Bonjour à tous ! Voici la suite de ma première Fiction, "Le temps de Négocier". J'espère que vous l'aimerez autant que la première. Celle-ci sera plus longue et comportera 4 chapitres + 1 Épilogue.

Laissez-moi vos commentaires, c'est toujours extrêmement apprécié d'avoir des feedbacks et des encouragements :)

Alors voilà, je posterai tous les lundis soirs, Temps du Québec.

Merci de me lire


Chapitre 01

Tony se réveilla, ce matin-là, avec l'impression que la journée serait magnifique. Il faisait très chaud, les draps étaient collants de leur sueur, mais lui et Steve se trouvaient en ce beau matin sur une ile que Tony avait réservée spécialement pour eux, pour trois semaines. Situés en plein cœur des Bermudes, encerclés d'une eau turquoise à faire saliver, ils vivaient temporairement dans une petite maison sur pilotis dont le patio donnait directement sur un petit lagon très calme. Ils étaient seuls de ce côté de l'ile, à profiter d'un soleil chaud et de l'eau parfaite.

Il y avait deux semaines qu'ils étaient là et Tony était plus heureux que jamais. Les bras de Steve étaient encore enroulés autour de sa taille, malgré la chaleur ambiante. Tony en profita quelques secondes avant de décider que la température avait gagné. Il s'extirpa de la grippe du capitaine et s'assit au bord du lit, regardant l'extérieur par une fenêtre ouverte à côté du lit. Le soleil était radieux, une légère brise faisait s'envoler les voiles transparents qui recouvraient l'ouverture et un petit bruit de vague se faisait entendre.

Il se leva, alla soulager sa vessie et se dirigea vers la petite cuisine de leur demeure pour faire le petit déjeuner. Depuis qu'il était arrivé sur cette ile, il avait toujours été celui qui se faisait servir le petit déjeuner, mais ça allait changer aujourd'hui. Il sortit donc les poêlons, alluma le gaz et commença la cuisson du bacon. Il sortit quelques croissants d'une corbeille à pain sur le comptoir, les déposa dans une assiette et les mit sur la table. Il fit ensuite des omelettes garnies de poivrons, d'ananas, de fromage et de jambon.

Il prépara ensuite des crêpes et décida qu'il avait assez fait de cuisine comme ça. Il déposa donc une carafe de jus d'orange sur la table, apporta deux assiettes bien garnies d'omelette, de crêpes, de bacon et quelques petites saucisses de porc bien grillées. Il prépara les couverts et se servit un café, en attendant que Steve daigne sortir du lit.

Il n'avait pas de journal ici, mais le silence l'apaisa.

Quelques minutes plus tard, Steve surgit de la chambre, portant déjà son short de plage. Son torse, qui avait bien bronzé ces deux dernières semaines, contrastait agréablement avec la chaine en argent qu'il lui avait offert lors de leurs six mois de couple.

Aujourd'hui, ça faisait un an qu'ils étaient ensemble, et Tony pouvait difficilement trouver un moment plus heureux dans sa vie. Encore plus lorsque l'autre homme se rapprocha de lui avant même de commencer à manger son délicieux petit déjeuner, qu'il saisit son visage, lui fit un sourire éblouissant avec ses dents parfaites, et qu'il l'embrassa doucement, comme au premier jour.

C'était quelque chose qui lui plaisait énormément d'ailleurs, cette façon que Steve avait de l'embrasser. Il était toujours si doux, mais passionné, Tony ressentait à chaque fois tout l'amour que le capitaine voulait faire passer dans ses baisers.

Et chaque fois, il avait des frissons sur tout le corps; à chaque fois il se demandait si c'était normal d'aimer autant quelqu'un d'autre, puisqu'il n'avait jamais rien connu de tel. Il n'avait jamais été la personne la plus importante pour quelqu'un, pas même de la part de ses parents. Il n'était même pas certain d'être la personne la plus importante pour lui-même, tant il se donnait corps et âme dans Iron Man, dans Stark Industries, dans les Avengers…

Bien sûr, Iron Man c'était lui, mais jamais complètement. Lorsqu'il enfilait l'armure, Tony devenait le héros parfait que plusieurs idolâtraient. Il devenait quelqu'un de bien, de Tout-Puissant, capable de déplacer des montagnes – une ville flottante, pensa-t-il amèrement. Mais malgré tout, à l'intérieur de toute cette technologie, il était un homme, un homme qui a vieilli et qui est faible sans sa technologie.

Il avait besoin de quelqu'un avec lui, et il ne pouvait avoir quelqu'un de mieux que Steve Rogers, Super Soldat entrainé au combat, musclé de haut en bas et charmant au possible.

