-Alors, voyons voir …
Le garçon, âgé d'à peine 13 ans, attrapa la feuille qui traînait près de lui, sur le sol de la chambre.
-Bon, les clochettes … j'ai.
Assit à même le sol, il se pencha légèrement pour attraper deux petits grelots cabossés et quelque peu rouillés, retenus ensembles par un vieux fil rouge qui semblait au bout de sa vie. Les sortant de l'amas de vieilleries qui trônait à sa gauche, le garçon les déposa dans la petite poche avant d'un sac-à-dos, puis repris sa liste en main.
-Ensuite, le livre … j'ai.
Cette fois-ci, il sortit un très vieux livre un peu plus grand qu'une main, l'ouvrage tombait en morceaux, s'il n'avait pas une telle valeur sentimentale, le pauvre aurait fini à la poubelle depuis bien longtemps ! L'enfant ouvrit le livre et le feuilleta quelques instants, d'un regard déterminé.
-Jiraya, hein …?
Le livre partit rejoindre les clochettes dans la petite poche du sac avant que l'inventaire ne continue. Tour à tour passèrent une écharpe verte poussiéreuse et à moitié rongée par les mites, un bandeau des ninja de Konoha barré d'un trait, un autre portant le kanji « shinobi », un pendentif orné d'une flamme rouge, un autre d'une spirale orange, une grande enveloppe bien remplie sur laquelle était écrit « Confidentiel » ainsi que trois autres plus petites et plus ou moins épaisses. S'arrêtant sur la plus remplie, le garçon hésita à l'ouvrir, mais se ravisa en serrant les poings et la rangea dans le sac avec le reste de son attirail.
-Et pour finir, le kunai.
Sortant une clef, jusque là accrochée à son cou par une chaîne, il s'en servit pour ouvrir une boite recouverte de sceaux, qu'il désactiva un à un avec précaution. Et de la boite sortit un kunai … Ou du moins, ça l'avait été, il était actuellement inutilisable. Rouillé sur la majeure partie du métal, émoussé au point de me même plus pouvoir couper du papier, la pointe gauche était à moitié manquante. La seule partie intacte était le manche, contrairement au reste de l'arme, il avait été protégé des dégâts du temps par le sceau de ninjutsu spatio-temporel qui était gravé dessus.
Après avoir admiré la relique quelque secondes, l'adolescent la rangea à nouveau dans la boite, qu'il ferma à clef et scella à nouveau, avant de l'ajouter à son matériel.
-Bon … Quand faut y aller, faut y aller.
En moins d'une demi seconde, le sac fut fermé et endossé, et le garçon, sorti par la fenêtre de sa chambre, seule pièce encore viable de la maison … Et ce fut à cette même vitesse surhumaine qu'il arriva à sa destination. Et dire qu'il n'utilisait pas le moindre chakra pour atteindre une telle vitesse, la vitesse de l'Hiraishin était presque gravée dans son ADN, décidément, il était bien le petit-fils du Yondaime …
Debout à l'entrée du village, Boruto attendait les derniers arrivants. Le jeune Uzumaki profita de ces derniers instants pour faire des adieux silencieux au visage de pierre du Nanadaime, son père …
-Boruto.
-Oui sensei ?
Ledit sensei retint difficilement un soupir. La mort changeait les gens, qui qu'ils soient, et Boruto n'avait pas fait exception. Encore un mois auparavant, cette scène n'aurait jamais pu avoir lieu. Il y a un mois, Boruto n'aurait jamais senti son maître arriver, il aurait crié de surprise en entendant son nom. Il n'aurait jamais répondu de manière aussi strict et respectueuse, il aurait dit quelque chose comme « Ouais quoi ? » et l'aurait appelé « Sasuke oo-chan ». Il n'aurait jamais été le premier arrivé à un rendez-vous, il aurait eu un bon quart d'heure de retard juste pour pouvoir sortir une excuse à la Kakashi. Il n'aurait jamais attendu ses coéquipiers sagement et en silence, il se serait impatienté en quelques secondes et se serait défoulé sur les personnes présentes, au grand damne de ces dernières.
Il y a un mois, Boruto était un enfant, aujourd'hui, c'était un ninja.
L'Uchiha ne soupira pas, mais il aurait aimé. Il aurait donné n'importe quoi pour qu'aucun autre n'ait à subir ce qu'il avait vécu lui-même étant enfant, perdre tout ce que l'on connaissait et chérissait du jour au lendemain, ne laissant qu'un ressenti de faiblesse et une rage aussi grande que sa douleur. Et de toutes les personnes à qui cela aurait pu arriver, il avait fallut que ce soit le fils de son meilleur ami … Le pauvre devait s'en retourner dans sa tombe.
-Boruto …
-Je vais bien, Sensei.
-Je suis ton maître, je te connais, je sais que tu ne vas pas bien.
-Et ça vous étonne ?
-Malheureusement, non.
Deux nouveaux arrivants vinrent mettre fin à la conversation. Et sans même les saluer ou faire de remarque sur leur retard, Boruto sortit de son sac un rouleau presque aussi long que son bras et le déroula au sol. Le sceau qui y était inscrit était extrêmement complexe, composé de plusieurs cercles les uns autours des autres, recouverts d'inscription et de symboles en tous genres. Au centre, il n'y avait qu'un simple sceau de rangement, dont sortit un morceau de métal pointu et rouillé.
-Tout est prêt, Sensei.
Sasuke lui répondit par un signe de tête, puis jeta un dernier regard aux trois enfants qui lui faisait face. Le fils de son meilleur ami, celui de son ancien maître, et enfin sa propre fille. Cette dernière était au bord des larmes …
-Sarada …
-Ca va ! Je-Je ne pleure pas !
L'adulte s'avança et passa sa main derrière la tête de l'adolescente qui commençait à sangloter. Il colla son front au sien et lui répéta mot pour mot ce qu'il avait lui-même entendu dans la même situation, 15ans auparavant, « A partir de maintenant, quoi que tu deviennes, je t'aimerai toujours ». Chez les Uchiha, ce genre de phrases symboliques, au même titre que le fameux « Désolé, une autre fois », valait bien plus que tout l'or du monde.
Après quelques conseils et encouragements, le ninja se plaça devant le parchemin, chacun des enfants y laissa tomber une goûte de sang. Sasuke activa son Rinnegan et un vortex violet, traversé de rayons rouges, s'ouvrit au dessus du parchemin, dont les inscriptions commençaient à briller. Chacun leur tour, les trois genin de l'équipe 7 sautèrent dedans sans se poser de question, et à l'instant où le dernier d'entre eux fut passé, le portail se referma.
Quelque part, dans un grand espace blanc, l'ancien nukenin se retourna et ne put réprimer un sourire en reconnaissant la personne derrière lui.
-Je ne t'attendais pas de si tôt …
-Je sais, désolé.
-Ce n'est pas grave, tu sais que je ne peux pas t'en vouloir. Content de te revoir Sasuke.
-Moi aussi … Nii-san …
A l'entrée du village de Konoha, le dernier être encore vivant du monde ninja venait de tomber, vidé de son chakra.
En espérant que ce premier chap vous a plu et que vous m'en voulez pas trop pour Sasuke ... N'hésitez pas à laisser une review, que je vois ce qui est à améliorer.
Merci d'avoir lu n_n
PS : Il y aura peut-être un couple mais c'est pas sûr.
