Première partie : Les débuts

BCI: Je trouve que les membres de la brigade fantôme sont décidément les meilleurs antagonistes. Imaginer un passé aux persos est définitivement quelque chose que j'adore.

Il y avait beaucoup de choses encore que Kuroro ne comprenait pas.

D'ailleurs à cet âge tendre, il était normal qu'on se pose pas mal de questions. On pouvait ne pas comprendre des tonnes de choses à six ans et harceler nos parents de questions sur les diverses choses de la vie.

Un enfant normal dans cette situation, irait voir la forme d'autorité parentale la plus proche et lui poserait sa question tout en bafouillant légèrement et en faisant un grand sourire innocent.

Sauf que Kuroro n'était pas un enfant normal ( bafouiller légèrement et faire un grand sourire innocent, n'était pas non plus ce qu'il préférait le plus ) et qu'aussi, les questions qu'il voulait poser étaient elles aussi, loin d'être normales.

Son instinct lui disait de rester calme et de ne pas parler.

C'est pourquoi le petit garçon restait silencieux et se contentait de darder sur le jeune homme en face de lui, un regard inexpressif.

« Comment t'appelles-tu ?»

La question arriva à peine à ses oreilles tellement qu'il se sentait encore sonné après le meurtre de sa mère.

Il y eu quelques secondes ou le garçon resta silencieux. Ses yeux noirs errèrent du jeune homme à l'écran d'ordinateur ou un curseur était posé près d'une barre de recherches.

Je ne comprends pas.

« Personne n'est là pour te faire du mal, tu sais. Tu peux parler sans crainte.»

Kuroro redirigea ses yeux vers le jeune homme. Il devait avoir dix-huit ans, des cheveux blonds bouclés et des yeux bleus.

Bleus comme ceux de maman.

Comme le petit garçon ne disait toujours rien, le jeune homme blond dit:

« Je sais que tu n'as surement pas envie qu'on t'embêtes maintenant. Mais c'est important. On va faire un marché. Tu me dis ton nom et je te dis le mien, d'accord?»

Le petit garçon restant silencieux comme une pierre, le jeune homme continua:

« Je m'appelle Gery et toi?

-... Je m'appelle Kuroro... Lucifer.

- C'est très bien.»

Il regarda le jeune homme entrer son nom dans la barre de recherches et appuyer sur « entrer ».

Il y eut un long silence où le jeune homme fit bouger sa souris avant de cliquer sur un lien. Kuroro eut la surprise de voir une photo de lui et des phrases écrites à coté.

Qu'est ce que c'est ? Pourquoi il y a une photo de moi ?

Encore des questions à poser, qui resterait sans la moindre réponse.

Gery se tourna vers lui.

« On n'a jamais été très gentil avec toi, Kuroro. C'est tragique ce qui est arrivé à ta mère, n'est ce pas ? Elle n'a jamais rien fait de mal et ce qui semble être ton géniteur l'a tué. Vraiment tragique. Je parie non plus qu'on ne devait pas te comprendre à l'école. Tu devais vraiment t'y ennuyer, hein ?»

Kuroro hocha la tête en se demandant comment il savait autant de choses sur lui.

« Les maîtresses disaient que tu avais du mal à te faire des amis. Mais en fait, ce n'était pas le problème. Toi même, tu ne voulais pas d'amis. Du moins, pas de ces amis-là. Tu devais les trouver inintéressants, hein ? Toujours à parler de stupidités, à courir et à jouer à des jeux sans le moindre sens. Tu t'es dit que si c'était pour être aussi stupide que ça, il valait mieux tout simplement ne pas jouer avec eux.»

Nouveau hochement de tête. Ce n'était même pas de la manipulation puisque c'était la stricte vérité.

« Les maîtresses ne te comprenaient pas non plus. Elles te croyaient malheureux, alors que cela ne te dérangeait pas tant que ça.»

Gery fit un geste vers l'écran.

« Ce n'est pas un début de vie très réussie, tu ne penses pas? On aurait pu faire mieux. Tu aurais pu vivre avec des personnes intelligentes qui auraient compris ta maturité. Mais on ne t'a pas compris. On t'a toujours traité comme un demeuré alors que tu savais déjà pleins de choses sur leurs comptes. Mais ça n'a plus d'importance puisque maintenant... Tu es ici. Tu penses que c'est le hasard? A mon avis, c'est le destin. Tu vas avoir une nouvelle vie maintenant. Une vraie vie. Pas ce genre de simulacre de vie.»