Plus il s'écoutait penser, plus Tony se dit qu'il ressemblait à une adolescente en chaleur. Mais il aimait ça alors pourquoi pas? Il répondit au baiser de Steve en plaquant sa main sur sa nuque et en approfondissant l'échange. Le capitaine gémit un peu, ce qui fit sourire le génie contre ses lèvres; il adorait ses petits gémissements, parce qu'ils signifiaient que Steve perdait le contrôle.

-Merci beaucoup Tony, dit Steve en prenant finalement place à table. Il se servit quelques rôties, qu'il déposa dans son assiette déjà bien remplie. As-tu déjà prévu quelque chose pour aujourd'hui?

-Pas vraiment, à moins que faire l'amour sur la plage, sur le bateau et sur toutes les surfaces possibles soit un bon plan pour toi?

Steve rougit un peu, ce qui fit rigoler Tony. Il soupira de bonheur puis étendit son bras pour saisir la main de Steve et croiser leurs doigts quelques secondes.

-Je t'aime Steve.

-Je t'aime aussi Tony, dit-il en souriant.

Tony relâcha sa main et commença à manger son petit déjeuner. Un petit silence confortable s'installa, ponctué par quelques bruits d'ustensiles contre des assiettes et quelques oiseaux à l'extérieur.

Lorsqu'ils eurent fini, Steve insista pour nettoyer la table pendant que Tony se préparait pour cette chaude journée. Le génie protesta un peu pour la forme, mais contre le super soldat, il n'avait aucune chance alors il prit la fuite et alla se doucher.

Ils se rejoignirent sur la plage, où ils s'étendirent côte à côte sur une large serviette de plage, quelques verres de jus entre eux, Tony ayant cessé de boire depuis qu'il était officiellement avec le capitaine.

Ils passèrent une agréable journée jusqu'à ce que, bien installé sur la véranda en train de siroter un punch sans alcool, Steve reçut un appel sur son cellulaire que Tony croyait fermé. Le capitaine lui jeta un petit regard contrit, gêné d'avoir laissé son téléphone ouvert, avant de prendre l'appel dans une autre pièce de la maison de vacances. Tony trouva cela très étrange, Steve ne se cachant habituellement jamais lorsqu'il prenait un appel.

Il savait que Steve ne lui cacherait jamais rien, mais sa curiosité l'emporta sur tout et il se faufila à l'intérieur de la maison à la recherche de Steve. Aussi silencieusement que possible, il longea les murs jusqu'à pouvoir entendre l'autre homme, qui s'était réfugié dans la salle de bain.

-Je suis vraiment très heureux, roi T'Challa, je ne sais pas comment vous remercier de tout ce que vous avez pu faire pour moi et Bucky… je vous serai toujours redevable… Bien sûr, je ferai le plus vite possible… Tony sera là bien sûr… merci encore majesté, au plaisir de vous rencontrer prochainement.

Tony sentit son cœur se déchirer. Il avait une totale confiance en Steve, mais... il gardait tout de même l'impression que Steve préférait Bucky à lui, à cause de leur passé commun. Il n'avait pas du tout confiance en l'assassin. Même s'il avait réussi à passer par-dessus le meurtre de ses parents, qui avait été fait par l'assassin lobotomisé par Hydra, il restait quand même réfractaire à le côtoyer plus que nécessaire.

Mais la joie qu'il entendait dans la voix de Steve, elle représentait tant de douleur pour lui, simple homme contre lequel Bucky l'emportait haut la main – droite, ricana-t-il amèrement —. Bien sûr, il aiderait Steve à rejoindre le Wakanda aussi rapidement que possible, il n'était pas cruel, il ne priverait jamais l'homme qu'il aime de son meilleur ami… mais il avait mal, et il allait se battre pour garder Steve, quoi qu'il se passe.

Tony retourna sur la véranda et attendit que le capitaine arrive de lui-même. Il ne fallut que deux petites minutes avant que le soldat ne vienne reprendre place, semblant visiblement mal à l'aise.

Il gigota quelques secondes contre Tony avant que ce dernier ne décide de prendre la parole.

-Qu'est-ce qu'il y a Steve? Demanda-t-il, pleinement conscient que dans quelques secondes il aurait mal.

-Le roi T'Challa a trouvé une façon de retirer la chose qui permet à Steve de se faire contrôler. Il veut que je — nous venions pour le sortir de sa cryogénisation. Il dit que ce serait préférable que Bucky reconnaisse au moins une personne lorsqu'il se réveillera, pour éviter tout accident et naturellement, Sa Majesté a pensé à moi en premier…

Tony fit de son possible pour ne rien laisser paraître, mais il savait que sur son visage de la peine et de la douleur transparaissaient. Steve le remarqua rapidement et son propre regard sembla affecté.

