Bonjour, bonsoir à tous et bienvenue sur... Ma nouvelle fic à suivre. Pas d'OS cette fois-ci, pourtant je me suis fait violence en me disant qu'il fallait que j'arrête les conneries et que je ne fasse plus de nouvelles trop longues mais... C'est trop dur j'ai craqué.
Pour celles et ceux qui suivent mon blog, vous avez pu voir que depuis ces derniers mois j'ai laissé quelques indices sur le plot de la prochaine fic mais j'avoue que je ne pensais pas la tourner pour devenir quelque chose de long ( Puis bon en même temps, une fic Time Turner ça peut très difficilement se faire en OS ou format ultra court.) Parce que oui, SPOILER ALERT, c'est une fic AU, retourneur de temps avec un plot twist à t'en faire dresser les poils.
Synopsis :
Hermione ne peut se résoudre à laisser Rogue mourir dans la cabane hurlante la nuit de la seconde guerre des sorciers. Elle veut utiliser le retourneur de temps qu'elle a volé durant sa cavale. Elle laisse Ron et Harry retourner au château mais alors qu'elle veut panser les blessures d'un homme mourant, une rencontre inattendue scelle son destin.
Disclaimer : L'histoire m'appartient, l'image de couverture aussi, les personnages sont à J.K. Rowling.
Rating : M. ( If you know what I mean.)
Pairing : Hermione/Severus
Bonne lecture.
Prologue
-" Prenez-les."
Ses mains tremblaient. Elle fouillait nerveusement sont petit sac sans fond à la recherche de la fiole sous la demande expresse de Harry. Le sang coulait jusqu'à leurs pieds. Ce n'était pas son sang. Ni le sien, ni le leur.
Rogue s'était effondré. Ils l'avaient vu tomber des mains du Seigneur des ténèbres. Ils avaient aussi vu la mâchoire du serpent ployer avidement vers sa gorge. Tout semblait perdu pour lui.
Un grognement d'agonie fendait l'air terriblement calme de la cabane hurlante. C'était ce genre de cri étouffé par des bulles de sang, rendant le spectacle un peu plus atroce.
-" Mettez-les dans la pensine."
Hermione sortit le premier flacon qu'elle trouva et le tendit impatiemment à Harry, s'en saisissant afin de récolter les derniers souvenirs d'un meurtrier. Il s'agenouilla près du corps de Rogue dont la vie le quittait peu à peu. La jeune femme regardait, le souffle court et les pensées embrumées. Harry ajusta la position de la fiole entre ses doigts glissants. Il avait tenté de refermer la plaie de Rogue à l'aide de la paume de sa main, en dernier geste déraisonné. Lui-même ne comprenait pas pourquoi il faisait ça, pourquoi vouloir montrer à un traître qu'il pouvait être encore sauvé.
-" Regarde-moi." Murmura Rogue à l'attention de Harry. Le regard amande se leva brusquement vers les yeux noirs qui le réclamaient. À cet instant, quelque chose se brisa. Ron et Hermione se figèrent appréhendant la suite. Machinalement, la Gryffondor continuait de fouiller son sac sans pour autant quitter le futur défunt des yeux. Un souffle s'échappa de la bouche du directeur de Poudlard. Il n'avait plus rien à perdre et certainement pas sa dignité. " Tu as les yeux de ta mère."
Le silence se fit. Cette phrase faisait écho dans leur tête. Il était en train de partir et ces simples mots remettaient en question tout le cheminement de pensées d'Hermione. Les yeux noirs de Rogue se détournaient de ceux de Harry. Si elle voulait agir, c'était maintenant.
-" Harry... Fais ce qu'il te dit. Va dans le bureau de Dumbledore et mets le flacon dans la pensine. Ron... Accompagne-le, protège-le !" Commanda-t-elle tout en se remettant à fouiller son sac. La patience lui manquait alors elle renversa l'objet dans l'espoir de trouver ce qu'elle convoitait à présent.
-" Et toi ?" Fit Ron en se levant et obtempérant. Il prêta une main secourable à son ami qui ne semblait guère enthousiaste à l'idée de laisser Hermione seule avec un homme mourant. Elle n'avait pas eu besoin de le lui dire, il la connaissait par cœur et il savait qu'elle ferait l'impensable pour le tirer des griffes impitoyables de la mort.