Kuroro écoutait sans vraiment y accorder d'attention. Il savait très bien que ce discours était en quelque sorte une diversion. Il y avait quelque chose au bout. Quelque chose de très important.

« Mais avant ça...»

Le sourire amical de Gery avait disparu et il arborait un visage des plus sérieux.

« Il serait déplacé de commencer une nouvelle vie avec un tel passé. Tu en veux toi? Je pense que non. Je vais te proposer quelque chose. Ce passé, on va l'effacer. Il n'existera plus sauf dans ta mémoire, même si tu ferais mieux de l'oublier aussi. Il suffit que je fasse une toute petite chose et ton existence sur terre disparaîtra. Toi, tu seras toujours là, mais pour les autres, les idiots de ce monde « réel », tu n'existeras plus. Tu ne seras pas vivant, ni mort. Tu n'existeras plus.»

Un enfant normal aurait été effrayé par cette phrase, mais Kuroro se sentait, lui, plutôt curieux. Comment ne plus exister ? Se moquerait-il de lui ?

Soudain, il vit le jeune homme placer ces mains contre la machine et Kuroro ressentit quelque chose d'étrange dans l'air. Une sensation qui le mettait mal à l'aise.

Puis l'écran se brouilla pour soudainement devenir complétement blanc.

Le jeune garçon ouvrit la bouche, en état de choc.

Il ne comprenait pas, mais il savait que quelque chose de très important venait de se passer.

Gery se tourna vers lui et lui fit un sourire amical:

« Sois le bienvenu à la ville de l'étoile filante, Kuroro. Bienvenu dans la ville qui n'existe pas et ses habitants non plus.»

A cet instant, il sut que plus rien ne serait comme avant.

XXX

La vie à l'étoile filante était réellement bizarre. Ce fut la première chose que Kuroro réalisa en arrivant ici. Enfin, il avait eu le temps de s'y habituer, cela faisait deux ans qu'il habitait ici à présent.

On lui avait dit que cet endroit servait de décharge géante au monde entier et que tous le monde y jetait ce qu'il ne lui était plus utile.

Kuroro n'avait pu s'empêcher de grincer des dents en songeant que cela voulait dire qu'il était inutile.

Mais il devait s'y faire. Son père le prenait pour un monstre à cause de cette maudite croix sur son front et le seul être qui l'avait un jour aimé – sa mère – se trouvait à présent dans une tombe.

Les circonstances de la mort de sa mère étaient un peu floues. La seule chose qu'il savait était qu'elle avait été assassinée, et apparemment par son père. Mais il ne se souvenait pas bien de la suite.

Dans la ville de l'étoile filante, il était permis de tous jeter.

Tous.

Que ça aille de votre vieux frigidaire à votre belle-mère acariâtre.

Donc, personne n'a vu d'inconvénient à jeter les cadavres d'une mère et de son gamin. Ses personnes-là, n'avaient pas bien remarqué que le gamin était encore en vie.

Il était juste dans un profond comas.

Ce fut la première pelletée de terre froide sur son visage qui le fit sortir de sa léthargie.

Les personnes chargées de l'enterrement furent ébahies en découvrant dans le trou qu'ils avaient creusés et qu'ils commençaient à reboucher, de voir un petit garçon aux cheveux noirs ébouriffés et à la peau pâle, criant:

« Hey! Ça va pas bien dans votre tête?»

Il avait alors été emmené devant Gery qui lui avait souhaité la bienvenue dans la ville de l'étoile filante.

Kuroro s'était assis sur une vieille machine en laver et regardait d'autres jeunes de son âge jouer avec une cassette vidéo.

La solidarité dans ce lieu était incroyable. On ne pouvait pas arriver à mourir dans l'indifférence de tous tellement que les gens s'entraidaient à tout moment.

La vie était tout de même très rude, et il fallait s'accrocher pour survivre. Généralement, les enfants de l'âge de Kuroro se faisait « adopter » par un habitant plus vieux qui lui apprenait comme survivre dans ce milieu hostile. Pour lui, c'était Gery qui s'occupait de ça.

Car on pouvait également très bien se faire tuer si on ne faisait pas assez attention.

