Comme toujours les personnages ne m'appartiennent pas mais l'histoire oui.
Attention il s'agit d'une death fic. Bonne lecture à tous et à toutes et merci pour vos encouragements permanent
POV NARUTO
J'aimerai dire que je suis surpris, ou encore que je suis déçu, ou même pire j'aimerai dire que j'ai mal et que mon cœur saigne mais je ne peux pas. Je ne peux plus laisser des sentiments qui depuis longtemps n'ont plus lieu d'être surgir pour te contenter.
J'aimerai te dire que tu es la pire erreur de ma vie. Que je maudis le jour où j'ai croisé ton chemin. Que je te hais d'avoir fait de moi celui que je suis aujourd'hui, mais je ne peux pas. Je ne peux plus te laisser prendre plaisir à te donner cette importance que tu sembles si fier d'obtenir.
J'aimerai pouvoir te regarder comme avant, te sourire comme avant, te toucher comme avant. Ou même simplement t'aimer comme avant, mais je ne peux pas. Je ne peux plus faire comme si tout allait bien , faire comme si je pouvais tout oublier, faire comme si j'étais heureux alors que tu te donnes tellement de mal pour me faire souffrir.
J'aimerai pouvoir me blottir dans tes bras, me laisser bercer par ta voix, écouter ces douces paroles qui me réconfortaient. Ou même juste respirer en sachant que de toute façon je pourrais toujours me reposer sur toi au moins l'espace d'un instant, mais je ne peux pas, je ne peux plus imaginer que tu es le seul capable de me protéger alors que tu es juste celui de qui je devrais être protégé.
J'aimerai me dire que lorsque je dors tu restes à mes côtés pour m'observer ou même juste pour profiter d'un peu de quiétude. J'aimerai me dire que je suis la seule lumière dans tes ténèbres, celui qui t'aurais apporter la paix que tu méritais mais je ne peux pas. Je ne peux plus me voiler la face et imaginer que je pourrais te sauver. Je ne peux plus courir après un rêve qui m'est de toute évidence inaccessible.
J'aimerai pouvoir pleurer, laisser s'évader cette peine qui me submerge à chaque fois que je te vois mais je ne peux pas. Je ne peux plus laisser couler ces larmes pour toi juste parce que je n'en ai plus, tu as fini d'assécher mes larmes il y a bien des années de ça.
J'aimerai te dire que c'est facile pour moi, que te voir là étendu sur un autre ne me fais rien, que savoir que bientôt il atteindra l'orgasme grâce à toi ne me touche pas, mais je ne peux pas. Je ne peux plus jouer aux faux-semblants avec toi, je ne peux plus te donner ce que tu veux.
J'aimerai voir autre chose dans tes yeux au moment où ils croisent les miens. J'aimerai y lire de la culpabilité, de l'amour à mon égard, de la tendresse mais je ne peux pas. Je ne peux plus essayer d'imaginer quelque chose qui n'a jamais existé, un sentiment que j'ai créé pour me rassurer face à ton comportement. Des excuses que je t'ai trouvé en me disant qu'au fond tu m'aimais et que c'était ça le plus important.
Je reconnais cette étincelle qui luit dans ton regard, celle de la victoire, celle qui te fait croire que tu es tellement plus fort que moi.
Alors oui, tu as gagné, je te rends cette liberté que tu chéris tant. Je te laisse continuer à jouer seul, à jouer à un jeu où je me meurs un peu plus à chaque fois. Je suis las, las de ton comportement, las de tes infidélités, las de tous ces corps qui passent dans mon lit juste pour me provoquer et me rappeler ta supériorité.
J'abandonne et je te laisse vivre comme tu l'entends, je te laisse rire de moi, plaisanter avec un de tes amants sur moi. Je te donne ce que tu veux, une vie sans moi.
Je ne me retournerai pas, j'ai déjà vu cette scène trop souvent. Je ne te parlerai pas, il n'y a plus rien à dire depuis longtemps. Je ne t'embrasserai pas, il n'y aura pas de dernière fois, il n'y aura d'ailleurs plus rien du tout, rien du tout parce qu'au fond il n'y a jamais rien eu de plus qu'une illusion qui s'est dissipée depuis bien trop longtemps pour que je m'en rappelle.
Je pars, je ne prends que le minimum, le reste ne m'intéresse pas. Je ne veux pas de souvenirs, j'en ai suffisamment en mémoire. Je ne veux plus rien de toi, plus rien qui puisse me rappeler ton existence, plus rien qui me rappelle ce passé que nous avons en commun, ce passé qui me laisse faible et changé, différent de tout ce que j'aurais pu imaginer.
Je ne pourrais plus jamais aimer quelqu'un. Je ne pourrais jamais plus faire confiance à un homme. Je ne pourrais plus jamais connaître l'étreinte rassurante d'un homme. Je ne le pourrais plus, juste par ce que je veux être sûr de ne jamais plus revivre ça.
Je t'entends gémir alors que je récupère mes affaires, je te connais suffisamment pour savoir que tu ne tiendras plus longtemps, que bientôt tu auras fini et qu'après tu te lèveras et tu viendras rire de moi en me voyant faire, mais cette fois ça ne me fait rien.
Je ferme mon sac en même temps que je tire un trait sur notre histoire. Je n'ose même pas regarder une dernière fois la maison que nous avions choisi ensemble, cette maison qui aurait dû être le nid de notre nouveau départ. Je ne la supporte plus, elle suinte la peine et la douleur.
Je pose ma main sur la poignée de la porte et au moment où j'amorce mon geste je t'entends crier ton plaisir. Je pourrais être surpris, je pourrais être déçu par toi mais à quoi bon tu as toujours été comme ça. Tu ne t'es jamais arrêter de baiser juste parce que je rentrais chez nous, après tout, à chaque fois que je t'ai surpris, je n'ai fais que te donner ce que tu voulais.
Je sais que le temps m'est compté, que bientôt tu sortiras de notre lit dans lequel ton amant continuera de reposer. Je sais que tu te dirigeras vers moi et je sais que je ne veux pas voir ça.
Je respire profondément. J'ouvre cette porte qui pendant trop longtemps n'a fait que renfermer toutes ces larmes que j'ai versées, tous mes espoirs qui se sont envolés.
Je sens l'air frais de la nuit m'entourer, m'envelopper, m'aider à quitter cette prison dont je m'échappe sans scrupule. Je fais un pas, puis deux, et enfin je sens ce poids me quitter. Enfin, je sens cette liberté me tendre les mains, enfin, je vois les prémices d'un autre avenir, un avenir où tu n'as plus de place.
Cela fait si longtemps que j'en suis surpris moi-même, mais je me sens sourire, je sens mes sens s'éveiller à nouveau, je sens mon cœur s'accélérer face à la multitude de possibilités qui s'offre à moi.
Je ne prends pas la peine de fermer la porte de cette maison qui n'est de toute façon plus à moi. Je ne sais pas où je finirai la nuit, je ne sais pas où je serais demain, mais ce qui est sûr c'est que demain je ne serais pas avec toi.
Je crois percevoir le son de ta voix, j'ai l'impression de t'entendre m'appeler ou peut-être rire mais je ne m'arrête pas, je ne me retourne pas, je continue d'avancer au gré des ombres portées par la nuit. Après tout j'ai pendant longtemps suivi la tienne, il est juste temps que j'en découvre d'autres.
