Salut à tous ! :D Me revoilà encore une fois avec une nouvelle suite ! :D Après « Point Communs 2 » voila « Entre ciel et mer 2 » ! ^^ L'été, la plage, le soleil et la mer m'ont beaucoup inspirée, mais également la dernière saison de « Dragons - Par delà les rives » qui est absolument géniale ! *w* Si vous ne l'avez pas encore vue, je vous la recommande ! ^^ La série « Les sirènes de Mako », les films « La petite sirène » et les autres films qui m'ont inspirée pour « Entre ciel et mer » m'ont de nouveau inspirée ! ^^
Alors concernant cette fic, elle sera assez longue par rapport à mes fics précédentes, et elle sera riche en événements et en clins d'œil aux séries ;) Ensuite, niveau publication, ce sera toujours le vendredi, mais tous les 15 jours, voir plus selon le temps que je mettrais à écrire les chapitres. J'ai moins de temps pour écrire en ce moment, mais j'essaierais de continuer à publier de manière régulière. Promis ;)
Je tiens également à remercier tous ceux et celles qui m'ont laissé des reviews pour mes précédentes fics, et qui m'ont fait part de précieux conseils. Je tâcherai de les appliquer au mieux dans cette nouvelle aventure ;)
Voila, voila ! J'espère de tout cœur que cette suite vous plaira ! Si c'est le cas, laissez une review, un fav et un follow ! Ça fait toujours plaisir et ça encourage à écrire ! ^^ Sur ce, bon weekend, bonne lecture et à bientôt ! Bisous ! ^^
Chapitre 1 - Contrariés
« Harold ?! Qu'est ce qui se passe ?! » … « Je… Je n'en sais rien ! » … « Rends-moi ce qui m'appartient, Harold Haddock ! » … « Où sont les autres ?! » … « La rive est fichue ! Faut pas rester là ! » … « Nom de Thor ! Ça explose dans tous les coins ! » … « Où est Poulet ?! » … « La victoire est enfin mienne ! Ahahaa ! » … « Vite, suivez-moi ! » … « Où sont les ennemis ?! Je ne vois rien ! » … « Aaargh ! » … « ASTRID ! » … « Sauve… Toi… » … « Harold ! Viens ! Je t'en supplie ! » … « RATTRAPEZ-LES ! » … « ASTRID ! NON ! ASTRIIIIIID ! »
oO*Oo
Sur cette dernière vision emplie de terreur, Harold se réveilla en sursaut. Sa respiration était saccadée et son corps était recouvert de sueur. Heureusement, il réalisa assez vite que toutes ces visions n'étaient dues qu'à un affreux cauchemar. Le jeune dragonnier poussa un long et profond soupir de soulagement avant de se redresser sur son lit et de passer ses mains sur son visage, puis dans ses cheveux. Un cauchemar... Il y avait de quoi être rassuré, mais Harold se sentirait beaucoup mieux si ce n'était pas le premier qu'il faisait. Depuis plusieurs nuits, il faisait à chaque fois le même rêve et ça se finissait toujours de cette manière : Viggo Grimborn attaquait la rive en pleine nuit dans le but de récupérer le seul objet qui lui tient le plus à cœur. L'œil de dragon. Harold fronça le regard face à cette idée et aux conséquences liées. Mais ses pensées se tournèrent de nouveau vers les autres événements de son cauchemar. Tout le monde se faisait capturer, y compris les dragons. Même Krokmou s'était fait prendre ! De plus, le volcan s'éveillait, la rive explosait de partout à cause des nombreux navires des frères Grimborn, et il n'y avait aucun moyen de riposter tellement les dragonniers étaient pris au dépourvu ! Mais la dernière vision d'Astrid qui s'effondre lui glaçait le sang. Depuis qu'ils étaient ensemble, les deux dragonniers étaient heureux, mais en même temps, ils étaient encore plus inquiets l'un pour l'autre. Harold poussa un autre soupir tandis qu'il fixait la couverture de son lit d'un air absent. Rien qu'à l'idée de perdre Astrid ou qu'il lui arrive malheur, ça le terrifiait ! Et même si la belle viking n'était pas du genre à se laisser abattre aussi facilement, ça n'empêchait pas Harold de s'inquiéter pour elle. C'était plus fort que lui. Après tout, il l'aimait. Il l'aimait comme un fou depuis toujours…
Harold ferma les yeux et inspira profondément. Il se décida enfin à sortir du lit et s'asseya sur le rebord de son lit pour remettre sa jambe en métal d'un air extrêmement pensif. Il n'avait pas encore parlé de son cauchemar et de ses inquiétudes à Astrid, ni même aux autres dragonniers. Il n'avait pas jugé bon de leur en parler la première fois, mais là, il se disait qu'il devait se décider à leur en parler. Surtout à Astrid. Il ne lui dirait pas ce qu'il lui arrive dans son rêve, mais le fait de lui parler des intentions de Viggo serait déjà un bon début. Et connaissant Astrid, elle saurait l'écouter et lui donner des conseils avisés. Ce qu'elle fait toujours quand Harold se confie à elle pour quelque chose d'important.
Une fois sa jambe en métal installée, Harold se leva et s'étira à son aise. Il tourna ensuite le regard vers Krokmou qui venait de se réveiller. Il lui adressa un bonjour accompagné d'un sourire, caressa la tête de son dragon et ouvrit la porte de sa hutte. Les rayons du soleil l'éblouirent un instant, et quand sa vision redevint nette, il admira la rive illuminée par le soleil. Krokmou le rejoignit et regarda la rive aux cotés de son dragonnier. Harold aimait cet endroit. Mais en repensant aux visions de flammes, de destruction et de chaos de son cauchemar, son sourire disparut progressivement pour laisser place à de l'inquiétude. Il avait du mal à imaginer qu'un tel cauchemar devienne réel. Mais avec un homme comme Viggo Grimborn, il faut s'attendre à tout ! Pourtant, Viggo n'était plus une menace pour eux puisqu'ils avaient réussi à faire exploser tous leurs bateaux et à faire couler le navire des frères Grimborn après l'avoir incendié ! Et en ne revoyant aucun des deux remonter à la surface, tout le monde en avait déduit qu'ils étaient morts et qu'ils avaient gagnés. Harold se demanda alors pourquoi il rêvait de cet homme et de ses mauvaises intentions ? Harold claqua la langue et fronça le regard. Il devait de tout ça à Astrid. Harold tendit l'oreille quand il entendit des cris de guerre et des bruits de haches. Et aussitôt, un sourire se dessina sur ses lèvres. Comme à son habitude, Astrid faisait son entrainement matinal. Et à en juger par ce qu'il entendait, elle ne devait pas s'entraîner seule !
- Je suis sûr qu'Ingrid et Odine sont avec elle. T'es pas d'accord, mon grand ?
Krokmou approuva avec un hochement de tête et un petit grognement. Harold lui adressa un sourire avant de grimper sur son dos.
- Allons les rejoindre. J'en profiterai pour emmener Astrid prendre un second petit déjeuner et lui parler de ce qui me tracasse une fois qu'on sera seuls.