Un éclair noir attira son attention et il attrapa vivement l'objet.

La cassette noire.

Des cris impressionnés jaillirent des enfants qui le fixaient avec admiration devant son réflexe.

« Kuroro, tu la rends ?» Cria un garçon efflanqué.

Il regarda la cassette pendant un petit moment. Quelque part, il n'avait pas envie de la rendre. Il voudrait bien continuer à la regarder un peu, essayer de comprendre le mécanisme ou alors de voir si ce n'était qu'une cassette vierge ou alors si elle contenait un film.

Ça pourrait être n'importe quoi.

Kuroro la regarda encore longtemps avant d'un geste souple la renvoyer au garçon.

Des cris attirèrent son attention. Il se releva un peu pour regarder ce qui faisait ce tapage. Deux adolescents étaient entrain de se battre. Personne ne fit quoique ce soit pour les arrêter. A la ville de l'étoile filante, on pouvait se dire que la morale était un peu bizarre.

Ici, se battre était très anodin et pas vraiment exceptionnel. C'était parfois à cause de disputes et parfois juste pour passer le temps.

Deux personnes pouvaient se battre comme des acharnés- en se cassant quelques côtes au passages- et se retrouver à se parler comme si de rien n'était un peu plus tard.

Enfin, il y avait toujours des personnes un peu plus pugnaces que les autres. ( NDA: Pendant leurs jeunesses, ils ont dû en casser des côtes, Phinks et Feitan...)

Kuroro en faisait également partit et pour un garçon aussi jeune, il avait beaucoup d'intérêt pour les combats. Et dès qu'il y en avait, il y assistait silencieusement.

Le combat se finit et il se dit avec un soupir qu'il faudrait penser à demander à Gery s'il n'avait pas de nouveaux livres pour lui.

XXX

La petite fille jeta un œil circulaire à son horizon, et ne reconnaissant absolument rien, elle poussa un profond soupir. Elle passa sa petite main pâle dans ses cheveux violets qui partaient en épis et se tourna vers son compagnon de voyage.

« Feitan... On est pas complétement paumé ?» Demanda t-elle doucement.

Le petit garçon haussa un sourcil et se leva de la pierre où il s'était assis. Bien qu'il ait quelques centimètres de moins qu'elle, il était plus âgé.

Il tourna un peu sur lui-même et répondit:

« On est complétement paumé.»

Machi émit un grognement évasif et continua:

« On fait quoi alors?»

Feitan hocha les épaules, signifiant qu'il n'en avait strictement rien à faire. Machi grogna à nouveau, en se disant qu'elle aussi si elle voulait, elle pouvait s'en ficher complétement de la situation.

Elle continua de sonder l'horizon.

Ils étaient vraiment complétement paumés.

N'ayant pas envie de rester là à regarder les mouches voler, Machi décida de se mettre en marche. Elle ne savait pas où elle allait, mais peu lui importait.

Feitan la suivit en silence.

Le garçon qui ne ressentait pas la moindre inquiétude par rapport à leur situation, observait curieusement autour de lui.

La nuit noire rendait la progression un peu difficile, mais ils ne se plaignaient pas. Il y avait peut-être un chemin balisé dans cette forêt-les deux enfants n'en savaient strictement rien-mais en attendant, ils faisaient du hors-piste.

Ce qui semblait être une forêt impénétrable, s'éclaircit peu à peu pour tout à fait s'estomper.

Ils suivirent un chemin pierreux pendant un petit moment, gardant leurs questions pour eux. En vérité, ils auraient bien aimé savoir où ils étaient. Ils ne savaient pas dans quelle région ils étaient, et même pas dans quel continent.

Feitan ne put s'empêcher de grogner en pensant qu'il commençait à avoir faim.

Soudainement, Machi s'arrêta et il lui rentra dedans.

« Hé, qu'est ce qui te prends...?

-Feitan... C'est quoi ça ?

-Quoi ça ? »

Il regarda là où elle pointait son doigt et il ouvrit la bouche d'étonnement. Devant eux, se tenait une sorte de... décharge? Ils ne sauraient pas trop dire, où plusieurs dirigeables sillonnaient le ciel en déchargeant des déchets.

« C'est quoi ce truc?» Demanda Machi.

Ils continuèrent d'avancer, piqués par la curiosité, s'approchant un peu plus de l'endroit. Ils finirent par voir qu'il y avait des gens un peu partout dans cette décharge géante.

