LES QUATRE SAISONS
CHAPITRE I: La robe et le cerisier.
28 juillet 1997
L'après-midi était chaude et ensoleillée. Un temps merveilleux pour une après-midi de garden party. Les arbres étaient tout en couleurs, les pelouses d'un vert irréel, et les robes blanches fleurissaient. Le soleil était éclatant, le ciel bleu et le ruisseau qui serpentait dans la propriété apportait un calme sans pareille. La propriété des Malefoy était éblouissante. Leur jardinier avait coupé les fleurs de façon à ce qu'elles fleurissent toujours plus, il avait taillé les haies, les arbres, l'herbe, de façon à ce que l'on aie l'impression d'être dans une clairière enchantée.... Ce qui était presque le cas. Ce jardin était d'une rare beauté. Les couleurs se mêlaient et s'entremêlaient, le rose et le bleu, l'orange et le rouge, le mauve et le blanc... Narcissa avait elle-même fait le plan des couleurs qu'elle voulait, et le résultat était impressionnant. Si la fatuité, le luxe et l'ostentation étaient de mise aux abords du jardin, lorsqu'on poussait quelque peu, le lieu devenait encore plus magique. Les arbres donnaient l'ombre juste. Suffisament pour se raffraichir, pas trop pour sentir les rayons du soleil caresser doucement sa peau. Le ruisseau et sa musique caractéristique berçaient doucement qui venait s'aventurer aussi loin du Malefoy's Manor.
La réception était elle aussi magique, les parents resplendissants de blondeur et de beauté. Narcissa était habillée de bleu pâle, au diapason de sa peau de nacre. Ses traits délicats étaient rehaussés de peu de maquillage, et l'on voyait que le temps n'avait presque pas de prise sur son visage. Quant au mari... Personne n'aurait pu rivaliser avec Lucius. Sa beauté, son élégance et son faste naturel brisait toute conccurence. Il resplendissait. Il fendait la foule de sa démarche de maître, foulant un sol de seigneur. Il faisait l'admiration des femmes et désabusait les hommes. Enfin, dernier représentant de la gent Malefoyienne, Drago. Il combinait à lui seul la grâce de sa mère et le charme de son père. L'angélisme de sa mère, et le charisme de son père. Sa beauté, son charme et ses gestes étaient enmpruns d'une telle élégance qu'elle devenait irréelle. Comment pouvait-on être si beau? Chacun se le demandait encore. Le problème avec Drago étant que sa beauté palliait à sa bêtise. Il n'était pas méchant, oh non! Juste un peu stupide. Fier serpentard, il avait leurs défauts puissance mille, et leurs qualités en petite quantité. Hypocrite, lâche et peureux, il n'était pas vraiment rusé ou intelligent. Sa beauté et sa bonne éducation le sauvaient.
Malheureusement, attirée comme un papillon par cette beauté lumineuse, Pansy Parkinson était tombée amoureuse de lui. Elle l'avait poursuivi, se rendant ridicule maintes et maintes fois. Elle avait été la risée de tout le collège, les gryffondors en premier lieu. Mais peu importait. Pansy était une jeune fille impulsive. Elle ne pouvait s'empêcher de réagir toujours de façon brusque et irréfléchie. Lorsqu'elle se lançait dans quelque chose, elle fonçait jusqu'au bout tête baissée. Elle avait voulu Drago, elle l'avait collé, brusqué, grondé, séduit, embrassé. Elle l'avait harcelé tant et si bien qu'il l'avait choisie. Ils s'étaient fiancés à la fin de leur sixième année. Un an après, Pansy se rendait réellement compte de son erreur. Drago était adorable, mais n'avait pas deux sous de jugeote. Elle qui aimait la poésie, la philosophie, sorcière, bien entendu, mais aussi la peinture, l'histoire... Drago ne lui suffisait plus. Elle avait pourtant essayé, se disant qu'il était plutôt bon à l'école... Elle ne se rendait pas compte que sa si bonne moyenne lui venait surtout des potions où il était privilégié, et des devoirs maisons qu'il recopiait sur elle. Attention, Pansy n'était pas une excellente élève : elle n'aimait pas le système scolaire. Peu lui importait d'étudier les potions, les sortilèges ou la métamorphose... Elle aimait la littérature et l'Histoire. Personne n'avait remarqué qu'elle était la seule avec la Sang-de-Bourbe à prendre les cours dans cette matière. Certes le professeur Binns était ennuyeux, mais elle avait déjà appris la totalité du programme par coeur à chaque vacances... Elle pouvait alors suivre une théorie quelconque de ce professeur sans aucun problème, et même avec intérêt... Qu'elle cachait quand même, bien sûr.
