Une troisième fanfic sur Twilight. Elle ne sera pas longue.
C'est un UA dont le couple principal reste Jake/Bella mais comme dans chacune de mes fics tout ne sera pas centré sur eux et il y aura de multiple POV. Edward n'y sera pas, cela évitera les conflits et me stressera moins ;-)
J'ai voulu travailler sur un univers plus approfondi et plus large : les loups sont des loups-garous (lycans à ma sauce) et les vampires sont…vampires !^^
C'est un drame avec un peu de romance et un peu d'action. Le rating est élevé pour me laisser de la marge et vu le thème abordé.
Je ne sais pas si mes lecteurs habituels apprécieront le changement d'univers, on verra bien, je vous laisse le soin de me dire vos impressions. C'est un peu de moi que je vous livre, j'appréhende toujours votre avis. Ayant reçu récemment un review désobligeante, je préfère être claire : ceux qui n'aiment pas mon histoire pas de souci, j'accepte les critiques constructives mais pas la méchanceté. Et je rappelle que je suis amateur.
Disclaimer : Les personnages que je vais utiliser appartiennent à Stephenie Meyer.
Merci à cette fantastique auteure d'avoir créer des personnages que j'aime tant.
Relecture par Brynamon (comme d'hab) ma petite sœur. Celle sans qui je ne me serais jamais lancée dans l'écriture. Elle va se désespérer de lire encore du Bella/Jacob et me maudire parce qu'Edward n'est pas là !^^
Réponse de bry : je préfère qu'il ne soit pas là, plutôt que de le voir galérer encore ;-)
Pour les lecteurs qui me connaissent déjà, merci de votre fidélité.
Bienvenue aux nouveaux.
Résumé complet : UA. James, vampire réputé pour sa cruauté et son gout pour le sang, a réussi à combiner les deux en achetant des esclaves lycans qu'il oblige à se battre à mort pour le plaisir de voir ses ennemis se décimer entre eux. Quand il fait l'acquisition de Jacob, il ne se doute pas qu'il a fait entrer son pire cauchemar dans sa vie. Oui, car Jacob rêve de liberté et de vengeance pour tout ce qu'il a déjà subi et fera tout pour l'obtenir. Bella, prisonnière d'une autre manière, retrouvera, grâce à lui, l'envie d'être libre.
Chapitre 1 : En cage
A une lointaine époque.
POV SIR JAMES
Assis dans mon fauteuil, je détaillai l'homme face à moi.
-Que voulez-vous que je fasse avec ça ? M'agaçai-je.
Je me relevai, contrarié, me dirigeai vers ma fenêtre (nous étions à l'étage) et jetai un œil à la marchandise. Une prison sur roues contenait quatre humains dont une femme (la première que je voyais). Ils étaient nus, prostrés dans un coin. La femelle me lança un regard sombre qui attira mon attention.
-Il ne faut pas vous fier à leur corpulence, se défendit le marchand. J'ai eu un mal de chien à les capturer. Ils ont la même odeur que les humains. Seules leur force, leur vitesse et leur dents plus acérées les démarque. Ils se planquent dans les forêts, dans les grottes, dans des endroits les plus reculés et les plus inimaginables pour échapper à leur destin d'esclave !
-Ils ont donc été mordus ?
-Oui. D'où cette fuite loin de tout. Ils supportent mal ce qu'ils sont devenus.
Déçu, je me tournai vers le marchand.
-Je cherche un spécimen bien particulier.
-Oui je le sais bien mais il est difficile de trouver des loups-garous héréditaires. Ils se fondent parmi les humains qu'ils déciment à petit feu et discrètement. Cette faculté de se modifier à leur guise est effrayante je trouve.
-Non. C'est étonnant.
J'avais une admiration morbide pour cette race particulière. J'organisai des combats depuis des décennies. Une passion qui m'était venue au hasard en visitant des pays où se pratiquait ce type de distraction. Depuis, je vivais autant pour étancher ma soif que pour me délecter de ces affrontement bestiaux et sanguinaires. Voir mes ennemis s'entretuer sous mes ordres était jouissif. D'ailleurs, beaucoup de mes semblables venaient de loin pour y assister.
