Master and Slave
Disclamer: Les personnages de Bleach ne m'appartiennent pas! Ils sont à Tite Kubo. Certains sont des OCs et m'appartiennent donc, ils seront présentés lors de leurs apparitions en début de chapitre.
Note: J'ignore si je pourrai avoir un rythme de publication régulier, je m'en excuse d'avance. Je m'excuse également s'il y a un peu de OOC...
Résumé:
Livre I:
Aujourd'hui, Ichigo a dix-huit ans.
Aujourd'hui, il entre officiellement dans le monde des adultes.
Aujourd'hui... Il obtiendra comme cadeau, son premier esclave... Et les ennuis qui vont avec.
Merci à Frasyl et Scorpio-no-Caro pour la bêta-lecture !
Pour des raisons pratiques, j'ai aligné la vie japonaise à celle occidentale. Comprenez donc par là par exemple, qu'une année scolaire va, dans ma fic, de Septembre à Juin (Alors qu'en réalité, une année scolaire japonaise débute en Avril et se termine en Mars) et que la majorité est fixée à dix-huit ans (et non vingt)
Je me suis amusée à faire régulièrement des petits clins d'œil au manga original, voir à d'autres mangas/films/séries. Si le cœur vous en dit, vous pouvez vous amusez à les chercher tout le long des chapitres.
Livre I – Un simple jeu
Chapitre 1
L'an 2097. La fin du XXIe siècle s'est vue frappée par de nombreux problèmes sociaux et économiques : famine, surpeuplement, chômage, pauvreté et bien d'autres choses encore qui ont accablées les nations et mis à mal l'économie. Devant la colère des populations, les dirigeants n'ont de cesse de clamer que la faute revient à la pénurie des richesses de ce monde, alliée à la demande toujours croissante qui fait flamber les prix et qui creuse les inégalités.
Le manque de ressource poussa les gouvernements et autres grandes puissances à entrer en conflit et se déchirer pour se les approprier, peu importe le prix, déclenchant la troisième Guerre Mondiale. Le seul accord entériné par toutes les nations fut la non-utilisation des armes nucléaires, par peur de destruction du monde. Du reste, ce fut le retour de la bonne vieille règle du « chacun pour soi » et « tous les coups sont permis » : armes biologiques, assassinats, attentats, tortures, répression par la force brute et autres barbaries gratuites qui plongèrent définitivement la Terre dans un chaos et une frayeur sans nom. Bientôt, les militaires se soulevèrent pour prendre le pouvoir, et l'on vit surgir les mercenaires, hommes sans foi ni loi, proposant leurs services au plus offrant.
Les conflits ne cessèrent que lorsque les puissances en place se furent mutuellement annihilées, soit une centaine d'années plus tard, à l'aube de l'an 2200. Sans haute autorité ou une quelconque tête dirigeante, le monde s'organisa en clans, prenant le nom de « familles » et dont le fonctionnement était terriblement proche des Yakuza d'antan : ici seuls les plus forts dirigent et les faibles s'écrasent. Pouvoir et argent ne sont pas suffisants : si vous n'êtes pas débrouillard vous serez dévorés sans aucune pitié.
~~ ~ ~~
C'est avec un grognement qu'Ichigo se réveilla ce jour là, les tympans méchamment agressés par une sonnerie stridente et répétitive. Il se releva sur les coudes, clignant plusieurs fois des yeux pour tenter de faire fuir les dernières bribes de sommeil, persistantes. Alors seulement, il tourna légèrement la tête. Ses yeux, qui avait encore du mal à rester ouverts, tombèrent sur son radioréveil dont les chiffres rouges, non contents de lui sauter au visage, lui indiquèrent l'heure. Bien trop tôt à son goût.
