Titre : Le garçon qui voulait rêver

Rating : K+

Genres : Amitié, Romance, Rêve.

Personnages : Vanitas, Ventus, mention de Larxene, Naminé, plus des personnages de contes ou de fables.

Pairing : VanVen (Vanitas x Ventus)

Disclaimer : Les personnages de Vanitas, Ventus, Larxene et Naminé appartiennent à Square Enix. Les autres appartiennent à Charles Perrault, Hans Christian Andersen et les frères Grimm ainsi que Jean de la Fontaine.

Résumé : Ventus avait toujours aimé les bibliothèques : enfin, les livres, en fait. Surtout le gros que sa sœur lisait souvent. Mais était-ce vraiment une bonne idée de l'ouvrir à nouveau ? Peu importe : au bout du rêve se trouve la liberté.

Note : Hello, tout le monde ! Me revoilà avec une nouvelle histoire... Un VanVen, encore un, je sais. xD Celui-ci, cependant, a quelque chose de spécial. Tout d'abord, il s'agit d'une fic longue pour laquelle je prévois au minimum 9 ou 10 chapitres et qui feront donc, normalement, entre 25'000 et 35'000 mots au total, je dirais...

Mais surtout, surtout, surtout... Ce scénario m'a été inspiré par le merveilleux dessin de Kokoro-Desu, à qui je dédie donc totalement cette fanfiction. =3 Vous trouverez le superbe fanart à cet endroit-là : http: / petrix-kyu .deviantart .com/art/Vani-tales-195437522 (sans les espaces). Un grand merci à elle de m'avoir permis d'écrire et de publier cette histoire. ^^ Par ce scénario, je voudrais montrer que, s'il est courant de dessiner le fanart d'une fanfiction... On peut tout aussi bien faire la fanfiction d'un fanart ! J'ai donc tenté d'inclure dans le scénario un maximum d'éléments du dessin, et j'espère que le mélange de tout cela vous plaira, bien sûr. =3

Enfin bref, j'arrête de parler, et je vous laisse à la suite. xD Ce chapitre fait office d'introduction et est plutôt court ; mais rassurez-vous, je tâcherai de rendre les autres plus longs et plus intéressants scénaristiquement parlant. =3

J'en profite pour passer, aussi, un grand merci à Elerina, bêta-lectrice de la fanfiction. ^^ Et un nouveau merci à Kokoro-Desu : en espérant que ça te plaira et que je ne me suis pas trop éloignée de ton idée de base ! =D


Le garçon qui voulait rêver

Chapitre 1 : Le rêve débute à l'enfance

Ventus avait toujours aimé les bibliothèques.
Dès son plus jeune âge, il avait préféré le calme de ces lieux, berceaux de culture, aux multiples bruits de la ville et à l'effervescence des magasins ou des parcs publics ; de même, cette répugnance qu'il avait à l'égard des sports de tout genre et le peu d'intérêt qu'il portait aux petites voitures de métal, puis aux jeux vidéo avaient longtemps désespéré ses parents – jusqu'à, bien sûr, ce qu'ils acceptent la personnalité de leur fils dans son intégralité, de sa gourmandise avouée à sa passion pour la littérature et son côté enfantin non réprimé. En vertu de tout cela, il avait choisi, à des fins de stage, la bibliothèque de son village ; immense pièce toute meublée d'étagères dont le plafond semblait atteindre d'autres cieux, elle avait cette odeur de sérénité, mêlée tant à la poussière qu'à la culture, qui lui rappelait celle de la boutique de l'antiquaire en face de son appartement et qui lui plaisait tant. Le plus étonnant dans la situation ne résidait donc pas en son lieu, mais en son second acteur. Vanitas, ami de Ventus – qu'il nommait Ven en raison de la flemme dont il se voyait régulièrement accablé –, stagiaire comme lui dans la même bibliothèque, n'avait sans aucun doute fait que chercher un travail qui saurait ne pas le fatiguer trop, puisqu'il n'avait jamais démontré pour les livres ou le calme le moindre enthousiasme, allant parfois jusqu'à les dénigrer – ce qu'il s'employait d'ailleurs à faire cet après-midi-là. Une pile de quelques livres entre les bras, il avait rejoint Ven en râlant sans discontinuer, visiblement agacé de devoir « encore ranger des bouquins » alors qu'ils l'avaient déjà fait la veille. Le blond sourit en passant un bref regard sur son camarade, sur les bras nus duquel semblaient glisser, fluides, les rayons d'un soleil d'été. Bras croisés, appuyé contre le mur frais, les yeux fixés sur de lourds ouvrages qu'il avait déposés sur la petite table, il soupira tandis que son ami s'approchait de lui.