Brusquement, un homme les repéra et s'avançant vers eux. Les deux enfants s'arrêtèrent, ne savant plus vraiment quoi faire maintenant.

L'homme avait l'air d'avoir une quarantaine d'années, et était vêtu d'une chemise hawaïenne et d'un large short vert kaki. Ses cheveux commençait déjà à être grisonnant et portait des lunettes de soleil passée de mode.

Il s'arrêta juste devant eux et leur fit un sourire amical.

« C'est quoi ce truc? Répéta Machi.

-Ça, ma petite, c'est la ville de l'étoile filante.» Répondit l'homme.

Non, je suis à peu près sûr que c'était de toi dont elle parlait cette fois-ci... Se dit Feitan.

« Qu'est ce que vous faites ici, si tard ? Vous êtes perdus ?» Commença l'homme.

Ils s'entreregardèrent, se rappelant leur réflexion de tout à l'heure.

« Ouais. Complétement paumés.» Dit Machi.

L'homme dit qu'il s'appelait Darly et que s'ils voulaient, ils pouvaient l'appeler oncle Darly, ( Ils surent tout de suite qu'ils ne feraient jamais ça ) leur demanda où étaient leurs parents ( Feitan dit qu'il ne les avaient jamais vu et Machi répondit qu'elle priait pour ne plus jamais les revoir ) et comment ils étaient arrivés ici.

A cette question, ils ne surent quoi répondre, d'abord parce qu'ils étaient fatigués et affamés et que leur histoire était plutôt longue.

« Je ne parlerai qu'en présence de nourriture sur une table.» Dit Machi.

Feitan haussa un sourcil, se disant que décidément, il adorait le sens de l'humour de Machi, même s'il se demandait parfois si elle plaisantait vraiment.

L'homme les amena dans un grand bâtiment et les fit s'asseoir à une table. Il tenta apparemment de les mettre à l'aise, en faisant parfois quelques blagues, mais Machi et Feitan restèrent de marbre.

« Je vois... Soupira Darly. On est des 'spéciaux', hein?»

Machi fronça les sourcils, voyant leur demander ce que ça voulait dire, mais fut interrompue par l'arrivée d'un plateau rempli de victuailles.

Les deux enfants ne firent que manger sans rien dire d'autre. Ils étaient tellement absorbés par leur festin qu'ils ne firent pas attention au carnet que tenait Darly.

Ce cahier contenait une liste que chaque membre de la brigade fantôme était obligé de remplir à l'arrivée de nouvelles personnes.

Nouveaux arrivants:

Deux gamins, pas plus de huit ans. La fille doit venir du Japon et le garçon de Chine.

Détails anormaux: Trop calmes, prudents. Ont surement commencé à être éduqué au combat.

« Ça fait combien de temps que vous n'avez pas mangé ? Demanda t-il gaiement.

-Trois jours.» Répondit Feitan.

Darly marqua énergiquement sur son carnet:

Chercher à savoir d'où ils sortent. L'effacement pourrait être plus compliqué que d'habitude.

Au bout d'un moment, Machi et Feitan s'arrêtèrent, bien que pas toujours tout à fait rassasiés, mais estimant qu'ils avaient assez mangé pour pouvoir parler.

Machi reposa sa fourchette et regarda l'homme.

« Un carnet ? Y a quoi dedans ?»

Une gamine curieuse...

« Rien.» Répondit-il en le fermant rapidement.

Il posa ses coudes sur la table, et reprit:

« Je sais que vous devez être fatigués mais j'ai besoin de savoir. D'où venez-vous ? Surement pas de ce pays en tout cas, vu vos vêtements.»

Ils se regardèrent mutuellement et virent qu'il avait raison. Machi était en kimono et Feitan avait une tunique chinoise bleue avec un pantalon crème.

Ils se lancèrent un regard qui voulait dire:

Qui commence?

Ils haussèrent les épaules, décidant qu'ils feraient un peu en même temps.

« Je viens d'une famille ancestrale de ninjas. Commença Machi.

-J'ai été adopté par la mafia chinoise.» Dit Feitan.

Darly soupira, se disant qu'il aurait pu s'en douter.

Feitan se tourna vers Machi, lui faisant signe de continuer. Il faisait route avec elle, mais il ne savait pas non plus d'où elle venait, et était curieux.

