Pour un bon début de soirée, ce fut un bon début de soirée …
Mon nez en sang, probablement cassé.
Ma lèvre inférieure ouverte.
La plupart de mes muscles me faisant entendre leur mécontentement suite à leur état actuel.
Ainsi que quelques côtes cassées vu les douleurs qu'entrainent chaque respiration.
Enfin, c'est malgré tout un bilan plutôt satisfaisant suite au passage à tabac en règle que je viens de subir, il ne semble en tout cas ne rien y avoir de permanent.
Ils ont d'ailleurs été très généreux de me balancer sur ce tas d'ordure, dans cette ruelle miteuse, qui a amorti ma chute et me permet maintenant de regarder les étoiles tout en me demandant comment j'ai pu me laisser entrainer dans ce putain de bordel.
En tout cas une chose est sure, je ne toucherai plus à une seule goutte d'alcool …
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Enfin, je vais essayer …
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Au moins jusqu'à demain !
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Il parait que c'est toujours mieux d'y aller progressivement.
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Oh et puis merde, j'en aurai bien besoin pour me sortir de ce bordel ou tout du moins espérer oublier pendant de brefs moments ma stupidité.
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Londres, quelques jours plus tôt…
Tout ce merdier m'est tombé dessus sans prévenir lors d'une de mes soirées habituelles dans divers bars moldus miteux.
Oh, ne vous en faites pas, rien de très inhabituel.
Je me contente de m'autodétruire me retranchant dans ma solitude, buvant verre après verre, fumant cigarette après cigarette, essayant par ce moyen d'oublier pendant quelques temps mon passé et mes erreurs.
Mes erreurs ?
Je pense qu'à ce niveau je vous dois une petite explication.
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Disons que Voldemort et moi, fatigués de nous battre l'un contre l'autre, n'arrivant pas à nous départager à cause de la réaction de nos baguettes, avons décidés d'un petit « gentlemen's agreement »
Pourquoi chacun risquer nos vies alors qu'il suffit simplement de nous éviter de vivre tranquillement chacun notre petit bonhomme de chemin ?
Surtout si l'on ajoute dans l'équation mort de Dumbledore et une chasse aux horcruxes fructueuses mais inconséquentes sans cette soi-disant « arme » qui me permettrait de vaincre un jour le mage noir.
Plus de prophéties, plus de combats incertains, tout cela à l'époque cela me semblait idyllique et impossible à refuser. Surtout avec la garantie d'un serment inviolable.
Après 18 putains d'années à être le survivant, à avoir supporté les Dursley, à sentir l'espoir de nombreux sorciers sur mes épaules, qui aurait pu refuser ?
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Quelqu'un de sensé.
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Ce que je n'étais clairement pas lorsque j'ai cet accord, ne pensant qu'à l'opportunité immédiate que celui-ci m'offrait.
Comment ais-je pu penser que mes amis auraient pu me pardonner cette trahison ? Ou lâcheté selon leur humeur lors de nos différentes disputes et leurs tentatives de raisonnement concernant mon acte de folie.
Je pensais que cela allait passer, qu'ils allaient me comprendre et que tout rentrerait dans l'ordre.
Mais ce ne fut pas le cas, ce fut une rupture définitive et une fuite de ma part du monde sorcier.
Plus le temps passe et plus je regrette mon imbécilité passée qu'étais-je en effet censé faire ?
Les applaudir et les encourager à partir des tribunes en regardant le spectacle «Voldemort massacre mes anciens amis ? »
Leur crier de cette même tribune que le survivant qui avait une chance de les débarrasser de Jédusor suite à une prophétie, avait décidé de rendre son costume de super héros pour pouvoir une vie plus calme pendant qu'eux risquent leur vie tous les jours ?
La seule solution qui me restait était de sortir de leur vie et de me créer une nouvelle existence pour ruminer ma honte et ma lâcheté hors du monde sorcier.
C'est ce qui m'amène à cette histoire et ce que je fais quand je ne bois pas.
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Enfin juste un peu moins.
