Je me possède aucun des personnages du manga ou de la série

Au départ ce n'était qu'une opération classique, mais cette fois les Desterados ont anticipé et le choix risque d'être compliqué. Que choisir ? La survie d'un seul ou son sacrifice pour sauver tous les autres.

Alors voilà, ce texte a été écrit pour le thème de la Nuit du FOF qui était "sacrifice" sauf que j'ai largement dépassé l'heure qui était imparti et qu'il sera en deux parties.

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)

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FAIRE LE CHOIX DU SACRIFICE

chapitre 1 : Sauver New Hamptown

L'opération était censée n'être qu'une mission de reconnaissance, d'où le nouvel appareil furtif et l'idée de partir seul pour ne pas se faire repérer. Seulement voilà, les Desterados n'étaient pas toujours aussi idiots qu'ils voulaient bien le laisser croire et l'appareil, encore en court de test, n'était peut-être pas tout à fait opérationnel.

Quoi qu'il en fût, Fireball ne fut pas long à comprendre qu'il allait avoir de sérieux problèmes quand tout un escadron d'ennemis l'attaqua. Fidèle à son statut de meilleur pilote de tous les Nouveaux Territoires, le jeune homme fit faire des acrobaties plus que périlleuses à son nouvel appareil. Les Desterados furent étonnés de le voir le manœuvrer avec autant de dextérité, mais Gatler n'avait pas envie de le laisser filer, surtout qu'il savait pertinemment qui était aux commandes. Cette manière de piloter ne trompait pas.

- Fireball… Et il est seul. Nous allons nous débarrasser de lui.

La menace était claire, mais elle devint réelle lorsqu'un premier tir toucha l'appareil à l'arrière droit. Le jeune pilote tira sur le manche, faisant cabrer son vaisseau qu'il tenta de sauver tout en sachant déjà qu'il était perdu. Un deuxième tir le prit sur la gauche du cockpit, créant un trou béant dans la coque et arrachant un cri de douleur au jeune homme.

Sa vision noircit, mais Fireball tint bon. Les idées se bousculaient dans sa tête. De ses doigts qui tremblaient un peu sans qu'il ne comprenne pourquoi, il activa sa balise de détresse avant d'enclencher l'éjection.

Des vaisseaux ennemis ouvrirent le feu au moment où son siège fut éjecté, catapultant le jeune homme dans les airs en même temps que son vaisseau explosa. Les débris volèrent dans tous les sens et parsemèrent le ciel de cette petite planète paisible avant de retomber sur la ville en dessous. Une ville dans laquelle disparut le siège de Fireball, se perdant entre deux immeubles.

OoooO

La douleur qui remonta dans son crâne lorsque Fireball tenta d'ouvrir les yeux, lui déclencha une nausée qu'il ne parvint pas tout à fait à repousser. Son estomac fut pris de spasmes douloureux et il se retourna pour cracher… cracher un caillot de sang rouge qui l'inquiéta pendant que tout son corps était pris de tremblements.

Le jeune homme tenta de prendre une inspiration pour se maîtriser et se rappeler de ce qui s'était passé. Il y a avait eu l'attaque, l'explosion et la chute. Il se força donc à ouvrir les yeux, parce que les Desterados n'étaient pas loin. Il était en danger. Un long gémissement échappa de ses lèvres pendant qu'il tenta d'appréhender sa situation.

Toujours sanglé à son siège, basculé sur un côté, il était étendu sur un sol pavé. Pavé ? Ses doigts qui tremblaient toujours détachèrent sa ceinture et il lourdement par terre en glapissant de douleur.

A plat ventre sur le sol, il poussa sur ses bras pour se mettre à genoux. Tout son corps lui faisait mal et la tâche de sang à ses genoux le ramena directement à sa situation. Il était blessé. Il avait besoin d'aide. Ses doigts se crispèrent sur son côté gauche. Il se rappela du tir, de ce coup qui avait touché la cabine et de la douleur. Sa blessure était profonde et il devait aussi avoir une ou deux côtes de casser. Sa situation était précaire. Il allait falloir qu'il trouve une solution pour se sortir de là. Chassant le frémissement qui remonta le long de son échine, Fireball redressa la tête et sursauta.

