Titre : Harry Potter et la tueuse de l'ombre
Genre : Slash, yaoi
Disclaimer : Tout appartient à JKR, excepté l'intrigue de l'histoire et la tueuse (vous découvrirez son nom en temps voulu)
Couples : Harry/Ginny, Harry/Drago (alors homophobes, ouste !) et d'autres
Spoilers : Quelques spoilers du tome 6, pas flagrants et sans importance majeure (ceux qui n'ont pas lu le tome ne sauront pas les repérer)
Résumé : (Slash HP/DM, mais pas dans les 1ers chapitres) L'été de ses 16 ans, Harry fait un rêve étrange. Il y voit la conversation entre Voldemort et une jeune femme. Le sorcier maléfique fait un marché avec celle-ci. Qui est cette femme et quel est son lien avec Harry ? C'est ce que le brun va tenter de découvrir.
Rating : M je pense.
CHAPITRE 1 : Le rêve
Harry s'avançait lentement à l'intérieur du bar, accompagné d'un homme de petite taille qui jetait des regards apeurés dans toutes les directions. Il lui lança un regard noir pour qu'il arrête : ils devaient être discrets. Personne ne sembla pourtant leur prêter attention, les Moldus discutaient de choses et d'autres, ne s'occupant que de leur vie. Le bar n'était pas bien grand, et semblait un peu vieillot, en résumé, un bon endroit pour se terrer et être tranquille. Harry et l'homme à moitié voûté observèrent rapidement les gens, puis ayant repéré la personne qu'ils cherchaient, tous deux s'avancèrent jusqu'à la table où elle était assise. Quand Harry arriva à dix mètres de la jeune femme, les gens du bar se stoppèrent subitement en pleine action ainsi que tous les objets présents. Un silence oppressant se fit mais seulement pendant quelques courtes secondes.
« Qu'est-ce que tu veux ? »
L'inconnue avait demandé cela en se retournant vers lui, le gratifiant d'un regard mauvais. Elle avait l'air jeune, un peu plus de la vingtaine sûrement. Ses yeux magnifiques balançaient entre le vert profond ou pâle en fonction de l'angle duquel on les regardait. Ses cheveux ondulés la faisaient paraître puissante, dominatrice, ce qui donnerait envie de fuir au premier imbécile qui la croiserait. Seulement, Harry n'en fut nullement intimidé, au contraire. Cette personne l'excitait. C'était bien la seule à ne pas trembler devant lui. Il reconnaissait bien là cette sorcière diabolique et ingénieuse.
« Ton sort est plutôt réussi, lança-t-il d'une voix sifflante en faisant mine d'admirer le travail. Je vois que tu n'as rien perdu de ton talent.
- Réponds à ma question, sale vipère !
- Bien, je suis simplement venu te proposer un marché. »
La jeune femme changea de regard, passant de l'étonnement à l'outrage. Elle fit alors exploser le verre qu'elle tenait et cria avec colère :
« Tu as du culot, venir me voir après ce que tu as fait il y a 15 ans ! Quand je pense à la manière dont tu m'as aveuglée ! »
Puis, reprenant son calme face à l'indifférence de l'autre, elle rajouta :
« Enfin, je t'écoute, dis toujours !
- Je te demande de me débarrasser de quelqu'un, répondit-il spontanément.
- Hmmm… Et qui est le malheureux élu ? Tu pourrais le tuer toi-même, tu es le sorcier le plus puissant dans le Monde des Sorciers à ce qu'il paraît.
- Bien sûr ! Mais ce serait compliqué maintenant qu'ils savent que je suis de retour alors je pense que tu serais la mieux adaptée pour ce meurtre... car ce n'est pas n'importe qui que je te demande de tuer…
- Ah oui ? Eh bien dis-moi son nom alors plutôt que de tourner en rond ! s'impatientait-elle, pleine de curiosité.
- Albus Dumbledore. Cependant je veux que tu le tues à Poudlard, pour montrer à tous le danger qui règne maintenant que je suis revenu.
- Rien que ça ! T'es encore plus dérangé que moi ! Et qu'est-ce que j'y gagne ?
- Ce que tu veux. »
Un sourire immense se plaça sur le visage de la sorcière et elle dit dans la seconde qui suivit :
« Bien, alors arrête de posséder Harry. Ce sera ma seule demande.