Quelle avait été alors sa déception lorsqu'un soir de solitude avec son fiancé, elle avait tenté de discuter avec lui! Il l'avait rembarrée d'un regard salace en lui disant que pour le moment, ce n'était pas de la poésie qu'il avait en tête. Elle crut qu'un garçon avait des hormones, et qu'à ce moment-là, il n'avait nulle envie de discuter... Elle l'avait alors laissé faire, et avait perdu sa virginité. Elle n'avait eu aucune expérience sexuelle auparavant, elle pensa donc que si elle avait eu mal, c'était normal, que si elle n'avait pas ressenti grand plaisir, c'était normal aussi, les premières fois ne sont jamais bien disent les magasines spécialisés. Ce qu'elle ne savait pas et qu'elle découvrirait plus tard, c'était que Drago était tellement imbu de sa personne qu'il recherchait son propre plaisir, sa propre jouissance, et non celle de sa partenaire. Ils avaient alors recommencé, et Pansy ne ressentait toujours rien, juste une légère douleur et un dégoût tenace. Elle faisait semblant, bien sûr, elle était la fiancée de Drago... Mais chaque jours la rendait toujours plus triste. Elle n'était comblée sur aucun plan, ni amoureux, ni complice, ni sexuel. Et elle ne pouvait plus se débiner. Lorsqu'on entrait dans la famille Malefoy, c'était pour la vie.
Pansy soupira. Elle était au milieu de toutes ces personnes illustres, tant par leur sang que par leur carrière, dans un petit groupe composé des parents Nott, de Théo, de Drago et de Lucius Malefoy. Ce soupir ne passa pas inaperçu. Les Nott lui jetèrent un regard surpris, Théo lui caressa le bras, sachant pertinemment la raison de cette marque d'ennui, Drago lui jeta un regard réprobateur et méprisant et Lucius... Lucius la regarda. Simplement.
« Eh bien, il semblerait que notre jeune invitée ne soit pas passionnée par la vente de chaudrons à fond plat mon cher Marius... Je vous propose que nous changions de sujet pour quelque chose de plus léger qui conviendrait mieux à ce genre d'après-midi.
-Oh, ne vous souciez donc pas pour moi, je pense que je suis légèrement fatiguée. Je vais plutôt aller discuter avec ma future belle mère...
-Allez donc, elle sera ravie. »
Pansy profita de cette excuse pour s'éloigner vers ces endroits plus ombragés décrits auparavant. Elle traversa le terrain, et s'enfonça dans le petit bois vers le ruisseau. Elle était exténuée. Drago avait voulu faire l'amour jusque tard dans la nuit, et après, elle ne voulait plus dormir. Cette histoire de devoirs conjuguaux la turlupinaient. Si seulement elle pouvait prendre ne serait-ce qu'un amant pour au moins être satisfaite sur ce plan-là...
