Bonsoir tout le monde !
Donc, cela fait quelques mois que je n'ai pas posté ici, on va dire que j'avais le syndrome de la page blanche. Peut-être que les projets sur lesquels je travaillais ne m'intéressaient plus.
Sauf qu'il y a trois-quatre mois, une amie (qui se reconnaîtra), a insisté pour que je me mette à Harry Potter (au risque de passer pour une grosse inculte, je connaissais de nom mais n'avais regardé qu'une fois). Et c'est grâce à cette superbe saga (et superbe amie par la même occasion), je me suis vue dévorer les livres, connaître les films par cœur, et devenir fan du couple Severus Rogue/Hermione Granger.
Cette fic se fera en deux, trois chapitres maximum. Il se pourra cependant, suivant l'inspiration et les possibles demandes, que je fasse des chapitres « bonus » (pas sûre que ce soit un bonus pour qui que ce soit xD), sous forme de drabbles.
C'est donc une fanfiction épistolaire, et de tous les trucs que j'ai en cours en ce moment, c'est celle que je préfère écrire (vous me direz si je le fais bien). C'est la première fois que j'écris dessus, mais je tiens à ce que vous me conseilliez si vous trouvez des choses à améliorer.
La suite, bien que toute tracée dans ma tête, n'est pas encore écrite. La vitesse de publication variera en fonction de mon travail, mais aussi de vos reviews, de vos encouragements, critiques, suggestions. Je compte sur vous !
Assez déblatéré sur ma vie (bien que passionnante), je vous souhaite une bonne lecture, et par la même occasion, une bonne rentrée !
Pour vous situer un peu, cette fic se passe quelques mois après la guerre, et Rogue a survécu.
Disclaimer : Malheureusement, Harry Potter ainsi que ses personnages appartiennent à la talentueuse JKR...
Lettres d'une vie à deux
« Monsieur,
Je me permets de vous adresser ce courrier car je suis à la recherche d'un maître de stage pour ma maîtrise de potions. Le ministère de la magie m'a mise en relation avec plusieurs professeurs, mais je souhaiterais réellement entreprendre cette formation à vos côtés. Je suis extrêmement motivée pour ce faire. J'ai travaillé dur cet été en assistant un médicomage à l'hôpital Ste Mangouste, et ai obtenu, je vous le rappelle, un Optimal à mes ASPIC de potions. Ci-joint, mon CV.
Je vous prie d'agréer à cela, monsieur, l'expression de mes salutations distinguées.
Hermione Jean Granger. »
« Miss Granger,
Je remarque, sans grand étonnement, que vous avez conservé cette incroyable modestie qui vous qualifie si bien. Veuillez prendre en compte que je n'accepte jamais de stagiaires, surtout pas quand ils s'avèrent être d'insupportables Miss Je-Sais-Tout.
Professeur S. Rogue. »
« Professeur,
Je me permets d'insister. Les potions sont un vaste domaine, que je ne pourrais correctement approfondir avec un professeur ordinaire. Vous m'avez passionnée pour cette matière, et je reste convaincue que vous seriez la personne la plus qualifiée pour m'aider.
Cordialement,
Hermione Jean Granger. »
« Miss Granger,
Votre entêtement typiquement Gryffondor m'exaspère au plus haut point. Je ne reviendrai pas sur ma décision. De plus, la flatterie ne vous mènera à rien. Trouvez quelqu'un d'autre.
S. Rogue. »
« Professeur,
Je suis prête à tout.
Hermione J. Granger. »
« Severus,
J'ai le plaisir de vous annoncer que vous serez, dès la rentrée, assisté par Miss Granger en cours de potions. Je me suis entretenue avec elle à sa demande ce matin, et elle me semblait incroyablement déterminée. Hermione est l'élève la plus brillante que Poudlard ait jamais connue depuis des années. Elle a, par ailleurs, assisté Monsieur Rider cet été et lui-même, médicomage hors-pair, a affirmé qu'Hermione était extrêmement douée pour les potions (mais vous le savez déjà).
Passez de bonnes fins de vacances,
Minerva McGonagall. »
« Minerva,
Miss Granger m'a déjà écrit cet été, et j'ai déjà refusé. Cette affreuse Je-Sais-Tout est incroyablement culottée. Je ne la prendrai pas en stage.
S. Rogue. »
« Severus,
Ce n'était pas une proposition. Hermione m'avait déjà parlé de cela, mais je lui ai répondu que je décidais. Refuser son stage à une élève aussi talentueuse et travailleuse serait honteux.