- Alors, tu nous as ramené quoi ? Demanda Ventus, serein. On a encore beaucoup à ranger ?

Le ciel bleu où s'étiraient de paresseux nuages attira l'attention de ce dernier, et il se prit à penser qu'il s'agissait là d'une bien belle journée ; quel dommage que son collègue fût si morose ! Si seulement il avait pu réussir à discerner le positif de chaque chose – en se disant par exemple, dans ce cas-là, que les conditions de leur travail auraient pu être bien pires –, sûrement termineraient-ils leur rangement à l'avance. Ils pourraient alors rester en ce lieu pour lire et se détendre, ou bien en sortir et aller s'asseoir à la terrasse de ce café où il leur arrivait souvent de terminer leurs après-midis ; cependant, Vanitas ne semblait pas de cet avis, puisqu'il jeta un regard boudeur à la pile de volumes qui attendait encore qu'ils y apposent leurs mains rendues douces par la brise de l'extérieur.

- Trop à mon goût, maugréa-t-il, se maudissant d'avoir suivi son ami dans pareil stage. Mais bon, faut l'faire...

Il soupira à nouveau et le blond, décidément joyeux, rit gentiment de sa mauvaise humeur apparente. Verrait-il une fois son camarade sourire ? Probablement la réponse était-elle négative, déduisit-il, amusé de cet air dur qu'affichait l'autre garçon. Celui-ci ne bougea d'ailleurs pas d'un centimètre, visiblement décidé à rester immobile à la place qu'il occupait ; aussi Ven dut-il s'emparer lui-même du premier ouvrage poussiéreux, celui qui se trouvait au-dessus des autres, sur la table. Soufflant doucement sur la couverture pour en dégager le cuir, il lui fallut l'aide d'un index habile pour nettoyer correctement la reliure du roman. Une fois que cela fut fait, il jeta à son œuvre un regard satisfait, le gratifia d'un sourire, et s'empressa de le replacer dans le bon rayon ; sous les yeux rieurs de son ami, il attira une échelle le long de l'une des hautes étagères et en escalada les premiers barreaux afin de glisser le livre entre deux autres, tout en haut. Perdant un instant l'équilibre – le blond n'avait jamais été très adroit et cet incident lui était déjà arrivé plus d'une fois, allant parfois jusqu'à le faire tomber –, il vacilla et manqua de chuter au sol – geste qui fit éclater de rire Vanitas.

- Putain, mais le boulet ! Se moqua-t-il, un sourire mesquin aux lèvres. Tu tiens plus debout, Ven ?

L'autre sourit, amusé – le temps lui avait en effet appris à ne plus se vexer ou s'indigner des remarques de son ami, à un tel point qu'il en venait, parfois, à les apprécier, et ce même lorsqu'elles le prenaient pour cible – et descendit précautionneusement de son échelle, avant de poser un pied assuré au sol. Il se contenta alors de répondre un signe de tête et prit entre ses fins doigts l'ouvrage suivant ; celui-ci, néanmoins, l'étonna de par son apparence, tant et si bien qu'il s'arrêta pour le contempler. Ses yeux coururent le long de la poussiéreuse couverture de cuir dont les années avaient terni le magnifique rouge, s'attardèrent sur les lettres dorées à l'éclat resplendissant, même sous la poussière ; et Ventus, soudainement piqué par l'effroyable moustique de sa curiosité sans limite, ne put s'empêcher de promener sur le livre la paume de sa main, grâce à laquelle il chassa une partie des saletés y ayant élu domicile. Vanitas éternua, ses narines chatouillées par les légères volutes grisâtres qui se dispersèrent bien vite dans la pièce, puis interrogea silencieusement son ami tandis que celui-ci, balayant d'un revers de main les autres romans, s'installait confortablement à la petite table, prenant place sur la chaise de bois. Sans prononcer le moindre mot, le blond continua son étrange manège en enfilant, d'un geste vif, la paire de lunettes à monture noire qui, retenue par une chaînette d'argent, pendait jusque là à son cou. Son ami, intrigué par ce qu'il qualifia mentalement de drôles de manigances, s'approcha alors de lui et se pencha au-dessus de son épaule afin de découvrir l'inscription dorée du « bouquin », comme il aimait appeler ces objets-là. Les plus grands contes et fables de notre enfance, lut-il, suspicieux. Un recueil de contes ? Sans comprendre, il observa son camarade ouvrir délicatement le livre, et glisser un doigt rêveur sur la première page. Ventus, lui, esquissa un bref sourire ; il sentait d'ici l'odeur, renfermée et pourtant si particulière, de ce vieux papier épais, où devait depuis si longtemps croupir l'impression de toutes ces histoires qui l'avaient fait rêver un jour, autrefois, alors qu'il n'était qu'un enfant. Les lettres qu'il put voir sur la première page, parfois légèrement irrégulières ou partiellement effacées, firent remonter à sa mémoire un flot de souvenirs enfoui, longtemps oubliés ; il se rappela soudain de gestes, de mots, de ressentis et d'impressions, resserra doucement ses doigts sur le recueil et lui jeta un regard qui, l'espace d'un instant, se teinta de surprise.

