Bonjour, bonsoir à tous et à toutes et bienvenue sur cette nouvelle fiction !
Aujourd'hui, et comme j'ai soudainement eu de l'inspiration, je vous propose ce début de fiction qui sera un Cato/Katniss, je préviens déjà.
Donc, vous êtes sur le prologue. Je n'aurais pas de rythme de publication pour cette fiction.
J'espère que vous allez apprécier.
Point de vue de Cato
Le jour pour lequel je suis venu au monde est enfin arrivé. Je suis le second à m'installer dans cet hovercraft, dans le fond, face à une gamine qui ne doit pas avoir seize ans. Je ne me rappelle même pas son district. Je sais juste qu'elle risque de mourir dès le début. Je sens que le sang va couler à flots. Les tributs rentrent les uns après les autres. Clove est l'avant-dernière à s'installer. On l'a placée à mon exact opposé, tout près de la porte par laquelle nous sommes entrés. La fille du feu est à côté de ma partenaire de district. Cette fille… Comment diable a-t-elle pu obtenir un onze à l'évaluation ? Je pensais que mon tour de force serait assez impressionnant pour me laisser la meilleure note. Sa carrure frêle ne lui donne aucune chance. Statistiquement, il est impossible qu'elle ait pu faire une prestation, aussi ahurissante soit-elle, avec une seule arme. Intérieurement, je fulmine, j'ai une telle envie de lui montrer ma rage. Elle m'a déjà volé la vedette à la parade, maintenant aux entrevues.
J'entrevois ma camarade qui cherche spontanément un couteau sur elle. Elle se retient d'étrangler cette fille et n'aurais aucun mal à le faire, d'ailleurs. Ils n'ont pas idée de les avoir mises l'une à côté de l'autre. Toutefois, ce n'est pas plus mal comme ça, Clove sera sur les nerfs et tentera de la tuer une fois dans l'arène. Ce sera sa cible numéro un. Et elle n'a jamais raté une seule de ses cibles. Que lui ai-je promis, déjà ? Qu'elle pouvait l'assassiner si elle offrait du spectacle. Et elle le fera. Ce doit être la seule condition pour laquelle je l'autorise à me prendre mon gibier.
Une assistante du Capitole me bloque la vue en se plantant devant moi. Elle décide de ne pas prendre en compte mon grognement désapprobateur. À ses risques et périls. Elle m'empoigne fermement mon bras droit afin d'y implanter mon mouchard. J'ai entendu dire que cette puce est aussi capable de capter les battements du cœur et de déterminer si oui ou non, la personne est encore en vie. J'ai toujours voulu voir si quelqu'un avait l'audace de se blesser ou de profiter d'une plaie bien placée pour le retirer. La personne devient alors introuvable, la déclare-t-on morte ? Ou la laisse-t-on vivre en la cherchant désespérément ? La première solution pourrait être un bon plan. Les gamins d'autres districts, soulagés que le colosse du Deux meure, baissent leur garde et se font empaler sur mon épée. Rien que cette pensée est grisante.
L'envie de saisir une arme me traverse de toutes parts, je serre mon poing inconsciemment. Je ne m'en rends compte que quand je vois la fille en face de moi observer ma main, effrayée. Elle essaie de cacher ses tremblements. Je lui lance un regard interrogatif, histoire qu'elle accroche le mien, puis me replace correctement face à elle. Je la dissuade de détourner les yeux, fait mine de l'examiner et relève le coin droit de mes lèvres dans un rictus moqueur. Ou mesquin peut-être. Dans tous les cas, elle a l'air de vouer une admiration pour le plafond, tout à coup.
Insuffler la peur dans les entrailles est pour moi, l'une des meilleures sensations. Les voir fuir, jusqu'à ma simple vue, m'amuse au plus haut point. Les contempler se tortiller sur eux-mêmes, tentant d'oublier que je ne suis pas loin. Les deviner, entrain de prier pour que leur plateforme se tienne le plus loin possible de notre petit groupe. Je n'appréhende même pas le moment où je devrais me retrouver avec mes vêtements tachés du sang des autres carrières. Faire plaisir à ces dindons du Capitole qui ne cessent de parier à tout va sur nos têtes. De toutes manières, j'ai toutes mes chances, surtout que la gloire et la reconnaissance me tendent les bras. Au corps-à-corps, seul celui du Onze serait capable de me tenir tête. Ou peut-être celui du Douze. À l'épée en revanche, il est clair que personne ne m'arrive à la cheville.
