Hello tout le monde !
Comment ça va ? J'espère que vous passez de bonnes vacances pour ceux qui ont des vacances (pas comme moi malheureusement…)
Si je poste aujourd'hui, c'est que comme pour l'anniversaire de Drago, j'ai décidé d'écrire un OS pour l'anniversaire d'Harry sauf que cette fois, on ne parle pas de sa journée d'anniversaire. Pas du tout même.
A vrai dire, ce OS a germé dans ma tête suite à une phrase qu'Harry a dite dans mon précédent OS Une Journée Particulière en réponse au baiser que Drago avait échangé avec Hermione dans l'ascenseur du Ministère.
Je vous remets l'extrait :
«(…) -Dis-moi Malefoy, c'est quoi ton problème ? Tu nous adresses la parole à l'école de nos enfants, tu embrasses Hermione pour je ne sais quel mystère…
-Tu ferais sans doute la même chose si Skeeter faisait croire à la moitié de l'Angleterre que tu es à la recherche d'une femme et d'une mère pour tes enfants.
-Non, je ne crois pas. Un, parce que je suis marié et deux, parce qu'il faudrait me passer sur le corps pour que j'embrasse Pansy Parkinson. C'est bien elle ta meilleure amie, non ? Mais nous n'avons pas le même mode de pensée toi et moi. (…)»
Après avoir écrit cette phrase où Harry faisait clairement comprendre qu'il ne serait jamais attiré par Pansy Parkinson, je me suis dit « Ah ouais ? Tu crois ça, mon pote ? Et bien je vais vite te faire changer d'avis, tu vas voir ! »
Et ça a donné ce OS qui est un Harry/Pansy mais dans lequel on retrouve le couple Dramione de Une Journée Particulière. Alors si le cœur vous en dit… Bonne lecture !
Disclaimer : L'univers et tous les personnages appartiennent à notre Queen JK Rowling dont c'est également l'anniversaire aujourd'hui !
Résumé : Pansy l'a toujours dit, c'est elle qui mène la danse avec les hommes. Elle lance le filet, attrape, couche et largue. Mais ne voilà-t-il pas qu'elle a par malheur décidé de lancer son filet sur Harry. Reste maintenant à savoir si elle l'a attrapé.
Le Coup de Foudre est de couleur Rouge Carmin
Année : Septembre 2020
Un parfait silence régnait autour de lui et Harry devait admettre que ça lui faisait un bien fou. Il avait eu beaucoup de mal à se retrouver au calme depuis quelque temps et savoir qu'il s'était levé le premier le mettait de bonne humeur. Il en profita donc pour préparer le petit-déjeuner. Il fallait dire qu'il ne le préparait plus depuis un moment, soit parce qu'il travaillait très tôt, soit parce qu'il rentrait trop tard pour ça.
Harry ouvrit les placards et mit tout ce qu'on pouvait manger pour un petit déjeuner. Il s'installa confortablement à table avec une tasse de café et la Gazette. Il tourna les pages frénétiquement jusqu'à tomber sur la bonne. Concentré dans sa lecture, il entendit aisément des pas arriver dans la cuisine. Harry ne quitta pas le journal des yeux. Il entendit ensuite glousser puis des petits rires. Harry esquissa un petit sourire et baissa le côté droit du journal. Il croisa le regard d'un petit garçon haut comme trois pommes qui riait au clin d'œil qu'Harry lui fit.
-Bonjour petit bonhomme, dit-il. Tu as bien dormi ?
-Oui !
Harry entendit un autre rire. Il baissa le côté gauche de son journal et tomba sur une petite fille à qui il fit également un petit clin d'oeil.
-Et toi petite princesse ? Je ne savais pas que tu étais ici.
-Maman et papa sont sortis en amoureux alors je suis là !
-C'est toi qui a fait tout ça ? demanda le petit garçon.
-Bien sûr. Vous pouvez manger.
-Chouette !
Le petit garçon et la petite fille commencèrent à manger alors qu'Harry leur servait un bol de lait chocolaté.
-Je me disais bien que j'avais entendu mon fils et ma filleule rire aux éclats.
-Papa !
-Tonton Drago !
Les deux enfants étaient prêts à sauter sur Drago qui les stoppa net en leur montrant un bébé qui avait déjà pris leur place. Il embrassa le front de Dorian et de Barbara, la fille et Blaise et de Daphné. Il fit le tour de la table pour serrer la main d'Harry mais il n'en eut pas le temps que le bébé de dix-huit mois sauta dans les bras de son ami.
-Oh oui je sais que tu m'aimes, dit-il en l'embrassant.
Anthea fit un bisou à Harry alors que Drago le regardait avec une légère pointe de jalousie.
-Oh Malefoy c'est ta fille, pas la mienne.
-Heureusement. Ca va ? lui demanda-t-il.
-Ouais… je regardais encore les petites annonces dans le journal.
-Je pensais que tu avais des rendez-vous de pris?
-J'en ai. J'en ai d'ailleurs un cet après-midi mais rien n'est acquis alors je continue de regarder.
-Oh, tu trouveras vite avec Pansy comme agent immobilier.
-Je l'espère.
-Bonjour, bonjour !
-Maman ! fit Dorian en levant une tranche de pain en l'air.
Hermione entra avec un nourrisson dans les bras. Elle embrassa Dorian, Barbara, Harry et Drago qui prit le nourrisson dans les siens. Le petit bébé de trois mois avait les yeux grands ouverts et fit un large sourire en voyant le visage de son père. Drago était fou amoureux de sa dernière fille, Iris. Anthéa tendit les bras vers sa mère qui la prit tout de suite, libérant les genoux d'Harry.
-Où sont les plus grands ? fit Drago en fronçant les sourcils.
-Ils dorment encore.
Drago regarda l'horloge de la cuisine. Il était huit heures et demie.
-Pas pour longtemps, tu vas voir.
-Drago…
-Non. Il faut qu'on soit à King's Cross un peu plus tôt cette fois. Le temps de préparer tout le monde on va encore arriver sur le fil. Et puis on a Barbara aujourd'hui… et Potter.
-Eh ! Je ne suis pas un enfant !
-Ca reste à prouver. Scorpius, Rose, Hugo ! Tout le monde descend !
Le Sonorus aidant, Dorian et Barbara se bouchèrent les oreilles alors qu'Anthéa applaudissait et qu'Iris commençait à grimacer et à pleurer.
-Pardon mon petit cœur, dit-il en l'embrassant. Papa ne voulait pas te faire peur.
-C'est à se demander. Donne-la moi.
-Tu arrêtes de me voler mes enfants, Potter ?
-Non, dit-il en prenant le bébé pour le bercer un peu.
Scorpius, Rose et Hugo arrivèrent peu de temps après. Ils étaient tous les trois en pyjama, les yeux mi-clos, baillant à s'en décrocher la mâchoire. Ils firent un tour de table pour dire bonjour à tout le monde, s'installèrent en silence et commencèrent à manger.
-Vous vous êtes couchés à quelle heure ? demanda Drago.
-Tard, répondit Scorpius. On faisait l'inventaire de nos affaires histoire de ne rien oublier.
-Et ça vous a pris autant de temps ? demanda Hermione.
-On communiquait avec Albus, dit Rose.
Harry quitta Iris des yeux, alerté à l'entente du nom de son second fils. Il n'avait pas vu ses enfants depuis vingt-quatre heures qu'ils lui manquaient déjà.
-J'imagine qu'il aura la même tête que vous alors, plaisanta-t-il.
-Il y a des chances, répondit Scorpius en tartinant son toast avec de la marmelade.
-Albus voulait d'ailleurs savoir si tu serais à la gare aujourd'hui, poursuivit Rose. Enfin, c'est surtout James qui demandait si tu serais là. On leur a dit oui bien sûr, mais bon…
-Si, tu as bien fait. Bien sûr que je serai là. Je veux dire au revoir à mes enfants, répondit Harry.
Hermione et Drago remarquèrent immédiatement le regard triste d'Harry et ils comprenaient très bien pourquoi. Ca faisait trois mois que Ginny et Harry avaient divorcé. Ils étaient séparés depuis plus longtemps et ça serait la première fois depuis le début des vacances qu'ils se verraient. Harry appréhendait énormément ce moment où il se retrouverait face à son ex-femme. Il sentit son cœur se serrer en y repensant. Il avait toujours du mal à croire que ça lui était arrivé, à lui Harry Potter. Etre le sorcier le plus cocu de Grande-Bretagne.
La première chose qu'Harry avait faite lorsqu'il l'avait découvert fut de donner une déculotté à ce sorcier de mes deux qui avait osé coucher avec sa femme. Ce journaliste pédant qui lui avait tourné autour pendant des mois. Il l'avait vu, il avait prévenu Ginny qui lui avait dit qu'il se faisait des idées. Tu parles ! Ces idées avaient été plus que claires.
Ginny lui avait dit que c'était parce qu'il travaillait beaucoup, qu'il la délaissait, avait laissé la routine s'installer. Harry n'avait pas voulu l'entendre. Il avait fait sa valise, quitté la maison et demandé l'hospitalité chez Drago et Hermione depuis.
L'annonce du divorce avait brisé les enfants. Il avait eu peur qu'ils lui en veuillent de vouloir divorcer malgré l'adultère de Ginny. Lily avait énormément pleuré, Albus n'avait rien dit mais James avait été le plus virulent. Il ne lui en voulait pas à lui, il en voulait à sa mère.
-Ca va aller ? lui demanda Hermione une fois que tout le monde était que le quai de King's Cross.
-Oui ne t'inquiète pas pour moi.
-Tu sais que je ne peux pas faire autrement Harry. Tu t'es occupé de moi lorsque j'ai divorcé, maintenant c'est mon tour.
-Papa !
Le cœur d'Harry tambourina extrêmement fort dans sa poitrine. Il fit volte-face et vit Lily foncer droit sur lui pour sauter dans ses bras. Il la serra très fort contre lui comme si sa vie en dépendait. Hermione émue, décida de se reculer pour laisser Harry avec ses enfants.
-Ma petite princesse. Tu vas bien ? Tu es prête pour ta nouvelle année ?
-Oui, dit-elle toujours accrochée à son cou. Mais j'aurais voulu rester un peu plus pour être avec toi.
-Je sais chérie. Je sais.
Harry vit Albus et James arriver juste derrière. Il les serra également contre lui et se sentit enfin complet. Entier. Sa raison de vivre était juste en face de lui.
-Vous m'avez manqué, dit-il.
-On s'est vus hier, lui dit Albus l'air penaud.
-Et vous me manquez à chaque fois que je ne vous voie pas, mes chéris.
-Papa, je peux te parler ?
Harry acquiesça au regard sérieux de James. Son fils de seize ans était un homme maintenant. Il faisait sa taille et n'allait pas tarder à le dépasser. Il avait les cheveux aussi ébouriffés que les siens mais avait les yeux de Ginny et les tâches de rousseurs particulières des Weasley.
-Qu'est-ce qui ne va pas, mon grand ?
-Je veux vivre avec toi.
-James, on en a déjà parlé...
-Oui je sais. Tu as laissé maman avoir la garde parce qu'elle a un travail moins dangereux que le tien, mais je m'en fiche ! Je ne veux plus vivre à la maison ! Je ne veux plus vivre avec elle et Albus et Lily sont d'accord avec moi !
-Tu as embrigadé ton frère et ta sœur là-dedans ?
-Non. Ils ont eu un déclic.
-Lequel ?
-Il s'installe à la maison.
-Quoi ?
-Il s'installe à la maison. Ses affaires prennent de plus en plus de place à la maison et il est hors de question que je retourne vivre dans une maison où deux personnes qui ont brisé notre famille roucoulent en toute impunité.
-James…
-Dis-moi que tu auras une maison d'ici Noël.
-Le plus rapidement possible, promis. J'ai d'ailleurs un premier rendez-vous aujourd'hui.
-D'accord. A Noël je m'installe chez-toi.
-James…
-Papa, je ne supporterai pas de rester là-bas ! Je veux rester avec toi.
Le regard de James semblait désespéré. Il n'aurait jamais pensé, malgré son aversion pour cet homme et pour sa hargne envers sa mère, qu'il ne voudrait plus vivre avec Ginny.
-De toute façon j'ai bientôt dix-sept ans. Je pourrai me casser quand je voudrai. Je ne plaisante pas.
Harry serra son fils dans ses bras sans dire un mot de plus.
-Je ne l'ai pas connu, mais je sais que tu ressembles énormément à ton grand-père.
Harry sentit son fils sourire. Sourire qui disparut immédiatement lorsqu'il vit sa mère arriver vers eux avec un homme grand, élégant sûr de lui, pour qui toutes les femmes tomberaient en pamoison. Harry tenta de ne pas montrer cette colère qui l'envahissait. Comment osait-il venir ici ?
-Bonjour Harry, lui dit Ginny.
-Le train va bientôt partir les enfants. Dîtes au revoir à votre mère.
Liliy et Albus s'exécutèrent, embrassèrent ensuite leur père et montèrent dans le train suivit de Scorpius, Rose et Hugo.
-Tu ne me dis pas au revoir James ?
James toisa sa mère, serra son père et monta dans le train.
-James ! fit Harry.
-C'est avec toi que je veux vivre, dit-il sur la dernière marche. Pas avec eux !
James monta dans le train. La porte se ferma et le train démarra. Harry fit un signe à ses enfants et regarda Ginny qui avait les larmes aux yeux. Il vit son amant lui tenir la main et sentait de nouveau l'humiliation l'envahir. Ginny croisa son regard.
