Titre : After The Heart Goes
Auteur : Polomonkey
Traduction : lovePEOPLEandCOWBOY
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Disclaimer : Merlin ne m'appartient pas.
Avertissements : maltraitance sur enfant, violence, abus sexuel, vulgarité, décès dans un moindre registre.
Note de l'auteur : Cette histoire est un cadeau pour la brillante et talentueuse lovePEOPLEandCOWBOY qui a eu l'incroyable bonté de traduire plusieurs de mes fics en français. La demande était pour une histoire sur Merlin étant orphelin, et ayant eu de mauvaise expérience dans le monde de l'adoption, le conduisant à avoir une peur de l'abandon. Dés lors, il rencontre Arthur et leurs unions changeraient tout.
Veuillez tenir compte des avertissements, et de leurs déclencheurs. C'est une fiction triste, mais le système d'adoption en Angleterre est dans un état déplorable en ce moment
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« Make it more like a murder mystery. What murdered the boy i was ?"
Stuart, A life Backwards
La mère de Merlin était morte un mercredi. Il le savait car le mercredi c'était le jour où l'on peignait avec les doigts à l'école, et le jour où ils étaient venus le chercher il avait de la peinture sur les mains. Sur tout le chemin de l'hôpital, il n'avait pas cessé de penser qu'il aurait dû laver ses mains avant de partir, que sa mère le gronderait quand elle le verrait si sale.
Mais il s'avérait qu'il n'allait pas voir sa mère de toute façon. La gentille dame qui l'avait récupéré à l'école, était assise avec lui sur une chaise en plastique dans la salle d'attente, tandis que l'homme qui était avec elle parlait au médecin. Alors qu'il en avait terminé, il était revenu et il avait secoué la tête à la femme. Ils avaient eu une brève conversation, en murmurant, avant qu'elle ne revienne vers lui.
« Où est ma maman ? » Avait demandé Merlin.
La femme s'était laissée tombée à côté de lui.
« Merlin, j'ai peur d'avoir de mauvaises nouvelles. Ta maman a eu un accident de voiture. Elle a été blessée très grièvement alors les médecins n'ont pas pu l'aider à aller mieux. J'ai bien peur qu'elle soit morte. »
Merlin avait réfléchi durant une seconde.
« Je peux aller laver mes mains ? » avait-il demandé.
La femme avait accepté et elle l'avait conduit aux sanitaires. Quand ils étaient ressortis, il s'était retourné vers elle.
« Je peux voir maman maintenant ? »
« J'ai bien peur que tu ne puisses pas, mon cœur, » avait gentiment dit la femme.
« Quand puis-je la voir ? » avait demandé Merlin, étant un peu frustré. Si ils n'allaient pas l'emmener la voir, alors pourquoi avaient-ils été le chercher à l'école ?
« Merlin, ta maman est morte. Tu comprends ce que ça veut dire ? »
Merlin avait réfléchi.
« Le poisson de la classe est mort, » avait-il finalement dit. « Melle Maine a dit qu'il était allé au ciel, et nous en avons eu un autre. »
« D'accord, alors tu comprends ce qui est arrivé à ta maman ? »
« Elle a été blessé dans l'accident et je ne peux pas la voir tout de suite. »
« Tu ne pourras pas la voir plus tard non plus. Parcequ'elle est morte, ce qui veut dire qu'elle est partie et que tu ne pourras plus la voir. »
« Quoi, pour toujours ? » Avait dit Merlin incrédule, parceque c'était stupide.
La femme semblait très triste et elle avait acquiescé.
« Mais elle va venir me chercher à l'école tout à l'heure, » avait fait remarquer Merlin.
L'homme était tout à coup réapparu.
« Salut mon pote, » avait-il dit, ce qui avait irrité Merlin. Cet homme n'était pas son pote.
« Nous n'avons pas trouver le numéro de téléphone de ton père. Tu le connais ? »
« Mon père n'est plus là, » avait dit Merlin, énervé. « Il est parti quand j'étais petit. »
L'homme et la femme avaient échangé un regard.
« Y-a-t-il quelqu'un d'autre que ta maman qui s'occupe de toi ? Comme une grand-mère, ou un oncle, ou quelqu'un ? »
Merlin avait haussé les épaules. Ça avait toujours été juste sa maman et lui.
« Je vais appeler l'école, » avait dit l'homme, puis il s'était encore éloigné.
« Tu as faim ? » Avait demandé la femme, alors Merlin avait acquiescé car c'était probablement l'heure du dîner à présent, et qu'il avait laissé son repas à l'école.