Il décolla de sa hutte et les deux amis se dirigèrent vers la zone d'entrainement attitrée de la jeune Hofferson, situé dans les bois avoisinant sa hutte. Harold avait vu juste. Astrid était bel et bien en train de s'entraîner avec Ingrid et Odine. Pendant qu'Ingrid s'entraînait aux lancers de hache sur des cibles, Astrid s'entraînait au combat avec Odine. Où plutôt, elle était en train de former leur nouvelle amie au combat rapproché. A la demande de la jeune sirène, Astrid et Ingrid avaient accepté de lui apprendre à se défendre. Qu'elle soit sur terre ou sous l'eau. Mais c'était aussi un prétexte pour passer du temps entre amies, choses sur lesquelles les deux jeunes femmes s'accordaient. Elles s'amusaient comme des folles et passaient de super moments entre filles ! Bien que n'étant pas une grande guerrière, Odine faisait de son mieux. Au cours des trois dernières semaines, elle avait fait pas mal de progrès. Mais pour espérer battre Astrid ou Ingrid, elle avait encore des progrès à faire ! Mais elle s'amusait beaucoup et ne lâcha pas ses efforts. Même quand Astrid l'a mise à terre pour la énième fois ! Astrid et Ingrid appréciaient sa détermination. Bien qu'étant une sirène, Odine avait très vite attrapé l'esprit viking à force de fréquenter les dragonniers. Vêtue de sa tenue terrestre composée d'une tunique bleu turquoise, d'une ceinture noire par dessus sa tunique, d'un pantalon noir, de bottes marron foncé et de ses belles et longes nattes d'un noir de jais, Odine était plus à l'aise pour se battre. Après avoir été mise à terre, elle se releva encore une fois en prenant appui sur son épée pendant qu'Astrid lui répétait un des nombreux conseils qu'elle lui avait déjà donné et répété.
- Ne te focalise pas que sur l'attaque. Pense aussi à esquiver les coups de pieds.
- Je sais… Mais t'en fait pas. Un jour… C'est moi qui te ferai mordre la poussière, Astrid. Dit-elle avec humour
- J'espère bien ! Répondit-elle avec le sourire
- Courage, Odine ! L'encouragea Ingrid avant de relancer une de ses haches
Une fois debout, Odine soupira puis épongea son front humide et sale. Elle était sur le point de rependre l'entrainement quand elle entendit l'arrivée de Krokmou. Elle se tourna vers lui et ses amies l'imitèrent. Krokmou atterrit pas loin d'elles et Harold descendit de son dragon.
- Bien le bonjour, gentes dames ! Les salua t-il avec le sourire
- Salut, Harold. Répondirent Ingrid et Odine
- Salut, le dormeur. Se moqua gentiment Astrid
- Salut toi... Lui souriait-il
Harold attrapa sa petite amie par la taille et l'attira vers lui pour l'embrasser. Ingrid et Odine tournèrent le regard pour leur laisser de l'intimité, mais ça ne les empêcha pas d'échanger un sourire amusé. Même qu'il n'en avait pas envie, Harold rompit le baiser et fixa sa belle avec tendresse. Astrid fit de même avant de lui demander la raison de sa venue.
- Qu'est ce qui t'amène ?
- Un second petit déjeuner en amoureux, ça te dit ?
- J'en serais ravie. Souriait-elle. Les filles ? Je… Dit-elle en se tournant vers elles
- Pas de problème, Astrid. Odine et moi, on va encore s'entrainer. Coupa Ingrid
- Oui, allez-y. Les encouragea Odine
Astrid les remercia avec un sourire avant de se diriger vers Tempête, qui se reposait à l'ombre des arbres en compagnie de Sonovent. Mais à peine eut-elle fait trois pas, qu'elle bloqua une attaque d'Odine avec sa hache, avant de la désarmer et de l'envoyer à terre avec un croche pied. En fait, la jeune sirène avait profité du fait qu'Astrid soit distraite par la présence d'Harold pour l'attaquer. Mais hélas, ce fut un nouvel échec. Odine grimaça contre le sol pendant qu'Astrid commentait son attaque.
- Belle initiative. Mais je t'ai entendue peu de temps où tu as commencé à courir. Tu dois encore travailler ta discrétion, Odine.
- C'est noté… Aaargh… Grimaça-t-elle en se redressant avec difficulté
- Ça va ? S'inquiéta Harold
- Ouais… C'est juste que j'aie plus de force… Le rassura-t-elle
- Tu m'étonne ! Ça doit faire au moins dix fois qu'elle t'a fait mordre la poussière ! Si ce n'est plus. Commenta Ingrid en lui donnant un coup de main pour se relever
- Oh ça, c'est sur qu'elle m'a envoyé à terre plus de dix fois ! Mais ça ne me décourage pas pour autant. Dit-elle avec le sourire
- Bel état d'esprit, Odine. La félicita Harold
- Merci, Harold.
- Bon. Sur ce, on vous laisse. A tout à l'heure ! Les salua Astrid
- A tout à l'heure. Répondirent-elles
Les deux amoureux s'en allèrent sur le dos de leurs dragons, laissant Ingrid, Odine et Sonovent entre elles. Odine se dirigea vers un rocher pour s'asseoir, tout en se massant les reins. Ingrid la suivit pour boire un peu d'eau qui était avec ses affaires, gardées par son Razolame. Elle tendit ensuite sa gourde à Odine qui but plusieurs gorgées avant de rendre la gourde à son amie.
- Merci, Ingrid.
- De rien. Bon. Vu qu'on est toutes les deux, tu veux continuer de t'entraîner ?
- Désolée, Ingrid. Mais j'ai trop mal partout. Astrid ne m'a pas fait de cadeau…
- Je vois. Dans ce cas, qu'est ce que tu voudrais qu'on fasse de pas trop fatiguant ?
- Mmh…. Une baignade dans les récifs, ça te tente ?
- Pourquoi pas. Avec ce soleil, l'eau doit être bien chaude ! S'enthousiasma-t-elle
- Oui. Et ça fera du bien à mes muscles endoloris ! S'enthousiasma Odine
- Alors allons-y !
Les filles prirent leur affaires, grimpèrent sur le dos de Sonovent et se dirigèrent vers leur petit coin tranquille de la plage pour aller se baigner. C'était leur endroit pour se baigner entres filles. Il y avait des récifs qui formaient un demi-cercle et c'était parfait pour que les garçons ne puissent pas les espionner. Ingrid ôta ses protections en écailles de Razolame, ses bottes, et plongea la première dans l'eau en riant. Odine ôta tout ses vêtements, de façon à ce qu'elle soit juste vêtue de son autre tenue terrestre, c'est à dire sa queue de sirène transformée en une longue robe turquoise fendue de chaque coté. Elle grimpa ensuite sur un rocher, puis plongea tout en activant son bracelet magique qui lui permettait de retrouver l'usage de ses nageoires. Tout comme Ingrid, elle plongea avec le sourire. Sous l'eau, elle ferma les yeux et savoura la douce température de l'eau sur sa peau et sur ses nageoires. Elle remonta ensuite à la surface et cala son dos contre un rocher qui était chaud à cause du soleil. Qu'est-ce que ça faisait du bien !