Elle arriva à l'endroit qu'elle affectionnait particulièrement. C'était un endroit clair et ensoleillé, près d'un arbre qui donnait un peu d'ombre. Il s'agissait d'un cerisier, et elle adorait cette variété d'arbres, surtout lorsqu'ils étaient en fleurs, ce qui était le cas à cette époque de l'année. Elle s'assit, sa belle robe flottant autour d'elle. Pansy était très brune: les cheveux noirs, les sourcils noirs, les yeux noirs... Elle était d'une beauté forte, et chaude, contrairement à Narcissa qui était d'une beauté angélique. Elle avait de jolies courbes, de jolies hanches bien rondes ainsi que ses fesses et ses seins. Elle était ce qu'on pourrait appeler une femme avec des formes. Son physique était à l'image de son mental: une femme qui pouvait apparaître dure et méchante, mais qui se révélait généreuse et aimante. Sa robe blanche mettait en valeur sa peau mate qu'elle avait héritée de sa mère, et épousait ses formes, sans les cacher. Pansy ne se trouvait cependant pas jolie, du fait des nombreuses critiques qu'elle avait reçues à Poudlard de la part des Gryffondors. Ils disaient qu'elle avait un visage de pékinois. Elle s'était longuement observée et en avait conclu qu'ils avaient raison. Elle avait un visage ingrat. En troisième année, elle en avait particulièrement souffert, et avait laissé pousser ses cheveux longs pour le cacher. Les critiques n'en avaient que redoublé. Sa mère s'était rendue compte de son mal-être. Pansy se rappela de cette discussion.
« Mais ma chérie, un visage de pékinois? Et puis quoi encore? Toi qui est si jolie...
-Mais maman, tu ne comprends pas? Ils me le disent tous!
-Tous qui?
-Les Gryffondors! Ils me le disent tout le temps, disant que je suis le chien-chien de Drago et qu'il ne doit pas voir la différence avec les canidés à cause de ma face de pékinois. Je te jure!
Madame Parkinson leva les yeux au ciel devant tant de dureté à seulement treize ans. Ne pouvaient-ils pas être plus innocents plutôt que de se déchirer ainsi?
-Ma chérie. Ce sont des Gryffondors! Tu dois bien les insulter sur leur physique à eux aussi. Non?
-Si bien sûr...
-Et que dis-tu?
-Ben... Potter, on l'appelle le Balafré...
-As t-il une si grosse cicatrice que cela? Moi j'ai plutôt entendu dire qu'elle était jolie, fine et en forme d'éclair...
-Oui... Oui c'est vrai.
-Qu'y a t-il d'autre?
-Ben Granger... Sa meilleure copine. Elle a les cheveux ébouriffés, et on ne se prive pas de lui faire remarquer... Ah et ses dents aussi, mais Pomfresh les lui a raccourcies...
-Tu vois! Je ne connais pas cette jeune fille, mais ses cheveux sont-ils si moches que cela??
-Hum... Oui quand même... Mais c'est vrai qu'ils sont surtout cassés et que si elle y faisait un peu attention... Ben elle serait jolie.
-Tu vois! Vous vous focalisez sur cet aspect de son physique, sur ce petit défaut, parce que tout le monde a des défauts, et vous ne voyez pas comment elle peut être jolie autrement. Et un dernier exemple, pour te montrer que j'ai raison?
-Ben... Weasley. Mais lui c'est pas trop sur son physique. Enfin, si parce qu'il est rouquin...
-Oui, là je ne peux rien te dire, à part que si tu descendais d'un cran, tu te rendrais compte qu'il a de jolis yeux bleus...
-Et puis on l'insulte surtout sur le fait qu'il soit pauvre.
-Merlin Pansy... Vous êtes si durs entre vous... Eh bien, ton père me tuerait sûrement s'il entendait cela mais... Certes ils n'ont pas beaucoup d'argent, mais ils ont une autre richesse. Regarde, Arthur Weasley fait un métier qui le passionne. Quant à Molly Weasley, elle a sept enfants! Sept! C'est merveilleux d'avoir autant d'enfants. Et imagine le nombre de petits enfants! La richesse des Weasley n'est pas l'argent, mais l'amour qu'ils offrent aux autres, et la générosité dont ils font preuve...
-Tu as raison. Si père t'entendait, il te tuerait ».
Les deux femmes avaient éclaté de rire, et Pansy s'était rendue compte qu'elle pouvait être jolie. Elle avait alors coupé ses rideaux en une jolie coiffure avec deux mèches longues devant et les cheveux courts ensuite. Elle avait mis en valeur ce qu'elle avait de plus beau, c'est-à-dire ses yeux, et ne s'était plus préoccuppée de ces problèmes de physique.
