Bonsoir!

Voici le premier chapitre d'une fiction dont j'ai déjà écris pratiquement la moitié, cela fait quelques mois déjà qu'elle est dans mes documents et j'ai décidé ce soir de continuer son écriture et de vous la faire découvrir.

J'espère vraiment qu'elle vous plaira, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez et si vous voulez une suite...

Les personnages appartiennent à Stephenie Meyer, je ne fais que les emprunter pour jouer avec...

Bonne lecture!


- Mademoiselle Swan? Vous ne vous êtes pas présenté à notre rendez-vous la semaine dernière!

- Je sais, répondis-je simplement en m'installant dans l'un des fauteuils molletonnés derrière le bureau.

- Vous êtes retourné le voir n'est-ce pas? C'était plus une affirmation qu'une question. Il savait. Bien sûr qu'il savait.

Chaque semaine c'était pareil. Chaque semaine il me posait la même question et chaque semaine je lui donnais la même réponse. Sauf que c'était la première foi que je manquai un rendez-vous pour ça. Je n'avais pas vraiment l'intention toutefois de me justifier plus que nécessaire.

- A votre avis... Docteur Cullen? lui retournai-je la question. Pensait-il sincèrement que j'allais laisser tomber?

Il n'y avait aucune chance à ça. La rage meurtrière qui m'habitait décimait tout, obscurcissait tout. Je ne vivais que pour ça, ne respirais plus que pour ça. Je n'aurai de repos qu'une fois que cet homme aurait quitté cette planète. Puis je les rejoindrais.

- Croyez-vous vraiment que cette démarche vous apaisera? soupira mon médecin en ajustant ses lunettes sur son nez.

- Je pris sur le coin de son bureau d'un blanc cristallin l'une des photos qu'il possédait et regardais la jeune femme au cheveux caramel qui souriait chaleureusement et amoureusement à son mari, une petite fille aux yeux bleu malicieux dans ses bras et esquissais un sourire amer. Je retournais la photo vers lui.

- Que feriez-vous à ma place Carlisle?

J'entraperçus l'ombre d'une douleur assombrir son regard si impassible et calme puis il retira ses lunettes, les posa sur mon dossier et rassembla ses mains sous son menton en me fixant.

- Je ne sais pas Isabella, avoua t-il mais je reste persuadé que la vengeance n'est pas une solution.

Je me calais dans mon fauteuil, croisais une jambe par dessus l'autre et posais mes deux mains sur les accoudoirs.

- Je n'ai jamais laissé sous entendre ça, répondis-je calmement. Qui y crois?

- Voyons Isabella je vous en pris, pas à moi. Je connais votre père depuis presque vingt ans maintenant, je vous ai vu grandir, évoluer. N'oubliez pas cela. Je connais votre caractère.

J'esquissais un sourire.

- En admettant que vous ayez raison. Que comptez-vous faire? La même chose qu'il y dix ans? crachai-je.

- C'est l'ami qui vous parle Isabella. Je sais que ce qui est arrivé est au delà des mots, une horrible tragédie mais je vous en pris, laissez moi vous aider.

Je partis dans un rire nerveux sans pouvoir le contrôler. J'avais envi de tout casser, de pleurer, de hurler, tout en même temps.

Carlisle plissa les yeux l'air inquiet et jeta un coup d'œil bref mais qui ne me passa néanmoins pas inaperçu à la petite armoire près de son bureau. Il devait probablement se demander s'il ne devait pas utiliser l'une de ces petites seringues désormais familières pour moi afin de me calmer.

Mais mon rire mourut rapidement dans ma gorge et mes yeux lui lancèrent des éclairs de haine profonde. Le seul sentiment que je connaissais désormais, le seul aussi que j'acceptais car il me permettrait de faire ce que je devais faire.

- Une ... horrible... tragédie? claquai-je. C'est comme ça que vous l'appelez vous? Dois-je vous rappelez comment ils sont morts?

- Isabella, cela va faire un an maintenant, je sais que cela peut paraître impossible ce que je vous demande, mais il faut que vous commenciez à avancer. Vous êtes jeune, et surtout vous n'êtes pas seule, le bonheur ne vous est pas fermé. Peut être pas maintenant mais plus tard. Seulement pour cela il faut que vous avanciez!

Pendant toute sa tirade je sentais mon sang bouillir. La rage que je contenais jusque maintenant me rongeait les veines comme un poison, ravageant tout sur son passage. Je serrai mes poings avec force, enfonçant mes ongles dans mes paumes jusqu'au sang. La colère réapparaissait à la surface de ma peau comme une entité propre me faisant trembler violemment, et je savais que s'il ne se taisait pas immédiatement, médecin ou non, ami ou pas, il n'y aurais pas de différence. Plus rien ne comptait désormais pour moi, je me fichais de tout et surtout je ne craignais pas les répercutions. Si jusqu'à maintenant il ne s'était pas aperçut que la Bella qu'il connaissait était morte il risquait de le découvrir bien vite.