- J'y réfléchirai…
- Non, je veux que tu dises que tu ne le feras plus ! Sinon, débrouille-toi ! Je ne suis pas ton larbin !
- D'accord, j'accepte ! De toute façon, il ne me sert à rien ! » promit-il d'un ton énervé.
La jeune femme se leva alors pour s'approcher de l'homme depuis lequel Harry voyait la scène. Elle enleva le capuchon noir qu'il avait sur la tête et lui dit d'un ton doux :
« Tu n'as pas changé, c'est comme ça que je t'aime. Moi par contre, depuis ce jour-là j'ai l'impression que je suis folle… Moi qui disais que je les détestais, peut-être que ce n'était pas totalement vrai… Enfin, s'ils s'étaient mieux occupés de moi, ils ne m'auraient pas perdue…
- Peut-être bien, répondit la voix sifflante en décrochant un sourire mauvais.
- N'oublie pas ! Je ne t'ai pas encore complètement pardonné ! Je t'aide car j'ai quelque chose à y gagner ! répliqua-t-elle en voyant ressurgir ses vieilles habitudes.
- J'ai compris. Tant que tu fais ce que j'attends de toi, ça ira.
- Au fait, comment tu as fait pour me retrouver ? Ca fait longtemps que j'ai quitté le Monde de la Magie. Je suis portée disparue et tout le monde pense que je suis morte.
- Je n'ai pas oublié ton immense pouvoir. J'ai tout de suite pensé à te retrouver mais mes recherches ont été vaines. Je savais aussi que tu ne reviendrais pas de toi-même alors j'ai ordonné à Queudver d'envoyer ses amis te rechercher, ils aiment bien les vieux bars puants. Comme je me doutais que tu te faisais discrète, c'était la meilleure méthode. Le reste n'a pas été bien dur. »
Le petit homme, à la prononciation de son nom, s'était mis à trembler un peu et la sorcière sembla le remarquer pour la première fois depuis le début de la conversation.
« Tu es toujours vivant toi… Je ne sais pas pourquoi mais j'ai une envie folle de te donner en pâture aux chats ! Ah, rien que de voir ton sale visage répugnant, ça me donne l'envie de tuer ! »
Queudver se replia et poussa des gémissements, prenant les menaces que la belle femme lançait au sérieux.
« Ne t'inquiète pas, je ne te ferai rien ce soir, on verra un autre jour. Maintenant sortons ! »
À ces derniers mots, un sourire sadique s'était formé sur son visage fin. Elle poussa la porte du bar et à l'instant où tous trois étaient sortis, toutes les personnes à l'intérieur explosèrent en morceaux. La sorcière se mit alors à rire tellement fort qu'elle fut forcée de s'arrêter.
« Qu'ils sont stupides ! Ils sont morts sans s'en rendre compte ! Les Moldus sont vraiment pathétiques !! Bon, ajouta-t-elle en reprenant son sérieux, je vais y aller pour en finir au plus vite. Je n'aime pas trop traîner dans le travail. Au fait, est-ce que Harry a entendu notre conversation ?
- Je pense, oui ! répondit l'homme encapuchonné, agacé qu'on parle de l'autre.
- Dans ce cas, je me présente Harry. On se retrouvera à Poudlard, je m'appelle… »
OoOoO
La cicatrice de Harry le faisait souffrir, plus que son dos qui venait de heurter le sol dans un gros BOUM. Il était tombé de son lit tant la sensation de brûlure était forte, mais ça n'avait pas d'importance. Il se releva avec peine et scruta la chambre à la recherche de quelque chose. Ne voyant strictement rien, il tâtonna le sol aussi vite qu'il le pouvait. Enfin, il sentit la forme creuse de la bassine et approcha rapidement sa tête pour vomir, la douleur étant trop insupportable. Si les Dursley découvraient un matin que Harry avait vomi dans ses draps, il était sûr à tous les coups qu'il se ferait réprimander. Alors il avait pris ça, en sachant que cet été il continuerait à faire des rêves. L'Occlumancie n'avait rien changé depuis qu'il avait commencé à l'apprendre. Il n'arrivait toujours pas à ne plus entrer dans la peau de Voldemort, à ne plus voir ce que lui voyait. Il avait pourtant remarqué que lorsqu'il avait un sentiment lié à l'amour, le serpent rompait le contact entre eux. C'était le seul moyen qu'avait Harry de ne plus se faire contrôler comme l'année dernière. Mais ces rêves si réels qu'il voyait sans le vouloir, il ne pouvait les éviter. Il n'était pas encore assez fort...
