Note de l'auteur:

Bonjour les gens !

Ceci n'est pas seulement la première fanfiction que je fais sur Wakfu, c'est aussi la première que j'ai jamais écrite, et que, j'espère, je vais terminer (je promets rien).

Juste pour mettre quelques petites choses au clair, l'histoire se déroule environ un mois apres les évènements des griffes pourpres, Yugo, Adamai, Az, Phaeris, Grougaloragran et Chibi sont tous allés chez Alibert avant que Phaeris ne décide de s'installer dans une grotte loin du monde avec Grougal pour faire son éducation (pauvre Grougal, tu vas souffrir).

Bien sur les personnages de Wakfu ne m'appartiennent pas, et je tiens à remercier Ankama pour avoir créé un personnage aussi mignon que Yugo !

Sur ce, bonne lecture !

-YUGOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !

La voix d'Adamai.

Pour que son frère l'appelle avec une voix aussi désespérée, il avait fallu qu'il soit en grave danger. Les seules fois ou il l'avait entendu crier comme ça etaient lors de leur combats contre Nox et Quilby, La première fois parce que Nox s'était furtivement glissé derriere son frère, la seconde fois parce que Quilby avait faillit le tuer. Si Adamai l'appelait comme ca, alors quelqu'un devait être en danger de mort.

Il mit un moment avant de se rendre compte qu'il avait les yeux fermés, mais quand il essaya de les ouvrir, il se rendit compte que ses paupières étaient aussi lourdes que du plomb. Il se rendit aussi compte qu'il etait allongé non pas sur le coté, comme il le croyait, mais sur le dos, et tout près de lui, il pouvait entendre, tres discrètement, des sanglots étouffés.

Que se passait-il ?

Il avait un mauvais pressentiment.

Il essaya encore une fois d'ouvrir les yeux, mais ses paupières refusaient obstinément de s'ouvrir. Il essaya de se relever, au moins pour réconforter la personne qui se tenait a ses cotés, avant de se rendre compte qu'il ne pouvait absolument pas bouger.

Retour au point de départ.

Ou presque.

Les sanglots reprirent de plus belle, plus distincts cette fois, et il pouvait cette fois reconnaître la voix de la personne qui pleurait.

-Yugo...

Dans un effort surhumain, le jeune garcon parvint enfin à ouvrir les yeux, pour se retrouver devant le visage abbatu de son frère dragon jumeau, Adamai.

-Adamai ?

Faible. Pourquoi sa voix était-elle aussi faible ? Et pourquoi était-il si fatigué tout a coup ?

Il vit son frère écarquiller les yeux, comme si il venait de voir un fantôme. Curieux, Yugo essaya de regarder derrière lui avant de se rappeler de la présence de ses liens invisibles qui le clouaient sur place. Il fut donc contraint de demander a son frère ce qui n'allait pas.

-Y'a un probleme frérot ? J'ai entendu ton cri...

Il y avait définitivement quelque chose de louche avec sa voix, il n'était pas normal qu'il ait une voix aussi rauque et si peu audible.

Son frère cligna plusieurs fois des yeux, comme si il venait de se réveiller d'un rêve, avant qu'une expression d'horreur pure ne s'étale sur son visage. Il releva la tete pour regarder un point situe derriere la tête de Yugo et hurla.

-Phaeris ! Il faut chercher Mina ! Vite !

Tiens, Phaeris était là lui aussi ? Il pensait qu'il était partit dans un grotte avec Grougaloragran. Et qui etait Mina ? Il était sûr d'avoir déjà entendu ce nom quelque part... Yugo entendit des bruits de pas precipités derriere lui, mais ne put toujours pas tourner la tête pour voir ce qu'il se passait.

-Yugo ? Tu m'entends ?

L'éliatrope reporta son attention sur son frère, qui semblait en état de panique totale. Il remarqua au passage qu'il avait l'air plus grand, et plus fort aussi, il avait fait de la gym en cachette ou il avait prit une potion de transformation ? Sa vision commença à se troubler, il avait tellement sommeil...

-Attends ! Ne t'endors pas ! Phaeris va revenir avec Mina ! Ce n'est qu'une question de secondes avant qu'ils ne...

-Dis, Adamai... le coupa t'il, pourquoi tu pleures ?

Il aurait voulu lui poser d'autres questions. "Qui est Mina ?". "Pourquoi Phaeris est-il ici et pas dans sa grotte?". Mais le bien de son frère était sa priorité avant toute chose.

Le jeune dragon le contempla quelques instants, comme si il n'en croyait pas ses oreilles, et Yugo eu, l'espace d'un instant, l'impression d'avoir dit la chose la plus idiote jamais prononcee dans l'Univers. Restait a savoir pourquoi. Soudain, le prenant totalement au dépourvu, Adamai explosa.

