Bonjour. Ca y est je me lance. Ceci est une grande première, c'est la toute première histoire que j'écris, tout monde confondu. J'ai choisi l'univers d'Harry Potter, crée par JK Rowling, car il offre de grandes opportunités, et en plus j'aime cette saga. J'aprecie particulièrement les personnages que sont Remus Lupin et Severus Rogue (ou Severus Snape dans ma fic, question d'habitude car j'ai lu les livres en anglais).

Donc ceci est ma première fic, avec pour personnage principal un Severus évoluant en tant qu'élève à Poudlard et très différent du Severus de Rowling, vous êtes prévenus. Pas de romance, une ambiance plutôt angst, du moins c'est ce que j'essaye de faire transparaître; je n'en dévoilerai pas plus. J'espère que l'histoire vous plaira, sinon j'en suis désolée. Il est vrai que je peux être sibyllin et avoir des tournures de phrases un peu lourde. Désolée

D'illusions et d'opacité

Parfois il faut savoir se dissimuler, s'oublier parfois le sacrifice est l'unique solution proposée et parfois cette décision est prise pour vous avec ou sans vous. Le jeune Severus connaît et accepte ces trois réalités ce sont elles qui à Poudlard régissent sa vie et son comportement, elles le définissent, le blessent et l'envahissent. AU en ce qui concerne Snape.

I- L'absence de choix produit-elle de justes décisions ?

Assis à son bureau, le vieil homme jouait avec sa barbe blanche, le regard dans le vague et la mine songeuse. Un feu crépitait dans la cheminée et dehors la lune, pas tout-à-fait pleine encore, éclairait le lac et plus loin l'orée de la Forêt interdite. Pas un bruit venait interrompre les pensées de l'homme. Un calme presque surnaturelle semblait l'envelopper mais ce n'était qu'apparence car en lui le tumulte régnait, se mélangeant à l'indécision la plus totale.

- Je ne peux consentir à cela mon jeune ami, cela va à l'encontre de toute morale.

- Pourtant cela est inévitable Monsieur le Directeur; une guerre se prépare, des affrontements meurtriers prendront place, chacun devra choisir son camp, la neutralité sera impossible, la société magique telle que nous la connaissons vit ses derniers instants. Pour ne pas perdre ce combat fratricide des sacrifices devront être faits c'est inévitable. Il nous faut nous préparer dès-à-présent, établir des stratégies, déterminer qui sont nos alliés et les réunir, placer des hommes derrières les positions ennemis. Le temps presse, déjà l'ennemi renforce ses rangs, assujettit et manigance au sein même du ministère, d'ici une dizaine d'années le serpent se montrera et son venin se rependra il nous faut nous en prémunir. Vous Albus Dumbledore serez le chef de la résistance, vous êtes celui qui mènera nos troupes sur le champ de bataille car telle est la destinée que j'ai aperçue dans mes songes. Vous serez le chevalier de la lumière et je serai vos yeux et vos oreilles, caché derrière l'apparence d'un être vindicatif et acariâtre, celui du traitre dont l'avant-bras est marqué par le sceau de l'infamie. Telle est la réalité, celle de l'avenir et nous ne pouvons allez à son encontre.

- Je sais mais comment puis-je accepté en bonne conscience qu'un enfant de 9 ans se jette dans la fosse aux lions, se mette en danger et perde là son innocence pour un conflit engendré par les adultes et qui ne prendra place que dans une décennie?

- Ne vous y trompez pas, J'ai cessé d'être un enfant le jour où Tom Jedusor a annihilé mon peuple, où ma petite sœur de six mois est morte dans mes bras tandis que ma mère et mon autre sœur étaient violentées par deux mangemorts et mon père brulé vif sur la place du temple avec le reste des hommes. Je n'éprouve pas plus de joie à participer à ces futurs combats que vous ne l'êtes, comprenez que mes choix vont à l'encontre des mœurs et des croyances pacifistes transmis par les anciens, nul mahashkar n'a levé la main contre un semblable depuis un millénaire et je me vois pourtant aujourd'hui dans l'obligation de prendre la voie du guerrier, de renier tout ce en quoi je crois, d'arpenter le chemin de la violence et cela afin d'éviter à d'autres personnes, à d'autres peuples le destin tragique qu'a rencontré les miens. J'ignore l'issue de la guerre à venir, mes visions restent floues et inachevées, je ne suis qu'un jeune initié dans le domaine de la clairvoyance, ce que je sais cependant est que j'y ai un rôle actif, un rôle essentiel bien que peu plaisant, celui de l'espion au cœur de pierre et à l'esprit acerbe et corrosif. Et les premières pierres de mon édifice doivent être apposées dès la prochain rentrée scolaire, avec votre aide et votre soutien si possible.

