Auteur : Manzy ( u/2692844/Manzy )
Titre : The Virus from the Valley
Genre : Mystère/Romance
Résumé : Nos héros peuvent-ils faire face à une Irène Adler moderne quand ils arrivent à peine à comprendre leurs propres sentiments?
Pairing : Sherlock/John
Rating : T
Disclaimer : L'univers appartient à ACD et aux créateurs de la série, et l'histoire à Manzy.
Avertissements : Traduction & fic slash (traitant de relations amoureuses entre garçons).
Ça faisait un bout de temps que je voulais traduire cette fic, l'une des meilleures que j'ai pu lire sur cette série. J'aime beaucoup sa façon de mêler romance et aventure. Comme d'habitude, je vous conseille de jeter un oeil à la VO si vous pouvez, surtout ici où il y a pas mal de trucs typiquement anglais... Elle comptera 14 chapitres. J'espère qu'elle vous plaira! Voici quelques petites choses à savoir:
- Cette histoire est la version de l'autrice de ce qui pourrait arriver après l'épisode 3, The Great Game/Le grand jeu.
- Elle est inspirée de l'aventure de Sherlock Holmes "Un scandale en Bohême" écrite par Conan Doyle.
- C'est la première partie d'une série de 3 histoires que Manzy prévoit d'écrire, bien que ce soit la seule publiée pour le moment.
Voilà voilà, je vous laisse lire =)
Prologue : Boom
« Vous avez sans doute compris ce que je vais répondre. »
Sherlock et John se regardèrent pendant une petite fraction de seconde. Les yeux gris demandant D'accord ?, les yeux marron répondant D'accord. Sherlock baissa son arme pour viser directement les restes de la veste à explosifs Semtex.
John retint sa respiration.
La main de Sherlock serra la détente.
Moriarty sourit avec satisfaction.
Et soudain, un léger clink métallique résonna dans la pièce bétonnée. Un instant, John pensa qu'il imaginait des choses, jusqu'à ce qu'un autre clink ne résonne. La main armée de Sherlock resta stable, mais ses yeux parcoururent la pièce à la recherche de la source du bruit.
« Qu'est-ce qui se passe ? »
Moriarty sourit, et ce sourire se transforma progressivement en ce que John, l'estomac retourné, ne put que désigner comme un ricanement. Il riait encore lorsqu'un troisième puis un quatrième clink remplirent la pièce.
« Oh, c'est vraiment, vraiment impayable ! » réussit à haleter Moriarty.
Sherlock baissa les yeux vers John. « John, qu'est-ce – »
John secoua la tête. « Aucune idée, vraiment – »
Un autre clink, très proche cette fois, et les yeux de John s'agrandirent lorsqu'un pointeur laser de mauvaise qualité et aussi large qu'une pièce d'une livre rebondit sur le sol près de sa jambe, ricocha sur le mur à côté de lui puis s'arrêta à côté de son pied.
Les regards de Sherlock et de John se croisèrent, puis chacun se mit à scruter l'autre pour vérifier s'il était visé par un laser. Il n'y avait plus rien.
Moriarty riait toujours aux éclats de son côté de la piscine. « C'était très bien fait, les garçons, magnifique ! Oh, merci, merci beaucoup ! » Il commença à applaudir et à marcher vers eux. Sherlock se remit immédiatement à viser l'autre homme.