- Ça va mieux ? Demanda Ingrid en s'adossant contre un rocher, face à elle
- Je me laisserais fondre tellement que ça fait du bien… Répondit-elle en gardant les yeux clos
- Je te comprends. C'est vrai qu'après une bonne séance d'entrainement, ça fait du bien.
- Mmh, mmh…
- Au fait, je voulais te dire que t'as fais beaucoup de progrès à l'entraînement. Tu te débrouille de mieux en mieux, et je pense qu'en continuant de t'entraîner, tu arriveras à tenir tête à Astrid plus de deux minutes. Pareil pour ce qui est du lancer de hache.
- Merci Ingrid. Quand je repense à ma première semaine d'entrainement, je n'arrivais pas à lui tenir tête plus de trente secondes et je n'arrivais même pas à toucher la cible. J'envoyais toujours ma hache dans le décor. Hin… Quand je pense que j'ai failli décapiter un Terreur Nocturne à distance !
- Hin… Heureusement pour lui que ta hache s'est plantée dans le tronc juste à coté !
- Oui, heureusement ! En tout cas, je m'éclate toujours autant. C'est génial de s'entrainer avec vous deux.
- Merci, Odine. C'est pareil pour nous. Ça nous éclate d'entrainer quelqu'un.
- Merci encore d'avoir accepté. Mais… Tu crois qu'un jour, je serais capable de battre Astrid ? Ou du moins… Devenir une grande guerrière comme elle ? Ou comme toi ?
- Si tu continue de t'entraîner, j'en suis convaincue. Mais n'oublie pas le plus important, Odine. Ce qui fait ta force et ce qui te rend unique, c'est ce que tu es au fond de toi.
Odine adressa un sourire reconnaissant à son amie, puis toutes les deux fermèrent les yeux afin de se détendre et de profiter au maximum de se moment de paix et de bien être.
oO*Oo
Après avoir été chercher de quoi déjeuner, Harold et Astrid s'étaient isolés au sommet d'un des îlots qui entouraient la rive. Après avoir mangé, ils s'étaient assis côte à côte, les pieds balançant dans le vide. Astrid avait calé sa tête contre l'épaule d'Harold et tous deux regarder le vaste et calme horizon. Astrid était heureuse et complètement détendue. Mais pas Harold. Il se sentait bien aux cotés de sa petite amie, mais il n'avait malheureusement pas oublié qu'il voulait lui parler de ses cauchemars et de ses craintes. Il inspira et se décida enfin à lui en parler.
- Euh… Astrid ?
- Mmh ?
- Je… Il faudrait que je te parle d'un truc important. De quelque chose qui me tracasse depuis plusieurs jours, au point que j'en fais des cauchemars.
En entendant ses mots emplis d'inquiétude, le sourire d'Astrid s'effaça lentement. Elle se redressa et fixa Harold, prête à écouter ce qu'il avait à dire.
- Voila, je… Je rêve du retour de Viggo qui attaque la rive dans le but de récupérer l'œil de dragon.
Astrid ne dit rien, mais se contenta d'hausser les sourcils. En effet, c'était assez inquiétant. Et vu l'once d'inquiétude dans le regard de son petit ami, elle engagea à son tour la conversation avec compréhension et sérieux. Si Harold en avait parlé à Rustik, ce dernier aurait probablement éclaté de rire avant de rassurer Harold d'un ton moqueur.
- Et euh… Il se passe quoi d'autre dans ton rêve ?
Ravi qu'Astrid ne se moque pas de lui, Harold expliqua brièvement ce qui se passait dans ses cauchemars. Pas la peine d'insister sur des détails qui le terrifiait. Après tout, il s'inquiétait sûrement pour rien. Mais il préférait qu'Astrid le lui dise pour mieux l'accepter.
- Bah… Il attaque de nuit, il est plus puissant que jamais… Et on se retrouve tous très vite en mauvaise posture. Y compris nos dragons.
Astrid hocha lentement la tête d'un air pensif.
- Et dans tes cauchemars… Viggo arrive à récupérer l'œil de dragon ?
- Je n'en sais rien. Je sais qu'il m'ordonne de le lui rendre, puis je l'entends annoncer sa victoire d'une voix haute et claire, suivie d'un rire que je ne souhaite plus entendre...
- Tu veux donc dire… Que pas une seule fois, tu l'as vu le récupérer ?
- Non.
Astrid esquissa alors un sourire afin de rassurer le jeune dragonnier.
- Dans ce cas… Je ne me ferais pas trop de soucis, Harold. Après tout, Viggo, Ryker et les chasseurs n'ont pas refait surface depuis des mois. Et si dans tes cauchemars, tu ne le vois pas récupérer l'œil de dragon, alors ça veut dire que ça n'arrivera pas.
- Tu crois ?
- J'en suis persuadée.
- Alors pourquoi je n'arrête pas de rêver de ça ? Soupira t-il
- Peut être à cause de la pression que la paix inflige à tous les chefs. Dit-elle en posant sa main sur son épaule. Les chefs ont peur que la paix s'arrête et que la joie de son peuple s'efface brutalement du jour au lendemain. Et puis on sait tous ce que l'œil de dragon représente et que ce serait horrible s'il venait à le récupérer.
- Mmh…
Voir Harold si contrarié la rendait également inquiète. Elle n'aimait pas le voir comme ça. Elle préférait tellement le voir sourire, le voir travailler sur ses inventions ou préoccupé par les affaires importantes de la rive. Elle se mit à réfléchir à une solution puis soudain, elle eut une idée.
- Mais si par je ne sais quel miracle Viggo est en vie, et que tu tiens vraiment à ce qu'il ne mette pas la main dessus, j'ai une idée qui devrait te plaire.
- Qu'est ce que c'est ?
- Demande à Odine de le cacher dans l'océan. Là, au moins, Viggo n'aura pas l'idée d'aller le chercher là-bas, sauf s'il tient à se noyer ! Plaisanta-t-elle
- Pas bête… Tu as raison. Je vais lui demander d'aller le mettre en lieu sur. Le fait qu'il soit ailleurs que sur la rive et dans un lieu inaccessible pour les humains devrait m'aider à me sentir mieux et à ne plus m'inquiéter ! Dit-il en laissant un sourire apparaître sur son visage
Astrid continuait de sourire. Elle était soulagée qu'Harold approuve son idée, tout comme elle était heureuse de le revoir sourire. Harold lui prit tendrement la main avant de lui voler un baiser et de plonger dans son regard bleu azur.
- Merci de m'avoir écouté et conseillé, Astrid... Qu'est-ce que je ferais sans toi ?
- Tu continuerais surement de te morfondre et de t'inquiéter pour rien.
- Mmh. Pas faux.
- En revanche, je voudrais savoir pourquoi tu as attendu si longtemps pour m'en parler ?
- Bah au début, je me suis dit que ça n'en valait pas la peine d'en parler. Mais quand j'ai commencé à refaire plusieurs fois ce cauchemar… J'avoue que j'ai encore hésité à vous en parler, parce que je ne voulais pas vous inquiéter. Et puis j'essayais de me convaincre moi-même que je me faisais du mouron pour rien. Après tout, ce sont des rêves. C'est pas comme si on avait reçu un message de détresse ou qu'on les avait aperçus durant une mission.