Je n'aimais pas avoir ces créatures pour me servir. Je préférais les humains inoffensifs. J'en avais cinq à mon service dont une en particulier que j'affectionnais plus que tout.
-Bon, allons voir de plus près, lui proposai-je.
Je suivis ce vampire réputé pour sa facilité à escroquer tout le monde mais je n'étais pas de ceux qui tombaient dans ses arnaques. Je me postai en retrait, il monta avec deux de ses gars pour les rhabiller avec les habits usés, certes, mais propres que je lui avais fournis. Je pouvais me montrer généreux…
Le marchand se fit agripper par la femelle, en représailles elle reçut par un autre, un coup de fouet en barbelé. Elle serra les dents malgré la douleur évidente et les plaies épouvantables dans son dos. Un des loups présents cria en voyant cela, un gamin. Ils purent habiller la fille de force mais j'eus le temps de voir la cicatrisation rapide de son dos. C'était fascinant. Cette régénération était la base de l'immortalité des lycans.
Disposés en ligne, je les observai, les jaugeai, les questionnai. Les deux premiers cédèrent vite. La femelle et le gamin se fut une autre histoire. Je m'intéressai à eux de plus près. Les voyant non-réactifs, je bousculai le petit, un jeune de quatorze ans au plus et assez chétif. La femelle s'interposa.
-Ne t'avise plus jamais de bousculer mon frère ! Gronda-t-elle.
-Intéressant.
Je me tournai vers le marchand.
-Je prends ces deux-la. Je t'en donne cent par tête.
Il s'insurgea. Je fus intraitable. Il finit par capituler. J'appelai Joe, responsable du traitement de mes acquisitions, qui repartit un instant puis revint avec mon tampon pour les marquer au fer rouge. Ils ne purent échapper au marquage. Je signai l'acte d'achat sous leurs cris de rage, humant l'odeur de la chaire brûlée.
OoooO
Le soir même, je lançai le message qu'il y aurait un combat demain, hors pleine lune. Je n'avais jamais la patience d'attendre. Il me fallait au moins un combat par semaine. Je partis vers la dépendance de ma propriété : la seule existante hormis celle de mon humaine. Caleb en sortit après trois coups frappés.
Impassible, il attendit.
Caleb était mon spécimen héréditaire. Je l'avais acquis il y a dix ans et je le couvais comme un trésor. Il était grand, massif, noir. Il ne dépassait pas les vingt-cinq ans en apparence vu qu'il avait cessé de vieillir depuis je ne sais combien de temps. Il n'avait jamais perdu un combat et m'offrait du spectacle et de la durée. Il n'avait jamais lutté contre son destin d'esclave, lui-même fils d'esclave. Il n'avait jamais tenté de s'enfuir non plus. Il venait d'une autre famille à qui j'avais proposé des fortunes pour l'obtenir. Il travaillait dans les champs, un pur gâchis ! Quand j'avais compris sa nature spéciale (ses anciens maitres ne s'en étaient à peine rendu compte car Caleb était si posé qu'il ne mutait qu'à la pleine lune), j'avais sauté de joie à n'en plus finir. Lors de ses phases lunaires, il était isolé, comme les autres, dans une cage le temps qu'il se reprenne.
-Un combat demain soir avec des nouvelles recrues, lui annonçai-je.
-Ok.
-Repose-toi, garde tes forces pour demain.
OoooO
J'étais avec mes invités, fébrile. Laurent, mon ami de toujours était à ma droite. A ma gauche, ma douce créature humaine assistait aussi au spectacle. Elle n'aimait pas mais je l'y obligeais. J'aimais sentir son odeur entêtante avant, pendant et après le combat où je me délectais d'elle pour continuer en beauté. Elle savait pertinemment ce qui l'attendait.