Huit heures…
L'idée de replonger sous sa couette encore chaude était terriblement tentante, pourtant il n'en fit rien, se sachant contraint de se lever sous peu. Il se tourna pour se mettre sur le ventre, avant de se redresser sur ses genoux et de passer une main dans sa courte chevelure orange. Il ouvrit la bouche, et laissa un bâillement raisonner dans toute la pièce, sans grâce ni discrétion. Un foutu pressentiment lui ordonnait que s'il baissait sa garde maintenant, il aurait de gros soucis.
Plus qu'un pressentiment. Une habitude.
Et il ne s'était pas trompé, bien sûr. Son père fit brusquement irruption dans la pièce pour sauter sur son lit avec énergie, les deux pieds en avant, et en hurlant son prénom. Il atterrit tout en légèreté sur le lit de sa progéniture qui l'avait esquivé et était en train de ramasser ses vêtements, sans lui accorder un regard.
- Joyeux anniversaire fils ! s'écria l'adulte sans se démonter. Il se redressa presque aussitôt, les bras bien haut, grimaçant lorsqu'Ichigo s'enferma dans la salle de bain, toujours muet.
Isshin se gratta la nuque, s'assit sur le matelas, calmé, et attendit que son rejeton finisse de se doucher et de s'habiller. Aujourd'hui, son enfant atteignait enfin la majorité, sa dix-huitième année. Et comme chaque jeune personne de cet âge, ils iraient lui chercher un esclave. D'autant qu'Ichigo allait partir et avoir son propre appartement pour poursuivre ses études de médecine. Cela le rassurait de savoir qu'il ne partirait pas seul. Mais le rouquin avait tempêté comme quoi il n'en voulait pas et n'en avait pas besoin. Si ça n'avait été que ça, Isshin aurait volontiers cédé, et Masaki elle-même avait été réticente à le forcer. Heureusement pour lui, l'adolescent avait fini par se calmer tout seul et se résigner.
Cependant, il montrait clairement qu'il n'aimait pas cette idée.
Le bruit de douche s'arrêta et le leader du Clan Kurosaki laissa un sourire étirer ses lèvres alors que son esprit vagabondait. Son fils était une forte tête, peu enclin à se laisser faire, et parfois il était un peu trop innocent pour son propre bien.
~~ ~ ~~
Au Japon, telle la Vérone de Shakespeare, c'était les plus puissantes familles qui dirigeaient le pays. Au Nord, on trouvait la dynastie des Kuchiki, séparée en plusieurs branches selon les secteurs d'activités où ils étaient installés, mais qui restaient dirigée par un seul et unique homme : Byakuya Kuchiki, le chef incontesté du groupe. Au Sud, s'était ancrée la lignée Kyoraku, qui était en apparence laxiste. Certains les avaient crus faibles à cause de cela, mais il n'était rien, d'autant qu'ils s'étaient récemment alliés à la deuxième organisation importante : la fratrie Ukitake, second par l'influence.
A l'Ouest s'était installée la maison Shihouin, dont on avait commencé à se méfier après avoir compris qu'ils entraînaient de nombreux assassins redoutés, formant ainsi une milice de l'ombre. A l'Est se trouvait les Shiba, quoi qu'en plein déclin depuis la mort de l'héritier principal, Kaien. On estimait que bientôt leur place serait raflée par la famille Ishida, dirigeante de l'organisation « Quincy ».
Au centre enfin, détenant la ville de Tokyo et ses alentours, se trouvait la famille Kurosaki, spécialisée dans le domaine médical et les nouvelles technologies qui s'y reliaient, ce qui lui assurait un certain pouvoir. Le chef de clan, Isshin, paraissait sympathique au premier abord, mais n'hésitait pas à écarter ceux qu'il considérait comme gênant de sa route. Il était connu qu'il surprotégeait sa femme et ses trois enfants.
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- Qu'est ce qu'il y a de drôle ?
La voix sèche de son fils le ramena à la réalité, et il tourna la tête en direction la salle de bain pour poser son regard sur le jeune homme habillé d'un jean, son T-shirt à la main. Automatiquement son sourire s'étira d'avantage alors qu'il bondissait sur sa progéniture. Mais il fut brutalement arrêté par coup de pied puissant de la part de son héritier.