« À quoi est-ce que tu joues, Moriarty ? »
Moriarty leva les yeux au ciel et laissa échapper un soupir mélodramatique. « Oh, mon chou, pitié, qu'on en finisse avec cette routine du héros dans la ligne de tir. La partie est terminée. »
« De mon point de vue, » dit Sherlock, la peur dans son regard se transformant en colère, « je gagne. Mon arme pointée sur ta tête, on peut dire que ça me donne l'avantage. »
« Sherlock, chéri, je comprends que tu ne sois pas au meilleur de ta forme en ce moment – » railla Moriarty, jetant un œil à John par terre – « normal avec ton petit chien en danger de mort et tout ça tout ça, mais essaie de réfléchir. » Moriarty mit la main dans la veste de son costume et sortit une petite télécommande. « Hum, hello, mécanisme de déclenchement ? Vraiment, je ne me suis pas embêté à fabriquer une autre veste explosive sans avoir un quelconque moyen de l'allumer. » Moriarty eut une nouvelle crise de fou rire. « Vous avez compris ? L'allumer (1) ? Vous avez aimé le pointeur laser ? Ma parole, les têtes que vous faisiez. »
Sherlock ferma étroitement les yeux, clairement en colère contre lui-même. Le rire de Moriarty, perçant et aigu, emplit la pièce. John, se remettant un peu, se leva en titubant. « Qu'est-ce que tout ça voulait dire, espèce de maniaque ? Les menaces de sniper, le kidnapping… si ce n'était que du bluff, pourquoi – »
Moriarty étouffa à nouveau son rire. « C'était une expérience, Rover (2). J'avais besoin d'obtenir des informations de mon duo de choc préféré. Je pensais avoir tout ce dont j'avais besoin après ton moment d'héroïsme, Médor, mais ensuite je me suis rendu compte que je ne pouvais pas être sûr de mes résultats sans un peu plus… de preuves. » Il fixa Sherlock, qui pour la première fois de la soirée, fixait non pas Moriarty ou John mais le sol carrelé du bord de la piscine.
Moriarty continua. « Mais je crois que j'ai tout ce dont j'ai besoin, maintenant. Ça a été très, très intéressant d'avoir une vraie discussion. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, je vais y aller. N'hésitez pas à garder mes pointeurs laser en souvenir. Oh, et bien sûr, si vous essayez de me suivre ou de m'arrêter d'une manière ou d'une autre… » Il leva le mécanisme de déclenchement et l'agita, souriant.
John regarda rapidement Sherlock, s'attendant à ce qu'il ait encore un atout dans sa manche, mais le détective avait le regard dans le vague, perdu dans ses pensées. C'était à John d'agir.
« Moriarty ! Comment je sais que ce n'est pas encore du bluff ? » Moriarty se retourna et fixa John. John continua, « Je pourrais te faire mordre la poussière avant que tu aies bougé le moindre muscle. » Il se raidit, prêt à s'élancer si nécessaire.
Les épaules de Moriarty s'affaissèrent. « Aussi sexy que ça puisse être, Rintintin, tu n'es pas mon genre. Mais pour répondre à ta question – » Il leva la télécommande dans les airs, et appuya sur un bouton.
Par terre, les lumières de la veste explosive passèrent du bleu au rouge. John déglutit.
« - si tu es encore là dans 30 secondes, tu seras aux premières loges pour découvrir si je bluffe ou pas. Salut, mes poussins ! » À ces mots, Moriarty jeta paresseusement le mécanisme dans le bassin, se retourna et courut jusqu'à la porte.
Les vingt-cinq secondes qui suivirent semblèrent s'étirer à l'infini. John, secouant Sherlock, essayant de le faire sortir de sa rêverie. Le détective, perdu dans la force de ses propres idées, regardant la bombe puis John puis la porte de sortie de Moriarty. Une pensée passant sur son visage. John, criant, hurlant, frappant Sherlock, faisant tout pour qu'il arrête de réfléchir, de planifier, qu'il arrête d'essayer de gagner et qu'il commence à essayer de courir. Des pieds heurtant le sol carrelé tandis que John courait tout en tirant Sherlock vers la sortie. John trébuchant, tombant, souffrant, disparaissant. Sherlock réalisant soudainement, Sherlock soulevant, tenant, portant, ouvrant –
BOOM.
(1) Jeu de mots intraduisible. L'expression « light it up » utilisée par Moriarty peut aussi signifier « alléger l'atmosphère ».
(2) Surnom qui souligne l'esprit aventurier de John, provenant de la célèbre marque de voitures du même nom.