La chambre lui paraissait maintenant moins floue, mais sa cicatrice le brûlait encore affreusement. Il s'en voulait d'être tombé alors qu'il allait savoir qui était cette mystérieuse personne qui semblait bien le connaître. Il en était vraiment frustré. Harry se remémora la scène pour ne pas l'oublier et prit un papier dans l'intention d'écrire à Ron et Hermione. Par où fallait-il commencer ? Le brun ne savait pas s'il devait simplement dire qu'il avait fait un rêve avec Voldemort ou le raconter. Il se décida finalement à écrire quelque chose de très court : « J'ai fait un rêve étrange, il faut l'avertir. C'est important que je lui raconte. »
Il relut lentement ces mots pour s'assurer que si son courrier était intercepté, personne n'en comprendrait la signification. Il regarda alors la cage vide d'Hedwige, la chouette était sans doute allée chasser. Harry s'assit donc à son bureau pour attendre son retour et prit son Éclair de feu ainsi qu'un chiffon avec lequel il commença à le nettoyer.
Quelques minutes plus tard, Hedwige revenait avec une souris dans le bec, qu'elle laissa tomber sur les genoux de Harry.
« Hedwige, j'ai un message pour Ron et Hermione. Pourrais-tu leur apporter maintenant ? » lui demanda-t-il en se débarrassant de la souris qu'il jeta par la fenêtre.
La chouette tendit sa patte, mais semblait vexée que son maître ait jeté son cadeau. Harry la caressa en signe d'excuse après avoir attaché le message et Hedwige lui mordilla affectueusement les doigts avant de s'envoler à l'horizon. Combien de temps mettrait-elle pour revenir avec la réponse ? Le jeune garçon se sentait nerveux, il aurait voulu prévenir Dumbledore de ce qui se tramait au plus vite. Ainsi, le directeur pourrait prendre des mesures et empêcher cette personne de pénétrer dans Poudlard. Oui, il devait lui raconter, car bien que sa confiance en cet homme ait quelque peu diminué depuis la fin de sa cinquième année, Harry savait parfaitement bien que sans lui le monde de la magie aurait déjà sombré dans l'obscurité...
L'adolescent se regarda dans la vitre et remarqua à quel point il était pâle. Était-ce la peur ou la fatigue, il n'en savait rien. Peut-être les deux... ou bien cette sorte de lassitude qui ne le quittait pas depuis le début de l'été... Il s'approcha du bureau pour commencer à lire, pensant qu'il n'arriverait sûrement plus à dormir cette nuit. Il jeta alors un petit coup d'œil sur son réveil qui indiquait 3 heures du matin. Il n'était pas si tard finalement…
OoOoO
Harry se réveilla brusquement à cause des bruits à la fenêtre, sentant qu'il s'était allongé sur une surface peu confortable. Levant ses yeux encore brouillés par la fatigue de son bureau, il aperçut Hedwige qui tenait un petit morceau de papier à sa patte. L'adolescent se leva d'un geste rapide pour ouvrir la fenêtre et la chouette se posa alors sur son bras. Harry enleva le message et lut les quelques mots qui servaient de réponse : « C'est bon, ils vont venir. » Qui allait venir ? Les membres de l'Ordre ? Allaient-ils se déplacer comme la dernière fois ? Harry était impatient, il allait partir bien plus tôt que prévu, une semaine avant son anniversaire. Mais était-ce une bonne chose ? Le garçon commença alors à penser qu'il avait peut-être eu tort de prévenir l'Ordre. Mais cela ne dura pas plus de trois secondes, il était trop content de quitter la maison des Dursley.
Harry se montra très sage ce jour-là, il ne répondait jamais à rien et restait la plupart du temps dans sa chambre en attendant avec impatience que la nuit tombe. Dudley avait beau essayer par tous les moyens de le faire enrager, Harry ne réagissait pas, sauf quand il tenta de lui voler son balai et de le casser. Une seule chose inquiétait véritablement l'adolescent, c'était sa cicatrice qui, par brefs instants, se remettait à le picoter. Voldemort était heureux et cela voulait certainement dire que la personne chargée de tuer Dumbledore avait trouvé un excellent plan.
