Titre : Mascarade

Auteur : Poldalle

L'histoire en bref : c'est au visage qu'il faut juger les Hommes mais attention à ne pas confondre le masque avec le visage … GEN. Univers Alternatif.

Genre et rating : fic en deux parties. GEN (friendship avec une pointe de HET). AU (Univers SGA mais pas tel que nous le connaissons).

Disclaimer : SGA est la propriété de Showtime/Viacom, MGM/UA, Double Secret Productions, et Gekko Productions. Cette histoire a été écrite par une fan pour des fans, dans le seul but de divertir.

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Colorado Spring, 9 juin 2004 (1)

« … Hey, sleeping beauty, il est l'heure de se réveiller … »

Huuuuuuu, se réveiller ? Bof, bof. John n'a jamais été très matinal. Avec un grognement, il replonge sous la couette. Ooooooh oui, le Nirvana, c'est ça : une couette en plumes de canard. Tout simple, non ? Un baiser sur sa joue et une petite pichenette (autoritaire la pichenette) sur son épaule (et que diable cette dernière fait-elle en dehors de la couette, l'impudente !) le décide enfin à ouvrir un œil.

« Ah, quand même ! Allez debout Major. Votre sergent instructeur ne vous a t-il donc jamais dit que le monde appartient à ceux qui se … argh ! »

John sourit. Yep, le Nirvana c'est une bonne couette … avec quelqu'un pour jouer dedans. Il remue les sourcils d'un air entendu en direction de la personne qu'il vient fort inélégamment de faire tomber sur le lit et l'attire dans ses bras. « Venez donc par ici Colonel et je vous montrerai les petits trucs qu'il m'a apprises, hum ? »

« John ! Nous sommes déjà en retard chéri. »

John soupire et laisse filer sa proie. Pas grave, ce n'est que partie remise. Ce soir, la couette sera toujours là …

« Jooooooohn. Debout. Douche. Maintenant. »

Re soupir. Dur dur de vivre avec un militaire. John finit par se lever (après avoir donné une petite tape gentille à sa couette avec promesse de revenir bientôt), se doucher et s'habiller et rejoint le militaire en question dans la cuisine.

« Œufs brouillés, saucisses, bacon et pancakes, » annonce cette dernière.

John écarquille les yeux en fixant la table et son estomac émet, bien involontairement, un petit « grumble grumble » appréciatif.

Le Chef éclate de rire. « C'est la première fois que ma cuisine produit ce genre d'effet. Allez, mange, nous avons du pain sur la planche aujourd'hui et je ne voudrais pas que tu nous fasses un petit malaise hypoglycémique en pleine expérience. »

John se dit que c'est bien la première fois qu'il obéit à l'ordre d'un supérieur sans rechigner. Il approche ledit supérieur, le prend dans ses bras et dépose un léger baiser sur son front puis murmure. « Colonel Carter, je crois que je vous aime … »

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John a rencontré le Lt Col Samantha Carter lorsqu'il était stationné en Antarctique. Petite punition pour avoir enfreint, une fois encore, les ordres, sauf que la punition s'était en fin de compte transformée en seconde chance. John se rappellerait toute sa vie de ce cargo : simple aller retour de McMurdo à une base ultra secrète (tellement que la carte de transport ne lui avait été remise que 30 mn avant son départ) pour déposer une grosse huile. Simple en théorie, parce qu'à peine à 10 mn de leur point d'arrivée, ils avaient été attaqués par une torpille lumineuse. John avait impressionné l'huile, un Général, avec ses talents de pilote et après ça tout était allé très vite. Il y avait eu cette chaise bizarre, une petite illumination genre planétarium, des Oooh et des Aaaah et il s'était retrouvé « invité » à rejoindre l'expédition Atlantis.