- Ce livre doit avoir mon âge, murmura-t-il, comme impressionné. Et le pire, c'est que j'le lisais souvent, avant...

Creusant son esprit à la recherche de bribes supplémentaires de sons ou d'images, il tourna les pages du livre jusqu'à arriver à la table des matières où il promena un regard curieux. Les noms des contes et des fables ne lui apparurent, pour la plupart, pas inconnus ; et après tout, quoi de plus normal alors qu'il avait, en compagnie de sa sœur, lu et relu ce même recueil ? Vanitas, lui, continuait pendant ce temps de l'observer, se demandant décidément si son ami ne rencontrait pas un quelconque problème d'allure psychologique. Tous les mots qu'il pouvait lire par-dessus la fine épaule du blond ne lui disaient absolument rien, songea-t-il, sans s'en étonner pourtant. Plus jeune, il n'avait en effet lu aucun conte, hormis peut-être cette histoire dont il n'était pas sûr de se rappeler le titre ou même le scénario et qui moisissait maintenant dans un recoin de sa chambre, au cœur du seul et unique petit livre que son père lui ait un jour offert. Ces pensées amenèrent une ombre à traverser brièvement l'étendue de son visage ; il ne devait pas y repenser, non. Réfléchir à ces histoires qui faisaient rêver les autres enfants l'avait toujours mis passablement mal à l'aise, tant il s'était parfois révélé jaloux de leurs yeux brillants – ou du sourire de leurs parents lorsque ceux-ci les prenaient sur leurs genoux, peut-être. Peu importait ; ce surplus de bonheur le rendait de toute manière encore plus irritable qu'à l'accoutumée et, jugeant n'avoir d'autre envie que celle de reprendre et de terminer ce travail qui l'ennuyait tant, il posa une main peut-être un peu trop brusque sur l'épaule de son camarade.

- Bon, tu vas pas partir dans un délire nostalgique chiant, hein, ordonna-t-il fermement. Referme ce truc.

L'autre tourna vers son aîné – Vanitas n'avait en réalité que quelques mois de plus que lui, mais Ven l'avait tout de même toujours considéré comme le plus grand d'eux deux – un regard étonné, incompréhensif.

- Attends, geignit-il, c'est le bouquin que me lisait ma sœur quand j'étais p'tit...

Celui qu'on surnommait Van' prit une expression surprise, laissant ses yeux s'écarquiller légèrement. Son collègue et lui parlaient-ils bien de la même sœur ? Il ne l'avait, pour ainsi dire, croisée que rarement, mais il lui avait toujours semblé que cette grande femme blonde, bien qu'elle ne fût, en apparence, dénuée de beauté, possédait un cœur des plus durs et tolérait fort peu son cadet. Le jeune homme avait même le souvenir de l'avoir entendue rabaisser Ven, sans la moindre délicatesse, le traitant d'idiot, de fille ou l'accablant d'un autre surnom qui, à coup sûr, ne comptait dans sa signification ni honneur ni gloire.

- Tu veux dire, Larxene ? Demanda le garçon toujours debout.