Il était sur un sol pavé, parce qu'il était en plein milieu de la place d'une petite ville. Une petite ville dont certains habitants, les yeux hagards, le regardaient avec effarement.

Fireball tenta de leur sourire. Au moins, peut-être qu'il allait pouvoir recevoir de l'aide.

- Désolé. D'habitude je me fais annoncer, murmura le jeune homme en poussant sur ses jambes pour se redresser.

Sa main resta plaquée sur sa blessure pendant qu'il tenta de leur sourire.

- Très jolie ville !

- Qui êtes-vous ? Lança un homme sur un ton menaçant qui le mit aussitôt sur ses gardes.

- Eh bien, j'appartiens aux Forces de Sécurité de l'Espace. Je venais me rendre compte de l'activité des Desterados dans la région pour…

- Les exterminer ! S'exclama le même type en lui coupant la parole.

Fireball frémit. Il n'avait pas encore les idées claires, mais il avait capté la menace contenue dans son ton et cela ne lui plut pas. Il était blessé et bien trop faible pour affronter aussi l'hostilité des habitants. Il avait besoin d'aide.

- Non, c'est eux qui tentent de nous exterminer. Ils ont une base pas loin. Si on ne fait pas de repérage ils vont…

- Faire quoi ? Nous attaquer ! Désolé de vous l'apprendre, mais nous savons qu'ils sont là. Ils nous laissent en paix tant que nous les laissons faire ce qu'ils veulent sans nous en mêler.

- Quoi ? S'étonna Fireball.

- Oui, ils sont là depuis des mois, sans rien nous faire et maintenant vous venez les attaquer et vous vous cachez chez nous ! Je suis persuadé qu'ils vont venir vous chercher ! Alors partez d'ici !

Fireball frémit. Ce n'était pas de l'hostilité, c'était de la haine. Son regard fatigué balaya les gens qui commençaient à s'attrouper autour de lui et sa main pressa plus fort sa blessure pendant qu'il murmura doucement.

- J'ai besoin d'aide.

- Non ! Disparaissez !

Oui, c'était de la haine. Il ne devait pas rester ici. Alors, il tenta de faire deux pas, mais s'écroula à genoux tellement la douleur était violente. Un frisson le parcourut et alors qu'il tentait de fermer les yeux pour rassembler ses forces, une voix retentit dans toute la ville. Une voix qu'il reconnut immédiatement.

- Habitants de New Hamptown. Vous abritez un assassin des Forces de Sécurité de l'Espace. Nous vous demandons de nous le remettre en vie pour que nous puissions l'interroger, sinon nous envahirons la ville par la force. Vous avez une demi-heure ! Faites le bon choix.

Gatler… Sa voix avec cet accent sadique, ce plaisir qu'il ressentait dans la menace et la douleur. Fireball frémit. Ce n'était pas bon pour lui et cette désagréable sensation fut renforcée par les murmures qui s'élevèrent tout autour de lui. Le jeune homme trembla doucement. Il devait se relever. Il devait s'enfuir, avant que…

Fireball ne finit pas sa pensée puisqu'il se retrouva encerclé par les habitants. Il fit l'effort de relever la tête, croisant leurs regards sombres et déterminés. Trop tard pour tenter de s'enfuir et de toute manière il n'avait pas la force de les affronter.

L'homme qui lui avait parlé fit un pas de plus, haranguant les autres pour chercher leur approbation.

- Parfait ! Alors je ne vois pas ce qui nous retient de le livrer !

- C'est un leurre, répondit Fireball en poussant une nouvelle fois sur ses jambes.

Cette fois, elles lui répondirent et il se releva en chancelant doucement. Il prit pour une victoire de ne pas s'effondrer totalement, appréciant de se retrouver face à face avec son détracteur.