-Nan mais tu rigole la ? Tu t'es vu ? T'as vu l'état dans lequel il t'as mis ? Je t'avais pourtant dis qu'on ne pouvait pas se fier à lui Yugo ! Il est FOU ! Et qu'est ce qui t'as pris de te jeter sur moi comme ca ? J'aurais tres bien pu encaisser le coup ! T'es vraiment stupide ou quoi ? Regarde toi ! Roi de Pacotille ! Eliatrope dégènéré ! IMBECILE !

Il avait hurlé le dernier mot, et Yugo sentit un liquide chaud lui couler sur le visage. Il ne comprenait pas. Pourquoi son frère lui criait dessus ? Avait-il fait quelque chose de mal ? Et c'etait qui "il" ?

Pourquoi pleurait-il ?

-Imbécile... répéta Adamai d'une voix brisée

Il sentit encore le liquide chaud lui couler sur le visage, et il sentit un gout salé lui envahir la bouche. Il ne distinguait plus que quelques couleurs, et ne pouvait meme pas apercevoir le contour des formes, mais l'idee que son frère ne souffre a cause de lui lui était insupportable. Il essaya de le rassurer, de lui dire que tout allait bien, où qu'il etait désolé, mais ses cordes vocales ne lui obéissaient plus.

-Je te l'avais dit. Je te l'avais DIT ! Mais tu ne m'écoutes jamais, pas vrai ?

Il n'y avait aucun reproche dans sa voix, juste du remord.

-Et maintenant tu es mort.

Il se redressa d'un coup, haletant, de la sueur sur le front. Un instant perdu, il observa rapidement les alentours, essayant de se rappeler ou il était. Il se trouvait actuellement dans sa chambre, à l'auberge de son père adoptif Alibert, la même chambre qu'il partageait avec Az, et plus récemment avec Adamai aussi.

Adamai... Il lança un regard vers le matelas situé à sa gauche, où ronflait paisiblement sa deuxième moitié. Il poussa un soupir de soulagement, et s'autorisa a décontracter ses muscles. Tout cela n'était qu'un rêve. Un très très mauvais rêve. Un des nombreux cauchemars qu'il avait depuis son affrontement contre Qilby.

Décidant brusquement qu'il faisait bien trop chaud dans la pièce, le jeune Eliatrope se glissa discrètement hors de son lit, sortit le plus silencieusement possible de la pièce tout en prenant bien soin de ne pas faire craquer les lattes du plancher, et referma doucement la porte derriere lui. Il ne pouvait plus dormir de toute facon, alors autant passer le reste de la nuit dehors.

Une fois dans le couloir qui menait au rez de chausse, il créa un portail dimensionnel qui le mènerait directement à la sortie de l'auberge. Il avait peut-être réussi à passer outre les ronflements sonores de son frère, mais il ne voulait pas courir le risque de réveiller son père, qui dormait en bas. Aussi surprenant soit-il étant donné son âge, il avait une ouïe aussi fine que celle d'un guerrier crâ superentrainé.

A peine Yugo eut-il franchi le portail qu'il sentit la froide morsure du vent sur ses bras. Cela ne le dérangeait pas spécialement, au contraire, il appréciait plutot cette sensation. Elle l'apaisait, le faisait se sentir en vie. Il n'avait jamais comprit pourquoi ses amis n'avaient jamais apprecié de dormir à la belle etoile, et demandaient tout le temps à Ruel de les héberger dans son sac. D'accord, il est vrai qu'il ne dirait pas non à un petit lit douillet dans une auberge bien confortable, mais en pleine campagne, sans auberge ni maison aux alentours, il aimait bien regarder les étoiles avant de s'endormir. Il ne pouvait rien voir a l'intérieur du sac de Ruel, c'est pour ça qu'il évitait le plus possible de se retrouver a l'intérieur. Ca et l'odeur aussi, Ruel devrait vraiment commencer à faire le ménage dans son sac.

Il eut un petit sourire amusé à l'image de Ruel passant le balai dans son sac, vêtu d'un napperon, comme les femmes de ménage, son phoqueur lui montrant les endroits restant à nettoyer. Le jour où Ruel apprendra la conception du mot "nettoyage" le boufbowl serait demodé depuis longtemps.

Il escalada la petite colline derrière la maison, son endroit favori pour bien des raisons, et s'assit dans l'herbe, profitant de la fraîcheur des plantes. Il faisait encore nuit noire, et toute les lumières étaient éteintes. Mais il pouvait encore voir les deux grandes lunes brillantes d'Amakna et les multiples constellations qu'Alibert lui avait appris a reconnaitre. Des fois, il se demandait si sa planète d'origine était près de l'une de ces étoiles, ou bien plus loin encore, dans un endroit qu'il ne pouvait meme pas entrapercevoir...