La jeune fille n'était à présent plus assise, elle s'était allongée, la tête sous l'arbre, les pieds au bord du ruisseau. Tant pis pour sa belle robe, elle n'en pouvait plus de ses escarpins. Elle ferma les yeux et profita de ce moment de détente. Elle n'en avait plus beaucoup au Malefoy's Manor, à apprendre à être une parfaite Lady Malefoy. Ses pieds meurtris crièrent de soulagement au contact de l'eau. Elle se rassit et contempla le paysage. Elle ferma les yeux et sentit le vent qui caressait ses épaules, son ventre, ses seins, son visage. Elle le sentit s'imiscer dans ses cheveux et les décoiffer, dans sa robe... Partout. Elle imagina que c'étaient des mains et... revint au présent. Elle devait vraiment être en manque pour penser ainsi... Elle se plut à imaginer à qui elle aimerait que ces mains appartiennent. Un homme blond lui vint en tête, et elle se dit qu'elle devait être maso pour imaginer le père de Drago la caresser. Elle chassa ces pensées importunes d'un mouvement de tête et rouvrit les yeux qu'elle avait refermés.
Elle tourna la tête légèrement et s'aperçut que l'homme de ses pensées précédentes était juste à côté d'elle. Elle n'avait pas vu le temps passer, et l'après-midi était déjà presque passée.
« Pansy... Commença t-il. Pansy, je peux t'appeler ainsi?
Elle hocha la tête.
-J'aimerais savoir ce qu'il se passe entre Drago et toi.
-Vous êtes direct, fit-elle remarquer.
-Je préfère cela. A moins que tu ne veuilles que nous parlementions et que dans deux heures je t'annonces par formules alambiquées que j'aimerais que tu me parles de toi et de mon fils... Mais ce serait une véritable perte de temps...
Il avait pris une voix très douce qui contrastait totalement avec celle qu'il utilisait d'habitude pour parler aux autres.
-Eh bien... Ce qu'il se passe entre Drago et moi... C'est compliqué de vous en parler... Vous êtes son père, vous...
-Dans ce cas, fais-moi le plaisir de me parler comme si j'étais un ami... Tu as bien dû parler de tes problèmes de couple avec quelqu'un comme Zabini. Me trompé-je?
Il avait touché juste. Elle avait discuté avec Blaise, meilleur ami des deux parties, de ce qui lui étreignait le coeur.
-Très bien... Drago et moi n'avons pas vraiment les mêmes centres d'intérêt. Lui ne s'intéresse qu'à la finance, l'apparat, la fête aussi. Tandis que je recherche... Autre chose. J'ai besoin de discuter avec mon conjoint, d'échanger avec lui et de me sentir proche et complice de lui. Ce qui n'est absolument pas le cas. J'aime la poésie, j'aime lire, j'aime discuter et lui ne songe qu'à... Qu'à...
Elle pensa « faire l'amour », quoique dans son cas c'était plutôt se faire du bien, mais dit:
-S'amuser.
Lucius prit une profonde respiration.
-Avant de te faire la morale, de te dire que tu as épousé un Malefoy et que tu dois maintenant en subir les conséquences, je vais répondre à ce que tu dis, sans chercher à défendre mon fils. Certes Drago est ainsi, il ne recherche que le plaisir, et même pas le plaisir des autres, son unique plaisir personnel. Je comprends qu'il soit difficile pour toi de vivre avec lui. Mais pourquoi n'essayes-tu donc pas de lui en parler? Mon fils n'est certes pas d'une intelligence lumineuse, mais il n'est tout de même pas bête. Il peut comprendre. Sérieusement. Et je pense vraiment que tu devrais lui parler de ce besoin de vie de famille que tu as. De ce besoin de complicité et d'entente. Parce que j'imagine que c'est ce qui te fait le plus défaut : ce manque de complicité et de partage. Non?
Pansy eut un léger rire.
-Vous n'imaginez même pas à quel point vous avez raison.
-Pourquoi? Que veux-tu dire?
