Je suis en pleine relecture de ce fabuleux manga et enfin je me décide à écrire une petite fic sur Sano et Mizuki. Je ne sais pas trop ce que ça vaut mais j'espère que ça vous plaira. Bonne lecture.


Une fois de plus, Mizuki se retrouva être victime de son légendaire somnambulisme. Après être descendue de son lit non sans une certaine indiscrétion e sa part, elle se dirigea en tanguant légèrement dans la salle de bain pour boire un peu d'eau.

Inconsciente de ses actes elle souleva la couverture de son coloc qui s'éveillait doucement et se glissa à ses côtés tout en posant sa tête sur son épaule dans un mouvement naturel.

Habitué depuis près d'un an à cette situation qui semblait se répéter une à deux fois par mois, Sano la laissa faire et ramena la couverture sous son cou avant de passer un bras protecteur sur sa taille et de tenter de replonger dans le sommeil.

Izumi avait toujours su contrôler ses pulsions et son désir intense et passionné pour la jeune fille. Il n'avait jamais rien tenté envers elle, se contentant de la regarder dormir et de caresser légèrement son visage avant de déposer parfois un baiser sur son front et de lui-même se laisser tomber dans les bras de Morphée.

Pourtant, chaque fois qu'Ashiya se recouchait par erreur dans son lit, il ne pouvait maîtriser les battements de son cœur qui cognait fortement dans sa poitrine, ressentant un feu brûlant embraser son corps entier. Feu qui ne s'éteignait qu'au petit matin quand la jeune fille, confuse et honteuse, s'échappait des draps dans un cri de stupeur s'excusant d'avoir une fois de plus squattée chez lui.

Cependant, cette nuit là, Sano ne réussit pas à se rendormir. Avoir Ashiya prêt de lui ne l'aidait en aucune façon, mais la plupart du temps et après avoir lutté contre son instinct de mâle il parvenait à retrouver le sommeil mais ce soir il sentait qu'il était arrivé à bout.

La fille qu'il aimait était dans son lit entre ses bras, son visage innocent tout près du sien, les lèvres entrouvertes, le contact de ses jambes et de sa poitrine de femme contre lui. Bon sang, comment avait-il fait pour se maîtriser tout ce temps ? Il était un homme après tout. Mais son amour et son respect pour Mizuki l'avait toujours empêché de commettre l'irréparable.

Agacé de ne pas réussir à dormir voir même de sommeiller, il se redressa sur un coude afin de contempler le doux visage de celle qu'il voulait garder auprès de lui. Il effleura son visage écartant les mèches rebelles qui lui tombaient dans les yeux et se pencha pour déposer un baiser sur son front avant de se laisser glisser vers son nez et sa bouche, sur laquelle il s'attarda quelques secondes, appréciant la douceur et la tiédeur de ses lèvres.

Il ne s'écarta qu'au moment où Mizuki remua faiblement dans un petit « hum » s'enfonçant plus profondément sous les draps en agrippant le maillot de Sano.

« Bon sang, elle le fait exprès ou quoi ? Comment suis-je censé résister ? Ashiya, tu t'exposes vraiment au danger en agissant de cette manière. Je vais vraiment te sauter dessus si tu continues »

Comme si elle répondait à ses paroles, Mizuki souffla son nom.

« no… Sano… »

A sa voix, un frisson de chaleur parcouru l'échine de Sano qui posa sa tête dans la chevelure de la jeune fille pour en humer l'agréable effluve qui s'en dégageait.

« Ashiya, tu sens si bon. Je voudrais rester ainsi pour toujours. Pourquoi est-ce que je ne peux plus me passer de toi ? T'avoir près de moi est devenu si naturel que quand tu n'es pas dans mon champ de vision je m'inquiète. Jamais je ne te laisserai. Je te protégerai. Je te veux rien que pour moi. »

« Sano… »

« Non ! Ne prononce plus mon nom de cette manière où je vais vraiment finir par craquer. Je ne sais pas si je pourrais me retenir encore bien longtemps. Je ne veux pas t'effrayer. Pourtant je te désire tant. Je te désire tellement que ça me fait mal. »

Sur ces mots il passa sa main sous le menton de Mizuki afin de relever son visage vers le sien et déposa à nouveau ses lèvres sur les siennes. Dans son sommeil Ashiya rêvait de son bien-aimé et sans le savoir répondit au baiser de Sano qui écarquilla les yeux d'étonnement. Il hésita à abandonner sa bouche, inquiet de la réaction de la jeune fille, mais réalisa bien vite qu'elle restait endormie. Alors dans un élan de tendresse et de passion il força l'ouverture de ses lèvres pour y glisser sa langue et tout son corps s'électrisa quand il rencontra celle de Mizuki. Jamais encore il n'avait embrassé de fille et il ne s'était absolument pas préparé à ressentir autant de plaisir.

« Ah Ashiya ! Te rends tu seulement compte que je suis fou de toi ? Sais-tu ce que je peux ressentir ? Etre avec toi m'apaise et je me sens moi-même mais je voudrais tellement plus. »

Effrayé à l'idée que Mizuki se réveille, Sano libéra ses lèvres et, à contrecœur, s'écarta un peu. Il ne pouvait décidément pas se permettre de se laisser aller de cette manière. Quelle serait la réaction d'Ashiya si elle reprenait conscience ? Comment se justifierait-il ?

Il avait si souvent lui dire qu'il était au courant du fait qu'elle soit une fille mais avait toujours craint que cela ne lui porte préjudice. Néanmoins, il faudrait un jour qu'ils en parlent tous les deux. La relation qu'ils entretenaient ne suffisait plus à Sano depuis bien longtemps. Il en était de même pour Mizuki mais il n'en savait absolument rien.

