Titre: A l'aube de ton jardin
Résumé: Un crime terrible amène le non moins terrible enquêteur Sebastian Michaelis à entrer dans le monde fleuri de Ciel Phantomhive.
Pairing: SebastianxCiel
Rating: M. On va tout de suite établir une relation de confiance entre nous, donc je propose qu'on mette cartes sur table : je suis un peu tarée. Pas tarée genre "c'est une fille originale", mais tarée genre "j'aurai mieux fait de ne pas la présenter à mes parents". Ça m'éclate de décrire des scènes de meurtres. Et je compte pousser le vice jusqu'à écrire des scènes d'amour entre hommes. Je ne l'emporterai pas au paradis, ma brave dame.
Disclaimer: L'univers et les personnages de Black Butler ne m'appartiennent pas. J'ai tiré une bonne partie des informations sur l'anatomie et la criminologie dans des revues scientifiques (Science et Vie entre autres) et dans mes propres connaissances.
Commentaire: C'est ma première fic alors svp soyez sympas... AHAH, je plaisante ! C'est bien ma première, mais frappez-moi, j'adore ça !
Autrement, je recherche un(e) bêta, si intéressé(e)s contactez-moi par mp. Je suis un peu mal à l'aise de publier ce prologue sans qu'il ait été lu par une tierce personne avant, j'espère que vos yeux ne saigneront pas trop fort (si quelqu'un a vraiment les yeux qui saignent, contactez-moi aussi par mp, ça m'intéresse).
Prologue
"Sebastian Michaelis" marmonna-t-il en brandissant son badge au policier qui le regardait d'un air suspect. Petit, des yeux bruns entourés de sourcils épais, des joues rondes, le capitaine de police Randall jaugeait l'homme devant lui sans répondre. L'inconnu était vêtu d'un long manteau noir, de bottines noires comme celles qu'ils avaient vues dans la vitrine du Grand Magasin, et portait des gants de cuir noirs. Sa coiffure impeccable laissait supposer un soin attentif et régulier. Un civil, en apparence tout du moins. Mais voilà ce badge brandi à quelques centimètres de son nez. Etait-ce un profiler que le département des sciences du comportement lui aurait envoyé ? A quoi ressemblent leurs badges, déjà ? Il ne se rappelait même pas avoir sollicité leur aide.
Voyant l'hésitation de l'officiel, l'inconnu retint un soupir d'exaspération avant d'ajouter : "Le FBI m'a envoyé." Oh. Le FBI. Plissant les yeux, l'homme en uniforme détailla la plaque devant ses yeux. A quelle section du FBI appartenait donc ce symbole ? Il ne lui semblait pas familier. Et surtout, qu'avait à faire le FBI dans cette affaire ? Arthur Randall reporta son attention sur l'inattendu arrivant, qui lui répondit par un regard glacial. Retenant un frisson, il se décida à répondre de mauvaise grâce : "Très bien. Vous pouvez passer. Les ijistes ne vont pas tarder." L'homme en noir ne prit pas la peine de répondre, et enjamba le ruban jaune et noir qui délimitait la zone interdite.
Il franchit la petite cour, et poussa la porte à demi close de la maison encadrée par le ruban de sécurité. Une odeur désagréable s'immisça immédiatement dans ses narines. Ça ne pouvait pas déjà être de la purification, Will l'avait assuré que c'était récent. Et le sang frais n'avait pas cette odeur. Sebastian jura à voix basse. La puanteur des viscères allait imprégner ses vêtements, et ils seront rapidement bons pour la machine. Ignorant les regards des policiers, déconcertés par sa présence, il continua son chemin en suivant l'effluve de plus en plus intolérable. Il traversa l'entrée sans un regard pour la décoration de mauvais goût et emprunta les escaliers au bout du couloir prolongeant l'entrée. Puis, mû par un instinct que certains qualifieraient de démoniaque, il ouvrit sans hésitation la deuxième porte à sa droite. Les occupants de la pièce se retournèrent rapidement, surpris par cette entrée brutale. "Sebastian Michaelis, FBI." dit-il sans même les regarder. Son regard était focalisé et captivé par le cadavre sur lequel ils étaient penchés.