- Mmh. Mais tu sais, je ne suis pas n'importe qui Harold. En plus d'être un dragonnier et ton amie, je suis ta petite amie. Je tiens à toi et je tiens à t'aider de n'importe quelle manière. Y compris t'écouter et te rassurer si tu fais des cauchemars.
Harold se rendit alors compte de son attitude qu'il commençait déjà à regretter.
- Je sais, Astrid… Je suis désolé. Sincèrement.
- Mmh. Promets-moi que tu viendras me voir si y'a quoi que ce soit d'autre qui te tracasse.
- Promis. Dit-il avec un sourire convaincant.
Astrid lui rendit son sourire avec affection, puis elle lui donna un bisou sur la joue avant de se lever et d'aller vers Tempête. Depuis un petit moment, la dragonne jouait à faire des rouler-bouler avec Krokmou. Vu la taille assez petite de l'îlot, les deux dragons n'avaient visiblement pas peur de tomber ! Constatation idiote, puisque les dragons peuvent voler.
- Allons chercher l'œil de dragon et allons voir Odine. Je suis sure qu'elle traine avec Ingrid à la plage.
- Je te suis. Mais avant…
Harold l'attrapa par la main et la fit revenir aussitôt dans ses bras pour lui voler un baiser plus long et plus intense. La jeune femme ne refusa pas ce baiser et ne priva pas pour le lui rendre avec la même fougue. Elle sentait qu'Harold était rassuré et qu'il avait besoin de se faire pardonner. Sur le point de manquer d'air, Harold rompit le baiser et colla son front contre le sien.
- Je t'aime, Astrid… Plus que tout au monde…
- Je sais, Harold. Dis… Je peux te poser une autre question ? Au sujet de nous deux ? Demanda-t-elle avec une certaine appréhension
- C'est au sujet de mon père, c'est ça ? Devina Harold
- Dans le mille.
- Astrid… Soupira Harold d'un air contrarié
- Ecoute. Les autres le savent parce que ce sont nos amis les plus proches. Et ça fait trois mois qu'on est ensemble et que tout marche à merveille. Mais tu vas bien finir par le lui dire, non ? Il risque de se vexer s'il l'apprend trop tard. Dit-elle d'un air inquiet
- Ne crois pas que je n'ai pas envie de le lui dire, Astrid. Au contraire ! Je serais heureux de lui annoncer la nouvelle ! Seulement… Comme il est assez spécial sur certain sujets liées au fait que je sois le fils du chef et l'hériter du trône de Berk, je voulais simplement profiter au maximum de ce bonheur, sans qu'aucune loi ou qu'aucune pression ne vienne tout gâcher. Avoua-t-il
Astrid esquissa un tendre sourire et serra chaleureusement Harold dans ses bras. Son geste fit sourire le jeune dragonnier et il la serra à son tour dans ses bras.
- C'était pour quoi ça ? Demanda t-il une fois qu'elle lui refit face
- Parce que tu es toi. Tu es quelqu'un d'attentionné et de sensible et j'adore ça. Ce qui fait que tu es un ami génial, un chef génial et un petit ami génial. Je te remercie de te soucier autant de notre bonheur, Harold. Je comprends tes craintes, mais ne t'en fait pas pour ça aussi. L'annoncer à Stoik ne changera rien à ce qu'on vit et ce qu'on éprouve l'un pour l'autre. Et s'il y a des contraintes, on les surmontera ensemble. Comme on l'a toujours fait. Mais je crois qu'il est temps qu'il le sache. Conclut-elle avec un sourire et un regard encourageant
Harold avait de nouveau retrouvé le sourire. Pour n'importe quel problème, Astrid avait vraiment un don pour trouver les mots qu'il fallait. Annoncer la nouvelle à son père ne l'inquiétait plus. Au contraire, il avait maintenant hâte de le lui annoncer ! Et puis elle avait raison. Ils avaient vécu trois mois de bonheur, il était donc temps de le lui annoncer.
- D'accord. Dés qu'on sera de retour à la rive et que j'aurais réglé l'histoire de l'œil de dragon avec Odine, j'enverrais un Terreur Terrible à mon père. Dit-il avec le sourire
- Excellente idée.
- Encore merci pour tout, Astrid. Toi aussi tu es une petite amie géniale.
Astrid se mit à rougir, ce qui la rendit touchante et très belle.
- On fait la course pour rentrer ?
- Avec plaisir ! J'espère que t'es prêt à perdre !
Ils grimpèrent sans plus attendre sur leurs dragons et décollèrent en riant. Les deux amoureux ne relâchèrent aucun effort pour la gagner. Et chacun d'eux pouvait compter sur leur dragon. La course se termina rapidement et Astrid arriva la première à la hutte d'Harold. Une fois qu'Harold eut atterrit devant la porte de sa hutte, il croisa le regard d'Astrid qui lui adressa un grand sourire tout en levant deux doigts en signe de victoire. Il lui adressa un sourire amusé et entra dans sa hutte pour prendre l'œil de dragon qui était entreposé dans ses affaires. Il observa quelques secondes l'objet cylindrique d'un air décisif et rejoignit Astrid à l'extérieur. Il rangea l'œil de dragon dans une des sacoches de Krokmou, grimpa sur son dos et suivit sa petite amie jusqu'à la plage. Comme elle l'avait dit, ils trouvèrent leurs amies en train de se baigner. En se rapprochant, ils virent qu'Ingrid était en train de coiffer Odine d'une dizaine de tresses horizontales sur le dessus de sa tête, pendant que la sirène fredonnait tout en nettoyant un gros coquillage qu'elle avait trouvé au fond de l'eau. Elles tournèrent leur regard vers les deux amoureux qui s'avançaient avec leurs dragons vers le rebord des récifs et Odine les salua.
- Salut les amoureux ! Alors ce petit déjeuner ?
- Super ! Euh… Odine ? Je peux te demander un service ?
- Bien sur. Qu'est ce qui se passe ? Demanda-t-elle d'un air curieux
Harold croisa vite fait le regard d'Astrid qui l'encouragea d'un simple sourire. Harold sortit l'œil de dragon de la sacoche et le montra à Odine. Comme Ingrid avait fini de lui faire sa dernière tresse, la sirène put s'approcher d'Harold, prendre l'objet dans ses mains et le regarder avec une grande curiosité. Ingrid, quand à elle, regarda successivement Harold et l'objet cylindrique avec étonnement.
- C'est beau… Qu'est-ce que c'est ?
- L'œil de dragon. C'est un objet unique et très précieux qui a appartenu à un ennemi que nous avons vaincu. Il permet de trouver l'emplacement de plusieurs dragons. Expliqua Astrid
- Aah ? C'est marrant, on dirait une longue vue… Sauf que je vois rien à travers. Dit-elle en calant son œil contre la pierre violette.
- Il faut les flammes de différents dragons pour qu'il nous dévoile tous ses secrets.
- Mmh… Ingénieux… Et qu'est ce que tu attends de moi, Harold ?
