Note : Le 27 Septembre 2017.
Synopsis – U.A : Huitième année. La menace de Voldemort désormais écartée, Harry aspire enfin à une vie tranquille. Tiraillé entre son rôle de Sauveur et ses responsabilités de jeune adulte, il essaie néanmoins de concilier ses problèmes et sa vie de couple. Seulement, lorsque sa relation se retrouve mise à nue, le bonheur fragile qu'il avait jusque-là réussit à maintenir s'effrite sous ses yeux. La Presse cris au scandale. Les amis hurlent au coup-monté. Dans ce monde d'après-guerre, les préjugés ne semblent pas vouloir se tarir. Et, comme si ça ne suffisait pas, quelqu'un dans l'ombre parait bien décider à en finir une bonne fois pour toute…
Disclamer : Rien ne m'appartient, si ce n'est cette intrigue. Les personnages dans leur ensemble sont la propriété de J.K Rowling, aussi je ne fais que les emprunter. Même si le résumé n'en a pas vraiment l'air, je vous préviens que cette histoire est tout sauf une espèce de conte de fée ou tout ira bien dans le meilleur des mondes, au contraire. Je souhaite montrer toute la noirceur que peut engendrer une guerre dans le cœur d'un être humain, et surtout m'éloigner un peu des clichés qui prône l'amour et la paix en temps de reconstruction. Je ne sais pas si elle conviendra à tout le monde – ou si simplement je réussirais à retranscrire tout ce que je veux à l'intérieur – mais, juste par mesure de sécurité, je conseille aux plus sensibles de ne pas la lire. Après, si les scènes de sexe, les mots crus et la violence irrationnelle vous convient, je ne vous retiens pas.
Mot de l'Auteure : N'est-ce pas ce qu'on appelle un miracle, chers compagnons de fortune? Un cadeau divin, béni par les dieux? Moi qui, des semaines auparavant, hurlait ma rage contre ce mal qui me rongeait, qui lacérait mon âme et qui me faisait périr, j'apparais aujourd'hui sereine, soudaine et pleine de légèreté, avec une merveille tout droit sorti de mes entrailles! Clamons Perséphone ma mère, dans grande sa miséricorde, de m'avoir gracié de son savoir et de sa douceur, pour que j'écrive en ce jour saint le plus long texte de toute ma vie! Et que, chers amis, vous soyez combler par mes soins, tout le temps que durera votre lecture.
Prenez place, en silence dans les hautes sphères de l'enfer, et appréciez le spectacle. Ceci, n'est que le début d'une longue histoire…
!ÉDIT DU 5 AVRIL 2018!
Alors bon. Au début de cette histoire, j'avais vraiment l'intention d'explorer les traumatismes liés à la guerre et tout ce que cela peut engendrer par la suite. Mais il se trouve que, d'une manière totalement indépendante de ma volonté, cette histoire s'est retrouvé être plus concentrer plus sur la romance que sur l'aspect dramatique. Bon. Je m'y tiens quand même. Il y'a toujours une part un peu sombre dedans mais elle est nettement moins importante et vraiment - mais genre VRAIMENT - plus soft que ce que je voulais faire à la base. Et à ce stade de l'histoire - avec en plus les nouvelles idées que j'ai eu par la suite - je ne peux plus vraiment incorporer les scènes de de départ que j'avais en tête. Voilà voilà.
Sinon, vous allez bien? Juste une mise à jour pour que tout soit clair. Cœur sur vous^^
AMOUR AU BLACK.
X
"[...] même l'amour d'un chien, c'est sacré.
Et on a ce droit-là - aussi sacré que celui de vivre - de n'avoir à en rendre compte à personne."
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Marguerite Duras.
PREMIÈRE PARTIE – FLEUR D'ÉQUINOXE.
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« Les gens vivent en s'appuyant sur leurs convictions et leurs connaissances et ils appellent ça la réalité; mais le savoir et la compréhension sont des concepts si ambigus que cette réalité pourrait-être alors qu'une illusion » Itachi Uchiha.
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Chapitre I – Black Mirror.
Ce fut le tic-tac incessant de l'horloge qui le tira de son sommeil.
Immobile dans le fauteuil en soie verdâtre, Harry prit un instant pour restituer son esprit. Les yeux grands ouverts dans le noir, il calqua sa respiration rapide sur un rythme moins soutenue, conscient à l'extrême du silence pesant qui envahissait l'espace. Il était toujours aussi étonné de constater à quel point ses cauchemars demeuraient aussi virulents malgré l'année écoulée, comme des souvenirs profonds marqués au fer rouge. Son cou était humide de sueur, et ses mèches s'accrochaient désagréablement à sa peau, devenues plus longues au cours du temps passé. Soupirant, il se redressa non sans une grimace, l'air frais fouettant sa peau lui indiquant l'absence du feu brulant dans l'antre. Apparemment, l'heure avait rapidement avancé; il lui semblait pourtant ne s'être assoupi que quelques minutes. D'un geste vague, il réanima les cendres.