Ce qui avait été auparavant une femme était étalé par terre, dos au sol. Son corps frêle occupait toute l'intention dans cette grande chambre. Son visage était sublimé par un maquillage peint par la mort elle-même. Ses yeux vitreux était figés dans un écarquillement d'effroi et fixaient le plafond sans le voir. Sa bouche mi-close laissait échapper quelques filets de sang séché, signant une hémorragie interne. Ses lèvres auparavant vermillon arboraient à présent un rouge très pâle. Une large incision s'étalait comme un sourire tout le long de son cou sanguinolent. La robe de la défunte avait été déchirée, privant la morte sa pudeur. Une profonde coupure avait entièrement ouvert le ventre de la victime, permettant de sortir les viscères à l'air libre. La puanteur qui en dégageait avait envahi les lieux comme un parfum mortuaire. L'estomac avait été laissé en place, mais les intestins avaient soigneusement étés disposés autour du corps, telle une décoration autour d'un sapin de Noël. C'était Noël en enfer. Un cœur qui ne battrait jamais plus était logé au creux de sa main droite. Les deux lobes du foie avaient été séparés et laissés précieusement par terre, au-dessus du visage statufié de la morte. Elle tenait dans sa main gauche ses propres poumons, qui contenaient à présent plus de sang que d'air. Chacun des bras avait été tailladé pour laisser apparaître un cœur grossièrement dessiné. Au milieu de la cavité abdominale, qui avait ainsi été vidée de façon aussi talentueuse que monstrueuse, reposait une carte. Une fleur était dessinée sur ce bout de papier. Elle s'enroulait autour de trois chiffres: 666. "Voilà donc pourquoi j'ai été appelé", constata intérieurement Sebastian, satisfait.
"Lieutenant Fred Abberline, enchanté de faire votre connaissance Monsieur Michaelis." Le jeune homme était plutôt grand, avait des cheveux bruns bien coiffés, et des yeux bleus assombris par le dégoût. Sebastian hocha la tête pour toute salutation et fut satisfait de pouvoir éviter un contact humain: le policier portait des gants de latex donc pas de poignée main autorisée, l'enquête primait sur la politesse. "Et voici ma collègue: le lieutenant Sophie Poty." Celle-ci portait un lourd appareil photo, et détourna les yeux du cadavre pour saluer l'homme d'une voix qu'elle aurait voulu plus contrôlée. "Monsieur Michaelis. Je suis désolée que nous nous rencontrions dans des circonstances aussi tragiques." Avant d'ajouter à voix basse : "Mais quel genre de monstre a bien pu faire ça?".
"Nous nous posons exactement la même question" répondit Sebastian d'une voix grave, réprimant un petit sourire sarcastique. Le lieutenant Sophie ignorait à quel point ce mot avait été choisi avec justesse. Cette dernière le jaugea, semblant peser le pour et le contre de partager ses informations. L'homme lui renvoya son regard et elle rougit légèrement, prise sur le fait. Elle hésita un instant, puis se décida:
"Le médecin légiste est déjà passé, mais il ne sait pas encore définir avec certitude l'heure du décès." Sophie parlait à voix basse, prenant inconsciemment la ridicule précaution que la morte ne puisse l'entendre. "Il a examiné le corps mais attend l'accord des ijistes avant de l'emporter en autopsie, et d'effectuer un examen plus poussé. C'est la propriétaire de la maison qui l'a trouvée ce matin. La victime s'appelle Sandra Brankeberg, elle a 23 ans, et est étudiante en sciences humaines et sociales. Elle logeait comme ça chez l'habitant depuis quatre ans. Quand nous sommes entrés, la porte était verrouillée à clé. L'assassin est probablement passé par cette fenêtre ouverte, dit-elle en désignant du doigt l'entrée présumée de l'assassin. La propriétaire est la seule autre habitante de la maison, et elle a pris un somnifère et utilisé des boules de cire pour s'endormir. Elle avait entendu la veille les jeunes de la résidence voisine parler d'une soirée post-examens, et elle voulait s'endormir rapidement ce soir-là."
"Je suppose qu'on ne tirera rien du voisinage, si le boucan était tel qu'un somnifère et des bouchons d'oreilles étaient nécessaires, soupira Abberline sans détacher les yeux du visage terrifiée de Sandra." Il semblait avoir pris la parole plus pour faire ses excuses à la défunte que pour entretenir la conversation.
"Nous sommes en train de prévenir puis interroger les proches, la faculté, et le quartier. La propriétaire est déjà avec un psychologue. Les ijites ne devraient plus tarder à... commença le lieutenant Poty, avant d'être interrompue."
