Si vous vous dites "bon sang, elle fait une fixette sur la mort d'Harry, elle!", hé bien je ne pourrai pas démentir cette info. C'est un peu répétitif, mais je me soigne. Blague à part, bonne lecture, j'espère que cette histoire vous plaira.
Un souvenir du futur
Prologue: Un bon Survivant est un Survivant mort
Harry courait entre les arbres, trop apeuré pour penser à s'arrêter pour respirer ou pour tenter de lancer un sort à ses poursuivants. Il ne cessait de trébucher sur les racines noueuses des arbres et chacun de ses pas l'amenait à se faire griffer par une branche ou se cogner contre un tronc à cause de l'obscurité. Au moins, Ron et Hermione étaient ensemble et en sécurité, au château. Ils ne craignaient rien pour le moment.
-Harry, tu ne pourras bien aller bien loin! le nargua la voix froide et aiguë de celui qui le pourchassait. Je peux presque te voir!
Des larmes d'impuissance se mirent à couler sur les joues de l'adolescent sans qu'il puisse s'en empêcher. Il était prêt à mourir, il l'avait déjà expérimenté une fois, d'ailleurs. Mais la première fois, il avait pu se tenir debout, fièrement, en homme libre. Là, il courait comme un dératé pour sauver sa vie, car il savait pertinemment que le miracle ne se reproduirait pas. Le morceau d'âme en lui était mort, et la prochaine chose que la Mort faucherait chez lui, c'était sa propre vie. Il n'avait plus de bouclier magique et il allait le regretter. Amèrement.
-Je te vois, Harry! chantonna doucereusement la voix de Voldemort.
Un sort siffla à ses oreilles et s'écrasa contre un arbre qui s'abattit dans un grand fracas. L'ennemi se rapprochait vite. Trop vite. L'air peinait à arriver à ses poumons et plusieurs points de côté le faisaient souffrir. Une pointe de cynisme lui fit penser que Voldemort ne devait pas se crever à lui courir après, il volait comme un nuage de fumée sans heurter quoi que ce soit, lui! Quelle injustice dans ce bas monde!
Non, vraiment, il n'avait plus la force de courir. Il s'immobilisa soudainement contre un arbre, se servant de la colonne de bois pour ne pas tomber en avant avec son élan. Puis il se retourna, prêt à se battre. Voldemort ne tarda pas à lui apparaitre, un mauvais sourire aux lèvres.
-Tu deviens raisonnable, Harry. Je pourrais peut-être faire en sorte de ne pas te faire trop souffrir avant de te tuer, histoire de te remercier de me faire gagner un temps précieux. J'ignore comment tu as survécu tout à l'heure, et comment tu as pu croire que je ne le remarquerais pas, mais une chose est sûre : cette nuit, la légende du Survivant va s'éteindre pour toujours!
Comme toujours, les psychopathes ne faisaient pas dans l'originalité. Et que je te bassine avec mes projets machiavéliques, et que je t'assomme en te décrivant la façon dont tu vas mourir, et gnagnagna! Tsss... Pour un peu, Harry aurait été déçu de son ennemi juré.
Ils engagèrent un duel acharné, les mangemorts arrivant par la suite leur ménageant un cercle d'à peu près cinq mètres de rayon. Les sorts volaient dans tous les sens et pourfendaient les troncs de la Forêt Interdite dans un sifflement quasi persistant. Ca en devenait abrutissant. C'est alors qu'Harry trébucha contre une touffe d'herbe plus épaisse que les autres et tomba en arrière. Voldemort en profita pour le désarmer d'un coup de pied et visa soigneusement entre les yeux effarés d'Harry.
-Une dernière volonté?
-Il aura fallu que vous me ratiez la première fois pour que vous le demandiez?
Même avant de mourir, son cynisme était plus mordant que jamais.
-J'aimerais ne jamais vous avoir rencontré. Et je voudrais que vous ne tuiez plus personne à compter de ce jour.
-Disons que je ne tuerai pas aujourd'hui. Par contre, rien ne m'interdis de torturer, n'est-ce-pas? se moqua Voldemort.
-Quoi que je dise, vous le ferez quand-même, alors à quoi bon? grommela Harry. Dépêchez-vous de me tuer et laissez les autres tranquilles.
-A ta guise. Avada Kedavra!
Un flash vert jaillit de la pointe de la Baguette de Sureau et heurta Harry de plein fouet, faisant cesser à tout jamais les battements de son cœur.
Voldemort vérifia le pouls du jeune homme inerte et rejeta la tête en arrière pour éclater d'un rire qui glaça le sang des mangemorts autour de lui.
xxxxxxxxxxxxxxxx
Harry en avait par-dessus la tête des Expériences aux Frontières de la Mort. Franchement. Qu'on le laisse crever une bonne fois pour toute!
Il était dans un espace blanc. Encore un. Bon, il n'avait plus qu'à traverser et rejoindre Dumbledore et les autres victimes de la guerre. Ses parents...
Harry se leva et marcha bravement vers l'endroit où les autres se trouvaient. Il ne savait pas comment il le savait, mais il le savait, point. C'était l'instinct. C'est alors qu'il se cogna contre ce qui ressemblait vachement à un mur invisible. Il se le prit en pleine poire et manqua de se fracturer le nez.
-Bordel, qu'est-ce qui se passe encore?
Une voix lui répondit. C'était comme un chœur de voix masculines, féminines, enfantines et anciennes, le tout à la fois. Oui, c'était bizarre, mais bon.