La lumière s'éteint sans prévenir alors que l'engin s'ébranle. Les néons au-dessus de nous émettent une faible intensité, juste ce qu'il faut. Rien de plus. Les deux Pacificateurs se placent respectivement près de la porte par laquelle nous sommes venus, et devant l'autre, à ma gauche, qui doit mener à l'avant de l'hovercraft. Tous les tributs sont collés à leur dossier tandis que je reste appuyé sur mes avant-bras. La position est bien plus confortable que de se tenir droit. La sensation du vol est similaire à celle du train qui nous a menés au Centre de Transformation. Nous sentons à peine le déplacement. Le silence se fait pesant. Personne ne parle, pas à ses futurs adversaires. À ses futurs bourreaux.
Une violente secousse se fait sentir.
Je me retiens fermement aux accoudoirs, manquant de basculer en avant. Je jette un œil autour de moi, les autres semblent aussi étonnés, si ce n'est plus. Les hommes de main du Capitole semblent se concentrer. Ils doivent recevoir des instructions à partir d'une oreillette. Après un bref signe de main l'un envers l'autre, ils activent la porte à mes côtés grâce à une clé magnétique, la franchissent, nous laissant magnifiquement bien en plan.
Un second tremblement intervient, d'une ampleur supérieure par rapport au premier.
Cette fois, nous sommes plusieurs à nous renverser en avant et à nous retrouver les quatre fers en l'air. Je perds toute crédibilité. J'ai l'impression de ressemble à une tortue coincée sur sa carapace. J'inspire longuement et me retourne. Je me redresse comme je peux, ayant le temps de voir ceux qui ont d'assez bons réflexes se retenir à tout ce qui reste immobile. Qu'est-il encore entrain de se passer ?
Et les Pacificateurs qui ne reviennent pas.
Décidément, aujourd'hui ne s'annonce pas aussi bien que ce j'avais prévu. Clove m'interpelle depuis son siège, où elle est encore agrippée. Je la rejoins tant bien que mal, rampant au possible, et me relève avec difficulté. Les plus jeunes se mettent à crier et à pleurer à s'en casser la voix. La seule de leur âge qui reste calme dans cette joyeuse bande est cette fille, Rue, je crois. L'écureuil de service, comme j'aime bien l'appeler. Je l'ai vue grimper à un arbre artificiel pendant les trois jours d'entraînement. Elle est furtive et silencieuse, il faut la chercher en hauteur. De plus, sa petite taille la dissimule plutôt bien. Elle reste presque stoïque devant ce capharnaüm.
« C'est normal ça ? Tu as été prévenu de ce qu'il se passe, là ? m'interroge Clove.
- Pas du tout. Je n'ai pas l'impression que rester ici va beaucoup nous avancer. »
Seulement, il n'y a que deux sorties possibles, interdites et barricadées. Nous ne pouvons rien faire, nous sommes en situation d'impuissance. Je n'ai pas le temps de comprendre ce qu'il m'arrive lorsque tout le monde se retrouve propulsé vers le fond, sans exception cette fois-ci. S'en suit un concert de gémissements et de plaintes. Marvel, Glimmer et Clove écartent rageusement ceux qui leur sont tombés dessus. Personnellement, tout le monde s'est déjà éloigné de moi.
L'hovercraft tangue de plus en plus, nous envoyant dans toutes les directions possibles et imaginables. Il se retourne complètement alors qu'une alarme s'enclenche, prouvant le fait qu'il y a bien un problème. Comme si nous ne l'avions pas remarqué. S'ils pouvaient venir nous aider à tenir debout, ce serait déjà plus utile. Subitement, nous ressentons la vitesse de l'appareil qui a l'air de vraiment commencer à accélérer. Les hurlements redoublent, je me maîtrise pour ne pas les menacer de se la fermer.
Nous sommes de nouveau projetés vers l'avant, près de la place que j'occupais un peu plus tôt. Quand tout allait encore pour le mieux. Le bruit devient insupportable. Les crissements des machines, mêlés aux pleurs et à la sirène m'empêchent de me concentrer un minimum. Je plaque mes mains sur mes oreilles et fais mon possible pour garder le peu de calme qu'il me reste. Celle du Douze reste scotchée à son partenaire de district.
Un bruit plus fort et sourd me parvient. Tous mes sens s'en retrouvent brouillés. Une migraine s'impose à moi. L'hovercraft s'écrase. Tout prend feu, tout explose. Les corps s'effondrent. Les enfants meurent. La fumée me provoque une quinte de toux incontrôlable. Mon corps me brûle. Je ne perçois plus rien. Clove tente de se cramponner à mon tee-shirt. Elle lâche prise. La fille du feu est debout, elle n'a pas l'air très amochée. Elle évacue des flammes les personnes qui respirent encore. Mes paupières se ferment d'elles-mêmes. Je sens quelque chose me soulever. Je suis incapable de bouger.
Je vais vraiment mourir, ici et maintenant ?
Alors ? Verdict ? À continuer ou non ?
