Titre: Aura

Auteur: Hayami.M

Genre: Surnaturel/romance/amitié

Couples: je vous en dirais plus au prochain chapitre.

Disclaimer: les personnages de Gundam Wing ne m'appartiennent malheureusement pas, ils sont la propriété de leurs auteurs et créateurs.

En italique: récits du passé.

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Chapitre 1:

-Perdre pied-

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Les bruits de pas dans le couloir le tétanisèrent: « NON par pitié! Pas encore » hurle son esprit.

Ça fait à peine quelques heures, six tout au plus qu'ils l'ont ramené dans sa cellule, c'est à peine s' il arrive à se tenir debout, les effets de la précédente séance commencent tout juste à s'atténuer.

Avec horreur il entend les pas s'arrêter devant la porte et une voix autoritaire en demander l'ouverture au soldat de garde devant cette dernière.

Alors qu'il entend le bruit caractéristique du déverrouillage de la serrure électronique, il ferme les yeux d'angoisse: « Je n'en supporterais pas davantage, je suis à bout » pense-t-il avec désespoir et terreur.

Un rai de lumière provenant des grands néons du couloir lui agresse les pupilles et l'oblige à plisser les yeux, le contre jour ne lui permet pas de distinguer le visage des deux soldats qui viennent de pénétrer dans la pièce.

Ils s'approchent rapidement du prisonnier et sans lui laisser ne serait-ce que la possibilité de se redresser, le saisissent sous les aisselles, le soulèvent et le trainent hors de ce qui est devenu ironiquement pour lui un refuge.

«Qui aurait cru que je penserais cela d'une cellule de OZ?» Se dit-il amèrement alors qu'on le dirige vers une pièce au fond du couloir.

Un tremblement incontrôlable lui parcours tout le corps et il sent un sueur glacée glissée le long de son dos, ses barrières s'affaiblissent davantage, la douleur qu'il avait pu atténuer pendant le temps de répit qu'il lui avait été accordé, revient avec encore plus d'intensité.

Il essaye de se contrôler en respirant à fond et en tentant désespérément de faire un peu le vide en lui.

Mais ses pauvres tentatives de reprise de contrôle s'écroulent comme un château de carte alors que les gardes et lui passent les portes automatiques du laboratoire n°5 du deuxième sous-sol de cette base de recherche de OZ.

Une voix nasillarde l'accueille:

- C'est toujours un plaisir 04.

Le sus-nommé se force malgré la terreur qui l'envahit à le regarder bien en face.

- J'espère que ces quelques heures de repos vous ont fait le plus grand bien et permis de récupérer depuis notre précédente séance de ce matin.

Un sourire malsain étire sa bouche habituellement pincée.

- J'en serais peiné sinon.

Il lâche un petit rire.

- J'avoue mon impatience à vous revoir et ma hâte d'observer attentivement comment vous réagissez à la suite de ma petite expérience.

Aucun mot ne sort de la gorge nouée par l'angoisse du blond. Il aimerait pouvoir répondre à la provocation mais il es incapable de formuler la moindre réponse, il ne peut que sentir impuissant ses barrières psychiques se désagréger davantage au fur et à mesure qu'il se laisse envahir par la peur.

Ses deux accompagnateurs le tirent jusqu'au grand fauteuil, type siège de dentiste, qui trône au milieu de la pièce afin de l'y installer et de maintenir chacun de ses membres à l'aide des lourdes sangles en cuir qui y sont raccordées.

Une fois cette opération effectuée ils laissent la place au savant et vont se poster le visage impassible de chaque côté de l'entrée.

Le détenu ne peut s'empêcher de suivre du regard le grand homme en blouse blanche qui se dirige vers la paillasse immaculée au fond de la pièce.

«A quoi dois-je m'attendre cette fois-ci?» Il ne peut réfreiner un frissonn d'appréhension.

Malgré qu'il soit de dos il devine très bien ces gestes, connaissant par avance la suite des évènements, il sait qu'il prépare une série de seringues contenant toute une gamme de produits psychotropes puissant ainsi que diverses substances chimiques aux effets corrosifs une fois injectées.

Quelques minutes plus tard, le bruit métallique du plateau contre la faïence indique au pilote qu'il a terminé ses préparatifs et qu'il n'a plus qu'a les déposer dans le récipient avant de le rejoindre.

