BON-SWAR ! Comme il se trouve que je suis en période « Omagad Aldo Azur est trop génial », je me lance sur un tout nouveau projet ! Ce sera une fanfiction à chapitres irréguliers, c'est plus un recueil qu'autre chose d'ailleurs, dont le thème est le passé d'Aldo Azur. En gros, dans ma tête, Aldo est un vieux croûton qui ne fait pas son âge, donc il a du vivre tout plein d'aventures, des dizaines de vies, … Et c'est ce côté là que je veux explorer. Je vous embarque donc aux origines du ménestrel ! J'espère que ça vous plaira :3 On commence tout de suite avec le prologue ! Le chapitre 1 ne tardera pas, probablement dans la semaine qui arrive.
Disclaimer : L'univers et les personnages d'Aventures sont la propriété de Mahyar, Krayn, Bob Lennon, Bruce d'E-penser, Fred et Seb du Grenier. Tous les personnages originaux susceptibles d'apparaître sont de ma création et m'appartiennent entièrement. Je ne touche pas d'argent pour mes écrits, toute copie de mes textes sans autorisation est interdite.
LES AVENTURES DU MENESTREL
Prologue : Le vieil homme de la taverne
Dans les terres désolées de l'ouest, là où jadis se tenait la ville de Mirage, renommée Victoire après le passage d'une tempête il y a de cela de bien nombreuses années, se tenait une auberge, en plein cœur du centre ville. C'était un petit établissement, tenu par quatre hommes âgés et qui avait ses habitués malgré tout. Bon nombre de gamins venaient écouter les récits extraordinaires des gérants de la taverne, que certains voyaient plus comme des inventions loufoques joliment narrées. L'un d'eux, Théo de Silverberg, était d'ailleurs en train de compter aux enfants comment il avait survécut à l'effondrement d'une montagne. Aucun d'eux ne croyait à ces vieilles légendes, mais ça les divertissait.
Assis sur une table en bois un peu à l'écart, un homme surveillait la scène, sourire aux lèvres. Lui qui avait connu le personnage dans ses jeunes années, il avait encore un peu du mal à croire que les enfants l'adorait. Aldo Azur était un habitué des lieux, passant tous les mois pour raconter ses aventures aux jeunes qui voulaient bien l'écouter. A ses côté, Grunlek von Krayn, le plus vieux des quatre, somnolait. Le temps n'avait pas été très sympathique sur lui, et il commençait à être très fatigué. Sa vue et son ouïe avaient baissé, il lui arrivait même encore parfois d'appeler sa louve blanche Eden, alors qu'il s'agissait de sa petite-fille, Aristide. Les trois autres veillaient sur lui en permanence, profitant de ses dernières années sur cette terre.
Seuls les deux derniers gérants de l'auberge ne paraissaient pas être affectés par le temps, ou tout du moins de manière moins marquée. Balthazar Octavius Barnabé n'avait guère changé physiquement. Les demi-diables pouvaient vivre des centaines et des centaines d'années, ce n'était donc pas une grande surprise. Il avait cependant mûri. Fini les actions inconsidérées et les mises en danger inutiles, il était devenu sage, s'occupant de Grunlek et Théo, allégeant au mieux leur quotidien qui devenait de plus en plus dur. Shin avait lui un peu vieilli, ses traits lui donnait maintenant plus l'allure d'un adulte. Sa peau s'était un peu éclaircie, bleue pâle. Son caractère en revanche n'avait guère changer, toujours aussi insolent et tête de mule. Si Bob s'était calmé au niveau des conquêtes, c'était loin d'être son cas. Il enchaînait les demoiselles, et il n'était pas rare d'en voir une débarquer en larmes parce qu'elle était tombée enceinte.
Aldo non plus n'était pas affecté par le temps, mais il était nostalgique. Ce n'était pas les premiers amis qu'il voyait vieillir et mourir, et ce ne serait pas les derniers. Il était condamné à voir le temps passer, les époques changer, sans que jamais celles-ci ne l'affecte. Il n'allait pas mourir, jamais. Un soupir s'échappa de ses lèvres, alors qu'il trempait ses lèvres dans la bière. Théo commençait à se lasser, il le voyait bien. Les mouvements devenaient plus francs, la voix s'élevait plus souvent. Le relais ne tarderait pas à passer. Il tenait de moins en moins longtemps, et était de plus en plus impatient d'en finir.
« Messire Grunlek, cette bière est toujours aussi excellente ! »
Le nain sourit faiblement à sa remarque, la main posée sur la fourrure blanche de sa louve. Le ménestrel aimait bien être en sa compagnie. Les trois autres l'avait bien remarqué d'ailleurs, et il avait un peu l'impression de servir de nourrice. Mais ce n'était qu'une journée tous les mois, alors il l'acceptait. Il posa une main sur le bras du vieil ingénieur. Ses yeux bleus se posèrent sur lui, perdus.
« Qui êtes vous ? »
Le ménestrel lui sourit tristement. C'était la troisième fois en moins d'une heure qu'il lui posait cette question. Son cœur se serra. Supporterait-il de les perdre ? Alors qu'il les suivait depuis presque vingt ans maintenant ? Il l'ignorait. Ce ne serait qu'une perte de plus dans sa très longue existence. Une personne de plus qui disparaissait de son horizon. Il s'inquiétait aussi pour le pyromage. Ce pauvre garçon connaîtrait sans doute le même sort que lui, mais, contrairement au ménestrel, il n'était sans doute pas aussi solide mentalement.