Sans perdre une seule seconde, Steve serra Tony dans ses bras aussi fort que possible sans le blesser, et l'embrassa dans le cou tout en caressant son dos. Il ne savait pas pourquoi Tony semblait si affecté, mais il ne voulait certainement pas le blesser et il avait le pressentiment que d'aller au Wakanda ouvrirait des blessures enfouies, ce qu'il ne désirait pas du tout.

Tony lui signala qu'il allait dormir, ce que Steve ne put lui refuser. Le génie entra à l'intérieur, prit une douche et se coucha, dévasté que cet anniversaire de couple finisse sur une note de douleur.

Steve le rejoignit, mais garda son côté du lit, inquiet que Tony le rejette s'il osait le prendre dans ses bras. Il s'endormit difficilement, perturbé par leur départ précipité de cette île et aussi par la tristesse qui irradiait de Tony Stark, cet homme qu'il aimait tant même s'il ne semblait pas le réaliser.


Le bruit des moteurs faisait vibrer leurs tympans et Steve trouvait toujours ça désagréable, d'autant plus que de malheureux souvenirs étaient rattachés à ce bruit. Il se souviendrait toujours son piqué dans l'eau à bord de l'avion de l'Hydra durant la guerre, soixante-dix ans plus tôt.

Assis dans son fauteuil de cuir, en face du capitaine, Tony regarda ce dernier en songeant à la soirée de la veille. Lorsqu'il était allé se coucher, il s'était attendu à ce que Steve le rejoigne rapidement, mais le soldat était resté sur la véranda une bonne heure avant de venir se coucher, loin de lui dans le lit. Était-ce déjà le signe que leur couple battait de l'aile? Steve allait-il le laisser tomber lorsqu'ils mettraient les pieds au Wakanda?

Il préférait ne pas trop y penser. Il aurait voulu boire un bon verre de cognac, mais dans sa résolution de cesser l'alcool, il avait décidé de retirer toute forme de boisson des endroits où il risquait le plus d'en prendre. Lorsqu'il arriverait au Wakanda, il prendrait une de ces cuites…

En attendant, il regardait le capitaine en se demandant combien de temps il leur restait ensemble. Encore dix heures avant d'arriver au Wakanda, leur île paradisiaque déjà loin dans ses pensées. Aussi loin que leur premier anniversaire ensemble, qui s'effilochait lentement dans son cœur.

Il but une longue gorgée de son café bien corsé puis détourna le regard de l'homme face à lui, regardant par le hublot l'étendue infinie de l'océan sous eux.


Il fut réveillé par des lèvres contre les siennes. Steve était penché devant lui, l'embrassant tendrement. Tony ne sut pas trop comment réagir face au geste, préférant ne pas se faire trop d'illusions. Il répondit tout de même à l'échange par un sourire brillant, résultat de longues pratiques à porter un masque après son escale en Afghanistan.

-Nous sommes arrivés, lança le capitaine.

-Déjà!? Gémit-il, son cœur exécutant des dizaines de battements en trop.

-Tu devais être épuisé pauvre Tony, tu as dormis sans arrêt pendant dix heures. Pourtant tu as déjà beaucoup dormi hier soir, est-ce que ça va? Vas-tu être malade?

-Non je ne crois pas, dit Tony en tentant d'être le plus rassurant possible.

Steve le regarda directement dans les yeux.

-Tony, je veux que tu saches que je t'aime.

-Je sais, je sais, capitaine.

Steve eut un regard confus lorsque Tony ne répondit pas à sa déclaration. Le génie répondait toujours, sans exception, son manque d'attachement romantique dans le passé parlant pour lui. Et puis cet air inquiet qu'il arborait depuis la veille, lorsqu'ils avaient appris pour Bucky… Il avait peur que le milliardaire ne fasse une bêtise irréparable.

Il attira le génie vers lui, le soulevant en même temps de son banc d'avion. Il le serra fort contre lui, pour lui partager toute la tendresse et le réconfort qu'il était capable de lui prodiguer. Tony sembla se tendre dans ses bras, puis Steve le sentit clairement relâcher toute la pression. Son corps devint un peu mou entre ses bras et la tête du génie se posa dans son cou.