"On est là, Lieutenant. Bonjour. " Dans l'encadrement de la porte, se tenaient deux hommes vêtus d'une combinaison immaculée, portant chacun une grosse mallette noire.
"Oh, Scott, Bertrand. Bonjour à vous aussi. Bon, on va vous laisser en action, alors !" répondit Fred Abberline en se forçant à sourire. Il connaissait assez ces deux experts pour savoir que leur propre présence ne ferait que ralentir et compliquer leur tâche. Sa collègue et lui se levèrent et quittèrent la pièce non sans en dernier coup d'œil à la scène macabre. L'expert qui avait pris la parole, probablement le plus âgé au vu de sa moustache grisonnante, les remercia par un sourire crispé. Puis il se tourna vers l'homme en noir qui ne semblait pas vouloir bouger d'un poil.
"Bonjour, Monsieur... ?" s'enquit-il. Quand il parlait, sa moustache bougeait au-dessus de sa lèvre supérieure comme un petit animal.
"Michaelis. Sebastian Michaelis." lui répondit une voix de velours.
L'expert ne put s'empêcher de détailler l'homme devant lui. Les traits délicats de son visage semblaient avoir été peints par un maître de la Renaissance italienne, mais son masque inexpressif avoir été taillé par un artiste grec. Ses yeux rouges ne semblaient refléter aucune émotion quand il lui rendit son regard. Ses prunelles sanguinolentes s'accordaient parfaitement avec l'hémoglobine qui avait redécoré la pièce. Le scientifique ne put s'empêcher de s'interroger sur cette couleur inhabituelle de l'iris. Des yeux rouges étaient une caractéristique commune des albinos: l'absence d'une enzyme particulière empêchait la transformation d'un acide aminé en mélanine, et l'absence de pigmentation qui en découlait permettait de voir les vaisseaux sanguins. L'individu avait bien une peau pâle, mais ses cheveux noirs corbeau balayaient l'éventualité d'un albinisme. Alors, quelle était l'explication ? Ses pensées furent interrompues par son collègue.
"Monsieur Michaelis. Veuillez me pardonner mon impolitesse, mais nous aimerions travailler le plus vite possible."
Les lèvres fines de l'agent du FBI s'étirèrent en un petit sourire, mais il ne leur était pas adressé. Sebastian Michaelis avait délaissé l'expert pour attarder son regard sur la défunte. L'expression "dévorer des yeux" prenait toute sa signification ici, et les étranges prunelles de l'enquêteur paraissaient brûler d'un feu en provenance directe de l'enfer. Les deux ijites sentirent un frisson les traverser de part en part quand ils comprirent que l'homme en noir souriait à une morte.
"Je vous en prie, Messiers. Faites comme si je n'étais pas là. Je ne vous dérangerais pas, promit-il."
Son interlocuteur ouvrit la bouche pour protester mais l'aîné s'interposa :
"Très bien, Monsieur Michaelis. Arthur nous a prévenu que le FBI était sur les lieux, et nous n'avons pas l'autorité nécessaire de vous faire partir, déclara-t-il d'une voix sèche, ne laissant aucun doute sur sa contrariété. Nous vous demandons seulement de ne pas toucher à la scène ni à nos outils de travail."
L'enquêteur se contenta d'hocher la tête, et se recula dans un coin de la pièce. Il se retint de s'adosser contre le mur, et suivit du regard les lapins blancs dans leur travail. Les ijites, "i" pour "identification" et "j" pour "judiciaire", étaient les techniciens chargés de déceler les indices sur la scène de crime. Les gendarmes les appelaient les "tics", pour "techniciens d'identification criminelle". Sebastian préférait le terme de lapins blancs, mérité à cause de leur combinaison immaculée enfilée avant de pénétrer sur leur lieu de travail.