-" Je... Je vais essayer de le maintenir." Répondit-elle résolue. C'était fou de voir comment quelques mots pouvaient changer une donne déjà toute tracée. Comment cet homme avait-il pu être abject avec eux toute leur vie et finalement montrer un autre visage à deux doigts du trépas. La réponse serait dans la pensine, elle en aurait mis sa main à couper.
-" Sois prudente." Répondit Harry, le pas pressé. Il avait raison. Il n'y avait pas une seconde à perdre. Elle opina du chef tout en balayant des mains chaque objet, artefacts qui tombaient à sa portée. Rapidement, un grand bazar se profila entre elle et les pieds de l'ancien maître de potions.
Un bézoard ? Une potion de régénération sanguine ? N'importe quoi ?
Elle cherchait, sa vue se brouillait tant l'échec de sa nouvelle mission lui faisait peur. Doucement, Rogue vacillait presque bienheureux dans l'inconscience.
-" Accrochez-vous !" Hurla-t-elle autant pour lui que pour elle. Elle inspira un grand coup afin d'évacuer son stress et un éclair de génie illumina ses yeux dorés.
Elle dénoua son écharpe et sortit de derrière son pull, presque collé à sa peau, le retourneur de temps qu'elle avait volé il y a quelques mois de cela. Elle n'était pas fière de ce forfait, mais avait jugé qu'au moment venu, peut-être aurait-il pu se trouver utile ?
Un craquement derrière elle la surprit néanmoins. Alors qu'elle tenait l'objet entre ses doigts, une silhouette entourée de capes, se matérialisa derrière elle. Prise de peur, elle se saisit de sa baguette.
-" Expelliarmus." C'était une voix féminine. Hermione prit peur. Il n'y avait pas beaucoup de femmes faisant parti des lieutenants de Voldemort. La silhouette avait anticipé son sort. Elle vit sa baguette sortir d'entre les larges vêtements. Un capuchon empêchait de voir son visage et pourtant cette voix lui semblait très familière. Un jet de couleur mauve sortit de l'instrument et entoura Rogue, formant une sorte de bouclier autour de son corps.
Hermione regardait tour à tour les deux personnages entre qui elle demeurait et pensa que c'était peut-être une aide extérieure, un ange ou quelque chose venu lui apporter son support. Elle connaissait ce sort, Madame Pomfresh l'avait déjà utilisé après que certains joueurs se soient grièvement blessé au Quidditch, c'était tout ce qu'il y avait de plus bénéfique, afin de gagner un peu de temps pour soigner des blessures trop graves. Elle releva les yeux, voulant remercier l'ombre de lui accorder un sursis pour prendre le temps de soigner Rogue.
-" Merci." Murmura-t-elle encore un peu hébétée. La femme lui lança alors de nouveau sa baguette qu'elle récupéra au vol. Elle n'allait plus l'attaquer désormais. Lorsque ce fut fait, l'inconnue pointa une dernière fois sa baguette vers Hermione.
-" Diffindo."
Le sort était précis, dirigé vers sa poitrine à l'endroit exact où le retourneur était logé. Hermione lâcha un cri d'effroi, se voyant mourir dans l'instant. Elle ne savait pas ce qui admettait si le sort était destiné à un être humain. Par chance ou malchance, le sort avait ricoché sur l'artefact dont le sablier en verre s'était brisé en mille morceaux, laissant le sable se répandre aux pieds de la sorcière. Hermione sentit une chaleur cuisante se répandre autour d'elle. Une vive lumière l'enveloppait. Elle savait que ça n'augurerait rien de bon.
Au bout de quelques secondes, c'était comme si le sol s'était dérobé sous ses pieds, elle quitta la réalité et se retrouva projetée dans un autre plan temporel, comme elle l'avait craint au moment où le retourneur s'était brisé. Elle sentit de nouveau le sol puis y tomba lamentablement, prise de vertiges incontrôlables.
L'inconnue rangea sa baguette, désormais seule avec le corps de Rogue luttant contre lui-même.
Elle se sentait comme enveloppée dans du coton. Le confort était pourtant sommaire, mais sa fatigue la remerciait d'être allongée dans un vrai lit, la couverture remontée jusqu'au cou. Hermione ouvrit les paupières difficilement. Sa bouche et sa gorge étaient sèches, la soif rituelle du matin avait prit le pas. Elle remua ses bras, écartant ses yeux des cils qui barraient sa vue puis frotta sa peau. La jeune femme se sentait en sécurité, ce sentiment qui l'avait totalement abandonné depuis de longs mois maintenant.