-Non, vraiment là, je ne peux vous en parler. C'est beaucoup trop... Personnel.
-C'est-à-dire? Tu sais que tu peux me parler de tout?
Pansy rougit un peu.
-Non mais là... Ce n'est pas possible. Il s'agit de notre... vie intime, lâcha t-elle rouge pivoine.
-Ah. Bon. D'accord.
La voix hâchée de Lucius Malefoy témoignait de la gêne qu'il pouvait ressentir lui aussi.
-Malgré tout... Ne peux-tu m'en dire un peu? Je ne te demande pas de détail, je ne suis pas voyeur ni intéressé mais... Hum, pour parler vulgairement, tout le monde sait que les problèmes d'un couple se résolvent bien souvent sur l'oreiller. Donc. Merlin, que c'est gênant. Si vous pouviez vous donner du plaisir mutuellement...
-Ah mais pour Drago il n'y a aucun problème!
Le sous-entendu comme quoi elle n'était pas douée et qu'elle n'arrivait pas à combler Drago l'énervait.
-Pour lui tout va bien dans notre couple même! Reprit-elle. Non, je suis désolée monsieur Malefoy...
-Lucius.
-Lucius. Mais je ne peux vous laisser dire des choses pareilles! Je... Bon c'est extrêmement gênant mais tant pis, vous connaissez votre fils. Il est égoiste. C'est moi qui ne trouve pas de plaisir dans notre relation! Drago ne me comble absolument pas. Il recherche son plaisir, son soulagement, mais moi il se fiche totalement de ce que je peux ressentir lors d'une nuit d'amour!
-Bon, eh bien vous lancer sur le sujet des performances nocturnes aura au moins eu le mérite de vous décomplexer... Sachez bien Pansy que je connais très bien mon fils, et que même dans sa vie sexuelle, c'est moi qui l'ai élevé. Comprenez-le, il n'a connu que des filles de bordel pour lesquelles il n'avait pas besoin de donner de plaisir...
-Ah mais détrompez-vous. Votre fils était le jeune homme le plus prisé de tout Poudlard. Même par certaines Gryffis. Non, Drago a eu de quoi s'échauffer. Il se fiche juste de moi. Je ne compte pas pour lui.
-Ne dites-donc pas cela. Comment pourrait-il ne pas se soucier de vous? Non, il vous aime, j'en suis persuadé.
-Pouvez vous vraiment, même s'il est votre fils, penser qu'il peut aimer quelqu'un d'autre que lui-même?
-Miss Parkinson, je ne peux vous laisser dire cela de mon fils!
-Eh bien il ne fallait pas me lancer sur le sujet! Ecoutez la vérité en face: votre fils est un égoiste fini, il ne recherche dans cette relation que le profit. Profit du titre, profit monétaire, profit d'alliance et profit sexuel! Ah il a une prostituée à la maison qui se plie à chacune de ses volontés, c'est merveilleux non? Il ne me reste plus qu'à fournir un héritier et mon rôle sera terminé! Il pourra alors fréquenter des bordels où il aura des jeunes filles encore plus fraîches et plus jolies que moi! Excusez-moi Lucius, mais je n'en peux plus. Il... Il... Je n'en peux plus ».
Les ruisseaux qui coulaient sur les joues de la jeune fille depuis déjà un bon moment étaient à présent des torrents. Elle pleurait à gros sanglots, le visage dans ses mains, les épaules secouées par son chagrin qu'elle portait déjà depuis trop de temps. Lucius ne put pas ignorer plus longtemps cette jeune fille qui pleurait si fort sous ses yeux. Il s'approcha et la prit dans ses bras. Il avait la tête contre les cheveux de la jeune fille et son torse commençait à se mouiller des pleurs de Pansy. Il lui caressait doucement les cheveux, lui murmurait des paroles de réconfort, comme il l'aurait fait à sa fille. Car oui. Lucius Malefoy ne l'aurait jamais avoué, mais il aurait rêvé avoir une fille. Il avait envie de protéger celle qu'il tenait dans ses bras, contre vents et marées, de la chérir, de l'aider en toute circonstances. C'était ce qui l'avait poussé à aller vers elle lorsqu'il l'avait vue s'éloigner de la fête.