Il se retourne, le sourire malsain toujours au coin des lèvres, la lumière du plafonnier se reflète sur les verres de ses petites lunettes à monture métallique.

Comme lors des précédentes rencontres, ses cheveux gris sont coiffés impeccablement en arrière, pas un ne dépasse, il porte également son éternel pantalon en flanelle grise et une chemise bleu ciel qu'on aperçoit par l'ouverture de la blouse dont chaque bouton et soigneusement fermé.

Quatre s'étonne de pouvoir encore remarquer ce genres de détails dans l'état psychique où il est, et en même temps, fixer son esprit sur ces détails vestimentaires insignifiants lui permet de reprendre un semblant de contrôle et de ne pas complètement craquer alors que le Professeur Henks s'approche de lui.

Lors de leur première rencontre il y a de cela cinq jours, il s'était présenté à lui comme s' ils se trouvaient dans un cocktail mondain et non dans son laboratoire, qui s'apparentait désormais dans l'esprit du pilote 04 à une salle de torture aseptisée.

Mielleux il avait poursuivit en décrivant son cursus universitaire et l'objet de ses recherches sur le psychisme humain et les manipulations dont il pouvait être l'objet.

Alors que le scientifique dépose le plateau sur le chariot à proximité du fauteuil, un assistant également en blouse blanche au physique insignifiant typique des « rats de laboratoire » pénêtre dans le laboratoire par une porte au fond et se dirige vers une immense armoire à pharmacie métallique d'où il sort un nécessaire à perfusion.

Le savant complètement indifférent à cette arrivée l'observe quelques secondes avant de s'adresser à lui.

- Vous avez fait preuve d'une remarquable résistance jeune homme, je suis très admiratif.

Que répondre à cela, ça lui ferait trop plaisir qu'il entre dans son petit jeu, il se contente donc de fixer le mur devant lui tout en tentant désespérément de maintenir le peu de contrôle qu'il a encore sur son empathie.

- Quand j'ai mis en place ce protocole d'interrogatoire je ne pensais pas qu'une personne comme vous, presque un enfant résisterait à un tel dosage de psychotropes. Mais les pilotes de Gundam ne sont pas des gens ordinaires, j'en prends pleinement conscience.

Ne le voyant toujours pas réagir à ses propos, il poursuit, le regard plus brillant, le pilote du Sandrock comprend qu'il exulte d'avoir un cobaye tel que lui pour ses expériences.

- Cette fois-ci je vais vous injecter une dose supérieure de ce psychotrope que j'ai moi même crée...Qui, comme vous avez pu directement vous en rendre compte, à la capacité de plonger le sujet dans un état hallucinatoire mélangeant rêves et réalité.

Il ne se souvenait que trop bien de la séance précédente, son esprit s'était retrouvé piégé par des hallucinations trouvant leur sources dans ses angoisses et ses peurs les plus profondes.

Il avait complètement perdu pied, incapable de faire la part entre réel et fiction, complètement submergé par la terreur au point de perdre le contrôle sur son empathie.

Il s'était retrouvé sans défense pour affronter la masse d'émotions qui avait fondu sur lui, il avait été à la limite de faire une crise, et de ne plus avoir aucune maîtrise sur lui et sur ce qui se passait autour de lui.

Heureusement si on peu dire la douleur avait entrainé une perte de conscience que le scientifique avait mis sur le compte des effets secondaires des puissants médicaments qu'il lui avait administré.

«Il faut à tout prix que le professeur ignore mes capacités empathiques.»

Non seulement il s'en servirait pour la retourner contre lui et arriver à ses fins dans l'obtention des renseignements que le haut commandement de OZ lui a demandé de lui soustraire.

Mais le blond est également certain que le savant prendrait un plaisir immense à faire de lui son sujet d'études, les empathes sont rares et ceux de son niveau encore plus.

Perdu dans ses réflexions et le souvenir des séances précédentes, le jeune homme entend à peine les propos du Dr Henks qui poursuit ses explications.

- Vous savez vous devriez arrêter de lutter, c'est un combat perdu d'avance, vous finirez par m'avouer tout ce que je veux savoir. Votre résistance n'entraine que davantage de douleurs physiques et psychiques pour vous, et le risque important que vous perdiez complètement l'esprit.