J'avance alors que diverses images de toi me reviennent en mémoire. La première fois que je t'ai vu seul au bord de la rivière. La première fois que je t'ai parlé. La première fois que je t'ai souri. La première fois où tu m'as fait espérer. La première fois où tu m'as fait pleurer. La première fois où tu m'as quitté. La première fois où j'ai juste décidé qu'envers et contre tout je te retrouverai. La fois où je t'ai retrouvé. La fois où je t'ai ramené. Le moment où j'ai su que je t'aimais.
Oui mais voilà il y a aussi la fois où tu m'as fais croire que tu m'aimais aussi. La première fois où nous n'avons fais plus qu'un. La première fois où je t'ai vu avec un autre. La première fois où tu m'as dit « tu sais comment je suis, à toi de voir ce que tu veux. ». La première fois où j'ai pensé que mourir serait moins douloureux que de continuer à vivre à tes côtés. Puis après des années, la première fois où j'ai compris que finalement je t'aimais juste mal et qu'il valait mieux tout arrêter.
Je continue d'avancer complètement vulnérable à ce qui peut m'entourer, inconscient de la route que je prends mais je continue dans l'espoir que finalement tous ses souvenirs finissent par définitivement disparaître.
La pluie commence à tomber, pourtant je ne ressens pas l'humidité m'atteindre. La pluie redouble d'intensité et pourtant je ne me presse pas plus, de toute façon je ne sais même pas où je vais. Soudain une phrase me revient en mémoire, je ne me rappelle plus où je l'ai entendue mais en cet instant elle a tout son sens. « quand tu ne sais plus où aller, ne réfléchit pas, avance, continue d'avancer, ne t'inquiète pas, quand tu t'arrêteras, tu comprendras que tu ne t'es pas trompé, que tu es juste arrivé là où tu le dois, même si ça n'a pas de sens, un jour tu comprendras pourquoi tu avais raison »
C'est peut-être vrai, de toute façon pour le moment je crois que je ne peux rien faire d'autre.
Le temps passe, la pluie n'est pas décidée à s'arrêter. Je me sens fatigué, et vidé de cette peine qui m'envahit depuis si longtemps. Mon corps est lourd et me réclame une pause, un moment de repos, un simple moment de paix, loin de toi.
Je ne sais pas ce qui me prend, mais je distingue une maison qui me semble familière et je m'avance jusqu'à la porte. Je ne suis pas sûr de contrôler mon corps. Pourtant je ne me rebelle pas contre ses initiatives. Je vois ma main se lever et frapper la lourde porte d'entrée, sans prendre en compte de l'heure qu'il est. Mes yeux sont las de se poser sur ce monde et j'aimerai pouvoir un instant les fermer et tout oublier. Rien ne se passe, mais mon corps n'abandonne pas et frappe à nouveau.
J'ai du mal à rester debout, à lutter contre cette vague intense de fatigue qui me submerge un peu plus à chaque seconde qui s'écoule. Je crois que je suis simplement à bout de force, j'appuie ma tête contre la porte, juste un instant pour pouvoir respirer, me poser l'espace d'une seconde.
Alors que je sens la résignation me gagner, la porte s'ouvre, je n'ai pas le temps de réagir, je chute lamentablement. Pourtant je ne touche pas le sol, je sens deux bras me retenir, deux bras m'aider à me relever puis au bout de quelques secondes, deux bras m'enserrer et m'apporter une chaleur que je ne connaissais plus mais qui pourtant m'apaise enfin, me réchauffe et me fait oublier le reste.
Je ferme enfin les yeux alors que je perçois une voix à laquelle je suis incapable de répondre. Je sais que je souris à nouveau, c'est con je le sais mais pour la première fois depuis longtemps, il ne se passe rien alors que je ferme les yeux, aucune image de toi ne vient me hanter, aucune pensée, rien, rien d'autre qu'un noir apaisant et salvateur.
Au bout de quelques minutes je sens ce corps chaud qui tente de se détacher de moi, mais je ne peux pas, je ne veux pas, je resserre cette étreinte que je n'ai pas amorcé mais qui m'apporte tellement. Encore un peu, juste un peu, c'est tout ce que je peux dire. Je me tuerai d'avoir dit tout haut ce que je ne désirais que penser mais rien ne se passe, il ne me rejette pas, il ne me repousse pas, il se contente de me rapprocher un peu plus de lui et moi je ne peux que soupirer d'aise face à ce sentiment que je croyais à jamais éteint. Cette capacité d'être en paix sans toi, cette sensation d'avoir fait le bon choix et d'avoir le droit de profiter à mon tour de ce moment de quiétude qui me mène doucement mais sûrement vers un sommeil bien mérité.
Je le sens effectuer des signes dans mon dos mais je ne fais rien, je le laisse agir et en l'espace de quelques secondes nous sommes dans sa chambre. Tout en me maintenant contre lui je le laisse me guider vers son lit et je le laisse m'allonger avant qu'il ne se glisse à mes côtés et qu'il ne se recolle à moi, m'offrant ainsi une nouvelle fois cette chaleur irradiante qui réchauffe jusqu'à mon cœur.
Là encore, les mots sortent alors que je ne l'ai pas désiré « merci » un simple merci, mais ce simple mot je ne l'avais plus prononcé depuis des années. Je sais qu'il m'a répondu mais je n'ai pas compris le sens de ses mots, je ne suis plus en mesure de penser, de voir ou d'entendre. Cette fatigue m'emporte enfin et pour la première fois depuis que j'ai compris que je t'aimais, je m'endors dans les bras d'un autre, pour une fois je m'endors en paix.
FIN POV NARUTO
POV SHIKAMARU
Malheureusement je pense connaître la raison de sa venue, même si j'avoue en être vraiment surpris. Mais quand je l'ai vu là, sur le seuil de ma porte, incapable de se tenir debout, je n'ai pas pu rester de marbre. Je n'ai pas pu ne rien faire, pas envers lui, surtout pas envers lui, après tout, je lui suis plus que redevable. Alors je l'ai juste pris dans mes bras, sans chercher à comprendre, sans réaliser la portée de mon geste, sans réfléchir tout simplement.
Je ne pensais pas que je ressentirais ça, je ne pensais pas que malgré son corps transi de froid il pouvait dégager une telle chaleur. Pourtant j'ai toujours su qu'il était à part, unique, aussi précieux qu'un trésor sans en avoir la fragilité, mais ça c'était avant, avant que je ne réalise que son cœur était empli d'un poison contre lequel personne n'avait de remède.
Je l'ai vu perdre son éternel sourire, j'ai vu cette étincelle que lui seul possédait s'éteindre dans l'azur de ses yeux pour ne pas revivre. Je l'ai vu décliner, perdre son côté combatif, perdre jusqu'à son identité pour se complaire dans un rêve complètement hors de portée. Je l'ai vu devenir l'ombre de lui-même ou juste l'ombre de cet être méprisable qui n'a fait que le conduire à sa chute.
Pourtant ça n'était jamais arrivé, jamais depuis qu'il était en « couple » jamais je ne l'avais vu comme ça. Trouver refuge là où il savait qu'il serait en sécurité. Je l'ai senti sourire contre moi et ça aussi c'est nouveau, cela faisait si longtemps qu'il ne l'avait pas fait.
Je ne comprends pas pourquoi c'est chez moi qu'il est venu, mais puisqu'il l'a décidé alors je prendrais soin de lui comme il a su le faire pour chacun d'entre nous par le passé, avant que ces ténèbres ne s'abattent sur lui.