Une respiration plus profonde attira son attention. En se retournant, il découvrit sur le canapé une masse molle, complètement inerte. De la couverture ne s'échappait que quelques cheveux d'un blond devenu brillant par les flammes, éparpillés tout autour du visage enseveli. Doucement, le jeune homme s'approcha, exposant avec lenteur la face cachée. Draco Malfoy semblait pour une fois détendu, même si quelques contractions agitaient parfois ses muscles.
Harry le contempla un instant. En observant l'expression d'apaisement qui marquait ses traits, il était difficile de croire qu'il s'agissait du même personnage froid de la vie quotidienne. Le calme qu'il affichait là détonnait grandement de l'indifférence dont il faisait naturellement preuve, et Harry ne sut pas s'il devait en être perplexe ou admiratif. Décidant pour un vague sourire doux, il l'embrassa sur le front et se releva, non sans un grognement de la part de son acolyte.
Bien de choses avaient changées, pensa-t-il en se dirigeant vers la salle de bain. Si, des années auparavant, on lui avait dit qu'il finirait d'une manière ou d'une autre avec son pire ennemi, surement n'aurait-il même pas trouvé la blague drôle. Et pourtant, debout en face du miroir, les traits tirés par sa nuit agitée, il ne pouvait pas s'empêcher de penser que cela semblait être la suite des choses. Les sentiments qu'il avait commencé à éprouver pour le jeune blond ne lui avaient jamais paru saugrenus, comme si d'une certaine manière, il avait toujours été conscient que cela arriverait, d'une quelconque façon. Beaucoup d'eau avait coulé sous les ponts depuis sa sixième année – et force est de constat que la guerre n'avait pas apporté que du négatif dans sa vie.
Il y'avait eu beaucoup de mort. Trop, pour pouvoir tous les énumérer. Et pourtant, Harry avait conscience de chaque cadavre qui pourrissait sous ses pieds, de chaque goutte de sang injustement écoulée. Parfois, il lui arrivait de sentir la présence de spectres au-dessus de lui, telles des ombres tapis dans les ténèbres ressurgissant pour le trainer dans les limbes du néant. Il s'y était fait, avec le temps – autant que cela lui était possible de le faire – et, même si ses nuits étaient plus reposantes qu'en temps de guerre, il savait que jamais il ne pourra totalement se séparer de cette partie impure, peu importe le temps qu'il faudrait. C'était dur, certes, mais les années qui passaient l'apprenaient à vivre avec ses douleurs, à mieux les supporter.
Et puis, surtout, il avait désormais Draco.
Draco, ce secours inespéré, apparut soudainement alors qu'il était au plus bas. Comme une brise fraiche, il était celui qui avait maintenant ses pieds sur terre, l'empêchant de basculer dans le vide. Leur relation s'était construite dans la douleur et les larmes, dans une horreur qui leur était propre. Chacun, à sa manière, avait marqué l'autre de sa propre noirceur, creusant les souches qui masquaient la pourriture, exposant au grand jour les exhalations putrides des cadavres qu'ils enjolivaient. Chacun avait pénétré l'intimité de l'autre, exploré les plus bas niveaux de son enfer, à un point qu'ils ne pouvaient plus se passer de cette longue agonie qui lacérait leur âme. L'amour avait naquis au milieu des flammes, telle une délivrance, et avait enveloppé leur corps meurtri de sa douce chaleur. Harry l'avait accepté comme Jean avait accepté Jésus dans sa vie, une rédemption dans les brumes du Chaos, enivrante et consolante.
Harry savait par expérience que les vraies folies apparaissaient souvent de soi-même, et même s'il ne l'avait jamais dit explicitement, Draco était celui qui l'avait empêché de sombrer dans les abysses qui stagnaient en son âme. Sans lui, il n'aurait jamais pu accomplir ce qu'il avait accompli jusque-là, et par extension, savait que désormais sa vie ne pouvait avoir de sens que lorsqu'ils n'étaient qu'ensemble. C'était tellement hilarant de se rendre compte que la personne qui comptait le plus pour vous était celle qui vous avait mené la vie dure tout au long de votre scolarité qu'il ne put s'empêcher de rire.
Se déshabillant, il se glissa sous la douche. L'eau froide glissa sur sa peau, enlevant la sensation collante qui la recouvrait. Il sentait ses muscles se détendre au fur et à mesure, alors qu'un soupir satisfait traversait ses lèvres. Une gêne persistait à sa nuque. Faisant craquer ses os, il se promit d'éviter à l'avenir de s'endormir dans un fauteuil.
Dix minutes plus tard, frais et imperceptiblement rasséréné, penché au-dessus du lavabo la bouche pleine de dentifrice, il sentit un poids se mouvoir contre son dos. Sans même se retourner, il savait à qui appartenait ses bras d'apparences frêles mais qui, mine de rien, possédait autant de force qu'il n'en fallait. Les doigts fins caressèrent la peau nue de son ventre forgés par les circonstances, lui arrachant un frisson, alors qu'une bouche chose se posait sur une de ses vertèbres. Se rinçant, il se tourna pour faire face à son acolyte, laissant sa proie se glisser contre lui en une envie de réconfort. Harry avait pu remarquer au fil du temps que le blond était très câlin, chose carrément irréaliste lorsqu'on prenait en compte son attitude de tous les jours. Ce n'était un secret pour personne que l'héritier Malfoy détestait qu'on pose la main sur lui.