Elle restait en retrait, engoncée sous sa cape noire. J'ôtai sa capuche, dévoilant de beaux cheveux bruns très longs. Elle avait une peau nacrée et pâle. Des traits très doux et agréables avec des tâches de rousseur discrètes. Elle était joliment vêtue. Je lui fournissais ce qu'il lui fallait pour qu'elle me fasse honneur et j'adorais ressentir l'envie de mes invités quand ils étaient sous le choc de son essence si unique.
Laurent se pencha vers moi :
-J'ai peut-être trouvé ce que tu cherchais.
Je m'animai.
-Ce sera facile je pense, rajouta-t-il, car ses maitres ne savent plus quoi faire de lui. Ils n'arrivent pas à le dresser. Il ne pense qu'à fuir.
-Qu'il essaie seulement, m'égayai-je. Je saurai le dompter, affirmai-je, déjà exalté. Quand penses-tu le ramener ? Combien te faut-il ?
-Cinq cent, prix d'ami. Je pense qu'il me faudra une semaine. Il est dans une famille en Alaska. Le trajet va être long. Je viendrai peut-être avec ma fiancée.
-Irina ?
-Oui, tu auras enfin l'occasion de la voir depuis le temps qu'elle souhaite te rencontrer.
Je n'arrivais pas à croire que quelqu'un ait pu lui passer la corde au cou. Ce n'est pas à moi que cela arriverait, j'aimais trop ma liberté. J'avais beaucoup de conquêtes qui suffisait à mon bonheur.
Caleb entra tranquillement dans l'enceinte du lieu de combat en plein cœur de ma propriété sous les étoiles brillantes d'un ciel dégagé. Il régnait un silence exaltant. Je fis signe à Joe, il envoya la femelle dans l'aire de combat. Elle se braqua face au mastodonte. Je jubilai comme mes amis, les sens aux aguets, impatient. Je perçus l'odeur de la peur, l'odeur de la mort. Caleb recula. Je fronçai les sourcils. Il me jeta un œil, je le sommai de se battre.
-Non.
De ma vie, je ne me sentis aussi humilié. Il défiait mon autorité en publique ! Je sautai hors de mon périmètre confortable, m'élançai vers lui et le saisis au cou. Il se tendit, saisissant mon bras.
-Ne me touche pas ! Criai-je.
-Je ne frappe pas les femmes, se justifia-t-il.
-Frappe mauviette ! Entendis-je la louve grogner.
-Tu vois Caleb, elle est d'accord pour se battre alors fais-le ! Ne m'oblige pas à te tuer !
Il était en plein dilemme, je fulminai. Ne lui faisais-je donc pas peur ! Moi son maitre !
-Ça c'est ce qui prouve que tu m'appartiens, sifflai-je en lui montrant sa marque sur l'épaule, alors obéis ! Rugis-je.
Il entama son processus de modification, je le lâchai, satisfait par le cri étouffé de la louve. Il lui suffit de quelques secondes pour qu'il soit entièrement sous sa forme définitive. Debout, il se laissa tomber sur ses quatre pattes, montra ses crocs, j'agrandis mes yeux, l'obligeant à agir même contre sa volonté. Un don vampirique rarissime car les lycans étaient immunisés contre cette forme d'agression. Il était bien utile et peu de monde le connaissait me donnant un avantage certain. Il se tourna vers la fille et avança vers elle.
Un cri retentit dans le cercle de mes amis.
POV BELLA
Une heure plus tôt.
Je sortis de mon bain sans entrain. Le miroir me renvoya une image peu flatteuse de mon corps marqué par les cicatrices des morsures de mon maitre, conséquence de son désir pour mon sang. Il avait maintes fois voulu que je l'appelle par son prénom mais j'en étais incapable. J'étais ici contre mon gré depuis un an : mon père m'avait cédé à ce monstre pour régler des dettes qu'il avait contracté auprès de lui, incapable de le rembourser. Horrifiée, puis outragée, j'avais tenté plusieurs fois de partir de cet enfer. Mon père savait ce qu'il était mais cela ne l'avait pas freiné quand ce sang-froid m'avait réclamé en échange de l'effacement de ses dettes. Je me rappelai de son air possédé dès que nous nous étions croisés la première fois.