Pansy s'accrochait à présent désespérément à la chemise bouffante de son beau-père et n'avait plus qu'une envie : mourir dans ses bras, apaisée comme elle l'était à ce moment-là. Elle continuait alors à pleurer, même si elle se calmait progressivement, les gestes de Lucius faisant leur effet et la tranquillisant petit à petit. Elle se pencha alors et cala sa tête contre le torse de l'homme, respirant avidement son odeur. Lui, surpris dans un premier temps, la laissa faire. Il ressentait à présent de petits frissons dans le bas de sa nuque. Des frissons bien loin de ce qu'il aurait dû ressentir pour une jeune femme qu'il considérait comme sa fille. Elle les ressentit, et, totalement dans le brouillard, commença à poser ses lèvres contre le bout de cou, de peau, de torse découvert par la chemise blanche. Elle ne l'embrassait pas. Elle se contentait de poser ses lèvres.
Lucius quant à lui déposait de légers baisers dans ses cheveux, presque sans même s'en rendre compte. Toujours sans presque s'en rendre compte, il descendit et embrassa la tempe de Pansy. Il l'embrassait comme s'il embrassait une bouche, jouant de ses lèvres artistiquement pour créer des arabesques sur cette petite parcelle de peau si sensible. Il continua de descendre, ses baisers légers parcourant le visage de Pansy qui avait relevé la tête. Au moment fatidique où il devait arriver à ses lèvres, il la regarda dans les yeux.
Il put voire qu'elle était ombragée, dans le brouillard. Elle ne se rendait plus compte de rien, et lui la voyait ainsi, vulnérable. Il hésita.
Pansy, dans les vapes totales, n'avait plus conscience de rien, exceptée une chose. Les lèvres de Lucius. Elle ne voulait qu'une chose: les sentir contre les siennes. Elle voulait le goûter, tel un fruit interdit qui lui aurait été permis de cueillir mais pas de manger. Elle ne pensait même pas plus loin. Seulement un baiser. Un tout petit... Un chaste bai...
Elle n'hésita plus.
Faisant pression sur ses genoux, elle écrasa la bouche de Lucius avec la sienne, ne pouvant plus se retenir. Elle avait lu le désir, l'envie et l'appréhension dans le regard de l'homme. C'était à elle de sauter ce pas. Elle n'avait pas hésité, vacillé, flanché. Elle s'était jetée sur lui, goulûment, avidement. Elle le voulait, juste pour ce baiser. Elle n'appartenait plus à Drago, ni lui à Narcissa pendant ces précieuses minutes hors du temps.
Lorsqu'elle plaqua ses lèvres contre celles de son beau-père, elle était passionnée. Mais se rendant compte d'une petite hésitation typiquement masculine de l'homme qui a peur d'être dominé, elle relâcha la pression, et se contenta de laisser ses lèvre
s doucement collées à celles de Lucius. Mais elle lui en avait trop donné... Ou pas assez. Il voulait plus, beaucoup plus. Et il pouvait ainsi reprendre le contrôle. Pansy l'avait remarquablement manipulé. Une véritable serpentard. Il lui embrassa alors d'abord les lèvres, voulant jouer avec elle. Il captura la lèvre inférieur, la suçota, la toucha de sa langue, la happa de ses lèvres, puis la relâcha. Pansy calma sa frustration en mettant ses bras autour de sa nuque. Il recommença alors son manège, cette fois avec la lèvre supérieure. Pansy n'en pouvait plus, et ne put alors s'empêcher de pousser un gémissement. Cela embrasa Lucius qui se jeta alors sur la bouche de la jeune femme qu'il pénétra violemment de sa langue. S'il avait été tendre et taquin auparavant, il était à présent passionné, fougueux et brusque. Il dévorait la bouche de la jeune femme qui avait du mal à suivre, n'ayant été habituée qu'aux légers baisers de Drago. Mais Lucius ne lui demandait pas de suivre. Ses seuls gestes, ses seules petites caresses l'embrasaient et lui donnaient envie d'approfondir encore plus ce qu'il faisait. Car l'impatience, l'envie, le désir et l'inexpérience de Pansy combinés lui donnaient une innocence qui l'auraient fait gémir s'il n'avait été Lucius Malefoy. Et il n'avait qu'une envie face à cette fausse-innocence : la pervertir.