« Bien dormi? » demanda-t-il en le cajolant comme un enfant. Draco poussa un soupir de bien-être, autant pour la fraicheur de sa peau contre la sienne que pour sa présence en elle-même.
Pour toute réponse, il approuva ses dires en émettant un bruit de gorge. « Debout depuis longtemps?
Pas vraiment. Trente minutes tout au plus. »
Se décollant de lui, le blond l'observa par-dessus la pagaille qu'était devenue ses mèches pendant son sommeil. Harry sentit un sourire fleurir sur ses lèvres sans qu'il ne puisse le retenir. Comme toute personne, Draco avait vu son corps changé au cours des derniers mois. Sans réellement différé de son apparence d'origine, il avait cependant perdu ses rondeurs d'enfances, remplaçant son visage de petite peste arrogante par celui d'un homme aux traits taillés, d'une symétrie tellement parfaite que cela semblait presque surnaturel. Il n'avait pas beaucoup grandi, mais son port altier démontrait la noblesse dont il était issu, imprégnant sa personne d'une certaine délicatesse. Ses yeux, autrefois d'un bleu grisâtre, paraissait désormais argenté, malgré l'ombre de la guerre qui persistait encore quelque part sous les couches d'un bonheur fragile.
Mais le plus percutant était surement sa chevelure. Désormais aussi longue que celle de son défunt père – peut-être plus même – elle avait troqué sa couleur habituelle contre une blancheur pure, qui s'imbriquait parfaitement avec son teint pâle. Quand Harry l'observait, il avait parfois l'impression de se trouver en face d'une fragile poupée en porcelaine, qui menaçait de voler en éclats à tout moment. Ce constat l'effrayait grandement, d'une peur primaire qu'on ne pouvait pas expliquer, même si dans l'actuel il ressemblait plus à un chaton qu'on aurait trempé dans l'eau sans son accord.
Comme s'il était conscient de ses pensées, le blond lui jeta un regard noir en prenant sa place devant la vitre. Harry secoua la tête, amusé, avant de se diriger vers la sortie, simplement vêtu d'une serviette nouée autour des hanches.
« Je t'attends dehors ».
Il referma la porte derrière lui.
X
L'annonce d'une huitième année avait été comme un vent de renouveau au-dessus des cendres. Malgré toutes les horreurs qui avaient envahi le château durant l'an dernier, Poudlard demeurait l'endroit où il avait fait et vécu de merveilleuses rencontres. Emplis de bons souvenirs, la nostalgie du paysage féérique qu'il s'était toujours fait de l'endroit l'avait envahi avec une telle force qu'il en avait eu le souffle coupé. Aussi, quand la directrice lui avait fait part de son projet, il avait vu là l'opportunité de faire son deuil en bonne et due forme, avec au passage la possibilité d'envisager son avenir dans un environnement approprié.
Si, dans un certain temps, l'idée de revenir à l'école lui avait paru logique, il avait vite déjanté en voyant la mine grise de son petit-ami. Le nom des Malfoy n'étant pas au beau fixe, malgré l'acquittement qui leur avait été fait, il était tout à fait normal que ce dernier refuse d'y retourner. En plus des mauvais souvenirs qu'il avait accumulés au cours des ans, le brun comprenait parfaitement son besoin d'isolement. Seulement, Harry ne se voyait certainement pas retourner à Poudlard sans lui. L'année avait été difficile pour eux, autant sur le temps physique que psychologique, et même s'il ne le disait pas de vive voix, l'Élu savait que Draco avait besoin de sa présence à ses côté. Tous les deux avaient besoin de se reconstruire, mais pas sur une séparation. Pas encore. Ils n'auraient pas pu le supporter.
Quelque part, c'était encore même plus profond de ça.
Il avait renoncé à l'idée. Même si ne plus revoir la bâtisse de ses rêves une dernière fois lui était douloureux, il savait que cela l'aurait été encore plus sans Draco. Ce n'était pas une fin en soit, il avait assez de ressources pour se permettre des jours paisibles sur de nombreuses générations, et si l'optique lui déplaisait, le département des Aurors lui avaient proposé une formation. Dans l'ensemble, il était aidé et bénéficiaire sur tous les bords, mais cette situation ne l'enchantait pas plus que ça. Il n'aimait pas l'idée que son statut de Sauveur lui donne tous les droits, en plus au détriment des autres. Au pire, c'était-il dit, il pouvait suivre des cours à domicile.
Résigné à son sort, il avait cependant eut l'agréable surprise d'entendre Draco émettre le souhait de retourner à Poudlard. Sa voix était teintée d'appréhension, mais empreinte aussi d'une grande détermination. D'après lui, c'était la seule option dont il disposait.