C'est le Lt Col Samantha Carter, responsable scientifique de la dite expédition, qui lui avait tout expliqué : la Porte des étoiles, les aliens (et pas du genre ET ! Là, c'était plutôt le type la Guerre des Mondes), les Anciens … Au début, il avait décliné leur proposition. Carter l'avait néanmoins convaincu de venir à Colorado Springs pour les aider. Il avait accepté et avait été affecté au service de Carter. Le boulot n'était pas des plus difficile : toucher ça et ci. Et puis travailler avec Carter était agréable, c'était une fille intelligente et plutôt mignonne. Très mignonne. Et ce qui devait arriver arriva … John n'avait jamais été très doué pour dire non à une jolie fille.

C'était il y a bientôt six mois. Six mois … sa plus longue relation depuis, et bien depuis toujours s'il faut en croire son carnet de bal. Personne n'a donc été étonné lorsque Carter a annoncé qu'ils allaient se marier. John trouve que c'est une bonne idée, du moins pas plus mauvaise qu'une autre. Sam et lui s'entendent à merveille, le fait qu'ils appartiennent au même corps d'armée facilite les choses (pas d'affreuses opérations top secrètes à cacher à l'autre) et au lit, c'est le 14 juillet tous les soirs (oui, avec feu d'artifice). Alors, oui, se marier, pourquoi pas ? Et pourtant, il y a quelque chose qui cloche, quelque chose qui sonne faux dans tous ça, sauf que John est incapable de mettre le doigt sur le quoi en question et ça le rend fou. Une voix masculine, à la fois amusée et autoritaire, le sort de ses réflexions.

« Hey, Major, alors, si j'ai bien compris, les félicitations sont de rigueur ? »

John se met immédiatement au garde à vous en reconnaissant son interlocuteur. « Oui, Monsieur, merci Monsieur. »

O'Neill le dévisage et son insistance met John mal à l'aise.

« Méfiez vous Major … » O'Neill s'interrompt, comme s'il cherchait ses mots, « Il ne faut jamais …. se fier aux apparences. »

Cette fois le ton n'est plus du tout amusé et John est surpris par cette étrange recommandation qui n'a pas grand-chose de nuptiale. Il bafouille un « oui, Monsieur » et salue O'Neill. Ce dernier hoche la tête lui rend son salut et le laisse.

John reste un long moment à fixer le couloir où a disparu O'Neill se demandant ce qu'a bien voulu lui dire le vétéran du SGC, ancien leader de SG1, l'équipe SGC qui a reçu le plus de médailles et sauvé la Terre tellement souvent que plus personne ne tient plus les comptes. A moins que le Général ne devienne tout simplement gaga (ce qui est plus que douteux, O'Neill a toujours eu la réputation de jouer les abrutis pour tromper l'ennemi, une technique qui si on en croit le nombre de Goaulds survivants, a fait ses preuves).

Ce qui est sûr, c'est que cette petite rencontre n'a bien évidemment pas arrangé le sentiment général de malaise de John.

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Colorado Spring, 11 juin 2004

John sort d'un énième briefing « logistique ». Deux heures à parler caisses et de rangements et à rappeler la règle du « un seul objet personnel par personne !», et oui, ils vont devoir voyager léger. Il a un mal de crâne de la taille de l'Alaska et arpente les couloirs sans franchement regarder devant lui. Le crash est donc inévitable …

« Ouch ! »

« Do Prdele ! »

… rapports, stylos, lunettes, bras et jambes volent un moment avant de retomber (plus ou moins lourdement en fonction de leur composition respectives) à terre. John est le premier à réagir. Il s'agenouille près du scientifique (facile à identifier grâce à sa blouse blanche). « Hey, ça va ? Rien de cassé ? »

Une voix empreinte d'un fort accent slave lui répond faiblement. « Ca va … à condition que le SGC ait décidé d'ouvrir un dôme d'observation spatiale juste au dessus de ma tête, parce que je vois défiler des étoiles … »

« Euh, non désolé Doc', on est au 28éme niveau … moins 28. »

« Ah, c'est bien ce que je pensais … Saturne n'est pas sensée se trouver aussi près de Pluton … » murmure l'homme à terre, d'un air pensif.