Le moustachu sortit de sa mallette une grosse lampe rectangulaire que Sebastian identifia comme un Crimoscope. Il ferma la porte, éteint la lumière, puis brancha la lampe portative sur la lumière blanche, permettant ainsi de distinguer les débris de surface, tels que les cheveux, ou les traces laissées dans la poussière, comme des pas. Sebastian étouffa un bâillement en observant l'expert arpenter l'appartement selon la méthode des couloirs combinés et linéaires. Il y en avait pour un moment, mais sa conscience professionnelle l'obligeait à assister à la procédure. Le plus jeune suivait l'autre avec un Dustmark -dispositif destiné à récolter les motifs imprimés par la poussière à l'aide d'électricité statique-. Sebastian espérait qu'au moins un de leurs indices prélevés lui sera utile. Les deux scientifiques travaillaient en silence, ce qui laissait à l'enquêteur le calme nécessaire pour contempler la jeune défunte. Celle-ci baignait dans son propre sang, dont une partie avait déjà été absorbée par la moquette. L'essentiel était concentré au niveau du cou et de l'abdomen. Les scarifications, nettes et peu profondes, n'avaient pas dû faire couler beaucoup. Sebastian ne repéra aucune trace à moins d'un demi-mètre de la victime, mais il avait encore besoin du luminol pour le confirmer. L'utilisation de ce composé était l'un de ses moments préférés : aspergé sur la surface à tester, il se combinait à l'oxygène contenu dans l'hémoglobine pour provoquer une réaction de chimiluminescence qui émettait une superbe couleur bleue. La vision de Sandra éventrée baignant dans une mare bleutée risquait d'être un spectacle remarquable.
Le corps reposait à quelques centimètres du lit. Sandra avait dû être rapidement maîtrisée sur le sol puis exécutée en quelques instants. L'assassin devait donc avoir une force considérable, en plus de savoir précisément ce qu'il faisait. Il fallait ajouter à ça certaines connaissances anatomiques. Et peut-être une connaissances des lieux, à moins que la fête chez les voisins n'est étée qu'une heureuse coïncidence pour le meurtrier. C'était le bon raisonnement pour une enquête classique. Mais la carte placée en lieu et place des organes abdominaux effaçait tout espoir que cette investigation soit ordinaire. Elle était l'appât qui avait mené Sebastian jusqu'ici. Elle était la preuve que les efforts du capitaine de Police Randall, des Lieutenants Abberline et Poty, et des experts Bertrand et Scott, seront vains. Elle était la cible qui indiquait à Sebastian Michaelis sa nouvelle proie.
"On passe à la lumière bleue" prévint Bertrand à son cadet, tirant l'enquêteur de ses songes. C'était passé plus vite que prévu. "Les œuvres d'art suspendent donc bien le temps" philosopha Sebastian, en se gardant bien de partager cette pensée avec les autres occupants de la pièce. L'agent du FBI dû se placer dans l'encadrement de la porte afin de ne pas gêner les deux experts qui aspergeaient la pièce de luminol. Sa nouvelle place, près du couloir, lui permettait d'entendre le brouhaha des conversations en bas des escaliers. Il accueilli avec soulagement cette source de distraction et tendit l'oreille, mais ne détacha pas son regard de la scène de crime. Il perçut des bribes de conversation, qui lui apprirent l'arrivée imminente des médias, et l'embarras des agents de police quand à la version à leur donner. Rien qui ne puisse l'intéresser. Mais au bout de plusieurs minutes, quelques cris se firent entendre et sonnèrent comme des trompettes annonçant un nouvel événement: un civil s'était immiscé sur les lieux.
"Je veux juste la voir ! JUSTE LA VOIR ! PUTIN ! MAIS LAISSEZ-MOI PASSER, PUTIN ! JUSTE LA VOIR ! SANDRA !"
Ses exclamations furieuses redoublèrent de clameur et l'intrus s'égosilla à exiger des policiers qu'ils le lâchent sur le champ. Sebastian ne pût qu'espérer que les officiels échouent à maîtriser l'individu. Si l'importun parvenait à monter les escaliers, ce n'est sûrement pas lui qui l'empêchera de voir sa défunte copine/sœur/peu lui importait. Il lui ouvrirait même volontiers la porte. Sebastian se délectait d'avance de voir le visage de l'intrus se décomposer d'horreur. Le mélange de dégoût -qui ne serait pas écœuré devant ce spectacle ? à part lui-même, bien sûr-, d'effroi, et de tristesse qui s'imprimerait sur ses traits serait sûrement délectable. L'enquêteur ne demandait qu'à cueillir les larmes de l'indésirable individu, au coin de ses yeux écarquillés d'horreur face à ce fantastique spectacle d'épouvante. Et cerise sur le cadeau, l'ambiance était actuellement parfaite pour l'accueillir. La chambre était plongée dans la pénombre, et le cadavre de Sarah gisait au milieu d'une flaque bleue intense, encadrée par deux inconnus vêtus d'une combinaison blanche. Oh, comme il serait jouissif de voir cet homme imprimer définitivement cette image dans sa rétine !