« Tu comprends? » lui avait-il expliqué, à demi-allongé sur lui, son index tapotant sa poitrine en rythme. « La majorité de la population sorcière m'a en horreur. Ma mère et moi avons perdu tous nos biens. Même si actuellement, on peut se contenter de vivre, cette situation ne pourra pas durer éternellement. »
Comme s'il avait pris conscience de la contrariété que cela lui avait inspirée, il avait repris d'un ton plus doux.
« Personne n'y peux rien, Harry. Avoir un bon diplôme est actuellement ma seule chance de sortie – et encore, je vais devoir exceller sur tous les points. »
Ce qui le faisait le plus mal dans tout ça, c'était qu'il avait raison. Même si la guerre était maintenant derrière eux, ce n'était pas pour autant que la société était devenue plus intelligente. Au contraire, elle était encore moins tolérante qu'avant, surtout envers les représentants de Serpentard. Peu de Mangemorts avaient eu grâce, mais les rares qui avaient pu échapper de justesse à Azkaban faisaient désormais profil bas, désireux de se faire oublier du monde. Les injures fusaient de toutes parts, allant parfois jusqu'à dégénérer à un point dramatique. Heureusement, Poudlard étant ce qu'elle était, les violences se limitaient à des insultes ou quelques bousculades inoffensives. Même si Draco ne lui disait pas tout, il savait que c'était quand même difficile à vivre pour lui, malgré ses interventions. C'était une des raisons pour laquelle le blond voulait garder leur relation secrète. Le risque de s'attirer la haine à son maximum était trop grand, et il souhaitait terminer son année sans faire de vague. De son côté, le brun n'était pas tout à fait d'accord, mais il devait admettre qu'il n'avait pas tort. Bien que le fait de s'attirer le ressentit de toute la populace l'indifférait grandement, s'exposer aux yeux de tous en compagnie de Draco Malfoy n'était certainement pas la meilleure des idées. Les polémiques que cela pouvaient engendrer n'allaient pas en finir, et créer un scandale en ce moment n'était pas vraiment la bonne démarche à suivre si Draco voulait redonner le blason à son nom. Certes, Harry pouvait l'aider dans ses démarches, lui facilitant grandement la tâche – mince, il pouvait tellement faire plus pour lui – mais aller dire ça à un bouché comme lui. Son orgueil démesuré n'acceptait même pas qu'il le défende faces aux attaques qu'il se prenait quotidiennement, n'en parlons pas le soutenir dans sa quête de grandeur. Du coup, il avait vite capitulé, se rendant compte que parler à un mur ne servait à rien.
Installé dans l'assise dans laquelle il s'était endormi la veille, habillé en conséquence de manière élégante, il devait quand même avouer que c'était moins pire qu'il ne l'imaginait. Bien sûr, il y'avait toujours des connards quelque part pour foutre la merde, mais dans l'ensemble, la majorité des élèves se contentaient de jeter des regards noirs par-ci par-là, sans jamais aller plus loin – ce qui, dans le fond, était assez vivable. Il avait cru avoir à affronter une horde d'élèves en furie, mais savoir que dans la majorité des cas certains avaient encore un sens moral était rassurant.
Voldemort n'avait pas tout balayé au final.
Perdu dans ses pensées, il sursauta presque lorsqu'il sentit une caresse dans ses cheveux. Posté devant lui, Draco s'appliquait à ordonner au maximum sa crinière éparse, ses pieds nus détonnant sur le tapis olive de la pièce. Il avait troqué sa chemise de nuit contre son uniforme, ses cheveux en queue de cheval strict dansant dans son dos. Tirant sur les mèches sans aucune compassion, il les ramena en une attache arrière simple, qui dégageait son regard dépourvu de lunettes au maximum. Ses yeux verts désormais indépendants paraissaient presque hypnotiques sous les lueurs dansantes. Semblant satisfait, le blond recula et lui fit signe de se lever. Harry obéit docilement, l'expression vacillant entre l'amusement et l'agacement, sous le regard scrutateur du jeune homme.
« Je suis bien là non? » souffla-t-il en levant les yeux au ciel, exaspéré. Le blond se pinça les lèvres et ajusta une dernière fois le col de sa tunique avec un sourire fier.
« C'est mieux comme ça. »
Immobiles, ils se fixèrent en silence, le regard franc. Lentement, Draco se pencha sur ses orteils. Son souffle mentholé caressa ses lèvres, comme un appel muet. Ses yeux, à demi fermé, laissait ses longs cils créer une sorte de voile au-dessus de ses pupilles. Il y'avait quelque chose de très charmeur dans l'acte et, envouté, Harry se pencha à son tour.
Alors qu'il s'apprêtait à combler la distance entre eux, ses mains déjà accrochées aux hanches fines, un bruit sourd les fit sursauter. Comme prit en faute, Draco recula précipitamment, amenant avec lui sa chaleur corporelle.