Quelques secondes plus tard, son cœur chavira dans sa poitrine lorsqu'il sentit Tony sangloter et pleurer contre lui. Loin de s'attendre à ce genre de réaction, Steve caressa son dos et embrassa le côté de sa tête, lui murmurant des paroles réconfortantes pour qu'il passe ce coup de blues.

-Maintenant Tony, tu vas me dire exactement ce qui se passe dans ta petite, magnifique, petite tête.

Un long moment après les paroles de Steve, Tony releva la tête du cou de son partenaire et soupira. Le regard baissé, il entrelaça les doigts de leurs mains et les releva pour qu'elles soient appuyées contre les pectoraux de Steve, avant qu'il ne pose son front contre la clavicule solide. Il sentait ses joues s'assécher sous les larmes qu'il venait de verser et son cœur battait au même rythme que celui contre son front. Steve était inquiet, il le savait bien, et il se demandait s'il devait tout lui dire, ou se taire jusqu'à ce que l'inévitable se produise.

Les employés à bord de son jet privé sortirent de la cabine, ressentant sans peine la tension entre les deux hommes. Tony inspira et expira longuement, pesant le pour et le contre.

-Je ne veux pas que tu partes Steve. Je t'aime moi aussi, désolé de ne pas t'avoir répondu plus tôt, mais-

-Tony, Tony! Pourquoi est-ce que je partirais? Demanda-t-il en regardant le brun, ressentant toute la douleur de ses paroles.

Tony le regarda directement dans le bleu des yeux, jusqu'à ce qu'un petit sourire contrit n'orne ses lèvres. Tony semblait défaitiste tout d'un coup et ça ne lui ressemblait pas, ce qui fit un peu peur au capitaine s'il était honnête envers lui-même.

-Je ne partirai pas Tony, ajouta-t-il plus fermement. C'est toi que j'aime Tony, je ne vois pas pourquoi je voudrais te quitter, après tout ce que nous avons vécu avant d'être ensemble, toutes les peines, les blessures et les combats.

-Tu vas vouloir choisir Bucky, quand il sera réveillé.

Steve le regarda et une lueur passa dans son regard. Il comprenait enfin pourquoi Tony paniquait, pourquoi il était si triste depuis la veille. Son sourire s'agrandit malgré lui, heureux de savoir que Tony l'aimait à ce point-là. Il l'embrassa, plus passionnément que jamais, puis le garda dans ses bras pour le rassurer.

-Tony, j'aime Bucky c'est vrai, mais tu es celui qui partage ma vie, tu es celui que je veux. Arrête de te faire du mal en voyant toujours le côté négatif des choses. Tu mérites d'être heureux et je ne désire en aucun cas te blesser. Alors remet-moi ce superbe sourire que j'aime tant, nous allons voir mon ami d'enfance.

-Steve-

-Ne dit plus rien Anthony, coupa Steve. Je t'aime.

Tony le regarda quelques secondes. Puis un doux sourire reprit place sur ses lèvres et il murmura :

-Je t'aime.

-Plus fort Tony.

-Je t'aime Steve.

-Merci, dit-il avec un immense sourire.

Tony se sentait tellement plus léger, il n'arrivait pas à croire à sa chance. Et puis il se sentit coupable d'avoir inquiété Steve, parce qu'il ne méritait pas un tel nuage sur cette journée qui promettait d'être joyeuse.

Il l'embrassa, puis quitta ses bras et se recomposa.

-Alors Steve, on va voir le roi chat?

-Le roi T'Challa Tony.

-C'est la même chose, dit-il en faisant un immense sourire.

Steve lui envoya un autre sourire radieux, content que Tony ait retrouvé un peu de son aplomb. Ils sortirent du jet privé de Tony et regardèrent tout autour d'eux. Steve étant déjà venu au Wakanda, il fut moins impressionné que Tony, qui admira chaque détail les entourant.

Tout d'abord, c'était une jungle, littéralement. Il y avait donc des arbres, des lianes, des singes pardi! Et ces grandes statues de panthères qui décoraient les côtés du chemin, impressionnantes et sans doute faites de vibranium en partie, étant donné qu'ils monopolisaient le commerce de ce métal précieux.

Et puis ils arrivèrent dans la ville principale. Une grande pyramide trônait fièrement au centre de la grande cité. Éclatante, elle se démarquait violemment des bâtiments plus traditionnels par sa modernité et sa grandeur. Tony prit quelques photos avec son téléphone cellulaire quelques secondes avant qu'un grand homme noir, qui n'était pas le roi, vint les accueillir. Steve s'inclina légèrement, puis serra la main de l'homme.

Ils échangèrent quelques mots dans une langue que Tony reconnut comme étant la langue de l'endroit, avant que l'homme ne les guide vers la grande pyramide.