- Il ne faut pas croire. Gatler ment.

- Ah oui ! C'est que vous cherchez à sauver votre peau ! C'est tout !

- Non, répondit Fireball en levant une main comme pour l'apaiser. Si je pensais que cela pouvait vous sauver, je me livrerai moi-même

- Sottises !

L'homme fit mine de faire un pas, mais une voix s'éleva dans la foule.

- Que se passe-t-il ici ?

Les gens s'écartèrent et un homme d'une cinquantaine d'année aux cheveux gris s'approcha.

- Alors ? Qui me répond ?

- Monsieur le Maire, dit l'homme avec respect. C'est l'intrus que cherchent les Desterados.

Le regard du maire se posa sur le pilote qui le soutint quelques secondes.

- Il est blessé, dit ce dernier en détaillant le jeune homme.

- Ce n'est pas mon problème.

Le Maire ne dit rien et se rapprocha du pilote. Il paraissait épuisé et à bout de force. Il tendit une main pour la poser sur son bras et Fireball sursauta pendant que ses jambes lâchèrent de nouveau et qu'il s'effondra à genoux. L'homme l'accompagna pendant que le même type criait dans son dos.

- Allez ! Il faut se dépêcher !

Mais le Maire ne l'écouta pas et fit glisser sa main le long du bras de Fireball avant de lui demander d'écarter doucement les doigts de sa blessure.

- Fais-moi voir.

Le tutoiement lui était venu facilement, tellement il était frappé par la jeunesse de ses traits. Le jeune pilote se laissa faire. Sa combinaison blanche s'imbibait de plus en plus de son sang. Le Maire hocha la tête et le laissa de nouveau compresser sa blessure.

- C'est vraiment toi qu'ils cherchent ?

- Oui… Vous allez me livrer ?

- Ils disent qu'ils épargneront la ville.

Il n'y avait pas d'agressivité chez cet homme, juste de la résignation, la même qu'il sentait s'abattre sur lui.

- Alors, j'espère que ça vous aidera, répondit Fireball en écho.

Il n'avait pas envie de se retrouver dans cette position, mais au final si sa vie pouvait sauver ces gens.

Le Maire capta bien la détresse dans ses mots et posa une main sur sa joue.

- Tu ne résisteras pas ?

- Je n'en ai pas la force. J'espère juste qu'ils tiendront parole.

Il trembla doucement et le Maire pressa un peu plus fort sa joue.

- Comment tu t'appelles ?

- Fireball…

- D'accord, tu as quel âge Fireball ?

Un éclair d'étonnement passa sur le visage du jeune homme qui répondit du bout des lèvres.

- 19 ans.

Le Maire frémit pendant que l'autre homme hurla dans son dos.

- Allez, on leur donne !

Il tourna la tête dans sa direction.

- Tu es pressé ?

- Ils nous ont donné un ultimatum !

Le jeune homme esquissa un sourire ironique auquel le Maire répondit pas une pression sur sa joue.

- Est-ce que tu sais ce qu'ils vont te faire ?

- S'amuser un peu, répondit Fireball avec un léger sourire, mais ce sera rapide. Je ne tiendrais pas longtemps cette fois.

Le Maire sentit une boule se former dans son estomac. Il était en train de lui parler de torture et de mort… Il avait 19 ans… Il était plus jeune que son fils. Est-ce qu'il avait envie de participer, même indirectement à ça ? Est-ce qu'il avait envie d'être la cause de sa mort lente et douloureuse ? Pas forcément, pas tout de suite en tous cas. Ce n'était qu'un enfant et une autre question lui brûla les lèvres.

- Tu as une famille ?

- Ils me l'ont prise, murmura Fireball faisant frémir à son tour le Maire qui comprit très bien ce qui se cachait derrière la pudeur de ces mots. Mais je pense que Colt pleurera, même s'il ne le fait pas en public comme les autres.

- Qui est Colt ?