Cordialement,
Minerva McGonagall, directrice de Poudlard. »
« Miss Granger,
J'ai écrit à votre professeur. Il se fera une joie de vous prendre en tant que stagiaire.
Bien cordialement,
Minerva McGonagall. »
« Professeur Rogue,
Je vous remercie d'avoir accepté. Je suis extrêmement heureuse et ne vous décevrai pas.
Encore merci,
Hermione Granger. »
« Miss Granger,
Ce bonheur n'est pas partagé. Je n'ai pas accepté, on m'a forcé la main. J'espère que vous êtes fière de vous.
S. Rogue. »
« Monsieur,
Oui, je le suis.
H. G. »
« Chère Hermione,
J'espère que ta rentrée se passe bien (enfin, aussi bien qu'elle puisse se passer avec ce charmant homme qui te dirige). Bon d'accord, je sais que j'avais promis de ne pas te faire la morale, mais je reste intimement convaincue que cette décision est tout bonnement du suicide. Tu aurais pu être raisonnable en choisissant la métamorphose ou bien les enchantements, mais les potions avec ce fou… Enfin, quoiqu'il en soit, je souhaite que ce ne soit pas aussi terrible qu'il n'y paraît. T'a-t-il traitée décemment ? Qu'avez-vous fait ? A-t-il, comme à son habitude, martyrisé de pauvres élèves (Gryffondor et Poufsouffle en tête) ?
De notre côté, tout va pour le mieux. Nous nous préparons, avec l'équipe, au prochain match contre les Busards de Heidelberg. C'est intensif, mais nous en sommes satisfaites! Harry et Ron ont également débuté leur formation d'Aurors. Harry réussit à merveille, mais Ron… il pense sérieusement à abandonner pour gérer la boutique avec George, ce qui est, je pense, une excellente idée. C'est à coup sûr quelque chose qui le rendrait heureux!
Réponds-moi vite, tu me manques!
Je t'embrasse fort,
Ginny. »
« Chère Hermione,
Voilà deux jours que je t'ai écrit. Il n'est pas dans ton habitude de laisser les gens sans réponse… je m'attendais à un hibou dans la soirée ! Je m'inquiète. Est-ce que tout se passe bien ? Rogue ne t'a rien fait ?!
Réponds-moi très vite !
Bisous,
Ginny. »
« Chère Ginny,
Je m'excuse de ne pas t'avoir répondu avant et de t'avoir inquiétée pour rien ! C'est que je suis débordée !
Je me lève tôt pour être à l'heure avec les professeurs, les cours durent la journée entière, et ce n'est pas tout ! Après le dîner, nous nous rendons au laboratoire et passons au moins deux heures à préparer des potions. En bref, je n'ai pas un moment de répit ! Mais je ne m'en plains pas, c'est instructif. Je dois avouer que lorsque j'ai reçu ta lettre, j'étais extenuée et n'ai pas pris le temps de t'écrire !
En tout cas, je te rassure : Rogue ne m'a ni séquestrée, ni jeté d'impardonnables (bien que je le soupçonne d'en avoir eu une forte envie). En réalité, il n'a pas été aussi terrible que je le pensais… enfin, ça n'a pas été les bisounours* non plus, il demeure Rogue : sarcastique, méprisant, désobligeant et extrêmement désagréable. Mais à certains moments il est presque… supportable ? J'ai même pu tenir certaines conversations intéressantes en sa compagnie. Je crois cependant qu'il n'ait pas trop apprécié le fait que j'aide ses élèves et que ces-derniers m'apprécient. En fait, il déteste le simple fait que je sois là. Tant pis pour lui, il n'est pas au bout de ses peines…
Comment se passent tes entraînements ? Tu te sens prête ? Je suis persuadée que tu vas te surpasser ! Il faudra que tu me rappelles la date de ton match, je tiens absolument à y assister (j'apporterais même Rogue pour te donner du courage si tu y tiens !).
Quant à Ron, je suis d'accord avec toi : il sera sans aucun doute plus heureux avec George. Je comprends qu'après toutes les horreurs de la guerre, il préfère vivre dans la gaieté. Ça a été mon choix aussi, et je ne regrette pas le moins du monde.
Et pour la maison, comment ça se passe ? Avez-vous enfin choisi, ou vous décidez-vous encore ? Je veux être la première à la visiter !
Je crois à présent que je vais me coucher. Il est minuit passé, et je risque de ressembler à un zombie si je ne me repose pas. Même Rogue pourrait prendre peur, ce qui n'est pas peu dire…
A très bientôt je l'espère,
Hermione.