Son camarade acquiesça en silence, l'air rêveur. Il se rappelait encore la douceur inexistante des gestes de sa sœur lorsqu'elle l'attrapait par les hanches pour l'asseoir brusquement sur ses genoux, sans même lui demander son avis, et sourit à cette pensée. Larxene ne s'était jamais montrée délicate, non, se dit-il en permettant à son regard quelques envolées au travers de la fenêtre devant lui. Constamment habillée d'un pantalon et d'un t-shirt parfois déchirés, les mains toujours salies de terre, de boue ou du sang d'un animal qu'elle avait, par mégarde ou non, écrasé, elle semblait depuis sa plus tendre enfance subir les influences d'un caractère plus masculin que féminin. Cependant, et c'était bien là qu'elle s'était autrefois distinguée de cette personnalité de casse-cou, voire de voyou, il lui était arrivé, aux alentours de onze ou douze ans – et donc, alors que Ventus n'en avait que sept ou huit –, d'emmener son cadet à la grande bibliothèque de la ville et de lui lire, qu'il le voulût ou non, les contes de ce recueil. Le blond se souvenait d'ailleurs du fait qu'elle l'avait choisi en raison de la police de ces lettres, suffisamment grande pour qu'elle pût le lire sans trop de difficulté ; et s'il avait gardé en tête toutes les histoires qu'elle lui avait, une fois ou une autre, lues ou relues, il se rappelait tout aussi bien l'interdiction formelle qu'elle lui avait imposée quant à la lecture du dernier conte du large volume. C'était son préféré, songea Ven, et elle avait toujours voulu se donner l'illusion d'être la seule à le connaître – elle le prétendait d'ailleurs trop violent, tentant certainement d'abuser l'innocente confiance que son frère lui accordait.

- Eh bah, continua soudain Vanitas, c'est pas pour dire, mais du peu que je la connais, je la croyais trop pas comme ça.

Le jeune homme à la table soupira et confirma cette dernière affirmation d'un bref mouvement de la tête. Larxene avait tant changé depuis ces instants merveilleux qu'il avait passés en sa compagnie, dans cet endroit-même ! Du jour au lendemain, elle avait semblé cesser de croire en ces histoires dont elle intimait souvent à son frère qu'elles étaient synonymes de rêves, et tout le peu de tendresse dont elle avait pu faire preuve s'était évaporé. Son entrée au collège avait paru détruire ou écarter d'elle les belles phrases qu'elle prononçait parfois – Ven ne s'en souvenait bien évidemment pas, du moins pas de toutes, mais il savait qu'elle avait autrefois eu le don de proclamer d'étranges déductions, des morales, qu'elle arrivait sans problème à faire passer pour vraies et indiscutables – pour ne laisser dans sa bouche que les répliques cinglantes qui, peu à peu, avait commencé à constituer toutes ses paroles. A vrai dire, et même si Larxene avait tout oublié de ses constatations et de ses rêves d'enfants, Ventus, lui, avait fait l'effort de garder en mémoire au moins l'une de ces morales qu'elle lui lançait sur un ton dédaigneux à la fin de chaque conte ou fable ; peut-être, se demanda le jeune homme, parce que son caractère plus général que celui des autres la différenciait de tout précepte illustrer par une histoire seulement ?

- Tu sais, Van', souffla-t-il, elle avait quand même conscience que c'était juste des contes... Je veux dire, pas mal d'enfants font pas la différence entre rêve et réalité. Mais elle, elle voulait pas être princesse, elle croyait pas aux princes non plus... Elle me disait souvent : « Dans la vraie vie, c'est pas comme ça ; les gens meurent pour de vrai ».

Sceptique, l'aîné des deux amis ne répondit pas. Drôle de fille, se dit-il, que celle qui appréciait les contes pour ce qu'ils signifiaient et non pour les robes de leurs princesses ou le courage et la vaillance de leurs princes, le tout en critiquant le fait qu'ils se terminent toujours de manière profitable au personnage principal – il semblait à Vanitas que ces histoires possédaient constamment une fin heureuse ; néanmoins, il se devait de considérer la possibilité qu'il se trompât, puisqu'il ne connaissait au grand maximum qu'un ou deux contes. Sûrement la sœur de son camarade avait-elle, déjà lorsqu'elle était enfant, une vision du monde pessimiste mais réaliste ; et sûrement aussi en grandissant avait-elle perdu le peu d'illusions que son cœur gardait jusque là à l'abri, en des murs trop fragiles que le temps avait brisés, que la vie en société avait franchi avec l'aide de quelques coups durs et moments difficiles à vivre.

- Elle a pas tout tort, en même temps, fit remarquer le jeune homme en glissant une main dans la poche de son pantalon en jeans. J'y connais que dalle en contes, mais quelque chose me dit que ces histoires se terminent toutes super bien.

- C'est vrai, approuva Ventus. Généralement, le prince épouse la princesse, les gentils battent les méchants, ce genre de trucs.