-Votre vœu a bien été entendu. Bonne chance, Harry Potter.
A peine remis de sa surprise d'entendre une voix sans corps, Harry eut à peine le temps de se demander ce qui allait encore lui tomber sur le crâne que tout disparut autour de lui. Et il se retrouva...ailleurs.
xxxxxxxxxxxxxxxxx
Il était debout dans une forêt. Il allait attraper des boutons à force de voir des arbres dans tous les coins! Craignant de voir surgir Voldemort d'entre deux fourrés, Harry mit un instant avant de se rendre compte que le soleil était levé depuis un bout de temps et que la soirée débutait seulement.
"J'ai fait un bond de quelques heures dans le passé?" pensa-t-il.
Ne voyant aucune raison de hurler comme une fille (comprenez aucun assassin, aucun mangemort ni serial killer au nez aplati), il essaya de faire un pas. Essaya, car rien ne se produisit.
Le jeune homme jeta un regard énervé à ses jambes et faillit faire une syncope.
Il n'avait plus de jambes!
Enfin, il aurait plus correct de dire que ses jambes disparaissaient aux alentours de ses mollets, qui reposaient sur...rien. En fait il ne lui manquait que des pieds. Sacré changement quand-même!
Pris d'un horrible doute, Harry regarda sa main et ouvrit de grands yeux en voyant un buisson au travers. Il la posa sur le sol dans lequel elle s'enfonça comme s'il n'existait pas.
Le jeune homme eut un long frisson. Il était ...un fantôme?! Comme Nick, Helena et Peeves? Il se laissa tomber par terre de désespoir et se releva à toute vitesse en se sentant disparaitre comme sa main précédemment. Si un fantôme avait pu faire une crise d'apoplexie ou de l'hyperventilation, il l'aurait fait sans aucun doute.
Il lui fallut dix bonnes minutes pour s'habituer au fait d'être mort, et dix autres pour saisir le fait qu'il soit coincé sur terre pour l'éternité. C'est donc une bonne demi-heure après sa renaissance en tant qu'esprit qu'il se mit en route pour trouver la lisière de la forêt. S'il était bien là où il pensait, il lui suffirait de march...de flotter un quart d'heure vers le Nord pour trouver Poudlard. Heureusement qu'il connaissait bien les environs. Lorsqu'il aperçut enfin le château, il s'étonna de le voir entier et totalement intact. Puis il se souvint de sa théorie du bond dans le temps plusieurs heures en arrière.
Bien qu'il ne comprenne pas pourquoi on l'avait renvoyé ici, bien sûr.
Harry le gentil fantôme pénétra facilement dans le domaine et rechercha des visages connus. Il n'en trouva aucun dans le flot des élèves mangeant dans la Grande Salle. Bizarre. Normalement, Ginny et les autres auraient dû s'y trouver. Autre chose étrange, un homme âgé, petit et frêle faisait un discours à la place du directeur alors que le dernier en date était Rogue, du moins à sa connaissance. Son visage rappelait quelque chose à Harry, mais ses souvenirs embrumés ne lui permirent pas de se rappeler qui il était. C'était vraiment frustrant de ne se souvenir que de quelques éléments inutiles!
Cette ambiance rappelait fortement les cérémonies de Répartition qui se déroulaient chaque année. Soucieux d'infirmer ou de confirmer cette hypothèse, Harry scruta les tables des élèves à la recherche des élèves de première année. Les plus petits enfants qu'il put voir n'avait aucun insigne indiquant leur maison et ne portaient aucune couleur typique des quatre "familles" de Poudlard.
C'était donc bien une rentrée scolaire qui se déroulait sous ses yeux.
Frappé d'un flash de réminiscences, Harry reconnut le directeur. C'était Armando Dippet, le prédécesseur de Dumbledore. Il avait officié entre les années quarante et 1956.
Bon, il avait fait un bond dans le passé, mais le problème, c'était la taille de ce bond. Il croyait avoir parcouru quelques heures maximum, mais en fait...il était revenu cinquante ans en arrière.
Merde.
Paralysé par l'émotion, Harry ne vit pas les autres fantômes s'approcher de lui.
-Bonjour, mon jeune ami! claironna Nick-Quasi-Sans-Tête. Vous êtes nouveau, si je ne m'abuse?!
Harry le dévisagea sans comprendre. Bien sûr que Nick ne pouvait pas le reconnaitre. A cette époque, il n'était même pas né!
-Heu, oui, bredouilla-t-il. Excusez-moi, mais...quelle année sommes-nous, s'il vous plait?
S'il parut étonné, Nick ne se démonta pas (ahah) et fit une courbette ridicule qui fit vaciller sa tête à moitié coupée.
-Vous êtes en l'An de Grâce 1942, le premier septembre pour être précis, cher ami. D'où venez-vous? Vous êtes mort récemment ou vous venez d'emménager?
à suivre...
Normalement, les chapitres suivants seront plus longs. Là, c'est juste le prologue. J'aime bien tuer Harry, il se passe toujours des choses bizarres avec ce garçon!
Je ne pouvais pas écrire du Harry Potter sans m'intéresser au voyage dans le temps, un sujet qui m'a toujours intéressée mais qui m'a également toujours causé des problèmes de compréhension, surtout en cas de paradoxes...
N'oubliez pas de reviewer si vous avez aimé, le nombre de commentaires reçus influençant la vitesse de publication!