PS : *Bisounours : dessin-animé pour les enfants Moldus. Ce serait trop long à expliquer… »
« 'Mione,
J'espère que tout se passe bien avec la chauve-souris. Que dirais-tu de se retrouver et organiser un rendez-vous avec Ginny et Harry au Chaudron Baveur ?
A plus tard,
Ron. »
« Monsieur Weasley,
Je vous demanderai, à l'avenir, de vous racheter un hibou. Ce-dernier, semble en effet doté de la même intelligence que son maître et m'a, je suppose, confondu avec Miss Granger. Je me suis donc vu infligé le supplice de lire le torchon initialement destiné à mon assistante, plus communément appelé « lettre ».
Merci par avance,
La Chauve-Souris. »
« 'Mione,
J'espère que tu vas bien. Un mois sans toi, c'est long, et c'est dur ! Tu nous manques affreusement, mais nous savons que tu es heureuse et que nous te revoyons bientôt.
Parlant de cela, je ne sais pas si tu as reçu le courrier de Ron. En effet, son hibou (qui n'a jamais eu toutes ses facultés), s'est trompé de destinataire et aurait délivré la lettre au professeur Rogue. Il lui a envoyé une réponse cinglante, où il avait semblé vexé de son surnom de « chauve-souris »… Cela ne m'étonnerait donc pas qu'il ne t'ait pas transféré le message (qui te demandait quand tu serais disponible pour un verre au Chaudron Baveur).
Ron a officiellement abandonné sa formation d'Auror. Il travaille à la boutique avec George et il me semble plus épanoui. Je suis vraiment heureux pour lui !
Nous avons enfin trouvé la maison de nos rêves avec Ginny ! Elle se situe à cinq minutes du chemin de Traverse, et naturellement, vous serez les premiers avec Ron à la découvrir. Nous déménageons la semaine prochaine. Molly et Arthur semblaient ravis, mais Madame Weasley a aussi un peu de mal à laisser partir son unique fille. Je lui ai donc promis que nous nous verrons quotidiennement.
Réponds-moi, et à Ron aussi, il souffre de ton absence plus qu'il n'y laisse paraître.
Je t'embrasse,
Harry. »
« Cher Harry,
Je te remercie de cette précision. En effet, Rogue n'a pas dû juger utile de m'informer du fait que mon meilleur-ami m'ait proposé de vous voir. C'est sûrement « malencontreusement » sorti de sa tête graisseuse. Je devrais être libre samedi. Tant pis pour lui, il se débrouillera tout seul avec ses potions ! M'empêcher de voir les gens que j'aime, et puis quoi encore ?! C'est petit de sa part, c'est méprisable… c'est tout Rogue ! Enfin, je m'égare, pardonne-moi.
J'ai vraiment hâte de voir votre demeure. D'ailleurs, tu m'as fait me souvenir qu'il fallait que je rende visite à Molly et Arthur ! Ils me manquent. Vous me manquez tous.
Je vais écrire à Ron pour le féliciter. Il a fait le bon choix !
A samedi, je présume ?
Je t'embrasse,
Hermione. »
« Cher Ronald,
Je suis heureuse d'apprendre que tu travailles désormais avec George. Je suis convaincue que cela te correspond bien mieux qu'Auror. Tu rends la vie des gens plus amusante et plus agréable, au même titre que ton frère !
Tu me manques énormément, tu sais. Il faudrait que tu viennes à Pré-Au-lard de temps à autres pour que nous puissions nous retrouver.
J'ai appris les mésaventures de ton hibou par Harry. Honnêtement, je paierais cher pour voir la tête que Rogue a faite quand il a lu le message ! Je comprends maintenant pourquoi il a été encore plus exécrable que de coutume ces-derniers temps. Il y a une demi-heure à peine, il a été convenu par cheminette avec Harry que nous nous verrons samedi au Chaudron Baveur. Je pense même plus que probable le fait de rester avec vous tout le weekend. Après tout, mon contrat n'inclue que cinq jours. Si Rogue a un problème avec ça, il ira voir Minerva.
A samedi,
Hermione. »
« Ginny,
Je sais qu'il est tard et que tu dors probablement, mais j'ai besoin d'écrire à quelqu'un, et ce quelqu'un, ça doit être toi. Tu as toujours été ma confidente, vois-tu, et j'ai besoin de savoir que je serai comprise.