« Draco? » Appela une voix étouffée derrière la porte. « Draco tu es réveillé?
- Merde, Pansy. » Chuchota-t-il en grimaçant.
Grognant de frustration, Harry fronça les sourcils. Se mordant la lèvre, Draco lui décrocha un regard désolé, avant de lui tendre le tissu argenté qui trônait sur la table basse. Le brun roula des yeux; évidemment…
Disparaissant sous sa cape d'invisibilité, il se plaça de façon adjacente à la porte. Pansy cogna une deuxième fois, cette fois-ci avec plus de force.
« Draco?
- Oui, oui. J'arrive. »
Se reconstituant un masque, il ouvrit le battant et laissa sa camarade pénétrer ses appartements. La brune l'observa avec suspicion, ses yeux maquillés faisant ressortir leur couleur sombre. Promenant son regard dans la pièce, elle tordit ses lèvres rouges en une moue songeuse, sa crinière brillant d'une coupe carrée parfaite. Comme satisfaite de ce qu'elle voyait, elle reporta son attention sur son ami.
« Déjà prêt? » s'étonna-t-elle en l'observant de la tête aux pieds.
« J'ai eu une courte nuit. »
Profitant de la distraction, Harry serra une dernière fois la main pâle qui attendait derrière et s'évada par la porte laissé entre-ouverte, les lèvres picotantes.
Lorsqu'il avait remis les pieds à Poudlard, deux mois plus tôt, Draco c'était attendu à beaucoup de choses. Ce n'était un secret pour personne que la majorité de la population sorcière souhaitait le voir croupir à Azkaban, et que son acquittement restait en travers de la gorge à nombreux. Les premières semaines suivantes sa libération avait été les plus durs, entre les menaces de mot et les humiliations quotidiennes, à tel point qu'il n'avait plus eu le courage de s'engager à l'extérieur, de peur de se faire lapider sur le champ. C'était une idée stupide, la justice n'était pas assez hypocrite pour laisser passer les étalages de haine publique, mais la pression subit, mêlé à la peur et aux excès de honte profondes avaient favorisé sa paranoïa déjà bien aiguisé par la guerre. Sa mère avait bien essayé de le raisonner – sans parler d'Harry qui se faufilait en douce pour le voir – cependant l'impression qu'une ombre insidieuse l'attendait au détour d'un couloir dans le but de le punir de ses péchés était trop ancré en lui pour qu'il puisse s'en défaire. Même aujourd'hui, il lui arrivait de la ressentir encore – sous formes de cauchemars ou de tics énervants – mais à l'époque, cela lui avait causé bons nombres d'insomnies et de crises récurrentes. Il avait essayé d'oublier en se droguant aux potions calmantes, de sommeil ou anesthésiantes, parfaitement conscient du risque auquel il s'exposait. Il aurait surement continué sans aucun remords si, après une overdose particulièrement virulente, il n'était pas tombé à son réveil sur les yeux rouges de son petit-ami et le visage plein de larmes de sa mère. C'était sans doute l'image la plus douloureuse qu'il gardera en mémoire, avec celle, plus tragique, du corps sans vie de Lucius.
Un frisson désagréable le parcourut.
Il avait repris du poil de la bête. Après toutes les erreurs qu'il avait commises au cours de sa courte existence, il n'avait pas envie d'en rajouter une couche. Et puis, mine de rien, il n'avait pas envie de mourir non plus. Pas comme ça.
Aussi, il avait ravalé son orgueil et ses peurs, et avait accepté son sort. Doucement, il avait remonté la pente, aidé des deux personnes les plus chères à son cœur, et était finalement parvenu à se construire une existence à peu près stable, certes pleines de zones de noirceur mais suffisamment plaisante pour qu'il puisse s'en accommoder.
Enfin, c'était ce qu'il croyait.
Il détestait ce silence. Bien sûr, il aurait dû se douter que la directrice serait assez sévère pour passer l'envie de tout lynchage public, mais il ne s'attendait certainement pas à ce calme presque pesant qui régnait. Comme à l'accoutumé, il y'avait toujours un plus hardi que les autres pour le bousculer par « mégarde », ou pour lui murmurer à l'ombre d'un mur quelques mots insultants, mais ça n'allait jamais plus loin. En fait, il ne s'en inquiétait pas outre mesure, parce qu'il avait conscience que cela demeurait leurs limites, et qu'ils n'oseraient jamais aller plus loin. La chose qui l'effrayait véritablement était la « masse silencieuse », celle qui ne disait et ne faisait rien, se contentant de le dévisager avec cette espèce lueur malsaine dans les yeux. Étant ce qu'il était, Draco savait parfaitement que ce mutisme était le plus dangereux. Et il craignait, plus que tout, l'explosion qu'il finirait par y avoir, tôt ou tard.
X
La bibliothèque était vide à cette heure de l'après-midi. En s'installant à l'écart d'un groupe de Serdaigle qui l'observait avec mépris, il remarqua un détail inhabituel dans sa routine quotidienne.
