Bien le bonjour les choupinets :)
Me voici avec une nouvelle histoire qui sera composée de 3/4 chapitres. Elle est centrée sur les personnages de Stiles, Derek et Isaac. Je me suis intéressée à un thème un peu étrange qui est le polyromantisme (je ne sais pas si ce terme existe, mais je m'en contre fiche !). Je me suis demandé si c'était possible d'aimer plusieurs personnes à la fois sans vivre dans le conflit. Est-ce que les ménages à trois peuvent réellement fonctionner ?! Du coup, c'est pour ça que je vais mettre cette fic dans le Rating M car le thème peut être un peu dérangeant pour certaines personnes.
Bien sûr, si le thème vous dérange, je comprends, je vous invite d'ailleurs à cliquer sur la petite croix rouge avant d'être choqués :) Cependant, je resterais sans doute très soft et basée sur les sentiments plutôt que sur l'attirance sexuelle.
Cette fiction se déroule un an après (spoilers saison 3) la mort d'Allison. Elle ne prend pas en compte le retour de Kate ni la saison 4.
Je vous souhaite une bonne lecture et attend vos commentaires avec impatience !
Des bisous.
~ la saveur des pluies d'été - chapitre 1
Parfois, ça les frappait en plein cœur quand ils ne s'y attendaient plus. La plaie toujours béante peinait à se refermer et la douleur se faisait toujours lancinante malgré le temps qui passait. C'était faux ce qu'on disait, le temps n'arrangeait rien. Il rendait à peine la vie plus supportable. Les absences se faisaient cruelles et eux, ils se détestaient de toujours exister. Quelquefois, ils auraient bien échangé les rôles. Scott aurait pris la place d'Allison, Lydia celle d'Aiden. Quant à Derek, il aurait vendu son âme pour pouvoir ramener Boyd et Erica à la vie.
Ce soir de vacances d'été était un soir de pleine lune. Si Stiles savait qu'elle exerçait une puissance quasi-incontrôlable sur ses amis lycanthropes, il constatait aussi que la lune le rendait plus fébrile. Il tournait pendant des heures dans son lit glacé, désespérant de pouvoir trouver le sommeil. Ses pensées se mélangeaient dans son crâne, ticket suprême pour la migraine. A l'université, où il venait de finir sa première année de licence de sciences, il avait écrit le début d'un mémoire sur les effets de la lune sur l'être humain. Lorsque Derek avait appris le sujet d'étude de Stiles, il avait levé les yeux au ciel et pris son habituel air pincé qui lui allait si bien. L'humain avait sourit et bien vite, Derek n'avait pas eu d'autre choix que d'en faire de même. Cela faisait déjà plusieurs mois que ces deux-là devenaient des marshmallows chaque fois qu'ils se voyaient. Des amis. Voilà ce qu'ils étaient désormais.
Cette amitié était sans doute due au départ imprévu d'Isaac ou bien peut-être à l'enfermement sur lui-même de Scott. Ou alors, c'était juste ce qui devait arriver. Après tout, ils partageaient de nombreux points communs qu'ils avaient longtemps essayé d'ignorer.
- « On est un peu comme la lune, nous deux. Moi la face visible, toi la face cachée. » avait dit Stiles, un jour.
Derek n'avait rien répondu. Il ne savait jamais quoi dire face à ces démonstrations d'amitié. Stiles ne s'en formalisait pas. Il connaissait bien Derek et ne le jugerait jamais pour son manque d'exubérance en matière de sentiments.
# # #
Stiles ne parvenait pas à dormir et mit ça sur le compte de la pleine lune. Il se leva pour regarder par la fenêtre et soupira. Elle brillait de toutes ses courbes, hypnotisant son monde. L'humain sortit son portable de sa poche pour y tapoter rapidement un 'Tu vas bien ?' à destination de Scott. La réponse ne se fit pas attendre : 'T'inquiètes, je suis avec Kira.'. Stiles sourit. Que son meilleur ami aille bien était l'une des rares choses à pouvoir lui rendre le sourire.