Il se demandait aussi comment aurai été sa vie si Qilby n'etait pas à ce point devenu fou. Il serait sans doute ne parmi plein d'enfants Eliatropes, aurait grandit sans problème, ou presque, se serait habitué à ses pouvoirs plus rapidement, et aurait pu explorer son monde de fond en comble sur le dos d'Adamai...

D'un autre coté, si le traître n'avait pas declenché la guerre contre les méchasmes, Yugo n'aurait jamais eu de père aussi formidable qu'Alibert, il n'aurait jamais appris à bien préparer les blanquettes de bouftou, n'aurait jamais connu le boufbowl, et surtout, n'aurait jamais connu Ruel, Amalia, Pinpin et Evangeline. 'Az non plus' se dit-il. Si il y avait une chose bonne a propos de cette trahison, c'était cela, sa vie. Mais sa vie ne pouvait pas justifier le massacre de tout un peuple, et Qilby payait le prix de ses crimes par une éternité d'emprisonnement. Et même si le jeune garçon avait eu des remords avant de l'enfermer, ainsi avait-il été décidé.

Il s'allongea, cala son chapeau sous sa tête pour faire office d'oreiller, et attendit patiemment l'aube. Dès que les premiers rayons de Soleil pointeraient leur nez, il retournerait aider son père a l'auberge, prétextant qu'il était allé vérifier si les Bouftous étaient en bonne sante ou si Salomon n'avait pas décidé d'ouvrir un peu plus tôt. De toute facon il savait qu'Alibert ne lui en voudrait pas.

Il se demandait comment allaient ses amis, aux dernières nouvelles, Amalia était restée au royaume Sadida, tandis que Pinpin et Evangeline étaient partits prendre quelques vacances dans le Sud. Tout le monde avait été choqué quand celui-ci avait annoncé qu'il arrêtait les sensations fortes, même temporairement. Après tout, un Iop était toujours le moins enclin à quitter le champ de bataille, et sire Tristepin de Perceval l'était encore moins. Cela avait fait réaliser à Yugo à quel point l'aventure pouvait changer la personnalité des gens. Même Ruel, qui fréquentait toujours autant l'auberge, commençait a payer ses repas. Bien sûr pas tous (il fallait pas exagérer quand meme) mais il y avait tout de même une sacrée différence entre payer "un ou deux"repas et "absolument rien". Il se souvint qu'Alibert avait failli faire une attaque la première fois que son ami avait déposé les sous sur le comptoir, lui même s'était inquièté et avait demandé à Ruel si il etait malade. Celui-ci lui avait juste fait un clin d'oeil et était retourné à sa blanquette de bouftou fraîchement servie, devant l'air ahuri de tout les clients de l'auberge qui connaissaient sa réputation de vieux radin.

Yugo se demandait si, chez lui aussi, quelque chose avait changé. Il se remémora sa rencontre avec Adamai et Grougaloragran, la mort de Pinpin, la défaite de Nox, le retour de Qilby, la bataille des Griffes Pourpres...

Son peuple.

Il n'avait dit a personne qu'il etait en réalité le roi des Eliatropes, pas même à son frère, Adamai. Et il avait supplié Phaeris de ne rien dire à qui que ce soit. Il n'était pas près, aussi bien sur le plan physique que sur le plan moral, de plus, il avait peur que cette simple révélation ne ruine tout ce qu'il a jamais connu avec ses amis.

Bien sur, le fait qu'Amalia soit une princesse n'avait jamais derangé personne, à part quand elle s'en vantait pendant une semaine entière, mais Amalia était une princesse qui était libre de fuir ses responsabilités, étant donné que son père était encore au pouvoir et que c'était son frère qui lui succèderait. Pour lui, c'était différent.

Quand le peuple Eliatrope arrivera sur Amakna, il n'y aura que lui pour le guider.

Et quand ce moment arrivera, il se verra contraint de quitter l'aventure une bonne fois pour toute.

C'était peut-être pour ça qu'il avait choisi de garder le silence, il voulait que l'aventure dure éternellement, et même si il savait qu'un jour, elle aurait une fin, le reste de la Confrerie n'avait pas besoin de le savoir. Il voulait profiter au maximum de ses dernières annees de liberté avec ses amis, sans que ceux-ci ne sachent qu'il y aurait une fin a tout cela. Oui, il serait plus heureux comme ça.