Sa vue s'ajusta. Elle regarda autour d'elle et reconnut l'infirmerie de Poudlard. Tout était calme, baigné par une douce lumière d'un gris hivernal. Autour d'elle, personne. L'aile était déserte et pourtant elle aurait cru que tout un tas de blessés se seraient amoncelés auprès de madame Pomfresh. Elle se leva sur ses coudes et avant même de pouvoir dire Quidditch, une voix familière lui somma de rester tranquille. Aussitôt, elle regarda dans la direction d'où venait la voix et tout de suite elle reconnut l'infirmière en chef de Poudlard.
-" Poppy !" Fit-elle de soulagement entre ses lèvres sèches. La sorcière plus âgée tenait un air indéchiffrable. C'était de la méfiance qu'elle lisait dans ses yeux ? La soigneuse tenait fermement sa baguette en main.
-" Je ne sais pas qui vous êtes jeune fille..." Fit-elle. Le choc du réveil assomma Hermione qui sentait le ciel s'écrouler sur sa pauvre tête. Pomfresh s'avança un peu plus dans la lumière. " Vous restez ici, je vais chercher quelqu'un. Si à mon retour vous n'êtes plus là, j'envoie des aurors à vos trousses. De toutes façons, votre baguette est dans un endroit sûr. Je doute que vous puissiez vous enfuir." Conclut-elle méchamment avant de tourner les talons.
Hermione ouvrit de grands yeux puis ne put faire autrement que de regarder l'infirmière s'en aller sans pouvoir dire le moindre mot. Que se passait-il ?
Elle resta sagement là, on lui avait indiqué. Après tout, il ne fallait pas contrarier cette femme au demeurant acariâtre. Les yeux de la sorcière paillonnèrent çà et là, essayant de comprendre ce qui pouvait bien se passer. Elle ne resta pas longtemps seule. Poppy revint accompagnée.
Les bras d'Hermione tombaient. Derrière elle et nonchalent, Dumbledore accompagnée de sa directrice de maison, Minerva McGonagall. Ils étaient égaux à eux-mêmes. Dumbledore était vivant ? Un fort sentiment de contrariété mêlé à une forme de soulagement empoigna la jeune femme.
-" Oh professeurs... Comment... Comment..." Elle n'osait finir sa phrase. McGonagall haussa un sourcil.
-" Jeune fille, vous êtes désormais en bonne santé. Je pense qu'une petite discussion dans mon bureau s'impose." Il lui intima l'ordre explicite de le suivre. Elle n'avait pas été changée et ses vêtements étaient maculés de sang. Le sang de Rogue. L'odeur âcre du fluide monta à ses narines et les adultes eurent un léger mouvement de recul lorsqu'ils virent l'accoutrement de la sorcière et les tâches qu'elle portait. McGonagall plaça ses mains devant sa bouche, évitant de proférer un juron tandis qu'un déclic se fit dans les regards azur du directeur. " Minerva, allez me chercher Severus et dîtes lui de me rejoindre dans mon bureau. Je vous entretiendrais plus tard." L'intéressée opina du chef, mais Hermione ne put s'empêcher d'exulter.
-" Rogue est vivant ?!"
Les trois adultes se regardèrent hébétés. Hermione ne comprenait pas.
-" À partir de maintenant Miss, plus un mot." Albus posa son index devant ses lèvres pour mimer le silence et alors elle se leva sur ses deux pieds et suivit le directeur de l'école.
Elle le suivit, seule dans les couloirs du château qui demeurait désert. Par galanterie, il lui indiqua l'entrée de son bureau et elle s'engouffra derrière la statue de phénix. Elle gravit les marches pour retrouver le bureau directorial dans toute la splendeur qu'elle avait connu. Tout était à sa place et une odeur d'encens chatouillait ses narines.
-" Prenez place." Il lui indiqua le siège habituel où elle avait l'habitude de venir s'asseoir lorsqu'elle avait été convoquée par le passé. " Un bonbon au citron ?" Proposa-t-il avançant la bonbonnière en cristal devant lui. Elle refusa la sucrerie, admirant sans relâche l'homme qu'elle avait devant elle. Lui aussi était vivant.
-" Comment ? Vous êtes vivant..." Murmura-t-elle au bord des larmes.
-" Plus un mot, j'ai dit."
-" Mais..." Commença-t-elle. Les yeux bienveillants devinrent un tantinet plus autoritaire.