Le vieil homme s'enfonça un peu plus dans son siège, fixant du regard son jeune interlocuteur, un enfant aux traits fins et lisses, aux cheveux blancs réunis en une longue tresse lui arrivant à mis-dos, aux yeux en forme d'amande et à la teinte proche de l'améthyste parsemé de pépites émeraudes, sur son front scintillait doucement le symbole d'appartenance mahashkar, un sigle cunéiforme qui apparaissait habituellement lorsque le nourrisson atteignait six mois. Plus que ces particularités physiques extrêmement rare dans le monde sorcier, ce qui frappait le plus lorsque l'on se trouvait en présence d'un représentant mahashkar était la sagesse et la douceur qui se dégageait de son regard, l'aura de patience et de non-violence qui l'enveloppait, les particules de magie à l'état pure qui l'entourait tel un voilage délicat et envoutant. Et le jeune garçon qui se tenait à présent en face du respecté directeur de Poudlard n'en était pas dépourvu, mais il s'y associait cependant une douce tristesse et une souffrance contenue que l'on retrouve uniquement chez ceux qui ont vu l'enfer et en sont revenus, plus fort, plus sage, mais indélébilement marqué. Le regard posé sur le professeur Dumbledore était celui de quelqu'un qui s'est vu grandir trop vite, a connu les affres de la vie et se doit à présent de réagir. Oui la décision prise par cet enfant était réfléchie et définitive et peu importe les choix du directeur, le garçon mettrait son plan à exécution.

Je ne peux pas le convaincre d'agir autrement, il est dans le vrai, des décisions parfois difficiles devront être prise dans le futur, peut-être cela doit-il commencer dès maintenant, pensa amèrement le vieil homme. En lui apportant son soutien peut-être pourrait-il apporté son aide à l'enfant, le soulager du poids que ses actions auprès de ses camarades de classe allaient irrémédiablement engendrer, tenter de préserver une parcelle d'innocence et de gaieté dans une vie si tôt confrontée à la barbarie et à la violence des hommes.

- Il n'y a pas d'autre alternative n'est-ce pas ? Alors tu devras faire très attention, te méfier de tout le monde, ne rien prendre pour acquis. Ceux qui te sourient et te flattent sont les mêmes qui te fourvoient et te poignardent dans le dos. Tu seras bien seul pendant ces sept années, envié et jalousé par ceux de ta propre maison qui tenteront par tous les moyens de s'approprier ton pouvoir en recherchant ta compagnie et tu seras méprisé et détesté par les autres qui ne verront en toi qu'un vile petit serpentard avide de magie noire, sournois et plein de fiel. Et je ne pourrai rien y changer, en aucune façon Jedusor ne doit découvrir le lien qui nous unit à présent, de cela dépend notre projet, ajouta avec regret le vieil homme tout en fixant tristement le jeune garçon. Celui-ci opina de la tête.

« La seule chose que je puisse faire, reprit doucement Dumbledore, est t'aider à te préparer à ta tâche durant les deux prochains mois ; les vacances d'été ont cela de bon que tous les professeurs ont déserté le château, cela te laissera libre de tes déplacements. Jusqu'à la rentrée tu peux occuper la chambre du préfet de serpentard, cela te permettra de prendre connaissance des couloirs du donjon. Tu dois être fatigué par ton voyage, je te propose d'aller te restaurer et de te reposer, une longue journée nous attend demain. Hewill va te servir de guide et d'assistant de tous les jours durant ton séjour ici aussi n'hésite pas à faire appel à lui ! Hewill ! »

Aussitôt un elfe de maison apparut, faisant sursauter légèrement le jeune garçon qui contempla avec intérêt l'étrange créature qui venait d'apparaitre.