« Ok, je vais vous donner un coup de main et en route pour l'infirmerie où le bon docteur Beckett va vous remettre d'aplomb en quelques minutes, vous verrez. »

« Huuu, tant que ce ne sont pas des étoiles que je vois … »

John aide le scientifique – un conseiller scientifique en fait, le docteur Radek Zelenka, membre du Conseil scientifique international et « désolé de faire aussi abruptement votre connaissance … » – et tous les deux, ils clopinent vers l'infirmerie. Dès qu'il les aperçoit, Carson s'exclame. « Major, qu'avez-vous encore fait ! »

John lève les yeux au plafond. Bah voyons ! Comme s'il était responsable de la venue à l'infirmerie de tous les scientifiques ! « Carson, dois-je vous rappeler qui de vous ou de moi, a bien failli envoyer l'autre à l'infirmerie le premier, hein ? »

Carson a l'intelligence de se mordre les lèvres, pousse un humpf et fait un petit geste de la main qui dit clairement « je ne vois absolument pas de quoi vous parlez » puis se tourne vers son patient du moment.

John se rappelle très bien sa première rencontre avec le médecin écossais. Il avait pratiquement sauté au cou du pauvre homme en apprenant qu'il était celui qui avait lancé cette foutue torpille sur son hélico. Depuis, les deux hommes étaient devenus amis. John appréciait le professionnalisme de Becket mais aussi son humanité.

« Radek mon ami, vous avez la tête aussi dure que notre cher Major ici présent. » dit Carson. « Nous allons faire un scan juste pour en être parfaitement sûr ; en attendant vous allez être mon invité pour les 12 prochaines heures ». Cette annonce élicite un petit juron (du moins John est à 99 pour cent certain qu'il s'agit d'un juron, juste au ton utilisé). « Oui, oui, je sais vous avez beaucoup de tra --»

« Que se passe t-il ici ! » interrompt une voix féminine. Les trois hommes se tournent vers la personne qui a parlé.

John esquisse un sourire. « Hey, Sam, tout va bien juste un petit incident de … couloir. Nous nous sommes juste télescopés, le docteur Zelenka et m-- »

« Zelenka ? » Sam écarquille les yeux en identifiant l'homme allongé sur un des lits de l'infirmerie et s'exclame. « Mais comment est-ce … » Elle s'arrête brusquement, serre les mâchoires puis reprend, ayant visiblement repris le contrôle d'elle-même. « Docteur Zelenka. »

« Colonel Carter, » répond le tchèque.

Woaouh, la température dans la pièce doit avoir perdu une dizaine de degrés tant le ton utilisé est glacial, John ne serait pas surpris si de petites stalagmites se formaient aux commissures des lèvres de Sam et de Zelenka. Ces deux là ont une « histoire », une histoire qui visiblement ne s'est pas terminée dans la bonne humeur.

« Et bien, je crois que Carson a les choses bien en main et tu voulais que je travaille avec toi sur deux ou trois petits trucs ramenés d'Antarctique, non ? » La voix de John est aussi sucrée que de l'hydromel histoire d'adoucir un peu l'ambiance. Sam se tourne vers lui comme si elle venait juste de s'apercevoir qu'il était là.

« Oh, oui, oui, tu as raison, excuse moi, je … j'ai eu un peu peur lorsqu'on m'a dit que tu étais à l'infirmerie. » Elle lui sourit mais ces yeux restent froids et distants. « Docteur Zelenka, j'espère que vous vous rétablirez rapidement … » puis elle ajoute tout sourire, ses dents parfaitement alignées formant un parfait petit collier de perles blanches, « … mais je sais que pendant votre séjour ici, quelqu'un d'autre pourra reprendre votre travail, ne vous inquiétez pas. Docteur Beckett. »

Sam fait un petit geste de la tête à Carson puis sort de l'infirmerie. Zelenka a le visage rouge et John est sûr que ce n'est pas la conséquence de sa chute. Sam l'a juste gentiment humilié en laissant entendre que n'importe qui pouvait reprendre son travail.

John fronce les sourcils. Décidément, cette journée est de plus en plus bizarre.