- Je voudrais que tu le cache au fond de l'eau. Ça ne te dérange pas ?
Odine ne put lui répondre car Ingrid venait de manifester son étonnement, puis son inquiétude.
- Pourquoi tu lui demande ça ? Qu'est ce qui se passe ?
- En fait… J'ai rêvé que Viggo venait le récupérer. Avoua Harold d'un air sérieux
- Viggo ? Mais… Nous l'avons battu ! On la vu couler avec Ryker !
Odine ne savait pas qui était ce Viggo ou ce Ryker, mais à entendre ses amis, elle devina que ça devait être des types très dangereux et qu'il valait mieux qu'ils ne récupèrent pas l'œil de dragon.
- Je sais, Ingrid. Mais j'ai fait plusieurs fois ce rêve. Et même si tu essaie toi aussi de me convaincre que je me fais du souci pour rien, je pense qu'il vaut mieux le cacher ailleurs. C'est pour ça que je demande à Odine de le mettre en lieu sur, là où nos ennemi ne pourront pas le trouver. Et de ce fait, je n'aurais plus de raisons de m'inquiéter à son sujet.
- Je vois. Tu as raison, Harold. Au cas où, il vaut mieux le cacher ailleurs que sur la rive. Approuva Ingrid
- Euh… Vous n'avez pas peur qu'il s'abîme ou qu'il ne fonctionne plus ? S'inquiéta Odine
- D'après ce qu'on sait et ce qu'on a pu en juger, cet objet a été conçu de façon à ce qu'il puisse supporter tout type de chaleur, de froid ou d'explosions. Expliqua Astrid
- Tout à fait. Alors je pense qu'un séjour au fond de la mer ne lui sera pas fatal. Ajouta Harold.
- Bon. Si c'est ce que vous voulez, je vais aller le cacher sans plus tarder.
- Merci beaucoup, Odine.
- De rien, Harold. Astrid ? Tu peux me passer ma sacoche ?
Astrid lui donna la sacoche en cuir qu'elle lui avait offerte et Odine rangea délicatement l'œil de dragon dedans. Avant de partir, elle demanda si quelqu'un pouvait ranger ses vêtements dans sa hutte, et Ingrid lui promit de s'en occuper. Odine la remercia puis elle s'apprêta à partir. Mais avant de disparaître sous l'eau, elle énonça son programme à ses amis, histoire qu'ils ne s'inquiètent pas.
- Dés que j'aurais caché l'œil de dragon, je vais faire un tour au palais pour voir Tristan, puis j'irais faire une petite exploration. D'après les rumeurs au royaume, il y a un navire qui a coulé y'a peu de temps à cause d'un orage, et je meurs d'envie de savoir quel trésors il renferme !
- Pas de soucis, Odine. Salut Tristan de notre part et sois prudente.
- Promis. Et euh… Merci de me faire confiance pour cacher cet objet. Ça me touche beaucoup. Souriait-elle
- Merci à toi de nous aider. La remercia Harold
Odine lui rendit son sourire, salua ses amis d'un petit signe de la main, puis plongea gracieusement dans l'eau. Harold et Astrid discutèrent un instant avec Ingrid au sujet du cauchemar car la jeune Parenvrille avait envie d'en savoir un peu plus. Et par chance, elle fut aussi compréhensive et rassurante qu'Astrid. Les deux amoureux l'informèrent également de leur intention d'annoncer à Stoik qu'ils étaient en couple. Ingrid s'était réjouie de cette nouvelle, puis elle salua ses amis qui s'envolèrent en direction de la hutte d'Harold afin de rédiger le fameux message. Une fois seule, Ingrid sortit de l'eau, se rhabilla, ramassa les vêtements d'Odine et partit avec Sonovent vers la hutte de la sirène. Elle déposa les vêtements pliés sur le lit et s'en alla rejoindre Varek qui devait l'attendre au pavillon avec Rustik et les jumeaux.
oO*Oo
Pendant qu'elle nageait en direction du royaume d'Atlantis, Odine réfléchissait au meilleur endroit ou elle pourrait cacher l'œil de dragon. Il y avait tant d'endroits possibles, comme par exemple dans une vielle épave, sous terre ou dans la crevasse profonde d'un énorme rocher, mais le meilleur endroit qu'elle trouva, c'était sa caverne. Elle nagea donc jusque chez elle, tout en souriant face aux merveilles du monde sous marin. Tout était toujours aussi beau, aussi lumineux, aussi vivant et aussi coloré ! Tous ces poissons de tailles et de couleurs différentes, toutes ces plantes, ces anémones, ces coraux… Odine ne se lassait jamais d'observer tout ça avec émerveillement. Elle aimait son monde et le fait d'être une sirène ! Elle pensa alors aux dragonniers. Même si par ses histoires, ses amis avaient une idée de ce qu'était la vie sous marine, elle aimerait tant qu'ils puissent voir tout ça de leurs propres yeux. Elle était sure qu'ils ne seraient pas presser de rentré, et que connaissant leur gout pour l'exploration, ils auraient surement envie d'explorer le royaume et ses environs ! Mais cette idée n'était qu'un rêve. C'était des humains, et les humains ne peuvent rester sous l'eau, sauf s'ils espèrent mourir. Chassant rapidement ses idées noires, elle arriva chez elle.
Comme d'habitude, Odine quitta le sentier de corail, puis bifurqua sur sa droite et nagea parmi des récifs rocheux bordés de plantes aquatiques et d'algues. Elle plongea ensuite en piquet durant quelques secondes et continua tout droit jusqu'à ce qu'elle arrive devant une légère forêt d'algues, qui caché l'entrée menant à sa caverne. Elle s'y engouffra et ne put s'empêcher de rire à cause des chatouilles. Elle remonta un léger tunnel condamné par une plaque de pierre qu'elle souleva sans trop de soucis avant de la remettre en place une fois arrivée dans sa petite grotte illuminée par un simple trou dans le plafond. Une fois chez elle, elle regarda tout autour d'elle avec un sourire. Qu'il était bon de rentrez chez soi ! Elle n'oublia pas pourquoi elle était la et se mit à chercher l'endroit idéal pour cacher l'œil de dragon. Cela dit, avec tous ces objets différents et scintillants, personne ne ferait attention à cet objet qui se fondrait si bien dans le décor ! Mais Odine avait promit de le cacher et elle le ferait. Après une courte réflexion et plusieurs refus, elle décida finalement de le cacher dans une petite cachette qui se trouver sous un rocher. C'est dans cette cachette qu'elle gardait tout l'or qui lui permettait d'acheter à manger. Alors autant mettre l'œil de dragon avec ses économies. Et puis personne ne pensera à le chercher sous terre alors que ses étagères sont remplies d'objets ! Dés qu'elle eut remit le rocher en place, elle soupira de soulagement tellement qu'elle était contente d'avoir remplie sa mission !
