Il faisait sombre, il faisait chaud, les lieux n'avaient alors l'air que d'un immense bocal où quelqu'un les aurait enfermés jusqu'à ce que la pression leur soit mortelle.
Pourtant il se releva ; il avait survécu à la fin du monde.
Encore une nuit…
Bien sûr son succès de cette nuit ne fut jamais mis en doute, mais il repensait parfois à tout ce qui avait pu s'échafauder pour qu'il soit, en ce moment, devant ces gens comptant sur lui pour les emmené loin d'ici.
La foule s'impatientait, la pression monta encore d'un cran.
Il était prêt.
Dans une cohue démesurée, les fans, les groupies et même les écouteurs de passages se levèrent à leur tour lors des premières mesures que son frère bien-aimé fit renaître de ses doits habiles. La Mousson ne demandait qu'à être franchie, une nouvelle fois, étouffée par des cris de jouissance, des cris de délire, des cris de rage, des cris de désespoir, comme toujours, et lui, adulé par la foule, attaqué par dix mille cœurs qui ne demandaient qu'à battre.
Lui…
Le seul qui comptait dans la vie de personnes qu'il n'a jamais rencontrées, et qu'il ne rencontrera peut-être jamais.
Le seul qui pourra leur sauver la vie…
Encore une nuit qui finira bien après minuit.
Encore une nuit, dont la blancheur lui demandera « Pourquoi j'existe »
Bill Kaulitz n'était plus lui-même ces temps-ci ; tant de choses changeaient en lui, tant de regards le fixaient, mais lui, n'avait que deux yeux.
Bill Kaulitz n'était plus lui-même ces temps-ci ; mais il sourit, avant de s'endormir.
- Ça ira, se dit-t-il.