Malheureusement pour Sebastian, les éclats de voix diminuèrent d'intensité et il supposa que l'objet de ses fantasmes avait été mis dehors.
"Pas de projections de sang à plus de 65 cm, marmonna Bertrand. Et pas de traces de spermes. Espérons que les cheveux apportent des réponses. Une séance de shoot complète pour Autopano et on dégage de là. L'odeur me rend malade. Préviens le médecin légiste qu'il peut bientôt aller chercher le corps."
"Vous pourriez m'envoyer le fichier ? s'enquit Sebastian." Depuis quelques années, ce logiciel lui avait rendu la vie plus facile. Grâce à plusieurs prises de vue cadrées selon un angle précis, les données étaient compilées pour fournir une vision à 360° du lieu. Une visite virtuelle qu'il sera ravi de pouvoir faire au cours de son enquête. L'un des experts lui assura qu'il en aura une copie et Sebastian le remercia.
Une fois les photos prises et le matériel rangé, les deux techniciens laissèrent le cadavre au médecin légiste. Ils partirent après un adieu courtois à l'agent du FBI. Sebastian retint un petit rire lorsqu'il vit de quel médecin il s'agissait. Il s'approcha de ce dernier, penché sur la cadavre. Il réfléchissait sûrement à la meilleure façon de transporter le corps éviscéré, tout en conservant la disposition particulière des organes.
"Bonjour Docteur" susurra-t-il en se penchant de l'autre côté du corps.
"Sebastian, répondit la femme en souriant. Si tu voulais un rendez-vous avec moi, tu avais juste à le demander. Pas la peine de faire des pieds et des mains pour être sur la même affaire que moi."
"Mais quoi de plus romantique qu'un rituel satanique pour notre premier baiser, May Linn?"
La doctoresse appuya sa main sur son menton, une petite moue sur le visage, semblant réfléchir intensément à la question.
"Mmmh. J'ai entendu dire que certaines personnes aimaient les dîners aux chandelles. Mais si tu veux mon avis, je trouve ça peut-être un peu trop morbide."
"Définitivement morbide." confirma l'enquêteur avec tout le sérieux du monde.
Ils arrêtèrent leur messe basse quand un policier s'approcha pour demander au légiste s'il pouvait amener le brancard, ce qu'elle confirma.
"May Linn. Je te laisse le corps, tu me laisses la carte. Deal ?" murmura-t-il de sa voix suave.
"Sebastian, les deals n'ont aucun intérêt si tu sais déjà ce qui est prévu au départ, sermonna May Linn."
Munie de gants et à l'aide d'une pince-souris, elle préleva la carte logée dans la cavité abdominale, et la glissa dans une pochette transparente. Puis elle tendit la pochette à Sebastian, qui la glissa rapidement dans une poche intérieure de son manteau.
"Merci Beauté. Je reviendrais te voir, premièrement pour tes beaux yeux que tu persistes à cacher sous ces lunettes, ensuite pour les résultats de l'autopsie." chuchota-t-il.
Le brancard arriva, privant la jeune femme aux cheveux roses de toute réponse. Sebastian partit après un dernier regard pour la scène de crime, descendit les escaliers, traversa l'entrée en évitant soigneusement de rentrer dans le champ de vision des deux lieutenants, parcouru la petite cour, enjamba le ruban, et s'engouffra parmi la foule, attirée par les voitures de Police. Tandis que, tête baissée, l'homme au manteau noir se confondait parmi la masse, un sourire démoniaque vint déformer les traits parfaits de son visage. La chasse était désormais ouverte.
Alors les reviews n'ont aucune signification pour moi, je suis tellement au-dessus de tout ça, je ne vois vraiment pas l'intérêt d'avoir un avis sur un texte sur lequel tu as travaillé pendant des heures en espérant que ça plaise, et d'ailleurs...OK OK, J'AVOUE, je veux vos avis, je vous supplie à genoux, je me roule par terre. Non, je n'ai aucune dignité, d'ailleurs je n'ai jamais compris à quoi servait ce concept.