-Ne t'attends pas à ce que je sois désolé pour ce qu'il vient de dire.
-Harry…
-Alors, pas trop de scrupule de coucher dans mon lit à côté de ma femme ?
-Ecoutez Harry…
-Ne me touchez pas ! De quel droit vous venez accompagner mes enfants pour leur départ à Poudlard !
-Harry calme-toi, entendit-il derrière lui. Ca ne sert à rien.
Il sentit le Hermione poser sa main sur son épaule.
-Allez viens Potter, dit Drago.
Mais Harry ne bougeait pas, continuant de regarder cet homme qui lui avait pris sa femme et qui lui prenait maintenant sa maison. Mais il ne lui prendrait jamais ses enfants. Quelques personnes présentes sur le quai les regardaient. Il vit cette fois Ron se mettre devant lui.
-Allez mon vieux. Ne reste pas là. Rentre avec Hermione. Allez, va.
Harry acquiesça et partit avec Hermione et Drago sans un regard pour Ginny.
Harry aurait tellement voulu que sa séparation avec Ginny se passe aussi bien que celle d'Hermione et de Ron. Bien sûr ils avaient eu des hauts et des bas au moment de la signature des papiers et ils avaient eu beaucoup de mal à accepter les nouveaux conjoints de chacun (surtout Ron qui avait piqué une colère noir en apprenant qu'Hermione se mettait en couple avec Drago) mais ils avaient fini par s'entendre et leurs enfants s'étaient très bien fait à leur nouvelle vie.
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Il était treize heures lorsqu'Harry se retrouva face à un immeuble du style victorien en plein cœur de Londres moldu. Il n'aurait jamais imaginé qu'une agence immobilière sorcière puisse passer des annonces pour les édifices moldus, mais ça ne le dérangeait pas plus que ça. Vivre chez les moldus lui ferait sans doute beaucoup de bien selon lui.
Il attendit une bonne demi-heure avant de voir Pansy Parkinson arriver comme une fleur. Elle portait un tailleur noir avec une jupe crayon. Ses cheveux étaient attachés en un chignon lâche. Perchée sur des talons de douze centièmes, elle portait un rouge à lèvre couleur carmin et un vernis à ongle de la même couleur.
-Tu es en retard, lui dit Harry.
-Bonjour Potter, j'ai passé une merveilleuse soirée et toi ? Oh que je suis bête, j'avais oublié que tes soirées se résumaient à te bourrer la gueule dans les bars douteux et à pleurer dans les jupons d'Hermione.
La mâchoire d'Harry se contracta immédiatement. Pourquoi diable avait-il accepté que Drago demande l'aide de Pansy ? Elle était désagréable, cinglante et vulgaire. « Elle est douée dans son domaine » Mouais… Il allait voir.
-Ca y est, tu as fini d'imaginer comment tu pourrais me tuer ? Je n'ai pas que ça à faire.
-Vraiment ? C'est ton métier pourtant il paraît.
-Et je le fais très bien.
Pansy ouvrit le portail puis la porte de l'immeuble. Harry avait l'impression d'entrer dans un hôtel particulier. Le rez-de-chaussée semblait quand même assez luxueux.
-C'est au dernier étages, dit-elle en entrant dans l'ascenseur.
Pansy appuya sur le bouton numéro sept et l'ascenseur démarra. Pansy et Harry étaient tous les deux dans deux coins extrêmes de l'ascenseur attendant d'arriver à l'étage désiré. Une fois arrivé, Harry constata qu'il n'y avait qu'une seule porte dans le couloir.
-Il n'y a pas de voisin ici ?
-Non. C'est ce qu'on appelle la tranquillité. Parfait pour utiliser la magie sans se faire prendre.
Pansy ouvrit la porte de l'appartement et Harry en resta stupéfait. L'appartement était gigantesque, clair avec une vue imprenable sur Londres et la Tamise. L'appartement possédait une cuisine ouverte sur le salon, ce qui rendait la pièce à vivre encore plus grande et chaleureuse.
-Alors comme tu l'avais demandé, l'appartement comporte quatre chambres. Une pour toi et les trois autres pour tes enfants. Il y a deux salles de bain. Comme tu le vois, la cuisine est américaine.
Harry continua de visiter l'appartement tout en écoutant les indications de Pansy. Pour un premier bien immobilier, on pouvait dire qu'elle avait fait fort. Harry avait compris qu'il était dans un lieu où régnait de luxe et le confort à plein nez. Ca n'avait rien à voir avec ce qu'il avait eu avec Ginny, surtout du côté du luxe, parce que du côté du confort, tout lui convenait du moment que ce n'était pas un placard sous un escalier.
-Et le clou de cet appartement, c'est la terrasse de soixante mètres carré.
Pansy ouvrit la baie vitrée pour montrer la splendeur de la terrasse. Il n'y avait pas à dire, toute la famille Weasley pouvait venir faire la fête ici. Harry avança vers le rebord et regarda la magnifique vue. Il avait l'impression d'être puissant à cet endroit et ça le mettait mal à l'aise.
-Alors ? dit-elle en se mettant à côté de lui. Verdict ?
-Le prix ?
-Indécent, dit-elle. Mais tu es Harry Potter, tu as forcément les moyens.
-Mouais… forcément, dit-il légèrement amer. Ce n'est pas comme si le divorce m'avait coûté un bras.
-Si c'était vraiment le cas, tu ne serais même pas entré dans l'immeuble Potter. Alors ? L'appartement te plait ?
-Beaucoup. C'est clair, c'est spacieux. La vue est superbe…
-Mais ?
-Tu n'aurais pas une maison à me proposer ? Une maison avec jardin et un peu moins d'espace ? Un salon peut-être plus petit par exemple dans un quartier un peu plus résidentiel.
L'assurance disparut du visage de Pansy. Elle qui pensait faire totalement mouche avec cet appartement de haut standing qui aurait fait craquer n'importe péquenot riche de Londres, n'était pas assez bien pour Harry Potter qui se voyait vivre dans une maison de campagne.
-J'ai respecté tous les critères que tu voulais et tu es en train de me dire que ça ne te plait pas ? dit-elle en fronçant les sourcils.
-Je dis simplement que je veux pareil, dans une maison, plus petit et un peu excentré.
-Ouais, tu veux autres choses, quoi.
-Oui je veux autre chose, où est le problème ?
-N'importe qui signerait pour cet appartement sans sourciller.
-Je ne suis pas n'importe qui.
Pansy pouffa de rire en ouvrant sa chemise. Non mais pour qui il se prenait ? Pour Drago ? « Je ne suis pas n'importe qui » Bien sûr que oui il était n'importe qui ! Un sorcier dans la masse. Un sorcier de quarante ans divorcé comme un autre, sans grand intérêt. Elle ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi la Gazette le considérait comme étant le sorcier célibataire le plus convoité de Grande-Bretagne. Ce journal perdait vraiment en crédibilité.
-Tu as fini de m'insulter mentalement ? dit-il.
-Non, laisse-moi deux petites minutes, tu veux ?
-Non.
-Pardon ?
-Non. C'est ton boulot de me montrer des biens qui pourraient me plaire. Tu ne peux pas me dire que tu n'as que ça à me montrer.
-Je connais mon boulot Potter, merci bien. Et non, je n'ai pas que ça à te montrer ! Mais si ça, ça ne te plait pas, je doute que le reste puisse te plaire, se vexa Pansy.
-Montre toujours.
-Maintenant ?
-Oui maintenant.
-Pourquoi es-tu si pressé ?
-Tu le serais si tu vivais chez ta meilleure amie depuis trois mois et que ton fils ainé te suppliait de trouver un lieu pour vivre parce qu'il ne veut plus rester chez sa mère.
Pansy cligna des yeux tout en le regardant. Que voulait-il qu'elle réponde à ça ? Qu'elle comprenait ce qu'il vivait ? C'était complètement faux. A quarante ans, Pansy était une éternelle célibataire qui allait d'homme en homme entre vingt-cinq et cinquante-cinq ans, sans avoir aucune attache. Une femme libre, une célibattante. Alors les petites affaires de couples, de divorce et d'enfants qui faisaient des caprices, elle ne comprenait pas.
-Donc je peux éliminer les trois appartements que j'avais prévu de te faire visiter cette semaine.
-C'est ça.
-J'adore bosser pour rien tu le sais ça, Potter ?
-Au moins, tu bosses.
Pansy lui lança un regard mauvais en pinçant ses lèvres rouges et retourna à l'intérieur de l'appartement.
-J'ai une liste de quatre maisons à te faire visiter, lui dit-elle. Seulement avec les critères que tu m'as donnés, elles sont dans le même standing. Si tu veux avoir la même chose il faudra t'éloigner de Londres, aller dans une autre ville, peut-être à la campagne.
-Je veux rester à Londres, dit-il.
-Comme tu veux. Mais ne te plains pas si ça ne plait pas.
Ils sortirent de l'immeuble et Pansy les fit transplaner une première fois à Marble Arch. Ce n'était donc pas du tout excentré de la ville. Mauvais point pour Harry. Mais il ne dit rien et la suivit.
-Trois des quatre maisons que je vais te montrer sont mitoyennes, j'espère que ça ne te dérange pas.
-Si beaucoup (Pansy lui lança un regard noir) mais je vais faire avec.
-Il y a intérêt.
-Dis-moi, tu leur parles souvent comme ça à tes clients ?
-Uniquement ceux que je déteste depuis ma tendre enfance…
La visite des quatre maisons dura jusqu'en début de soirée. Pansy semblait être un véritable robot énumérant tous les avantages des quatre maisons et semblait légèrement exaspérée du silence d'Harry. Tout ce qu'il s'évertuait à dire était « Hum, hum », « Ok », « D'accord », « C'est combien ? » Soit une manière délicate de lui faire comprendre que ces maisons ne l'intéressaient pas particulièrement. Elle avait même fini par se demander s'il tenait vraiment à quitter le Manoir des Malefoy.
Mais ce fut à la visite de la dernière maison, qu'Harry se dérida un peu. C'était celle qui n'était pas mitoyenne. On était toujours en ville, mais la rue dans laquelle se trouvait la maison était relativement calme. Elle se trouvait aux abords d'un square où des enfants qui n'étaient pas encore rentrés, s'amusaient à la balançoire, où de jeunes étudiants étaient allongés sur la pelouse, profitant des derniers rayons de soleil de l'été.
Lorsqu'Harry entra dans la maison, il s'y sentit bien. Comme chez-lui. Il esquissa un premier sourire. Pansy lui fit la visite. La maison possédait un salon et une salle à manger bien distinctes, elle possédait une cheminée, ce qu'il n'avait pas vu dans les autres maisons. La cuisine était une pièce à part mais permettait d'y prendre les repas sans aucun souci.
Le premier étage ressemblait à une suite parentale à elle toute seule. S'y trouvait une chambre gigantesque avec sa propre salle de bain et un dressing qui pourrait faire pâlir n'importe quelle personne férue de mode. Ce n'était pas le cas d'Harry, mais il pensait qu'au moins, il n'aurait plus d'excuse pour ne pas ranger ses affaires convenablement avec la place qu'il y avait.
Le deuxième étage serait l'étage des enfants, pensa Harry. Il y avait les trois chambres qu'il espérait tant, la salle de bain qu'ils pourraient partager et une pièce supplémentaire qu'ils aménageraient à leur guise. Hermione aurait sans doute pensé à en faire une bibliothèque. La maison possédait une cave et un grenier. Parfait pour un locale de potion et une salle d'entrainement.
La vue sur le Kensington Square Garden l'enchantait.
-Hyde Park est juste à côté. Tu peux cacher la maison de la vue des moldus si tu le souhaites. L'inconvénient de cette maison c'est qu'elle n'est pas écologique du point de vue des moldus, mais bon en tant que sorcier, ça ne posera pas de problème. Enfin, ça ne poserait pas de problème à tout sorcier normalement constitué, mais à toi…
-Cette maison me plait, la coupa-t-il.
Pansy sortit son nez de son dossier et regarda Harry en esquissant en léger sourire.
-Vraiment ?
-Oui. Je la prends. Tu me prépares tous les papiers nécessaires et je signe.
-Et bien, c'est beaucoup plus rapide que je le pensais finalement, dit-elle satisfaite.
-A qui le dis-tu.
-Ca aurait sans doute été plus rapide si tu n'avais pas refusé pendant deux mois mes services d'agent immobilier hors-pair.
-Fais gaffe, tu risques de ne plus pouvoir tenir sur tes talons avec tes chevilles qui enflent.
-Ne dis surtout pas merci, réplica-t-elle.
-Je te dirais merci lorsque tu m'auras donné les papiers à signer.
-J'ai pas mal de boulot. Tu vas devoir attendre une semaine voire une dizaine de jours.
-J'attendrai.
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-Je t'avais dit qu'elle te trouverait ce que tu cherches depuis longtemps. Je suis vraiment contente pour toi Harry.
-Ca fait au moins une bonne nouvelle pour cette journée. J'ai hâte de signer les papiers et de m'y installer.
-Ravi de constater que ton séjour ici t'a plu Potter.
-Mais je sais que je vais te manquer, Malefoy.
-Dans tes rêves.
Hermione sourit en voyant son meilleur ami et son mari se chamailler comme des gamins de cinq ans. Elle se souviendrait toujours de la réaction d'Harry lorsqu'il avait compris qu'elle avait passé toute la nuit des trente-cinq ans de Drago avec lui. Il avait décrété qu'il ne lui pèterait pas que les dents mais qu'il le castrerait. Chose qu'il n'avait finalement pas faite puisque Hermione et Drago étaient mariés depuis quatre ans et avant trois enfants ensemble, Dorian, Anthea et Iris.