Ils étaient accrochés l'un à l'autre, le baiser se faisant toujours plus ardent, Pansy passait à présent ses mains sous la chemise de Lucius, et lui la porta jusqu'au cerisier en fleur. Elle enroula ses jambes autour de son beau-père, ce qui releva quelque peu sa robe blanche. Il lui remonta encore plus, dévoré par un feu qui obscurcissait toute vélléité de chasteté. Il voulait caresser ses cuisse... Et plus. La robe se trouva alors relevée jusqu'à la taille de Pansy, et Lucius lui caressa alors les cuisses, toujours en continuant de l'embrasser. Il remontait par circonvolutions, la caressant, la massant, il allait doucement pour la faire languir, et montait brusquement pour la surprendre. Il jouait avec elle et elle se laissait totalement dominer. Elle était perdue dans ce tourbillon de sensations qu'elle n'avait jamais ressenties.
Arriva le moment où il arriva à la chaste culotte blanche de Pansy. Qui l'eut cru? Lucius ne cessa alors plus de jouer avec l'élastique, le baissant sur une côte, le relevant ensuite. Le même manège se répétant de chaque côté des hanches de la jeune fille. Il cessa alors de la porter et l'étendit sur l'herbe. Il quitta pour la première fois sa bouche pour embrasser son cou. Elle se tendait, lui offrait tout, son cou, sa poitrine, ses seins. Lui ne se gênait absolument pas pour la caresser. Il lui malaxait le ventre, lui pétrissait les seins, pour en embrasser la naissance ensuite. Il ne voulait pas la déshabiller. Il ne pouvait pas. Il descendit alors et lui baissa sa culotte. Il l'enleva totalement et la jeta au loin. Il descendait toujours. Il arriva sur le ventre de la jeune femme et joua avec son nombril. Embrassant cette absence de chair, il y pénétrait sa langue, ne laissant aucun doute sur la suite des opérations dans un autre orifice. Pansy en frémissait de plaisir et d'appréhension à l'avance. Il descendait encore. Il embrassa ses cuisse, les léchant, les malaxant de ses mains. Il ne voulait que son plaisir. Il remonta alors et caressa de sa langue le bouton de Pansy, lui provoquant des gémissements toujours plus forts. Il pénétrait chaque fois plus loin, faisant un mouvement de va-et-viens. Il cessa alors son manège, estimant que Pansy ne pourrait plus tenir longtemps et qu'il était temps de finaliser ce qu'ils avaient commencé. Frémissant à l'idée du plaisir qu'il pourrait ressentir ensuite, il commença à déboutonner le pantalon noir qu'il portait. Pansy se releva alors, embrumée après le flot de sensations qu'elle venait de ressentir. Elle enleva ses mains et lui souffla à l'oreille «contre le cerisier. Fais mois l'amour contre le cerisier. ».
Estomaqué de prime abord par cette initiative, il la prit contre lui et la transporta contre le cerisier, à sa requête. Finalement, ce ne serait peut-être pas si mal. Elle entreprit de le déshabiller, déchirant les boutons de sa chemise et embrassant le torse de l'homme face à elle. Lucius sentait comme un feu en lui, mais voulut exciter une dernière fois Pansy avant de la pénétrer. Car il restait son boxer à retirer. Cette barrière de tissu faisant qu'elle pouvait pleinement sentir son éréction, mais les empêchant de faire quoi que ce soit. Alors qu'ils étaient contre l'arbre, il reprit possession de ses lèvres et l'embrassa plus passionnément qu'ils ne l'avaient encore fait. Il lui dévorait les lèvres, il l'embrassait, la mordait, la caressait. Et pendant qu'elle était totalement occupée par leurs lèvres, il donna un coup de rein qui, s'il n'y avait pas eu le fameux boxer, aurait été une pénétration. Cela ne servait qu'à accentuer encore l'état de frustration qu'ils ressentaient tous deux, avant de se délivrer.
