Je tiens à préciser que les personnes/personnages ne m'appartient pas (heureusement sans doute !) et que j'espère ne pas me mettre les communautés de SLG et de WTC à dos !
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Le premier jour de la convention venait de se terminer, chacun rentrait chez soi, certains reviendraient le lendemain, d'autres non. Quant à lui, il rentrerait à l'hôtel. Seul. Ou en tout cas c'est ce pensait Mathieu.
-Viens boire un verre aller !
-Nan désolé les gars, j'suis crevé.
Ce n'était pas totalement faux, mais ce n'était pas totalement vrai non plus. Il y avait quelque chose qui le retenait. D'important. Mais dont personne ne devait être au courant !
-Je reste avec toi mon Mathieu d'amour.
-rah ta gueule.
-espèce de sac de... caca !
Il fit mine de s'offusquer devant ce géant -bon, peut-être que c'est lui qui était petit- qui l'insultait. Youtubeur lui-aussi, ils s'étaient connus il y a de cela 2 ou 3 ans. Antoine -puisque tel était le nom de cet abruti trop grand- avait eu la même idée que lui, et ses fans l'avaient aussitôt accusé de plagiat. Ce qui était ridicule, Antoine ignorant même son existence jusqu'à là. Puis celui-ci avait réussi à trouver son skype, il s'était excusé, puis ils avaient un peu discuté, sans plus. C'étaient les conventions, et à force de se voir, qui les avaient rapprochés. Peut-être trop, justement. Parce qu'ils avaient prit l'habitude de se suivre un peu partout en convention.
-Tu peux pas aller avec les autres du con ?
-Nan, et Antoine avait l'air heureux de sa réponse en voyant que ce n'était évidemment pas celle qu'il attendait, je veux te suivre partout mon liliputien.
S'ils s'entendaient autant, c'est sans doute qu'ils étaient aussi bizarres l'un que l'autre. Il aimait bien leur amitié, mais il y avait des choses qu'Antoine ne devait pas savoir.
Mais peu importe, il le savait, Antoine était tétu, et s'il avait décidé de passer la soirée avec lui, c'est ce qui arriverait.
Ça n'arrangeait pas ses plans.
Leurs chambres étaient communes, mais Antoine n'était même pas entré dans la sienne. Il était sur son lit à jouer au Uno tout seul. Sans rien dire, même pas à discuter. Pourquoi était-il venu alors ? À croire qu'il le faisait exprès pour le rendre fou.
Il devait se débarrasser de lui, ne serait-ce qu'un moment.
-Antoine tu peux aller chercher des bières ?
-appelle le room-service, l'autre youtubeur n'avait pas l'air d'avoir spécialement envie de bouger.
-Ouais mais... nan... j'voudrais les bières du magasin d'en bas d'la rue là.
Il était extrêmement mauvais pour les mensonges, et même si Antoine eut l'air de s'en apercevoir, il se leva.
-Si tu veux te donner du plaisir en pensant à moi, fallait le dire !
-Bien sûr, tu sais que j'aime ton zizi !
Ça fit rire Antoine et il l'entendait encore rire alors qu'il avait quitté la pièce. Mathieu attendit cependant un instant, ce con étant capable d'attendre devant la porte pour lui faire peur.
Au bout de quelques minutes, il se décida, et il se leva d'un bond. Son temps était précieux.
Dans la chambre, il y avait un petit placard, à peine visible. Et c'était tant mieux. Personne ne devait découvrir ce qu'il y avait à l'intérieur.
Il ouvrit le placard et...
Antoine quittait le magasin, deux bières à la main. Sans regarder, il les glissa dans son sac, qu'il avait en bandoulière depuis le début de la journée.
-merci ! commenta une voix dans son sac.
Le youtubeur regarda rapidement autour de lui, vérifiant que personne n'ait pu entendre. Heureusement il était seul dans ce coin dans la rue. Mais par mesure de prudence il se dirigea vers une ruelle étroite, là où il ne pourrait avoir aucun témoin.
De son sac, il sortit une "peluche", un petit chien marron-beige auquel il manquait un oeil.
-Richard qu'est-ce qu'on avait dit ?
La peluche restait inanimé. Ce Richard qui le rendait fou parlait comme il le voulait, évidemment. Ce pourquoi, d'habitude, il ne l'amenait jamais en convention.
-je crève de chaud dans ton sac de merde ! finit par faire la peluche.
Antoine leva les yeux au ciel. Il savait que c'était une mauvaise idée, dès qu'ils étaient partis. Richard s'était amusé à insulter les gens dans le train, et bien sûr il ne pouvait pas dénoncer la peluche... puisque c'était, justement, une peluche. C'était incroyable que personne n'ait fini par s'énerver contre lui.
-J'vais pas aller te promener en laisse !