« Depuis que je suis née, on m'a formée pour devenir une kunoichi. Ma famille a toujours été en conflit avec un clan rival. Et un jour, nous avons été mis en défaite. Nos biens ont été saisis et j'ai été vendue à...»

Elle s'arrêta, rougit légèrement puis continua:

«... A une maison close. Je ne voulais surtout pas rester là, alors je me suis enfuie. Je savais très bien que si je rentrais chez moi, mes parents me tueraient donc... J'ai embarqué clandestinement sur le premier bateau venu.»

Elle s'arrêta, laissant le tour à Feitan.

« Je vis depuis que je suis petit avec un gang de la mafia chinoise en vu d'être un prochain mafieux. Ils m'ont entrainés, aussi. Je n'étais pas si mal surtout qu'ils me laissaient regarder quand ils torturaient des gens...»

Darly rouvrit son carnet.

Le garçon est un futur sadique en puissance.

Il jeta un œil à Machi qui n'avait même pas frémit à ses mots.

« Et un jour, ont devait emmener une importante cargaison d'armes au Japon. Et en repartant, on a trouvé Machi dedans.

-Et n'écoutant que ton cœur, tu as décidé d'aider cette jolie petite fille. Conclut Darly.

-Non, pas du tout, rétorqua Feitan, elle a foutu un bordel pas possible avec ses bombes. Et c'était en salle des machines alors... Le bateau a coulé et on s'est accroché à la même poutre jusqu'à arriver à terre.»

Il se tourna vers Machi avec un regard accusateur.

« Tout ça, c'est de ta faute en fait. Dit-il avec un ton agressif.

-Je ne t'ai jamais demandé de me suivre. Répondit-elle sur le même ton.

-Et vous avez fait le trajet jusqu'ici tout seul ? Vous n'avez pas eu peur ?»

Machi leva son assiette vide vers lui, en disant:

« Apporte-nous du rab au lieu de raconter des idioties.»

Darly s'exécuta de mauvaise grâce, puis les regarda avaler des quantités énormes de nourritures. Vraiment pas normaux comme gamins...

« Sinon, c'est quoi cet endroit ? Questionna Machi.

-Ici, on est à la ville de l'étoile filante.

-Connais pas. Répondirent en cœur les deux enfants.

-C'est ici que les États jettent tout ce qu'ils ne veulent plus. Vous, vous êtes arrivés par hasard, mais c'est tout comme. Vous allez être des habitants de la ville et vous n'existerez plus. -Comment ça ? Fit Feitan.

-Les habitants de cette ville n'apparaissent pas dans les registres, ce qui veut dire que les personnes hors de la ville ne sauront pas que vous existez. Elles pourront chercher mais ne sauront pas qui vous êtes.»

Les deux enfants échangèrent un regard, se demandant si c'était une bonne chose ou non.

Darly se leva et dit:

« Allez, venez. C'est l'heure de devenir des membres officiels de l'étoile filante.»

XXX

Gery pianotait avec énergie sur son ordinateur portable quand il s'arrêta sentant qu'on l'observait.

Il ne tourna pas la tête et demandant calmement:

« Qui y a t-il, Kuroro ?

-Apprends-moi.»

Il se tourna enfin vers son protégé et le fixa. Le garçon venait d'avoir onze ans, et montrait déjà des capacités pour le combat vraiment exceptionnelles. Ses cheveux noirs tombaient délicatement sur son front cachant son tatouage, ses traits étaient fins et délicats, et ses yeux onyx avaient quelque chose de fascinant. Toutes les filles de son âge ne pouvaient s'empêcher de glousser convulsivement quand elles le croisaient.

« T'apprendre quoi ? Demanda Gery d'un ton affable.

-Le nen.»

Gery cligna des yeux.

« Comment tu connais ça ?

-A force de regarder les combats des adultes, j'ai remarqué qu'il y avait quelque chose qui clochait. Certains coups auraient vraiment dû les tuer alors qu'ils en ressortaient indemnes et il y avait certaines choses vraiment étranges qui se passaient. J'ai fini par me dire qu'il y avait quelque chose qui me dépassait. J'ai cherché un peu et découvert l'existence du nen.

-... C'est vrai qu'on a jamais été très discret ici. Même si tu aurais bien fini par l'apprendre, pourquoi tu tiens à savoir t'en servir ?