- COMMENT... osez vous... me demander une chose pareille? sifflai-je. Vous me parlez de bonheur, d'avancer mais ce que vous n'avez toujours pas compris c'est que je n'ai aucune envie ni intention de tout cela. Mon bonheur c'était eux, mon mari et mes enfants. Et le jours où ils sont partis, je suis partie avec eux, crachai-je avec haine en me levant et en m'appuyant sur son bureau. Je pourrai vous tuer pour ne serait-ce qu'avoir évoqué l'idée Carlisle!

Il se recula dans son fauteuil, les yeux grands ouvert. Pour la première foi depuis le début de cette mascarade de thérapie son visage trahissait une émotion. Lui habituellement si calme, si impassible et professionnel avait peur de celle dont il disait il y quelques minutes être l'ami.

Parfait!

- Sachez que tout ce que vous dites ou faites n'a aucune espèce d'influence sur moi. Si je subie cette mascarade c'est uniquement pour mon père. Je crois que nous en avons fini pour aujourd'hui?

Il opina faiblement puis remit ses lunettes sur son nez. Reprenant son stylo, il nota quelque chose dans mon dossier, probablement la même chose que d'habitude:

Refuse d'obtempérer.

Fait preuve d'une haine absolue.

Agressive.

A des pulsions meurtrières.

Probablement songeait-il à me faire interner pour de bon cette fois mais je ne craignais pas cela. J'avais suffisamment d'argent pour le convaincre du contraire. Il avait beau être un bon médecin et un ami de mon père, il n'en restait pas moins scrupuleux et attiré comme un aimant par l'argent. De plus cela faisait des mois qu'il savait que j'avais le désir profond de me venger mais pour lui ce n'était que des mots dictés par le chagrin. Sûrement pensait-il qu'au pire des cas je proférerais quelques menaces ou ferais peut être un joli scandale auprès de lui. Mais rien de plus.

Il avait bien tord.

- Je ne serais sûrement pas là les prochaines semaines, lançais-je par dessus mon épaule en quittant la pièce.

Je sortis de l'hôpital par le parking souterrain afin de récupérer ma voiture. Mes talons claquaient fortement sur le béton, résonnant à mes oreilles comme une marche funèbre. Je m'installai derrière le volant et sortis mon téléphone pour appeler mon ami.

- Bella, répondit-il aussitôt.

- Des nouvelles? enchaînai-je immédiatement.

- Un nouvel associé. Une pointure du barreau. Ça pourrait te faciliter les choses.

- Hm. Tu m'envoie une fiche avec ce que je dois savoir sur lui?

- Bien sûr. Quand est-ce que tu reviens?

- Dans trois jours.

- Bella, hésita mon ami après un silence. Tu sais que je ne pourrai pas t'aider à faire plus. Tu es mon amie et il l'était aussi mais avec le bébé qui arrive dans un mois...

- Em, l'interrompis-je. Je n'en attends pas moins de toi, le rassurai-je. Rose et les enfants ont besoin de toi, et c'est quelque chose que je dois faire seule.

- Je n'approuve pas ce que tu vas faire Bells, sache le.

- Je sais, souris-je. Mais tu sais également que rien ne m'arrêtera?

- Fais attention à toi, supplia t-il.

- Je n'ai plus rien à perdre. Et je raccrochais.

Je démarrais puis retournais tranquillement au loft que l'on partageait tout les quatre il y a encore un an. J'étais presque venue à bout des cartons, il ne me restait plus que notre chambre à faire, ainsi que celle des enfants. Cela faisait des mois que je repoussais l'échéance pour m'en occuper, non pas que j'avais peur d'avoir plus mal ou de replonger mais voir cette chambre vide et froide donnerait une certaine réalité aux choses. Pour moi, il n'existait plus que rage et haine dans mon cœur, et mon désir suprême de vengeance occupait toutes mes pensées depuis le tout premier jours sans eux. Je ne m'étais pas donné le temps de réaliser et de vraiment pleurer leur perte et je ne le voulais pas, pas encore. Je me souvenais juste avoir hurlé encore et encore mais mes larmes pourtant bien présentes dans mes yeux, je ne les avais pas laissé couler.

Je pris une douche, me mis en peignoir, me fis un thé et comme chaque soir depuis 12 mois me mis devant mon ordinateur afin de rassembler la moindre petite information sur lui, sa femme, sa famille, ses amis, ses activités. Je venais de recevoir le mail d'Em avec les infos sur son nouvel associé et faillis m'étrangler avec mon thé lorsque je vis de qui il s'agissait.

Mon dieu comment j'allais faire ça!