Dans d'autres circonstances, il ne l'aurait surement par remarquer – mais sa position actuelle lui permettait de capter ce dont personne n'avait fait attention jusqu'ici.
Des reniflements.
Suspicieux, il regarda autour de lui. Voyant que personne ne semblait concerner, il déposa ses livres sur la table et contourna l'étagère haute qui trônait dans son dos. Assis dans un coin, presque roulé en boule dans sa tenue évidemment trop grande pour lui, un jeune garçon, d'apparence frêle, essuyait d'une main tremblante le sang qui coulait de son nez avec abondance. Sa cravate verte était complètement tachée, et sa lèvre présentait une coupure douloureuse. Il paraissait en colère – même si Draco doutait que l'humiliation primait sur tout le reste – malgré ses yeux humides de larmes qu'il essayait désespérément de retenir.
Le blond n'avait pas besoin de demander ce qui s'était passé. Sa pire crainte était en train de prendre forme sous ses yeux impuissants. Une sensation glacée s'empara de lui, réveillant de vieux démons endormis.
Lentement, comme devant un animal traqué, il s'agenouilla à son niveau et attrapa doucement sa main ensanglanté. Le jeune homme un mouvement de recul qui lui donna la chair de poule.
« Laisse-moi faire. » murmura-t-il en levant sa baguette.
Un instant surpris, l'enfant arrêta de protester lorsqu'il sentit une caresse sur sa peau. Petit à petit, les gouttes de sang s'estompèrent jusqu'à complètement disparaitre. Satisfait, Draco recula et resta assis sur ses talons, une expression presque douloureuse sur le visage. Étant préfet, il considérait tout ceci comme en parti de sa faute. C'était de sa responsabilité d'éviter que ce genre de choses arrive, surtout envers des premières années qui n'avaient rien avoir avec ça. Ce n'était pas de la pitié, encore moins de l'hypocrisie – même si son ancien statut de bourreau le laissait présager – mais juste une compréhension douloureuse. Il était évident que ce n'était pas la première fois que cela arrivait, en voyant la résignation craintive qui parsemait son regard, et nul doute qu'il y'avait eu des témoins, mais que personne n'avait levé le petit doigt. Seul face à une horde de furies, dans un enfer dont tout le monde s'en fichait. Seul, seul au monde, contre eux et contre tous, seul maintenant et pour l'éternité.
Il inclina la tête, retenant l'acide qui coulait dans ses veines. « Je suis désolé. »
Les sanglots qui suivirent étaient comme une complainte d'agonie dans le silence de la salle.
X
« Je savais que ça allait arriver ».
Après avoir longtemps consolé ce jeune première année et lui avoir promis de régler le problème, Draco avait immédiatement mit Pansy au courant des évènements qui se tramait sous la couche. Si la jeune femme avait paru, l'espace d'un instant, alarmée, elle avait vite repris le contrôle de ses émotions et affichaient désormais une mine grave et détachée.
« Je savais que ça allait arriver. » répéta-t-il en passant une main dans ses cheveux. « Je dois faire quelque chose avant que ça dégénère.
- Et tu comptes faire quoi? » Demanda la brune en croisant les bras. « Je te signale que personne ne nous soutient dans cette école – et n' importe où d'ailleurs.
- Est-ce une raison pour laisser de jeunes innocents se faire massacrer sans raison? » Répliqua-t-il vertement. « Je te signale, comme tu dis, qu'ils n'ont rien avoir avec ça. Merde, certains n'ont même pas eu conscience de la guerre! Je ne vais pas rester assis là à les regarder payer pour des crimes qu'ils n'ont pas commis, tout de même!
- Et je te demande encore une fois, que comptes-tu faire? Nous sommes des parias, Draco, et même les professeurs se fichent pas mal de ce qui peut nous arriver. Regarde les choses en face, tu n'as aucune preuve de ce que tu avances. Penses-tu vraiment avoir une quelconque influence? Dans le meilleur des cas, on t'accusera de vouloir jouer à la victime, ce qui, entre toi et moi, est bien mieux que l'option suivante. »
Draco plissa les yeux. Son visage froid était étonnement calme malgré la colère qui brillait dans ses yeux. « Es-tu en train de me traiter de menteur, Parkinson? »
La jeune femme soupira. Comme un masque qui se brise, son irritation fondit comme un pot de beurre, et sa grimace agacée fut remplacer par une expression plus résigné, presque triste.
« Bien sûr que non. » admit-elle simplement en se laissant tomber dans le canapé de son appartement de préfet. « Juste que comme toi, je ne sais pas quoi faire. »
Un silence s'en suivit, pendant lequel on n'entendant que le tic-tac incessant de la pendule ancienne. En l'observant, Draco se rendit compte que la guerre ne l'avait pas autant épargné qu'il ne le pensait. En cet instant, elle paraissait particulièrement pâle. Il comprit qu'elle aussi avait peur, et ce constat lui fit de la peine.
« On va s'en sortir. » dit-il doucement en prenant sa main.
Elle serra ses doigts avec un pauvre sourire.