-Je te veux et je t'aurais, m'avait-il murmuré.
Je me tournai de dos et observai la cicatrice en forme de huit inversé sur mon épaule.
A ma première tentative de fuite, je n'avais pas été loin. Et pour me punir, il m'avait marqué comme son esclave. Il m'avait demandé pourquoi je voulais fuir alors qu'il m'avait laissé entièrement libre avec en prime un coin à vivre juste pour moi.
-Je veux retrouver mon père et lui faire payer ! Avais-je craché.
Il avait été surpris par ma réponse.
Par la suite, il avait regretté son geste. Détestant voir mon corps abimé de la sorte.
-Pourtant n'est-ce pas ce que vous faites avec vos dents répugnantes !
Il avait souri.
-Tu es encore plus irrésistible quand tu es en colère.
La fois suivante, les domestiques avaient tenté de me dissuader de réessayer mais j'avais refusé de les écouter. Si elles aimaient être soumises ce n'était pas mon cas. Tout comme elles, je ne méritais pas d'être humiliée et réduite à la servitude et je comptais le lui prouver. Je n'avais pas été loin non plus. Il m'avait isolé dans le sous-sol de son immense demeure pendant une semaine avec pour seule pitance de l'eau et la compagnie des loups en pleine mutation enfermés, certes, mais trop près quand même. Cela m'avait calmé un long moment.
A la troisième tentative, il m'envoya Caleb…
Depuis, j'avais cessé de vouloir fuir. Je frissonnai rien qu'en y repensant. J'avais peur des lycans. Ils semblaient être aussi démoniaques que les vampires. J'avais déjà assisté à beaucoup de transformations toutes aussi effrayantes les unes que les autres. Beaucoup d'entre eux étaient morts depuis mon arrivée pourtant le sous-sol ne désemplissait jamais. Malgré tout, j'avais de la compassion pour eux. Personne ne devrait être réduit en esclavage.
Je me séchai et partis m'habiller, nauséeuse. Je savais bien qu'après ce combat, je devrais servir d'en-cas à ce monstre…
Pourquoi moi ? J'étais banale. Je n'étais pas la seule fille ici mais il ne voyait que par moi. Même quand il partait chasser, il ne mettait pas longtemps à me persécuter si combat il y avait. J'étais comme une drogue pour lui.
L'avenir me paraissait si sombre, dénué de bonheur et de possibilité de trouver ma liberté et l'amour. Qui voudrait d'une femme abimée ? J'essayai de ne pas penser à la mort. Je refoulai mes pensées angoissantes. Je devais avoir du courage. Supporter. Encore…
Je quittai ma maisonnette, le rejoignis devant la fosse. Voilà comment je nommais cet endroit. Je restai indifférente à son œil appréciateur, j'étais trop bloquée sur ses amis pour me soucier de lui. Ils me reluquaient comme un bout de viande surtout celui au teint foncé, un dénommé Laurent. Je ne l'aimais pas, il était sournois. Mon maitre se posta près de moi, cela calma rapidement les ardeurs de certains. Assise à ses cotés, je tentai de refouler toute émotion. Je n'aimais pas le sang. Sa vue me rendait malade. Il le savait mais persistait. Il aimait confronter les gens à leurs peurs les plus profondes. Il était cruel, il était sans cœur. Un être immonde dénué d'âme. Il discutait avec son ami Laurent. Je tendis l'oreille, intéressée par l'histoire de ce loup indomptable.
Il fit un signe à Joe, je fus horrifiée de constater qu'il n'hésitait pas à mettre une jeune femme face à Caleb. Il parvint à le convaincre déloyalement de se battre contre elle à mon grand désespoir, je ne pus m'empêcher de me révolter :
-NON ! Ne faîtes pas ça !