Edward Masen, avocat impitoyable de New York. Rien ne lui échappait mais surtout rien ne lui résistait. Lorsqu'Edward Masen voulait... Edward Masen avait. Il était connu pour ses enquêtes minutieuses et acharnée, quand quelqu'un se trouvait dans son radar, il ne le lâchait pas. Jamais. Il n'était absolument pas influensable et il était inutile de croire ne serait-ce qu'un instant qu'on pouvait l'acheter et encore moins le tromper.

Je mis ma tête entre mes mains et soufflais profondément. Je ne voyais vraiment pas comment j'allais pouvoir m'y prendre avec lui. Je pouvais bien essayer de le séduire mais il verrait tout de suite que ce n'était pas naturel pour moi. Paraissait-il qu'il était un homme magifique, un homme à la beauté presque terrifiante, cela ne me touchait pas. Il n'existait pas de photos de lui, juste des rumeurs à son sujet. Je me voyais mal toucher un autre homme que mon mari et rien que d'y penser j'en avais la nausée.

Il semblerai bien pourtant que tu n'ai pas d'autres choix Bella. Cet homme n'avait pas d'ami et ne s'en embarrassait pas, il était donc inutile d'aller sur ce terrain là. Quant aux femmes, d'après ce que j'avais pu lire, il n'en avait aucune de fixe. Il ne s'affichait pas non plus. Bref se serait assez compliqué de l'attirer dans mes filets mais je devais essayer, c'était le seul moyen de l'atteindre lui.

Une demi heure et trois cigarettes plus tard, mon téléphone résonna dans mon salon.

- Bella, c'est encore moi j'ai une bonne nouvelle pour toi, s'exclama Emmet dès que j'eu décroché.

- Je t'écoute, répondis-je en expirant ma dernière bouffée de tabac.

- Rose peut te faire rentrer au cabinet, l'assistante que Masen avait embauché en arrivant s'est faite viré au bout de deux jours, il en cherche une nouvelle à la place.

- Elle peut me recommander?

- Dois-je te rappeler pour qui elle bosse?

J'eu un rire sarcastique.

- Non je risque pas d'oublier non, répondis-je d'une voix sombre.

Emmet resta silencieux quelques secondes avant de souffler. Je me doutais bien qu'être " prit entre deux feux" devait l'épuiser mais cela ne changeait rien pour moi.

- Elle s'en veut Bells... je... elle ne savait pas...

- Ça ne change rien Em!

- Elle veut t'aider sur ce coup! Laisse là faire Bella, je supporte plus de la voir comme ça! supplia t-il.

- Pourquoi l'autre s'est faite virer? éludai-je. Je ne voulais pas discuter du cas de Rosalie avec lui car cela se finirait sûrement comme à chaque fois... en dispute. Rosalie représentait désormais pour moi ce passé que je voulai à tout prix éradiquer.

- Trop entreprenante, reprit-il avec sérieux. Edward Masen ne plaisante pas avec son job, il est minutieux et carriériste.

- Elle a essayé de le séduire?

- Et même plus mais l'avocat n'a pas l'air d'être un rigolo. Il ne suffit pas d'avoir un beau décolté pour l'intéresser.

- Hmm, méditai-je.

- Mais je te fais confiance là dessus, je suis persuadé que tu saura lui montrer toute l'ambition que tu as.

Il allait falloir que je la joue vraiment fine et sûrement me faudrait-il plus de temps que je ne le pensais pour arriver à ce que je veux. Gagner sa confiance serait une tâche ardue mais nécessaire pour que je puisse m'approcher de lui.

Emmet continuait à me détailler le poste, les compétences requises et le caractère plus que difficile de mon futur patron. Apparemment je ne serai pas la seule sur ce poste et il me faudrait passer un entretient mais mon ami m'assura que sa femme ferait ce qu'il faut pour m'aider. Son aide me serait bien entendu très précieuse mais j'étais si déterminée, que même seule je ferais tout pour l'obtenir. Ma rage de vengeance me donnait une assurance hors du commun, loin, très loin même de celle que j'avais pu avoir par le passé. J'avais été auparavant une femme peu sûre d'elle, gentille et essayant de se dévouer aux autres.

C'était avant.

Après avoir raccroché avec mon ami, je me préparais une petite valise et me réservais un billet d'avion pour New York pour le lendemain. Mon entretient avec Edward Masen était fixé au lendemain en fin d'après midi. J'aurai du normalement me rendre là bas dans trois jours pour emménager dans le petit appartement que j'avais dégoté un mois plutôt mais les choses venaient de se précipiter et c'était tant mieux.

Je m'avançais vers ma chambre et pris la dernière photo qu'il me restait non emballée sur ma commode.

- Il va payer mes amours, je vous promets qu'il va payer! Et je viendrai ensuite vous rejoindre, murmurai-je d'une voix sombre.