AN : Voici la seconde fic que j'ouvre en parallèle à « Après la tempête » (pour plus d'infos se rendre au premier chapitre de celui-ci). Il s'agit d'un cross-over entre R&I, Body of Proof, et indirectement Castle.
Cette fic se situe après la saison 4 actuellement en cours de diffusion aux Etats-Unis. Elle part du principe que Jane et Casey vont finalement s'installer ensemble. Selon certains spoilers, le personnage de Jane ne sera plus célibataire l'année prochaine, c'est ce qui a servi de base à mon postulat. La fiction va explorer la réaction de Maura à la mise en couple de Jane et surtout le dépassement de ses sentiments pour aller de l'avant.
Note de dernière minute. J'ai appris aujourd'hui en écrivant ce chapitre le suicide de l'acteur qui interprétait Barry Frost. J'ai donc intégré la disparition du personnage à l'histoire.
La mort en vacances
La mort obéit parfois pour certains à des rituels statistiques et mathématiques. Ils effacent identités, maladies, blessures, en conclusion, tout ce qui permet de faire parler une victime. Pour un légiste, cette part administrative du travail peut conduire celui-ci aux antipodes des raisons pour lesquelles on a choisi de l'exercer. Ainsi, tenir une comptabilité précise sur les rapports homicides/taux de résolution d'enquête n'était pas vraiment l'activité favorite de Maura Isles, Médecin Légiste en Chef de l'Etat du Massachussetts. Elle qui était férue de science n'aimait guère donner dans ce genre d'exercice qui la tenait éloignée des tables de la morgue.
Malgré tout elle en comprenait l'importance dans le contexte actuel où une statistique était élevée au rang de preuve du travail accompli par l'homme politique moyen. Après tout c'était ce même homme politique qui avait le pouvoir de la chasser de son poste comme un fusible si ses sacrosaintes statistiques n'étaient pas à son goût. Maura Isles n'était pas un animal politique. Elle était donc probablement aujourd'hui la seule Médecin en Chef d'un Etat Américain à passer plus de temps à la morgue que dans les couloirs du gouverneur, de la Mairie de la Capitale de l'Etat ou de son precinct. Les maires et les étiquettes avaient beau valser, Maura restait en poste. C'était son seul secret question longévité. Elle ne représentait donc aucun danger potentiel et était unanimement reconnue pour ses qualités professionnelles, rien d'autre.
Ordinairement un médecin légiste en chef est plus administrateur que médecin. Ce poste était occupé par les plus gratte-papiers des médecins, ceux qui portaient leur ambition au pinacle et qui traquaient les conférences de presse pour avoir la moindre chance d'attirer l'œil d'une caméra ou d'un appareil photo. Il n'était pas rare de voir les plus doués d'entre eux basculer du côté politique. Maura Isles était tout sauf quelqu'un d'ambitieux. Son histoire personnelle, cousue de fils d'or durant son enfance et de fil à plomb pendant son adolescence en avait fait un être à part, doté de la plus grande des raisons, d'une immense culture, et d'une profonde inhabilité dans la conduite de relations humaines. Durant ses études, elle avait vite compris que son incapacité à gérer les émotions des autres ferait d'elle un très mauvais médecin. Alors, elle s'employa à trouver sa voie. Quelle autre voie choisir que la médecine légale ? Elle qui aimait disséquer les grenouilles quand elle était petite n'avait pas trouvé de meilleur terrain pour exprimer toutes ses capacités scientifiques.
De fait, Maura Isles aima écouter les cadavres. Ce bien au-delà de la part bouchère qu'exigeait son travail. Si elle ne savait pas se conduire avec les humains en règle générale, elle était douée pour comprendre les morts et obtenir de leur corps le nécessaire pour expliquer leur trépas. C'était sa manière d'apporter de l'aide aux familles. Personne n'aime découper un crâne à la scie circulaire, marcher dans des flaques de sang ou respirer chaque jour une intense odeur de putréfaction. Il n'y a pas de glamour dans ce métier mais une brutale réalité de la fragilité de la vie.