Caleb fut sourd à mes paroles, s'approchant de la femme apeurée. James fut près de moi en un clignement d'œil et me susurra à l'oreille :
-La prochaine fois que tu contestes mon choix, tu iras dans l'arène !
Je me figeai, ma gorge se dessécha. Il profita du spectacle, je fermai les yeux, cela sembla durer des heures.
-Comme il est doué, il sait faire durer le plaisir, s'enorgueillit-il.
Des bruits glauques et terrifiants me parvinrent aux oreilles. Je serrai les yeux encore plus tentant de me fermer au monde. Il s'en rendit compte, me pressa le bras si fort que je ne pus que rouvrir mes yeux, assistant à la mort de la jeune femme, broyée entre les dents du loup noir, tas de chair sanguinolent et méconnaissable. Il y eut des clameurs, des applaudissements. Je me levai et m'élançai loin de ce spectacle pour aller vomir incapable de me retenir cette fois. Mon maitre me rejoignit, m'autorisa à rentrer :
-Je t'épargne pour ce soir, j'ai eu mon compte de sang pour aujourd'hui.
Il repartit en sifflotant tandis que je m'engloutissais dans l'horreur.
OoooO
Une semaine passa.
Une nuit, je me faufilai dans le sous-sol, normalement gardé par Joe ou son fils adoptif Lewis quand il le relayait. Mais ce soir, je savais qu'ils ne seraient pas là : ils étaient partis chasser. Je longeai le couloir, arrivait devant une grand espace muré dont la sous-couche était en acier, apparaissant aux endroits grattés par les prisonniers. Il y avait des barreaux en argent massif dont l'unique porte était verrouillée. Ils étaient tous parqués dans cet endroit avec pour seul meuble quelques matelas, un point d'eau et des sanitaires qui n'en menait pas large. Je fus saisie par l'odeur. Jamais je n'avais voulu m'aventurer ici, ça ne m'était pas venu à l'idée mais j'étais anxieuse pour l'adolescent. J'avais entendu dire que mon maitre comptait le faire combattre demain et j'en avais eu mal au cœur. Ce n'était qu'un enfant… peu importait sa nature.
Les loups dormaient, sauf lui. Il était ailleurs, amaigri, prostré. Je voulus lui parler.
-Qu'est-ce que tu fais là ? Entendis-je dans mon dos.
Je manquai de m'évanouir en reconnaissant la voix de mon maitre. Je n'eus pas le temps de répondre que le gamin se précipita sur les barreaux, féroce. Il tendit les bras pour l'attraper mais ne parvint qu'à tirer ma capuche et tirer mes cheveux. Mon maitre frappa son bras dont le craquement sourd me glaça. Des hurlements suivirent. Il repoussa le gamin dans la prison, dégoûté.
-Si tu la touches encore je te tue et c'est valable pour vous tous !
Il y eut des marmonnements parmi les cris maintenant étouffés du jeune loup.
-Je vais devoir trouver un autre combattant. Dire que je me faisais une joie…
Il m'emmena loin d'ici. Devant la maison il me regarda avec désespérance.
-Puisque tu aimes tant que ça ces bêtes incultes, c'est toi dorénavant qui ira les nourrir.
Je ne saisissais pas.
-Tu verras qu'ils n'ont rien d'humain et comme ça tu arrêteras de t'apitoyer sur eux.
POV JACOB
Trois soirs plus tôt.
J'observai les étoiles dans le ciel, sans vraiment les voir. Je ne parvenais pas à dormir enfermé dans cette cage roulante. Me transformer me servirait à rien. J'étais incapable de sortir de là et cela me fatiguerait inutilement car sans lune le processus demandait beaucoup d'énergie. Je grognai, évitant de regarder ces immortels, infâmes buveur de sang qui s'étaient arrêtés pour batifoler. C'était écœurant.