-Vous viendrez visiter quand je serai installé.
-Evidemment et j'ajouterai ma touche personnelle à cette demeure, lui dit Drago. Un bon gros serpent style rococo en plein milieu de ton salon, histoire de dire que c'est une Serpentard qui a déniché cette perle pour toi.
-Tu t'attends à ce que je m'incline devant ta meilleure amie ?
-Oui.
Harry n'eut pas le temps de répliquer qu'un hibou s'engouffra dans le salon pour lâcher une boite devant Harry. Ce dernier sourit en reconnaissant l'écriture de son fils aîné.
-J'ai dit aux enfants que j'avais trouvé une maison.
-Harry…
-Je sais je n'aurais pas dû étant donné que je n'ai rien signé, mais je voulais au moins leur rendre le sourire.
-Et c'est quoi cette boite ?
Harry l'ouvrit et se vit arracher le couvercle par les petites mains potelées d'Anthéa qui était sur les genoux de sa mère. Iris dormait dans son landau et Dorian faisait du coloriage en silence.
-Les enfants ne perdent vraiment pas le nord, dit Harry en souriant de plus belle. Ils m'ont envoyé toutes les indications pour avoir la chambre parfaite.
-Tu vas avoir pas mal de boulot, lui dit Hermione. Drago pourra t'aider.
-Eh ! J'ai un travail, moi !
-Ou Ron.
-Non mais, quoi ?! s'exclama-t-il un seconde fois.
-Ce n'est pas la peine, reprit Harry. Je me débrouillerai.
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Pansy se redressa du lit sur lequel elle était et enfila son soutien-gorge. Elle sentit une main caresser son dos, sourit et se retourna. A côté d'elle se trouvait un sorcier d'une bonne dizaine d'année de moins qu'elle qu'on pouvait considéré comme étant un véritable Adonis. Grand, svelte, les muscles apparents. Le genre d'homme pouvant faire craquer n'importe quelle femme sur son passage et Pansy avait été sur son passage.
Elle l'avait croisé dans un bar où elle avait l'habitude d'aller. Elle avait croisé son regard, lui avait sourit, il lui avait offert un verre, elle l'avait attrapé dans ses filets.
-Où est-ce que tu vas ? lui dit-il en se redressant.
-Je rentre, répondit-elle alors qu'elle enfilait sa jupe.
-Pourquoi ? On vient à peine de commencer.
-Il ne faut pas abuser des bonnes choses.
Pansy se leva du lit alors que le jeune homme avait tenté de la retenir. Elle termina de s'habiller, se regarda dans son miroir de poche et se remit un peu de ce rouge à lèvres qu'elle aimait tant. Elle tourna la tête vers le sorcier qui semblait déçu de la voir s'en aller. Il était jeune et si mignon, pensa-t-elle. Mais pas assez robuste pour la supporter, elle. Elle le ferait pleurer en deux minutes si elle le voulait.
Elle revint vers le lit, lui embrassa la joue y laissant une marque de rouge à lèvres.
-On pourrait se revoir, proposa-t-il.
-Non, répondit-elle avec un large sourire. Mais ce fut un réel plaisir, de te connaître.
Pansy lui fit un clin d'œil et quitta l'appartement où elle se trouvait. Elle ne perdit pas de temps pour transplaner et rentrer chez-elle. Le silence qui y régnait l'apaisait. Désordonnée comme elle était, elle laissa tomber toutes ses affaires à chaque pas qu'elle faisait pour se retrouver dans sa salle de bain. Elle resta quelques instant à se regarder dans le miroir.
Pansy avait quarante ans et n'avait jamais vraiment eu un problème avec son âge. Elle avait toujours assumé ce qu'elle était et ce qu'elle reflétait, considérant que les rides qu'elle commençait à avoir faisaient parties d'elle-même. Elle se trouvait pas mal, libre et sans attaches, croquant la vie à pleine et profitant de ce qu'elle lui offrait, à savoir les hommes entre vingt-cinq et cinquante-cinq ans la vénérant comme la déesse qu'elle aurait voulu être. Elle se démaquilla, enlevant tout le fond de teint, le rouge à lèvres et le mascara qu'elle avait pour habitude de mettre et se coucha.
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Pansy adorait l'effet qu'elle provoquait chez les hommes, surtout lorsqu'elle se rendait au Ministère. Ils avaient ce regard absolument pas discret envers elle, la regardant de la tête au pied soit avec une tête de six pieds de long ou avec ce geste inconscient de passer sa langue sur la lèvre supérieure. Elle adorait se dire que les hommes imaginaient un jour pouvoir la mettre dans leur lit alors que c'était elle qui décidait où, quand et comment. Avec un comportement pareil, Drago, Blaise et Théo avaient fini par se demander comment ils avaient réussi à échapper à ses griffes dans leur jeunesse. « Je vous aime trop pour vous perdre. » leur avait-elle un jour dit.
Ce fut en entrant dans l'un des ascenseurs qu'elle tomba sur la personne qu'elle voulait voir.
-Potter ! L'homme que je cherchais.
-Parkinson, dit-il en en se mettant à côté d'elle. Quel déplaisir de te voir.
-Tu ne diras pas ça quand on se retrouvera seuls dans ton bureau, chéri.
Le peu de personne présente dans l'ascenseur jeta un petit regard à Harry et Pansy alors qu'il lui lançait un regard noir. Une fois arrivés à bon port, Harry ouvrit la porte de son bureau et la laissa entrer. Elle jeta un léger regard autour d'elle. Spartiate était le mot qu'elle donnerait à cet endroit. Austère aussi. Cette pièce aurait vraiment eu besoin d'une bonne décoration. Elle fit le tour du bureau et vit des photos de James, Albus et Lily, une photo d'Harry, Ron et Hermione dans leur jeunesse, une de Teddy Lupin mais nul trace de Ginny. Sans doute avait-elle fini brûlée.
-Tu as fini d'inspecter mon bureau ?
-Il est affreusement triste. Comme toi en fait.
-Une bonne chose qu'il me convienne alors. Qu'est-ce que tu fais là ?
-Aujourd'hui ça fait une semaine que je t'ai fait visiter la maison de tes vieux jours. Et comme je suis une femme d'affaire qui tient parole, voilà les papiers.
Pansy mit les papiers sur le bureau. Harry les prit en main et s'assit dans son fauteuil tout les feuilletant. Pansy s'assit sur le canapé et commença à fouiller dans son sac. Elle en sortit une bouteille de champagne et deux flûtes. Harry lava les yeux et sembla bugger quelque peu.
-Je peux savoir ce que tu fais ?
-Un petit rite que je fais avec mes clients lorsqu'ils signent un acte de propriété. Une manière chaleureuse de leur souhaiter la bienvenue dans leur nouvelle demeure. Il m'arrive aussi de coucher avec eux quand ils sont assez canons, mais bon, tu comprendras que j'abstiendrai pour cette fois.
-Un : je n'ai pas encore signé.
-Ca ne saurait tarder, dit-elle en servant une première coupe.
-Deux : je ne bois pas en service.
-Ca en fera plus pour moi, dit-elle en servant une deuxième coupe.
-Et trois : Ce n'est absolument pas professionnel de coucher avec ses clients.
-Mais c'est tellement plaisant, dit-elle en lui faisant un clin d'œil.
Pansy lui tendit une coupe qu'il refusa. Elle haussa les épaules en buvant la sienne alors qu'Harry signait les papiers en faisant bien attention de parapher chaque page. Cette action le ramena près d'une quinzaine d'année en arrière lorsque Ginny et lui avaient tous les deux signé pour la maison où elle était maintenant avec son amant. Harry se força à ne pas y penser et redonna le dossier à Pansy. Elle fouilla à nouveau dans son sac et lui donna un trousseau de clés.
-Félicitations. Tu es propriétaire ! Youhou !
Pansy finit sa coupe, prit le dossier et le rangea dans son sac.
-N'oublie pas de m'inviter à ta pendaison crémaillère.
-Tu peux toujours rêver, dit-il
Pansy esquissa un léger sourire et quitta le bureau. Harry regarda le trousseau de clé qu'il avait dans les mains. Il était propriétaire. Il allait enfin pouvoir quitter le manoir de ses amis, annoncer la bonne nouvelle à ses enfants et emménager dans son nouveau chez-lui. Son regard dévia ensuite sur la table où était restée une flûte de champagne que Pansy lui avait laissée.
Et puis zut, ce n'était pas une coupe qui altérerait ses sens. Et puis il n'allait pas tarder à déjeuner, Hermione devait sans doute l'attendre. Ca annihilerait les effets.
-A ta nouvelle vie Harry.
Il but le verre cul-sec.
000
Il avait fallu un week-end à Harry pour aménager sa nouvelle maison. Il avait eu l'aide de Ron, Drago et même d'Hermione quand Drago décidait qu'il voulait s'occuper de ses enfants. Blaise et Théo étaient même venus une fois, plus par curiosité que pour vraiment apporter une quelconque aide. Ce qui avait vraiment été dur pour lui avait été de respecter les volontés de ses trois enfants,qui changeaient à chaque courrier qu'ils lui envoyaient, soit tous les matins. Mais il y était parvenu. Il avait enfin aménagé sa nouvelle maison et envoyé des photos de leurs chambres à ses enfants.
« Tu peux prendre tout ce que j'ai chez maman et le mettre dans ma nouvelle chambre, si tu veux. » lui avait dit James.
Mais il avait été hors de question pour lui de retourner dans cette maison qui n'était plus la sienne et d'affronter Ginny. Il ne voulait plus la voir, ni lui parler. En tout cas pas tout de suite.
Il se doutait que Ginny devait être au courant qu'il avait acheté une nouvelle maison. Ron avait sans doute dû lui en parler, voyant mal Hermione aborder le sujet avec elle puisqu'elles ne se parlaient presque plus. Harry n'avait pas voulu qu'Hermione fasse un choix. Ron ne l'avait pas ouvertement fait, même s'il n'avait pas accepté les actions de sa sœur. Mais Hermione n'avait pas pu s'empêcher de se ranger du côté d'Harry et d'ignorer les pas que Ginny avait fait vers elle.
-Il n'y a pas à dire, cette maison est vraiment magnifique, répéta Hermione pour la énième fois. Tu l'as vraiment bien décoré Harry.
-C'est toi qui l'a décoré Hermione, lui dit-il.
-Je sais, répondit-elle en souriant.
-Et c'est moi qui lui ai trouvé la maison, s'exclama Pansy fière d'elle. La preuve que cet homme a vraisemblablement besoin d'une femme pour les choix cruciaux dans sa vie.
-Ne te prends pas pour plus importante que tu ne l'es, Parkinson.
-Mais je suis importante, dit-elle en prenant un petit four.
-Ce qui me dérange, c'est que l'endroit soit entièrement moldu, dit Blaise. Je me sentirai bridé à ta place. Et je suis sûr que je ne suis pas le seul à le penser.
-C'est l'avantage d'être sang-mêlé ou né-moldu, dit la femme de Théo. On s'intègre plus facilement peu importe où on se trouve.
-Je suis tout à fait d'accord avec Justine, approuva Hermione.
-Ben tiens, lança Pansy.
-Toi tu es jalouse parce que je me suis plus rapidement entendue avec Justine que toi avec elle, lui dit-elle.
-Pas du tout ! répondit Pansy en la snobant. Et puis entre moldue on se comprend forcément.
-Pansy s'il te plait, désamorce, lui dit Millicent.
-Non.
Elle prit un verre et quitta le salon. Ron quitta également le salon pour rejoindre Harry qui était dans la cuisine.
-Sally n'a pas voulu venir ? demanda Harry.
-Elle voulait rester avec les enfants.
-Elle voulait rester avec les enfants ou ne pas voir Hermione ?
-Ne pas voir Hermione, avoua-t-il. Tu sais à quel point elles s'adorent.
-Comme le feu et la glace.
-Elle a du mal à comprendre comment je peux bien m'entendre avec Hermione malgré notre divorce et comment j'ai pu en même temps accepter qu'elle épouse Malefoy. Enfin tu vois le truc…
-Comment tu as fait ?
-Mon meilleur ami m'a fait comprendre qu'ils s'aimaient et que mes enfants étaient heureux, alors je n'ai pas eu le choix.
-Ca ne fait que confirmer le fait que ça sera toujours aussi dur pour moi.
-Le fait que James, Albus et Lily vivent mal la situation est normal Harry. Un divorce est toujours dur à accepter.
-S'il n'y avait que ça.
Harry voulut prendre le plateau où se trouvait le restant de petits-fours mais Ron le prit à sa place.
-Eh Harry, tu t'en remettras. Je ne dis pas que Ginny et toi vous entendrez comme Hermione et moi, je ne suis pas naïf. Elle t'a trompé, elle t'a trahi, mais tu t'en remettras et tes enfants aussi. Il faut juste un peu de temps. Et puis un jour, le bonheur te tombera sur le coin du nez sans que tu t'y attendes.
-Un peu comme Sally et toi ?
-C'est ça. Allez, viens.
Harry fut le premier à sortir de la cuisine. Ron le suivait de près avec le plateau jusqu'à ce qu'un bruit de casse se fasse entendre.
-Et merde ! pesta Ron en voyant le plateau à terre.
-Ma chemise ! s'exclama Pansy. C'est du vin rouge sur de la soie !
-Désolé, dit Harry toujours ailleurs.