Enfin, le soir arrivait et Harry ne pouvait pas rester en place. Il fallait que les Dursley dorment quand les membres de l'Ordre arriveraient. Quand ils allèrent se coucher après le repas, le balafré fit mine de faire pareil mais resta aux aguets, assis sur son lit à bouquiner un livre sans intérêt. L'horloge sonna 21h, puis 22h et ainsi de suite jusqu'à 1h. Harry, qui s'était finalement endormi face à l'ennui, entendit un léger bruit venant d'en bas. Cela eut pour effet de le réveiller et il sortit discrètement de la chambre afin de vérifier si c'était l'Ordre. Il s'approcha de l'escalier et reconnut les voix de Lupin, de Tonks et celle de Maugrey.
« Bonsoir », dit-il tout bas.
Les quelques personnes au pied de l'escalier le regardèrent, cependant ils étaient sur leurs gardes. Maugrey lui posa une question pour être sûr que c'était bien lui et tous se détendirent en entendant la réponse. Alors, pendant que les autres allèrent chercher les affaires de Harry, Lupin demanda à celui-ci :
« Es-tu sûr que ce que tu as à dire est très important ?
- Oui, assura l'adolescent. Et je suis persuadé que ce que j'ai vu était bien réel... Il faut que je voie Dumbledore !
- Ne t'inquiète pas, il a accepté de te recevoir. Il voulait te parler de toute manière. Tiens, j'ai aussi un mot de sa part pour les Dursley. Tu peux le lire. »
Le jeune garçon prit le papier que lui tendait le loup-garou et lut la note du directeur.
« Mr et Mrs Dursley. Nous avons pris la décision de nous occuper de Harry. Vous me voyez désolé de ne pas vous prévenir en personne mais mon emploi du temps est véritablement très chargé. Je souhaitais donc une dernière fois vous faire part de mon mécontentement, que vous avez la chance de ne pas voir, concernant le mauvais traitement que vous avez fait subir à Harry durant toutes ces années. Soyez certains de ne plus le revoir, pour votre plus grand bonheur je suppose. Sur ce, je vous envoie mes salutations.
Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore, directeur de Poudlard. »
Après sa lecture, un sourire s'afficha sur le visage du Gryffondor. Cela voulait dire qu'il partait définitivement de cette maison horrible. Comme c'était formidable ! Le directeur lui paraissait, à cet instant, la personne la plus bienveillante qu'il connaisse. Il en oubliait même toute la rancune qu'il avait pu lui porter depuis l'incident de l'année précédente. Ne plus voir les Dursley était la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Lupin, voyant son air ravi lorsqu'il posa la note sur la table bien en évidence, se contenta d'un sourire discret et accorda à Maugrey un regard qui voulait dire qu'ils étaient prêts à partir.
OoOoO
Le voyage se passa un peu moins brusquement que la dernière fois, mais ils arrivèrent tout de même au quartier général fatigués du voyage. Harry ne put voir le directeur tout de suite car celui-ci était apparemment au Ministère de la Magie pour donner quelques informations au nouveau Ministre concernant les plans prochains du sorcier maléfique. Effectivement, face à l'incompétence de Fudge dans le déroulement de cette guerre, et surtout parce qu'il n'avait pas voulu croire au retour de Voldemort, le peuple sorcier avait voté pour un autre candidat, Rufus Scrimgeour. Celui-ci semblait plus performant mais de ce que Harry savait, il valait mieux se méfier des politiciens.