Lorsque j'ai voulu le mettre au sec et me détacher de lui l'espace d'un instant j'ai compris qu'il ne le désirait pas et moi je ne pouvais pas lui refuser cette étreinte à laquelle il s'accrochait. Je l'ai conduit dans ma chambre, allongé sur mon lit et je me suis glissé à ses côtés. Merci, ce simple mot m'a fait un effet étrange, a laissé un sentiment confus sur lequel je n'ai pas pu mettre de mot. J'ai soudain réalisé qu'il dormait et alors que j'étais perdu dans mes pensées je me suis laissé bercer par sa respiration et à mon tour, j'ai sombré dans le sommeil.
Ce n'est pas l'aube et ses fins rayons du soleil qui m'ont réveillés, ce n'est pas non plus le chant des oiseaux mais ce corps chaud contre le mien. Ces deux mains posées sur mon torse et cette respiration calme contre mon cou. J'ai voulu vérifier, ouvrir les yeux mais cette sensation de douceur m'en a empêché et je me suis laissé aller à rester ainsi encore un instant.
Mais j'ai douté, était-ce vraiment bien d'agir de la sorte ? De profiter de sa fragilité juste pour m'offrir un court instant de bien-être? Lentement et avec douceur je me suis détaché de son corps pour filer hors de la chambre, là où je pouvais penser au calme.
L'eau brûlante de ma douche à délier doucement mes muscles crispés, et là j'ai réfléchi posément sans son odeur enivrante, sans la douceur de sa peau, ni la chaleur de son corps. Je vais tout faire pour lui, lui apporter l'aide qu'il désire, lui apporter la douceur qu'il mérite. Je me battrais pour qu'il sourie à nouveau comme il l'a fait pour moi par le passé. Je me battrais pour que jamais plus cet homme ne puisse le faire souffrir.
Rien d'autre ne comptera, rien d'autre n'aura d'importance que de lui rendre ce qui lui est dû, un bonheur bien mérité, une paix ardemment cherchée et peut-être à portée de main. Même si la route est longue, même si je dois être le seul à le soutenir, je resterais là, à ses côtés.
Je sors de la salle de bain et me dirige vers la cuisine. En passant devant ma chambre, je ne peux m'empêcher de l'observer encore un peu. Je finis par aller préparer du café avant de succomber à cette soudaine envie d'être plus proche de lui.
Au bout de quelques minutes, j'entends les draps se froisser, avant de percevoir le bruit de ses pas. Je sens mon cœur palpiter, s'affoler alors qu'il se rapproche de la pièce dans laquelle je suis. Je sais que je dois rester calme, et le laisser gérer à son rythme ce qui lui est arrivé.
Il entre dans la pièce et à l'air peu sûr de lui. Si je veux vraiment l'aider, je sais que je vais devoir amorcer la conversation si je veux détendre l'atmosphère.
– Je viens de préparer du café, tu en veux ?
Je sais c'est con mais pour un génie j'aurais quand même pu trouver mieux.
– Je veux bien oui.
Je me sens soulagé d'entendre sa voix, ça aussi c'est con, je le sais et pourtant ça me rassure juste, je me dis que je ne suis pas forcément maladroit. Je lui verse une tasse de ce liquide que j'affectionne.
C'est étrange, je n'ai pas l'impression qu'il soit malheureux, je crois juste qu'il est résigné, qu'il a fait un choix et qu'il ne reviendra pas en arrière. Je l'observe encore un peu, certain que je peux lui apporter une aide supplémentaire à celle apportée cette nuit.
– Tu peux rester autant que tu veux, je vis seul ici. Ce n'est pas un problème.
– Je ne suis pas sûr, je ne voudrais pas que tu aies des problèmes à cause de moi.
– Même si je devais avoir des problèmes, comme tu dis, ça ne me gêne pas. Restes autant que tu en as besoin. Ma maison est la tienne.
– Tu es vraiment sûr ?
– Absolument sûr.
– Alors merci.
– Il n'y a vraiment pas de quoi.
J'ai du mal à rester calme alors que je sais qu'il va rester avec moi et lorsque je le vois me sourire j'ai l'impression que mon cœur s'arrête de battre l'espace d'un instant.
FIN POV SHIKAMARU
POV SASUKE
Parti, je pense qu'il est vraiment parti. Après tout l'aube s'est levée et jamais auparavant il ne s'était absenté toute une nuit. Donc oui il est probablement parti. Étrangement je sens que ça me dérange, pas parce qu'il va me manquer ou un truc comme ça, mais plutôt parce que cela veut dire que j'ai perdu l'emprise que j'avais sur lui, ou en tout cas une partie de l'emprise que j'avais sur lui.
Pourtant j'ai passé de longues années à l'observer s'éteindre à petit feu par cet amour qu'il avait toujours prôné. Je lui ai montré que j'avais toujours eu raison, que l'amour n'est rien, rien d'autre qu'une mascarade. Je lui ai prouvé que même en vivant avec la personne qui nous est la plus chère on ne finit pas heureux comme il l'avait toujours pensé. J'ai détruit chacun de ses arguments en lui prouvant que rien ne se finit bien.
Petit à petit son sourire si étincelant que je détestais déjà étant enfant a disparu. Ses éclats de rire qui avaient le don de redonner l'espoir à tous, se sont éteint à leur tour. Ses yeux ont cessé de briller également et c'est à ce moment-là que j'ai compris, que j'ai compris que j'avais gagné, qu'enfin il avait compris que l'espoir n'existe tout simplement pas.
N'importe qui serait parti depuis très longtemps, mais lui a résisté plus de huit ans. Huit années pendant lesquelles je ne me suis pas privé de goûter aux plaisirs de la chaire avec qui je le désirais. Puis après des nuits entières passées à en satisfaire d'autres j'ai commencé à les ramener chez nous. Tous, ou du moins la majorité. Ils passaient dans notre lit, sous ses yeux.
Les premières fois il a pleuré, crié, fait une crise mais à chaque fois ça se finissait de la même manière. À chaque fois, après avoir échangé des coups on finissaient par un corps à corps plus intense que jamais. Personne n'a jamais réussit à me faire ressentir ça, personne d'autre.
Finalement avec le temps, les choses ont changées, on ne couchait plus forcément ensemble alors que je ramenais une nouvelle conquête, on ne se battait plus, il se contentait de passer et de prendre une autre chambre et le matin tout était comme si rien ne s'était passé la veille. Il restait le même, stoïque et imperméable au reste du monde, enfermé dans cette bulle qu'il avait construit pour préserver une part de saineté.
Les corps défilaient mais le plaisir devenait terne pour finalement en arriver à un fait. Il n'y avait qu'en sa présence que je pouvais y parvenir, qu'au moment où je le sentais proche de la maison, qu'au moment où je savais que lui aussi savait.
Tout était différent pourtant aucun de nous ne bougeait, aucun de nous n'a fait quoique ce soit pour changer les choses.
J'avais gagné, après toutes ses années j'y étais parvenu, mais que me reste t-il à conquérir maintenant ? Personne ne représenta jamais plus un tel challenge, un tel défi, personne ne sera jamais plus en mesure de m'apporter cette source de plaisir et d'intensité.
Lorsque je l'ai vu partir, j'ai su tout de suite que cette fois c'était différent, cela faisait trop longtemps qu'il s'était résigné pour agir de cette façon à nouveau. Je l'ai appelé sur le pas de la porte, une seule fois mais quand j'ai vu qu'il ne se retournait pas je savais déjà qu'il ne reviendrait pas.
Il doit être plus de neuf heures car je sens la présence de Sakura s'approcher de la maison. Malgré les années, je ne la supporte toujours pas. Trois coups résonnent à la porte. Je lui dis juste d'entrer, ce que bien entendu elle s'empresse de faire.