- Mon meilleur ami, répondit le jeune pilote en se mettant à trembler tout en étant incapable de retenir ses larmes, mon grand-frère. Lui aussi ils lui ont tout pris. Je voudrais tellement qu'il soit là pour me prendre une dernière fois dans ses bras, pour me donner le courage d'affronter ce qui va m'arriver…

Les larmes coulèrent sur ses joues, des larmes d'abattement qu'il ne put retenir, et le Maire fit glisser sa main derrière sa nuque avant de l'attirer doucement dans ses bras. Ce dernier ne protesta pas, se laissant faire. Il se sentait bien trop faible et exténué pour se débattre. Le maire serra le jeune blessé contre lui, se rendant compte de sa douleur, de sa fièvre et de son épuisement.

- Je ne suis pas lui, mais je te donne la mienne.

- Merci, murmura Fireball en laissant sa tête glisser dans le cou de cet homme qui le soutenait.

Le Maire redressa la tête vers les gens qui les entouraient, demandant d'une voix un peu tremblante.

- Est-ce que je dois vraiment faire ça ?

- Ils le réclament et l'ultimatum est bientôt fini ! Hurla le même type.

- Mais ce n'est qu'un enfant. Il est blessé. Il pleure. Ils vont le torturer à mort par sadisme.

- Ce n'est pas mon problème !

Le Maire frémit devant la haine qui émanait de son ton.

- Est-ce que vous pensez tous comme lui ?

Personne ne répondit et le Maire pressa l'arrière de la nuque du jeune homme effondré dans ses bras.

- Fireball. Je suis désolé. Allez.

Toutefois, il n'obtint pas de réponses et fronça les sourcils avant de le faire basculer dans ses bras.

- Fireball ?

Les yeux clos du jeune pilote lui firent comprendre qu'il avait cédé à sa douleur, là, dans ses bras. L'homme posa un cri de rage.

- Qu'est-ce qu'il fait ?

- Il a perdu connaissance.

- Quoi ! Mais non, ils le veulent en vie ! Il faut le ranimer !

- Et comment je suis censé faire ça ? Cela fait presque une demi-heure qu'on le regarde se vider de son sang sans l'aider. Il est en train de mourir, c'est tout. Ils n'auront même pas à l'achever.

- Mais ils le veulent conscient !

L'homme se pencha et avant que le Maire n'ait eu le temps d'agir, il lui arracha le jeune blessé des bras avant de le secouer vivement.

- Debout !

Le Maire se redressa et bouscula l'homme sans ménagement. Fireball retomba au sol sur le dos. Un frisson le parcourut et il ouvrit de nouveau les yeux. La douleur le fit glapir faiblement et le type sourit.

- Parfait ! Il est réveillé. Il faut leur balancer !

Le Maire ne dit rien, gardant les yeux sur Fireball dont le corps en état de choc tremblait de plus en plus. Il le regarda déglutir en respirant avec de plus en plus de difficulté. Doucement, il s'agenouilla à ses côtés. Sa main se glissa sous sa nuque pendant qu'il demanda.

- Est-ce que quelqu'un a de l'eau ?

- Pourquoi faire ? S'exclama le type de plus en plus hors de lui.

- Parce qu'il en a besoin ! Parce qu'il souffre !… Parce que je ne peux pas faire ça ! Ajouta le Maire en regardant le jeune homme blessé droit dans les yeux.

Fireball ne quitta pas son regard en retour, mais il lui semblait de plus en plus dur de garder les yeux ouverts. D'une voix mal assurée, il susurra du bout des lèvres.

- Ne faites pas ça… Ne condamnez pas tous ces gens… Dites juste à Colt que c'est à lui que je devais d'être encore en vie. Son amitié… Son soutien… Il était mon grand frère.

- Tu lui diras, toi-même, tu…

Mais le Maire ne finit pas sa phrase. Les yeux du jeune homme se fermaient doucement. Il faiblissait trop vite, il ne pourrait pas le retenir et la voix de Gatler choisit ce moment-là pour retentir.

- Habitant de New Hamptown, j'attends mon prisonnier !