- Tu as dix-huit ans Ichigo ! J'ai le droit d'être heureux quand même !
Le jeune homme ne répondit pas, et son père finit par secouer doucement la tête avant de lui demander s'il était prêt. Le grognement qui lui répondit fut interprété comme un oui et Isshin posa une main dans le dos de l'adolescent, l'entraînant sans pitié vers son destin. C'est ainsi que les deux hommes s'installèrent dans la voiture et quittèrent la périphérie de Tokyo, dans laquelle ils vivaient, afin de rejoindre le centre ville, laissant les deux plus jeunes sœurs ainsi que leur mère à la maison.
Le trajet se fit en silence. Le père fredonnait en conduisant et Ichigo observait d'un air distrait le paysage. L'adolescent retint un soupir, sentant son cœur battre de plus en plus vite à mesure qu'ils se rapprochaient du centre ville. Il se disait que ce n'était qu'un mauvais moment à passer, et avec un peu de chance il pourrait faire en sorte de ne pas trouver son … Mh… (Pouvait-on vraiment parler de bonheur ?) Même si Ichigo avait conscience que ça ne serait que reculer pour mieux sauter.
Soyons honnête, il n'avait aucune envie de se retrouver avec un … esclave… coller à ses basques vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il aurait pensé être relativement tranquille dans le petit appartement que la famille avait déniché tout proche de l'université où il s'était inscrit. Seul, à faire ce qu'il voulait, et quand il voulait. « Raison de plus ! Il te faut une présence à tes côtés» avait répliqué ses parents. Lui aurait préféré se débrouiller par ses propres moyens. On ne lui avait guère laissé le choix.
Parfois il se demandait si ce n'était pas une façon détournée de le garder sous surveillance. Comme s'il avait besoin d'une baby-sitter, sérieusement.
~~ ~ ~~
Ces pôles, ces puissances, assuraient dans les villes qui leur faisaient office de « QG » un certain confort de vie, sachant que ces cités importantes possédaient deux niveaux : celui supérieur, qui ressemblait à la société d'avant : la population n'avait peut être pas une vie très facile, mais elle gardait sa liberté et un statut de citoyen.
Celui inférieur par contre, rassemblait tous les bidonvilles, les ruines de l'ancienne civilisation et autres « abandons » de la ville supérieure et la vie y était essentiellement souterraine. On aurait pu croire que les conditions précaires allaient pousser les gens à se serrer les coudes. C'était tout le contraire, puisqu'en plus, la menace de nombreux raids planait sur la population... Des razzias visant à capturer de nouveaux esclaves.
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Le transport s'arrêta et le roux sentit son cœur rater un battement alors qu'il s'extirpait de là. Un silence s'était installé, et Ichigo, certainement trop préoccupé par sa situation, ne remarqua pas le calme et le sérieux de son paternel, ce qui était inhabituel de sa part. La seule phrase qu'il daigna prononcer sonna tel un glas, plutôt qu'autre chose.
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On ignore exactement comment cela s'était développé pour en arriver à cet extrême. On savait seulement que tout un univers tournait autour des esclaves, au point, que ces derniers étaient devenus de véritables vitrines des richesses de leur propriétaire et que chaque famille en possédait au moins un. C'était même devenu un rituel que d'offrir à un jeune adulte son premier esclave.
Si au départ ils constituaient une main d'œuvre bon marché, il fallait débourser désormais des sommes prohibitives pour en acquérir un. L'avis des concernés ? Probablement aimeraient-ils quitter cette condition que de subir les caprices d'un quelconque maître.
Quant à ce qu'ils pouvaient ressentir… Mais enfin, qui se préoccupait de ça ?
