Drabble, tiré de l'épisode dix-huit de la saison deux.

« Quelque chose d'amer. »

Il y avait dans tout ça, un arrière-goût de déjà-vu. Quelque chose d'amer, qui vous enserre la gorge jusqu'à l'étouffement et qui vous prive de vos sens. Un engourdissement étrange et déplaisant qui fait que vos jambes deviennent moites. Une sensation de désespoir qui vous envahit telle une légère goutte d'eau qui descend sur votre peau. C'était pire que tout au monde.

L'assourdissement de la foule en délire l'arbitre qui siffle la fin du match le compteur de point qui se met à clignoter. Votre corps tremble. Votre cerveau est débranché. Vous étiez dans la zone il vous faut désormais attendre que votre esprit revienne petit à petit à lui. Les portes se referment, vous sortez doucement et calmement. Attention, retour à la normal : effondrement.

Les genoux lâchent les paupières se ferment pour se rouvrir aussitôt les lèvres gesticulent et les échappées des murmures sombres les oreilles bourdonnent. Trop d'information pour une seule personne. Trop d'information pour une personne qui est censé avoir gagner. Surplus d'information. Les lèvres voudraient s'ouvrir hurlé, parlé, murmuré « pourquoi ? ». Rien.

« Levez-vous, bande de crétin ! Pourquoi ne bougez-vous pas ! En attaque.

- Lève la tête vers le panneau. »

La tête levé, c'est maintenant à toi de t'effondrer à genoux : tu as perdu. Voici ta première vraie défaite. Tu souffres ? Ressens-tu ce que tous on ressentit avant toi ? Comprends-tu l'humiliation qu'ils ont vécue ? L'impression de déchirement à l'intérieur ? La haine à l'égard de l'équipe adverse ? Les larmes de tristesse qui perlent au coin de tes yeux, en disent long sur ton état.

« J'ai perdu. J'ai perdu. J'ai perdu.

- Pourquoi fais-tu comme si c'était terminé ? Pourquoi tu fais cette tête ? Ça ne fait que commencer. Y'en aura d'autre, des matchs et je te défierais encore.

- Aomine-kun ... »

Tu te revois lui dire que son basket ne peut pas gagner. C'est dur de se rendre compte que tu as dit faux. Tu as parlé beaucoup trop vite, pas vrai ?

« T'as gagné, Tetsu. »

La défaite a un goût amer, un goût de déjà-vu. Tu n'arrives pas à t'en souvenir car, tu as toujours été fort et doué. Jamais tu n'as perdu un seul de tes matchs. Ceci est ta première défaite apprends à te relever, par la suite, d'autre arriverons. C'est dur à encaisser la première fois, mais, jamais on ne s'y habitue, tant que nous n'en avons pas goûté une. Un jour, tu l'affronteras de nouveau et peut-être que tu changeras la donne.

Son poing est levé vers toi. Une expression étrange est inscrite sur ton visage. Une vision d'une seconde passe devant tes yeux : tu te revois partir en courant après avoir gagné un match, sans taper dans son poing.

« T'as toujours pas tapé dans mon poing. »

Tu souris malgré toi.

« Quoi ? Tout le monde s'en fout ! »

Te défile pas, je sais que ça te fait plaisir.

« Non ! Essaie de te mettre à la place de celui qui prend un vent. »

Ton expression ce change et tu te vexes légèrement. Tes lèvres se retroussent en un léger rictus.

« Très bien. »

Tu capitules.

« Mais c'est … la dernière fois. »

A ton tour, tu approches ton poing du sien et, l'espace d'une fraction de seconde vous vous retrouvez comme dans le bon vieux temps. C'était la dernière fois et, au fond de toi, tu te sens soulagé d'avoir pu enfin le faire.

« La prochaine fois, je gagnerais.

- D'accord. »

Garde l'esprit ancré sur tes deux épaules.