Bonjour bonsoir ! Aujourd'hui je viens vous présenter ce petit projet qui je l'espère vous plaira, dans lequel je me suis dit que c'était une bonne idée de mêler l'attaque des titans avec le jeu vidéo Bioshock (on parlera ici du premier opus sorti.). Cette fiction contiendra donc du gros spoil sur le jeu (et non sur le manga).
J'espère vraiment parvenir à bien adapter tout ça pour le rendre agréable à la lecture, j'espère aussi arriver à avoir un rythme d'écriture assez rapide. Sur ce, je vous laisse à votre lecture !
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1960, Au milieu de l'Atlantique.
« Lorsque mes parents m'ont mis dans cet avion qui m'emmènerai voir mes cousins d'Angleterre, ils m'ont dit ceci : ''Mon garçon, tu es un être exceptionnel, tu es promis à un grand avenir.''. Et le plus beau dans tout ça, c'est qu'ils avaient raison.
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Dans ce tas de ferraille survolant l'océan Atlantique avec à son bord une demie centaine de passagers, un jeune homme fumait distraitement en observant une photo argentique qu'il caressait tendrement. Il ne devait pas avoir plus de la vingtaine. Ses parents ainsi que sa sœur lui manqueraient beaucoup. Sur ces genoux reposait un imposant cadeau emballé dans un papier d'un bleu criard à motifs floraux, un énorme nœud rouge à froufrous scellait le présent. Une petite carte écrite d'une main tremblante d'émotion (sûrement sa mère) lui demandait de ne pas l'ouvrir avant qu'il ne soit arrivé. Évidemment il avait été tenté mais en bon fils qu'il était, il s'était abstenu. Vu son poids et sa taille, ce devait être une boîte de chocolats.
Il ne partait pas pour Londres par pur plaisir. Quitter sa famille avait été déchirant, mais après la guerre, sa famille s'était retrouvée sans le sou, et le fils aîné avait été contraint de partir chercher du travail à l'étranger. Il se devait de rapporter de l'argent, son père avait été gravement blessé au front, et maintenant privé de sa jambe droite, il ne pouvait plus travailler et la prime pour les anciens blessés de guerre n'était pas bien grosse. Sa mère enchaînait les petits boulots ici et là pour subvenir à tout leurs besoins, mais elle n'était plus toute jeune et sa condition physique avait beaucoup baissé ces derniers temps. Fort heureusement, ses cousins anglais avaient accepté de le prendre comme ouvrier dans une de leurs usines de textiles. Eux n'avaient pas à se plaindre de la misère, la seconde guerre mondiale leur avait permis de s'en mettre plein les poches en vendant des treillis et autres uniformes et parachutes à l'armée. Ils comptaient désormais comme l'une des entreprises les plus riches d'Europe.
Le jeune homme écrasa la fin de son mégot après s'être brûlé les doigts sur le filtre entamé par les braises. Il tenta d'apercevoir le continent par le hublot mais il faisait bien trop sombre pour ça.
Il soupira lourdement. La fatigue l'assaillait et fermait peu à peu ses paupières alors qu'une profonde excitation faisait battre son cœur plus vite et le tenait éveillé.
Quelques rangées derrière lui, un enfant en bas âge se mit à pleurer, sans doute effrayé par les secousses qui ébranlaient l'avion depuis quelques minutes déjà. Il avait été prévenu, les zones de turbulences étaient plutôt fréquentes, et il avait plutôt confiance en la mécanique contemporaine. Il était persuadé qu'au petit matin, il verrait les côtes anglaises et prendrait son premier petit déjeuner à l'aéroport. Mais l'éclair qui tonna à quelques mètres de lui et qui manqua de peu de percuter l'aile gauche lui fit soudainement douter de sa pensée. Le cris paniqué d'une jeune femme ne le rassura pas plus, surtout quand elle assura voir un des réacteurs prendre feu. Quand les passagers se rendirent compte de l'état de l'engin, ce fut le chaos. Comme décidé par une volonté céleste, l'avion commença à chuter à ce moment précis, projetant bagages et passagers dans les airs. Les hurlements du bébé furent couverts par des cris et pleurs paniqués. Le jeune homme fut projeté par une nouvelle secousse contre le plafond et s'évanouit sous le choc.
