- Prologue -
Je m'appelle Hanna Grey, et je suis celle qui sauvera et détruira le monde. Ceci est mon histoire, celle d'une enfant qui a dû grandir trop vite pour survivre dans un monde qu'elle croyait connaître mais qui en fait lui était complètement inconnu. Bienvenue dans mon monde, et puisse la vie vous être favorable.
Il faisait sombre dans la petite pièce, un de ces noir presque total où vous ne pouvez rien distinguer. Aucunes lumières ne venaient violer la noirceur du lieu. Seuls des halètements craintifs permettaient de deviner une présence. Des respirations saccadées prisent de crises d'angoisses, des ongles grattaient désespérément le sol, essayant de faire sortir la peur presque omniprésente de la pièce. Car oui, cette petite pièce obscure empestait la peur, vous collant à la peau et rendant l'air moite et pesant. Les halètements était des plaintes terrorisées d'un enfant au bord de la folie, retenue prisonnier dans des conditions inhumaines.
Soudain la porte s'ouvrit, embrasant la pièce d'une lumière vive, faisant hurler de douleur l'enfant recroquevillé dans un coin que la lumière avait aveuglé et qui lui brulait les yeux. Il essaya de se fondre dans le mur, se cachant désespérément de ses petites mains, essayant de disparaitre, priant pour que l'homme qui était rentré et se tenant dans l'encadrement de la porte, ne le voie pas. Mais se ne fut pas le cas, l'homme s'avança en grandes enjambées et saisi l'enfant par le col de son haut, l'obligeant à se lever et à se maintenir sur ses jambes rendues engourdies et cotonneuses à cause de la peur. L'enfant se protégeait les yeux, qui étaient habitués à l'ancienne noirceur de la pièce.
_ « As-tu bien réfléchis à ton comportement Hanna ? » Demanda l'homme en mettant la fillette sur ces pieds.
La petite fille ne répondit pas, essayant tant bien que mal à adapter sa vue à la nouvelle luminosité, tremblant de tout son corps.
_ « J'ai dit as-tu bien réfléchis à ton comportement Hanna ?! S'exclama l'homme d'une voix dure et froide en secouant violement la fillette.
_P…Pourquoi ? demanda la fillette faiblement dans un gémissement complètement terroriser.
_ Pourquoi ?! Pourquoi quoi ?! Hurla-t-il. Pourquoi tu es enfermée dans cette pièce ? Mais parce que tu es comme ta mère ! Une sale salope ! Regarde-moi ces cheveux ! Et ces yeux ! Les mêmes que ceux de ta putain de mère ! Toi aussi tu veux m'abandonner ! Tu me regarde de haut comme Marie ! Je vais te montrer qui commande ici ! C'est moi et seulement moi ! Et je t'enfermerai ici jusqu'à ce que tu le comprennes !
Tout en disant ces paroles, l'homme avait commencé à rouer de coups sa fille qui se couvrait comme elle le pouvait de ses petits bras, elle sentait ces os se briser sous les asseaux de plus en plus violents de son père. Elle sentit son nez se briser en un craquement sinistre et du sang jaillir et dégouliner sur ses lèvres et son menton. Cette scène n'était pas nouvelle, Hanna l'avait déjà endurée, soufrant des os cassés et des ecchymoses partout sur le corps, mais ce soir là, la violence de son père était cent fois pire, il empestait l'alcool et la cigarette. La fillette pleurait, suppliant son géniteur d'arrêter de la taper entre deux gémissement de douleur, de la laisser tranquille, mais rien n'y faisait, il continuait à s'acharner sur elle, ne laissant au sol au final qu'une poupée de chiffon inanimés, alternant des périodes de conscience et d'inconscience. Du haut de ses cinq ans, elle voulut mourir, s'évader de cette pièce lugubre et surtout s'éloigner de la présence de son père. La haine et la rage l'envahissaient, dévorant son petit cœur.
Et se fut à ce moment là qu'il apparut. Dans un coin sombre, derrière son père qui s'était remis à la ruer de coups.
Veux-tu que tout cela s'arrête ma douce enfant ?
La voix résonna dans la pièce, ricochant sur les murs, intensifiant chaque syllabe. Elle était douce et mielleuse, faisant monter les larmes à ses yeux. Derrière ceux-ci embués de larmes, Hanna distingua une ombre mouvante, qui semblait aspirer la lumière, la dévorant et prenant la forme d'un grand homme.
Veux-tu que ton calvaire cesse ? Je peux réaliser ce vœux si tu le souhaite mon enfant.
_J…Je vous en supplie…chuchota la fillette d'une voix rendue hachurée et rauque à cause de la douleur et de la peur.
Et là, tout se passa si vite que la fillette ne comprit pas ce qu'il se passa. Hanna vit son père se relever, agité de violentes convulsions, donnant à son corps des angles impossibles, du sang sortant par tous les orifices de son corps.
_H…Ha…Hanna…
Il essaya d'empoigner désespérément sa fille, de l'attraper, mais dans une dernière convulsions qui fit prendre à son corps une position totalement inhumaine, l'homme s'écrasa sur le sol dans une bruit sourd. Mort. La fillette observa terrorisée la scène de son seul œil encore intact qui s'offrait à elle.
Des sanglots étranglés s'échappèrent de sa gorge, sanglots d'hystérie, de peur et de soulagement, tandis que l'ombre s'approcha dangereusement d'elle. Hanna n'eut pas le temps de lutter, trop faible par les coups qu'elle avait reçu. L'ombre l'enroba et rentra dans sa bouche. Un froid mortel envahis la gamine, se sentant glacé de l'intérieur dans tous les recoins de son corps. La brulure du froid fut si forte qu'elle perdit connaissance. Une marque émanant une faible lueur rouge apparue sur son flanc découvert, un pentacle noir.
