Prologue : l'effondrement d'une vie
Avoir un jumeau, c'est aimé quelqu'un plus que sa propre vie dés le berceau. Avoir un jumeau, c'est admiré son reflet, son idéal, son double, à chaque moment de la journée. Avoir un jumeau c'est n'avoir peur de rien, à part de la solitude, peur qu'il s'en aille trop loin pour le rattraper. Avoir un jumeau, c'est n'avoir aucun secret avec celui-ci. Avoir un jumeau c'est l'associer à tous mes rêves, mes désirs et rayer ceux où il n'apparait pas même si ce sont les plus chers.
C'est ce que je disais. Avant. Avant cette école, ce choixpeau et tous ce qui a suivi. Désormais je le déteste jusqu'au plus profond de mon âme, il me dégoute plus que toutes les horreurs de cette maudite Terre. Je le déteste, lui aussi. Pourtant j'aurais tout risqué pour son bonheur allant jusqu'à sacrifier le mien, sans la moindre hésitation.
Pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Comment peut-on détester son jumeau, sa moitié, celui qui vous connait comme personne ? Et bien je vais vous répondre ; Parce que tout cela n'était que des affreuses illusions, de belles illusions. Il ne me connaissait pas, moi non plus. J'avais tellement confiance en lui et il m'a trahi. J'ai pleuré, j'ai bien cru que jamais je ne pourrais me relever mais je me suis relevée, et j'ai changé mon désespoir en colère. Je ne suis plus triste, depuis bien longtemps, quand je vois des photos de nous avant, mais en colère. En colère comme rien d'autre ne peut le faire. Des explications ? D'accord.
Tout à basculé, tout s'est écroulé quand la voix cruelle du choixpeau à retentit, tel une sentence, dans la grande salle de Poudlard. Je me suis levée, heureuse et encore tellement naïve. Mais j'ai vite déchanté quand j'ai croisé le regard de mon frère. Il était rempli de haine, de dégout, de mépris et de d'autres sentiments que je n'aurais jamais imaginé voir dans ses yeux, même dans mes pires cauchemars. Sur le coup j'ai été sonnée, je n'ai pas compris, moi aussi je me suis posée la question : Pourquoi ? Quand, après le repas, je suis allée le voir et qu'il m'a insulté comme jamais personne ne l'avait fait, j'ai compris. Il n'était plus mon frère jumeau mais un valeureux griffondor, tandis que moi j'étais devenue une perfide serpentard. Que dire de plus ? Rouge contre vert. Or contre argent. Lion contre serpent. Bien contre le mal. L'ange contre le démon. Mais à mes yeux ce n'était que deux regards parfaitement similaire où des milliers de souvenirs défilaient désespérément ; Dégout contre Tristesse. Etant la Tristesse je devenais peu à peu le Dégout.
Tout nous liait, à présent tout nous sépare. Où comment détruire une vie qui avait si bien commencée.
A suivre…