Le ciel avait déjà commencé à s'éclaircir, ce n'était plus qu'une question de minutes avant que le Soleil ne se lève. Le jeune roi sauta sur les pieds, et respira un grand coup. Il n'allait peut-être plus être libre de ses mouvements dans quelques années, cela ne signifiait pas qu'il n'était pas libre maintenant. Il lança un regard vers les étoiles, qui commençaient déjà à disparaitre, et se souvint du défi qu'il avait lancé à Adamai lors de leur recherche du Dofus de Grougaloragran.

'On va jusqu'aux etoiles ? On peut même faire la course si tu veux !'

Au final, il avait failli y laisser la vie, mais à l'époque, il était encore un débutant, il ne contrôlait pas encore très bien son wakfu, il se demandait ce qu'il se passerait si il essayait maintenant...

Le même résultat, sans doute. Il irait plus haut, et plus rapidement, c'était sûr, mais il finirait toujours par se vider de son énergie en plein vol, et au final, il s'écraserait par terre à une vitesse affolante et il serait salement amoché. Et, accessoirement, un peu mort.

Mais bon, cela ne faisait pas de mal de rêver.

Il gonfla ses poumons au maximum, et hurla en pointant un index vers la dernière étoile pointant dans le ciel:

-JE JURE QU'UN JOUR, JE T'ATTEINDRAIS !

Il entendit l'écho de sa voix résonner partout dans la vallée, et un sourire satisfait vint orner ses lèvres. C'était une promesse, une promesse faite à lui-meme. Un jour, il prendra son envol, et il visera haut, plus haut que personne n'a jamais encore rêvé, et une fois qu'il aura atteint son but, le sommet, il se laissera retomber mollement, avec en lui la satisfaction de quelqu'un qui a fait tout ce qu'il avait à faire.

La dernière étoile disparu alors, laissant place aux magnifiques rayons du Soleil. Yugo dévala la pente à toute vitesse, le vent sifflant dans ses oreilles, passant sous ses cheveux. C'était presque comme voler, se disait-il, excepté de ses pieds ne decollaient pas du sol. Peu importe, la sensation en elle même était grisante. Il acceléra le rythme et arriva très vite devant l'auberge, dont une fumée noire et une odeur de brulé emplissaient déjà le hall d'entrée.

-Bonjour p'pa ! Encore en train de faire du pain ?

Il entendit son père adoptif tousser violemment avant de le voir retirer les pains du four, en goûter un pensivement, puis faire la grimace. Apparemment il avait encore raté la recette de pain qu'il lui avait donné. Yugo laissa échapper un petit rire avant de se téléporter aux cotés de son père.

-Tu veux que je t'aide ? Ca ira plus vite a deux.

Alibert lui fit un grand sourire, et lui ébouriffa gentiment le chapeau.

-Non merci Yugo, je pense que c'est la pâte que j'ai du rater, je me disais bien que j'avais mis trop de sel. Tu peux aller me chercher une quinzaine de baguettes chez Spiff s'il te plait ? Je me charge du ménage ici.

Yugo pris la bourse que lui tendait son pere, et lui retourna son sourire.

-Comme d'habitude papa ! Je suis de retour dans deux minutes !

-Une quinzaine de baguettes s'il vous plait !

Le boulanger considéra le garcon d'un air amusé, puis sortit un grand sac de pain d'en dessous le comptoir, le prenant totalement au dépourvu.

-Mais... Comment...

Spiff éclata de rire.

-Ce vieil Alibert rate toujours ses baguettes, on a fini par le considérer comme un habitué, depuis le temps.

Le jeune Eliatrope déposa les sous sur le comptoir, puis s'empara du gros sac avec un sourire aux lèvres. Il remercia le boulanger et s'appreta à partir quand il entendit une voix derrière lui qui le fit stopper net.

"Yugo"

Il se retourna.

-Il y a un problème ?

-Hm ?

Le boulanger, qui était déjà occupé avec un autre client, releva la tête.

-Tu as oublié quelque chose ?

-Euh... Non, je...

Un instant désorienté, le jeune Eliatrope chercha autour de lui qui avait pu l'appeler. Mais tout le monde autour de lui semblaient le regarder avec un air soucieux.

-Ce n'est rien. soupira-t-il. Merci encore !

Il mit ça sur le compte de la fatigue, ça lui apprendra à se lever plus tôt que d'habitude.

Je sais, c'était long, ennuyant, et sans action. Mais il faut que je pose les bases sinon l'histoire n'aura aucune saveur. Si vous voulez cliquer sur le petit bouton "review" en bas de la page ça fait toujours plaisir. N'hésitez pas non plus à me donner des idées, j'ai déjà toute l'histoire dans ma tête, cela ne m'empêchera pas de rajouter du piment à l'histoire. Sur ce, bonne journée a vous !