« Ouais, on s'en est toujours sortit. »
L'allocution avait eu lieu aux environs de dix heures. Bien que le discours fût somme toute assez bref et concis, Harry avait l'impression d'y avoir passé toute sa vie. Il ne savait même pas ce qu'il faisait là – encore moins pourquoi on avait tenu à ce qu'il participe à cette exposition ridicule. La politique ne l'intéressait pas outre mesure, et il ne pensait pas avoir les connaissances nécessaires pour donner son opinion sur la chose. Quand Kingsley l'avait contacté en début de semaine, l'informant de l'invitation dont il bénéficiait à participer à l'inauguration du nouveau gouvernement, la première chose à laquelle il avait pensé était qu'il s'agissait certainement d'une mauvaise blague. Même si l'idée de décliner l'offre lui avait immédiatement traversé l'esprit, il avait vite compris qu'il n'avait pas vraiment le choix en fait. Son statut de Sauveur amenait certaines responsabilités qu'il se devait de remplir, qu'il en ait envie ou non. Et se pavaner à ce genre d'évènements en faisait partie.
La journée avait était particulièrement longue. Entre les conversations courtoises et les conférences vides de sens qu'il avait dû tenir, il sentait la fatigue s'écouler dans chaque partie de son être. Pour se reposer un minimum, il s'était un peu isolé de la fête de bienvenue qui avait été organisé en l'honneur du nouveau Ministre, sirotant distraitement un verre de vin en observant la foule. Au cours des dernières heures, il avait rencontré et salué plus de personnes qu'il ne l'avait fait de toute sa vie, et honnêtement il pensait avoir eu sa dose pour les années à venir. La plupart était juste des avides de pouvoir, de célébrité factice et de reconnaissance feinte, semblables à des sangsues qui s'accrochaient à la peau et qui vous suçait jusqu'à la moelle. Une grimace de dégout déforma ses traits, et il but le reste de sa boisson d'une traite. Retenir son venin dans cet amas de pourriture avait été plus difficile que prévu, psychologiquement intense. Il avait mal à la tête.
« Vous vous amusez, Mr Potter? »
S'il fut surpris, il ne le montra pas. « Et vous, Mr le Ministre? Il s'agit d'une fête à votre honneur, après tout. »
L'homme rit. Harry l'observa du coin de l'œil.
Moral Hope était un homme dans la quarantaine qui, malgré son regard ancien, paraissait en avoir dix de moins. Le brun ne l'avait jamais vu jusqu'à ce jour, et le peu d'informations qu'il avait sur lui était qu'il venait d'une famille moldu et que, ancien réparti de Griffondor, il avait fini majeur de sa promotion avec un an d'avance. Étonnamment, les membres du ministère semblait tous soutenir son élection, débordant d'une grande confiance en lui. Pour sa part, Harry n'avait aucun avis sur sa personne. Il avait appris, tout au long de la guerre, que se fier aux apparences n'était certainement pas la meilleure chose à faire. Surement même la pire, en fait.
« On dirait que vous ne m'aimez pas trop, Mr Potter. Je me demande bien pourquoi.
- Et moi je demande comment diable en êtes-vous arrivé à cette conclusion.
- Allons, ne me prenez pas pour un idiot. Je vois bien que vous ne me faites pas confiance. »
Il ne semblait pas vexer par ce fait. Juste intrigué. Comme si, dans la normalité des choses, cela tenait quasiment du miracle. Harry s'en sentit presqu'insulter.
« Quand on traverse une guerre, on apprend à se méfier de tout. » évasa-t-il.
« Je n'en doutes pas. »
Le brun se sentait agacé. Il était fatigué, avait mal au crane, et n'avait aucune espèce d'envie d'avoir une discussion aussi stupide. Déposant son verre sur le guéridon en céramique, il ajusta sa robe et grimaça un sourire crispé en tendant la main aussi poliment que possible.
« Il est temps pour moi de rentrer. Heureux d'avoir fait votre connaissance, Mr Hope. »
L'homme accepta la poignée avec une expression amicale. Alors qu'il s'apprêtait à se retirer, il se sentit tirer en avant et se retrouva penché au-dessus de son comparse, la bouche de ce dernier à quelques centimètres de son oreille.
« Je ne suis pas votre ennemi, Mr Potter. » murmura-t-il dans la foule qui s'animait gaiement. « Méfiez-vous des bonnes personnes. »
Il le lâcha et recula d'un pas, le visage toujours aussi avenant. Harry hocha simplement la tête et se dirigea d'un pas vif vers la cheminée de transport.
Dans sa tête, résonnait encore les derniers mots du nouveau ministre de la magie.
Méfiez-vous des bonnes personnes.
Il serra les dents.
Connard.
Draco l'attendait au détour d'un couloir.