En réalité, si Stiles était incapable de tomber dans les bras de Morphée, c'était parce que dès que ses paupières se fermaient, il voyait les visages de tous ceux qu'il avait aimé et qui avaient disparu. Il sursautait, suspendu entre le sommeil et la réalité.
Stiles regarda à nouveau par la fenêtre, tendit l'oreille et perçut les ronflements de son père dans la pièce d'à côté. D'un geste habitué, il passa ses jambes dans le cadre de la fenêtre et descendit du toit sans difficultés. Une fois sur l'herbe légèrement humide, il frissonna en se rendant compte qu'il ne portait qu'un marcel et un bermuda, ce qui lui servait de pyjama. Il haussa les épaules pour lui-même et commença sa marche, sachant très bien où ses pas le mèneraient.
Stiles sentait l'orage arriver. Il y avait cette odeur de terre et de poussière, une senteur tiède et délicate. Un quart d'heure plus tard, il parvenait à l'entrée du loft de Derek. Il farfouilla dans sa poche à la recherche du double des clés qu'avait fait fabriquer le lycanthrope. Stiles trouvait ça dingue que Derek ait accepté de lui offrir le droit d'entrer dans son domaine dès qu'il le voulait. C'était l'étudiant qui avait proposé l'idée. Ses insomnies étaient de plus en plus fréquentes ces derniers mois et il ne parvenait à trouver le sommeil qu'aux côtés de Derek. Au début, Hale avait grogné. Il ne supportait pas d'avoir Stiles sans cesse dans ses pattes. Puis il avait fini par s'y faire. C'était même devenu une habitude à la limite de l'addiction. Lorsqu'il se passait une semaine sans que Stiles ne frappe à sa porte, le manque se faisait ressentir. Aujourd'hui, l'humain ne frappait plus. Il entrait doucement, déposait ses chaussures dans l'entrée, refermait derrière lui puis s'asseyait quelques minutes sur le canapé. A chaque fois, Derek descendait de sa chambre, fronçait les sourcils pour la forme puis finissait par s'asseoir à côté de lui. Ils passaient un long moment à discuter ou tout simplement à se réconforter par leur présence mutuelle. Enfin, ils s'endormaient, à moitié allongés sur le canapé, épuisés mais rassurés.
Ce soir d'orage ne fut pas un soir comme les autres. Après quelques minutes assis sur le canapé, Stiles constata que Derek ne descendait pas. Titillé par la curiosité, il grimpa lentement l'escalier, persuadé d'y trouver un lycanthrope profondément endormi. Ces derniers jours, Derek lui était apparu plus fatigué qu'à son habitude, presque exténué. Stiles n'avait pas trouvé les mots pour lui faire avouer ce qui n'allait pas. L'humain avait laissé tomber, espérant que Derek serait plus enclin à parler les jours suivants. Lorsqu'il arriva dans la chambre du loup-garou, dont la porte était entrouverte, il ne put s'empêcher de lâcher un rire jaune. Derek avait déposé une valise sur son lit et était visiblement en train de la remplir.
- « Tu t'enfuis encore ? »
Stiles faisait allusion à la fois où Derek était parti avec Cora sans même laisser un mot. Le jeune humain n'avait rien laissé paraître mais il en avait beaucoup souffert. Il ne supportait pas lorsque les gens l'abandonnaient de la sorte. C'était ce qu'il ressentait à chaque fois que quelqu'un quittait la ville : un abandon. Comme tous ces gens qui laissent leur animal de compagnie sur le bord de la route. Cora l'avait abandonné, Isaac l'avait abandonné. Il ne laisserait pas Derek faire de même. Surtout pas Derek.