Aujourd'hui si elle mettait autant de méticulosité et de soin à remplir ses tableaux, ce n'était pas par zèle, c'est qu'elle n'était nullement pressée de voir finir sa journée de travail et de rentrer chez elle.
_ Toc toc…
_ Jane.
_ Alors, prête pour ces mini vacances ? demanda la Detective sourire aux lèvres ?
_ Jane, combien de fois faudra-t-il que je te le répète ? Je vais participer à un congrès national de médecine légale à Philadelphie qui dure trois jours.
_ Oui et tu pars six jours.
_ La veille à cause du trajet, et deux jours après pour assister au vernissage de l'expo de ma mère au MOMA à New-York.
_ Maur', je blague. Tu as parfaitement le droit de partir six jours, tu ne prends jamais de vacances. Tu pourrais même profiter de la semaine entière si tu le voulais, personne ne te dirait rien. Tu es le boss, Maur'.
Jane fit le tour du bureau et vint se placer derrière la chaise de Maura. Elle se mit à lui masser les épaules et finit par lui donner une petite tape dans le dos. Maura retint son souffle. Les muscles de son dos se crispèrent encore plus.
_ Allez Maur'. Relax… T'as pas l'air dans ton assiette depuis quelques temps. Profite !
_ Il est vrai que je devrais faire comme toi… glissa-t-elle avec une pointe d'acidité dans la voix.
Jane noua ses bras autour des épaules de son amie. Dans l'intention il n'y avait qu'une volonté de réconfort, qu'une palette de sentiments amicaux exacerbés par l'état de détresse qu'affichait Maura. Mais plutôt que se détendre dans l'étreinte, Maura se contracta encore plus. Elle se sentait étouffée comme un arbre enserré dans l'emprise d'un lierre parasite. Les mots montaient, les maux saignaient à l'intérieur. La situation n'était plus inconfortable, elle était invivable. Elle allait parler, lui dire quelque chose de gentil à propos de Jane, et prétendre, comme d'habitude. Mais Jane cassa ses velléités en lui murmurant à l'oreille.
_ Maura Isles, tu es une femme belle, talentueuse, intelligente et sexy. Tu aussi tu finiras par trouver ton Casey !
_ Oui Jane… se contenta-t-elle de répondre avec lassitude, certainement.
_ Sérieux Maur', qui pourrait ne pas tomber amoureux de toi ?
« Toi, Jane. Toi, et ça me rend malade depuis des mois. » Plutôt que de libérer ces paroles et son esprit qui les retenait avec peine depuis quelques temps, Maura ferma les yeux et digéra une fois de plus. Elle défit les bras de Jane, se leva et lui sourit. Il était maladroit ce sourire, à la fois plein d'amour et de tristesse. En bonne flic, Jane y décela une pointe de désespoir, mais elle l'attribua à une déprime passagère de son amie. Elle n'imaginait pas une seconde que cet état lui était intimement lié. Bonnant malant, elle avait mis cela sur le compte de la mort de Frost et sa mise en couple officielle avec Casey. Elle pensait que Maura avait du mal à se retrouver seule alors que la vie offrait des perspectives joyeuses à certains, et avait repris ses droits à d'autres. A aucun moment, Jane Rizzoli n'avait pensé que sa meilleure amie était tombée amoureuse d'elle. Ce n'était tout simplement pas possible dans sa vision des choses et de la vie.
_ Tu as raison, je suis une véritable rock star dans mon domaine. N'est-ce pas comme ça que l'on dit ?
_ Jeez Maur', une putain de rock star!
_ Langage Jane.
_ Yep, pardon. Maur', sérieusement, profite de ces quelques jours. Je n'aime pas te voir comme ça. Je ne sais pas ce qui se passe dans ce cerveau génial, dit-elle en pointa du doigt la tête de son amie, mais quelque chose ne tourne pas rond. Tu m'as déjà dit que ça allait et que ça passerait, mais visiblement c'pas le cas. Tu m'inquiètes Maura.