-oh oui attache moi.
Il roula des yeux.
-Si je promets de t'acheter de la bière tu la fermeras ?
En réponse, Richard retrouva son air inanimé de peluche. Ça voulait sans doute oui.
La chambre de Mathieu était au 3ème étage de l'hôtel, mais il y arriva assez vite. Tellement vite que son collègue du web eut l'air surprit de le revoir.
-T'avais pas fini de te branler ? Antoine se fit rire tout seul.
Mais l'autre youtubeur ne riait pas. Non il avait une expression figé de... peur ?
-Mathieu j'ai encore faim, dit une voix innocente et naive derrière lui, qu'Antoine et tout fan de slg connaissaient bien.
Il se retourna et se figea devant la vision qu'il avait : Mathieu, un deuxième Mathieu, mais habillé à la manière du geek dans son émission. Antoine se retourna de nouveau, mais non, le premier Mathieu était toujours là.
-Ouais gros, renchérit une "autre" voix.
Antoine se tourna encore vers le deuxième Mathieu, maintenant avec un troisième Mathieu, mais cette fois vétu comme le hippie.
Il jeta un dernier coup d'oeil au premier Mathieu, avant que son esprit ne céde, et tomba au sol évanoui.
-On a fait une bêtise Mathieu ? lui demanda le geek, de sa manière enfantine.
Mathieu avait envie de répondre oui, de s'énerver contre eux, mais il savait parfaitement que ça aurait pour seul résultat de faire pleurer le geek.
-Non, non, essaya-t-il de mentir, allez dans le placard, et je lui ferai croire qu'il a rêvé.
Mathieu ne voyait pas de meilleur solution. Ne bougeant pas, il rajouta à ses alter-egos :
-J'vous apporterais à manger plus tard.
L'argument fut efficace, deux de ses créations étaient maintenant dans ce placard. Mais que deux.
-Il est où l'autre obsédé en noir ?
Ayant entendu Antoine revenir, et le placard trop loin, il avait dû cacher ses personnalités multiples dans l'endroit sûr le plus proche : la chambre de ce même Antoine.
Mais qui elle, n'était pas fermée à clé.
-Il est allé voir ses fans.
Mathieu jura. Ça ne pouvait pas être pire. Un pervers criminel avec son visage se promenant parmi ses fans... et il ne pouvait pas aller le "récupérer", si jamais il le retrouvait, ses fans verraient deux versions d'une même personne ! Et ce n'était pas possible. Pas après tout le mal qu'il avait eu pour cacher ce secret.
Il baissa son regard vers Antoine, toujours inconscient. Il avait besoin d'aide. Et pas beaucoup de choix.
À genoux, il donna quelques claques au plus grand. Aucune réaction. Quand il le gifla plus violemment, une chose marron sortit du sac d'Antoine et bondit sur sa main, le mordant jusqu'au sang.
Mathieu poussa un cri de douleur avant de secouer la main. La "chose" se décrocha finalement et s'envola au loin, au fond de la chambre. Il détailla sa blessure : on aurait dit une morsure de chien, mais miniature.
-C'est quoi ce bordel ?
-J'suis le seul à avoir droit de le frapper !
Mathieu regarda la peluche qui venait d'apparaitre devant lui... et de lui parler. Il se relèva pour reculer, mais la peluche le suivait.
-Dégage dégage !
-Il a peur de moi le nain !
Richard lui sauta au cou et le youtubeur cria de nouveau, essayant de retirer la peluche-vivante qui s'accrochait à lui.
-Richard non !
Son maitre venait de se réveiller, et la peluche retomba aussitôt au sol. De nouveau debout, Antoine la prit dans ses mains et la fusilla du regard.
-Qu'est-ce qui te prends Richard ?!
Mathieu assista à cette scène surréaliste de son collègue qui parle à une peluche... et qui lui réponds.
-Ok mec, tu m'expliques là ?
Antoine interrompit sa discussion avec Richard, et se tourna vers l'autre jeune homme un instant, sans rien dire. Mais à son regard Mathieu savait qu'il n'aurait pas sa réponse.
-Et toi tu m'expliques ?
Il suivit le regard d'Antoine, derrière lui, et vit que le placard était grand ouvert. Et donc que le plus grand avait une parfaite vue sur deux de ses multiples personnalités.
-la porte ! les gronda-t-il. Il faut la fermer bande d'imbéciles !
Il se retourna vers Antoine, qui avait toujours le même regard : il lui en voulait. Sans doute pour lui avoir cacher ça. Mais visiblement Mathieu n'était pas le seul à avoir ses secrets !
De toute façon, maintenant, il n'avait plus le choix. Il allait devoir lui expliquer. Et Mathieu sentait que ça allait être un long, très long moment à passer.