Le lycanthrope se retourna vers Stiles avec un calme olympien, tentant de cacher sa détresse. Il plaça un nouveau vêtement dans sa valise, cherchant sans doute quoi répondre à cette question ironique. Derek le savait pertinemment : Stiles ne comprendrait pas.
- « Je rêve où tu es en train de faire comme si je n'étais pas là ? »
Le loup-garou n'accorda toujours pas de réponse à son ami. Il restait désormais immobile, les mains plongées dans sa valise.
- « Tu comptes aller où comme ça, Derek ? » souffla Stiles, qui paraissait désormais à deux doigts de déposer les armes.
- « Je vais voir Isaac. »
Derek avait lancé la bombe sans même porter un regard à l'étudiant. Les lèvres de Stiles était désormais entrouvertes mais il ne trouvait rien à dire face à cette nouvelle. Il commença à se balancer d'un pied à l'autre, comme s'il tentait de reconstituer son cœur désormais en miettes en le secouant.
- « Je viens avec toi. » lança-t-il avec détermination, les sourcils froncés.
Cette fois, Derek releva la tête et croisa le regard noisette de celui qui, en peu de temps, était devenu son ami le plus précieux.
- « Tu ne comprends pas, Stiles. » se lamenta-t-il, les bras ballants et l'air las. « Je ne pars pas pour une semaine, ni même pour quinze jours. Je... Je ne suis pas sûr de revenir, d'accord ? »
A nouveau, Stiles ne put s'empêcher de se mettre à rire. Bien évidemment, le cœur n'y était pas. C'était cette situation ridicule qui le rendait nerveux.
- « Ah, oui, d'accord. » dit-il ironiquement. « Sérieusement, comment veux-tu que je sois 'd'accord' avec ça ? »
L'étudiant avait insisté sur le mot 'd'accord' et sa voix respirait l'énervement et l'angoisse. Il posa sa main sur sa bouche qu'il déforma avec ses doigts. Cette grimace aurait fait sourire Derek, d'habitude. Ce soir-là, aucun des deux n'avait envie de rire. Stiles remarqua une enveloppe déposée près de la valise avec son prénom dessus. Il l'attrapa avant que Derek ne puisse la cacher. Le lycanthrope lâcha un souffle rauque qui retentit dans la pièce. L'étudiant défit l'enveloppe comme il le pouvait.
- « Au moins tu comptais me laisser un mot, c'est déjà ça. » se moqua-t-il.
Ce qu'il trouva à l'intérieur de l'enveloppe le cloua sur place. Il sentit son cœur entamer une course folle.
- « Sérieux ? » demanda Stiles en agitant le papier.
- « Sérieux. » souffla Derek, un sourire doux sur les lèvres que l'étudiant n'avait jamais aperçu auparavant.
- « Je ne comprends pas. » signifia le plus jeune en s'asseyant sur le rebord du lit. « Il y a deux minutes tu étais en train de me convaincre de ne pas partir avec toi. (…) Et là... Et là, je trouve un billet d'avion dans une putain d'enveloppe avec mon nom dessus. »
- « J'allais t'écrire une lettre pour tout t'expliquer, mais tu ne m'en as pas laissé le temps. »
- « Alors vas-y, raconte. »
Stiles tapotait sur la couette de Derek pour l'inciter à s'asseoir à ses côtés. Ce que le lycanthrope fit sans se faire prier.
- « Ok. » commença-t-il, sa cage thoracique se ravitaillant d'une grande bouffée d'air frais. « Je t'ai acheté un billet sans date d'aller ni de retour. Je ne voulais pas t'imposer mon départ et te faire prendre une décision hâtive. Je te connais, Stiles. Je savais que tu serais capable de tout plaquer pour partir avec moi et retrouver Isaac. Je voulais juste que tu prennes le temps d'y réfléchir. Je voulais que tu pèses le pour et le contre d'un tel départ. Ton père, Scott, Lydia... Tu penses que ça vaut le coup de tout plaquer pour aller à Paris ? »
Stiles regardait le billet d'avion qu'il tenait entre ses doigts. Ce que lui offrait Derek, c'était une promesse d'avenir, une amitié indestructible et de tendres retrouvailles avec Isaac. Il ne pouvait pas rêver de mieux. Pourtant, les mots du lycanthrope résonnèrent dans ses tympans.