« Bon, les gosses, vous êtes gentils, mais Papy Théo, il fatigue un peu hein. »
Théo se leva de sa chaise, dépoussiérant sa vieille armure qu'il ne mettait plus, mais qu'il gardait exposée à l'entrée. La chose la plus précieuse de cette auberge, disait-il. Aldo se redressa sur son fauteuil, et se dépêcha de terminer sa bière. Les enfants n'avaient pas dit leur dernier mot, ils poursuivaient le vieux paladin à travers l'auberge, lui réclamant une autre histoire.
« Je n'ai pas le temps, je dois travailler. Vous voyez l'homme à la table du fond ? Allez le voir, il raconte bien mieux les histoires que moi. »
Et c'était parti. Les gamins, curieux, tournèrent la tête vers le ménestrel, qui leur offrit un grand sourire. Ils approchèrent, un peu timides, avant de se saisir de chaises et de l'entourer. Aldo reposa sa pinte de bière, et les dévisagea, un à un.
« L'un de vous s'est-il déjà demandé ce qu'il y a en dehors des frontières protectrices du Cratère ? Ce que l'on peut y trouver ? »
Les enfants se lancèrent des regards surpris, murmurant même entre eux, alors que le sourire de leur interlocuteur s'élargissait doucement. Il se redressa, dépoussiérant un peu ses vêtements et s'éclaircissant la voix.
« J'en oublierai presque les politesses, toutes mes excuses. Je me présente, Aldo Azur, ménestrel de passage. Je ne suis pas humain, mais je ne suis pas une hérésie. Si on en croit ce que vous enseignent les Églises, je ne suis même pas censé exister. Je suis partout, et nul part à la fois. J'ai vécu dans l'ombre des centaines d'années, et j'en vivrais encore des centaines d'autres. Vous trouviez les histoires de mon vieil ami Théo extraordinaires ? Attendez un peu d'écouter les miennes. »
Comme d'habitude, la salle toute entière devint silencieuse. Tous les clients de l'auberge avaient les yeux rivés sur lui. Aldo fit signe à Shin de s'occuper de Grunlek, d'un mouvement de tête. Il attrapa une chaise, et se dirigea vers l'estrade, d'un pas lent, appréciant le silence de ses auditeurs, le souffle coupé, attendant la suite. Balthazar baissa l'intensité des torches d'un mouvement de main, pour mettre tout le monde dans l'ambiance. Le ménestrel s'installa sur la chaise.
« Avant que nous commencions, je tiens à vous mettre en garde. Tout ce que je vais vous raconter, aussi surprenant, extravaguant, magique, étrange soit-il, est réel. Je n'ai rien inventé, je ne fais que raconter, et embellir un peu le tout. Certains auront peut-être déjà entendus ces histoires, par des légendes, des contes. Beaucoup de chansons me mettent en scène également. Bien peu sont réelles. Ce que je vais vous raconter ce soir met en scène des monstres. Au-delà de votre imagination. Mais aussi des guerres, des personnes ordinaires... des amours perdus, des fantômes du passé. Je vais vous présenter quelque chose de totalement inédit, et je puis vous assurer que vous n'en sortirez jamais indemne. Vous entrez dans mon monde. »
Il se tut un instant, appréciant les regards des jeunes et moins jeunes, brillants de curiosité. Il savait qu'il avait réussi à capter leur attention. Doucement, il s'enfonça confortablement dans son fauteuil, et plongea dans ses souvenirs. Il finit par sourire, et se lança.
« La première partie de l'histoire que je vais vous raconter se passe il y a exactement neuf-cent-soixante-douze ans. J'étais un jeune garçon à l'époque, j'avais à peine quinze ans. A l'époque, les Églises, les grandes villes, tout ça n'existait pas encore. On vivait dans des petits villages perdus au milieu de nul part. C'est dans l'un d'eux que j'ai passé toute mon enfance. Dans cette région même, à quelque chose comme cinquante lieues au nord d'ici. Je n'ai jamais connu mes parents, j'ai été adopté par une vieille dame, absolument charmante, qui m'a élevée courageusement, toute seule. J'ai toujours su que j'étais adopté, elle ne voyait pas pourquoi elle devait me le cacher. Elle s'appelait Marie-Louise. Et malheureusement, elle avait la santé fragile. Une méchante grippe l'a emportée, sans que je n'y puisse rien. Mais à sa mort, je me suis retrouvé seul, sans attaches. »
Aldo se releva sur son siège. Ses pupilles se mirent à luire dans l'obscurité.
« Ce village mourrait. Il n'y avait plus que des personnes âgées, destinées elles aussi à périr, et je commençais à m'y ennuyer. Je ne voulais pas devenir herboriste, ou médecin, ou guerrier. Je voulais laisser une chance au destin de choisir quelle serait ma voie, et où celle-ci m'emmènerait. C'est jeune adolescent insouciant que j'étais que je me suis alors mis en tête de découvrir mes origines, de trouver mes parents. Une nuit, sans prévenir personne, j'ai fait mes bagages, et l'aube suivante, je quittais mon village natal pour le plus grand des périples. Pour la grande aventure de la vie. »
Et voilà ! On est partis pour une nouvelle aventure. J'espère que ce prologue vous a plu ! Pour m'aider au mieux à avancer, j'aimerai avoir des retours sur le style d'écriture, et ce que vous voyez à améliorer, pour essayer de coller un max' à Aldo Azur. Et plus généralement, vos retours sur votre ressenti général, parce que c'est un gros projet que j'ai très longuement travaillé. Voilà, voilà ! Je vous fais des bisouilles, et on se retrouve bientôt pour le chapitre 1 !