Ce soir, a éclaté la dispute la plus incroyable qu'il m'ait jamais été donné de vivre. Tu te doutes de qui je parle. Il m'avait caché la lettre de Ron. Ce qui était extrêmement important pour moi. Vous êtes mes amis, et vous me manquez. Bien sûr, il ne doit pas comprendre : quelqu'un lui a déjà manqué, à lui ? Non ! Mais ce n'est pas parce qu'il est seul et méchant qu'il doit attirer les autres avec lui !
Je lui ai expliqué combien vous comptiez pour moi, combien je me sentais mal chaque jour de ne pas être avec vous, et il m'a répondu que je n'étais donc pas assez digne d'étudier à ses côtés. Non mais tu le crois toi ?! Monsieur est si exceptionnel qu'il faut se montrer « digne » de son enseignement ! Je me suis corrigée, lui disant que j'aimais apprendre avec lui. Ça a été le silence pendant deux heures, et puis je l'ai prévenu que je m'absenterai du château ce weekend, et il m'a dit non. Juste ça, non. Froid. Sec. Clair.
Je lui ai rappelé que je n'étais pas sous ses ordres, et que, contrairement à lui, j'avais une vie. C'est à ce moment-là, je crois, qu'il s'est mis à me traiter d' « odieuse Je-Sais-Tout », ou bien encore de « saleté de Gryffondor ».
Il me considère encore comme une gamine. Je ne comprends pas. J'ai vingt ans, j'ai détruit un horcruxe, et il pense toujours que je suis une enfant. Il n'a aucun respect pour moi. Tandis que de mon côté, en venant ici, je m'étais bercée d'illusions en croyant naïvement que ce qu'on savait sur lui changerait les choses, et que peut-être, il me verrait différemment.
Enfin bref, j'ai quitté son labo en claquant la porte et je l'ai entendu briser des trucs à mon départ. Il est fou.
Voilà, il est deux heures du matin, Pattenrond dort paisiblement à côté, mais moi j'ai froid, le cœur lourd, et vous me manquez. Je voudrais vous serrer dans mes bras. C'est terrible.
Tout ira mieux demain, je le sais.
Merci de ton écoute.
Hermione. »
« Monsieur,
Je crois avoir été informé que ma stagiaire de cet été, Miss Hermione Jane Granger, vous a été affectée cette année. Je me permets de vous écrire, Monsieur Rogue, car je suis curieux de sa réussite (dont je ne doute pas). Comment se porte-t-elle ? Vous a-t-elle étonné autant que moi de par son esprit brillant et ses réflexions intelligentes ? Je n'ose pas lui adresser ces mots Hermione est humble et modeste, et doit le rester. Aussi, je vous demande de ne pas lui parler de ce hibou, s'il vous plaît.
Je m'excuse par avance de la gêne occasionnée, et vous prie de croire en l'expression de mes sincères salutations.
Nicholas Rider, médicomage en chef du service d'empoisonnement par potions et plantes à l'hôpital Ste Mangouste. »
« Miss Granger,
Vous devez vous trouver actuellement avec vos trois crétins d'amis. Toujours est-il que je prierai votre petit-copain, un certain "Rider" qui vous aurait prise en stage cet été, de ne pas m'écrire un vendredi soir pour m'exposer toute son admiration à votre égard. Cela n'est pas nécessaire, et m'écœure.
S. Rogue. »
« Rogue,
Rider a cent-trois ans.
Bon weekend,
Hermione Granger. »
« Monsieur Rider,
Miss Granger est une femme certes compétente, mais imbue d'elle-même et insupportable. Je pense que cela n'interférera cependant pas avec sa réussite.
Je vous prie de vous adresser à elle la prochaine fois. J'ai d'autres préoccupations, et n'ai pas la moindre envie de m'attarder sur les « talents » de ma stagiaire.
S. Rogue. »
« Monsieur Rider,
Je me permets de prendre des nouvelles de votre personne et, par la même occasion, de vous en donner de la mienne. Tout d'abord, je tiens à vous remercier, encore, pour ce stage que vous m'avez offert cet été. J'ai incroyablement appris à vos côté, et vous avez fait accroître ma soif de connaissance ainsi que ma passion pour cet art curieux que sont les potions.
J'ai de mon côté, été embauchée en tant qu'assistante du professeur Severus Rogue, Maître de potions, à l'école de magie et de sorcellerie Poudlard. Ses méthodes de travail sont totalement différentes des vôtres, mais vous m'accorderez qu'un collège et un hôpital sont deux endroits non similaires. Ce n'est pas pareil qu'avec vous, mais Poudlard m'avait manqué, et j'apprécie réellement ce que je fais.