-Je ne sais pas trop. Enfin, si. Je m'intéresse énormément aux combats et je pense que toutes manières de devenir plus fort sont intéressantes à apprendre.

-... Très bien. Je t'apprendrai.»

Kuroro fit un curieux sourire et dit doucement:

« C'est grâce à ça que tu as effacé toutes les informations qu'on avait sur moi dans les fichiers, n'est ce pas ?»

Gery soupira en guise de réponse.

XXX

« C'est comme ça, non ?» Demanda Kuroro.

Gery s'assit sur une chaise, sans un mot tellement qu'il était stupéfait.

N'ayant pas de réponse, Kuroro insista:

« C'est comme ça le Ren, n'est ce pas?

-... Oui. C'est comme ça. C'est très bien, Kuroro.»

C'est aussi très effrayant.

Gery ne s'attendait vraiment pas à ce que le garçon apprenne ça à une vitesse pareille. Le Nen était pourtant loin d'être si facile à apprendre... Et pourtant, Kuroro faisait ça comme s'il c'était plus anodin que n'importe quel acte.

Puis il se rappela qu'il y avait parfois des cas comme ça. Des génies, on les appelaient.

« Mais je dois te prévenir Kuroro. Il a beaucoup de personnes très fortes à l'étoile filante. Et pas qu'ici. Avertit-il.

-Oh, je sais. Et un jour, je les affronterai.»

Et tous les deux n'avaient aucun doute sur ça.

XXX

Pakunoda rencontra Kuroro pour la première fois quand elle avait quinze ans.

Il pleuvait à grosses gouttes et elle courait le plus vite pour se mettre à l'abri. Mais, la pluie était si violente et glacée qu'elle se retrouva rapidement complétement trempée. Ne voyant qu'il était surement déjà trop tard, elle ralentit son rythme jusqu'à se mettre à marcher parmi les déchets.

« Tant pis... Pff... Je déteste la pluie...

-Pourquoi la détester? Je reconnais que pour beaucoup de monde elle est désagréable mais moi, elle m'aide à garder mes pensées en place.»

Elle se retourna pour voir un jeune adolescent de son âge ou alors légèrement plus jeune, qui se tenait sur une vieille commode en bois, indifférent à la pluie qui tombait.

Pakunoda ne dit rien pendant quelques instants et demanda:

« Qu'est ce que tu fais là tout seul?

-J'attends. Répondit le garçon.

-Attendre quoi ?

-Rien de particulier.»

Pakunoda cligna des yeux, légèrement désarçonnée. En le regardant mieux, elle pouvait se rendre compte qu'il avait l'air un peu particulier comme garçon. Peut-être était-ce ses yeux noirs qui la sondait comme s'il lisait ses pensées ou son imperceptible sourire.

Elle ne faisait presque plus attention à la pluie tellement le garçon la fascinait. La jeune fille remarqua alors qu'une araignée noire se baladait dans la main du garçon. Celui-ci la contemplait distraitement.

Voir un garçon au regard étrange avec une araignée dans la main aurait pu être réellement bizarre dans un monde normal mais nous étions à l'étoile filante, la ville des gens différents, ce n'était même pas surprenant.

« C'est quoi ton nom?»

Pakunoda ne s'était même rendu compte qu'elle venait de dire ça.

« Kuroro.

-Je m'appelle Pakunoda.»

Il hocha doucement la tête et la jeune fille s'assit à coté de lui.

« Qu'es tu fais là ? Je ne sais pas, même si tu aimes bien la pluie, il doit y avoir des choses plus intéressantes à faire chez toi, non ?

-Oh, surement.

-Alors pourquoi ?»

Il tendit le doigt vers ce qui semblait être des débris en verre.

« On m'a chargé d'une livraison à faire à Gery. Un truc qu'il avait commandé depuis hyper longtemps et auquel il tenait à mort. Une relique en verre. Sauf que je l'ai explosé en chemin.

-Ah. Ce n'est peut-être pas aussi grave que ça en a l'air.»

Il lui adressa un demi-sourire teinté d'ironie.

« J'ai l'impression que tu ne comprends pas.

-Ah?

-Paku, je suis mort. Et donc, je fais comme tout les sales gosses. Je me planque quelque part alors que de tout façon, je vais devoir le lui dire à un moment ou un autre.