Maura lui sourit encore. Son incapacité à mentir ne la poussait qu'à très peu parler ou de s'astreindre à ne parler que d'aller mieux.
_ Il n'y a pas de quoi s'en faire. Un petit coup de blues passager. Tu as raison, je crois que je vais prendre de vraies vacances.
_ Tant mieux. Tu sais ce week-end, Case' veut m'emmener…
_ Jane, je dois faire mes bagages. Excuse-moi. Bredouilla-t-elle en quittant son bureau et le precinct dans la foulée et sans un autre regard pour Jane.
Et avec ça, elle qui ne voulait pas rentrer de suite fut bien obligée de partir.
C'était trop dur de plonger dans ses yeux noirs en lui disant cela. Elle débordait tellement d'amertume qu'elle croyait détenir le pouvoir de la déverser en Jane et briser ainsi les fils de l'amitié qui les liaient toutes les deux. C'était la seule chose qui lui restait, l'amitié et elle ne pouvait pas supporter l'idée de le perdre. Cette amitié qui lui offrait une vie sociale, cette amitié qui lui procurait une famille de substitution, cette amitié qui maintenait un fragile équilibre dans sa vie. Maura arriva chez elle au bord des larmes. Jamais elle n'aurait cru qu'il serait si difficile de se faire une raison et de faire taire l'amour qu'on éprouve pour quelqu'un. En même temps dans sa vie avant Jane elle n'avait véritablement aimé qu'une fois : Gareth. Elle avait vingt ans. Il était brillant, il était de son milieu, ils formaient un joli couple. Mais… Mais elle s'était pour une fois fiée à son instinct et mit un terme à cette relation sans avenir pour elle. Après cela, Ian avait débarqué comme amant, mais la fugacité de leurs rencontres n'avait éveillé qu'un mirage d'amour. Pour Jane, c'était différent. Jane était la première femme dont elle tombait amoureuse, même si elle avait eu des relations intimes avec d'autres femmes avant elle.
Au Lycée, Maura avait réalisé que l'attirance dont elle pouvait faire preuve pour les femmes devait être explorée pour être correctement définie. Il s'agissait de savoir si oui ou non elle pouvait aller au bout de sa démarche et considérer sa sexualité naissante comme fluide. Elle avait construit cette hypothèse et son process comme une expérience scientifique. Mais sa propre nature avait vite dissout l'étiquette « d'expérience » dans les vagues de plaisir qu'elle lui avait donnée. A partir de ce moment, la certitude était acquise et elle ne se priva pas de recommencer. Maura aimait entretenir des relations physiques avec des femmes, elles lui procuraient quelque chose que les hommes ne donnaient que rarement : de la douceur. Mais elle n'avait jamais véritablement poursuivi de relation durable avec une femme car elle n'était jamais tombée sur la bonne. La vie savait être sarcastique à certains moments. C'était justement maintenant explosait d'amour pour une femme et qu'elle se sentait prête à essayer de construire quelque chose avec elle que toute possibilité lui était ôtée. Elle n'avait jamais abordé ce sujet avec personne dans ses jeunes années, et elle ne pouvait pas le faire plus à présent du fait que sa meilleure amie était la destinataire de cet amour embarrassant.
Cinq valises attendaient patiemment s'être remplie sur le lit. Chacune avait sa fonction, une taille et une contenance précise, répondant ainsi à l'esprit parfaitement ordonné de Maura. Au fond de son dressing elle cherchait quelles tenues elles pourraient prendre à la fois pour assister au congrès et prendre quelques jours après. Jane n'avait pas tort, elle ne partait jamais et ne prenait quasiment jamais ses congés. Quelques coups de fils lui avaient permis de réorganiser son planning. Pike prendrait son remplacement. « Tant pis pour toi Jane, tu feras avec lui pendant quelques temps …» Cette pensée la fit sourire. Jane ne supportait toujours pas le docteur Pike.
Maura continua à faire ses bagages assise sur son lit jusqu'à ce qu'on frappe à la porte de sa chambre. Angela se tenait dans l'encadrement, tout sourire.