Le seul « droit » qu'ils possédaient…C'était l'exclusivité de leur maître. Si ce dernier avait droit de vie et de mort sur eux, toutes autres personnes désirant ne serait-ce que les toucher devait d'abord avoir l'accord de celui-ci. Une bien maigre consolation…
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- C'est ici.
Le rouquin releva légèrement la tête pour observer l'enseigne et le bâtiment. La couleur flashy du néon constituant le nom lui fit froncer les sourcils. Au moins ce genre de « magasin » n'allait pas jusqu'à exhiber en vitrine ce qui y était vendu. Autant dire qu'il aurait fui dans le cas contraire. C'était tout simplement malsain.
Réprimant un soupir alors que son père le poussait littéralement après avoir ouvert la porte, il préféra enfoncer les mains dans les poches de son jean, affichant l'air le plus renfrogné qu'il puisse avoir, alors que le bruit de clochette allié à un autre, plutôt sourd, lui indiquèrent que la porte venait de se refermer derrière Isshin.
Il était encore très tôt. La boutique était vide et le vendeur les remarqua aussitôt. Ichigo se détourna alors que raisonnait la sacro sainte question : « Je peux vous aider Messieurs ?». Il serra les dents et laissa son père exposer les raisons de leur visite au dit vendeur. Trop heureux de couper au discours commercial, il s'éclipsa.
Il s'enfonça dans les allées du magasin, regardant sans vraiment les voir, les différentes personnes assises derrières des vitres. Autant ne pas perdre de temps : s'il faisait semblant de chercher, il pourrait peut être repartir d'ici seul. D'autant que la plupart des esclaves avait un regard vide, résigné sur leur sort qui le mettait mal à l'aise.
Vivre avec une personne tenant plus de la poupée à laquelle on avait coupé les fils que du véritable être humain ne le tentait vraiment, mais vraiment pas. Cette seule idée le fit frissonner. Il voulait partir d'ici… Après avoir déambulé dans les allées, constatant qu'il s'éloignait de plus en plus de l'entrée vu qu'il n'entendait plus vraiment les deux autres hommes, il s'arrêta. Il se passa une main sur le visage, las, avant de réaliser qu'il y avait une partie qu'il n'avait pas encore vue. L'entrée était plutôt bien cachée, dans un recoin.
Il maudit sa curiosité alors qu'il s'y engageait, et déboucha au cœur d'un nouvel endroit. C'était beaucoup plus petit mais la configuration était identique au précédent. Sauf qu'il se retrouva être le centre d'attention sitôt l'entrée franchie.
L'adolescent haussa un sourcil devant la différence radicale de comportement des esclaves, mais se sentit tout aussi mal à l'aise face aux regards haineux, moqueurs, ou simplement antipathiques. Néanmoins il prit la peine de les détailler rapidement.
La pièce comptait environ une douzaine de « cellules » : un mur en possédait quatre. Ces fameuses vitres semblaient insonorisées, puisqu'il voyait un des prisonniers ouvrir la bouche sans qu'aucun son ne lui parvienne. C'était bien trop petit pour se tenir debout ou pouvoir s'allonger de tout son long, ce qui forçait les personnes présentes à rester courbées, assises, ou prostrées sur le sol. Une position loin d'être confortable. Et derrière, il voyait nettement des barreaux.
« Sans doute ce qui fait office de porte » songea Ichigo en plissant un peu le nez.
Des douze, seules trois étaient actuellement occupées. Ils étaient tous habillés d'un simple pantalon, en tissu blanc. Basique. Le premier avait posé ses mains sur la vitre, et Ichigo distinguait, à travers les quelques mèches bleues qui retombaient devant son visage, le regard moqueur, de la même couleur. Le deuxième avait des cheveux longs et blonds, et son air renfrogné et haineux à son égard ne l'incita pas à s'approcher. Son dos était collé aux barreaux et le jeune homme retint en hoquet en réalisant que du sang était visible sur le sol, derrière lui.