-Tu parles le Wakandais Steve?

-Juste quelques mots. Pendant… pendant la guerre, nous sommes venus nous réfugier ici quelques semaines le temps que Wanda récupère de son incarcération au Raft.

Steve sembla gêné, puis triste en se souvenant de cette époque sombre, où il avait sorti Wanda de la prison, son état mental se détériorant au fil des jours. Elle avait été profondément atteinte par les événements et sa trahison envers la Vision l'affectait davantage que la perte momentanée de ses pouvoirs. Les autres membres de son équipe s'en sortaient mieux à ce moment-là, étant donné que seul leur corps était à soigner, et non leur mental.

C'était vraiment un moment que Steve désirait oublier plus que tout.

Tony hocha la tête. Il avait bien vu ce qui s'était passé avec la Vision sur les caméras de FRIDAY, maintenant devenu STAR, et il se souvenait aussi des montants déboursés pour réparer les six étages que Vision avait traversés. Et le visage de Wanda qui avait changé du tout au tout lorsqu'elle avait été obligée, par Clint, d'affronter l'androïde… Cette époque avait été une dure époque, de douleurs, de combats, de tristesses, de déchirures. Et même de morts… Essayer de contrôler les super héros avait été l'une des pires décisions prises par le SHIELD, et par ce nouveau gouvernement mondial qu'étaient les Nations Unies.

Tony glissa sa main dans celle de Steve, lui partageant ainsi sa sollicitude. Steve resserra légèrement sa poigne également avant de relâcher la main du génie, les trois hommes étant finalement arrivés à la pyramide. Tony siffla d'admiration en voyant la hauteur de la structure, mais aussi en apercevant la technologie qui semblait animer la vie du prince T'Challa. De nombreux écrans semblaient servir de menus aux diverses tâches habituelles, il y avait des caméras dernier cri derrière le bureau d'accueil et tout était blanc immaculé, ce qui surprit Tony dans cette jungle sombre.

-Veuillez me suivre, lança l'homme noir qui les avait accueillit dans un anglais impeccable.

-Merci mon ami, dit Steve en ouvrant la porte pour les deux hommes.

Steve ferma la marche. Ensembles, ils montèrent jusqu'au sommet de la pyramide, où les attendait le roi T'Challa dans son bureau. L'homme qui les avait guidés s'inclina, puis quitta la pièce sans dire un mot de plus. Steve et Tony entrèrent, firent une brève révérence avant de se redresser. Steve regarda son ami avec un grand sourire, très heureux par les bonnes nouvelles que ce dernier lui avait apportées il y avait un peu moins de vingt-quatre heures.

-Bien le bonjour, monsieur Rogers. Et vous monsieur Stark, comment vous portez-vous depuis la dernière fois que nous nous sommes rencontrés ?

-Je vais très bien merci… monsieur.

-Vous pouvez m'appeler T'Challa, nous sommes collègue dans la lutte contre les vilains monsieur Stark.

-Alors appelez-moi Tony.

Steve les regarda, brièvement amusé par leur échange. Il s'approcha du bureau du roi et lui serra la main fermement, heureux de le retrouver après une année. T'Challa l'attira pour le serrer dans ses bras, partageant une brève étreinte amicale. Steve s'éloigna puis Tony parla.

-Alors vous avez trouvé le moyen de dé-lobotomiser Bucky, T'Challa ?

-Effectivement, nous avons travaillé pendant de longs mois, mes chercheurs et moi, et suite à une découverte majeure dans les dossiers découverts sur l'organisation Hydra, nous avons trouvé une façon de contrer les effets du contrôle cervical.

-Est-ce que cela nécessite une chirurgie ou… ? Demanda Tony, intéressé par cette méthode découverte ici, en pleine jungle.

-Non fort heureusement, le principe sera toutefois douloureux. Ce qui a été fait par la torture devra être défait par la torture mais après ce moment difficile, monsieur Barnes sera en plein contrôle de ses faits et Bien sûr, vous devez être au courant de la raison de votre venue si rapide au Wakanda ?

-Oui, Steve m'a… dit ça. C'est pour éviter tout trouble chez Bucky quand il sera dégelé ?

T'Challa prit place à son bureau, puis tapa quelques informations dans son ordinateur. Quelques secondes plus tard, une femme arriva dans leur bureau. Elle était plus grande que les trois hommes, portait un sarrau blanc de scientifique et était belle à damner pour un rat de laboratoire. Sans prendre la peine de regarder Tony, elle se dirigea vers son roi et vers Steve pour leur communiquer des informations.