Dire que je quittai une prison pour aller dans une autre prison. J'avais tout fait pour fuir, sans succès. J'avais été puni et humilié à maintes reprises. L'on me serinait que j'étais un sous-homme, une créature bonne qu'à les servir.
Je préférais mourir que de me soumettre. J'étais le larbin de personne. J'étais né libre, dans une famille heureuse et unie avec des sœurs que j'aimais, des amis, des cousins. J'étais heureux, j'avais à peine vingt ans, la vie me souriait. Mais le sort et ces êtres sans cœur en avaient décidé autrement m'arrachant à ma famille dont j'étais le seul à porter les gènes modificateurs du loup depuis des générations. J'avais été emmenée très loin d'eux et mon calvaire avait commencé.
Mon but était de les rejoindre au départ mais après réflexion, je savais que je devais rester loin d'eux pour ne pas leur porter préjudice.
Pourquoi ? Qu'avais-je fait ? Je me retrouvais seul et l'on me troquait comme de la marchandise ! Cela faisait déjà six mois ! C'était trop long ! Dès que je serai libre, je réunirai une meute et je reviendrai tous les exterminer !
Ma fureur était mon arme. Je la nourrissais, la cultivais avec constance. C'était ce qui me permettait de ne pas sombrer dans la peur et le découragement.
L'immortelle, d'une beauté malsaine, m'étudiait souvent, me parlait, me souriait même avec une étrange lueur dans ses yeux opaques. Ses canines étaient aussi pointues que les miennes, cette étrange similitude m'avait déstabilisé. Je m'étais repris : je ne tuais pas des gens, moi ! Mais eux par contre, à la moindre occasion, j'en ferais mon en-cas.
Elle s'approcha encore de moi, délaissant son ami à la peau plus foncée que moi et me demanda si je voulais boire ou manger. Je refusai comme à chaque fois même si ça devenait dur de résister aux tiraillements de la faim.
-Cette attitude ne te mènera nulle part Jacob.
Je me hérissai en entendant mon prénom dans sa bouche. Elle aimait trop faire ça, s'adressant à moi comme si nous étions égaux.
-Mange un peu, sans force tu ne pourras jamais t'enfuir.
Je lui prêtai attention, agacé : elle ne pouvait que se moquer car son don paralysant ne me laissait aucune possibilité de fuite. Il n'empêche qu'elle n'avait pas tord…
OoooO
Nous arrivions dans une nouvelle propriété. Crispé, je me redressai, déjà prêt à me battre. Je m'étais requinqué, avalant quantité de viande qu'Irina (oui elle avait un prénom) m'avait ramenée de sa chasse. Sceptique, elle m'avait confié être végétarienne et boire que du sang animal. Je ne l'avais évidemment pas cru mais étrangement je me méfiais moins d'elle. Sa présence n'était pas désagréable. L'autre par contre, je sentais décupler ma rage dès qu'il posait ses yeux méprisants sur moi, me parlant avec hauteur et dédain.
Devant la porte de cette immense demeure, un comité d'accueil arriva au fur et à mesure. Je ne bougeai pas d'un millimètre, combattant la peur, réveillant ma haine.
Irina descendit pour être dans mon champ de vision, me lançant un œil triste. Elle était celle qui s'était opposé à mon départ, je ne savais pourquoi et devant sa défaite face aux autres membres de son clan, elle avait capitulé. Elle avait alors demandé à son fiancé de venir avec lui pour voir où j'allais désormais vivre.
-T'inquiète pas, lui avait-il dit, il sera bien traité.
Bien traité. Les mots résonnaient dans ma tête, me blessaient. Une voix me tira de mon mal-être. Mais au lieu de regarder celui qui possédait une voix si détestable, je relevai la tête. Une femme m'examinait au travers d'un rideau qu'elle tira finalement pour ouvrir la fenêtre. Mon cœur déchainé loupa un battement tandis qu'elle me regardait franchement. J'en oubliai ce pourquoi j'étais ici.
J'espère que vous avez autant envie de lire la suite que j'ai envie de l'écrire !^^