- « Non, je ne penses pas. »
Un instant, Derek parut déçu. Pourtant, il hocha la tête avec un fin sourire sur les lèvres.
- « Tu vois... » dit-il en donnant un léger coup de coude à Stiles. « Je te laisse le billet, je te laisse les clés de l'appart pour t'occuper de la fichue plante que t'as voulu mettre dans le salon, et je file. L'avion décolle dans deux heures. »
Le loup-garou sauta sur ses pieds et donna une tape amicale dans le crâne de Stiles. Quelques mois auparavant, leur relation n'était que conflits et remarques désobligeantes. Aujourd'hui, les voilà plus complices que jamais, angoissés à l'idée de devoir se quitter.
- « Derek... » chuchota Stiles qui ne bougeait pas d'un millimètre. Il leva cependant les yeux vers le loup-garou. « Je ne pense pas que ça vaille le coup. J'en suis certain, tu comprends ? »
Cette fois, profitant de la surprise de Derek, Stiles sauta à son tour sur ses pieds et commença à faire les cents pas dans la pièce. Son corps bougeait aussi vite que son esprit. Derek détestait le voir dans ces moments d'excitation, il savait que le cerveau du jeune homme finirait par un jour ne plus pouvoir supporter cette hyperactivité.
- « Et au pire, si ça se passe mal là-bas... Et bien je rentre, il est où le soucis ? Une décision n'est jamais vraiment une sanction, si ? » lança l'étudiant, haletant. « Tu sais à quel point le départ d'Isaac nous a brisé tous les deux. Parce que, aussi paradoxal que ça puisse paraître, ce grand con de Lahey, il me manque à en crever et je ne comprends même pas pourquoi. Je suis sûr qu'une fois que je l'aurais revu, ses remarques débiles et ses yeux trop bleus pour être vrais me feront carrément chier. Mais – parce qu'il y a un mais – j'ai envie de partir avec toi. C'est peut-être fou et sans doute idiot mais je m'en veux presque de ne pas avoir eu cette idée avant toi. »
Les épaules de Stiles s'affaissèrent d'un coup, signe qu'il avait fini son discours. Derek l'observait avec inquiétude, bien qu'un sourire se dessinait peu à peu sur ses lèvres. Le lycanthrope savait parfaitement ce que ressentait Stiles en cet instant. Ils avaient passé des nuits entières à évoquer le vide qu'avait provoqué le départ d'Isaac. Dans un premier temps, l'humain n'avait pas compris comment ce type si arrogant et naïf pouvait lui manquer à ce point. Puis, il avait fini par se faire une raison. C'était comme ça et il n'y avait pas plus d'explication à donner.
- « Il sait que tu viens ? » demanda Stiles, remis de ses émotions.
- « Non... » murmura Derek, presque honteux.
En un an d'absence, ils ne s'étaient pas donné beaucoup de nouvelles. Isaac avait envoyé quelques cartes postales, quelques e-mails. Ils s'étaient fait une ou deux séances Skype tous les trois. Puis les mois avaient filés et les nouvelles s'étaient espacées. Isaac semblait heureux loin d'eux et pendant un temps, ils avaient cru que ça leur suffisait pour être heureux aussi. Bien sûr, Derek et Stiles s'étaient voilé la face. Ça ne leur suffisait plus.
- « On y va ? »
- « Tu es sûr que tu veux partir comme ça ? Tu ne veux pas plutôt me rejoindre la semaine prochaine et profiter pour dire au revoir à tout le monde au lieu de partir comme un sauvage ? »
Stiles fit une moue dubitative.
