Chapitre 1
Les urgences affluaient de part et d'autre, telles des fourmis au travail dans une fourmilière. Des patients attendant depuis des heures en attente de soins. Des internes et des médecins faisant de leur mieux pour s'occuper de leurs patients. Les urgences n'étaient pas un endroit fait pour s'ennuyer. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle, Belle avait choisi d'être infirmière dans ce service. La jeune femme de 25 ans aimait se rendre utile à qui était dans le besoin. C'était sa vocation, et elle aimait son travail. Vêtue de sa blouse blanche, elle s'affairer à soigner ses patients. Il était 23 heures. Belle venait de commencer son travail depuis 1 heure. Elle était du service de nuit. Mais l'hôpital ne désengorgeait pas. Ce n'était pas le moment pour elle de perdre sa motivation, il fallait qu'elle tienne jusqu'à 7 heures du matin. La jolie brune aux yeux clairs, que tout le monde dévisageait tant sa beauté était saisissante, ne se laissa pas aller par la fatigue. Elle s'en trouva d'autant plus motivée quand les portes d'accès aux ambulances s'ouvrirent brusquement :
« Homme 55 ans, accident de voiture, grièvement blessé à la jambe droite. Etat inconscient. Poux faible. » Cria une voix. Les médecins et internes conduire l'homme en réanimation, se pressant autour du chariot. Belle aperçu le patient grièvement blessé. Du peu qu'elle vu, elle aperçu sa jambe ouverte, le sang coulant abondamment. Elle avait beau être habituée, personne ne pouvait vraiment s'habituer à ce genre de spectacle.
-Belle ! On a besoin de toi ! Cria une fois d'une toute autre direction.
La jeune femme se dirigea vers Mary-Margaret. Une de ses collègues infirmière.
-On a un petit garçon de 5 ans, avec blessures superficielles, suite à un accident de voiture. Tu peux t'en occuper s'il te plait ?
Belle acquiesça. Elle s'approcha du jeune garçon assis sur un chariot. Il paraissait effrayé. Ses yeux étaient remplis de larmes, et il tremblait.
-Bonjour toi ! lança Belle d'un ton chaleureux. « Tu veux bien que je t'examine, et que je soigne tes bobos ? » dit-elle avec un sourire.
Le petit garçon la regarda, hésitant.
-Je vais juste enlever ton t-shirt pour voir si tu n'es pas blessé. Tu veux bien ?
Il ne répondit pas. Belle commença à lui retirer son haut. Le petit se renfrogna aussitôt sur lui-même.
-Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te faire de mal, je te le promets. Le petit se laissa faire, et Belle lui ôta son haut. Elle palpa ses bras et ses côtes pour voir s'il n'avait rien de cassé. Apparemment il n'était pas blessé. Elle l'ausculta avec son stéthoscope. Tout était normal.
Elle le rhabilla. Voyant qu'il avait froid, elle le fit allonger dans le lit, et lui mit une grosse couverture.
-Voilà, j'espère que tu n'as plus froid maintenant ? Ca va mieux ?
L'enfant acquiesça d'un signe de la tête. Enfin il lui répondait. Belle en profita pour lui poser des questions.
-Tu veux bien me dire comment tu t'appelles ? Moi je m'appelle Belle, et toi ?
Le petit hésita : Bae…Baelfire.
-C'est un joli prénom ! Je peux t'appeler Bae ?
-C'est mon papa qui m'appelle comme ça. Dit-il en mettant son pouce dans sa bouche.
-Et où est ton papa ?
L'enfant fit un signe de la tête en direction de la salle de réanimation. Belle compris alors qu'il s'agissait de l'homme entré en urgence quelques secondes plus tôt. Son regard était grave, mais elle se reprit, ne voulant pas inquiéter l'enfant.
-Et moi, j'ai le droit de t'appeler Bae ?
Il fit de nouveau un signe affirmatif de la tête. La jeune femme lui déposa un baiser sur le front. Elle s'apprêtait à partir quand le jeune garçon l'appela :
-Belle !
Surprise que l'enfant ait retenu son nom, elle se retourna.
« Tu peux rester avec moi ? ». demanda-t-il d'une toute petite voix.
Sa petite voix tremblante fit de la peine à Belle.
-D'accord, ne t'inquiète pas, je reste avec toi. Tu peux t'endormir tranquillement. Dit-elle en passant ses doigts dans la chevelure du jeune garçon.
Belle attendit que le petit s'endorme complètement. En silence, elle quitta la pièce. Elle se dirigea vers le service réanimation, voulant prendre des nouvelles du père du petit garçon. Elle tomba sur une infirmière qui lui fit le compte rendu.