_ Maura ? Je peux entrer ?
_ Oui Angela, venez.
_ Qu'est-ce qui se passe Maura ?
_ Je dois assister à un congrès de médecine légale à Philadelphie comme je vous l'avais dit.
_ Je me souviens. Mais tu ne m'avais pas dit qu'il ne durait que trois jours
_ J'ai décidé de le faire suivre de quelques jours de repos. J'en ai besoin. J'allais descendre vous le dire après avoir fini mes bagages. Vous pourrez vous occuper de Bass pendant mon absence ?
_ Bien sûr Maura, bien sûr.
_ Merci Angela.
_ Maura ?
_ Oui ?
_ Je renouvelle ma question : qu'est-ce qui se passe Maura ? demanda-t-elle en s'asseyant sur le lit à côté d'elle. Et je ne veux pas de cette soupe habituelle que tu me sers, Maura. Tu sais bien que je te considère quasiment comme ma fille, tu peux tout me dire.
A dire vrai, Angela se doutait bien de ce qui ne tournait pas rond dans la tête de Maura, mais elle ne savait pas comment lui faire comprendre qu'elle pouvait s'ouvrir à elle sans la blesser.
_ Pas tout Angela, pas tout.
_ C'est donc à propos de Jane. Vous vous êtes disputées, c'est ça ?
_ Non pas du tout. Je n'ai jamais vu Jane d'aussi bonne humeur sur une aussi longue période.
_ C'est vrai. A croire que Casey a une bonne influence sur elle ! s'enthousiasma Angela.
_ A croire que moi je n'en ai pas ? répliqua Maura plus durement qu'elle n'aurait voulu.
_ Mais non Maura, je n'ai pas dit ça. Bien au contraire.
Angela prit Maura dans ses bras, voyant qu'elle était sur le point de rendre les armes et de tout lui avouer. Comment pouvait-elle trouver les bons mots pour la convaincre ? Bien qu'intuitive, Angéla était toujours sans solution pour la faire parler. Elle serra Maura un peu plus contre elle et la berça comme une enfant. Maura n'avait pas esquissé le moindre mouvement. Elle supposa qu'elle pouvait continuer. Être mère c'était ce qu'elle savait faire de mieux, et question affection, elle savait que Maura n'avait pas reçu tout ce dont elle avait eu besoin étant petite. Tendrement elle caressa son dos et se mit à lui parler au creux de l'oreille.
_ Ce n'est pas bon de retenir ses larmes ma petite fille. Laisse-toi aller…
_ Normalement je n'aime pas être cajolée quand je suis bouleversée… Et vous…
Entre rire et larmes Maura releva la tête. Elle détestait être prise dans les bras de quelqu'un pour avoir du réconfort. C'était les restes de l'éducation stricte et si rigide que lui avaient donnée ses parents adoptifs. Ce n'était pas dans la nature de Constance de câliner. Maura devait toujours se relever seule, réfléchir seule, trouver une raison à tout seule… et d'accepter de ne pas avoir des parents comme les autres.
_ … Vous réussissez toujours à faire ce que vous voulez, ou plutôt, ce qui vous semble juste au bon moment. Merci Angela.
_ Maura, tu peux me faire confiance. Dis-moi tout.
_ Vraiment tout, Angela ? Et si certaines choses venaient à ne pas vous plaire ?
_ Tout, Maura. Je peux tout entendre et tout accepter.
_ Je ne veux pas vous perdre Angela.
_ Maura Isles je pense que je sais déjà ce que tu vas me dire alors, vas-y. N'aie pas peur.
_ J'aime Jane.
Elle lâcha cette simple phrase comme ça, s'attendant à une réaction furieuse de la part d'Angela. Elle fronça les sourcils, plongeant son regard sur le parquet.
_ Et ça ne t'enlève pas un grand poids de l'avoir dit ?
_ Mais je l'aime, je l'aime. Pas comme l'amie que je devrais être. Je l'aime d'amour.
_ Oui. Tu l'aimes.