- « Toi, tu pars tout le temps comme un sauvage et ça ne te dérange pas. » répliqua Stiles avant de se prendre un coup de poing dans l'épaule. « Au pire, je dirais que tu m'as kidnappé. C'est très crédible. Mon père a toujours eu des doutes sur toi. »
Les yeux de Derek firent une roulade. Ce gamin était tellement insupportable parfois.
- « Ok, l'idée du kidnapping me va. » précisa le lycanthrope, une pointe de malice dans la voix.
- « Tu me laisses une demi-heure pour rassembler quelques affaires et laisser un mot au paternel ? »
Stiles avait parlé si vite que l'aîné l'empêcha de passer et l'attrapa brutalement par les épaules. Il le colla avec une certaine délicatesse contre le mur et le pointa du doigt.
- « Je ne veux pas que demain tu m'accuses de t'avoir forcé la main, ok ? »
- « Qu'est-ce que tu racontes encore ? » soupira Stiles, las des sempiternelles remises en question de Derek Hale
- « C'est juste que... Partir comme ça du jour au lendemain sans prévenir personne, c'est pas ton genre, Stiles. (…) Depuis qu'on a mis notre animosité de côté pour devenir amis, t'as carrément changé. »
- « Toi aussi... Tu ne montres plus tes crocs, tu me souris. Tu ne grognes plus, tu réponds à mes questions. Et le pire dans tout ça, tu sais ce que c'est ? Même quand tu me plaques contre un mur, tu le fais gentiment. (…) T'es devenu une guimauve, Derek, il faut t'y faire. »
Le ton moqueur de Stiles énerva le loup-garou qui, cette fois, grogna pour de vrai. Personne dans l'entourage de Derek et Stiles ne pouvait dire le contraire : ces deux-là avaient mis de l'eau dans leur vin. Leurs personnalités s'accordaient désormais parfaitement et bien que leur relation soit toujours aussi explosive, les deux hommes avaient grandi ensemble.
- « Tu te rappelles de la douleur que tu as ressentie quand tu as su qu'Isaac s'installait pour de bon en France ? »
Stiles hocha la tête, les lèvres pincées. Le souffle chaud du lycanthrope sur son visage lui provoquait de drôles de sensations qu'il tentait de refréner.
- « Cette douleur, tu vas l'infliger à Scott, à Lydia... »
- « Ils survivront. »
Stiles avait toujours été quelqu'un de généreux et de présent pour tous ses amis. Aujourd'hui, Derek avait l'impression qu'à son contact, l'étudiant révélait une part beaucoup plus sombre de lui-même. Il n'était pas sûr d'apprécier le résultat de leur amitié.
- « Et ton père, Stiles ? Tu imagines le laisser seul ? »
- « Si ça se trouve mon père va nous rejoindre parce qu'il aura trouvé un poste de Shérif. »
- « Ça n'existe pas les Shérif en France. » trouva bon de préciser Derek.
L'humain resta un instant interloqué par cette nouvelle, ne comprenant pas vraiment le système français, tout d'un coup. Il rangea ses questions pour plus tard, préférant revenir à la conversation initiale.
- « Écoute... Une chose est sûre, mon père m'a toujours dis qu'il fallait que je pense à moi et à mon avenir avant de penser à lui. Il m'a toujours raconté qu'on ne fait pas des enfants pour les garder, et blablabla. (...) Je ne peux pas l'expliquer, mais... Je sens que ma vie est là-bas avec toi et Isaac, qu'on va bien se marrer tous les trois et qu'on va enfin arrêter de faire des têtes d'enterrement toutes les deux minutes. (…) Puis si ça se trouve, il y a des grenouille-garou, en France. »
- « Je te demande pardon ? »
- « Ben j'sais pas, ils mangent bien des grenouilles les français alors si ça se trouve il existe des grenouille-garou. »
- « J'avais compris la blague. (…) C'est juste que... En quoi le fait qu'il y ait des grenouille-garou en France puisse être une motivation pour aller dans ce pays ? »
- « Très bonne question, Sherlock. (…) L'idée me faisait marrer, c'est tout. »
Derek se pencha d'un air menaçant vers Stiles mais ouvrit les bras pour l'y accueillir. C'était la première fois que le lycanthrope se montrait aussi démonstratif envers l'humain. Stiles se blottit un peu plus contre le torse de Derek, bien que totalement gêné par cette marque d'affection. Leur relation n'était pas dans la démonstration, elle était dans l'intellect, dans le cérébral. Pourtant, aujourd'hui, ils semblaient avoir fait un demi-tour complet sur l'autoroute de leur amitié.