– Salut Sasuke, qu'est ce que vous faites ? On avait rendez-vous il y a une demi-heure et où est Naruto ?
– De toute évidence pas ici, alors si tu pouvais faire demi-tour et partir, je ne te retiens pas.
– Quand tu dis que Naruto n'est pas là, tu veux dire qu'il est parti ?
– Il semblerait.
– J'y crois pas, il est parti, Naruto est vraiment parti.
Son rire résonne dans la pièce et comme je l'ai pensé quand j'ai entendu celui de Naruto je n'ai qu'une envie, la faire taire.
– Enfin, il t'a enfin laissé, j'y crois pas, depuis le temps je croyais que c'était peine perdue. Que tu l'avais suffisamment manipulé pour qu'il reste avec toi jusqu'à sa mort.
Elle ne remarque pas mon don héréditaire qui s'active. Elle ne remarque pas que si je le voulais, elle serait déjà morte.
– Il est parti quand ? Hein ? et comment ça se fait qu'il ne soit pas venu me voir ? Il est où ? à quel hôtel ?
Trop tard, en l'espace d'une seconde je la plonge dans une illusion dans laquelle elle ne sortira pas indemne. Une minute, une seule minute pour moi, une éternité pour elle, elle qui gît au sol, perdue dans une souffrance visible et palpable, perdue dans des gémissements pathétiques de douleur.
Lorsqu'elle retrouve ses esprits, elle tremble de tout son corps, et je vois clairement la crainte envahir son regard. Mais il y a autre chose, autre chose que la crainte, autre chose que la peur qu'elle vient de vivre, une chose que je connais, ou du moins que j'ai connue, de la détermination.
Elle se relève, à peine capable de tenir sur ses jambes, mais égale à elle-même, elle me fixe et me dit juste :
– Tu sais très bien que c'était couru d'avance, que jamais ça n'aurait pu marcher… si c'est la solitude que tu cherches alors soit tu viens enfin de la gagner sois en sûr.
J'aurais voulu lui répondre, mais pour lui dire quoi ? Qu'elle a tort ? Alors qu'enfin j'ai obtenu la solitude que j'ai si longtemps cherchée. Lorsque la porte claque je sais qu'elle ne reviendra pas tout comme toi.
FIN POV SASUKE
POV NARUTO
Cela fait déjà une semaine que je suis parti. Une longue semaine pendant laquelle je n'ai pas mis le pied dehors. Je ne sais pas ce qui se passe à l'extérieur, je n'ai rien demandé à Shikamaru, je ne veux pas savoir.
Je crois que j'ai peur, peur de découvrir que finalement tu vas très bien sans moi, peur de me dire que notre maison est déjà investie par un autre. Pourtant il y a cette source de chaleur qui ne m'a pas quitté depuis que je suis arrivé ici. Elle m'effraie et m'attire, mais surtout elle calme mes peines et mes souffrances.
Il ne m'a rien demandé, il n'a posé aucune question, rien, il m'a juste proposé de rester et c'est ce que j'ai fait. Lorsqu'il rentre le soir, il reste à mes côtés. Il ne me parle pas forcément mais sa présence est suffisante et je crois qu'il l'a compris. C'est étrange c'est comme si, au moment où il franchit le pas de la porte, cette chaleur qui m'avait irradié ce fameux soir, se rallumait à nouveau.
Lorsque le premier soir j'ai voulu aller me coucher, je me suis aperçu que j'étais transi de froid, que je tremblais et que ton image venait à nouveau me hanter. J'ai fait les cents pas, j'ai cherché en vain ce sommeil qui m'attendait mais je n'y suis pas parvenu. J'ai paniqué, incapable de me calmer, j'ai senti mes yeux me piquer comme ils ne l'avaient plus fait depuis longtemps, puis des larmes se sont mises à couler.
Je suis resté prostré sur le sol, incapable de me maîtriser jusqu'à ce que la porte s'ouvre. Je n'ai même pas tourné la tête, je n'ai pas cherché à le regarder pourtant quand ses bras m'ont enserré je m'y suis accroché comme si ma vie en dépendait.
Je l'ai senti me soulever alors que je posais ma tête contre son torse, puis comme la veille, il m'a déposé dans son lit et s'est glissé à mes côtés. Depuis je n'ai pas essayé de dormir seul. C'est étrange, seul sa présence arrive à m'apaiser et je ne ressens pas le besoin de voir mes plus proches amis. Je veux juste rester comme ça et quand je suis dans ses bras, je me dis que je voudrais juste que ça ne s'arrête jamais.
Finalement c'est con mais c'est tout ce que je te demandais, un peu de tendresse et de paix, quelques instants de quiétude sans aucune amertume, juste un peu de temps avec toi, toi et moi. Je devrais peut-être me sentir mal de pouvoir éprouver cette sensation dans les bras d'un autre, c'est ce que je me dis quand j'oublie que je suis parti.
Parti, ça continue de me faire drôle de le penser, pourtant plus j'y pense et moins j'ai mal. Je ne reviendrais pas en arrière, je ne me retournerais pas, je ne te rejoindrais pas.
Cela fait déjà une semaine et déjà un autre rythme s'est installé petit à petit. Je sens l'odeur de la cuisine et je suis ravi de partager un bon repas avec une personne qui ne désire pas me faire souffrir. Je me dirige vers la source de cette agréable odeur et apprécie de le voir s'affairer juste pour me faire plaisir.
Cela fait déjà une semaine et à chaque jour qui passe j'ai l'impression que la distance entre nous augmente un peu plus. Lorsque je serais prêt à affronter le monde il me restera encore à t'affronter toi mais pour le moment, quand je vois Shikamaru face à moi, me sourire timidement en m'invitant à déguster le plat qu'il a préparé pour moi, je me dis que j'ai encore le temps pour t'affronter.
FIN POV NARUTO
POV SASUKE
Une semaine, ça fait une semaine que tu as franchi le seuil de la porte. Personne n'a l'air de savoir où tu es et personne ne t'as vu au village non plus. C'est étrange j'ai beau être libre, je ne me sens pas libre pour autant. Quelque chose me gêne, quelque chose me force à penser, encore et toujours.
Depuis ton départ d'autres hommes sont venus partager notre lit pourtant aucun n'a réussi à me faire vibrer, aucun n'y est parvenu, en réalité aucun n'est toi tout simplement. Ça a toujours été, je l'ai toujours su pourtant maintenant je ne peux juste plus le nier.
Je n'ai plus revu Sakura depuis la dernière fois, je sens de temps à autres sa présence mais rien de plus.
C'est étrange je suis enfin libre et pourtant toujours enchaîné à ce village. Plus personne n'est vraiment en mesure de m'en empêcher et pourtant je ne parviens pas à franchir les frontières de ce village.
Après tout peut-être que je n'en ai simplement pas terminé avec cet endroit.
Ce soir je suis déjà en chasse, demain je pars en mission pour deux semaines. Comme d'habitude je n'ai pas eu à me forcer pour me mettre à mon avantage et comme d'habitude beaucoup de regards se sont posés sur moi dès mon entrée dans la boîte. Ce soir, je cherche quelque chose de particulier, ce soir j'ai des critères à respecter.
La boîte est bondée de monde et la chaleur commence à être étouffante. Les corps se pressent sur la piste et ondulent au rythme de la musique suave qui se joue. Je m'adosse au bar et commande un verre. Je scrute la piste, dévisage divers danseurs avant d'être attiré par une couleur familière.