N'ayant plus rien à faire chez elle, elle s'apprêta à sortir, sans oublier de déguster deux macarons qu'elle dégusta avec bonheur ! Elle sortit ensuite de sa caverne puis elle nagea tranquillement en direction du palais. Elle savait que Tristan se trouvait soit à la caserne, soit aux écuries. Les gardes à l'entrée du palais laissèrent passer la jeune sirène et lui rendirent son bonjour. Odine se dirigea en premier vers la caserne, mais elle s'arrêta à mi-chemin, car elle entendit les voix de Tristan et de la reine Atlanna dans les couloirs. La jeune sirène se cacha alors derrière une colonne et une plante assez large. Elle se serait manifesté si elle n'avait pas surpris une conversation assez intrigante entre eux.
- Alors, Tristan ? Quelle est votre réponse ?
- Même si cette décision me surprend et m'honore à la fois, sachez que je respecterai votre choix, majesté. J'espère simplement que vous êtes sûre de vous.
- Absolument. Stella n'étant plus de ce monde, vous êtes le seul sur qui le peuple pourra compter quand je ne serais plus là ou plus apte à gouverner. Et vous êtes le seul à qui je peux confier une telle responsabilité.
- Vous m'en voyez honoré, majesté. Mais j'espère que ce jour arrivera le plus tard possible. Vous avez encore de belles années de règne à vivre.
- Merci, Tristan. Mais depuis la mort de ma fille, mon état de santé s'est quelque peu… Dégradé. Et puis il est de mon devoir de prendre toutes les dispositions nécessaires au cas où le pire est à venir.
- Majesté…
- Et puis je suis sure qu'Odine fera une excellente reine.
En entendant son nom, Odine eut un faible hoquet de surprise et se raidit sur place ! Elle ? La future reine du royaume ?! Elle n'en revenait pas ! La reine était sérieuse ?! Elle envisageait sérieusement qu'une sirène non issue d'une famille noble ou d'une classe sociale aisée, qui vit en dehors de la ville et qui parcourt les épaves à la recherche de trésors, sans compter qu'elle était celle qui avait ôté la vie de la princesse, puisse gouverner le royaume ?! La pauvre était totalement abasourdie !
- Je le pense aussi, Majesté. Approuva Tristan d'un air convaincu
Odine se figea sur place, la bouche légèrement plus entrouverte ! Tristan approuvait lui aussi cette idée, en plus de soutenir la reine ?! Et qu'est-ce qu'il attendait pour lui dire « Je vais lui en parler dès que possible » ?! Mais rien. Ils continuèrent de discuter tranquillement sur ce sujet ! Odine resta cachée, mais cala son dos contre la colonne. Elle n'en revenait pas du destin qui l'attendait ! Au lieu de se sentir heureuse et honorée, l'angoisse et le refus dominait son cœur. Elle n'avait clairement pas envie de devenir reine ! De toute sa vie, elle n'avait jamais envisagé un tel avenir ! Tout simplement parce que la vie ne lui a pas fait de cadeau depuis son enfance, qu'elle avait accepté le fait de ne jamais pouvoir trouver l'amour, l'amitié ou même le bonheur de fonder une famille, et qu'elle avait pris gout à la vie d'exploratrice et de chasseuse de trésor. C'est ça qu'elle voulait faire de sa vie : continuer d'explorer des épaves, trouvez des trésors, vivre sa vie entre l'océan et la rive, et vivre une belle histoire avec Tristan. Mais pas de devenir reine ! Tout ça parce qu'elle était la petite amie du capitaine, et que s'ils sont encore ensemble quand Tristan deviendra roi, elle sera d'emblée nommée reine d'Atlantis ! Odine eut l'impression de ne pas pouvoir trouver d'échappatoire à ce problème. Enfin… Si. Il faudrait qu'ils mettent fin à leur relation. Et ça, elle n'en avait pas envie. Elle aimait Tristan de tout son cœur et elle était heureuse avec lui. Tout comme les dragonniers, Tristan lui avait offert l'espoir de croire au bonheur et à vivre des jours meilleurs. Même si en ce moment, c'était un peu difficile pour eux d'être ensemble, car Tristan était très préoccupé par les attaques incessantes de Barbécaille et son horrible et effrayante armée de mercenaires sanguinaires.
Odine ferma les yeux et soupira profondément. Cette nouvelle lui avait complètement zappé le moral ! Elle refusait cet avenir et elle n'avait pas envie de se séparer de Tristan pour y échapper ! Et puis de toute façon, aucun des habitants du royaume ne serait d'accord pour qu'une sirène comme elle, doublée d'une meurtrière, devienne leur reine. Ils l'ont toujours trouvée bizarre, différente, et certainement plus depuis qu'elle fréquentait le monde des humains. Odine ne savait plus quoi faire, ni quoi penser de tout ça. Dans sa tête, une petite voix lui disait avec entrain de partir explorer la nouvelle épave et de vite découvrir s'il y avait des trésors ! Odine esquissa un sourire face à cette pensée, mais avant, elle aurait aimé voir Tristan et passer un moment avec lui. Du moins, s'il avait le temps. Elle décida donc d'oublier pour le moment cette histoire de future reine. Elle se sauva discrètement et nagea vers la caserne afin d'attendre Tristan. Dans la pièce, il y avait une grande carte du royaume sur laquelle étaient posées plusieurs figurines noires symbolisant des sirènes et des tritons. Ces pièces représentaient tous les lieux ou l'armée de Barbécaille avait causé du tord aux petits villages entourant le royaume. Et il y en avait beaucoup. Odine constata avec tristesse que la guerre et la terreur causaient beaucoup de dégâts, de morts et de peur. A quoi ça sert de faire ça ? Quelle plaisir peut-il y avoir à être méchant et à faire du tord à des innocents ? Bizarrement, tout ça lui rappelait Stella, sa méchanceté, sa cruauté et tout ce qu'elle avait fait pour se débarrasser d'Odine, pour garder Tristan à ses cotés, et de ce qu'elle avait fait aux dragonniers et à la rive. Ne supportant pas de repenser à de tels souvenirs, elle examina la carte afin d'étudier la destination de ses futures explorations. Tristan entra alors dans la pièce et fit sursauter Odine quand il lui adressa la parole.
- Odine ?
- Ah ! Euh… Bonjour Tristan.
- Bonjour. Dit-il avant de l'embrasser. Tu attends depuis longtemps ?
- Euh… Je ne sais pas. Cette carte est tellement grande et bien détaillé que je ne sais plus depuis combien de temps je l'observe. Héhé… Dit-elle avec un léger rire gêné. Enfin bref. Ça te dit d'aller faire une balade ? Demanda t-elle avec un sourire et une joie sincère
Le sourire de Tristan s'effaça rapidement.
- Désolé, Odine. Ce serait avec plaisir, mais comme tu peux le voir, j'ai des tonnes de rapports qui s'amassent sur mon bureau et je dois gérer deux nouvelles attaques de Barbécaille qui ont eut lieu ici… Et ici. Expliqua t-il en désignant du doigt deux figurines noires.
Odine perdit légèrement son sourire. Intérieurement, elle sentit son cœur se serrer. Le travail et les obligations. C'était toujours les mêmes excuses qu'elle entendait quand il refusait une sortie ou un moment en amoureux. Elle voyait bien qu'il était désolé, et elle le comprenait, mais ça l'agaçait en plus de lui faire de la peine et de ressentir un horrible sentiment d'abandon. A ce rythme la, leur couple risque d'en prendre un sacré coup, au point qu'ils finiront par… Non. Elle ne devait pas penser à ça. Elle se força à sourire d'un air compréhensif, tout en haussant les épaules.