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« Je peux connaître la petite histoire derrière le sketch de l'infirmerie ? » demande John à Sam, une fois qu'ils sont arrivés dans son labo.

Sam lève les yeux vers lui et pendant un moment, il ne la reconnaît pas. Son regard est froid, calculateur. C'est si fugitif qu'il a l'impression d'avoir rêvé. Sam soupire et lui sourit. « J'ai moi-même sélectionné les scientifiques qui vont se joindre à l'expédition, cela n'a pas été facile, les candidats avaient tous des niveaux excellents ; le docteur Zelenka est brillant mais --»

John finit sa phrase. « … mais il n'a pas été choisi. »

Sam soupire. « Non. Il n'a pas très bien pris la chose … J'ignorais qu'il faisait partie du Conseil scientifique international. C'est une bonne chose, il peut nous apporter beaucoup.»

Etrange pense John, vu la manière dont Sam a traité le pauvre Zelenka dans l'infirmerie, il n'aurait pas cru qu'elle considérait la contribution de ce dernier si utile que cela. En revanche, ce dont il est certain, c'est qu'un scientifique bafoué c'est pire qu'une femme trompée.

Il allait devoir tenir à l'œil ce Zelenka. Au cas où …

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Colorado Spring, 17 juin 2007

Les jours qui suivent l'incident sont hectiques. John, qui doit embarquer pour Atlantis comme Commandant en second (avec Summer rien que ça, ce type le déteste, ça va être la fête !), a vite été contaminé par cette maladie chère à la bureaucratie militaire américaine : la réunionite aigue. Et aujourd'hui, comme les autres jours, il sort de sa énième réunion … si on lui demande là maintenant de quoi il a été question pendant presque toute l'après-midi pas sûr qu'il puisse répondre.

John entre dans son bureau, balance la demi douzaine de dossiers sur lesquels ils ont bossé sur une chaise, récupère ses affaires et sort, dans un état de second. C'est bien entendu arrivé sur le parking qu'il remarque qu'il a oublié ses clefs. Il pousse un juron bien senti, pose quelques minutes son front sur la vitre de la portière puis reprend le chemin de son bureau et juste au moment ou il va entrer dans le complexe de Cheyenne Mountain, il remarque trois individus dans une voiture.

Hummm, oui, bon, les gens ont encore le droit de bavarder dans leur bagnole s'ils le souhaitent, Ok ? Ok, se dit donc John jusqu'au moment où la dite voiture se met à envoyer des signaux. Les phares clignotent deux fois et un peu plus loin, une autre voiture lui répond. Et là, John se dit qu'il est temps de redevenir un bon petit américain moyen, c'est à dire paranoïaque au dernier degré. Il sort son portable pour prévenir la sécurité lorsqu'il reconnaît la voiture qui avance vers celle occupés par les trois suspects. C'est celle de Zelenka. Ce dernier sort de la voiture et rejoint les trois autres personnes. La voiture reste un moment à l'arrêt puis démarre.

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Colorado Spring, 25 juin 2004

John n'a pas appelé la sécurité ce soir là. Il ignore ce qui l'a retenu. Le sentiment de malaise qu'il ressent depuis son arrivée au SGC, le fait qu'il ne parvient pas réellement à trouver Zelenka « louche » ou tout simplement la curiosité. John déteste ne pas savoir, ne pas comprendre.

Il s'est juste mis à suivre le bon docteur. Et aujourd'hui, il a enfin mis la main sur tout son petit groupe de « conspirateurs ». Oui, des conspirateurs, parce que c'est exactement ce dont ils ont l'air : vêtements sombres (avec bonnets et tout et tout, très Ninja), cache-cache avec les voitures, rendez vous des endroits complètement loufoques (le bowling, le salon d'un véto et, le fin du fin, un salon de thé, c'est du Ninja un peu spécial).

John vérifie que son 9mn est chargé (il ne les croit pas dangereux mais on ne sait jamais). Il ajuste sa casquette de livreur de pizza (lui aussi aime les déguisements), sort de sa voiture et va sonner au 2789 Pride Street.