-« On l'a réanimé, son cœur a recommencé à battre, sa tension reste stable. Les médecins restent perplexes sur le fait de l'amputer de la jambe ou non. Il n'a pas repris connaissance, il est dans le coma. Il va être transféré chambre 815. »
La situation était plus grave qu'elle le pensait. Il fallait prévenir la maman du petit garçon, pour que quelqu'un vienne le récupérer. Belle se rendit à l'accueil des urgences, demandant à quel nom ces deux patients avaient été enregistrés et si les proches avaient été prévenus. L'hôtesse d'accueil lui informa qu'ils étaient enregistrés au nom de Gold. Mais qu'aucun téléphone n'avait été retrouvé sur les victimes et le lieu de l'accident, et donc qu'il était impossible de prévenir qui que se soit. Belle réclama que davantage de recherches soient effectuées pour ces deux patients.
Elle continua ses activités habituelles, jetant un œil régulièrement au petit garçon qui dormait paisiblement emmitouflé sous sa couette.
« Pauvre petit bonhomme, que va-t-on faire de toi ? » pensa Belle.
Elle s'occupa d'autres patients tout en pensant à ce problème qui lui tenait à cœur.
Vers 6 heures du matin, elle croisa la Dr Whale et Mary-Margaret. Elle en profita pour demander des nouvelles de ce M. Gold. Il avait été transféré chambre 815, et son état était toujours le même. Belle exposa la situation concernant l'enfant. D'après Mary-Margaret, la mère de l'enfant était décédée il y a quelques années, et il n'y a aucune famille du côté de la mère ou du père.
-Mais alors que va-t-on faire de l'enfant ? S'inquiéta Belle.
-Il faut appeler les services sociaux. Suggéra le Dr Whale.
-Les services sociaux ? Pour le mettre en famille d'accueil ! Le petit est déjà bien assez traumatisé comme ça ! s'exclama Belle.
-Je crois que c'est la seule solution, Belle. Dit calmement Mary-Margaret. « On ne peut pas le garder éternellement à l'hôpital, il faut que quelqu'un s'occupe de lui ».
-Et si… si c'est moi qui m'occupe de lui. Dit la jeune femme, les yeux pétillants. « Je pourrais réclamer la garde temporaire. »
-Mais qui s'en occupera quand tu travailleras ? demanda Mary-Margaret.
-La journée, il ira à l'école, et quand je serais du service de nuit, il y aura Ruby, ma colocataire qui pourra s'en occuper !
-Mais si le patient décède, il ne s'agira plus d'une garde temporaire, et il sera placé. Dit Mary-Margaret.
-Je sais, mais pour l'instant, je peux m'en occuper ! Dit-elle d'un ton décidé.
L'hôpital prit aussitôt contact avec le juge pour enfants, qui accepta que l'autorité parentale soit remise provisoirement à Mademoiselle Belle French.
Quand l'enfant se réveilla, Belle était à ses côtés.
-Tu as bien dormi !
Il se frotta les yeux et s'étira.
-Il est où papa ? demanda-t-il timidement.
La question que Belle redoutait tant venait d'être posée.
-Il… il dort. Tu sais Bae, tu as eu quelques bobos, et ton papa aussi. Alors comme toi, il faut qu'il se repose, et donc il ne faut pas le déranger. Tu comprends ?
L'enfant ne répondit rien.
-Si tu veux en attendant qu'il aille mieux, tu pourrais venir habiter chez moi ! Tu verras on fera plein de jeux ensemble !
-Et après, mon papa je le reverrai ?
-Bien-sûr Bae ! Bien-sûr… dit-elle en serrant l'enfant dans ses bras, et espérant que ce qu'elle venait de dire serait vrai.
Elle avait déjà soigné d'autres enfants. Mais lui, avait un côté touchant qui ne laissait pas la jeune femme indifférente. Elle ne pouvait pas laisser ce petit être dans l'adversité.
Belle et Ruby sa colocataire passèrent le weekend à aménager le petit bureau en chambre d'enfant. Belle voulait que l'enfant se sente chez lui. Elle lui acheta quelques jouets, et lui remonta le moral, essayant de lui faire oublier ce qu'il avait vécu.
Alors qu'elle mettait la table, elle vit que Baelfire dessinait.
-C'est beau ce que tu dessines ! dit-elle.
-C'est pour mon papa ! dit-il tout fière de lui.
Belle se trouva embarrassée.
-Bae, tu sais, ton papa, il doit encore se reposer.
-Oui je sais. Mais toi, à ton travail, tu pourras lui donner. Dit-il les yeux remplis d'espoir.
L'enfant était très intelligeant. Belle fut soulagée qu'il le prenne comme ça.
-Oui bien-sûr, c'est une très bonne idée ! Je te promets que je lui apporterai !
Le jeune garçon fit alors un bisou sur la joue de Belle, qui poussa un petit rire amusé.
-Tiens ! dit-il en lui tendant le dessin, avant de s'assoir à table.
Belle contempla le dessin où figuraient une maison, et un bonhomme tenant la main à un petit garçon.