Pensif, le blond avait relevé la tête et scrutait le plafond, les pupilles de ses grands yeux bleus voyageant le long des fissures qu'on y devinait, jusqu'à atteindre le cadre de la fenêtre. Dans les contes ou, d'une manière générale, les histoires pour enfants, il était rare voire inexistant qu'un protagoniste meure ; hormis le père de l'héroïne et la mère du héros ou vice-versa, seuls les « méchants », les antagonistes généralement aussi horribles physiquement que mentalement, étaient amenés à perdre la vie – au profit évident du prince et de la princesse, ou bien de l'enfant qui devenait dès lors riche et célèbre. Les fables, en revanche, s'opposaient plutôt à ce principe de fin heureuse. Le héros, si tant était que l'histoire en possédât réellement un, mourrait parfois, souffrait dans d'autres ; et là où les contes trouvaient sans cesse un moyen pour que leurs héros échappent aux conséquences d'une morale transgressée, les fables laissaient les leurs subir les peines qu'ils avaient méritées. En d'autres termes, se dit Ven, les fables apprenaient sans aucun doute des leçons, des modes de vie – d'ailleurs, et contrairement à l'opinion qu'on se faisait d'elles, elles ne se destinaient pas forcément aux plus jeunes –, tandis que les contes n'avaient pour but probable que de distraire les enfants en leur faisant peur un instant, mais sans les choquer par la mort du héros pour autant. Tout en formulant mentalement ces pensées, le plus jeune des deux stagiaires permit à son regard rêveur sur le livre de se transformer en expression de sentiments mélangés ; à vrai dire, il se demandait pourquoi ce recueil contenait autant de fables que de contes, sachant que ces deux types de récits ne s'adressaient pas au même public. Peut-être avait-il pour dessein de marquer une quelconque évolution dans la pensée ou dans l'âge, de symboliser une époque à mi-chemin entre l'enfance et le monde adulte ? Le garçon n'en savait rien et cet élément-là l'intriguait au plus haut point ; cependant, son ami ne sembla pas de cet avis puisqu'il le secoua doucement par l'épaule.

- Bon, t'as fini de pioncer face à ce truc ? S'énerva-t-il. J'te rappelle qu'on a des trucs à finir de ranger, et qu'on a pas toute la journée...

Surpris, Ventus sursauta et reprit soudain ses esprits. Il secoua la tête, passa une main nerveuse dans ses cheveux et s'excusa brièvement avant de s'apprêter à se relever ; mais un détail sur la page du livre ouvert attira son attention et le força à rester assis. Là, au bout de cette main qu'il avait gardée plaquée sur le papier rugueux, il avait cru voir apparaître un mince détail, une lettre peut-être, ou quelque chose y ressemblant ; un coup d'œil plus sérieux lui apprit qu'il ne s'y trouvait rien et que la lumière du soleil avait dû lui jouer quelque tour aux allures d'illusion d'optique. Néanmoins curieux de vérifier que cet étrange éclat l'ayant attiré n'était que le fruit de son imagination, il passa un doigt le long de la page tout en l'examinant ; et Vanitas, décidément agacé d'attendre sans arrêt que son ami cessât de rêvasser, se plaça dans le dos du blond pour venir attraper sa main sans plus de cérémonie.

- Bon, maintenant, gronda-t-il, t'arrête de faire le con avec ce...

Il ne put terminer sa phrase ; sa paume s'empara de la main de son camarade au moment où l'index de ce dernier venait caresser l'endroit qui lui avait paru suspect et, à cet instant-là, les étagères de la bibliothèque semblèrent s'évanouir dans un néant dont la lumière aveugla les deux garçons. Leurs yeux eurent beau lutter pour ne pas se fermer, leurs paupières retombèrent tout de même, emportées vers le bas par la pression de ce que les enfants appelaient marchand de sable ; la dernière chose que Ven cru apercevoir fut une silhouette mince, au loin, aux cheveux d'un blond éclatant.
Puis, l'environnement des deux amis disparut ; le rêve se mêla à la réalité pour laisser dès lors l'imagination seule maîtresse de la situation.


Court, je sais... xD Je promets de faire mieux la prochaine fois !

Mais tu sais, lecteur... Je suis très heureuse de replonger dans les contes. ^^ Ma première fanfiction avait ce même thème (en bien moins développé, bien sûr), et le fait d'y retourner près de deux ans après me rappelle vraiment de bons souvenirs...

Enfin, stop mélancolie pour ce soir. xD Merci beaucoup pour ta lecture ! x3