Ne sachant pas quoi faire d'autre, le brun monta, se doutant de trouver déjà dans la chambre Ron et Hermione, inquiets du message qu'il leur avait envoyé. En montant ces escaliers qu'il connaissait si bien, il eut tout d'un coup l'impression qu'on lui serrait la gorge, et ceci un peu plus à chaque marche. Cette maison, cette odeur de renfermé, tout ce qui régnait ici lui rappelait Sirius avant que l'incident se produise. Harry s'était pourtant senti un peu mieux depuis sa mort mais le fait de se retrouver dans cet endroit lui ramenait sa douleur encore trop récente. Il avait encore ce sentiment d'être tout seul... et cette rage contre lui-même, contre sa stupidité qui avait coûté la mort à son parrain... Après avoir fini de monter, l'adolescent respira un peu. Comment avait-il pu oublier qu'en revenant ici, tant de souvenirs avec son parrain lui reviendraient implacablement en mémoire ? Finalement, le Gryffondor ne savait pas quelle maison il préférait entre le 12, square Grimmaurd et chez les Dursley. Allait-il pouvoir tenir un mois ici ? Il entra tout de même dans la chambre, et vit ce qu'il redoutait. Ses deux amis se jetèrent sur lui, attendant qu'il leur raconte son cauchemar.
« Harry, qu'est-ce que tu as vu de si important pour venir jusqu'ici ? demandait sérieusement Hermione, dont la voix était couverte par les hululements de Coq qui s'était réveillé à cause du nouvel arrivant.
- Je préfère ne pas en parler, répondit Harry en s'asseyant sur le lit le plus proche.
- Doit-on te rappeler que nous sommes tes amis ? répliqua Ron, visiblement vexé. Tu peux nous le dire, hein ?
- C'est… que c'est un peu compliqué », expliqua le brun qui n'avait pas vraiment envie de leur dire qu'une personne qui semblait le connaître était dans le camp ennemi.
Pourtant, il fut forcé d'accepter face à la détermination de ses amis. Il omit juste quelques informations qu'il ne souhaitait pas leur communiquer. L'adolescent, alors qu'il expliquait ce qui s'était passé, eut l'impression de retourner dans son rêve, de le voir avec encore plus de précision. Mais quand il parla des Moldus tués dans le bar, Hermione poussa une soudaine exclamation qui le força à s'arrêter. Les deux garçons l'observaient alors qu'elle se levait pour fouiller dans la pile de journaux entassés dans un coin de la chambre. Ron eut un sourire moqueur, expliquant à Harry que la jeune fille avait insisté pour tous les garder, au cas où elle passerait devant des informations importantes. Pendant qu'ils discutaient, Hermione cria sa victoire en tendant un des journaux, elle avait apparemment trouvé ce qu'elle cherchait.
« Regarde, dans ce numéro de La gazette du sorcier, ils parlaient d'un accident qui aurait tué une vingtaine de personnes dans un bar Moldu ! lui expliqua-t-elle en lui montrant le journal. Ils avaient explosé, on pense que c'est dû à un produit dans l'air ou une formule magique. Mais le pire, c'est que les morts ne sont pas effrayés ! Sur les têtes qui ont été trouvées, ils gardent une expression sereine, comme s'ils ne savaient pas qu'ils étaient morts !
- Et c'est le cas, reconnut Harry en prenant l'article que lui tendait Hermione. Cette femme les a tués tous en même temps, seulement en sortant du bar.
- Mince ! cria Ron avec une pointe de crainte. Elle doit vraiment être forte, il faut que tu racontes ça aux membres de l'Ordre ! »Non, Harry le dirait à Dumbledore mais pourquoi aller raconter ses cauchemars à tout le monde ? Il espérait seulement que le vieil homme répondrait à ses questions concernant cette sorcière si mauvaise qui semblait avoir un lien avec lui. D'ailleurs, il n'eut pas à attendre trop longtemps car Lupin vint le chercher une heure plus tard, alors qu'il était en pleine partie d'échecs version sorcier avec Ron. Le balafré commençait à réfléchir à la façon dont il allait expliquer son rêve. Il avait déjà décidé de ne pas retirer d'informations comme il l'avait fait envers Ron et Hermione. S'il voulait connaître l'identité de cette femme, il fallait tout raconter. Lupin laissa Harry devant une porte et lui lança un sourire d'encouragement. Le garçon entrouvrit alors la porte et entendit cette voix qu'il connaissait si bien :
« Entre Harry, je suis bien heureux de te revoir. »
Le Gryffondor entra à l'intérieur de ce qui ressemblait à un bureau. Il y avait là bien moins d'objets que dans l'habituel bureau du directeur mais il semblait tout de même bien entretenu. Harry aperçut le visage serein qui le regardait avec gentillesse et bienveillance, pourtant il était sûr qu'il cachait sa fatigue et sa lassitude de cette guerre. Le vieil homme était grandement impliqué car il avait un rôle important, demeurant le seul sorcier du niveau de Voldemort. Enfin, l'adolescent lui adressa la parole, s'asseyant sur le siège en face.