Une petite bonne femme d'origine asiatique lui ouvre. « B'jour ! » lance t-il en mâchouillant un chewing-gum, « V'là votre Spéciale pour quatre personnes. Toute chaude et croustillante.»

« Mais … mais nous n'avons rien commandé ! » balbutie la jeune femme, l'air clairement désemparée.

« Ah, désolé ma p'tite dame, mais on me la fait pas à moi celle-là, 10 ans que je suis dans le métier, elle a été commandée, on m'a donné votre adresse, maintenant faut payer. » Et John force l'entrée et s'engouffre dans le couloir. Ce dernier donne sur un petit salon et il peut entendre plusieurs voix, deux hommes et une femme.

« Monsieur ! Non, attendez ne … »

John pose la pizza sur une console dans l'entrée et entre dans le salon. Ses yeux tombent immédiatement sur ce qui se trouve sur la table basse. Des plans. Il reconnaît d'un seul coup d'œil ceux des labo du SGC. Ok, là, on cesse de plaisanter.

« Ma … Major ? »

John lève les yeux vers Zelenka. Avec ses cheveux en bataille, ses petites lunettes rondes et son air ahuri, il a tout du Professeur Tournesol. « Bonsoir Doc', ça vous gène si je me joints à votre petite … boum ? »

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Miko, la jeune femme qui lui a ouvert pleure toutes les larmes de son corps et Simpson essaye de la consoler. Zelenka ne dit rien et fixe la table devant lui, quant à Kavanaugh, il lance des regards noirs à John.

Les présentations ont été rapides. Miko Kusanagi, astrophysicienne, Natalie Simpson et Calvin Kavanaugh, Ingénieurs.

« Une explication serait la bienvenue Docteur Zelenka, vous ne croyez pas ? » interroge doucement John. Zelenka lève les yeux vers lui et ouvre la bouche mais Miko se lève et se met à hurler comme une furie « Nonnnnn ! Il est avec elle, c'est … c'est son amant ! Il va tout lui dire et elle, cette … cette femme, elle va le tuer ! » Puis elle s'écroule à nouveau sur le divan toujours en pleurs.

« Zelenka, explication, maintenant, » dit John d'une voix autoritaire.

« Nous … » Zelenka soupire. « Nous ne sommes pas des terroristes Major, croyez moi. Nous connaissons tous les quatre l'extraordinaire travail effectué au SGC et nous savons que sans les hommes et les femmes qui y travaillent, nous ne serions pas ici ce soir. Nous voulons juste faire la lumière sur la disparition de quelqu'un qui nous est cher … »

A ces mots, Kavanaugh laisse échapper un petit rire sarcastique que Simpson interrompt en lui donnant un coup de pied dans le tibia. Même Miko a arrêté de pleurer et fixe un regard noir sur Kavanaugh. Zelenka reprend.

« Il y a environ six mois de cela, un de nos amis … » et là c'est Zelenka qui foudroie Kavanaugh du regard qui a la bonne idée de rester silencieux. « … a disparu. Nous avons mis tout en œuvre pour le retrouver mais pfiout ! C'est comme s'il avait disparu de la surface de la terre. S'il était … » et le regard de Zelenka s'adoucit en fixant Miko, « … mort, nous l'aurions retrouvé, dans un hôpital, une morgue … mais là, rien. »

John regarde les quatre personnes assises en face de lui et hausse les épaules. « Et en quoi cela concerne t-il le SGC ? Et Sam ? » Parce qu'il y avait un lien avec Sam, il en était sûr, c'était comme un sixième sens.