-Non mais laisse tomber. Je ne vais jamais pouvoir la remettre. Elle est toute fichue !
-Mais non, on peut la nettoyer. Mais il faut le faire toute de suite si tu ne veux pas que la tâche reste incrustée. Viens.
Harry lança un sort pour nettoyer le désastre et monta au premier étage suivit d'une Pansy grincheuse. Cette chemise lui avait coûté une fortune. Elle ne pouvait pas être gâchée par une vulgaire tâche de vin !
-Je suis désolé, je vais devoir te donner une de mes chemises en attendant que…
Le reste de la phrase mourut dans la gorge d'Harry lorsqu'il se retrouva face à une Pansy en soutien-gorge lui tendant sa chemise nacrée.
-Ce n'est pas grave. Il paraît que je suis sexy lorsque je ne porte qu'une simple chemise d'homme.
-Tu n'as vraiment aucune pudeur, dit-il en prenant la chemise.
-Pourquoi être pudique quand on a un corps comme le mien, je te le demande ?
-Pour une question de décence et de savoir-vivre.
Il entendit Pansy le suivre jusque dans sa salle de bain.
-Je ne vais pas l'abîmer ta chemise, tu sais
-Je veille juste au cas où. Les elfes de maison ont parfois tendance à faire des crasses à leur maître.
-Merci de me prendre pour ton esclave.
-Oh ce n'est pas contre toi. Tous les hommes sont mes esclaves. Maintenant frotte, homme !
Pansy lui tourna le dos pendant qu'Harry se hâtait pour nettoyer cette chemise. La tâche n'était pas très grande et le vin n'avait pas vraiment eu le temps de sécher alors le nettoyage fut assez rapide. Il mit la chemise à sécher et rejoignit ses amis pour finir la soirée.
Hormis le fait que Pansy se plaignait de porter une chemise d'homme dont la qualité laissait à désirer, le reste de la soirée se passa plutôt bien. Il était assez rare que les Serpentard et Gryffondor se réunissent pour des réjouissances particulières. La dernière en date devait sans doute du mariage d'Hermione et de Drago, mais Harry devait admette que ça lui fit du bien de voir ces Serpentard.
Blaise était assez drôle, Théo plutôt carré comme Hermione mais sa femme était adorable. Daphné était douce, de même que Millicent. Son mari n'était pas très bavard mais restait sympathique. Drago était Drago et Pansy était Pansy. Fidèles à eux-mêmes. Mais il les appréciait tels qu'ils étaient.
La soirée se termina tard dans la nuit, après qu'Hermione ait fait promettre à Harry de prendre soin de lui. Depuis qu'elle avait accouché d'Iris, elle considérait que toute personne vivant sous son toit et n'étant pas son mari était l'un de ses enfants. Harry était un septième enfant pour elle.
Harry soupira lorsque sa porte d'entrée se referma derrière elle. La soirée ne s'était pas si mal passée finalement.
-Tout le monde est parti ?
-Ah, putain ! Mais qu'est-ce que tu fiches encore ici ? s'exclama Harry en la voyant.
-Je bois.
-Du vin alors que tu as remis ta chemise. Tu aimes les risques inutiles.
-Dit celui qui avait une fâcheuse tendance à frôler la mort tous les ans à Poudlard.
-Ce n'est pas comme si je le cherchais.
-C'est à se demander.
-Tu n'as pas un chez-toi ?
-Oui.
Pansy servit un autre verre qu'elle lui tendit. Harry l'accepta et s'assit à côté d'elle.
-J'attends, dit-elle.
-De quoi tu parles ?
-Du merci que j'attends depuis deux semaines déjà. Tu sais, celui que tu aurais dû me dire en signant les papiers, en acceptant la flûte de champagne et les clés de cette splendide demeure.
-Tu peux toujours attendre.
-Blaireau !
-Non, je suis un lion.
-Un lion dépressif, alors.
-Je ne suis pas dépressif, se défendit Harry.
-Oh si tu l'es. Tu es dans les bas-fonds de la tristesse. Tu as le sentiment que tu es un moins que rien qui n'a rien fait de sa vie ou qu'il l'a carrément gâchée, et qui ne remontera jamais la pente. Dis-toi une chose Potter, tu n'es qu'une pauvre merde. Mais ce n'est pas grave ! Nous sommes tous des merdes, tous autant que nous sommes.
-Tu essaies de mon remonter le moral-là ?
-Non. Je te dis la vérité. J'ai d'autres solutions pour remonter le moral. Un truc radical. Enfin, deux trucs.
-C'est quoi ?
-Je premier truc, c'est l'alcool. Bois mon petit Potter, bois.
Harry posa immédiatement le verre sur la table basse du salon.
-Le deuxième truc… ce sont les endorphines.
-Les endorphines ? répéta Harry. Vraiment ?
-Oui, les endorphines. Et tu sais comment on sécrète les endorphines ?
-Depuis quand tu es médicomage ?
-Ne t'inquiète pas, je ne suis pas médicomage. Mais je suis experte en endorphine parce que j'adore les sécréter et je vais t'aider.
-Et comment ? En m'envoyant dans une salle de sport ?
Pansy posa son verre sur la table basse. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire écarlate.
-Non. Par l'orgasme.
-Hein, quoi ? fit Harry en se levant brusquement. Non mais tu es folle ?!
-Folle ? répéta-t-elle presque choquée. Non, j'essaie de t'aider !
-Je n'ai pas besoin de ton aide, merci ! Non mais elle est complètement cinglée celle-là, dit-il en débarrassant la table jusque dans la cuisine.
-Je ne suis pas cinglée Potter, je dis simplement qu'un bonheur intense, fulgurant et soudain tel qu'un orgasme te remettrait rapidement de bonne humeur.
-Et tu en sais quelque chose parce que… ?
-Parce que j'ai couché avec pas mal de mec divorcé à qui… j'ai débloqué tout ça.
-Débloqué tout ça…, répéta Harry atterré.
Non mais il croyait rêver. Comment en était-il venu à avoir une conversation pareil avec Pansy Parkinson, Serpentard de son état, qu'il prenait pour la folie personnifiée ? Et à raison.
-Rentre-chez toi, Parkinson. Le vin t'est monté à la tête.
-T'es pas croyable ! Quel type de mec es-tu, franchement ? Je t'ai montré un appartement en or beaucoup mieux que cette maison moldue et ça t'a laissé de marbre! Et là, je t'offre - disons les choses comme elles sont – moi, pour une nuit histoire que tu ailles mieux et tu dis non ?! Harry Potter dit non à Pansy Parkinson ! On se croirait dans la quatrième dimension !
-Non, la quatrième dimension serait qu'on couche ensemble. Tu sais que ce que tu fais s'apparente à de la prostitution ? dit-il en frottant frénétiquement les deux verres de vins.
-De la prostitution ? dit-elle en se mettait à côté de lui. Parce que tu avais l'intention de me payer plus que la commission pour la maison ? Je te propose simplement mes services, pour une fois que je suis généreuse.
-Ta générosité est mal placée, Parkinson.
-C'est ce qui fait mon charme.
-Pourquoi tu veux soudainement coucher avec moi ? Je ne comprends pas. On se déteste !
-On se déteste mais j'aime les causes perdues et tu en es une.
-Ce n'est pas comme ça que…
Mais les lèvres rouges de Pansy se retrouvèrent collées aux siennes. Harry aurait bien voulu reculer, la repousser dire qu'elle était complètement malade de se jeter sur lui comme ça, mais le réflexe d'Harry fut tout autre. Il avait lâché le verre dans l'évier et avait bêtement levé les mains comme si on lui pointait la baguette en plein milieu du front. Ses lèvres bougèrent automatiquement contre celles de Pansy sans qu'il puisse vraiment y faire quelque chose. C'était comme si elles étaient totalement indépendantes du reste de son corps.
Pansy rompit le baiser l'air de rien et se regarda à travers le grille-pain pour voir si son rouge à lèvres n'avait pas débordé.
-On tente d'être généreux comme on peut. Bon, fit-elle en posant sa main sur son épaule, à un de ces quatre. En espérant que…
Cette fois ce fut Harry qui se jeta sur ses lèvres.
Yes, yes, yes ! pensa Pansy. Elle allait se taper Harry Potter, lui hurlait la petite voix qui lui servait de conscience. Pas qu'elle en avait toujours rêvé mais ça serait à marquer d'une pierre blanche pour elle ! Elle sentit Harry la soulever pour la poser sur le plan de travail.
-Pourquoi tu as remis ton chemisier, lui dit-il en défaisant les boutons.
-C'est quand même beaucoup mieux que tes chemises en coton, répliqua-t-elle en envoyant valser le haut d'Harry à travers la cuisine.
-Tu as quoi contre mes chemises ? demanda Harry.
-Rien, quand elles ne sont pas sur toi. Eh ! Qu'est-ce que tu fais ?
-Ma cuisine est trop jeune pour voir ce qu'on va faire, dit-il en la portant hors de la pièce. On va trouver un endroit plus approprié…
000
Harry reprenait son souffle, allongé sur le sol du salon, seule pièce qu'ils avaient réussi à atteindre. Etait-ce un rêve ? Un cauchemar ? Il aurait quelque part souhaité que les deux réponses soient positives, mais la respiration saccadée qui ne venait pas de lui, pouvait le contraire.
-Oh… Merlin ! fit Pansy affalée sur lui. Telle est prise qui croyait prendre.
Harry se mit soudainement à éclater d'un rire nerveux. Sur le coup, Pansy pensait avoir réussi une partie de ce qu'elle souhaitait, le rendre moins morose. Mais plus il riait, plus elle se sentait mal à l'aise.
-Je peux savoir ce qui te fait rire ?
-Quoi ? Oh, rien… je… je pensais à un truc que j'avais dit à Malefoy il y a cinq ans le jour de son anniversaire.
-Et c'était quoi ?
-Qu'il faudrait me passer sur le corps pour que j'accepte un jour de t'embrasser. Mais non seulement je t'ai embrassé mais en plus, c'est toi qui m'es passée dessus.
-C'est assez ironique en effet, dit-elle en esquissant un petit sourire.
Elle se redressa un peu et regarda Harry dont la respiration commençait à reprendre un rythme normal.
-Quoi ? dit-il.
-Tu n'as eu que Ginny pas vrai ?
-Je ne m'en suis jamais caché. Pourquoi ?
-Je t'ai trouvé… très généreux. Je n'ai pas l'habitude.
-Je dois le prendre comment ? demanda-t-il en fronçant les sourcils.
-Bien. Vraiment très bien. Tellement bien que je serai prête à recommencer, dit Pansy en se penchent vers lui pour l'embrasser.
-Je croyais que c'était toi qui tentais d'être généreuse avec moi.
-C'est de la générosité de faire l'amour deux fois de suite, non ? Ca ne doit plus t'arriver. Et je ne vois pas pourquoi je n'aurais pas le droit d'en profiter.
-Tu ne fais que ça, profiter, répondit Harry.
Mais Harry devait bien admettre qu'il profitait bien également de la situation aussi hallucinante soit-elle. Ca faisait des mois qu'il n'avait pas fait l'amour et pas seulement parce qu'il s'était séparé de Ginny. Il ne se passait déjà plus rien entre eux depuis des mois lorsqu'Harry avait découvert son infidélité.
-Qu'est-ce que c'est ? demanda Pansy alors qu'Harry était au-dessus d'elle.
Ils tournèrent la tête vers la fenêtre où se trouvait lueur blanchâtre qui semblait foncer vers la maison. Un patronus s'engouffra dans le salon. Harry reconnut la voix d'un de ses collègues qui lui demandait se rendre immédiatement au Ministère pour une affaire urgente. Harry se leva précipitamment en lançant juron, forçant Pansy à quitter la place confortable où elle se trouvait.
-Il faut que j'aille au boulot, dit-il en se rhabillant.
-T'es sérieux là ? fit-elle stupéfaite. Maintenant ? Je veux dire… alors qu'on était… Et puis il est quatre heures et c'est dimanche ! On ne bosse pas le dimanche !
-Quand on est chef des Aurors, si. Et tu l'as entendu, on me demande de l'aide. Je ne peux pas dire non.
Pansy le vit s'habiller et s'agiter en quatrième vitesse. Il semblait avoir l'habitude de partir comme ça au beau milieu de la nuit. Elle n'avait même pas eu le temps de mettre son jean qu'il avait déjà sa veste sur le dos.
-Tu fais attention à tout éteindre et à bien fermer en partant. Il faut vraiment que j'y aille.
-Euh… D'accord, dit-elle prise au dépourvu, mais…
-Cool ! Salut ! Et merci !
Harry quitta la maison par la cheminé laissant une Pansy Parkinson complètement interdite dans le salon. Elle avait la sensation d'avoir loupé un chapitre alors qu'elle avait voulu ce qui s'était passé quelques instants auparavant. Elle avait l'impression d'avoir été utilisée et jetée comme un vulgaire déchet.
000
Ca faisait une bonne semaine que Pansy avait le sentiment que quelque chose lui échappait et d'avoir été prise pour une idiote.
En temps normal, lorsqu'elle couchait avec un homme, elle pouvait s'attendre à avoir dès le lendemain un bouquet de fleur et un mot enflammé dans lequel l'amant en question lui disait qu'il avait passé un bon moment qu'il serait ravi de la revoir, chose qui n'arrivait pas. Lorsqu'Harry était précipitamment parti, elle avait donc pensé qu'elle aurait un mot de sa part, s'excusant de l'avoir laissé comme une vieille chaussette trouée dans son salon, à peine habillée. Suite à ça il l'aurait invité à déjeuner ou même à dîner pour se faire pardonner. Invitation qu'elle aurait refusée pour montrer qui dirigeait les opérations. Seulement elle n'avait rien eu.