Ce coup de rein eut trois effets : il arracha à Pansy un cri de gémissement, de frustration, d'envie, presque un cri de bête, tant elle avait eu envie de Lucius à ce moment-là. Tout son corps, et plus particulièrement son sexe, dans lequel le sang pulsait, lui réclamait le corps de Lucius. Le second effet fut que Lucius mordit l'épaule de la jeune fille. La trace de dents fut rapide à partir, mais témoignait de l'envie et du désir que ressentait l'homme. Le troisième effet est beaucoup plus romantique. Les fleurs du cerisier ne tenaient presque plus, puisqu'on était à l'aube de l'été. Ce coup de rein provoqua alors une pluie de fleurs qui les entoura.
Ils allaient finaliser leur relation sexuelle, lorsqu'une voix retentit. A l'affut tout de même, ils se séparèrent aussitôt et tendirent l'oreille.
« Lucius! ».
C'était Narcissa. Elle appelait son mari pour il ne savait quelle raison, et les dérangeait dans un moment plus que désapproprié.
« Oui?
-Où es-tu?
-J'arrive, as-tu besoin de moi?
-Oui, je voudrais que tu aides Drago à choisir ses habits pour la récéption des Nott.
Lucius soupira à cette requête plus qu'inutile.
-J'arrive, attends-moi dans la maison. »
Ils se séparèrent aussitôt, honteux. Ils étaient mariés tous les deux et avaient trompé leurs conjoints. Mais le pire étant qu'ils les avaient trompé avec plaisir, ne ressentant, ni l'un, ni l'autre un épanouissement dans leur relation. Et ce qui était le plus grave, c'était qu'ils ne s'en voulaient même pas. Ils se rhabillaient chacun de leurs côté, certaines scènes cocasses ne les faisant absolument pas rire. Par exemple la vision de Pansy cherchant partout sa petite culotte, ne la retrouvant que trois mètres plus loin de là où ils avaient failli faire l'amour. Ou encore Lucius jetant un regard désabusé à sa chemille dont les boutons étaient arrachés, et dont le jabot était en lambeaux. Cela ne lui posa aucun problème et il les répara de sa baguette.
Tous deux se rhabillaient et se recoiffaient, rouge de leur frustration et de leur gêne. Une fois prêts, ils partirent tous deux vers l'orée du petit bois Malefoy. Encore loin des premiers arbres, ils entendirent encore une fois la voix stridente de Narcissa.
« Lucius, mais que fais-tu?
-J'étais en train de discuter avec Pansy, alors je terminais ma conversation, si tu veux bien me le permettre ma chère épouse et je suis en train de rentrer. Alors aie l'obligeance d'aller m'attendre à l'intérieur. »
Lucius semblait énervé contre sa femme, qu'elle ose lui faire des reproches, même voilés. Avant d'arriver en bordure, il se retourna alors vers Pansy et lui prit sa main. Il la porta à ses lèvres, l'embrassant et essayant d'ignorer le frisson qui parcourait la jeune fille.
« J'ai passé une excellente soirée miss Parkinson ».
Cette phrase avait de si nombreuses significations... La première étant le retour aux convenances et à l'étiquette avec le « Miss Parkinson ». La seconde étant, bien sûr, le fait qu'il avait apprécié la passion qui les avait pris. La troisième qu'il ne fallait parler de rien à leurs conjoints. Enfin, cela signifiait qu'il ne lui en voulait absolument pas, au cas où elle se serait faite elle-même des reproches.
Pansy retrouva alors le sourire, quoiqu'un peu mal assuré, et ils partirent l'un à côté de l'autre vers le Malefoy's Manor, reléguant pour leurs soirées solitaires le souvenir d'une robe blanche et d'un cerisier en fleurs...
« T'avais mis ta robe légère, moi l'échelle contre un cerisier. T'as voulu monter la première... Et après? »