Blond, une chevelure blonde comme les blés mais pas aussi éclatante que les tiens. Pourtant quand dans un mouvement fluide il se décale pour me faire face, je sais, je sais que c'est avec lui que je rentrerais. Sa peau est légèrement halée et il porte un fin pantalon qui dévoile agréablement le haut de ses hanches ainsi qu'un fin tatouage juste au niveau de l'attache du vêtement. Lorsque je relève les yeux je constate cependant qu'il a les yeux verts, dommage des bleu lui irait beaucoup mieux, néanmoins je dois avouer qu'il réussit à éveiller un intérêt grandissant.
Ses yeux ne quittent plus les miens alors qu'il continue de se mouvoir dans la masse de danseurs. Son corps ondule sensuellement alors que petit à petit sa peau se recouvre d'une fine couche de sueur.
Ça reste trop facile, sans réel intérêt, pourtant son physique m'attire. Je soupire vaguement en réalisant que je connais déjà la fin de l'histoire avant même de l'avoir commencée, mais incapable de résister je me lève et entre dans ce jeu dont les règles sont justes de trop.
Je vois un sourire victorieux naître sur son visage et même si je déteste ça, j'avoue que ça lui va plutôt bien. C'est étrange il m'est familier, peut-être une ancienne conquête dont je ne me souviens plus. Étrange encore mais à ce moment-là, je ne pense à rien, et encore moins à toi.
Rien d'autre ne compte que ce corps impatient qui ondule maintenant contre le mien. Que ces mains qui viennent découvrir mon corps et que ses lèvres qui se pressent contre les miennes. L'excitation me gagne plus facilement que je ne l'avais imaginé et rapidement je lui montre clairement ce que je désire en me frottant lascivement contre lui. En quelques minutes, incapable de résister à cette soudaine envie, je l'entraîne dans les toilettes et nous ne tardons pas à nous envoyer en l'air dans cet endroit exigu et dans une position inconfortable.
Trop longtemps, cela fait trop longtemps que je n'ai pas ressenti un minimum de frissons. Une fois fini nous retournons à l'intérieur où notre petit jeu recommence puis au bout d'un moment je lui propose de venir chez nous.
Lorsque je sors de la boîte, l'air frais me fait du bien. Cette fois je ne me suis pas dis que peut-être tu serais là, comme tu l'avais fais par le passé, à m'attendre pour me surprendre. Non cette fois je sais, je sais que tu ne pourrais pas être là, parce que j'ai compris que si tu ne te montrais pas c'était pour une simple raison, tu as toujours peur de moi.
Ce qui veut juste dire que je n'ai pas perdu mon emprise sur toi.
Je sens un sourire naître sur mes lèvres en y pensant. Lui doit sûrement croire que c'est pour lui alors que moi je sais qu'il n'en est rien.
FIN POV SASUKE
POV SHIKAMARU
ça fait déjà une semaine qu'il est arrivé chez moi, une semaine et déjà au fond de moi j'aimerais que ça ne s'arrête pas. Il reste beaucoup plus réservé que ce qu'il a pu être par le passé, mais à chaque jour qui passe l'espoir renaît un peu plus.
C'est étrange comme sa présence s'est tout de suite intégrée à mon mode de vie. Chaque matin, je le trouve endormi dans mes bras et chaque soir je fais tout pour rentrer plus tôt juste pour le voir un peu plus longtemps. Sa présence m'apaise au quotidien et me rassure, j'ai l'impression que lui aussi apprécie ma compagnie.
Je me surprends à apprécier des petites choses du quotidien auxquels je n'avais jamais fait attention. Préparer un repas, ranger un peu afin que tout sois présentable et qu'il se sente à l'aise. Des petites choses mais ce sont ces petits rien qui me donne le sourire.
Au village, tout le monde le cherche et seule Tsunade sait où il est. Il lui a écrit une lettre pour lui expliquer sa situation. Elle n'a pas pu lui refuser un congé à durée indéterminée bien mérité. Je ne lui ai rien demandé, posé aucune question, mais je m'interroge sur le fait qu'il n'ait pris aucun contact avec ses amis.
Je l'observe beaucoup, discrètement et souvent je le vois perdu dans ses pensées. Je n'aime pas quand ça se produit, il a l'air si lointain, si perdu, qu'à chaque fois je dois me faire violence pour ne pas m'empresser de le prendre dans mes bras.
Me faire violence, voilà une chose que je dois faire de plus en plus souvent en ce moment, surtout la nuit quand il se presse et s'accroche à moi. Ou encore lorsque son souffle chaud vient caresser ma peau. Je ne pensais pas que ça pourrait être si dur mais aussi si délectable de vivre à ses côtés.
Pourtant, chaque jour, j'espère encore plus, j'espère l'entendre rire, le voir sourire, le voir simplement étinceler comme avant. D'un côté je ne suis pas vraiment surpris qu'il ne soit pas encore sorti, il veut sûrement prendre le temps de se reconstruire un peu avant d'affronter ses ténèbres.
Ce soir, comme les autres soirs, je lui prépare le dîner, j'aime à penser que je lui fait plaisir. J'aimerai lui faire une proposition, lui offrir une chance de se dégourdir un peu, ou juste de s'aérer. Je ne veux pas le faire sortir à proprement parler mais lui offrir une alternative.
Lorsqu'il apparaît dans l'encadrement de la porte, je ne peux, une fois de plus, qu'être soufflé par sa beauté. Décidément je ne conçois pas que l'on puisse volontairement blesser un tel être. Je lui souris timidement et l'invite à s'asseoir.
C'est un véritable plaisir de partager un repas avec une autre personne le soir, de prendre son temps, et surtout d'apprécier ces petits moments. Je sais que je dois me lancer mais je me dis que peut-être je vais être maladroit et qu'il vaudrait mieux que je me taise. Finalement il est beaucoup plus perspicace que je ne l'imaginais.
– Tu as un problème Shikamaru, tu veux m'en parler ?
– Hein ? heu… non je n'ai pas de problème, ne t'inquiète pas.
Hé oui, j'ai beau être un génie je n'ai toujours pas de conversation intelligente semble-t-il.
– En fait, je me disais juste que peut-être tu accepterais de t'entraîner avec moi.
– Tu veux dire dehors ?
– Je ne viens pas d'un clan très riche comme Neiji, néanmoins j'ai un dôjin personnel, ainsi qu'un jardin assez grand qui entoure la maison. Le tout est très bien protégé des regards extérieurs. Je pensais juste que peut-être tu en aurais envie.
– Tu as un jardin ?
– Tu n'as pas fais le tour de la maison ? Je pensais que tu avais visité mais que tu n'avais pas envie d'y aller.
– Je n'ai pas voulu fouiner, après tout c'est ta maison, je ne voulais pas que tu puisses penser que je fouille dans ta vie.
– Ne sois pas bête, je te l'ai dit, ma maison est ta maison, tu es ici chez toi, pour autant de temps que tu le voudras.
– Je sais et j'ai pas envie de partir.
À ce moment-là je crois qu'une nouvelle fois il fait cesser les battements de mon cœur. Comment fait-il pour me toucher à ce point à chaque fois qu'il est juste sincère. Je ne réfléchis pas et ma main se lève pour venir se poser sur sa joue. Il ne bouge pas alors que je suis terrifié par mon geste. Je sais que je tremble, je le sens et pourtant il ne bouge pas.