Rien ! Nada ! Nothing ! Que dalle !
Et ça ce n'était pas normal. On lui courrait toujours après d'habitude ! Bon oui, c'est vrai que c'était elle qui avait voulu être « généreuse » mais tout de même ! Juste un mot, quoi ! Non. Harry Potter en avait bien profité et utilisait à présent le silence radio. Mais Pansy n'était pas comme ça. C'était elle qui imposait le silence radio. Pas les hommes et surtout pas Harry Potter. Elle allait lui montrer !
-Mélissa ? Annulez tous mes rendez-vous, voulez-vous ?
-Très bien, répondit son assistante. Tout va bien ?
-Oh oui, ne vous inquiétez pas, dit-elle en se remettant du rouge à lèvres. Mais j'ai un petit compte à régler.
Mélissa n'en dit pas plus, tentant de retenir son sourire après l'avoir vu se remettre du rouge à lèvres. Il y en avait un qui risquerait de passer un sale quart d'heure, pensa-t-elle. Et elle avait raison. Pansy voulait qu'il craque et elle avait toutes les armes de son côté. Armes qui étaient peu nombreuses mais ô combien efficaces. Elle voulait qu'il souffre… après le plaisir.
Premier bon point, Harry semblait surpris de la voir dans son bureau.
-Parkinson ? Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je vais bien merci, et toi ? dit-elle en fermant la porte derrière elle. Elle se posa contre son bureau en ne le lâchant pas du regard.
-Il y a un problème avec la maison ?
-Où sont mes fleurs ? demanda-t-elle.
-Pardon ?
-Où sont mes fleurs ? Je t'ai trouvé une maison et j'ai couché avec toi. J'ai droit à des fleurs !
-Et tu viens me voir au beau milieu de l'après-midi pour ça ?
-Oui. J'exige des fleurs.
-On croirait rêver…
-Je ne te le fais pas dire.
-Hôte-moi d'un doute Parkinson, c'est bien toi qui me parlais de générosité en faisant allusion à la « sécrétion des endorphines » pour que je sois mien déprimé ?
-Et alors ?
-Je me suis senti moins déprimé et je t'ai dit merci. Ca aurait dû suffire, non ?
-Non.
-Non ?
-Non. On ne me dit pas merci. On me dit « Encore, toujours plus ! J'ai envie de toi. On se revoit quand ? » Mais pas un simple merci, en me laissant en plan dans un salon qui n'est pas le mien !
-Oh, fit Harry. Donc c'est ça le problème. Je ne me suis pas prosterné devant Pansy Parkinson, prêtresse des endorphines.
Ok, stop ! pensa Pansy. Il ne culpabilisait même pas. Il se moquait littéralement d'elle, elle le voyait dans ses yeux. Elle ne lui faisait aucun effet. Tant pis, Pansy décida de passer à l'étape supérieur. Il allait le regretter.
-Exactement, Potter. Et crois-moi, tu vas bientôt le faire.
-J'en doute fort.
-Tu ne vas pas pouvoir résister.
-Je pense que ça ira.
Pansy baissa la tête avec un léger sourire et desserra la ceinture de son trench. Elle défit le seul bouton qu'elle avait fermé avant de partir et ouvrit entièrement le trench. La tête qu'Harry faisait valait tout l'or du monde à ses yeux. Pansy était ravie de son effet car elle était actuellement vêtue de sous-vêtements couleur rouge carmin de la même couleur que son rouge à lèvres.
-Toi, moi, sur ce bureau. Maintenant.
Son sourire s'élargit de plus en plus lorsqu'elle vit Harry s'approcher mais disparut dans la seconde en le voyant fermer son trench.
-Non mais t'es complètement cinglée ou quoi ? On est sur mon lieu de travail ! dit-il en bouclant la ceinture. Je suis désolé pour toi si tu n'as pas apprécié que je ne t'envoie pas des fleurs, une boite de chocolat ou autre mais un, nous ne sommes plus dans les années quarante et deux, ce n'est vraiment pas mon truc de cirer les pompes des personnes qui le réclament ! alors tu vas quitter mon bureau pour gérer ton instabilité ailleurs !
Pansy l'avait bien écouté, bien entendu mais ça ne l'avait pas empêché d'ouvrir à nouveau son trench et de se jeter sur lui pour l'embrasser.
-Mais arrête enfin ! s'exclama Harry. Pourquoi tu fais ça ?
-Parce que je me fiche de ce que tu penses. Tu peux toujours continuer de dire que je suis une cinglée complètement instable, mais tu le feras en même temps que notre partie en jambe en l'air !
-Dans tes rêves, dit-il en s'éloignant.
-Dans tes rêves à toi !
Pansy l'attrapa par le col et l'embrassa fougueusement en profitant pour s'asseoir sur son bureau. Harry tenta vainement de résister, de s'éloigner d'elle alors qu'une montagne de questions s'imposait à son esprit. Que se passait-il ? Pourquoi ? Comment ? Pourquoi se jetait-elle sur lui ? Et pourquoi ne la repoussait-il plus ? Pourquoi posait-il ses mains sur son corps ? Pourquoi son corps ne réagissait-il pas ou justement, pourquoi réagissait-il ? Il sentit les jambes de Pansy se mettre autour de sa taille alors qu'elle déboutonnait sa chemise.
Pansy souriait intérieurement. Elle avait gagné. Ils s'enverraient en l'air sur son bureau et ce serait elle qui partirait en le laissant plan à moitié nu. Et elle n'aurait pas ce sentiment d'être une vulgaire prostituée. Mais sa maigre victoire s'effondra à l'instant où ils entendirent toquer à la porte.
-Laisse toquer, dit-elle à travers ses lèvres.
-Non…
-Harry ! C'est Teddy !
Harry s'arrêta immédiatement et lâcha Pansy qui tomba lourdement sur le bureau. Les enfants, quelle plaie ! pensa-t-elle. Ils s'arrangèrent correctement et Harry ouvrit à son filleul.
-Ca va ? lui demanda Harry.
-Euh… oui. Et toi, ça va ?
-Bien sûr.
-Bonjour mon petit Teddy.
Teddy tourna la tête et vit Pansy nonchalamment assise sur le canapé, le trench fermé.
-Bonjour Pansy, répondit-il en souriant. Tu vas bien ?
-Parfaitement bien. Et toi ? Heureux d'avoir fini ta formation et d'être enfin Auror avec ton parrain ?
-Très heureux. Ma grand-mère un peu moins. Et je ne parle pas de Victoire…
-Teddy, pourquoi tu es venu ? lui demanda Harry alors qu'il fusillait Pansy du regard.
-Hum ? Ah oui ! Kingsley veut te voir. Maintenant.
-Dis-lui que j'arrive dans deux minutes.
-Ok. Tu… tu nous excuses Pansy ? J'ai autre chose à dire à mon cher parrain.
-Fais donc, mon petit Teddy.
Teddy tira Harry hors du bureau et lui lança un léger sourire que son parrain n'appréciait pas du tout.
-Quoi ?
-Je suis heureux que tu tournes la page avec Ginny.
-Pourquoi tu me dis ça ?
-Tu as des traces de rouges à lèvres. Le même que Pansy porte actuellement.
-Quoi ? Merde !
Harry essuya sa bouche avec le revers de la manche alors que Teddy riait aux éclats.
-Tu ne sais rien, tu n'as rien vu. Pas un mot Teddy, c'est clair ?
-Oui, chef ! plaisanta-t-il en se mettant au garde à vous.
-Va dire à Kingsley que j'arrive.
-Ok.
Teddy s'éloigna en sifflotant pendant qu'Harry retourna dans son bureau. Pansy se leva du canapé et s'avança vers Harry en chaloupant et en ouvrant son manteau.
-Alors, alors... Et si on reprenait là où on en était resté. Qu'est-ce que tu en dis ?
-J'en dis que ce n'est ni le lieu, ni le moment et que le Ministre m'attend.
-Alors quand ?
-Jamais.
Il referma son manteau en prenant soin de ne pas se faire alpaguer au passage. Il prit sa baguette et se dirigea vers la porte.
-Tu peux partir par la cheminée si tu veux, lui dit-il avant de quitter le bureau.
Pansy se retrouva de nouvelle fois seule, quittée par un Harry Potter complètement détaché. Là, ça ne passait plus du tout !
000
-Vous savez ce qu'a décrété Barbara ? dit Daphné. Que plus grande, elle se marierait avec Drago.
-Mais n'importe quelle femme veut se marier avec Drago. Moi je voulais me marier avec Drago, dit Pansy en souriant.
-Mais il n'y en a que deux qui y sont parvenues, dit Millicent.
-Et une qui a été assez intelligente pour rester.
-Que Merlin maudisse Hermione Granger, dit Pansy en levant son verre avant de le boire.
Elle grimaçait souvent en réalisant qu'un de ses meilleurs amis avait épousé une femme telle qu'Hermione Granger. Mais elle ne la détestait pas, au contraire. Tout d'abord parce qu'elle rendait Drago heureux, ensuite parce qu'elle lui avait donné plus d'enfants qu'il n'aurait lui même pu imaginer et surtout parce qu'elle avait fait ce que personne n'aurait pensé, elle avait légalement adopté Scorpius. Et rien que pour ça, Hermione avait toute l'estime de Pansy, même si elle lui envoyait des piques de temps en temps pour la forme.
-Tu envisages d'avoir un autre enfant avec Blaise ? demanda Millicent.
-Blaise aimerait beaucoup avoir un garçon mais on a tellement souffert pour avoir Barbara que je ne me sens pas prête à recommencer. Mais en même temps j'ai quarante ans et si je ne le fais pas maintenant, quand pourrais-je le faire ?
-Dans dix ans ? dit Pansy. Après tout, les sorciers de grande famille de sang-pur sont réputés pour avec des enfants assez tard.
-Je ne me vois pas accoucher à cinquante ans et emmener mon fils prendre le Poudlard Express à soixante et un ans. Non. De toute façon je n'utilise pas la contraception depuis près de quinze ans alors ça viendra quand ça viendra.
-Comme pour Pansy, taquina Millicent.
-Oubliez-moi les filles. Je resterai une éternelle célibattante, gâtant les enfants de mes amies. C'est ce que je sais faire de mieux.
-Je suis sûre qu'un jour tu trouveras un homme bon sous tout rapport dont tu seras folle amoureuse.
-Oh non, trop de problème. J'en ai déjà un sans être amoureuse alors…
-Quoi ? firent Millicent et Daphné.
Oups, pensa Pansy. Elle venait de trop en dire, ou pas assez. Même si elle essayait de faire craquer Harry, elle ne se voyait pas raconter tout ça à son entourage. C'était aussi bizarre que la découverte de l'histoire d'amour entre Drago et Hermione. Elle devait rester évasive avec ses amies, jusqu'à ce qu'elle parvenienne à ses fins.
-Un sorcier que j'ai rencontré il n'y a pas très longtemps.
-On veut tout savoir, dit Daphné titillée par sa curiosité.
Broder, il fallait broder.
-Rien d'extraordinaire. Il a la quarantaine, il est divorcé et…
-Il est mignon ? C'est un bon coup ? demanda Millicent.
La question parût assez étrange aux oreilles de Pansy parce qu'elle ne s'était pas vraiment demandée si Harry était mignon. Il était plutôt bel homme oui, comme tous les hommes qu'elle côtoyait – même Ron était à son goût. Elle avait aussi remarqué qu'il était musclé tout en étant fin, sans doute grâce aux entrainements physiques que les Aurors devaient avoir. Est-ce qu'il était un bon coup ? Pansy admettait qu'elle avait passé un bon moment sur le sol du salon – ce qui l'étonnait quand on savait qu'Harry n'avait couché qu'avec Ginny avant elle - et il embrassait bien aussi.
-Ca va. Mais là n'est pas le problème. Le souci c'est que notre unique partie de jambe en l'air l'indiffère et qu'il n'a même pas craqué quand je suis arrivée dans son bureau en tenue de combat.
-Tu as osé ! dit Daphné.
-Oui. Alors je sais bien que le Ministre l'avait appelé, mais quand même ! On ne reste pas indifférente à ça ! dit-elle en montrant sa silhouette.
-Il travaille au Ministère ? répéta Millicent. Drago le connaît ?
-Sans doute. Ce n'est pas ce qui m'intéressait chez-lui.
Pansy raconta donc ces déboires sans trop entrer dans les détails. Elle se rendit compte qu'elle avait besoin de se confier à ce sujet et à propos du comportement d'Harry qui était inhabituel des autres hommes.
-Peut-être qu'il joue avec toi. Qu'il veut voir où toi tu iras pour le faire craquer.
-Mais ça ne marche pas comme ça ! C'est moi qui impose les règles ! Je lance le filet, j'attrape, je couche, je largue !
-Et bien pour l'instant, c'est lui qui largue.
Le regard que lança Pansy à Daphné fit rire Millicent aux éclats.
Pansy avait aimé ce petit dîner entre fille. Il fallait dire que ça leur arrivait de moins en moins avec le temps, surtout depuis la naissance de Barbara. Mais Daphné avait fait un effort et la soirée s'était merveilleusement bien passée.
-Il doit être gay, dit Pansy en marchant. Je ne vois que ça.
-Pansy…
-Je ne vois que cette solution pour que je le laisse indifférente.