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Bref, débarquant à nouveau dans le monde moldus sans le moindre diplôme mais avec une belle réserve d'or laissée par mes parents chez Gringotts j'ai décidé de m'installer à mon compte et de profiter de mes aptitudes « spéciales » pour me créer un job sur mesure.
Harry Evans, détective privé.
Une plaque sur la vitre de ma porte avec comme inscription mon nom et ma nouvelle profession, la grande classe.
Evans ? Assez proche que pour permettre aux anciennes connaissances de me trouver s'ils en ont l'envie tout en réduisant les possibilités d'être importunés par les masses.
Remarquez que ça a fonctionné pour ces 5 dernières années.
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Bien que ça peut également prouver que mes anciens amis ne veulent me revoir pour rien au monde.
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Ce qui le fait moins par contre, c'est qu'hormis retrouver les chats de vieilles bourgeoises hystériques et filer quelques maris ou femmes adultères, mes journées sont plutôt calmes et loin des fantasmes d'actions et de prouesses futures que j'envisageais en me lançant dans cette voie.
Enfin ça me laisse plus de temps pour boire et tenter d'oublier.
Puis avouons que tout n'est pas noir, quel gosse n'a pas rêvé de tomber dans la caricature du détective privé à l'apparence négligée avec son long imperméable, le flingue et la cigarette au bec ?
Satisfaction plutôt enfantine, certes.
Mais on se console avec ce qu'on peut.
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Bref, après ces radotages recentrant un peu ma situation actuelle revenons-en à cette fameuse soirée.
Ou, comme je vous le disais, précédemment tout se passait comme à son habitude, je cuvais tranquillement la dose massive d'alcool que j'avais ingurgité tout au long de la soirée, à peine troublé par les différents habitués installés au bar qui gesticulaient et s'égosillaient devant un match quelconque.
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Jusqu'à son entrée.
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Créant un silence quasi immédiat, plutôt anormal en ce lieu, me poussant à jeter un regard interrogateur au groupe qui quelques instants plus tôt ne pouvaient s'empêcher de beugler à tout va pour les apercevoir regardant tous dans la même direction, comme pétrifié par ce qu'ils voyaient.
Suivant leur regard je finis par apercevoir la raison de leur trouble.
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Un ange avait fait son apparition.
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Dans ce lieu miteux ou la laideur cohabitait avec la misère la plus grande, seul ce terme pouvait s'appliquer à la présence surréaliste de la jeune femme.
Son jeune âge, son apparence, sa robe de soirée, tout en elle jurait avec le lieu ou elle se trouvait présentement.
Même son attitude était irréelle, plutôt que d'être effrayée voir peu sure d'elle face à cette horde de mâle et ce lieu qu'elle n'avait apparemment pas l'habitude de fréquenter, elle restait droite et digne, parcourant l'assemblée installée au bar du regard, comme si elle cherchait quelqu'un en particulier.
Ne semblant pas avoir trouvé celui qu'elle cherchait elle se permit une moue déçue et se prépara à quitter l'endroit.
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Juste avant que nos regards ne se croisent et que sa moue ne disparaisse pour faire place à un sourire.
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Elle semblait pour mon plus grand malheur avoir trouvé celui qu'elle cherchait.
Je n'ai plus l'âge de me faire des illusions, quand une jeune femme aussi canon vient trouver un déchet alcoolique dans son lieu de débauche ce n'est jamais pour lui apporter de bonnes nouvelles.
Ni un boulot sans emmerde d'ailleurs, les femmes trompées ou à la recherche d'un service quelconque ne se déplacerait pas dans un lieu public, elles passeraient par mon bureau.
C'est donc avec un étrange pressentiment et en jurant intérieurement que je la regardai s'avancer vers moi sous les sifflets des autres clients du bar qui, de leur côté, semblaient s'être remis de leur étonnement et tentaient de profiter d'une présence qu'ils ne risquaient pas de revoir de sitôt.
Si sur le moment j'avais su dans quelle énormité je préparais à me lancer, j'aurais fuis à toute jambe.
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Et putain, j'aurais eu bien raison.