-Monsieur, nous sommes prêts à activer la séquence de dé-cryogénisation du patient. Avons-nous votre accord pour entamer les procédures ?

Le roi regarda les deux hommes, mais surtout Steve qui semblait partagé entre la joie et la peur. Il lui serra l'épaule brièvement avant d'indiquer à la femme qu'ils allaient la suivre dans quelques instants, qu'elle devait attendre avant de lancer le programme. La femme sortit et le wakandais regarda Steve.

-Vous allez bien mon ami ?

-Oui, merci, c'est seulement le contre coup de la nouvelle. Il ira mieux, mais on devrait encore le torturer pour cela et… j'ai mal pour lui. Devra-t-il souffrir longtemps ?

-Nous préférons ne pas trop nous avancer sur la durée du traitement. La torture de monsieur Barnes a duré de nombreux mois et nous espérons ne pas avoir besoin de nous rendre jusque là pour enlever la programmation de son cerveau mais en toute honnêteté mon ami, il est probable que « Bucky » vive cette expérience longtemps.

Steve hocha la tête, puis se dirigea vers Tony. Il s'appuya contre lui, même si le mouvement était un peu étrange parce qu'il était plus grand que le génie, puis murmura :

-Tony, tu seras avec moi toutes les fois enh?

-Bien sûr Steve, je ne te laisserai pas vivre ça tout seul. Je sais que tu aimes Bucky et ça me fait mal de te dire ça mais si un jour tu venais à le préférer à moi, n'hésite pas à m'en parler. Il va vivre quelque chose d'atroce et il aura besoin de ton support plus que jamais, tu le sais bien…

-Je t'aime Tony, mais arrête de dire des bêtises.

Tony rit un peu jaune suite au commentaire, mais il le serra toute de même contre lui. Puis le capitaine inspira longuement avant de se redresser et signaler qu'il était prêt.


Tony resta un peu en retrait de la foule de scientifiques qui se trouvaient autour du « sarcophage » de cryogénisation, surtout parce qu'il ne voulait pas être la première personne que l'assassin verrait en se réveillant. Leur passé chaotique ne pouvait rien donner de bon à son réveil et ils en étaient tous conscients. Steve par contre se tenait le plus près possible, se préparant au moment où la chambre froide s'ouvrirait.

Ils avaient tous décidés, d'un commun accord, de réveiller Bucky, de voir son état général avec quelques tests rapides, puis de l'envoyer se reposer une semaine dans une chambre de la pyramide afin qu'il prenne des forces pour la souffrance à venir. Mais d'abord, au réveil, il fallait aussi s'assurer qu'il n'était pas redevenu l'assassin contrôlé par Hydra et Steve était là pour ça.

Un décompte s'afficha sur un écran à côté de la chambre froide. Steve le regarda, son cœur semblant aller de plus en plus vite au fil du temps. Lorsque la paroi vitrée s'ouvrit finalement, et qu'un nuage de vapeur s'échappa à leurs pieds, il soupira. Assis dans son lit glacé, Bucky reprenait tranquillement ses esprits. Sa poitrine commença à se soulever au rythme de ses inspirations, et rapidement ses yeux bleu-gris s'ouvrirent, cherchant un point stable pour se concentrer. Steve s'approcha doucement, ce qui attira le regard du soldat directement sur lui.

Un instant, tout le monde cessa de respirer, attendant de voir quel serait le premier geste de l'homme. Puis, à leur grand soulagement, Steve s'approcha de lui et l'autre homme lui fit un sourire. Le capitaine appuya son front contre celui de son ami et murmura :

-Tu es réveillé Buck, on a trouvé un solution…

-Stevie…

-Oui c'est moi. Tu te souviens de tout ?

-Oui, enfin, je crois. Je ne ressens pas le besoin de tuer personne en tout cas.

-Je suis content… soupira le capitaine.

Steve resta quelques secondes contre Bucky avant de se redresser, l'aidant en même temps à se relever. Le soldat manqua tomber deux fois mais lorsqu'il tint debout sur ses jambes, Steve lui fit un sourire éclatant.

-Nous devrons discuter de la procédure à suivre pour changer la programmation de votre cerveau mais en attendant, nous souhaiterions que vous vous reposiez monsieur Barnes, dit le roi T'Challa.

-Bien sûr, répondit Bucky en s'appuyant légèrement sur Steve.

Steve l'aida à se déplacer puis, le moment tant redouté arriva. Il croisa le regard de Tony dans un coin sombre du laboratoire, son air un peu piteux face à la relation entre les deux super soldats, et Steve soupira.

-Bucky, je dois te dire quelque chose.