- Je comprends. Mais c'est pas grave, on a qu'à remettre ça à plus tard.
Tristan n'était pas un idiot. Il savait bien qu'Odine était triste qu'une nouvelle sortie soit annulée à cause de la guerre et de ses obligations de capitaine.
- Je suis vraiment désolé, Odine. Crois-moi. Si je pouvais, je préférerais mille fois…
- Tu n'a pas à t'excuser, Tristan. Après tout, tu ne fait que ton devoir. Et le royaume à besoin de toi. Le rassura t-elle
Pour la remercier, Tristan la serra affectueusement dans ses bras et l'embrassa sur le front.
- Merci de ta compréhension, Odine. Mais je te promets de me rattraper dès que toute cette histoire sera réglée.
- D'accord. Dit-elle avec un faux sourire, alors que sa tête était toujours collée contre le torse du capitaine
Régler rapidement une histoire concernant Barbécaille ? Hin… Odine savait que c'était impossible. Barbécaille était connu pour être sans merci, très efficace pour semer le chaos et éviter que lui et ses sbires se fassent prendre. Ça faisait des semaines que Tristan et ses hommes étaient sur le coup, et pas une seule fois, ils ne les ont combattus ! Tout ce qu'ils ont fait, c'est réparer les dégâts causés dans les villages et venir aux victimes. Et chaque fois que Tristan établissait une stratégie pour anticiper sa future attaque et avoir une chance de le capturer, rien ne marchait comme prévu ! Barbécaille finissait toujours par être vainqueur ! Faut dire aussi que c'était un ancien capitaine déchu du royaume voisin, et que par vengeance, il avait décidé de réduire à néant son royaume natal et celui de leurs alliés. En l'occurrence, le royaume d'Atlantis. Odine comprit que cette guerre allait durer un bon moment et que ça deviendrait de plus en plus difficile pour eux d'être ensemble. Lasse de tout ça, Odine se décolla de ses bras et l'embrassa sur la joue.
- Je vais te laisser travailler. A plus tard.
- Attend. Tu compte faire quoi, là maintenant ?
- Partir en exploration.
- Encore ? La taquina-t-il
- Tant qu'il y a des navires qui coulent, je n'arrêterai jamais.
- Mmh. Et tu compte aller où cette fois ?
- Vers les Récifs noirs. Y'a un navire qui a coulé là-bas récemment. Pourquoi ? On s'inquiète pour moi, capitaine ? Le taquina t-elle à son tour
- Bien sur que je m'inquiète pour toi ! Je t'aime et je ne veux pas qu'il t'arrive malheur quand tu pars vers des zones trop sombres, trop dangereuses et éloignées du royaume. Et surtout vers les Récifs noirs !
- C'est très gentil, mais ne t'en fais pas pour moi, Tristan. Je ferais attention. Après tout, ça fait depuis l'âge de 15 ans que j'explore des endroits dangereux et je suis toujours là.
- Je sais, mais… Prend au moins une arme avec toi.
- J'ai une dague dans ma sacoche. Et ne t'en fais pas, je sais m'en servir. Astrid et Ingrid m'apprennent à me battre et je m'en sors très bien.
C'était à moitié vrai, mais Tristan n'avait pas besoin de le savoir. D'un autre coté, avec ce qu'elle venait d'apprendre et ce qu'elle ressentait, elle n'avait pas trop envie qu'il le sache. Après tout, sa vie à la rive ne regardait qu'elle. Et s'il n'avait pas le temps pour elle et leur couple, alors il n'avait pas le temps d'écouter ses aventures à la rive, ni ses prouesses. Sur ce, elle conclu la conversation car elle avait hâte de quitter le palais.
- A plus tard, Tristan. Bon courage.
- Odine, attend ! Je… Insista t-il
Trop tard. Odine était partie et Tristan ne put ajouter quoi que ce soit pour la convaincre de ne pas aller dans ces eaux. Il s'asseya un instant, l'air extrêmement pensif. Il pensait à elle, et aux conséquences que cette guerre et ses obligations engendraient déjà sur leur couple. Tout ce qu'il espérait, c'est que la situation n'empire pas. De plus, il n'avait même pas eu le temps de lui parler de la discussion qu'il avait eut avec la reine. Il se dit qu'il lui en parlerait la prochaine fois. Ne pouvant rien faire de plus pour aujourd'hui, il poussa simplement un long soupir avant de se mettre au travail.
oO*Oo
Quand Odine fut assez loin du palais, elle s'arrêta et soupira de soulagement. L'ambiance là-bas était trop tendue et elle se sentait nettement mieux dans son univers. Elle regretta juste de ne pas avoir rendu visite à Azur aux écuries, mais elle se dit qu'elle irait le voir la prochaine fois. Et elle nota d'aller lui rendre visite avant d'aller voir Tristan. Ou après, histoire de pouvoir encore rendre visite à quelqu'un qui lui remonterait le moral. En passant une main dans ses cheveux, Odine se rendit compte que Tristan ne l'avait même pas complimenté sur sa coiffure. Comme quoi, quand on est préoccupé par son travail, on ne fait pas attention aux petits détails. Quand à la discussion qu'elle avait entendue, elle aurait aimé lui en parler pour mettre les choses au clair, mais elle n'en avait pas eu le courage. Sans plus tarder, elle se rendit vers sa nouvelle zone de recherche et essaya de ne penser qu'à son exploration et aux merveilles qu'elle risquait d'y trouver.
oO*Oo
Harold et Astrid avaient enfin terminé d'écrire le message pour Stoik. Du moins Harold, car Astrid lui avait suggéré des phrases qui inciterait Stoik à venir assez rapidement sur leur île. Harold attacha soigneusement la lettre à la patte d'un Terreur Terrible et ce dernier s'envola dés qu'Harold lui indiqua où il devait se rendre. Ils le regardèrent s'éloigner, côte à côte, puis Harold poussa un bref soupir.
- Et voila. C'est fait.
- Ouais. Maintenant, il n'y plus qu'à attendre.
- Mmh. Encore merci de m'avoir aidé.
- Je t'en prie, Harold. Ça m'a amusé de faire ça avec toi.
- Moi aussi. Bon. En attendant, ça te dirait de… ?
- Harold ! Astrid ! Les appela Rustik depuis les airs
- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Harold
- Rien. J'avais juste envie de vous interrompre sans raison. Nan, je plaisante. Y'a les deux têtes de moutons assorties qui ont causé des dégâts chez ce crétin de Varek et Ingrid m'a demandé de venir vous chercher pendant qu'elle essaie de le calmer.