Au moment où je la retire, il l'attrape et la conserve contre sa joue. Ses yeux se ferment, et je le vois soupirer d'aise à mon contact. Tout à coup ses lèvres me fascinent, leur couleur, leur texture, le goût qu'elles pourraient avoir.
Pourtant je garde mon calme et le contrôle de mes sens. Je ne cède pas à cette envie qui me consume.
Lorsqu'il ouvre les yeux, il me sourit et me dit simplement qu'il sera ravi de venir s'entraîner avec moi. Et même si je sais que je suis loin d'avoir son niveau, je me dis qu'au moins je pourrais toujours le distraire un peu.
Il me trouble, certainement trop, mais je ne peux pas renoncer, pas maintenant, au moment où il a le plus besoin de moi. De toute façon je n'ai aucune envie de le savoir ailleurs qu'à mes côtés.
FIN POV SHIKAMARU
POV NARUTO
Trois semaines, ça fait déjà trois semaines que je suis parti. Étrangement plus le temps passe et moins je redoute le moment où je devrais affronter le monde et ses conséquences.
Je me demande moins si un autre a investi ma maison, si un autre te fait vibrer, si un autre prend soin de toi. Je ne peux pas dire que je n'y pense plus, seulement, je sais maintenant que je n'ai pas besoin de toi pour survivre.
Ça me fait toujours mal de penser ça, de m'avouer que je n'ai fait que te donner toutes ses années sans rien recevoir. Pourtant je ne t'en veux pas, je n'y parviens pas, je n'en ai pas la force.
C'est vrai que pour le moment je ne suis toujours pas sorti, mais étrangement ce n'est juste pas primordial pour l'instant. Je me sens légèrement différent, presque libéré et je savoure chaque attention que Shikamaru me porte.
Finalement cette idée d'entraînement était une très bonne idée. Se dégourdir, se défouler, s'écrouler de fatigue, je pense que c'est juste ce dont j'avais besoin. J'ai l'impression qu'il anticipe mes envies et je dois avouer que j'aime ça.
Nos entraînements sont différents de ceux que je pouvais partager avec toi, il n'y a pas de rivalité, pas d'animosité, juste un respect naturel. Pourtant j'ai remarqué que depuis quelques jours qu'une chose a changé. À chaque contact mon corps frissonne, à chaque contact ma peau me brûle, à chaque contact je me sens vibrer.
Je ne suis pas sûr d'avoir ressenti ça un jour, ou du moins pour un autre que toi, mais là dans ce contexte, face à cet homme si doux et prévenant, face à cet homme qui va juste à mon rythme et ne se soucie pas du sien, je sens que j'aimerai me laisser aller, même si ce n'est qu'un court instant.
Pourtant une part de moi continue de redouter cette attraction, une part de moi refuse de me savoir dans les bras d'un autre. Sûrement les résidus de ton influence, mais ses résidus s'amenuisent petit à petit, je le sens, au plus profond de moi.
J'aurai vraiment voulu pouvoir être capable de ressentir ça à nouveau pour toi mais je sais aussi que j'en souffrirai plus qu'autre chose.
Nous sommes en plein entraînement en ce moment et même si il n'a pas mon niveau il esquive facilement mes coups. Une fois de plus je me sens trembler alors que sa main vient de me toucher, une fois de plus je sens mon corps s'embraser petit à petit. J'accentue la cadence pour pouvoir le toucher à mon tour, ça ressemble à un jeu, celui de nous deux qui pourra apprécier le contact de l'autre.
Tout à coup alors que son corps est recouvert d'une fine pellicule de sueur dûe à l'effort, je le trouve attrayant, attirant. Je me surprends à contempler ses muscles rouler sous sa peau. Son torse se soulève rapidement et pourtant même si je sais que ce n'est dû qu'à cet entraînement je me plaîs à croire que j'y suis peut-être pour quelque chose.
Mes mains s'attardent plus longtemps qu'elles ne le devraient et ce qui avait commencé par un combat se transforme en une danse envoûtante et sensuelle, où nos corps se touchent pour nous envoyer des décharges d'un plaisir que je ne suis pas sûr de pouvoir contrôler très longtemps. Ça m'effraie c'est vrai, mais comme le fruit défendu, je ne peux m'empêcher d'en attendre plus.
Je vois cette étincelle dans ses yeux, elle est nouvelle pour moi, si vive, si intense, elle me transperce presque. Le combat n'a plus d'importance, le temps n'a plus d'importance, d'ailleurs plus rien n'a d'importance, mis à part lui.
Lui et son regard brûlant, lui et sa peau luisante, lui et ses lèvres tentatrices. J'aimerai pouvoir te dire que je voudrais résister à cette soudaine mais brûlante attraction mais ça serait faux, au contraire je crois que j'ai envie d'avancer vers lui, d'aller à sa rencontre et de goûter à la saveur de ces lèvres.
C'est comme si j'avançais au ralenti, comme pour être sûr d'avoir encore le temps de me retourner, de partir au besoin, mais je sais que je ne le ferais pas, je sais que je vais continuer d'avancer alors qu'il fait la même chose dans ma direction. Mon cœur s'affole pourtant je pensais qu'il ne pourrait plus jamais le faire. Mon corps tremble à mesure que je m'approche mais surtout je ne parviens pas à détourner mon regard de ces lèvres appétissantes.
Je n'aurai jamais imaginé ça, je n'aurais jamais envisagé ça et pourtant j'en crève d'envie. Nous nous retrouvons si proches que je sens son souffle chaud caresser mes lèvres. Il ne me brusquera pas, il ne m'obligera pas, je sais que je dois faire le premier pas.
Ma main se pose sur sa joue alors que j'ancre mon regard dans le sien, puis lentement, afin de savourer chaque seconde de cette délectable attente, nos lèvres se frôlent, se caressent, se rencontrent enfin. Aussitôt un courant me transperce, une nouvelle sensation, douce et voluptueuse. Un sentiment de bien-être m'irradie et au moment où sa langue vient timidement caresser mes lèvres c'est juste une explosion de plaisir qui me submerge.
Une de ses mains vient se coller contre ma nuque alors que son autre main se pose sur ma taille. À chaque contact ma peau s'embrase un peu plus alors que nous nous perdons dans un baiser à perdre haleine. Nos langues s'enroulent et s'explorent sans vergogne.
C'est étrange je me sens mal à l'aise tout à coup, cette chaleur qui m'englobe se fait petit à petit chasser par un courant froid et glacial. C'est comme si je percevais une présence, une présence néfaste, invisible mais présente.
Je me sépare à regret de cette source de plaisir et ne distingue qu'un bref éclair rouge vif. Ça n'a duré qu'une seconde, une fraction de seconde même mais j'en suis sûr, j'ai perçu quelque chose et je prie pour encore espérer que je me sois trompé. Shikamaru a sentit mon trouble et ma nervosité grandissante, dans un geste protecteur il me prend dans ses bras et m'offre une énième étreinte rassurante.
Lorsque je ferme les yeux pour chasser cette étrange sensation, je ne vois qu'une chose, une étrange lueur rouge sang qui me fixe comme si il pouvait s'agir du regard d'une personne.
FIN POV NARUTO
POV SHIKAMARU
Trois semaines, trois semaines passées à ses côtés. Je dois avouer que c'est véritablement un plaisir, chaque jour son sourire renaît et chaque jour j'en suis le seul témoin. J'ai l'impression d'être un privilégié, d'être le seul à avoir le droit d'assister à son éveil.