-Je prierai pour toi, ne t'inquiètes pas.»

Le garçon eut un rire bref et rétorqua:

« Voilà qui me réconforte beaucoup.»

Kuroro descendit et commença à s'éloigner.

« C'était sympa de te parler. Je pense qu'on se reverra un jour.»

Pakunoda n'en doutait pas une seconde.

Sur le chemin du retour, Kuroro observa encore longtemps l'araignée dans sa main. C'était fascinant comme la tête donnait des ordres à ses pattes qui s'affairaient merveilleusement bien...

La tête donnait des ordres aux pattes...

Sans savoir pourquoi, cette phrase tourna longtemps dans l'esprit de Kuroro.

XXX

C'était une journée où Machi s'ennuyait réellement. Elle n'avait presque rien fait d'intéressant de toute la journée et la seule chose qu'elle avait envie au final, c'était d'aller se recoucher.

Mais Pakunoda en avait décidé autrement.

Les deux jeunes filles avaient finies par se fréquenter régulièrement et il n'était pas rare qu'elles passent leurs journées ensemble.

Mais aujourd'hui, Machi ne comprenait pas vraiment pourquoi Pakunoda avait l'air tellement excitée et nerveuse.

« Quoi ? Qu'est ce qui se passe ? Demanda-t-elle de son ton détaché habituel.

-C'est pas toi qui dit tout le temps que tu en avais ras le bol de se sentir rabaissée par rapport aux gens de l'extérieur ?» Questionna Pakunoda.

Machi cligna des yeux et répondit avec prudence:

« J'ai dit ça mais...

-Et que tu aimerais bien échapper à ce système étouffant ?

-Je l'ai dit ! Mais tu m'expliques ?

-Je pense qu'il y a quelque chose qui pourrait intéresser. Un appel aux utilisateurs de nen puissants a été passé. On n'a pas précisé pour faire quoi exactement. La seule chose que je sais, c'est que ça a l'air vraiment important. Et en plus, il paraît qu'on aura trois fois plus d'occasion de se battre.»

L'intérêt de Machi se réveilla immédiatement.

« Qui? Qui a fait ça?

-Un jeune homme qui s'appèle Kuroro. Tu vas voir, il est...

-Je crois en avoir déjà entendu parler...

-Évidemment ! Ce type est exceptionnel.

-Et c'est pour quand, ce truc ?

-Au coucher du soleil, près de l'endroit des voitures abandonnées.»

N'ayant rien d'autre à faire de la journée, Machi accepta d'accompagner Pakunoda là-bas. D'abord, parce tout qui consistait à se battre, intéressait Machi mais en plus que son intuition lui disait que ce serait quelque chose de très important et que ça allait changer sa vie.

Elles partirent dès que le soleil commença à décliner et arrivèrent au cimetière des voitures. Seules quatre personnes étaient présentes.

Machi repéra Feitan et ils se donnèrent en silence un regard voulant dire:

Mais qu'est ce tu fous là, toi ?

Les deux étaient légèrement restés en contact sans vraiment se voir régulièrement.

Elle sentit Pakunoda lui donner un coup de coude.

« Quoi ?

-Regarde, dit-elle en indiquant un samurai aux long cheveux noirs, il vient pas de ton pays, celui-là ?

-... Probablement.»

Le dernier de la troupe était un grand type, très large d'épaules.

L'ensemble des futures araignées se raidirent quand elles sentirent l'apparition soudaine d'une septième personne.

Un jeune homme qui devait avoir vingt ans maximum se tenait devant eux. Il était entièrement habillé en noir et avait un regard perçant.

Lentement et clairement, il se mit à expliquer ce qu'ils faisaient ici et ce qu'il avait l'intention de faire.

Ils restèrent fascinés, surpris, sachant que ce n'était pas rien. Mais ils savaient tous qu'au fond d'eux cette histoire les tentaient bien. Même beaucoup.

Aucun n'avait vraiment envie de servir d'objets à la mafia et de se sentir rabaissé par rapport aux gens de l'extérieur.

Et en plus, y aurait de la baston.

BCI: Dans la seconde partie, il y aura plus de choses véridiques. Toutes les choses qui ont été passée sous silence. L'affrontement entre Silva et Kuroro, l'attaque contre les Kuruta, la rencontre de Kuroro et Irumi...