« Le Colonel Carter … » Zelenka ne cache pas le dégoût que lui procure ce nom. « Oh, oui, nous pensons qu'il y a un rapport entre la disparition de Rodney et votre … fiancée. »

John reste de glace. « Rodney … ? »

« Rodney McKay, le docteur Rodney McKay. Il a disparu le 24 janvier 2004, vers 21 :30. Sa voiture a été retrouvée brûlée sur le parking d'un Routier. »

« Hu, bon, je suis désolé pour votre ami mais je ne vois vraiment pas la relation avec --»

« McKay travaillait sur l'E2PZ Major » précise Zelenka. « Celui-là même que vous allez utiliser pour votre petit voyage dans quelques semaines. C'est lui qui a trouvé le moyen de le rendre compatible avec la Porte des Etoiles. »

La réponse fuse, automatique. « Impossible, » dit John. « C'est Sam qui a trouvé comment faire. »

« Sam, Sam, Sam ! » crie Miko. « Vous n'avez donc que ce nom là à la bouche, cette femme est une sorcière ! »

« Et une voleuse » renchérit Simpson. « Nous étions dans l'équipe du docteur McKay à la zone 51. Nous avons travaillé sur ce projet, nous savons qui est à l'origine de cette incroyable réussite scientifique, Major. Et ce n'est pas le Colonel Carter. »

John fronce les sourcils. Il connaît bien Sam. Ils sont pareils elle et lui et c'est pour ça qu'ils s'entendent aussi bien. Il sait qui est Sam, un bon soldat, un bon scientifique. Et dans un cas comme dans l'autre, il sait qu'il y a parfois des choix, pas toujours très éthiques à faire. Un soldat tue, un scientifique "cherche", à n'importe quel prix. Des décisions difficiles avec lesquelles il faut apprendre à vivre. Non, il ne visualise pas Sam comme une blanche colombe, innocente et pure, mais de là à en faire une voleuse et, si ce que ces gens insinuent, une meurtrière …

« Ridicule. Sam est un petit génie, elle n'a pas besoin de votre Mckay pour arriver à ses fins. »

« Oui, vous avez raison. Le Colonel Carter est une brillante scientifique mais … elle n'a pas beaucoup de temps à consacrer à ses recherches, on ne peut pas être à la fois sur le terrain et dans un labo, Major, du moins, il faut croire qu'elle a passé un peu trop de temps cette fois sur le terrain puisque Rodney avait trouvé la solution avant elle. Vous voyez, le Colonel Carter a développé une incroyable maîtrise de la technologie reposant sur le naquahda et sur les Portes des étoiles alors que Rodney travaillait de son côté sur les découvertes Anciennes. Il en savait plus qu'elle et elle ne l'a pas supporté. Ce ne serait pas la première fois qu'un évènement de ce type se produit dans le monde scientifique. »

« Bien d'accord avec vous Doc, et justement, tout ceci ne serait-il pas tout simplement une petite vengeance concoctée contre Sam ? Je suis à peu près sûr que si je vérifie la liste des candidatures rejetées pour le projet Atlantis, je trouverais les vôtres. »

Zelenka sourit. « Oui, vous les trouverez en effet. Nous avons travaillé près de 3 ans sur ce projet et nous voulions le voir se réaliser même si son créateur n'était plus là pour le voir, c'était comme un hommage, et vous savez quoi, c'est justement le rejet de nos candidatures qui nous a fait soupçonner le Colonel Carter : vous avez les quatre personnes qui en savent plus que n'importe qui sur la technologie Ancienne sous la main et vous n'en choisissez aucune ! Etrange, non ? »

Ok, là, il marquait un point. Si Sam en avait choisi un, ou deux, ok, mais rejeter leurs candidatures à tous les quatre, c'était louche. Bon sang ! Il refusait d'y croire … « J'ai besoin d'en savoir plus, de quels éléments concrets disposez vous ? Comment voulez vous que je puisse vous croire sur de simples coïncidences. On n'accuse pas quelqu'un de meurtre comme ça !»

Zelenka fronce les sourcils, étonné par cette affirmation. « Un meurtre ? Mais qui vous parle de meurtre ? »

Tou bi continuede …

(1) L'épisode Une nouvelle ère a été diffusé sur les écrans américains le 16 juillet 2004, je fais en sorte que ça colle à peu près.

Oups, j'ai oublié de vous dire que je n'aime pas (beaucoup) le personnage de Samantha Carter (mais vous l'aviez sans doute deviné, non ?)