-Tu ne t'es pas dit que tu n'étais peut-être pas son genre de femme ?
-Il a couché avec moi. Je suis son genre de femme. Ah, merde !
Pansy se retrouva au sol en une fraction de seconde. Millicent et Daphné se baissèrent immédiatement.
-Pansy, est-ce que ça va ?
-Je me suis foulée la cheville, dit-elle en grimaçant.
-Attends, on va t'aider à te relever.
Millicent et Daphné s'y hâtèrent mais les gémissements de douleur de Pansy la dissuadèrent de la mettre debout.
-Il ne manquait plus que ça. Ca m'apprendra à mettre des talons aussi hauts, dit-elle en enlevant ses chaussures en grimaçant.
-Fais attention, n'aggrave pas ta blessure, lui dit Daphné. Je vais envoyer un patronus à Blaise pour qu'il vienne. Quoi que ça ne sera peut-être pas la peine… Eh ! Harry !
Hein ? Quoi ? pensa Pansy. Mais qu'est-ce qu'il foutait là à cette heure-ci ? Elle tourna la tête et vit Harry discuter avec un autre homme qui transplana sur le champ. Harry s'avança tout sourire vers Daphné et le perdit en voyant Pansy à terre, grimaçant toujours.
-Qu'est-ce que vous faîtes là à cette heure-ci ? demanda-t-il.
-On dînait entre filles lorsque madame s'est foulée la cheville.
-Oh, dit-il en regardant Pansy à terre.
-Et elle est tellement lourde qu'on ne peut pas la porter, dit Millicent.
-Eh ! Dis tout de suite que je suis grosse ! rouspéta Pansy.
-Peut-être que tu l'es, taquina Harry.
-Va te faire voir, Potter !
-Pansy ! Un peu de respect pour ton héros ! C'est lui qui va te ramener chez-toi, puisque nous ne pouvons pas. Ca ne te dérange pas Harry ?
Pansy et Harry eurent la même réaction, à savoir écarquiller les yeux, se regarder, puis regarder Daphné et imaginer de quelle manière ils pourraient bien la tuer. Mais le visage d'Harry se détendit bien vite après ça. Il se baissa, plaça un bras sous les genoux de Pansy et l'autre dans son dos.
-Non, bien sûr que non. Je viens juste de terminer de toutes manières. Allez, viens-là, toi !
-Eh ! Doucement ! dit-elle.
-Vous pouvez y aller, dit Harry. Je la ramène à bon port.
-Merci beaucoup Harry. Et toi, repose-toi, dit Millicent en faisant la bise à Pansy. Daphné fit de même.
-Je vous envoie un hibou demain si je ne meurs pas entre temps.
Daphné et Millicent transplanèrent laissant Pansy et Harry seuls dans la rue.
-Je peux transplaner directement chez-toi ?
-Oui.
-Et bien on y va.
Harry transplana se retrouvant au beau milieu de salon de Pansy.
-Tu peux me poser sur le canapé.
Harry s'exécuta sans rien dire. Il demanda où se trouvait la salle de bain, s'y rendit et revint tout de suite avec quelques affaires.
-Tu n'as pas beaucoup de chose dans ton armoire à pharmacie.
-Je suis rarement malade.
-Je ferai avec les moyens du bord, alors.
Pansy vit Harry lever ses jambes et s'asseoir au bout du canapé. Il lui prit la cheville endommagée et y passa une crème chauffante. Pansy grimaça.
-Désolé, dit-il.
Pansy ne dit pas un mot et le regarda faire. Harry ne lui faisait pas vraiment mal, mais elle appréhendait la douleur à chaque fois qu'elle le sentait appuyer sur la foulure. Il banda ensuite sa cheville.
-Et voilà.
-Merci. Je ne savais pas que tu avais des connaissances en médicomagie.
-Simplement les rudimentaires appris pendant la formation d'Aurors. Tu vas devoir rester immobiliser pendant environ une semaine.
-Une semaine ?! Mais… et mon travail ?
-Tu vas devoir déléguer.
-J'ai horreur de ça, pesta-t-elle.
-Je connais ça, répondit Harry en lâchant un petit sourire. Tu veux… tu veux que je fasse quelque chose avant que je parte ou…
-Je veux bien une tasse d'eau chaude avec une rondelle de citron.
Harry fut assez surpris de la requête.
-Je ne m'attendais pas vraiment à ça mais… d'accord. Pas d'alcool ?
-Je suis plutôt fatiguée, mais toi sers-toi.
Deuxième effet de surprise pour les deux sorciers. Harry était en train de comprendre qu'elle lui proposait de rester un peu plus longtemps alors que Pansy se demandait pourquoi elle lui avait proposé ça. Elle songea ensuite qu'il prendrait cette phrase pour une simple formule de politesse, refuserait et partirait. Mais il était là, avec sa tasse à elle et un de soda pour lui. Il plaça un coussin sous la cheville de Pansy et s'assit sur la table basse, près d'elle. Il la regarda dans les yeux tout en buvant son verre.
-Tu m'en veux toujours pour cette après-midi ?
-Toujours, dit-elle en buvant sa tasse. Tu m'as laissé en plan deux fois en une semaine, c'est beaucoup pour mon égo.
-J'ai cru comprendre.
-Tu ne t'excuseras pas, n'est-ce pas ?
-Non. Mais tu peux être contente de toi.
-Pourquoi ?
-Parce que tu as – comment tu as dit ça ? – « débloqué tout ça ».
-C'est facile lorsque l'homme en question n'a eu qu'une seule femme dans sa vie.
-J'étais fière de n'avoir eu qu'une seule femme dans ma vie, lui dit-il.
-Elle ne semblait pas de cet avis.
-Visiblement… Je peux te poser une question ?
-Vas-y.
-Tu n'as jamais voulu avoir une famille ? Un mari, des enfants ? Une vie privée… plus stable ?
Harry vit une ombre traverser le visage de Pansy et réalisa qu'il n'aurait peut-être pas dû lui poser cette question. Il comprit que quelque chose s'était passée des année auparavant. Quelque chose que peu de personne devait connaître. Pansy se redressa pour se mettre face à Harry.
-J'aimerais que tu gardes pour toi ce que je vais te dire. Ce n'est pas forcément un secret, mais je ne veux pas que tout le monde soit au courant.
-D'accord.
-Quand… quand j'ai eu vingt-quatre ans, j'ai rencontré un homme. Il était… tout ce qu'une fille comme moi pouvait rechercher. Beau, intelligent, pur, fortuné. Et il semblait s'intéresser à moi, ce qui était un miracle de mon point de vue. Il m'a fait la cours – ne me regarde pas comme ça, c'est qu'on dit chez les hautes lignées de sang-pur. J'ai craqué et on s'est très vite mariés. Il y a une tradition chez les hautes lignées qui est d'avoir un héritier dans les neufs mois suivants le mariage.
-Un peu comme la famille royale.
-Ils n'étaient pas tous des moldus à l'époque. Enfin, on s'y est attelé. On a essayé, encore et encore. Mais je ne tombais pas enceinte. Alors on a fait des tests médicomagiques, bu des potions, lancé des sortilèges. Et ils ont tous conclu à la même chose : Je ne pourrais jamais avoir d'enfant.
Harry vit un éclair de tristesse traverser le regard de Pansy. Il n'avait jamais vu ça chez-elle. C'était comme si cette nouvelle lui faisait vraiment du mal alors qu'elle se considérait comme étant une femme libre, indépendante et sans attaches.
-Je ne suis pas stérile, dit-elle précipitamment. J'ai juste du mal. Les médicomages disaient que ça pendrait sûrement du temps, comme pour Daphné et Blaise, mais qu'il ne fallait pas perdre espoir. J'étais triste, mais je me disais que nous étions mariés, qu'on s'aimait et qu'il y avait d'autres alternatives pour avoir des enfants, comme l'adoption. J'avais oublié un détail…
-Les orphelinats sorciers ne rassemblent que des sangs-mêlés ou des cracmols, dit Harry.
-Ouais… Mais sur le coup je m'en fichais éperdument, à partir du moment où on arrivait à former une famille. Je l'aimais. Mais il n'était pas de cet avis. Il a changé du jour au lendemain, est devenu plus distant et m'a rapidement fait comprendre que je ne lui servais plus à rien étant donné que je n'étais pas capable de lui donner un hériter. J'ai vite compris qu'il m'avait prise pour une jument. Qu'il ne m'aimait pas pour ce que j'étais mais pour mon sang. Juste mon sang. Il a demandé le divorce et en une fraction de seconde j'ai perdu mon mari, ma maison, mes parents – qui ne supportaient pas d'avoir une fille incapable « d'enfanter ». Il ne me restait plus que mes amis et j'ai trouvé refuge chez Blaise et Daphné.
Pansy s'interrompit et Harry put voir ses yeux pleins de larmes. La première envie d'Harry fut la volonté de la prendre dans ses bras mais s'abstint, pensant qu'elle le prendrait pour un malade.
-J'ai pensé à ce moment-là que je ne me ferais plus avoir par les hommes et que c'est moi qui les mènerait à la baguette. Pas eux. Enfin tout ça pour dire que oui, j'ai rêvé de la vie de famille et j'ai failli l'avoir… Mais qui voudrait d'une femme qui ne peut pas avoir d'enfant ?
-Celui qui t'aimera pour ce que tu es et pas ce que tu montres.
Le regard de Pansy croisa celui d'Harry et elle esquissa un sourire avant de rire franchement.
-Les Gryffondor ne changeront jamais, qu'ils aient dix ou quarante ans. Je ne suis pas une femme qu'on aime Potter. Je suis une femme qu'on désire. Une nuit, une semaine, pas plus.
-Tous les hommes ne sont pas comme ça.
-Je sais. Quand je vois Théo, Blaise et Drago je me dis que j'ai de la chance de les avoir pour amis et que leurs femmes ont de la chance elles aussi de les avoir pour maris. Blaise est drôle, Théo est intègre et Drago est un père et beau-père merveilleux. J'aurais voulu avoir tout ça.
-Tu peux l'avoir.
-Mais arrête, je suis une femme de quarante ans accro à son boulot. Je suis sur la pente descendante.
-Je ne te savais pas aussi pessimiste.
-Ce n'est pas du pessimisme Potter. Je suis simplement réaliste. Toi tu es pessimiste.
-Je ne suis pas pessimiste, dit-il en fronçant les sourcils.
-Si. Tu penses que tu ne trouveras jamais une femme qui t'aimera et que tu pourras aimer comme tu as aimé Ginny, alors que tu n'as qu'à te baisser pour faire ton choix.
-Ca a l'air simple dit comme ça.
-C'est simple.
-Alors fais-le. Biasse-toi et ramasse l'homme parfait.
Pansy ouvrit la bouche puis la referma. Elle avait l'intention de dire que c'était compliqué pour elle alors qu'ils étaient tous les deux dans la même situation. Ils avaient tous les deux eu le cœur brisé, de manière différente, à une époque différente, mais le résultat en était le même. Ils étaient seuls. Ils se regardèrent dans les yeux quelques secondes avant de se sourire bêtement.
-Je vais y aller, dit Harry en se levant. Je te déconseille d'aller travailler demain.
-Attends, dit Pansy en se levant. Tu ne vas pas pouvoir transplaner. Je te raccompagne à la porte.
-Non, ne te fatigue pas. Ne fais pas travailler ta cheville.
-Oh, ça va. J'ai une entorse, on ne m'a pas amputé d'un membre.
Pansy raccompagna Harry jusqu'à la porte d'entrée tout en sautillant à cloche-pied.
-Merci pour le bandage, dit-elle en ouvrant la porte.
-Tu devras te rendre à Ste Mangouste pour voir si je n'ai fait trop de dégât en le serrant. Je pourrais t'accompagner si tu veux.
-Non, ça ira. Merci. Je demanderai aux filles.
-D'accord. A un de ces quatre alors.
-Ouais…
Mais Harry ne s'en alla pas. Il fit un pas supplémentaire vers Pansy et l'embrassa. Jamais elle n'avait été surprise par un homme qui l'embrassait jusqu'à maintenant. Lorsqu'elle voyait le moment arriver Pansy prenait pour habitude de tourner la tête. C'était elle qui embrassait, qui savait si l'homme en question était digne de recevoir un baiser ou non de sa part. Mais Harry avait tendance à bazarder ses principes d'un revers de main et ça la déstabilisait.
Il la souleva et rentra dans l'appartement fermant la porte d'un coup de pied.
Harry avait fait attention à elle. Il n'avait pensé qu'à son plaisir, s'était principalement concentré sur elle. Il avait même pensé à mettre le coussin sous sa cheville pour qu'elle n'ait pas mal. Pansy ne savait plus si elle voulait qu'il s'arrête ou qu'il continue. Elle s'était entièrement laissée aller, sentant sa tête s'embrouillée, se voyant perdre le contrôle d'une situation qui lui échappait depuis le départ.
C'était la première fois qu'elle couchait avec un homme dans son propre lit, c'était la première fois qu'un homme se trouvait dans son lit, c'était la première fois qu'elle s'endormait dans les bras d'un homme et c'était la première fois depuis très longtemps qu'elle se sentait minable au réveil parce que l'homme en question n'était pas là.
Il était parti. Comme ça, comme un voleur. Sans même lui laisser un mot. Il était parti comme elle partait lorsqu'elle était avec ses amants d'une nuit.