La femme lui avait rapporté une barre chocolatée du distributeur, et Merlin ne lui avait pas dit que sa maman ne le laissait pas manger du chocolat à cette heure de la journée. C'était comme un traitement spécial.
La femme lui avait trouvé un livre de coloriage, alors il avait colorié quelques images, même si il avait dépassé quelques lignes.
L'homme était revenu après un temps pour lui dire que son oncle Gaius allait venir le chercher.
Merlin avait essayé de se souvenir de Gaius, et il avait un vague souvenir de quelqu'un aux cheveux blancs.
« Écoute, tu vas rester avec lui un petit peu, mon pote, » avait dit l'homme, en ébouriffant ses cheveux.
Merlin l'avait regardé avec un air renfrogné. Il ne voulait pas rester avec Gaius, cependant il supposait qu'il allait devoir vivre quelque part jusqu'à ce que sa maman vienne le récupérer. Ne pouvaient-ils pas simplement le laisser avec elle à l'hôpital ?
Il avait exprimé son idée à voix haute alors la femme l'avait de nouveau regardé tristement. L'homme avait ouvert la bouche mais elle lui avait fait signe de se taire.
« Peut –être que son oncle pourra mieux lui expliquer, » avait-elle dit d'une voix basse.
Mais il n'avait pas pu. Il avait fallu six mois avant que Merlin finisse enfin par comprendre que sa maman ne reviendrait pas, plus jamais. Et même après ça, il nourrissait encore le vague espoir qu'il y avait eu une erreur quelque part, qu'un jour elle reviendrait en passant la porte et qu'il courrait dans ses bras comme il en avait l'habitude.
Il avait gardé cet espoir secret, et il ne pouvait plus se rappeler le jour où il avait complètement disparu.
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Mais vivre avec Gaius n'était pas désagréable. Il l'appelait tonton, mais Gaius était en réalité le grand-oncle de Merlin, et au début il avait semblé incroyablement vieux pour Merlin. Encore que Gaius le surprenait constamment avec son énergie. Il était médecin généraliste à la retraite mais il était toujours bénévole à la clinique, et si pas, il écrivait des papiers compliqués avec de très grands noms que les autres personnes lisaient et félicitaient. Quand Merlin ne voulait pas aller dormir, Gaius le menaçait toujours de lire son dernier article. Mais il ne le faisait jamais, il lisait des histoires ou il inventait sa propre histoire, qui parlait habituellement de sorciers, de dragons et de magie. Merlin aimait la façon qu'il avait de faire les voix, en grondant pour le vieux dragon grincheux, avec une voix aiguë pour les princesses, douce et mystérieuse pour les sorciers. Gaius lui avait promis de lire un livre qui s'appelait « Le hobbit » quand il serait plus vieux, car il disait qu'il était plein de dragons et de magie.
Il avait dû changer d'école, parceque Gaius vivait à une heure et demi de son ancienne maison. Il s'en fichait de sa nouvelle école, mais son ancienne maison lui manquait terriblement. Un week-end, il avait persuadé Gaius de conduire jusqu'à son ancienne rue, juste pour y jeter un œil, et quand ils étaient passés devant la maison, il avait dû se rendre à l'évidence qu'une nouvelle famille y vivait – une nouvelle voiture, un trampoline dans le fond de la cour. Il en avait pleuré et Gaius avait passé toutes la journée à essayer de lui remonter le moral. Ils n'y étaient plus retournés par la suite.
Gaius s'était assuré qu'il y ait des photos de sa mère dans toute la maison, et ils parlaient beaucoup d'elle. Gaius lui racontait qu'il avait l'habitude de la tenir quand elle était petite, de comment elle s'était précipitée chez lui au milieu de la nuit quand elle avait 16 ans car son père n'avait pas voulu qu'elle porte un mini-short. Merlin ne comprenait pas la moitié des histoires mais il les aimait quand même, car il aimait entendre parler de sa maman.
Gaius aimait apprendre des choses à Merlin, aussi. Il avait toujours été bon à l'école, alors Gaius lui montrait des choses qu'il ne traitait pas encore en classe. Ils allaient se balader dans la forêt locale, et Gaius lui montrait comment trouver différentes plantes, comment ramasser des cailloux pour observer les insectes en-desous. En été, ils allaient au bord de la mer et ils exploraient les vasques naturelles, Gaius avait expliqué beaucoup de choses sur les crabes et les étoiles de mer à Merlin.
Merlin était curieux sur ses journées passées en tant que médecin, alors Gaius avait ressorti son vieux squelette et ils avaient expliqué à Merlin les différents os du corps humains et à quoi ils servaient. Il ne pouvait pas se rappeler de tous les noms compliqués en latin mais il aimait voir comment les os étaient reliés les uns aux autres.