Le pilote, le regard toujours fixé droit devant lui, sent à sa gauche l'assistant lui planter un cathéter dans une veine avant de le relier à la tubulure d'une perfusion qu'il suspend à la potence disposée au niveau du dossier du fauteuil.

Le scientifique continue son monologue alors qu'il sent qu'on dispose des électrodes sur sa poitrine:

- Vous êtes à bout physiquement, la solution que je vous injecte en plus affaiblit votre corps, provoquant sur son passage de terribles douleurs.

Ils suffit de nous donner les renseignements que l'on veut et toutes ses souffrances cesseront.

Les derniers branchements sont fait et l'apprenti met en marche l'électrocardiographe.

Face au silence obstiné qui lui répond, le savant attrape une première seringue qu'il tend à l'assistant qui immédiatement l'injecte dans la perfusion, deux autres injections suivent avant que le Pr Henks reprenne:

- C'est votre choix, vous êtes averti des conséquences et je dois bien admettre que l'insatiable chercheur qui sommeil en moi est impatient de savoir jusqu'où vous pourrez résister.

Quatre ne perçoit déjà quasiment plus sa voix, les produits font rapidement leur effets, les hallucinogènes commencent déjà à brouiller ses perceptions visuelles et auditives.

S'ajoute une sensation de brûlures qui petit à petit se diffuse dans ses veines, signe que l'autre substance joue également son rôle en affaiblissant son corps par une douleur, qu'il sait, au fil des minutes ira crescendo au fur et à mesure qu'elle se répandra dans tout son corps.

L'esprit et le corps attaqué, les sensations physiques et sensorielles démultipliées, le pilote se sent perdre pied encore plus rapidement que les fois précédentes.

Il sent impuissant que ses toutes dernières barrières psychiques vont dans quelques instants cédées, les notions de temps et d'espace s'effacent progressivement, des images cauchemardesques commencent à envahir son esprit.

Dans cet univers terrifiant, seul la voix du scientifique assis près de sa tête résonne encore à son oreille lui intimant de répondre à ces questions s'il veut que tout cesse.

Mais même elle, quelques minutes plus tard disparaît, il prend à peine conscience des larmes qui s'écoulent de ses yeux.

Son empathie est en train de complètement le submerger, le plongeant dans un univers de douleur tellement intenses que son corps convulse.

L'image de ses compagnons flash dans son esprit, comme un dernier appel à l'aide.

Etrangement durant un court instant il se sent comme connecté au pilote du Deathscythe.

Il tente vainement dans un ultime effort de se retenir à ce lien s'y ténu soit-il.

Trop tard; son corps, son esprit abandonnent térassés par la douleur.

Un long cri d'agonie à peine humain s'échappe de ses lèvres.

Puis rien...plus rien...la fin?

Un long bip continu retentit alors dans la pièce.

Le scientifique se redresse brusquement et pose brusquement deux doigts sur le coup de son cobaye.

Seul le son continu de l'électrocardiographe résonne dans la pièce pendant quelques instants.

- Est-ce qu'il est mort? interroge le soldat qui a quitté son poste.

L'assistant a déjà les palettes du défibrillateur en main quand un petit bip... puis un autre retentit.

Silence.

Puis le son de la machine redevient régulier indiquant que le cœur du pilote est repartit est reprend progressivement une fréquence normale

Le professeur tombe assis sur son tabouret de soulagement, avant quelques secondes plus tard après avoir fixer le corps inerte à ses côtés de se redresser brusquement et de sortir une lampe stylo de sa poche.

Il la braque sur les pupilles dilatées de son sujet aux yeux écarquillés, pas de réaction, il refait deux passages devant les yeux qui n'ont même pas cillé face à l'agression, toujours rien.

Descendant au niveau de la poitrine, il ouvre d'un geste brusque la chemise de son patient, envoyant valser dans son mouvement deux boutons, et pince la peau au niveau du sternum.

Le regard fixé simultanément sur le visage du 04, attentif au moindre petit signe de réaction.

Rien, même pas une légère crispation de douleur.

L'assistant interloqué par l'attitude de son chef l'entend alors murmurer:

- Catatonie.

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A suivre.

Merci d'avance à ceux qui prendront le temps de me laisser quelques mots sur ce premier chapitre, vos critiques m'aideront pour la suite.