J'espère que tout se déroule pour le mieux à Ste Mangouste. Notre patient Mystère de la chambre 9 est-il enfin rétabli ? J'aimerais, si cela vous convient, que nous nous rencontrions un jour pour discuter de tout cela.
Bien cordialement,
Hermione J. Granger. »
« Chère Hermione,
Je m'excuse. Ta lettre de vendredi, je ne l'ai ouverte qu'il y a une heure. Pour ma défense, l'installation avec Harry a été longue à effectuer, et je n'ai pu ouvrir mon courrier qu'aujourd'hui. Tout me semble plus clair, maintenant. Je comprends pourquoi tu n'avais pas l'air d'aller très bien ce weekend, et pourquoi tu semblais ailleurs. Nous sommes mardi, et j'espère que cela s'est arrangé.
Malheureusement, ce genre de disputes était à prévoir. Premièrement, Rogue est un bâtard graisseux (excuse-moi pour la vulgarité !) dont le principal but dans sa misérable vie est de rabaisser, humilier, et dénigrer les gens qui l'entourent. Deuxièmement, ce n'est pas un reproche, mais tu as un caractère bien trempé, et tu es très intelligente –trop pour ton propre bien- et cela l'exaspère. Tu ne te contentes pas de l'écraser et de te prosterner devant tout ce qu'il dit, comme tant d'autres l'ont fait avant toi uniquement par peur de réprimande, mais tu échanges, tu protestes, tu exposes tes idées ainsi que tes opinions, et tu exprimes ton désaccord. Lui, ça doit lui faire un sacré choc de se retrouver avec une jeune femme de vingt ans sa cadette qui est non seulement extrêmement intelligente, mais qui en plus ose répondre à ses propos. Tu n'es pas en tort, Hermione, mais Rogue n'est juste pas habitué à ce qu'on lui tienne tête.
Deuxièmement, et ATTENTION ce n'est qu'une hypothèse, mais j'ai comme la légère impression qu'il s'est attaché à toi. Comme je l'ai dit précédemment, Rogue n'est pas charmant, loin de là, et même s'il n'a jamais rien fait pour éviter ça, il a toujours été seul, sauf pendant sa scolarité à Poudlard quand il avait la mère d'Harry, si j'ai bien compris. Et puis d'un seul coup, toi tu arrives, et vous êtes restés ensembles tous les deux pendant un mois entier. Je ne dis pas que vous êtes devenus les meilleurs amis du monde, ou que c'est comme dans les « bisounours » (le truc Moldu, c'est ça ?) mais même juste en tant que collègues, je suis persuadée qu'un tout petit lien s'est tissé entre vous deux. En égoïste, il n'a pas supporté que tu veuilles passer du temps avec tes autres amis, et que tu le laisses seul pendant deux jours. Il l'a probablement fait inconsciemment.
J'espère que tu te portes mieux, et que tout s'est arrangé. Ta lettre m'a vraiment fait mal au cœur. Réponds-moi quand tu auras le temps !
Je t'embrasse,
Ginny. »
« Chère Ginny,
Bon, autant être franche avec toi : tu dors assez ces temps-ci ? Parce qu'honnêtement, j'ai été absolument terrifiée par ton hypothèse… Pour parler plus sérieusement, je tiens à te rappeler que quand il n'est pas occupé à me dénigrer, Rogue m'ignore tout simplement. Cela m'étonnerait fort qu'il ait développé une sorte d' « affection » à mon égard (les mots « Rogue » et « affection » dans la même phrase ne semblent pas appropriés), ou bien tout simplement de l'empathie. Je me demande bien ce qui a pu te mettre une idée pareille dans le crâne…
Pour te prouver que tu as bel et bien tort, depuis mon retour, Rogue « boude ». Et oui, il boude, comme un gamin de cinq ans. Je ne saurais te dire si je suis agacée, frustrée, ou amusée. Un peu des trois, probablement. Enfin bref, tout cela pour t'expliquer que cet idiot ne m'appréciera jamais…
En tout cas, ta lettre m'a réellement fait plaisir, et je t'en remercie !
Je t'embrasse,
Hermione. »
« Cher Harry,
Pour le weekend d'Halloween, Minerva m'accorde trois jours ! Cela me permettra de passer chez vous. Je savais que vous prépariez quelque chose avec Ronald, pourrais-je donc me joindre à votre table ?