_ Et… ça ne vous choque pas ?
_ Maura, il y a bien longtemps que je le sais, et à peu près autant de temps que je me demande pourquoi les choses n'ont pas évolué dans ce sens pour vous deux. Je suis persuadée que Jane partageait ces sentiments avec toi. Elle était peut-être trop fière ou apeurée pour les retourner, peut-être même trop conservatrice, je ne sais pas. Mais aujourd'hui elle a fait un autre choix. Dit-elle en évitant soigneusement de parler de Casey. Si je peux me permettre, pourquoi tu ne lui as pas confessé cet amour avant ?
_ Je… C'est difficile à expliquer. Jane est la meilleure chose qui me soit arrivée. Elle est mon amie par-dessus tout, et… je ne voulais pas perdre cette amitié comme ça. Elle mettait tant d'empressement à dénier toute possibilité lesbienne en elle que j'ai progressivement abandonné le côté amant pour me contenter du quotidien. Peu à peu j'ai compris que nous avions une situation quasi maritale sans qu'elle ne veuille autre chose avec moi. Ça me satisfaisait, jusqu'à ce que je finisse par comprendre que ça ne durerait pas. Casey était toujours là malgré ses missions et ses disparitions successives. Quand il est revenu pour de bon j'ai commencé à comprendre. Quand ils ont emménagé ensemble, j'ai su que c'était trop tard et que le courage que je n'avais pas eu en préférant un confort amical, je ne l'aurai jamais.
_ Le temps passe Maura. On guérit toujours de l'amour.
_ Je déteste Casey, je dois être honnête.
_ Ne le dis pas à Jane mais je ne l'aime pas trop non plus. J'ai du mal à croire qu'il soit un gage de stabilité. Et puis j'ai toujours rêvé d'avoir un docteur dans la famille…
Maura lui offrit un chaud sourire mais il se fana très rapidement.
_ J'angoisse chaque jour le moment elle va venir me montrer la bague qu'il lui aura offerte et où elle me demandera d'être son témoin. Angela, j'ai laissé passer l'amour de ma vie.
_ Chhh, il ne faut jamais dire de pareilles choses.
Angela étreignit à nouveau Maura. Celle-ci ne pouvait plus s'arrêter de parler, comme elle avait brisé toutes les barrières que la pudeur avait érigées autour d'elle, et que le flot d'émotions contenues depuis trop longtemps parvenait enfin à s'écouler. Elle se mit à disserter sur l'amitié, sur les difficultés qu'elle avait toujours à mener une vie sociale équilibrée et l'importance qu'avait Jane dans sa vie. Jane lui inspiraient une myriade de sentiments aussi contradictoires les uns que les autres. Jamais de sa vie elle ne s'était épanchée comme cela. Même à Jane à qui elle avait caché quelques-uns des aspects secrets de sa vie privée. Ce faisant, elle ne se rendait pas compte qu'elle réagissait avec Angela comme elle le ferait avec une véritable amie.
_ Maura chérie, pars l'esprit tranquille et essaie de profiter de ton voyage. Si tu vois ta mère, tu devrais essayer de lui parler comme tu viens de le faire avec moi.
_ J'ai bien peur que ne soit pas possible.
_ Tu devrais donner à ta mère un peu plus de crédit, conclut Angela. Ce faisant, elle déposa un baiser sur le front de Maura et la laissa finir de tout préparer pour son départ.
Profiter de son voyage. Elle se demanda comment on pouvait profiter d'un voyage différemment de ce qu'elle faisait d'habitude : à savoir tout planifier à l'avance, à la minute près. Sur les quinze jours qu'elle avait pris, quatre étaient déjà 'prévus' de A à Z. Pour les autres, serait-elle capable pour une fois, de les laisser passer sans avoir le besoin de tout régenter ? « Juste une fois dans ta vie Maura Isles. Juste une fois, pour être seule, pour réfléchir à ma vie, prendre les bonnes décisions. Pour pouvoir être moi sans l'être vraiment ou me découvrir en fin de compte. »
