Bonjour,

Cette histoire traîne dans mes dossiers depuis un moment. En la relisant une énième fois, j'ai finalement décidé de la réécrire et de la publier. J'espère qu'elle plaira!

Merci de lire!

Anna


Chambre 405

31 octobre 1981

Un calme inhabituel régnait dans l'hôpital pour sorcier Ste-Mangouste. Les couloirs habituellement grouillants d'infirmières, de médicomages, de patients et de visiteurs avaient été désertés une heure plus tôt. L'effervescence habituelle avait ainsi laissé place à un silence lourd au fur et à mesure que l'hôpital se vidait.

En cette journée, considérant ce qui venait de se produire, personne n'aurait songé à reprocher au personnel médical d'abandonner leurs postes pour descendre dans la rue avec tous les autres. Il y avait de quoi célébrer et tous avaient le cœur à la fête. Enfin pas tous, les occupants de la chambre 405 avaient plus de raison de pleurer que de se réjouir.

La chambre 405 était occupée par trois personnes. La première, un vieillard de grande taille, au nez aquilin, aux yeux d'un bleu perçant et à l'impressionnant barbe argentée n'était nul autre qu'Albus Dumbledore. Il était penché au-dessus d'un berceau et observait celui qui était la cause de toute cette agitation qui remuait aujourd'hui le monde des sorciers.

Il s'agissait d'un bébé d'à peine un an et quelques mois. Ses yeux verts grand ouverts, il observait le vieillard avec curiosité. Sur sa tête, une touffe de cheveux noirs masquait à peine la cicatrice en forme d'éclair qui barrait maintenant le front du bambin. Il s'agissait du petit Harry Potter. Dumbledore approcha sa main du visage de l'enfant et effleura la cicatrice. Il avait l'intime conviction que ce que cet enfant avait fait aujourd'hui n'était que de leur faire à tous gagner un peu de temps. Cette nuit, son destin avait été scellé.

Apparemment inconscient de ce qui se déroulait autour de lui, le bambin continuait de fixer Dumbledore les paupières lourdes. Il approcha ses petits poings de son visage et enfouit son pouce dans sa bouche avant de succomber à la fatigue et de fermer les yeux. Dumbledore sourit légèrement et s'approcha de la troisième personne présente dans cette chambre.

Dans un lit était étendu un jeune homme de 21 ans. Grand et mince, il avait sur le dessus de la tête la même masse de cheveux en désordre que le bambin. Il s'agissait de James Potter, le père de l'enfant. Il était toutefois en bien plus mauvais état. Pâle comme la mort, il luttait pour sa vie. Son sommeil était agité et il remuait, ses lèvres laissant parfois échapper des mots apparemment sans aucune logique. Un mot en particulier revenait toutefois souvent : « Lily ».

Le vieillard soupira. Cette nuit, quelque chose d'à la fois horrible et merveilleux s'était produit. Un bébé avait réussi à anéantir, ou du moins à grandement affaiblir, l'un des mages noirs les plus puissants de tous les temps grâce au sacrifice ultime de sa mère. Ainsi, alors que la communauté sorcière de Grande-Bretagne célébrait la fin du règne de la terreur, James et Harry Potter n'avaient pas à se réjouir. Le premier avait perdu sa femme et le second sa mère. Leur vie était à tout jamais changée. À partir d'aujourd'hui, nul sorcier n'ignorerait plus les noms de Lily, James et Harry Potter.