Je dois t'avouer qu'en ce moment, je ne prends pas trop le temps de vous écrire, et je m'en excuse… L'apprentissage devient réellement de plus en plus intensif, et Rogue me laissant dorénavant corriger ses copies, je suis également prise les deux derniers jours de la semaine…
Comment allez-vous ? J'espère que tout se passe bien de votre côté. Appelle-moi donc par cheminette pour confirmer, et, au passage, discuter un peu !
A bientôt,
Hermione. »
« Chère Hermione,
Je suis si heureuse de te revoir la semaine prochaine ! Trois jours avec toi, je compte bien en profiter ! Le fait de pouvoir entendre ta voix nous a fait extrêmement plaisir à Harry et à moi. Nous devrions utiliser la cheminette plus souvent !
McGonagall est par ailleurs adorable de vouloir te laisser souffler un peu, je suis persuadée que ton mentor se contenterait bien de te garder pour lui seul !
D'ailleurs, je vais maintenant te poser la question qui me brûlait les lèvres tout à l'heure (mais Harry ayant été présent, je préférais lui éviter nos « histoires de filles »), comment ça se passe avec Rogue ? Toujours aussi grincheux, ou bien les choses auraient-elles évolué… ?
J'attends ta réponse avec impatience !
Je t'embrasse,
Ginny. »
« Chère Ginny,
Alors là, ta lettre m'aura bien fait rire ! Car elle laissait premièrement sous-entendre que l'opinion de Rogue à mon égard avait une quelconque importance, et deuxièmement, que nous ne pouvions pas parler de lui à ton petit-copain car il était désormais classé dans la catégorie « histoires de filles ». Eh bien j'ai l'honneur de t'annoncer que non, mes relations professionnelles ne font pas partie de cela, il est donc inutile de m'écrire à une heure du matin pour m'en parler…
Excuse-moi, je te parais sûrement dure. La vérité est que je suis très fatiguée en ce moment, donc par conséquent, facilement irritable. C'est juste que Rogue a eu la merveilleuse idée de coller des interrogations surprises à tous ses deuxième année, et tu douteras qu'il aura eu l'amabilité de me confier la merveilleuse tâche de m'occuper de la correction.
Pour répondre à ta question, non, il ne boude plus ! En réalité, je pense même qu'il fait certains efforts pour paraître agréable (oui, nous parlons toujours de la même personne…). Sans doute Minerva lui a-t-elle remonté les bretelles… En tout cas, je ne vais certainement pas m'en plaindre ! On n'en est pas au point où on rit comme des fous, mais ce matin, par exemple, j'ai eu le droit à un poli « Bonjour, Miss Granger », à la place du grognement habituel ! C'est un progrès. Et puis, figure-toi que nous avons même discuté cinq minutes ce soir avant que je quitte son laboratoire (rien de bien passionnant pour toi quelque chose à propos de la potion tue-loup), et cette conversation ne comportait aucunes moqueries, insultes, ou sarcasmes de sa part.
Je reste tout de même sur mes gardes. Après-tout, c'est Rogue, et il prépare peut-être un mauvais coup…
J'essaierai de t'écrire dans la semaine, mais si je ne le fais pas, ne m'en veux pas et dis-toi bien que nous nous revoyons ce weekend pour TROIS JOURS complets !
Je t'embrasse,
Hermione. »
« Chère Hermione,
Ne t'en fais pas, je ne t'ai en aucun cas trouvée dure… simplement sarcastique… peut-être Rogue déteint-il sur toi… ?
Excuse-moi, tu sais comme j'aime te taquiner, mais ce n'est jamais méchant ! En tout cas, aussi contraignant que cela puisse te paraître, je maintiens mon discours : la Chauve-Souris a dû s'attacher à toi… avec qui est-il « agréable » ? Sans doute pas avec McGonagall, ou quelconque professeur de Poudlard, et encore moins avec ses élèves… tu peux t'estimer privilégiée !
Concernant ce weekend, penses-tu même pouvoir venir vendredi soir ? Ce serait vraiment super !
Je t'embrasse,
Ginny. »
« Monsieur Rogue,
J'ai le plaisir de vous annoncer que vous êtes convié, ce lundi 2 novembre 2000, au colloque sorcier international des Potions et Remèdes, qui se déroulera au 6, Shaftesbury Avenue (Londres Moldu) de 12h00 à 16h30. Un accompagnateur est évidemment le bienvenu.