- Hewill je te présente Llywelyn Amwn, il sera ton nouveau maître à partir de maintenant, tu lui feras vœu de discrétion et de fidélité pour l'instant je te demande de bien vouloir l'accompagner dans ses nouveaux quartiers et de lui porter à manger. Llywelyn, je propose de nous retrouver demain à 8h dans la grande salle, j'ai de nombreuses sujets à m'entretenir avec toi.

Llywelyn s'inclina avec déférence avant de se diriger vers la porte en chêne épais à son seuil il s'arrêta et fit face au directeur qui lui tournait le dos à présent

- Je suis désolé Professeur de vous causer tant de soucis et d'inquiétude s'exprima timidement le jeune garçon, si seulement il y avait une autre solution …

- Je sais, parfois nous sommes amenés à accomplir des actes qu'au fond de nous nous réprimons. La fin justifie-t'il les moyens ? L''avenir nous le dira, soupira Albus, son regard se posant sur les étoiles qui s'élevaient dans le ciel. « L'avenir nous le dira ! ».

Laissant respectueusement le directeur à ses sombres pensées l'enfant rejoignit l'elfe qui l'attendait dans le couloir.

- Si le jeune maître veut bien me suivre, Hewill se fera un plaisir de lui montrer le chemin. Le maître a-t 'il quelques préférences pour le diner ?

- Vous pouvez m'appeler Llywelyn, ou Lly ! Là d'où je viens nul n'est le serviteur de l'autre, chaque espèce a les mêmes droits, reçoit la même considération. Vous êtes libre de vous adresser à moi par mon prénom, libre de vous comporter de façon naturelle et d'égal à égal avec moi.

- Je ne peux pas, je ne peux pas, s'écria l'elfe paniqué. « Le maître ne veut pas de moi, le maître est fâché, le maître »

- Hewill calmez-vous s'il-vous-plait ! s'écria à son tour Llywelyn avant de reprendre plus calmement « tel est ma volonté en tant que maître ».

Deux grands yeux verts se posèrent alors sur lui, la surprise se mêlant à l'incompréhension et à la prudence :

- Le jeune maître Lly offre sa liberté à Hewill ? Hewill peut porter un vêtement du maître ?

- C'est cela, bien que je ne comprenne pas cette histoire de vêtement. Pardonnez-moi ma curiosité et mon indélicatesse mais à quelle espèce appartenez-vous ? C'est la première fois que je rencontre quelqu'un comme vous!

- Vous voulez dire qu'il n''y a pas d'elfe de maison chez vous ? Mais qui vous fait à manger, ou les corvées ou le ménage ?

- Chacun d'entre nous a – avait des tâches à effectuer, répondit patiemment le garçon devant l'effarement de l'elfe. « Nous étions plus qu'un peuple, nous étions une communauté, une grande famille dont les membres s'entraidaient, expliqua Lly ressentant le vide et la mélancolie laissés par la perte des siens. Jamais plus il n'aurait l'occasion d'écouter les anciens les soirs d'été ou célébrer l'esprit des aïeules à la Fête de l'Aellys, être félicité par son père pour un enchantement bien réalisé ou la douce étreinte de sa mère lorsque les visions le réveillaient la nuit, en sueur et terrorisé. Tom Jedusor avait veillé à cela. Il ne restait plus qu'une poignée de Mahashkar, tous disséminés à travers le monde sorcier, sans aucun moyen pour se retrouver. Le Professeur Dumbledore avait évoqué la solitude que serait sa vie à Poudlard dès la rentrée, il ignorait cependant, ou préférait ne pas voir, qu'elle était devenue un compagnon de route depuis huit mois maintenant, depuis cette nuit-là.

Le bruit de chocs répétés contre une surface dure le fit sortir brutalement de ses pensées et ce qu'il vit l'inquiéta et le bouleversa, Hewitt se frappait violemment la tête contre le mur en pierre du couloir, un fin filet de sang s'écoulant de son front.

- Hewill que faites-vous ? Arrêtez s'il vous plait ! s'épouvanta Lly.