Comme s'il en avait conscience, il était passé par la tour d'Astronomie pour atteindre son dortoir, après être descendu du bureau de la directrice. Là, dos à la lune, Draco observait le paysage avec une certaine sérénité, ses cheveux lâches jouant avec le vent froid qui soufflait. Les reflets de l'astre rendaient ses mèches brillantes comme de l'argent, faisant ressortir sa peau blanchâtre sur son accoutrement noir. Pendant un instant, il l'avait observé sans rien dire, caché sous sa cape d'invisibilité, mais le blond avait toujours été bon pour détecter les gens. Aussi il ne fut pas surpris lorsque ce dernier tourna son regard orageux vers lui, l'expliquant implicitement sa présence à une heure aussi tardive de la nuit.
Draco l'attendait et ce simple constat raviva quelque chose en lui.
Harry révéla sa présence. S'approchant de son partenaire, il replaça une mèche de cheveux rebelle, se complaisant dans l'odeur de vanille qui l'enveloppait. Ils n'avaient pas besoin de parler. Leurs regards disaient tout. Puis, sans trop savoir comment, ils se retrouvaient à s'embrasser à la lueur de la nuit, leur corps s'imbriquant parfaitement l'un dans l'autre. Personne ne sut qui fit le premier mouvement – et honnêtement, cela n'avait aucune importance dans l'immédiat. Leur baiser n'était en aucun cas violent, juste empreint d'une délicatesse étonnante, amoureuse. Il était évident, pour toute personne qui aurait pu en être témoin, que l'amour qu'il partageait n'était plus à remettre en question. Il y'avait quelque chose de très intime dans leurs gestes, à un point qu'on n'aurait même pas eu le courage de les fixer sous risque de se sentir voyeur. Pourtant, oublieux du danger auquel ils s'exposaient, ils se perdirent dans une multitude de sensations, désirant se perdre dans l'autre l'espace d'un instant.
Harry le prit dans ses bras. Le blond paraissait presque minuscule devant le géant qu'il était devenu, mais la chaleur de ses bras atténuait l'ambiance glacée qui régnait. Ils se sentaient bien, là.
« Viens dormir avec moi. » chuchota Draco en lui rendant son étreinte.
Harry hésita. Pas parce qu'il n'en avait pas envie, non, mais plutôt parce que découcher deux nuits de suite n'était certainement pas la meilleure des discrétions. En plus, il était rare que Malfoy en fasse la demande; quelque chose avait dû se passer en son absence.
« Viens dormir avec moi. » Répéta-t-il en levant la tête vers lui. « Je suis au courant pour la nuit dernière, et aujourd'hui était une mauvaise journée pour nous deux. Reste avec moi. »
Le brun se mordit la lèvre et flancha. De toute manière, il n'aurait pas résisté longtemps.
« D'accord. » murmura-t-il.
Draco sourit, et il l'imita sans même y réfléchir à deux fois.
Sans même savoir que, à quelques mètres de là, une ombre souriait, elle aussi.
Note de fin : Eh bien, Eh bien, félicitations. J'avoue, douze pages, ce n'est certainement pas de l'eau. Mais bon, fallait trouver un compromis : réduire au maximum et laisser passer les détails, ou justement tout ficeler correctement au risque de paraître longue. Le choix a été vite fait, vous imaginez. Quoi qu'il en soit, je suis vraiment heureuse de pouvoir revenir avec cette histoire – qui avait déjà eu une première version que je n'ose même pas évoquer tellement j'en ai honte – et, malgré les nombreux défauts qu'il comporte, je suis plutôt fier de ce chapitre - d'ailleurs j'en profite pour m'excusez pour les fautes. Écrire m'avait manqué. Vous ne pouvez pas savoir à quel point cette période de blanc qui dure depuis des mois m'a mis mal. Quand j'ai rédigé les cinq premières pages, je me suis sentie tellement bien, c'est juste incroyable. Comme si un mal s'échappait de moi et me laissait enfin respirer normalement. La vie m'a presque parut idyllique, sur le coup. Je pense que je n'avais pas compris réellement à quel point l'écriture était importante pour moi jusqu'à ce jour, et cette expérience m'a permis de tisser des liens plus fort avec cette passion. Pleins d'idées grouillent en ce moment dans mon cerveau, et j'ai encore du mal à tout remettre en place. En plus, j'ai remarqué qu'écrire sur du papier m'aidait plus à être intime avec ce que je fais que sur du numérique. Je suis peut-être vieux-jeu (vieille-jeux?) malgré mes dix-huit ans, mais bon, que voulez-vous? On ne change pas une équipe qui gagne.
Donc, tout ça pour dire que je ne sais pas quand sortira le prochain chapitre. Avec tout le bordel de l'école à rajouter à la liste, je vous passe volontiers les détails. Mais, contrairement à mon autre fiction en cours, je vous confirme l'arrivée d'une suite prochainement – quant à savoir quand est-ce prochainement, mystère et boule de gomme.
Je pense que j'ai assez blablaté – Merlin, je parle trop – et qu'il est l'heure pour moi d'aller faire je ne sais quoi. Mon travail terminé, il ne reste qu'à vous de me donner votre avis, que je sache approximativement ou j'en suis.
Sur ce, chers mortels, je vous dis à bientôt.