Au loin, ils entendirent gronder l'orage que la douce odeur de cette nuit présageait.
# # #
Après une course effrénée dans l'aéroport, Stiles et Derek grimpèrent enfin dans l'avion qui les mènerait à Isaac. Trempé de sueur, Stiles respirait fortement ce qui commençait à agacer Hale.
- « J'aurais voulu me mettre à côté du hublot. » soupira l'étudiant.
Derek grogna, visiblement peu enclin à laisser sa place côté hublot. Stiles haussa les épaules puis, comme si la bonté divine le frappait, il se cogna le front avec la paume de sa main.
- « Quoi encore ? » râla Derek qui semblait vouloir se reposer un peu.
- « J'ai oublié mon K-way. Je t'avais dit que j'avais oublié un truc. Si seulement tu n'avais pas été derrière mon dos pour me presser, je l'aurais sans doute mis dans ma valise. (…) C'est connu, il fait super mauvais en France. Il pleut au moins cinq jours sur sept, j'avais lu ça sur Wikipédia. »
- « N'importe quoi... » lança le lycanthrope au bout du rouleau.
- « Tu veux une preuve ? T'as qu'à voir l'investiture de leur président. Il pleuvait des cordes. (…) Et je suis sûr que dans leur pays ils doivent bien avoir un proverbe qui dit un truc du genre 'Pluie lors de l'investiture du président, pluie pendant cent ans'. Ce sont des pros pour créer des proverbes débiles. »
- « C'est moi ou tu as un problème avec les français ? » demanda Derek en haussant un sourcil.
- « J'adooo...ooore les français. » rétorqua Stiles dans un français plus qu'approximatif.
Derek soupira en levant les yeux au ciel puis réussit enfin à s'endormir, ignorant les plaintes et angoisses de son ami. Épuisé, Stiles fit rapidement de même.
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Lorsqu'ils atterrirent à Roissy après de nombreuses heures de vol, Stiles s'étira de tout son long. Il avait dormi la bonne majorité du temps. Quant à Derek, il avait dormi quelques heures mais avait fini par se tourner les pouces en attendant que Stiles daigne se réveiller. En vain.
Ils sortirent de l'avion, retrouvèrent non sans mal leurs valises puis partirent à la découverte de la capitale française.
- « Elle est où la Tour Eiffel ? » demanda Stiles, à peine dehors.
- « J'en sais rien, et je m'en fous un peu. C'est que de la ferraille. » pestiféra le lycanthrope.
- « Oh, tu es d'une humeur radieuse à ce que je vois, ça fait plaisir. »
Sans un mot, ils s'élancèrent dans une bouche de RER. Une fois sur les Champs Élysées (seul nom qu'ils reconnurent vraiment sur les panneaux), Derek sortit un papier de sa poche où était griffonnée l'adresse d'Isaac. Le blondinet avait vécu quelques temps chez des cousins de la famille Argent, puis avait fini par prendre son indépendance et se louer un appartement. Chris Argent s'occupait de tous les frais, permettant au jeune homme qu'il considérait comme son fils de continuer ses études. Au départ, Isaac avait été gêné de vivre au crochet du père de sa petite amie décédée. Avec le temps, il avait apprécié avoir quelqu'un sur qui compter. Cela faisait bien longtemps que ça n'était pas arrivé.
