. Il regarda en silence les grands yeux orangés, (n'étaient-ils pas censés être bruns ?), du châtain et poussa une exclamation qui fut étouffée par les lèvres du garçon lorsque ces dernières se posèrent sur les siennes.
La chaleur s'aviva et le masque impassible de Reborn se craquela pour dévoila sa souffrance. Jamais durant sa vie n'avait-il autant souffert. Il croisa le regard calme de Tsunayoshi-kami et sentit une vague d'apaisement le parcourir. Puis, la main du garçon le caressa aux tempes et Reborn sentit un soubresaut le parcourir. La sensation de chaleur disparut sitôt que la main du châtain quitta sa tête et l'adulte ouvrit sa bouche pour interroger le plus jeune sur ce qui venait de se passer lorsqu'il fut pris par surprise en recevant dans ses bras le corps inconscient du garçon.
- Que s'est-il passé ? marmonna pour lui-même l'homme en contemplant le jeune qui dormait dans ses bras.
Reborn caressa inconsciemment les cheveux humides du châtain et souffla lourdement tout en se levant. Il regarda le garçon qui gisait sur le sol en béton et renifla avec dédain. L'homme rentra dans sa voiture et se prépara à quitter les lieux à jamais. Il avait fini sa mission et il était temps qu'il rentre pour faire son rapport. Son regard se posa à nouveau sur le corps du gamin qui lui avait sauvé la vie, semblerait-il, et Reborn souffla à nouveau. Il appuya sur la pédale et démarra au quart-de-tour. La voiture parcourut plusieurs rues et l'adulte tambourina nerveusement sur son volant tout en plissant ses paupières au fur et à mesure qu'il s'éloignait du temple.
Puis, alors qu'il avait atteint la sortie du village, l'homme poussa une exclamation énervée et fit demi-tour brusquement, dérapant sur l'asphalte glissant suite aux trombes de pluie qui tombaient depuis des heures. Il traversa à nouveau le village à toute vitesse et s'arrêta à quelques centimètres de l'endroit où se trouvait toujours le garçon au yukata blanc. Reborn ouvrit violemment sa porte et marcha tout en jurant dans sa langue maternelle vers Tsunayoshi. Il se posta devant le garçon et s'accroupit pour observer le jeune. Le visage de ce dernier était crispé et ses yeux bougeaient derrière ses paupières closes.
Rêvait-il ?
Puis, Reborn se posa une nouvelle question. Les dieux rêvaient-ils ?
L'homme souffla à nouveau et prit dans ses bras le corps frêle du garçon, maudissant son sort pour avoir cédé et pris sous son aile le jeune.
Il mit Tsunayoshi sur les sièges arrières et démarra au plus vite, pressé de sortir de ce village isolé où les légendes semblaient surgir à chaque coin de la rue.
Il conduisit pendant toute la nuit et ne s'arrêta qu'une fois qu'il fut arrivé à une ville suffisamment grande pour lui permettre de se cacher dans la multitude qui y vivant. Reborn gara sa voiture dans un parking sous-terrain et posa son front contre le volant en cuir. Il ferma ses yeux et passa une main sur ceux-ci pour se forcer à garder le calme. Il ne pouvait pas de permettre de perdre ses esprits.
Le brun se tourna vers le jeune qui dormait toujours à l'arrière de l'automobile et un soupir franchit ses lèvres.
Reborn fronça ensuite ses sourcils lorsqu'il remarqua qu'il avait soupiré plus de fois durant cette nuit que durant toute sa vie.
- Stupide gamin, marmonna-t-il en sombrant dans un sommeil sans songes.
Il va de soi que j'attends que l'on commente pour savoir comment est l'histoire. N'hésitez pas critiquer, c'est même bienvenu ^^
Je tiens cependant à préciser qu'il est possible que cette histoire soit délaissée si j'ai un syndrome de la page blanche (à nouveau...)
Sur ce, reviews ?