-Oui… ? Dit-il, redoutant fortement le ton de voix de Steve.

-Tony est ici-

Les sens de Bucky furent aussitôt en alerte. Steve le sentit se crisper contre lui, mais il reconnut davantage un signe de peur qu'une alerte de violence. Il resserra sa prise sur les épaules de l'homme puis les tourna vers Tony, appuyé contre un mur au fond. Comme il ne portait pas son armure et qu'il semblait pacifique, le sergent se détendit un peu, mais ce fut à peine visible. Son regard était fixé sur le génie, n'osant pas détourner les yeux de peur d'être attaqué. Après tout, il s'était endormit une semaine après les aventures en Sibérie et c'était encore très frais dans sa mémoire.

De son seul bras restant, il caressa son épaule gauche où pendaient encore des câbles de son ancien bras de métal. Ils ne l'avaient pas réparés depuis et c'était sa meilleure arme contre les ennemis et donc, contre Tony s'il décidait qu'il voulait en finir avec lui. Il ne lui en voudrait quand même pas, puisqu'il avait tué ses parents mais…

Une certaine tension s'était installée entre les trois hommes, chacun se demandant si le soldat ou le génie oserait attaquer. Lorsque rien ne se produisit, Steve décida de continuer les présentations.

-Buck, Tony et moi sommes ensembles.

Bucky le dévisagea aussitôt, un peu surpris par ça mais aussi jaloux et attristé. Bien sûr, il savait déjà que Steve s'intéressait à Tony Stark, mais il n'avait jamais osé penser que Stark voudrait se réconcilier avec lui, et encore moins l'embrasser et plus encore. Ce geste de son ami étant plus qu'étonnant, mais aussi décevant, parce qu'il croyait honnêtement avoir une chance avec Steve…

Le soldat hocha la tête sans dire un mot. Il jeta un regard noir à Tony Stark pour la forme, puis signifia au capitaine qu'il était épuisé. Ce dernier l'aida aussitôt à marcher jusqu'à sa chambre, désignée rapidement par le roi lorsqu'ils marchaient vers le laboratoire. Steve lança un regard désolé au génie dans l'ombre, remarquant sans difficulté la déception qui passa dans son regard, puis il aida Bucky à marcher.

Dans la chambre, Steve installa le soldat de l'hiver sur son lit, puis prit place sur la chaise de bureau qui se trouvait proche. Il avait tant de choses à rattraper avec son vieil ami, il en aurait pour un moment.

XXXXXXXXXXX o XXXXXXXXXXXX

Tony regarda Steve sortir de la pièce avec Bucky et soupira fortement, ce qui attira le regard de quelques chercheurs se trouvant près de lui. Il n'osa pas répondre à leurs regards interrogatifs, préférant quitter la pièce aussitôt que possible. Le roi T'Challa le suivit rapidement, pour lui éviter de faire une bêtise si possible.

- Tony, s'il vous plait, lança le roi derrière lui, désirant attirer son attention.

Chose faite, l'ingénieur se retourna pour lui faire face. Le roi le regarda avec un immense sourire, puis s'approcha de lui.

- Je sais que vous avez passé par des moments très difficiles, mais je dois vous préciser que Steve est une personne honnête et jamais il n'osera profiter de son amitié avec le soldat de l'hiver pour vous causer du tort. Aussi, je me permets de vous préciser que c'est avec plaisir que je laisse à votre disposition la chambre orientée vers l'est. Le soleil du matin est le plus beau au Wakanda. J'espère avoir le privilège de partager votre présence un long moment, Tony.

- Je vous remercie, roi T'Challa. Si vous vouliez bien m'indiquer l'emplacement de cette chambre, je vous en serais infiniment reconnaissant, je suis épuisé et je dormirais bien un peu avant le repas de ce soir, si cela ne vous dérange pas trop.

Le roi lui fit un grand sourire et le regarda chaleureusement. Il hocha la tête sans ajouter un mot de plus, puis lui fit un signe de la main pour l'inviter à le suivre.

Lorsque Tony entra dans la chambre, ce fut pour découvrir une pièce d'une incroyable richesse. Bien évidemment, quelques statuettes de panthères ornaient le mobilier, mais la délicatesse des draps, le velours de rideaux, le lustre du bois et la fraicheur de la céramique au plancher donnaient l'impression d'entrer dans un petit coin de paradis.