« Bonsoir professeur. Je suis désolé de vous prendre du temps.
- Ce n'est pas important. Je devais te parler de toute façon, j'ai une chose à t'annoncer. Je le ferai bien entendu après que tu m'auras raconté ton problème. »
Sachant que Dumbledore avait d'autres occupations qui l'attendaient, le jeune garçon se dépêcha de commencer à raconter son rêve, n'omettant aucun détail, comme s'il voulait que le sorcier croie y être. Après son récit, qui n'avait eu aucune coupure, le directeur sembla pensif et surpris par quelque chose. Harry posa alors la question qui lui tenait à cœur :
« Euh... Connaissez-vous la sorcière qui parlait avec Voldemort ?
- Il semblerait... oui, mais cela ne peut pas être possible, répondit vaguement le vieil homme préoccupé. Je vais devoir vérifier plusieurs choses... »
Harry sut alors que le directeur ne lui en dirait pas plus. Quelques minutes durant, Dumbledore avait l'air d'avoir oublié sa présence, puis soudain il se reprit.
« Hm Harry, il faut que tu saches que cette année va être très importante. Je souhaitais donc te donner quelques cours afin de te préparer au combat contre Voldemort. Comme tu le sais, il est extrêmement puissant alors il faut faire le nécessaire pour réduire l'écart entre vous.
- ... Vous pensez réellement que j'ai une chance de le battre ?
- Nous avons tous une chance Harry, et toi plus que les autres. Je sais que tu y arriveras quoi qu'il arrive, ces cours sont juste là pour t'aider. Ils ne commenceront d'ailleurs qu'à partir de mi-novembre. Je réfléchirai bien sûr au jour de la semaine qui te conviendra le mieux par rapport à ton emploi du temps.
- Bien... D'accord professeur.
- Ah, une dernière chose Harry. Tu dois te poser des questions concernant la note que j'ai fait parvenir à ton oncle et ta tante, non ?
- Euh, je n'ai pas vraiment eu le loisir d'y réfléchir.
- Tu ne t'es pas demandé où tu allais vivre désormais ? demanda le vieil homme, légèrement amusé.
- Ca ne m'était pas venu à l'esprit...
- Et bien laisse-moi t'expliquer. Ton parrain, dans son testament, t'a légué tout ce qui lui appartenait, ce manoir également. Tu peux donc revenir ici quand bon te semble ou encore interdire aux membres de l'Ordre de s'en servir comme base. Je n'ai pas vraiment le temps de tout t'expliquer maintenant et j'en suis désolé Harry. Si tu veux plus d'explications, n'hésite pas à m'envoyer une lettre.
- Bien professeur... »
Puis, il se leva et partit du bureau avec un léger au revoir, avant de refermer la porte. L'adolescent avait été surpris que le manoir lui appartienne. Il ne se sentait pas préparé à y vivre pour le moment, mais peut-être qu'un jour, l'envie lui prendrait d'habiter cette demeure. Enfin, il mit cela de côté et se remémora peu à peu toute la discussion en relevant l'attitude étrange du vieil homme concernant la sorcière. Il n'était pas plus avancé sur ce point, au contraire, il se posait de plus en plus de questions. Qui pouvait-elle être pour que le directeur soit plus préoccupé par son existence que de savoir qu'elle allait tenter de l'assassiner ? Et quel était ce lien qu'il ressentait envers cette inconnue ? Mais Harry savait qu'il n'aurait de réponse à ces questions qu'à Poudlard, là où tout se déroulerait. Il avait maintenant hâte que les vacances se terminent. Concernant les cours que Dumbledore voulait lui donner, Harry était un peu inquiet mais aussi curieux. Quel genre de choses allait-il lui apprendre ? Encore une raison pour que la rentrée arrive au plus vite.
