1)Retour à la maison

Quand deux mois après son embarquement, Olòrin (Gandalf) posa enfin le pied sur le sol de Valinor, il commença par verser une larme. Il avait accomplie sa mission.

Il marcha un moment dans la cité d'Alqualondë et y retrouva nombre de vieux souvenirs. Il fut interrompu dans ses pensées par un elfe :

- Maître Olòrin, je suis chargé par le Seigneur des Vents de vous conduire au Taniquetil. Si vous voulez bien me suivre…

Olòrin suivi l'elfe sans mot dire. Ils arrivèrent dans une écurie à la sortie du grand port elfe. Là, Olòrin retrouva son ami équidé Gripoil. Tandis que l'elfe montait sur un autre superbe cheval, Gripoil fêta son maître.

Ils partirent après quelques instants de rire et de joie. Ils chevauchèrent tranquillement vers la montagne blanche située au nord du port elfique.

Après avoir chevauché jusqu'au soir, l'elfe s'arrêta à côté d'une petite maison et descendit de son cheval.

- Le seigneur Manwë vous propose de vous reposer ici ce soir et de le rencontrer demain. Il a pensé que vous seriez plus apte à rendre compte de votre mission pleinement reposé. Vous trouverez tout ce qu'il vous faut dans la maison. Je reviendrais vous chercher demain à midi.

Olòrin remercia l'elfe et lui dit au revoir. Il entra en tenant Gripoil par la bride et l'installa confortablement dans une petite écurie aménagée pour un cheval.

Puis Olòrin entra dans la maison. Il se coucha rapidement après avoir contemplé ce qu'il pouvait du Valinor. Cette nuit là, Lòrien le fit rêver de toute cette journée.

Le lendemain, il fut réveillé avec Arien, trop heureux d'être de retour en son foyer pour dormir. En attendant que l'elfe de la veille ne revienne pour le chercher, il décida de se promener.

Il chevaucha Gripoil et le laissa le conduire où il le souhaitait. Le cheval galopa tranquillement sur les prairies parfaites de Yavanna et joua avec les chevaux d'Oromë pour le plus grand plaisir de ceux-ci et de son cavalier.

Malheureusement, ce dernier dut cesser le jeu et faire galoper Gripoil pour retourner à son lieu de rendez-vous. Il y arriva en même temps que l'elfe, qui après l'avoir salué lui demanda de le suivre.

Ils chevauchèrent jusqu'à l'heure du goûter, et Olòrin pensa à ses deux amis Hobbits Bilbon et Frodon qui devaient être en train de se régaler des mets de Valinor.

Perdu dans ses pensées, Olòrin fut ramené à la réalité par l'elfe qui lui indiqua qu'ils étaient dans la cité de Valmar. Olòrin abandonna immédiatement ses rêves et admira la cité des merveilles de Valinor.

Tandis qu'ils se dirigeaient vers le Taniquetil encore lointain, Olòrin admira les palais des Valar construits par eux et les Maïar voici des temps immémoriaux, avant même que les elfes ne s'éveillent en Cùivenen, avant la première guerre contre Morgoth.

La route menant au Taniquetil sortit de la cité et serpenta au milieu des collines annonçant la proximité des montagnes.

Après encore deux heures de cavalcade, ils finirent par arriver au pied de la titanesque montagne. L'elfe et Olòrin laissèrent là leurs montures et entreprirent de monter les milliers de marches menant au trône du Seigneur des vents.

Ce fut une heure plus tard, totalement épuisé, que l'elfe et Olòrin arrivèrent enfin devant une majestueuse porte de marbre incrustée de pierres précieuses.

Olòrin attendit en admirant la porte. Comme rien ne se passait, il se tourna vers l'elfe pour demander ce qu'ils attendaient. Mais il fut surpris de voir que l'elfe avait disparu.

Alors qu'Olòrin se demandait où il avait bien put aller, une voix retentit dans les airs :

Bienvenue, Olòrin. Viens tu pour rendre compte de l'accomplissement de ta mission ?

Olòrin qui avait reconnu la voix comme celle de Manwë Sulimo répondit :

- Oui, mon seigneur. Sauron est vaincu et les Nùmenoréens ont de nouveau un Roi.

Les portes s'ouvrirent alors et la voix invita Olòrin à entrer. Il s'exécuta.