Avec mes plus sincères salutations,
Teddy Brooks, Docteur en potions magiques (branche médicomagique), et directeur général du département des recherches des Potions et Remèdes au Ministère de la magie. »
« Miss Granger,
Je me doute qu'à l'heure qu'il est, vous vous trouvez en compagnie de vos trois amis. Je tenais à vous signaler que je suis invité, lundi, à un colloque international des Potions et Remèdes. Evidemment, je suis convaincu que cela vous intéressera également, et il se trouve qu'un accompagnateur est autorisé. Je ne doute pas que vous vous joindrez à moi pour assister à cette réunion, vous qui semblez tant vous acharner sur votre carrière et votre passion.
Retrouvez-moi donc à Poudlard à 11h30, dans le hall.
Bien à vous,
S. Rogue. »
« Chère Ginny,
Je suis vraiment extrêmement honteuse de moi-même. Je n'ai même pas d'excuse… je suis désolée. Vous faire faux bond de cette manière un lundi matin alors que je vous avais promis trois jours, c'est nul. Mais je n'ai vraiment pas pu résister à la proposition du professeur Rogue… c'était une occasion en or, ce colloque, et même si je m'en veux énormément, je n'ai pas été déçue, voire même agréablement surprise. Par où commencer ? Eh bien, lorsque je suis arrivée à Poudlard ce lundi matin, je m'attendais à tout : un Rogue boudeur, en colère, froid, indifférent, légèrement agréable… franchement, je ne sais plus sur quel pied danser ces temps-ci avec lui. Il sait être si changeant.
Mais là, il a eu l'air extrêmement étonné de me voir. Je n'ai pas compris. Sa lettre laissait sous-entendre qu'il était persuadé que j'étais si « acharnée sur ma carrière et ma passion » que j'allais le rejoindre. Enfin bref. Il m'a saluée poliment, et nous avons ensuite transplané jusqu'à Londres. Je vais te passer les détails du colloque en lui-même, je suis intimement convaincue que cela t'ennuierait. Mais moi, ça m'a passionnée. Le fait de rencontrer les plus grands génies en potions de ce monde était tout bonnement incroyable, Ginny. Je n'aurais pas été plus heureuse qu'une petite fille le matin de Noël !
Maintenant, nous en arrivons à la partie la plus « intéressante » (enfin, de ton point de vue à TOI). Etant donné que la réunion se terminait vers 16h30-17h00, je comptais revenir pour passer une ou deux heures à vos côtés. Seulement voilà. A la sortie, Rogue m'a très gentiment proposé d'aller prendre un verre dans un pub Moldu. Sur le moment, je n'ai pas su quoi répondre. Tu sais, j'ai beau être devenue une adulte, pour moi il est encore « la chauve-souris des cachots », comme le surnommaient si bien Harry et Ron. J'ai encore cette image du terrifiant professeur de potions qui retirait des points à Gryffondor injustement. Pourtant ce soir-là, après avoir accepté ce verre, il était juste un homme. Oui, plus de masque froid, de remarques méchantes… c'était juste un homme avec lequel je discutais de potions, de travail, de la vie. Si tu savais comme c'est étrange.
Alors finalement, nous nous sommes promenés un petit peu, et nous sommes rentrés à Poudlard vers 19h00. Il était inutile de revenir. Et après le dîner, nous sommes allés dans le laboratoire, et il m'a appris une nouvelle potion. C'était une journée presque parfaite, elle l'aurait été si je vous avais vus…
Je m'excuse encore, et espère que vous n'êtes pas en colère,
Je t'embrasse,
Hermione. »
« Chère Hermione,
Quelle question ! Pourquoi serions-nous en colère ? Enfin, tu as des obligations professionnelles, c'est bien normal ! Nous nous verrons quand tu seras disponible, et je te rappelle que nous avons passé deux jours ensembles, où nous nous sommes bien amusés !
Ron et Harry ne t'en veulent pas, seul mon frère reste le plus déçu, mais il a évidemment conscience que ce n'est pas de ta faute !
Quant à Rogue… non pas de commentaire, tu risquerais de te fâcher !
Sinon, j'ai totalement oublié de te dire que mon match se déroulera samedi 14 (dans deux semaines), à 17h00 ! Désolée de ne pas t'avoir prévenue plus tôt, j'espère que tu pourras te libérer !
En attendant, travaille-bien.
Je t'embrasse,
Ginny. »
« Lily,
Cela fait des années que je ne t'ai pas écrit. Des années que je pensais ne plus en avoir besoin. Des années que je pensais que ce serait inutile. Car après-tout, cette lettre, tu ne la liras pas, n'est-ce pas ? Comme toutes les autres. Bien sûr que non, tu ne la liras pas. Tu ne me répondras pas non plus. Pourtant, j'ai toujours cet infime espoir que ce sera le cas. Que ce sera différent.