- Mais qu'est ce qu'ils ont fait ? S'inquiéta Astrid
- D'après Varek, ils ont accidentellement cramé tout son stupide jardin de sérénité. Sur ce, je vous laisse. A plus ! Les salua t-il avant de reprendre la route
Les deux dragonniers échangèrent un regard et haussèrent les épaules avant de grimper sur leurs dragons et de s'envoler vers la hutte de Varek. De loin, on voyait que la majeure partie de son jardin était carbonisé et encore fumant, tout comme on pouvait voir Ingrid qui essayait vainement de calmer Varek. Il était tellement en colère, qu'il pleurait et râlait en même temps, tout en faisant les cents pas au milieu du terrain carbonisé et tout en donnant des coups de pieds dans la terre et ses plantes fichues. Jamais ses amis ne l'avait vu dans cet état de nerfs ! Pas même Bouledogre qui préférait rester à distance ! Quand Ingrid vit enfin Harold et Astrid, elle soupira de soulagement.
- Oh, vous voila…
- Qu'est-ce qui s'est passer exactement ? Rustik nous a dit que les jumeaux avaient accidentellement cramé tout le jardin, et…
- Accidentellement ?! Vous trouvez que c'est accidentel ça ?! S'exclama Varek en désignant les dégâts.
- Varek, calme-toi s'il te plait. Supplia Ingrid d'une voix douce
- Je ne peux pas me calmer, Ingrid ! Si ça avait été Rustik le responsable de ce carnage, là, ça aurait été compréhensible ! Mais en même temps illogique vu qu'il n'aime pas les fleurs et ce que je fais ! Et il n'approche jamais de ma hutte ! Mais les jumeaux, eux, non ! Je ne sais pas pourquoi ils l'ont fait, mais ce n'était pas accidentel ! ça, non ! S'exclama t-il de plus belle
- Varek, calme-toi. Je vais aller voir les jumeaux et leur demander des explications.
- Tu auras du mal à les trouver, Harold. Ils ont décampé quand j'ai demandé à Rustik d'aller vous chercher. Informa Ingrid
- La preuve qu'ils s'en veuillent et qu'ils ne veulent pas se faire gronder et punir. Devina Astrid en levant les yeux au ciel.
- Ils l'ont fait exprès je vous dis ! Regardez ! Ils ont tout saccagé ! Et je vais devoir tout… !
A bout de nerfs, Varek tomba à genoux et éclata une nouvelle fois en larmes. Ingrid essaya encore une fois de le consoler pendant qu'Harold s'adressait à Astrid.
- Reste avec Ingrid pour essayer de calmer Varek. Je vais aller chercher les jumeaux et obtenir des explications. A tout à l'heure et… Bon courage.
- A toi aussi.
Harold et Krokmou s'envolèrent vers la hutte de jumeaux. Il était sur de ne pas les trouver la, mais dans le doute, autant vérifier. De son coté, Astrid essaya avec Ingrid de calmer et de consoler Varek, mais le pauvre était complètement démoraliser ! Elles décidèrent donc de l'éloigner du terrain carbonisé, suivie par Bouledogre qui était tout aussi inquiète et démoralisé de voir son dragonnier dans cet état.
oO*Oo
Trois heures plus tard, le petit Terreur Terrible arriva enfin au village de Berk. Le pauvre était épuisé d'avoir parcouru une si grande distance. N'ayant plus de la force de voler, il se posa sur un tonneau de la forge. Par chance, Gueulfor était la, en train de marteler une hache. Le petit dragon attira son attention en poussant un cri aigu. Le forgeron tourna alors le regard vers lui, le salua, et s'approcha pour prendre le message qu'il venait d'apercevoir. Gueulfor ouvrit la lettre et commença à lire son contenu, pendant que le messager se reposa sur le tonneau. Une fois la lettre lue, il se pinça les lèvres et se gratta la tête avec son crochet, alors que son regard se tourna en direction de l'académie. Il éteignit le feu de la forge et adressa une consigne à Grump, son dragon Rikaneur. Mais comme le gros dragon paresseux dormait, ça revenait au même que de parler à un mur ! Gueulfor leva les yeux au ciel, et sur ce, il quitta la forge.
Sur Berk, l'ambiance était loin d'être joyeuse ! La raison principale de cette ambiance ? Stoik. Depuis des jours, le chef avait de plus en plus de mal à supporter le moindre caprice de son peuple, le moindre bruit ou la moindre jérémiade face à tel ou tel problème ! A tel point qu'il se mettait facilement en colère, tel un vieux dragon grincheux ! Et si tout le monde le rendait fou, bah c'était réciproque ! À cause de sa mauvaise humeur, il faisait tourner son peuple en bourrique, comme le pauvre Sven qui passait son temps à ranger les armes de l'armurerie, selon ce que Stoik souhaitait. Un jour c'était par taille, un autre jour c'était des plus au moins mortelles, et un autre jour, c'était par ordre alphabétique ! Oui, Stoik donne des noms à toutes ses armes. Cherchez pas à comprendre. Alors qu'il se trouvait seul à l'académie après avoir aidé la vieille Gothi à labourer un champ, tout en lui criant bien évidemment dessus, le chef reçu la visite de Gueulfor. D'un air très calme et confiant, le vieux forgeron entra dans l'académie. Il était tellement habitué à la mauvaise humeur de Stoik et à ses sautes d'humeur, qu'il n'avait pas peur d'en subir les conséquences ni de se prendre un coup de hache dans la figure. Il trouva donc son chef en train de s'entraîner aux lancer de hache, et a chaque essai, un petit Terreur Terrible se moquait de lui en rigolant. A bout de nerfs, Stoik essaya de le viser pour faire taire le dragon mais il essaya un autre échec et dut encore supporter les moqueries du reptile. Après avoir secoué la tête d'un air dépité, Gueulfor signala sa présence en toussant bruyamment et fut accueilli froidement.
- Qu'est-ce que tu veux, Gueulfor ? Tu ne vois pas que je suis occupé ? Grogna Stoik
- Eh bah ! Bonjour l'accueil ! Je suis venu te chercher parce que…
- Laisse-moi deviner. Des problèmes ? Encore et toujours plus ?
- Euh… Bah y'a toujours des trucs à régler, en effet….
- Rhhh…. Grogna-t-il en reprenant une hache pour la lancer sur sa cible
- …. Mais je suis venu pour t'emmener prendre deux ou trois jours de vacances, car j'ai…
- Comment ça des vacances ?! Je suis le chef ! J'ai pas besoin de vacances ! Et puis j'ai encore beaucoup trop de choses à faire ici.
- Peu importe, Stoik. T'as besoin de vacances et de changer d'air ! T'est à bout de nerfs et tu rends tout le village cinglé ! Et puis de toute façon, t'a pas d'autre choix que d'accepter.
- Ah ouais ? Et pourquoi ?
Gueulfor lui montra alors la lettre d'Harold. Stoik leva un sourcil et la lut attentivement.
- Je pense que si ton fils nous demande un coup de main pour régler un problème de squattage de dragons sur la rive, tu ne vas pas refuser d'aller l'aider et de lui consacrer un peu de ton temps ? Mmh ? Demanda Gueulfor
- En effet. Va réveiller Grump, Gueulfor. On part dans dix minutes.
- A vos ordres, chef ! Et puis comme ça, le village aura la paix pendant un moment. Héhé. Se dit-il tout en esquissant un sourire derrière sa moustache.