Gêné, il tourna alors son regard ambre vers le dernier, rencontrant des prunelles chocolat d'un calme absolu. Il cligna des yeux, un peu interloqué par ce comportement si différent, s'attardant longuement sur le propriétaire de ce regard. Un homme plutôt grand, et certainement plus vieux que lui. Il avait des cheveux de la même couleur que ses yeux, coiffés en arrière à l'exception d'une mèche qui lui tombait sur le visage.
Assis dans un des coins de sa prison, il avait un léger sourire sur les lèvres, et un regard presque doux. Il restait immobile à le scruter de la même manière qu'Ichigo le faisait. Ce dernier sentit malgré lui un frisson le traverser alors qu'il bougeait légèrement pour assurer sa position, posant son coude contre sa jambe repliée, la joue sur le poing serré, l'autre main reposant sur le membre laissé en contact avec le sol. Une lueur s'alluma dans le regard marron, alors que le sourire qu'il arborait s'agrandissait.
L'homme en face de lui avait clairement une attitude de défi à son égard, peut être même un soupçon de moquerie face à l'air stupide qu'il devait arborer actuellement. Restant immobile quelques minutes, sans réellement bouger de l'entrée, les deux hommes se dévisagèrent en silence. La bouche de l'adolescent se referma, avant que ses lèvres ne s'étirent en un sourire, grandissant toujours plus au fil des secondes. Il se détourna finalement, revenant dans la pièce principale pour tomber nez à nez avec son géniteur et le vendeur.
- Père !
Isshin haussa un sourcil, en voyant l'air plus qu'enjoué de son fils, et le vendeur ne put s'empêcher de sourire d'un air victorieux. Tout le monde trouvait son bonheur dans sa boutique, il ferait certainement une bonne affaire, aujourd'hui.
- Avez-vous trouvé quelque chose qui vous intéresse, jeune homme ?
Hochant légèrement la tête, Ichigo s'empara du bras de son paternel et tira celui ci vers la pièce repérée un peu plus tôt, alors que le vendeur finalement se figeait en réalisant où le jeune homme avait trouvé son bonheur.
Isshin renifla en dévisageant les trois personnes présentes dans la pièce, et son fils observa à dubitatif l'homme aux cheveux bleu et le blond baisser presque aussitôt les yeux. L'adolescent fronça les sourcils, sentant un début de colère pointer le bout de son nez. Ils le sous estimaient uniquement parce qu'il était jeune et donc à priori sans expérience. Quelqu'un dont on pouvait se moquer et berner en somme. Mais aussi parce que son père, malgré ces bêtises, avait un charisme que lui ne possédait pas encore.
Seul le brun resta insensible, se contentant d'hausser un sourcil sans pour autant quitter sa position, et il ne gagna que d'avantage de valeur aux yeux d'Ichigo. S'il était certain de ne pas apprécier d'avoir un compagnon amorphe, l'idée de posséder le contraire n'était pas plus plaisante à ses yeux. Seul celui qu'il avait choisi semblait échapper à cette règle.
Et puis… c'était étrange. Une sensation qu'il ne pouvait définir, l'attirait malgré tout vers lui. Et quelque part, sa curiosité fut piquée une nouvelle fois alors qu'il imaginait ce que pouvait être de vivre avec lui.
- Es-tu sûr, fils ?
- Oui. C'est lui que je veux.
Le vendeur, les ayant rejoint presque au même moment, pâlit dangereusement. Le patriarche de la famille Kurosaki haussa un sourcil, surpris du choix de son fils, mais préféra néanmoins rester silencieux. Il n'aimait pas vraiment cet homme, mais il se voyait mal refuser cela à Ichigo après lui avoir rabâché qu'il lui fallait un esclave. Au pire, il serait là pour protéger son enfant après tout.
L'héritier Kurosaki tourna de nouveau la tête vers l'homme dont le sourire se faisait maintenant similaire au sien, amusé, confiant… heureux ? Les deux semblaient s'être compris sans pour autant avoir échangé une seule parole.