Que tu réapparaîtras miraculeusement, et que je pourrais réentendre ta voix. Je voudrais vraiment que tu répondes. Mais tu ne le peux pas, n'est-ce pas ? Bien sûr que non, tu ne le peux pas. Tu es morte, Lily.
Si je ne t'ai pas écrit ces dernières années, c'est que j'étais très occupé. A essayer de nettoyer le sang qui salissait mes mains, dont le tien. A essayer de me faire pardonner mes erreurs, pour me rendre compte que ce n'est pas possible. Car cette chose hideuse qui est présente sur mon bras gauche, cette marque ne partira jamais.
Ces dernières années, dis-je, je les ai passées à essayer de sauver ton fils. Ce ne fut pas une tâche facile. Il semble avoir hérité du tempérament de ton charmant mari. De plus, il était accompagné de deux idiots, non moins insolents que lui.
Et aujourd'hui, ce n'est pas de ton fils, mais d'un de ces deux idiots-là que je voudrais te parler. Hermione Granger, que j'ai longtemps surnommée Miss Je-Sais-Tout.
La première chose à savoir à son sujet : c'était une gamine insupportable. Une petite prétentieuse qui passait son temps à vouloir être la meilleure et impressionner les autres avec son intelligence. C'est la deuxième chose qu'il faut lui reconnaître : son intelligence. Je pourrais la traiter d'idiote autant que je le veux, elle demeurera néanmoins brillante. Je ne pense pas que Potter et Weasley s'en seraient sortis sans elle.
Je l'ai longtemps détestée, Miss Je-Sais-Tout, cette gamine aux cheveux broussailleux et aux dents de lapin qui passait le plus clair de son temps la main levée dans mon cours.
Je l'ai vue grandir, avec ton fils et leur copain. Mais pour moi, c'était toujours une petite fille. Quand elle a quitté l'école, j'étais persuadé de ne plus jamais la revoir (à mon grand soulagement). Puis j'ai appris sa volonté de faire son stage à mes côtés. Je ne l'ai pas comprise. J'ai passé mon temps à l'insulter et la dénigrer, mais elle en redemandait. Idiote.
Elle a changé, Lily. C'est devenu une femme. Certes irritante, mais une femme. Ce n'est plus Miss Je-Sais-Tout, c'est Hermione Granger.
Je ne comprends pas, Lily. Un jour tu détestes une personne, puis le jour suivant, tu t'es attaché à elle si fort que tu ne penses pas pouvoir vivre sans elle. Je crois qu'elle a quelque peu comblé ce manque qui est présent depuis ta mort. Comment ? Je ne le sais pas moi-même.
Quelque part, elle me fait penser à toi. Ne te méprends pas. Tu n'as jamais été aussi agaçante qu'elle, tu étais plus douce, plus belle, plus parfaite, plus… toi. Mais Hermione est brillante, comme toi. Elle est courageuse, comme toi. Elle est tolérante, comme toi. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, elle semble m'avoir accepté, comme toi tu l'as fait à un moment.
Une jeune fille que je ne pouvais supporter et devenue une femme que j'admire. Oui, j'admire sa patience à mon égard, j'admire son cran, son ambition. Elle est devenue une femme remarquable.
Hier, elle a accepté de dîner dans le laboratoire avec moi plutôt que la grande salle, et c'était exceptionnel car j'avais une potion à surveiller. Et c'est à ce moment-là que j'ai réalisé à quel point elle était belle.
Tu étais magnifique, Lily, et tu le savais très bien. Tu étais parfaite. Mais Hermione ne l'est pas, et c'est ça qui fait son charme. Non, elle n'a pas des cheveux lisses et soyeux, elle n'est pas grande et aussi bien proportionnée que tu l'étais. Mais elle a les yeux qui brillent quand elle est heureuse, est son sourire et le plus beau du monde.
Je ne sais pas si c'est ça l'amour, mais c'est ce qui s'en rapproche le plus. Je suis pathétique.
Comme toi elle est brillante, comme toi elle est courageuse, comme toi elle est tolérante, et comme toi, elle ne pourra jamais m'aimer.
Je t'aime, et tu me manques.
S. »
Bon voilà, ça ne se termine pas très gaiement, mais ce n'est pas la fin!
J'espère que vous serez nombreuses à donner votre avis, merci par avance! :)