« Tu penses que je pourrais être médecin ? » Demanda-t-il un jour à Gaius.
« Bien sûr, mon garçon. Je pense que tu feras un très bon médecin. Et tu finiras très bien avec des vieux os comme ici, » dit Gaius, en agitant le squelette pour faire rire Merlin.
Dés lors, Merlin avait décidé qu'il voulait devenir médecin. Gaius lui avait acheté la tenue pour son anniversaire, un stéthoscope et un tablier blanc, alors Merlin avait transformé sa chambre en hôpital avec toutes ses peluches. Gaius avait dû mettre un terme à une ou deux pratiques 'chirurgicales' sur des ours malchanceux, mais sinon il se montrait totalement favorable pour la nouvelle obsession de Merlin.
Il testait parfois son faux stéthoscope sur Gaius aussi, prétendant écouter son cœur. Un jour, Gaius avait sorti son vrai stéthoscope et Merlin avait écouté, fasciné, au bruit sourd et stable des pulsations de Gaius.
« Les miennes sont différents des tiennes, » dit-il quand il l'essaya sur sa propre poitrine.
« C'est parceque tu es jeune et en bonne santé. Mon vieux cœur à plus de mal, » répondit Gaius, les yeux brillants.
« Peut-être que tu pourrais en avoir un nouveau ? » Suggéra Merlin. Gaius lui avait expliqué le concept des transplantations cardiaques, et ça semblait assez simple.
Gaius rit de bon cœur.
« Je vais y songer, Merlin. »
C'est son cœur qui partit finalement, pas que Merlin l'avait su le jour où il s'était précipité dans la chambre de Gaius pour le trouver toujours couché et immobile dans son lit.
« Tu ne m'as pas réveillé, il est plus de neuf heures, » se tracassa Merlin en tirant sur son pyjama. Il détestait être en retard à l'école, il s'inquiétait toujours de manquer quelque chose d'important.
Gaius n'avait pas répondu.
« Gaius ? Allez, réveille-toi, je dois aller à l'école ! »
Merlin avait fait le tour du lit pour aller de l'autre côté et secouer l'épaule de Gaius.
« Lève toi, nous sommes en retard, » dit-il, à bout de souffle à force d'essayer de réveiller son grand oncle. Mais Gaius ne bougeait pas.
Il fallut 5 minutes de bousculades et de cris avant que Merlin réalise que quelque chose n'allait pas. Il s'était souvenu comment Gaius lui avait appris à prendre les pulsations et il avait grimpé dans le lit, pour chercher la zone du cou où ça devait pulser fort.
Rien.
Et ce fut la pâleur, la froideur, et la rigidité du corps en face de lui qui lui firent comprendre ce qu'il se passait.
Il n'avait pas pleuré, pas encore. A la place, il s'était allongé dans le lit à côté de Gaius, pour se pelotonner contre lui, pour essayer de trouver un peu de chaleur dans ce corps froid.
Il était resté couché toute la journée, ignorant le téléphone qui avait sonné dans l'après-midi. Il avait eu l'idée de devoir appeler quelqu'un, mais il ne savait pas qui. Il avait décidé d'attendre à la place, parceque à la minute où quelqu'un viendrait, ils l'emmèneraient loin de Gaius et alors ça serait de nouveau comme avec sa maman. Si il perdait Gaius de sa vue, ce serait la dernière fois qu'il le verrait.
Il était resté là deux jours, quittant seulement le lit pour chercher un peu de pain dans la cuisine et utiliser la salle de bain. Le deuxième soir, il y eut des coups à la porte. On tapa à la porte pendant un moment, ensuite après plusieurs minutes de silence, il y eut le bruit de clefs dans la serrure.
Il entendit que quelqu'un appelait son nom et celui de Gaius en entrant dans la maison, mais ce n'est que lorsque la porte de la chambre s'ouvrit que Merlin reconnut la voix. C'était Miss Lindley, son professeur, suivie par ses très vieux voisins Mr et Mme Atkins qui haletèrent quand ils découvrirent la scène, mais Miss Lindley garda une expression calme en marchant vers le lit pour prendre Merlin dans ses bras. Elle le descendit et puis il y eut beaucoup de coup de fil, de conversations, et de voitures avec des gyrophares. Miss Lindley le berça tendrement sur ses genoux tout le temps, et une part de lui voulait protester – il avait dix ans après tout, il n'était plus un bébé – une autre part de lui voulait se cramponner à elle fermement et ne jamais la laisser s'en aller.
Il le dut cependant, plus tard, quand un homme arriva pour l'aider à emballer ses affaires avant de le conduire dans sa nouvelle maison.
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A suivre…