Je le vois revivre, reprendre goût à des choses simples mais essentielles. Prendre plaisir à se dorer au soleil comme je le fais si souvent. Il change, doucement mais de temps à autres je perçois certaines manies qui n'appartiennent qu'à lui réapparaître soudainement et m'émerveiller à chaque fois.
Finalement cette idée d'entraînement est à double tranchant, d'un sens ça lui fait vraiment du bien, ça se voit, il se défoule, se dégourdit, y prend du plaisir même si je n'ai pas son niveau, oui mais voilà il y a le reste. Sa peau qui caresse la mienne lors de nos échanges, son corps qui se couvre d'une fine couche de sueur et qui fait luire sa formidable musculation.
Sa peau halée reprend peu à peu ses couleurs éclatantes et je me plais à croire que j'y suis pour quelque chose. Ça devient compliqué de m'entraîner au quotidien à ses côtés tout en résistant à cette formidable envie de l'avoir toujours plus proche de moi.
Ça fait déjà quelques jours que j'ai cru remarquer un changement, subtil, certes, mais présent. J'ai l'impression que de temps à autre, ses mains restent plus longtemps qu'il ne le faudrait sur mon corps. Je résiste à cette envie d'y croire toujours plus, j'ai surtout peur d'être blesser, d'avoir mal.
Je sais que c'est stupide mais je crois que les sentiments ne sont pas toujours logiques, ils nous font juste voyager d'un état à un autre sans toujours parvenir à nous fixer. C'est un peu ça en ce moment, j'avance et je recule, j'y crois et je m'en veux d'avoir cru.
Je sais qu'il a besoin de temps, qu'il a besoin de se reconstruire, d'avoir à nouveau confiance en lui, néanmoins il est plus facile de le savoir que de le mettre en pratique. Après chaque entraînement je dois prendre une douche froide pour parvenir à me calmer, mais en voyant son sourire je sais que je dois tenir, le temps qu'il faudra mais je resterai là à ses côtés.
Ce soir encore nous nous battons, sans animosité, sans conflit, juste pour perfectionner des coups que nous connaissons déjà par cœur. Pourtant au bout d'un moment je sens que c'est différent. Une nouvelle fois, nos mouvements changent, nos gestes trahissent nos envies et nos besoins, rapidement ce qui avait commencé en un combat léger se transforme en une danse, un ballet où chaque pas ne sert qu'à toucher un peu plus l'autre.
Puis tout s'arrête et je la vois, cette étincelle, celle que je voyais avant dans son regard, cette flamme qui brûlait avant, avant qu'il ne le suive. Je ne peux pas m'empêcher de la convoiter, de la désirer, d'en vouloir davantage et surtout de le vouloir lui.
Mon cœur s'emballe, ma respiration s'accélère alors que je le vois s'approcher de moi. Je ne suis pas sûr, d'agir comme il le faut. Je ne suis pas sûr de penser aux conséquences néanmoins mon corps bouge de lui-même et avance petit à petit pour aller à sa rencontre.
Nous finissons si proche que je peux percevoir son souffle chaud caresser mes lèvres et je me sens transpercé par une vague d'émotions. C'est dingue je n'ai jamais ressenti ça, cette capacité qu'il a de submerger tous mes sens en l'espace d'une poignée de secondes.
Je n'avancerai pas, je n'amorcerais pas ce premier pas que j'ai tant envie de faire, je le laisse aller à son rythme, au rythme qu'il désire et je le vois lever sa main vers moi, la porter à ma joue. La chaleur de son corps m'irradie. J'ai envie de le prendre dans mes bras et de goûter à ses lèvres qui semblent m'appeler.
Il prend tout son temps, comme si il voulait être sûr de ne rien regretter et finalement quand ses lèvres touchent les miennes c'est juste un feu d'artifices d'émotions qui n'a de cesse de m'envoyer des décharges de plaisir. J'ai envie de plus, de tellement plus mais je ne veux pas aller trop vite, je ne veux pas le brusquer alors je glisse ma langue, d'un geste peu assuré, sur ses lèvres.
Lorsqu'il me laisse entrer mon cœur s'emplit de joie, nos langues dansent et se découvrent et pourtant c'est juste comme si tout était parfait, vraiment parfait. Je le rapproche de moi en l'attrapant par la hanche et en plaçant mon autre main sur sa nuque, je le veux tellement que je crois que je pourrais en mourir.
Son souffle se mêle au mien, sa peau irradie la mienne, son cœur m'entraîne ailleurs et pourtant en l'espace d'une seconde tout change. Il est là, je le sens, je n'aurais pas cru qu'il ferait ça, surtout après trois semaines passées sans se voir, mais c'est lui il n'y a aucun doute.
Je suis incapable de me détacher de ce baiser vertigineux et pourtant je sais qu'il l'a senti aussi. Sa peau frissonne et ça n'a plus rien à voir avec moi. Son corps se tend et là encore ce n'est pas pour moi, il l'a senti, tout comme moi et pourtant il n'a pas bougé.
Je ne sais pas si c'est volontaire mais ce que je sais c'est que je ne fais rien non plus. Puis finalement il se détache de moi, je suis sûr de ce que j'ai vu, deux yeux rouges sang facilement identifiables, deux yeux qui n'amènent que destruction et massacre. L'espace d'un instant j'ai peur mais quand je vois sa réaction je n'ai qu'un réflexe, le prendre dans mes bras et lui offrir une étreinte rassurante, apaisante, aimante.
Je le protégerai, envers et contre tout, mais je le jure il ne souffrira plus.
FIN POV SHIKAMARU
POV SASUKE
Trois semaines, ça fait trois semaines que tu es parti. Étrangement cette solitude que je désirais tant ne me satisfait pas, elle ne m'apporte pas ce que je désire. Mais qu'est ce que je désire ? J'aimerai le savoir mais je ne suis pas sûr de connaître la réponse à cette question.
J'ai accompli ma mission sans encombre majeure, comme je le présumais j'étais largement plus fort qu'eux. Pourtant je n'en ai retiré aucun plaisir. Me battre, me défouler, tuer, je n'en ai rien retiré. Étrange encore une fois, en générale le piquant des combats m'excite un minimum mais là rien. Alors j'ai cherché à me distraire, j'ai essayé de me divertir, j'ai cherché ailleurs ce qui me manquait.
Là encore je n'y suis pas parvenu, des images fugaces de ton visage passaient de temps à autres en plein ébats. C'était le corps d'un autre mais je voyais ton visage, au début de temps à autres puis finalement plus souvent. Jusqu'à ce que ça devienne permanent.
Pourquoi tout a coup il n'y a que toi que j'aimerai avoir dans mes draps ? Pourquoi tout a coup tu me forces à penser à toi ?
J'ai tout fait pour rentrer plus vite, tout fait pour me débarrasser de cette mission. Tout fait pour finalement revenir dans ce village que je déteste.
J'ai fini avec trois jours d'avance, trois jours. Lorsque je suis arrivé, je suis rentré dans notre maison, elle était froide et sans vie, rien ne l'animait, rien n'avait bougé. J'avais pensé que tu profiterais de mon absence pour venir récupérer des affaires, il semblerait que je me sois trompé.
Jusqu'à mon retour je n'avais pas cherché à savoir où tu pouvais être, mais soudain je me suis posé la question. Où es-tu ? As-tu trouvé refuge auprès d'un de tes amis ? As-tu juste fuit ? Ou t'es-tu réfugié dans un hôtel minable avant de revenir vers moi ?
Au fond de moi, je sais que tu ne reviendras pas mais quelque chose me force à ne pas écouter cette vérité.