A peine avait-il franchit le pas de la porte que celle-ci se referma. Olòrin vit devant lui un demi- cercle de quinze trônes. Sur chacun était assis un ou une elfe - du moins en avaient-ils l'apparence. Il reconnu son guide sur le trône du milieu et compris qu'il avait été guidé par Manwë en personne.

Olòrin sentit l'appréhension monter en lui instantanément. Paraître devant Manwë uniquement était déjà une chose extrêmement impressionnante, mais paraître devant le conseil des Valar en entier, cela était une chose vraiment déconcertante – mais aussi effrayante.

- Bienvenue, Olòrin. Dit l'elfe assis au centre (Manwë). Et avant que nous ne commencions, félicitation pour ta réussite ! Malgré la traîtrise et la peur, tu n'as pas failli ! Rare sont ceux, même parmi les Valar, qui auraient pu réussir avec autant de succès que toi !

- Merci, votre altesse, dit Olòrin en posant le genou au sol.

- Allons, Olòrin ! Ne t'agenouille pas devant nous ! Tu es notre frère après tout ! (1)

- C'est trop d'honneur, vos altesses. Je ne peux me permettre…

Olòrin se tut et entendit des rires venant des autres Valar. Manwë reprit après un moment de flottement :

- Et bien Olòrin, qu'attend tu pour t'asseoir ?

- M'asseoir, votre altesse ?

- N'a tu pas remarqué qu'il y avait seize siège ? Et seulement quinze d'occupés ?

Olòrin releva la tête, et vit sur le côté droit de Manwë un siège vide.

- Mais, votre altesse… Ce n'est pas ma place. Je… je suis flatté, mais je ne puis faire parti du conseil des Valar.

- Du conseil des Valar non, mais du conseil des Ainur, oui. Viens donc t'asseoir, mon frère ! Ta place est parmi nous !

Et sans qu'il puisse rien dire ou réagir, deux des elfes (Oromë et Tulkas) se levèrent et mirent Olòrin sur son siège.

- Bien. Et maintenant, y a-t-il quelque chose que tu voudrais savoir ?

- Et bien… Oui. Qu'est devenu l'esprit de Saroumane ? Est il revenu ici ?

- Non, dit un elfe (Aulë). Ce traître se terre en Eruman. Il n'a pas encore eu le courage de venir devant nous, et si il ne se dépêche pas, je le passe sous ma forge sans jugement !

- Calme toi, Aulë. Ce n'est pas bon de s'énerver ainsi, même si je te comprends.

- C'est vrai, quoi ! D'abord Sauron qui me trahis pour Melko et ensuite Saroumane ! On peut vraiment dire que je n'ai pas de chance ! Et je ne peux même pas revoir mes Nains… (3)

- Bien ! Maintenant, Olòrin, j'ai une question à te poser. Souhaite tu conserver ton corps ou veux tu retrouver ton enveloppe charnelle d'autrefois ?

Olòrin réfléchi un moment et se décida finalement.

- Je souhaite retrouver mon corps d'autrefois.

- Ainsi soit-il !

Olòrin se sentit changer alors que Manwë posait une main sur sa tête. Devant les Valar, il redevint celui qu'il était avant. Sa taille augmenta un peu pour atteindre environ les deux mètres et ses cheveux poussèrent jusqu'au milieu de son dos. Alors que ses yeux devinrent parfaitement bleu clair, ses cheveux se foncèrent pour atteindre un noir brillant. Et enfin, sa peau se dérida pour redevenir lisse.

Devant tous les Valar se tenait désormais un « jeune » Maïa d'au moins trente mille ans (4) avec l'apparence d'un elfe.

Et pour accueillir le nouveau membre du conseil des Valar, un grand banquet fut organisé dans le petit village de Valinor, entouré par quatre camps retranchés fortifiés orques…

Mais qu'est-ce que je raconte moi ?

Va vraiment falloir que je me fasse soigner…

A bientôt dans le chapitre 2 ! Dites moi ce que vous avez pensé du début de l'histoire dans des belles reviews !

(1)Les Valars et les Maïar sont en fait tous des Ainur, et ont le même père (Eru). On peut donc dire qu'ils sont tous frères.

(2)Dans les mots Maïar / Valar / Ainur, le R final est le signe du pluriel (Ex : Noldor, Eldar, Sindar…)

(3)Aulë est le créateur des Nains, d'après Tolkien.

(4)L'âge d'Olòrin est inconnu, mais selon certains indices, il serait au minimum dans ces environs là.