For the Love of Ivy.


Résumé complet :

Cinq heures du matin, quelque part, dans la ville encore endormie, Ivy marche.

Ivy n'est qu'une adolescente attardée, une pauvre idiote vivant au jour le jour, dans un monde bien trop vaste et puissant pour elle. Ivy fait ce qu'elle peut, seule, sans famille ni entourage, hantée par son obsession maladive pour la mort. Et cela aurait pu continuer longtemps ainsi, si seulement, et bien... elle n'était pas morte.

Sauf que techniquement, quand on meurt, c'est la fin.

L'enfer, elle aurait compris, mais la Terre du Milieu, franchement, ça lui échappe. Guerre, violence, peur, froid, faim. Et Ivy l'éternel spectre, qui toujours s'était laissée portée par les événements, se retrouve comme cela, du jour au lendemain, impliquée dans une aventure grandiose, démesurée. Obligée de se battre, pour elle, pour d'autres. Obligée d'exister.

Comment ? Pourquoi ? Pourquoi Ivy se retrouve-t-elle là ? Pourquoi croise-t-elle le chemin de Leda la haradrim blonde, ou de Yasha, l'espionne nymphomane avec son partenaire l'insupportable J. ? Comment, ces destins croisés, ces personnages absurdes et inutiles, peuvent-ils devenir les garants de la survie d'un peuple tout entier ?

Bonne question.

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PROLOGUE n°1 (IVY)


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Cheveux très courts d'un blond presque blanc, une large mèche claire cachant la moitié de son visage. Un visage assez commun, aussi, des yeux d'un brun sans éclat, des pommettes hautes lui donnant un perpétuel air revêche, oui, un visage dans le genre que l'on pourrait facilement oublier, si il n'y avait ces lèvres, pleines et carmin, attirant l'attention, capturant le regard. Voici Ivy.

Elle ne tolère pour ses habits, qu'une unique teinte, le noir. Ivy aime les vêtements près du corps, elle est si terriblement longiligne qu'il n'y a que cela pour lui aller. Elle ne s'aime pas. Ivy ne supporte rien d'autre que les cuirs et les jeans, serrés, usés, clinquants ou provocants. Peu importe.

Pas de piercing sur elle, si on ne compte l'unique boucle à son oreille droite, anneau argenté, vestige d'une adolescence relativement normale (autant que quoi que ce soit qui lui soit lié puisse l'être). Ivy aime les tatouages. Courants sur sa peau, sous ses habits sombres, des signes, des inscriptions. Chaque forme, chaque tatouage représente quelque chose, quelqu'un. Un événement ou un rêve. Une décision, un souvenir. Peu importe, c'est là, sur elle, pour toujours. Parce que si il y a quelque chose que Ivy déteste, c'est oublier.

Cinq heures du matin, quelque part, dans la ville encore endormie, Ivy marche. Les mains crispées dans les poches de son perfecto parfaitement ajusté, elle garde son menton levé vers un point indistinct, là haut. Longtemps, elle observe les volutes blanchâtres s'échapper de sa bouche entrouverte à chaque expiration. Le froid mordant agresse sa peau, jusqu'à l'intérieur de ses oreilles, à cause du vent, quoi que léger, qui souffle toujours. Elle a froid, donc, et pourtant, Ivy ne bouge pas.

Elle l'a déjà fait à outrance cette nuit. Car Ivy a dansé. Elle a bougé, encore et encore. Elle s'est jetée dans le tas énervé, elle a cogné, poussé, hurlé. Elle a sauté sur place, exprimé sa rage, sa joie, son enthousiasme sans borne, sans réflexion. Elle s'est retrouvée animal, parmi une meute déchaînée. Une meute instinctive, et heureux.

Puis la musique s'est arrêtée, Ivy est sortie, elle s'est acheté un paquet, avec les quelques pièces qui lui restait, et Ivy a fumé sa clope, en regardant les étoiles. Ivy a marché. Encore. Encore. Puis Ivy s'est arrêtée. Et maintenant, elle fume à nouveau, tandis que corps et esprits semblent se confondre. Au fond de son sac, à la hanse négligemment tendue dans le creux de son coude, le cadavre d'une bouteille de whisky, pas tout à fait terminée, justifie cet état. Ivy ne fait plus vraiment attention à rien. Elle se souvient seulement du sachet de marijuana, dans sa poche, et de la fin de soirée qu'elle se promet de rendre bonne, en tête à tête avec elle-même. Danser. Boire. Fumer. Ivy n'existe pas, elle vit. C'est déjà ça.

C'est cet état peut-être, sûrement, qui explique son manque d'attention. Son regard perdu, ses réflexes émoussés, tandis qu'elle traverse la route. Le camion qui passe. La douleur. Le rien.

Selon Schopenhauer, notre mort n'est pas notre. La vie n'est qu'un passage éclairé, bref. Et lorsque l'on meurt on revient à ce que l'on était, avant de naître. La mort ne nous appartient pas. On est mort, avant de le savoir. Ivy s'était toujours promis de faire attention à cet instant, un peu comme celui que l'on guette parfois, entre l'éveil et le sommeil.

Raté.

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La suite arrive immédiatement. J'ai corrigé le problème des accents (mémo, toujours VÉRIFIER les chapitres sur , ce site est une salope qui ne met pas de culotte -')

Theodore.