Un jour, puis deux après mon retour et je ne pense qu'à ça. J'ai cet étrange sentiment que je dois savoir, que je dois être sûr d'avoir encore un peu d'emprise sur toi.
Ce soir, j'ai besoin de savoir, pas que tu me manques ou quoi que ce soit dans ce genre mais j'ai juste ce sentiment au fond de moi qui me hurle de me prouver que tu es toujours à moi. La nuit est déjà tombée depuis de longues minutes, l'air frais me fait un peu de bien, mais rapidement mon esprit vif et aiguisé reprend le dessus.
Je me déplace discrètement, je veux être sûr de ne pas attirer l'attention. Il faut que je trouve un endroit calme et vide afin de me concentrer sur les divers chakra qui circulent dans le village. Je connais le tien, je le connais si bien et depuis si longtemps que j'ai parfois l'impression qu'il fait partie de moi.
Je sais où aller, je m'isole suffisamment souvent pour ça. J'y suis rapidement, cette petite clairière que personne ne semble fréquenter, cet endroit calme et serein et qui réussissait par le passé à apaiser une part de mon âme.
Oui mais depuis tout est devenu plus noir. Tu ne m'as pas sauvé comme tu l'as toujours cru. Tu n'as fais que me tuer un peu plus, m'enfermer dans une vie que je n'avais jamais désirée. Tu as voulu faire de moi ce que je n'ai jamais été et tu n'as réussi qu'à faire l'inverse.
Plus tu voulais me faire sourire et plus je t'ai détesté pour ça. Plus tu voulais me montrer ton amour et plus je voulais te fuir. Tous ses sentiments qui m'avaient toujours été inconnus et que tu as voulu me faire connaître n'ont fait que me faire fuir vers un univers plus sombre, plus sournois, plus néfaste.
Tu ne m'as pas laissé le temps d'apprécier ce que je pouvais ressentir, d'apprendre à dompter ces choses étranges qui se passaient en moi. Tu as tout voulu, tout de suite, sans prendre ton temps. Je crois que j'ai pris peur à cette époque et j'ai préféré aller vers un sentiment que je connaissais, un sentiment qui ne m'effrayait pas. La haine.
Néanmoins malgré cette haine, je suis là, en pleine soirée, à essayer de trouver une trace de toi. Je ne sais pas ce que tu fais mais je trouve rapidement ta trace, tu utilises ton chakra, d'une manière ou d'une autre. Je suis ta piste et me dirige entre les rues sombres du village. Le silence règne et je ne suis pas sûr de reconnaître le chemin que je prends.
Je me rapproche de toi, mais quelque chose ne va. Ton chakra agit étrangement, il est perturbé, comme si tu étais sous le coup d'une émotion violente. Mais pourquoi est-ce que ça serait le cas ? Est ce que tu penses à moi en ce moment ? Est-ce ton départ qui perturbe ton chakra ?
Mon corps agit de lui-même et je me déplace plus rapidement. J'arrive face à une grande maison à peine éclairée. Il n'y a aucun bruit. Rien du tout, je fais le tour de la maison et constate qu'il y a un grand jardin avec un bâtiment qui ressemble à un dojo. Là aussi il y a de la lumière. J'ai un sentiment étrange, une impression qui me dit de ne pas avancer, de ne pas aller voir mais mon corps agit de lui-même une nouvelle fois et je m'approche.
Je me place sur une branche d'un arbre qui surplombe le bâtiment. Je ne peux rien louper de ce qui se passe à l'intérieur et c'est bien de là que vient le problème.
Tu es là, dans les bras d'un autre homme. Si ton chakra est perturbé ce n'est pas à cause de moi mais parce que tu aimes ce que cet homme te fait. Sa main sur ta taille est posée sur toi comme un signe de possessivité comme si il pouvait s'approprier ta personne, ton corps, ce corps qui est mien.
Mon cœur s'accélère, mon Sharingan s'active, mon corps tremble alors que j'imagine percevoir l'esquisse de tes gémissements. Tu t'offres à lui sans vergogne alors que tu as tout fait pour m'emprisonner dans ce village. Tu pars et me laisses seul alors que c'est toi qui m'a ramené ici.
Mes instincts me hurlent de descendre et de te montrer à qui tu appartiens réellement mais je sais qu'en peu de temps la moitié des gardes de Konoha seraient sur moi. Pourtant tu n'imagines pas à quel point en cet instant mon désir de te voir souffrir est intense. Mon chakra filtre, je sais que tu m'as remarqué pourtant tu mets encore quelques secondes à te séparer de lui. Le contact sera bref mais je sais que tous les deux vous m'avez vu.
Je pars aussi vite que je suis arrivé. J'ai l'impression que mon cœur va exploser. J'ai envie de hurler à pleins poumons, j'ai envie de faire mal, de faire souffrir. Je me dirige rapidement vers une boîte que j'ai l'habitude de fréquenter. Il me faut un verre, voir deux, voir même une bouteille, un verre et un mec à serrer sans aucune douceur. Je veux évacuer ce trop plein de frustration, oublier un court instant ton visage.
Je commande un verre que je bois rapidement, puis un deuxième et un troisième. Il ne me faut que peu de temps pour le repérer. Cet homme à qui je n'ai même pas demandé le nom. Cet homme qui te ressemble tant. Aussitôt mon sourire s'élargit et ma langue glisse sur mes lèvres dans un signe aguicheur qui lui est clairement destiné. Il me repère tout de suite et aussitôt il entre dans un jeu similaire à la dernière fois.
Cette fois je n'ai pas envie de jouer, cette fois je n'ai pas envie d'attendre, cette fois je veux que ça soit brut, violent, salvateur. Je sais qu'il ne sera qu'un substitut pour cette haine que je contiens mais en ce moment je m'en fous. Je lui fait clairement comprendre ce que je veux, il ne me résiste pas.
Je le ramène chez nous, je veux l'entendre crier, je veux en avoir autant que je peux. Rapidement je m'enfonce en lui sans plus de préparation, c'est douloureux, pour nous deux mais ça me fait me sentir vivant alors que je perçois à peine les plaintes de douleur de mon partenaire.
Je n'attends pas de le laisser s'habituer à moi, je me déhanche en lui, rapidement, sauvagement, sans aucune retenue et rapidement je jouis en lui en murmurant ton prénom. Je ne lui laisse que très peu de répit, malgré les quelques gouttes de sang qui perlent entre ses cuisses je me renfonce en lui et continue.
Si au début il a souffert, il s'habitue vite à cette brutalité et me laisse faire ce que je désire de lui. Aucune résistance, aucun défi, toujours trop facile. Pourtant je ne m'arrête pas, je continue jusqu'à l'épuisement. Lorsque je m'écroule sur le lit, je n'arrive toujours pas à chasser ton image, à chasser cette scène où tu te laissais aller dans les bras de Shikamaru.
Une nouvelle fois, mon don s'active sans que je ne parvienne à le maîtriser. Cette colère grandit en moi et je sais qu'elle revendiquera son droit à s'exprimer. Ce que je ne sais pas c'est ce qui se produira quand je la laisserai jaillir.
Il s'est déjà endormi, j'hésite à le laisser ainsi ou à le chasser promptement de la maison. Mais comme ça, endormi, je me plais à penser que ça pourrait être toi. Je sais qu'il ne l'est pas mais sa peau couleur caramel ressemble tant à la tienne et même si sa chevelure est moins éclatante que la tienne je veux y croire avant de me noyer dans ce sentiment de haine que je ne connais que trop bien et qui semble-t-il est indissociable de moi.
FIN POV SASUKE
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