- « Tu sais dans quel arrondissement il vit ? » se renseigna le jeune humain.
- « Non... C'est pas marqué sur l'adresse. »
Stiles arracha le papier des mains de Derek et, sans même regarder l'adresse, il stoppa quelqu'un dans la rue et demanda dans un français toujours loin de la perfection :
- « Bonjour. Moi chercher cette adresse. Vous connaître, merci. »
La personne qu'il avait arrêté, un homme d'une quarantaine d'années, regarda le bout de papier, chercha quelques secondes puis fut pris d'un fou rire qui préoccupa les deux américains.
- « Pourquoi il rit ? » murmura Derek les sourcils froncés, donnant un coup de poing dans le dos de Stiles.
L'étudiant ne répondit pas, intrigué par le comportement de son interlocuteur. L'homme reprit son calme et finit par s'excuser de son fou rire dans un anglais parfait.
- « Si vous cherchez cette adresse, c'est vraiment pas par ici, les gars. La ville de Guéret c'est dans la Creuse, pas en région parisienne. Vous allez devoir prendre le train jusque là-bas. »
Comprenant soudain l'énorme boulette de Derek Hale, Stiles serra les dents en regardant l'homme s'en aller avec un sourire moqueur aux lèvres.
- « Je vais te tuer, Derek. Je te jure que je vais te tuer. (…) Je ne sais peut-être pas qu'ils n'ont pas de Shérif en France, mais je sais au moins que Paris n'est pas la seule ville dans ce pays. »
Le lycanthrope se renfrogna. Il arborait désormais sa tête des mauvais jours. Cela faisait à peine une heure qu'ils étaient en France et ils ne pouvaient déjà plus se supporter.
- « Comment voulais-tu que je sache ? Ce crétin d'Isaac nous a envoyé une carte postale de la Tour Eiffel. Je ne me suis pas posé plus de questions. »
Stiles secouait la tête tout en regardant Derek, les poings sur les hanches. Puis, malgré lui, il explosa de rire face au visage désespéré de son compagnon d'infortune.
- « Nos aventures françaises commencent bien, Derek. Si on arrive à cette ville-là, Guérette ou je ne sais quoi... Je te tire mon chapeau. »
Le visage du loup-garou s'adoucit. Derek sortit son portable de sa poche.
- « Je vais appeler Isaac. Il saura sans doute nous guider. »
Bien que déçu de ruiner leur surprise, le lycanthrope composa le numéro de son bêta. Derek lui expliqua bien vite la situation. Stiles entendit Isaac parler à l'autre bout du fil. C'était rafraîchissant et son cœur accéléra sa course.
- « Vous êtes tellement des branques... Je ne sais pas si vous méritez que je vous aide. »
Les trois amis explosèrent de rire. Ils n'étaient pas encore réunis mais c'était tout comme. Pour la première fois depuis un an, leurs cœurs battaient sur le même rythme.
Alors qu'ils riaient, la pluie s'abattit sur les épaules de Stiles et Derek.
- « Vous avez pensé à prendre un K-way ? » demanda Isaac. « Il tombe des cordes depuis plus de deux semaines. »
Derek lança un regard complice à Stiles.
- « Bienvenue en France, les gars ! »
A la fois mélancolique, drôle et tendre, je pense que cette courte fanfiction (c'était censé être un OS, mais j'étais incapable de m'arrêter d'écrire), saura vous surprendre. Du moins je l'espère !
Alors, que pensez-vous des relations qu'entretiennent Isaac/Stiles/ Derek ? Comment vous voyez-ça évoluer ?
Puis surtout, qu'avez-vous pensé de ce début d'histoire ? J'espère avoir réussi à vous faire sourire avec les quelques clichés sur les français. :D
Je vous embrasse et vous dit à très vite.