Le défi de l'un était relevé par l'autre.
Les dés étaient jetés, le jeu allait pouvoir commencer.
Lorsque le vendeur emmena ses clients dans son bureau, il sentit une sueur froide couler le long de son dos. La plupart de ses affaires étaient tranquilles, sauf quand elle concernait ce type d'esclave, maintenu à l'écart pour une bonne raison. Et il ne pouvait s'empêcher de plaindre ce pauvre garçon qu'il allait néanmoins s'efforcer de prévenir.
Après, ce n'était plus vraiment son affaire. N'est ce pas ?
- Messieurs, avant que vous ne signiez, j'aimerais vous mettre en garde…
Aucun des deux hommes ne sembla réagir à cette approche et le pauvre vendeur retint un soupir, en se disant qu'ils étaient bien tous les mêmes. Le plus jeune détourna légèrement la tête, comme vaguement ennuyé de se trouver là. Ça aurait pu être vexant, si le commerçant n'avait pas compris qu'en réalité il était tout à fait attentif, et qu'il patientait simplement pour entendre la suite de ses avertissements, à l'instar du père d'ailleurs.
- Les esclaves qui se trouvent à l'intérieur de cette pièce sont… heu… de vraies têtes brûlées, qui ne font en général que ce que bon leur semble... S'ils peuvent se montrer conciliants au début, ils finissent irrémédiablement par nous être ramenés parce que… leurs propriétaires n'arrivent plus à les… gérer.
L'homme laissa le silence retomber, se triturant les doigts, frottant ses mains en un geste d'anxiété quant à la possible réaction des clients. Ils étaient d'une famille puissante, et il n'était pas sans ignorer qui ils étaient exactement. Et il tenait absolument à s'éviter les gros ennuis à lui et sa petite affaire. Qui sait ce qui pourrait lui arriver dans le cas contraire ? Il pouvait très bien finir lui aussi à l'intérieur de l'une de ces petites cellules.
Le patriarche fronça les sourcils, réprimant un énorme soupir alors qu'il portait son regard vers son fils qui semblait déterminé. Se sentant observé, le jeune homme tourna la tête dans sa direction, avant de sourire, malicieux, presque fier de lui.
Il céda. Ses lèvres s'étirèrent en réponse à son fils qui avait décidément le chic pour ne pas faire les choses comme tout le monde. Et de se mettre dans les ennuis jusqu'au cou. Accessoirement.
Encore un qui n'avait pas volé sa place. Un digne héritier de la famille Kurosaki.
- On prend le risque.
Le commerçant laissa ses mains retomber sur le bureau, avant de se pencher, pour prendre les papiers afin de finir définitivement la transaction. On ne pourrait pas lui reprocher de ne pas les avoir prévenus ! Le contrat sortit, il le laissa aux deux hommes pour qu'ils puissent lire tranquillement et signer, alors qu'il se redressait pour commencer à fouiller dans les armoires situées contre le mur. A l'intérieur se trouvait des boites en plastique transparentes, de plusieurs couleurs : rouges, jaunes et vertes ainsi que des pochettes bleues. Son regard parcourue rapidement les différentes colonnes de dossiers avant de s'arrêter sur une jaune qu'il tira. Revenant ensuite vers le bureau, il s'empara du téléphone, et demanda à ce qu'on lui amène l'esclave choisi.
Relevant la tête, il écouta distraitement Kurosaki père et fils discuter tranquillement, alors que le plus jeune apposait sa signature en bas des pages avant de les pousser dans sa direction. En échange il reçut le contenant qu'il ouvrit avec précaution. Il découvrit un collier noir qui semblait être en cuir, disposant d'une boucle sur le devant, ainsi qu'une chaine dans le fond du réceptacle, qu'il préféra laisser à sa place.