Au fond de cette magnifique pièce, au travers d'une baie vitrée occupant presque tout le mur du fond, on pouvait apercevoir la cime des arbres les plus hauts de la jungle, le sommet de tous les bâtiments qui composaient le royaume du Wakanda. Le ciel était déjà plus foncé devant lui, plongeant dans un dégradé de couleur jusqu'aux teintes orange derrière, le soleil se couchant de l'autre côté du bâtiment. Tony caressa du bout des doigts un imposant meuble de bois très clair, presque blanc, se fondant avec la céramique immaculée du plancher.

- Merci roi T'Challa, pour votre hospitalité.

- C'est un plaisir d'accueillir les amis de Steve Rogers, reposez-vous bien.

Le souverain quitta la chambre, refermant la porte derrière lui. Tony se laissa tomber sur le lit moelleux, profitant du silence qui s'était abattu sur la pièce lorsque l'homme était parti. En plus, la chambre profitait d'un air conditionné ce qui était plus qu'apprécié étant donné la chaleur et l'humidité incroyablement suffocantes de la jungle. Il s'endormit en un rien de temps, bercé par le doux ronronnement du climatiseur haut de gamme.

Tony se réveilla grâce à une main chaude posée sur sa joue. C'était devenu une habitude ces jours-ci, de se faire réveiller par un capitaine trop emmouraché lui caressant le visage ou l'embrassant. Pas qu'il s'en plaignait, mais…

- bonsoir Tony, murmura Steve.

- Bonsoir, j'ai dormi longtemps?

- Tout dépend de l'heure à laquelle tu t'es endormi, mais il est maintenant dix-neuf heures trente et le repas sera servi dans peu de temps.

- Parfait, je commence à avoir faim d'ailleurs.

Steve le regarda quelques secondes, semblant hésiter sur la marche à suivre par la suite. Tony remarqua son hésitation et lui demanda aussitôt ce qui se passait. Le capitaine le regarda, l'embrassa, puis lui dit, en faisant un énorme sourire :

- Steve mange avec nous ce soir.

Sa soirée était maintenant officiellement gâchée, songea Tony. Il suivit quand même le capitaine sans perdre de temps. Le souper fut relativement silencieux, ponctué uniquement par les paroles de Steve, puis il aida Bucky à retourner à sa chambre avant de rejoindre Tony dans leur propre suite.

XXXXXX o XXXXXX

La semaine de repos du sergent Barnes passa assez rapidement. Steve passait énormément de temps avec lui, à parler encore et encore de ce qui s'était passé durant la dernière année, n'oubliant surtout pas le sujet important : Tony Stark. Bucky en avait un peu assez d'entendre parler de l'homme, mais intérieurement, il était fasciné par celui qui avait été capable de remonter le moral de Steve lorsqu'il n'allait pas bien.

Le moment fatidique arriva finalement et Steve commença à éprouver quelques vertiges lorsqu'il marcha au côté de Bucky en direction du laboratoire. Il avait évidemment prévenu son ami de ce qui se passerait, mais les actes étaient bien pires que les paroles et rapidement, Steve se retrouva devant quelques scientifiques en blouse blanche, attachant solidement le soldat de l'hiver sur une chaise de métal afin qu'il ne bouge pas lors du traitement.

Des attaches de métal retenaient : son poignet droit, son biceps droit, son torse, sa taille, ses cuisses et ses chevilles. Un peu plus et il était possible de se croire dans l'établissement du SHIELD au moment où James était enfermé, assis et attaché, dans la cellule 23. C'était douloureux à regarder, mais c'était pour son bien alors…

- Alors monsieur Barnes, pour effacer la programmation de votre cerveau, nous allons devoir enregistrer une nouvelle série de mots. Cette nouvelle personnalité ne sera connue que par une seule personne et ce serait Steve Rogers.

Le capitaine releva immédiatement la tête en entendant les paroles du scientifique. Il n'avait pas du tout prévu d'être responsable d'un fardeau aussi important. Et s'il se mettait en colère brusquement contre Bucky? Et s'il laissait échapper le code par erreur, ou qu'on le torturait pour les avoir? Il avait une volonté et une fidélité à toute épreuve, mais contre un magicien comme Loki, qui pouvait contrôler les pensées et la volonté d'autrui… il serait démuni.

De très longues secondes passèrent pendant lesquelles un scientifique regarda Steve en lui tendant une seule chose : un genre de télécommande avec trois boutons et une roulette dont les chiffres allaient de 1 à 20.

- Pour déprogrammer le soldat, monsieur Rogers, vous devrez être seul dans la pièce avec lui, et dire les mots lorsqu'il sera assez affaiblit pour le faire.


À suivre...


Alors voilà le premier chapitre de cette suite, qu'est-ce que vous en pensez ?

À la semaine prochaine pour la suite : )

LEM