-" Tout ce que je veux savoir, c'est votre nom." Fit-il en suçotant la friandise. Les larmes de la sorcière finirent par couler.
-" Hermione Granger." Confessa-t-elle entre deux sanglots qu'elle essayait de contrôler.
-" Hermione... Comme la fille d'Hélène de Troie et Ménélas ?" Répondit-il réthoriquement. " C'est très joli." Ponctua-t-il.
-" Mais monsieur..."
-" En quelle année sommes-nous Miss Granger ?" Elle le regarda comme s'il était plus fou que d'habitude.
-" 1998 monsieur." Fit-elle fronçant les sourcils, comme une évidence.
-" Ah..." Il lui servit un sourire énigmatique et la regarda au travers de ses lunettes en demie-lune. Elle ne comprenait pas. Cela devait être une blague. Une très mauvaise blague. Elle avait dû rêver tous ces derniers mois, elle avait du recevoir un choc qui l'avait conduit à l'aile de l'hôpital, elle avait dû rêver la mort de Dumbledore, la montée de Voldemort, la guerre... Ils la testaient pour savoir si sa mémoire était intacte. Oui ça devait être ça.
Seulement ça n'expliquait pas le sang sur ses vêtements.
La porte du bureau grinça derrière eux.
-" Ah, Severus." Entonna le vieil homme d'un air enjoué. Hermione ne se retourna pas, trop honteuse et ne voulant pas faire face à l'homme qu'elle avait tenté de sauver vainement quelques heures auparavant. C'était un échec, quelqu'un d'autre s'en était chargé pour elle. Il s'avança détaillant la jeune femme qui l'ignorait prise d'une pudeur mal placée. Lorsqu'il entra dans son champ de vision, la frôlant de ses capes, elle ne put le voir que de dos. Il avait l'air bien portant, dans ses robes habituelles, mais il dégageait une forte odeur de tabac froid. C'était plutôt inhabituel venant de lui. Elle ne pouvait le formuler, mais elle était tout de même heureuse qu'il soit en vie. Bientôt, elle pourrait découdre avec Harry de ce qu'il avait vu dans la pensine. Elle se racla la gorge.
-" Professeur Dumbledore, où est Harry ?"
Ces mots pourtant innocents aux yeux de la jeune femme les firent se figer sur place. Rogue se glaça et Albus regarda son employé avec une tristesse non dissimulée.
-" Je vous avais dit de ne rien dire Miss." Dumbledore grondait presque les mots et Rogue se retourna pour faire face à la jeune femme.
Elle le regarda de bas en haut, appréhendant le moment où ses yeux allaient croiser ceux de son professeur. Elle connaissait sa silhouette par cœur. Lorsque ses yeux remontèrent sur son visage courroucé, le cœur de la sorcière s'emballa. Il n'y avait pas les rides habituelles autour de son nez et de ses lèvres qui elles semblaient plus rosées que dans ses souvenirs, son teint était frais malgré les cernes habituels qu'elle lui avait toujours connu, son front était lisse, ses yeux noirs n'étaient plus entourés de pattes d'oie, juste la noirceur des cernes. Il arborait une barbe de trois jours, son menton et ses joues étaient ajourées de poils épars, sa pilosité était presque juvénile laissant de petits trous à quelques endroits de sa face.
Son visage était différent. Il était plus jeune.
Beaucoup plus jeune.
Il la foudroyait du regard.
-" Monsieur Potter est en sécurité... Lui." Fit Rogue doucereusement. Sa voix était intacte et tranchait avec ce visage encore un peu adolescent.
Hermione était carbonisée sur place, pétrifiée d'horreur. Elle n'avait pas envie de regarder l'évidence en face.
-" Le Veritaserum." Annonça-t-il posant la fiole sur le bureau.
-" Bien... Bien. Merci mon garçon, tu peux retourner à tes occupations." Sans un mot, il se détourna dans un mouvement de capes gracieux tout en fusillant la jeune femme du regard. Si ses yeux auraient pu tuer, il l'aurait fait à cet instant.
Hermione était paralysée et Dumbledore sentit le trouble envahir la jeune femme.
-" J'ai... J'ai voyagé temporellement monsieur ?" Demanda-t-elle peu certaine de vouloir comprendre la vérité.
-" Bienvenue à Poudlard Miss Granger, et une belle et heureuse année 1981. Du moins, pour ce qu'il en reste."