Le vendeur lui demanda de poser sa main sur un boitier situé sur le bureau, ce qu'il fit, un peu réticent. Il lui fut alors expliquer que les colliers étaient un petit bijou de technologie. Celui-ci lui permettait d'enregistrer sa signature, unique pour chaque individu et qu'ainsi il reliait le collier à une seule personne. Il n'y avait désormais que lui qui pouvait enlever l'ornement s'il le désirait. De même la signature de l'esclave y était enregistrée : s'il tentait de le retirer, lui recevrait au contraire une décharge électrique.
Peu convaincu, Ichigo se concentra à nouveau sur la pochette. Il en tira également une feuille cartonnée et il plissa le nez en réalisant que c'était un certificat comme quoi la vie de son esclave lui appartenait bel et bien. Seul détail qui l'embêtait, la série de chiffres et de lettres qui désignait ce dernier.
- Il ne possède pas de nom ?
- C'est à vous de l'appeler comme vous le souhaitez.
Interloqué, le jeune homme ouvrit la bouche mais fut interrompu par le bruit de la porte et par un éclat de voix des nouveaux arrivants. Laissant la boite et son contenu au bon soin de son père qui se chargeait de régler et de tout récupérer, Ichigo se retourna, le collier toujours en main. Son regard croisa presque immédiatement les yeux noisette et tout aussi calme de celui qui était maintenant sa propriété.
Le garde qui l'avait emmené semblait énervé, et il avait forcé l'esclave à poser genou à terre. L'homme gardait cet air calme, et ne répondait pas. Seul le léger sourire indiquait qu'il se moquait clairement de la situation.
Ichigo se leva et le rejoignit, s'agenouillant face à lui. Les orbes chocolat se fixèrent immédiatement sur lui pour ne plus le lâcher. Il avait toujours dans les yeux, cette lueur de défi qui le narguait. S'il vit le collier, il ne broncha pas alors que le plus le jeune le mettait autour de son cou, sans que leurs regards ne se quittent. N'échangeant aucune parole. Le rouquin se recula de quelques pas et se redressa, observant l'accessoire et l'anneau qui ne servirait probablement jamais.
- La vue te plait ?
La voix grave du brun le fit sursauter, et il vit un sourire moqueur se dessiner son visage en réponse à cette réaction. Il décida de ne pas se laisser dépasser, et un sourire satisfait parla pour lui.
- Beaucoup.
- Tant mieux.
L'ironie ne lui échappa pas mais il préféra ne pas relever. Se défaisant d'un geste brusque de la poigne du gardien, l'esclave se redressa, dominant Ichigo de toute sa hauteur. Ce dernier le laissa s'étirer, devinant sans peine que la position assise avait finit par l'ankyloser. Le jeune homme croisa les bras, attendant qu'il ait terminé pour reprendre la parole.
- Quel est ton nom.
- Lequel ? J'en ai tellement.
- Et je peux en rajouter un autre à la liste si tu veux. Un bien stupide de préférence.
Le regard de l'esclave se fit venimeux, presque intimidant, mais l'adolescent ne broncha pas. Immobile, il attendait simplement sa réponse. La scène se figea, alors que les trois spectateurs observaient la bataille silencieuse, amusé, horrifié ou perplexe, avant que le brun ne détourne la tête avec un sifflement agacé.
- Aizen Sosuke.
- Sosuke… souffla l'adolescent, répétant à voix basse le prénom avec un certain plaisir, le faisant rouler sur sa langue, comme un bonbon, ce qui eut le don d'agacer Aizen qui fronça les sourcils.
- Ichigo, si tu as fini, nous y allons.
Ichigo acquiesça et Isshin prit la direction de la sortie, suivit par son fils et par l'esclave nouvellement acquis. Perplexe, le vendeur les observa passer devant le gardien et finalement sortir. Il haussa les épaules. Il n'était plus concerné par l'affaire.
Le gardien grommela quelque chose avant de repartir à son boulot, plaignant sérieusement ce gamin qui ignorait dans quoi il venait de s'embarquer.
Merci de m'avoir lue!
Suite au prochain épisode!