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Il revint à lui en sursaut alors que sa bouche allait s'ouvrir dans un réflexe désespéré de grappiller la moindre goulée d'air. Il la referma aussitôt en se rendant compte qu'il était sous l'eau. Maintenant qu'il se savait vivant, autant éviter la noyade. Le jeune homme poussa fort sur ses pieds pour regagner la surface. Ses poumons le brûlaient. Autour de lui, des tonnes d'affaires et de morceaux de ferrailles coulaient à pic vers un fond océanique invisible. Un sac aux allures assez chic passa en coulant à côté de lui, un chocker de perles s'en échappait, et le camé qui y était accroché semblait le narguer de son visage lisse et blanc comme l'ivoire qui le constituait. Chaque brasses qu'il faisait lui compressait un peu plus l'abdomen alors qu'il se rapprochait inexorablement de la surface. Ses vêtements étaient alourdis et gonflés par l'eau froide et lui empêchaient une totale liberté de mouvements. Il commençait à penser que cette fois c'était bien la fin quand sa tête perça la surface de l'eau. Il toussa à s'en faire mal à la gorge, recrachant l'eau trop salée qu'ils avait commencé à avaler. Au dessus de lui le ciel était sombre, pas une étoile en vue. Même la lune était cachée par les épais nuages sombres. De temps en temps un éclair fendait le ciel, éclairant l'horizon un court instant. Autour de lui la carcasse fumante de l'avion avait pris feu, des sièges et des valises brûlaient elles aussi et le jeune homme préféra éviter de penser aux autres passagers. Au milieu de ce carnage il répéta un îlot à une centaine de mètres. Sur cet îlot un phare. Il ne s'y connaissait pas du tout en architecture maritime, mais il était presque sur qu'on n'en trouvait qu'à proximité des côtes, hors il n'y avait aucune terre en vue.
Il se décida finalement à nager vers cet abri de fortune, priant pour qu'il y ai de quoi se réchauffer à l'intérieur. L'été avait beau être là depuis deux mois, l'océan de nuit n' était pas réellement l'endroit le plus chaud au monde. Il arriva finalement au bout de quelques longues minutes au phare. Il s'agrippa aux épaisses marches de pierres et s'assis sur la dernière d'entre elles pour reprendre son souffle. Ses yeux et ses poumons le brûlaient à cause du sel et de la fumée, et il ressentait déjà les courbatures de ses efforts. Quand il eu reprit ses esprits, il avisa la lourde porte de bois finement gravée qui menait à l'intérieur du bâtiment. Les lanternes éclairaient faiblement ses détails, mais il pouvait y voir la représentation d'un homme les bras levés, tenant une sorte de sphère bien plus grande que lui à la manière d'Atlas portant le monde. Il jeta un dernier regard aux débris flottants, regrettant de ne pas avoir pu garder ses affaires puis entra par la porte entrouverte.
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Il mit quelques instants à s'habituer à cette nouvelle obscurité, puis il vit devant lui une sorte de grande toile rouge avec une large inscription dorée.
Ni Dieu ni Roi, le pouvoir à l'Homme.
Une statue de bronze au regard sévère surmontait l'étendard. Donnant à cette phrase une allure menaçante. Des lampes s'allumèrent alors, révélant au survivant l'architecture interne de l'édifice. Le plafond était très haut, il allait sûrement jusqu'en haut du phare. Sur les murs, des bas-reliefs représentaient une figure semblable à un gouvernail cerné de vagues pleines de poissons qui en jaillissait comme s'ils avaient été fait d'écume.
« Salut »
Il sursauta. Trop occupé à inspecter la pièce, il n'avait pas fait attention à la forme trempée assise dans un coin.
« Ravi de voir que je ne suis pas le seul à m'en être sorti. »
Assis contre un mur, l'homme le regardait d'un air las. Malgré sa dernière phrase, il n'avait pas l'air content pour un sou d'être coincé ici. Ses cheveux noirs coupés cours à l'arrière lui retombaient devant le visage, dégoulinant encore légèrement malgré leur air ébouriffé qui montrait bien la volonté de se sécher du garçon. Il portait de plutôt beaux habits si l'on ne prenait pas en compte qu'ils étaient complètement trempés. Sa veste montrait qu'il n'était pas des plus pauvres, et sa montre à son poignet ne faisait que souligner ce fait. À sa droite, juste à côté de son élégante chaussure de cuir, un paquet de cigarettes Silva ainsi qu'un petit lot d'allumettes totalement détrempé indiquaient qu'il avait essayé de s'en griller une. Sans succès apparemment. Le nouvel arrivant lui retourna poliment son salut, il lui demanda également depuis combien de temps il se trouvait là.
« Moins de vingt minutes je pense. En tout cas ce qui est sur, c'est qu'on risque de poireauter ici encore longtemps. Je doute qu'on retrouve tout de suite ce maudits phare au milieu de ce maudits océan.
-Eren. L'autre le regarda étrangement,
-Hein ?
-C'est mon nom, Eren Jeager. Comme nous sommes apparemment coincé ici je pense que nous pourrions échanger avec plus de facilité si nous connaissions nos prénoms respectifs.
-Ne te fais pas d'illusions gamin, je compte pas faire copain-copain avec toi pour le reste de ma vie, une fois qu'on se sera tiré de cet endroit, je compte pas garder contact. Il avisa la mine déconfite d'Eren avant de soupirer. Ok, t'as gagné… Levi Ackerman. Mais je te préviens tout de suite, t'auras rien d'autre ! »
Eren sourit largement. Au moins il n'était pas seul.