- Hewill est désolé, Hewill a rendu le maître triste par ses questions, Hewill doit être puni, Hewill est un méchant elfe de maison.

- Quel non-sens profèrez-vous là ? Vous avez tout autant le droit que moi de poser des questions ! Arrêtez ça voulez-vous? Vous êtes en train de vous blesser ! ». Voyant que ses propos n'agissaient pas comme il le souhaitait il décida d'opter pour une autre méthode : la diversion.

« Peux-tu m'expliquer ce qu'être un elfe de maison signifie ? Est-ce une fonction, un signe distinctif ou autre chose ? »

Dire que Lly fut surpris par le regard épouvanté que lui lançait l'elfe à présent serait un euphémisme, qu'avait-il dit qui puisse provoquer un tel affolement? Décidément il ne comprenait rien aux coutumes et aux croyances de la communauté sorcière britannique. Il aurait beaucoup de choses à apprendre durant cet été.

- Hewill est vraiment désolé, Hewill a oublié que Lly lui avait posé cette question auparavant, bredouilla-t'il avant de se jeter une nouvelle fois contre le mur.

Et voilà pour la subtilité et la manipulation. Un échec total de diversion. Et il voulait intégrer serpentard ? Cela allait décidément demander beaucoup de travail.

- Répondez-moi s'il vous plait et par Merlin cessez de vous frapper s'il vous plaît cela me met mal-à-l'aise et me fait culpabiliser.

- Bien maître Lly, Hewill s'excuse, Hewill est désolé. Pour répondre à votre question nous elfes de maison sommes des créatures dont la seule raison d'exister est de servir les puissantes familles de sorcier. Nous leur sommes liés jusqu'à notre mort ou jusqu'à ce qu'ils nous libèrent. Dans ce dernier cas l'ancien maître doit donner un vêtement à l'elfe de maison, comme une chaussette ou un mouchoir.

- Je comprends. Puis-je vous demander un service ?

- Tout ce que peux faire Hewill pour Lly Hewill le fera avec joie.

- Voyez-vous dans mon pays nos mœurs étaient très différents de ceux d'ici ! Pourriez-vous m'enseigner les usages de la haute société, le fonctionnement du ministère et de la vie du citoyen moyen? Je m'aperçois qu'il existe un gouffre immense entre ma communauté et celle-ci et je dois absolument être prêt pour la rentrée scolaire. Le professeur Dumbledore pourrait bien sûr m'aider mais je lui en demande déjà beaucoup.

- Ce serait un honneur d'aider le jeune Lly.

Brutalement l'elfe s'arrêta devant une lourde porte en fer forgé au-dessus de celle-ci se dressait fièrement l'écusson des serpentard arborant le serpent d'argent. Lly tenta de pousser le battant mais la porte resta immobile, comme figée au sol.

- Lly doit prononcer le mot de passe pour pouvoir entrer dans ses quartiers.

- Mais je ne le connais pas, le directeur ne me l'a pas donné !

- Heureusement Hewill servait l'ancien préfet il peut donc le dire à Lly. C'est sang et pureté. Lly doit prononcer ces mots en pointant sa baguette vers la porte.

Suivant les instructions de l'elfe de maison, Lly put bientôt pénétrer dans ses appartements d'été. Vert et argent se partageaient harmonieusement les murs de la pièce, un lit, une armoire et un bureau en ébène noir venaient meubler la chambre. L'absence d'ornement ou de couleurs chaudes aurait pu provoquer une sensation d'austérité et pourtant Lly se sentit immédiatement chez lui, le vert sombre lui rappelait les grandes forêts de son pays et l'argent celui des rayons du soleil à travers les feuillages. Oui cette chambre lui convenait totalement.

- Merci de m'avoir accompagné Hewill, je vais à présent déballer mes affaires et me reposer. Je ne dinerai pas ce soir. Merci beaucoup et bonne nuit.

Comprenant qu'il était congédié pour le reste de la soirée Hewill s'inclina et disparut.

Après avoir rangé ses maigres possessions Lly s'allongea sur son lit et, alors qu'il priait pour que ce soir les cauchemars restent à la périphérie, il sombra dans les bras de Morphée.