Puis on sonna à la porte de son appartement. Peut-être n'était-elle pas si minable après tout. Pansy entoura maladroitement son drap autour d'elle et sautilla jusqu'à la porte d'entrée. Mais la déception fut si grande que Millicent et Daphné se regardèrent interloquées avant de sourire en voyant la tenue de leur meilleure amie.
-Alors on se fait une entorse et on couche avec le sauveur à ce que je vois, se moqua Daphné.
-On ne juge pas, dit-elle en leur tournant le dos.
Pansy sautilla jusque dans le salon et s'affala dans le canapé.
-Qu'est-ce que vous faites là ?
-Harry nous a envoyé un hibou pour nous dire que tu allais bien et que tu aurais sans doute envie de retourner travailler, alors on veille à ce que tu restes chez-toi. Un croissant ?
-Quoi ? fit-elle en se redressant. Alors monsieur couche avec moi, se tire comme un connard, ne prend pas la peine de me laisser un mot mais vous laisse un mot à vous ! Le fumier ! Je vais le réduire en bouillie quand je vais le voir celui-là !
-Pas de quoi en faire un drame, Pansy. Pour une fois qu'un mec ne s'accroche pas à toi après une partie de jambe en l'air.
-Non mais c'est la troisième fois là ! Soit il couche avec moi puis se tire parce qu'il a du boulot, soit il veut mais ne le fait pas parce « le Ministère m'appelle » et là il se tire de mon lit sans rien dire !
-Attends quoi ? dit Daphné en fronçant les sourcils.
-Quoi ? Quoi ?
-Le mec dont tu nous parlais hier, c'était lui ? Harry Potter ?
Pansy se mit à geindre en s'écroulant à nouveau dans son canapé.
-Une semaine. Il a détruit tout ce que je construis depuis quinze ans, en une semaine ! Mais ça ne va pas se passer comme ça. On ne quitte pas le lit de Pansy Parkinson comme ça. C'est Pansy Parkinson qui vous vire tous de son lit !
-Oh, oh… fit Millicent. Tu vois ce que je vois.
-Ouais…, répondit Daphné. Elle a le béguin pour le seul mec qui respecte ses principes et ne veut pas s'accrocher.
000
-Tu me fais un sourire ? Iris… Tu me fais un petit sourire ? Pourquoi elle ne me sourit pas ?
-Donne-la moi pour voir ?
Harry prit Iris des bras de Ron. Le petit bébé de trois mois regarda Harry qui lui fit une grimace la faisant sourire en s'agitant dans ses bras. Harry s'avança vers Ron avec le bébé qui commença à pleurer. Ron soupira alors que son meilleur ami riait.
-Ton bébé ne m'aime pas, Hermione.
-C'est normal. Iris sait que tu étais à ma place il n'y a pas très longtemps. Pas vrai, petit cœur.
Drago prit Iris dans ses bras et la berça pour qu'elle s'endorme alors qu'Anthea courait dans le salon d'Harry. Dorian dormait sur l'un des canapés.
-Tu as reçu la lettre des enfants ? demanda Ron à Hermione.
-Oui. Rose et Hugo ont eu leur premier Optimal de l'année.
-Le premier d'une longue série, dit Drago.
-Ne fais pas comme si la scolarité de mes enfants t'intéressait Malefoy, pesta Ron.
-La scolarité des enfants d'Hermione m'intéresse forcément. Et je trouve ça bien qu'ils aient tous des Optimal. Rose, Scorpius et Albus ont tendance à être en compétition dès qu'ils posent un pied à Poudlard.
-C'est pour ça que j'ai reçu une lettre d'Albus avec les notes de tout le monde, réalisa Harry.
-Albus a aussi eu un Optimal ?
-Là au bout de quinze jours ? Non. Mais il a été repris dans l'équipe de Quiddich et je suis sûr qu'il deviendra capitaine l'année prochaine, dit-il en narguant Drago.
-Tant mieux, ça laissera le champ libre à Scorpius pour être préfet. Parce qu'on est préfet de père en fils chez les Malefoy, nous ! On ne peut pas dire autant des Potter…
-Eh ! J'avais autre chose à faire que d'être préfet.
-Comme lécher les amygdales de Cho Chang dans la salle sur demande.
-Ce que ton fils fera sûrement.
-J'y compte bien.
-Comment ça ? dit Hermione. Scorpius attendra avant d'avoir une copine. Il est trop jeune.
-Parce que tu crois que Scorpius va écouter sa mère qui lui dira « Non mon chéri, je ne veux pas que tu aies de copine avant tes trente-cinq ans » Même Rose n'écoutera pas son père.
-Si Rose sort avec un sorcier dès cette année, je prends le jeune dans un coin et je lui pète les dents.
-Ron ! dit Hermione.
-Je t'aiderai, dit Drago.
-Drago !
-Non mais regardez-moi ces deux faux-jetons, dit Harry en riant.
Les sorciers arrêtèrent de discuter lorsqu'on sonna à la porte d'entrée. Harry se demanda qui pouvait bien venir le voir étant donné qu'il n'attendait personne. Il ouvrit sans prendre la peine de regarder à travers le Juda. Il le regretta. Une fois la porte ouverte, il reçut un coup de béquille sur la cuisse.
-Aïe ! Non mais t'es folle !
-Toi ! Espèce véracrasse gélatineux !
-Parkinson… Je vois que tu as été à Sainte-Mangouste.
-Ouais ! Et ce n'est pas grâce à toi, espèce de Strangulot à deux têtes !
-Harry tout va, bien ? Pansy ? Mais… mais pourquoi tu as des béquilles ! demanda Hermione.
-C'est à cause lui ! dit-elle en le pointant avec la béquille de droite.
-Quoi ? Mais non ! Viens-là toi !
Harry emmena Pansy dans la cuisine afin d'être tranquille.
-C'est quoi ton problème ? demanda-t-il.
-Toi, c'est quoi ton problème ? Tu crois que tu peux coucher avec moi te tirer comme si j'étais la dernière des prostituées !
-Eh attends deux minutes. Je ne vois pas en quoi ça te dérange.
-C'est moi, qui me casse en douce, pas les mecs ! Moi !
-Sauf que tu étais chez-toi !
-Et alors ? Tu dois attendre que je te dise que tu te casses ! C'est comme ça, ce sont mes règles !
-Je ne savais pas que je devais aussi appliquer tes règles !
-Et bien si !
-Bien. Et bien tu vas les appliquer avec quelqu'un d'autre parce que pour ma part, c'était la dernière fois que je couchais avec toi.
Pansy fut soudainement coupée dans son élan. Elle ne s'attendait vraiment pas à ça. Elle avait pensé qu'il s'excuserait d'être parti comme ça, qu'il lui proposerait une soirée qu'elle refuserait. Non, il disait que ça ne se reproduirait pas.
-Tu as couché avec Parkinson ? dit Ron à l'entrée de la cuisine avec Drago et Hermione. Non mais c'est quoi cette génération de Gryffondor qui couche avec des Serpentard ?
-Oui ! Il a couché avec moi deux fois et il s'est tiré trois fois !
Drago et Hermione et se regardèrent intrigués alors que Ron comptait bêtement sur ses doigts.
-Ecoute, j'ai compris qui tu étais, comment tu fonctionnais. Tu as ton mode de vie, tes règles avec les hommes, d'accord. Mais moi je ne suis pas comme ça.
-Si tu es comme ça. Tu as couché avec moi ! Comme les autres !
-Oui, c'est vrai. La première fois était une pulsion et la seconde était… parce que j'en avais envie. C'était bien. C'était vraiment bien, mais je préfère prendre les devants en t'évitant de me jeter par plaisir pour satisfaire ton égo. J'ai déjà donné de ce côté.
-Alors tu préfères me jeter.
-Non. Je te dis simplement que ce que tu vis, ça ne m'intéresse pas. J'ai quarante ans et le jeu du chat et de la souris, comme tu fais, n'est qu'une simple perte de temps pour moi. Même si j'ai divorcé et que j'ai eu le cœur brisé, je crois plus en l'amour qu'aux relations uniquement basées sur le physique et je sais que toi aussi. Seulement tu refuseras toujours une personne qui voudra t'ouvrir les yeux. Tu seras constamment dans le conflit parce que tu auras peur de te livrer et de te laisser aller.
-Je t'ai laissé me faire l'amour comme personne ne l'a jamais fait ! Je t'ai laissé me donner du plaisir !
-Et ça m'a plu ! admit Harry. J'ai couché deux fois avec toi ce qui veut dire qu'il y a quelque part une femme en toi qui m'a plu. Mais quelque chose me dit qu'elle ne reviendra pas de si tôt parce qu'un ego surdimensionné dopé par une plaie qui a du mal à cicatriser ne veut pas qu'elle se montre et moi je suis trop vieux creuser dans le vide. Alors je rencontrerai peut-être un jour une autre femme qui elle, n'aura pas peur d'aimer. Mais pour l'instant, je préfère me consacrer à mes enfants. Je suis désolé, Pansy.
Pansy aurait pu tout lui faire. Lui lancer un maléfice, l'insulter de nouveau, lui balancer sa béquille à la figure, mais elle ne fit rien. Elle resta là, planter devant lui sur un pied, réalisant qu'il était possible qu'un homme puisse lui résister, un homme qui avait été trahi auparavant mais qui malgré ça ne perdait pas espoir d'aimer et surtout d'être aimé. Tout son contraire en somme. Un homme qui préférait arrêter les frais et ne pas rentrer dans ce jeu à sens unique et dans le fond très stupide.
Et il venait de dire en quelques minutes, qu'elle lui plaisait, mais qu'il n'irait pas la chercher parce qu'il savait qu'il se heurterait à un mur, là où les autres hommes s'intéressaient vraiment à elle pour ce qu'elle représentait à leur yeux. Un coup d'un soir qu'on aimerait revoir à l'occasion. Pansy sentit les larmes lui montrer aux yeux. Elle ne devait surtout pas pleurer devant tout le monde.
-Drago ramène-moi s'il te plait, dit-elle la tête baissée et la voix brisée.
-D'accord. On se retrouve à la maison ? dit-il à Hermione.
-D'accord.
-Donne-la moi, dit Ron en tendant les bras pour prendre Iris endormie, alors qu'Anthea était déjà dans les bras d'Hermione.
-Pansy écoute…
Pansy tourna le dos à Harry et quitta la cuisine la tête basse suivie d'un Drago assez mal à l'aise. La porte claqua. Harry soupira en se posant sur le plan de travail.
-Pansy te plait ? demanda Hermione en guise de confirmation.
-Non… Ouais… Je ne sais pas. Je… Tout ce que je sais c'est qu'elle a débarqué comme une tornade ces derniers jours et que… et qu'il faut que ça s'arrête.
-Pourquoi ?
-Parce que je vais y laisser des plumes ! Enfin quoi, c'est Pansy Parkinson ! Sa vie sentimentale est complètement chaotique. Vous croyez vraiment que j'ai besoin de ça ?
-Non, dit Ron.
-Merci !
-Mais peut-être que tu es la personne qui lui permettrait de ne plus avoir cette vie sentimentale chaotique justement.
Ron eut l'impression d'avoir un entonnoir sur la tête au regard que lui lançaient Hermione et Harry.
-Ce que je veux dire c'est qu'elle a l'habitude de ne pas courir après les mecs. Elle en prend un, le jette et en prend un autre. Sauf qu'avec toi…
-Elle est venue me voir parce que je prenais la fuite.
-Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis.
-C'est ce que je dis. Le jeu du chat et de la souris, très peu pour moi. J'ai cru que la seule chose dont j'avais besoin pour aller mieux était d'être avec Ginny, mais maintenant je sais que ce dont j'ai réellement besoin c'est d'être seul. Seul pour bien tourner la page.
Hermione et Ron se regardèrent d'un air entendu.
-Quoi ? fit Harry.
-C'est la première fois que tu parles de tourner la page, dit Hermione. Ca veut dire que tu vas mieux.
Harry acquiesça sans rien dire. Oui c'était vrai qu'il allait beaucoup mieux depuis qu'il avait découvert la vérité à propos Ginny. Il allait surtout beaucoup mieux parce qu'il avait été obnubilé par une jolie brune fougueuse aux lèvres rouges carmins.
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Harry n'écoutait pas ce que lui disait le médicomage. Tout ce qui lui importait était de sortir de Ste Mangouste le plus vite possible, mais il n'était pas dupe. Vu la blessure et le bandage à l'abdomen qu'il avait, il ne sortirait pas tout de suite. Il avait beau être blessé, avoir reçu un maléfice à place de Teddy dans l'optique de le protéger, il était soulagé de savoir que son filleul n'avait rien. Bon, il doutait qu'Andromeda débarquerait pour lui passer un savon tout en témoignant de son inquiétude pour lui, mais il s'en fichait. Personne n'était mort, c'était le principal.
-Vous avez compris monsieur Potter ? Un arrêt de travail total pendant deux semaines.
-Oui bien sûr… Je sortirai quand ?
-Dans une semaine.
Harry s'enfonça dans son lit. La barbe ! Une semaine ! Il ne tiendrait pas le coup. Il ne pourrait pas non plus superviser les Aurors allongé dans un lit d'hôpital. Il allait devoir demander à Hermione de lui apporter ses dossiers pour la semaine à venir.
-Il faut que tu délègues, lui dit Teddy. Tu vas te tuer à la tâche à force.
-Hors de question. Je préfère mourir au bureau plutôt qu'ici.
-J'imagine bien la une de Gazette « Harry Potter meurt d'une crise cardiaque dans son bureau. » Harry, profite de ces deux semaines pour te reposer.
-Papa !