Alors qu'il se décida à lui tourner le dos pour plus de sécurité pour elle, et pour ne pas céder à la tentation de l'embrasser à nouveau, il la vit se redresser d'un seul coup, manquant de se cogner la tête contre le lit du dessus et se mettre à hurler de terreur. Sans une once d'hésitation, il entoura la jeune fille de ses bras, passant une main dans ses cheveux, ramenant son visage dans son cou pour la calmer.

-Ca va aller Ashiya ! Je suis là, ne t'inquiète pas. Tu as fais un cauchemar.

-Sano, Sano…

Mizuki se mit à pleurer à chaudes larmes, inondant le maillot de son ami et amour, et enroula à son tour ses bras autour de lui, agrippant de ses mains le dos du jeune homme.

Izumi essayait de lui parler doucement, tentait de l'apaiser, mais rien à faire. Ashiya semblait ne pas réussir à se calmer.

-Ashiya, qu'est-ce qui se passe ?

Le ton de sa voix le trahit. Il commençait à être réellement préoccupé par l'état de Mizuki. C'était la première fois qu'il la voyait ainsi.

-Dis-moi ! Parle bon sang !

Tous deux assis dans le lit, étroitement serrés l'un contre l'autre, Sano posa ses mains sur les épaules de Mizuki pour l'écarter afin de voir son visage, mais elle se cramponnait si ardemment à lui qu'il renonça à se séparer d'elle et la serra alors davantage contre lui, attendant qu'elle se calme.

C'est dans de nombreux sanglots étouffés que la lycéenne essaya de s'exprimer. Elle avait conscience d'être dans les bras de Sano. En temps normal, elle se serait bien vite écartée, les joues cramoisies et le cœur battant la chamade, honteuse et mal à l'aise, mais là c'était différent. Elle venait de faire un terrible cauchemar et elle avait plus que besoin de ressentir la chaleur de Sano contre elle. Certes ça paraissait sans doute bizarre entre garçons mais en cet instant, elle ne se posait plus aucune question.

-J'ai…j'ai fais un affreux cauchemar…

Elle bafouillait et risquait de mettre du temps à s'expliquer, mais Izumi s'en fichait.

-Raconte-moi !

-J'ai…j'ai rêvé que tu mourrais… qu'on te tuait.

La voix de Mizuki se brisa davantage et le flot de larmes qui commençait à se tarir reparti de plus belle. A cette révélation, Sano se tendit quelque peu et resserra encore son étreinte autour de la jeune fille.

-Il y avait du sang partout…plein de sang…Sano… c'était horrible.

-Chut ! Calme-toi !

Il lui caressa les cheveux souhaitant plus que tout la rassurer. Il aurait voulu se fondre en elle pour lui apporter le réconfort dont elle avait besoin, mais il ne pouvait se contenter que de vagues mots et étreintes. Il comprenait désormais la raison de son cri à son réveil et de ses pleurs. Mon Dieu, comme il se sentait mal en cet instant. La souffrance de Mizuki était également la sienne. La voir ainsi lui déchirait le cœur et lui nouait l'estomac mais il était fort et résistant. Il ne pouvait se laisser à se morfondre à son tour. Elle l'avait vu mourir dans son rêve. Il fallait donc qu'en retour il lui prouve qu'il était vivant et qu'il allait bien.

Il posa de nouveau ses mains sur ses épaules et la détacha de son dos afin de planter son regard dans le sien. Il rencontra un visage ravagé par la tristesse et la peur mais ne se laissa pas attendrir davantage. Il fallait qu'elle se reprenne et vite.

-Ashiya ! Ressaisis-toi ! Je vais bien alors cesse de pleurer !

Elle le regarda, désespérée et embarrassée, mais elle ne parvenait pas à faire s'arrêter ces maudites larmes qui coulaient le long de ses joues. Sano en essuya quelques une du revers de la main tout en continuant de lui parler doucement.

-Détends-toi ! Tu devrais te recoucher et essayer de te reposer un peu. Ca va passer.

-Non !

Alors qu'il cherchait à la rallonger, Mizuki posa une main sur poitrine dans un geste de refus.

-Pardonne-moi Sano ! Je suis pitoyable je sais… Je…je ne peux pas m'empêcher de pleurer. J'ai eu si peur. Ca paraissait si vrai.

Le jeune homme la regardait, décontenancé, ne sachant plus très bien quoi faire pour apaiser la demoiselle en détresse.

-Excuse-moi ! Un garçon ne devrait pas pleurer ainsi, je le sais…

-Arrête de t'excuser ! Ce n'est pas ta faute !

-Mais si !

Elle s'étouffa dans un sanglot et toussa bruyamment.

-Attends, je vais te chercher un peu d'eau.

Au moment où Sano s'apprêtait à quitter le lit tournant le dos à Mizuki, cette dernière l'agrippa de toutes ses forces, passant ses bras autour de sa taille, refermant ses mains sur son ventre.

-Non ! Ne me laisse pas, je n'ai pas soif. Me quitte pas Sano. J'ai peur ! J'ai terriblement peur.

Sans réfléchir, Izumi fit face à Ashiya, et dans un geste qui les surpris tous les deux il prit son visage entre ses mains et l'embrassa fougueusement. Leur baiser s'éternisa durant de longues secondes pendant lesquelles Sano libéra tout son amour envers la jeune fille qui elle-même se laissa faire, bouleversée, mais heureuse que celui qu'elle l'aime l'enlace aussi soudainement.

Quand ils se séparèrent à bout de souffle, Mizuki avait enfin cessé de pleurer, mais aucun n'osait s'adresser le moindre regard préférant garder la tête baissée.