OoOoO
Pour l'anniversaire de Harry, on organisa une petite fête à l'intérieur de la grande maison. Il y avait là quelques membres de l'Ordre, heureux de pouvoir se détendre un peu, ainsi que la famille Weasley. Arthur Weasley avait d'ailleurs eu une promotion grâce à l'arrivée du nouveau Ministre. C'était aussi une manière de fêter cet événement. Après avoir mangé le gâteau que Mrs Weasley avait préparé, Harry ouvrit ses cadeaux avec étonnement. Il reçut de la part de Ron diverses paquets de bonbons, comme il en avait l'habitude ; Hermione lui avait offert quant à elle un livre de sorts de défense afin qu'il puisse se protéger convenablement durant une attaque ennemie. Il eut aussi un album de photos de la part de Lupin datant de l'époque des Maraudeurs, avec parfois l'apparition cachée de Queudver. Ensuite, la fête commença. Tout le monde s'amusait plus ou moins, pourtant dans son cœur, Harry n'arrivait pas à s'installer dans cette ambiance joyeuse. Ca lui faisait mal de voir ça... Non pas qu'il ne veuille pas s'amuser mais il ne pouvait pas, il n'y arrivait pas. Lupin, qui s'inquiétait pour l'adolescent depuis son arrivée ici, se décida à aller le voir, s'étant aperçu qu'il restait à l'écart de ses amis.
« Harry...
- Oh, Lupin.
- Tu n'as pas l'air de beaucoup t'amuser, je me trompe ?
- Si... enfin disons que je me sens mal à l'aise ici... et cette ambiance heureuse...
- Tu as toujours cette blessure au cœur... moi-même je n'arrive pas à m'y faire... Cet ami que je venais à peine de retrouver... Il...
- Je pense que je vais aller dormir... Je suis fatigué... »
Et Harry partit se coucher en laissant le loup-garou en plan tandis que les autres s'amusaient sans lui. À chaque fois qu'on tentait de lui parler de Sirius, il s'esquivait. Il ne voulait pas se rappeler... Tant de regrets le rongeaient depuis... Il fallait qu'il cesse de penser à tout ça mais rien n'y faisait... C'était ainsi... Le souvenir de son parrain lui était trop douloureux et le tuait un peu plus à chaque allusion. Il aurait pourtant aimé en avoir plus, des souvenirs... pouvoir partager certaines choses avec lui... Maintenant il était trop tard, il ne restait vraiment plus que les regrets.
Le jeune garçon fut cependant rejoint quelques instants plus tard par Ron et Hermione. Ceux-ci semblaient désolés et tentaient de comprendre ce qui n'allait pas. Le brun n'avait pas envie d'en parler. Il n'était pas prêt à tirer un trait sur tout ça. Il savait que rester perdu dans le passé n'était pas la bonne solution mais c'était la seule qu'il avait pour le moment.
« Harry... Tu sais que nous sommes là, lui rappela Hermione d'une voix douce en s'installant près de lui. Si quelque chose te tracasse, parle-nous-en. Ca te fera du bien et nous pourrons t'aider.
- Je ne peux pas être aidé... Je... Je n'ai aucun moyen d'échapper à mon destin... Et Sirius n'est plus là pour me protéger...
- Mais nous, nous sommes toujours là.
- Je ne peux pas vous mettre en danger. Je ne veux pas que vous mourriez par ma faute !
- Pourquoi dis-tu ça Harry ? » demanda Ron, limite effrayé.
L'adolescent se rendit compte qu'il en avait trop dit pour reculer. Les mots sortirent alors presque tout seuls, sans qu'il ne puisse les arrêter :
« La prophétie... Dumbledore me l'a fait écouter... Elle raconte que ni moi ni Voldemort ne pouvons vivre tant que l'autre existe ! En clair, je vais devoir tuer ou être tué ! Et je ne veux pas vous mêler à tout ça... »
Enfin, il leur avait dit. Maintenant, ils savaient. Ils étaient au courant de ce terrible fardeau qu'il portait sur lui. Mais comme il s'en doutait, ses deux amis ne purent le soulager, ne sachant pas ce qu'ils pouvaient faire contre cette terrible vérité. Après cela, Harry ne leur raconta rien d'autre et ne chercha pas à leur donner plus de précision sur ce qu'ils savaient déjà. Il ne voulait pas leur rajouter de nouvelles sources d'inquiétude.
Voilà, c'était le 1er chapitre. J'espère qu'il vous a plu. Merci à ceux qui l'ont lu.