La porte de la chambre s'ouvrit à la volée pour faire entrer ses trois enfants. Harry n'eut pas le temps de se redresser que sa fille monta sur le lit pour se serrer contre lui.
-Ma princesse, mon chimiste et mon champion, dit-il en souriant. Mais qu'est-ce que vous faites-là ?
-Teddy a envoyé une lettre à Neville qui a averti McGonagall et nous voilà, répondit James.
Harry remercia Teddy du regard. Ce dernier jugea qu'il était préférable de quitter la chambre.
-Avec qui êtes-vous venus ? demanda Harry.
-Avec maman, répondit Albus d'une voix neutre alors que le regard de James s'assombrit.
Harry leva le regard et vit Ginny dans le couloir de l'hôpital discuter avec Teddy et Andromeda.
-Je peux lui dire de dégager, si tu veux.
-James !
-Quoi ?
-C'est ta mère, ne parle pas d'elle comme ça.
-Je parle d'elle comme je veux, pesta-t-il.
-Certainement pas, répondit sèchement Harry. Appelle-la moi.
Le visage de James se durcit, mais il obéit malgré tout. Ginny entra dans la chambre alors qu'Harry demanda à ses enfants d'aller dans le couloir. Il vit le regard que son fils ainé lança à sa mère et ferma la porte. Ginny resta plantée devant le lit d'Harry tentant de regarder ailleurs qu'en sa direction. Harry ne savait pas s'il devait être aussi gêné qu'elle ou indigné qu'elle ne daigne pas le regarder.
-Je te répugne à ce point-là ? demanda-t-il.
-Non ! dit-elle en relevant enfin la tête. Tu sais bien que non. C'est juste que… je ne pensais pas que tu voudrais me parler c'est tout.
-Moi non plus. A vrai dire, je ne sais même pas pourquoi j'ai demandé à James de t'appeler.
-Il me déteste.
Harry sentit la voix de Ginny se briser. Ca lui fit mal. Il avait mal pour elle. Il était désolé pour elle que James ressente ça à son égard, mais en même temps, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle l'avait quelque part cherché.
-Tu es sa mère, il ne te déteste pas. Il t'en veut, c'est tout, dit-il en grimaçant face à sa douleur.
-Comment tu vas ? demanda-t-elle. Je veux dire… Ron m'a dit que tu avais une nouvelle maison et…
-Ca va. Ca aurait pu être pire. Et toi ? Avec ce type dans notre maison. Enfin ta maison maintenant.
-Il ne vit pas à la maison. J'ai préféré ne pas précipiter les choses.
-C'est très aimable à toi…
-Tu m'as fait venir pour te défouler ? demanda Ginny en fronçant les sourcils.
-Non. Je… je voulais simplement te dire que… je t'en veux. Et je t'en voudrais longtemps d'avoir brisé notre famille. Mais depuis un mois, j'ai compris que je m'en remettrai, que je tournerai la page. Je ne regrette pas ce qu'on a vécu ensemble. Tu es la mère de mes enfants et je ne pourrai jamais changer ça. Mais c'est tout ce que tu seras pour moi à présent. Simplement la mère de mes enfants. Et pas la femme que j'ai un jour épousé et cru qu'elle serait la seule et l'unique.
Ginny était restée droite comme une piquet au monologue d'Harry. N'osant dire quoique ce soit pour l'interrompre.
-J'aurais voulu que notre séparation se passe autrement.
-Tu m'as trompé Ginny, ça ne pouvait pas se passer autrement.
-Je suis désolée pour tout ça. J'espère que tu trouveras quelqu'un, Harry. Sincèrement.
Le visage de Pansy traversa l'esprit d'Harry l'espace d'une seconde. Il se demanda soudainement comment elle allait, ce qu'elle faisait. Il savait qu'elle se rendait régulièrement chez les Malefoy et Hermione lui disait qu'elle semblait toujours être égale à elle-même. Mais il se rappellerait toujours de ce regard troublé, stupéfait et incrédule puis triste qu'elle avait eu lorsqu'elle avait quitté la maison. Il n'avait pas voulu lui faire de peine sur le moment, simplement lui dire la vérité. Et la vérité, c'était qu'il aurait voulu qu'elle soit moins sur la défensive, comme lui.
-Je l'espère aussi.
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-Et voilà le travail. Essaie de bouger ta cheville pour voir ?
Pansy s'exécuta, faisant quelques pas. Elle ne boitait pas et n'avait plus mal. Elle sourit pour la première fois depuis deux semaines. Elle allait enfin pouvoir travailler correctement et faire les visites des propriétés en vente. Ce n'était pas qu'elle n'avait pas confiance en Mélissa qui était une très bonne assistante, mais elle aimait lorsque le travail était fait par elle-même.
-Merci Arius. J'ai l'impression d'être libérée de mes chaines.
-N'en profite pas pour remettre tes talons trop hauts. Ta cheville reste tout de même encore fragile.
-On verra, on verra.
Le guérisseur esquissa un sourire en mettant le bandage dans une corbeille. Arius était l'un de ces fameux clients avec qui Pansy avait eu une aventure. La cinquantaine approchante, jamais marié vouant un véritable culte pour son métier. L'homme indépendant qui aurait pu plaire à Pansy jusqu'au restant de sa vie. Mais il était comme elle, un coureur de jupon invétéré et bizarrement, cet aspect du guérisseur avait rebuté Pansy.
-Je me disais, on pourrait aller boire un verre un de ces quatre. Histoire de se rappeler le bon vieux temps.
Le bon vieux temps ? pensa Pansy souriant. Leur courte relation datait de six mois à peine. En temps normal, Pansy aurait eu un réel plaisir à lui dire oui pour pouvoir mieux le rejeter par la suite, mais depuis qu'elle avait eu cette conversation avec Harry, le simple fait de penser qu'elle avait l'opportunité de séduire un homme la rebutait. Qu'il soit beau, gentil, drôle, jeune ou moins jeune. Elle ne voulait pas. Elle ne voulait plus. Elle ne pensait qu'à ce qu'Harry lui avait dit. « Il y a quelque part une femme en toi qui m'a plu. » En toi. A l'intérieur et pas à l'extérieur.
Elle en avait parlé à Daphné et Millicent qui lui avaient simplement dit d'oublier ses principes « à la con » et de tenter sa chance avec Harry. Quelle idée ! Il ne voulait pas d'elle, il lui avait dit. Ca ne serait qu'une perte de temps parce qu'elle refuserait de s'ouvrir et de se confier à lui. Elle l'avait pourtant fait. Elle lui avait parlé de son divorce. Elle s'était confiée et ça ne semblait pas du tout lui suffire. Il voulait plus. Mais elle ne pouvait pas donner plus. C'était au-dessus d'elle. La peur d'être rejeté était plus forte.
-Alors ? Ca te dit ? demanda Arius.
-Euh… je… Non. Je suis désolée mais j'ai beaucoup de travail.
-Oh. Ce n'est pas bien grave. A un de ces jours alors.
Arius lui tourna le dos et s'en alla. Pansy comprit que ce n'était pas simplement un verre qu'il voulait prendre avec elle et qu'il trouverait sans doute une autre sorcière pour passer un peu de temps. Elle sortit du cabinet dans lequel elle était, prête à quitter l'hôpital lorsqu'elle crut voir cette masse de cheveux noirs indomptables à travers les vitres d'une chambre. Pansy s'arrêta, regarda de nouveau à travers la vitre. C'était bien lui. Harry était bien là avec un bandage autour de son abdomen. Que s'était-il passé pour qu'il soit là, dans cet état ? Elle le voyait tenter de mettre sa chemise, mais grimaçait à chaque mouvement qu'il faisait.
Pansy voulut entrer dans la chambre pour l'aider, mais s'abstint. Elle voulut poursuivre sa route lorsqu'Harry se retourna et la vit. Il lui fit un léger signe de la main auquel elle répondit, prit une profonde inspiration et entra dans la chambre.
-Salut.
-Salut.
Blanc.
Harry et Pansy étaient l'un en face de l'autre sans pouvoir se dire un mot. Ils se contentèrent simplement de se regarder. De se scruter comme s'ils ne s'étaient pas vus depuis une éternité alors que ça ne faisait que deux semaines.
-Je vois que tu n'as plus de bandage, dit Harry.
-C'est toi qu'il l'a récupéré.
-Ouais… Je m'en serais bien passé.
-Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
-Un mage noir qui visait Teddy lors d'une mission, alors…
-Tu as joué les héros.
-On ne me changera pas.
-Laisse-moi t'aider, dit-elle en le voyant grimacer.
Elle prit la chemise d'Harry et l'aida à la mettre. Elle se retrouva maintenant en face de lui. La chemise était ouverte et Pansy ne pensait qu'à une chose, toucher son torse. Elle fut tentée l'espace d'un instant mais au lieu de ça, elle se contenta de fermer la chemise.
Harry fut surpris de la voir boutonner sa chemise. Il aurait très bien pu le faire, mais il s'abstint, profitant cette proximité entre eux qui l'avait bizarrement manqué. Il n'avait pas cessé de penser à elle durant les semaines passées. Il avait eu quelques nouvelles d'elle de la part d'Hermione sans qu'elle n'aille trop dans les détails. Elle lui avait dit d'aller la voir, mais n'avait pas osé.
Il lui prit les mains lorsqu'elle atteignit le dernier bouton. Elle leva la tête pour le regarder.
-Tu vas être arrêté combien de temps ?
-Arrêter ? Je ne connais pas ce mot, plaisanta Harry. Je vais être un parfait bureaucrate.
-Potter… Tu dois te reposer.
-Mais je vais me reposer… au bureau.
Pansy secoua la tête de gauche à droite avec un léger sourire. Il était aussi accro au bureau qu'elle. Ses mains étaient toujours dans celles d'Harry.
-Qui sait, j'arriverai peut-être à me reposer si tu étais là pour me surveiller ? dit-il.
Son sourire disparut dans l'instant. Que voulait-il dire par là ? Etait-ce une simple question innocente ou brûlante de sous-entendu comme elle le comprenait ?
-Je… je ne suis jamais restée plus de trois mois avec un homme sans tout foutre en l'air, avoua-t-elle subitement. Je… je préférais larguer avant d'être larguée. Parce que moi aussi j'ai déjà donné.
-Je sais.
-Je suis instable.
-Instable, folle, complètement cinglée et en dehors des réalités, ajouta Harry.
-Et je te plais malgré tout ça ? s'étonna Pansy.
-J'ai tendance à développer une forme de masochisme avec la vieillesse.
-Tu perdrais ton temps avec moi.
-Et moi, je te prouverais le contraire. Ecoute, faisons un test. Donnons-nous ces trois mois. Trois mois où on se donne l'exclusivité, où je te montre qu'être avec quelqu'un n'est pas forcément une mauvaise chose et ne veut pas dire être constamment dans le conflit. Trois mois.
-Et il se passera quoi au bout de trois mois ?
-Si ça ne marche pas, on vaquera à nos occupations comme si ça n'avait jamais existé. Et si ça fonctionne, et bien on pourra toujours signer pour trois mois supplémentaire.
-Trois mois, répéta Pansy. Jusqu'à la fin de l'année.
-C'est ça.
Les méninges de Pansy s'activèrent rapidement, tentant de peser le pour et le contre. Elle ne voyait que du contre. Elle ne serait pas libre, elle serait doucement associée à quelqu'un, elle n'aurait pas l'impression de pouvoir faire ce qu'elle voudrait, son appartement serait envahi par une autre personne qu'elle, personne qui avait des enfants adolescents et une ex-femme. Mais… elle aurait l'opportunité de savoir ce que ça faisait d'être avec un homme qui ne lui voudrait que du bien, comme Daphné avait Blaise, Justine avait Théo et Hermione avait Drago.
-D'accord, dit-elle en le regardant.
-Bien. Alors embrasse-moi.
C'était un ordre. Le premier ordre qu'un homme lui donnait et qu'elle apprécia exécuter. Harry la serra du mieux qu'il put contre lui alors qu'elle passait ses bras autour de son cou en se délectant de ce baiser.
-Je t'ai mis du rouge partout, dit-elle en passant un pouce sur ses lèvres.
-Je m'en remettrai.
-Quel sort m'as-tu jeté Harry Potter ?
-C'est ce qu'on appelle le coup de foudre.
-Je ne suis pas assez romantique pour attraper le coup de foudre, Potter.
-Je le suis assez pour deux. Tu m'aides à mettre ma veste ? Je ne veux pas rester ici une minute de plus.
-Quelqu'un doit venir te chercher ?
-Oui. Toi.
Le sourire que lui adressa Harry fut contagieux. Pansy l'aida à mettre sa veste et ils quittèrent l'hôpital le cœur léger. Trois mois. Elle avait trois mois pour vivre une expérience qu'elle s'était toujours refusée. Trois mois où Pansy se promit de ne rien gâcher.
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Et voilà !
Bon Ginny n'a pas le beau rôle, mais c'est comme ça à chaque fois qu'elle est en couple avec Harry ou presque dans ma tête. J'adore ce personnage, mais pas avec Harry. Alors soit elle le trompe, soit il l'a trompé, soit ils sont sortis ensemble et ont rompu, mais là… et bien Ginny a tout fichu un l'air pour un collègue et Pansy s'est immiscée là dedans sans le vouloir.
J'ai toujours conscience depuis toutes ces années où j'en écris que le pairing Harry/Pansy est très, très loin d'être populaire, mais je serai ravie de savoir ce que les personnes qui ont pris le temps de le lire en pensent.
Bonnes Vacances !
Gouline971
