Salut tout le monde !
Ca fait un bail que je n'ai pas posté mais pour ceux qui ont été curieux, le blog continue de publier tous les jours (ou presque).
Voilà le défi de Puky, il est déjà complet sur le blog donc je ne vais pas faire durer le suspens et je vous le mets en entier aujourd'hui puisque j'ai un peu de temps.
A bientôt ici ou ailleurs,
E

Une douce odeur de nature qui se réveille, lui chatouilla le nez mais il ne s'y attarda pas. Il avait mieux à faire que de s'émerveiller sur ce spectacle. Il repoussa une branche qui l'empêchait de voir le camp mangemort installé dans la forêt en contre bas. Il en vit deux parler dans un coin, regardant autour d'eux. Etaient ils au courant qu'il se trouvait là ?

Non cela était impossible. Seule une poignée d'hommes savaient que cette mission existait et il avait entière confiance en eux. Il se déplaça vers la droite pour avoir une meilleure vue, veillant toujours à faire le moins de bruit possible. Il s'était lancé un sort d'illusion un peu avant et avait remarqué qu'il avait vite été annulé. Voldemort avait sans doute truffé cette forêt de contre sorts puissants afin de rendre toute attaque suicidaire.

Mais voilà, lui James Potter était suicidaire. Il prenait ses idéaux tellement à cœur qu'affronter le pire mage noire de son époque ne lui faisait ni chaud ni froid. Il se plaisait à croire qu'aucun sentiment n'était assez puissant pour atteindre son cœur, pas même la peur. Il s'adossa à un arbre, pour réfléchir.

Trois ans. Cela faisait trois ans qu'il était Auror. Il avait vite démontré de grandes capacités et grâce à l'appui de Dumbledore, il avait gravi les échelons à une vitesse incroyable. Il était rapidement devenu un agent de terrain pour les missions extrêmes et jusque là, toutes avaient été réussies avec brio. A tel point qu'il avait même été recruté par l'Ordre du Phoenix.

Tous les jours ou presque, il avait une mission qu'elle soit officielle ou non. Cela lui laissait peu de temps pour une vie privée et il n'y voyait rien à redire là-dessus. Les femmes se succédaient dans son lit quand il en avait envie et aucune n'avait le temps de prendre ses aises. Il veillait farouchement à sa liberté.

Cette même liberté qui était mise en péril par ce mage noir et ses acolytes, les mangemorts. Il ne se battait pas contre Voldemort uniquement pour la défendre. Non, dans tous ses combats, il pensait à ses parents que le mage noir avait tués avec un sang froid inhumain.

Cet été là, il venait d'avoir 17 ans, il allait entrer en septième année à Poudlard quand, en revenant d'une partie de Quidditch, il avait trouvé le Manoir forcé. Il avait alors agi avec la plus grande prudence. Pénétrant sur la pointe des pieds, il avait suivi les éclats de voix, pour trouver ses parents agenouillés au sol devant un homme immense.

- Alors comme ça, vous osez me braver ?

Sa voix était sifflante et parfois dans ses cauchemars, James pouvait l'entendre de nouveau, glaçant son cœur.

- Oui.

Le père de James avait répondu, par défi sans doute. De toute façon, ils allaient mourir quelque soit leur réponse alors autant ne pas donner la satisfaction à ce pervers de percevoir leur peur. Un rire démoniaque s'était alors élevé, bientôt suivi par ceux des mangemorts.

- Soit.

Il avait laissé un long silence, rendant l'atmosphère encore plus lourde.

- Qu'attendez-vous ? Demanda la mère de James.

- Le retour de votre fils… J'aimerais qu'il voie comment je traite mes opposants… Peut être que lui acceptera de me rejoindre…

James avait eu un sursaut qui, heureusement, n'avait pas été perçu par les assassins. Bougeant à peine, il s'était roulé dans un coin et avait attendu. Il savait très bien que Voldemort ne laisserait jamais ses parents partir vivant. Alors dans un premier temps, il avait cherché à les libérer mais, à l'époque, il ne connaissait personne et la peur annihilait toutes pensées cohérentes. Puis, il avait repoussé l'idée de les sauver, pensant à sa vie.

Pourrait-il faire un marché avec Voldemort pour que ses parents soient épargnés ? Oui, il le pouvait. Mais le serpent ne tiendrait certainement pas parole… Il ne lui restait plus qu'à décider s'il voulait ou non faire parti de ses hommes qui tuaient des sorciers et des moldus pour soit disant purifier la race. Ou s'il voulait justement défendre ces innocents qui mourraient par dizaines tous les jours.

Cela lui avait pris un long moment. Et l'élément qui l'avait décidé, avait été tout simple. En début de deuxième année, une de ses camarades de Gryffondor n'était pas revenue à Poudlard. Sa famille et elle avaient été tuées durant l'été, leur maison saccagée puis brûlée. Aucun corps n'avait été retrouvé. Cela l'avait ému plus qu'il ne le pensait à l'époque, mais dans sa cachette ce jour-là, cet assassinat, qui avait été le premier d'une longue liste, lui avait donné la force de ressortir de la maison et de transplaner au loin.

Dumbledore l'avait trouvé errant en état de choc à Pré Au Lard. Il ne se rappelait pas comment il était arrivé là, il n'eut aucun souvenir de la fin de son été. Il commença sa septième année avec rage et fini major de promotion, accédant ainsi à la plus célèbre école de formation d'Auror. C'est pourquoi, il se trouvait maintenant dans une forêt humide à compter le nombre de mangemorts qu'il allait devoir supprimer.

Toute la journée, il était resté adossé à cet arbre. Il ne voulait pas attaquer de jour et de front en même temps. Il devait sauver quelqu'un et pas se faire tuer bêtement. Grâce à une minutieuse observation, il avait trouvé une faille dans ce camp et il comptait en profiter au cours de la nuit.

L'obscurité avait toujours été sa grande amie. Déjà à Poudlard, c'était après le couvre feu que lui et ses amis préparaient les blagues du lendemain. Assis sur leur lit, ils parlaient jusque tard, analysant jusqu'à la nausée les sorts afin de s'assurer que personne ne soit blessé. Brusquement un regain de nostalgie le saisit. Il se demanda ce que faisait les trois autres Maraudeurs en ce moment même.

Tout d'abord, Sirius, son meilleur ami, son presque frère. Digne descendant d'une famille de mangemort, il avait atterri chez les Gryffondor, marquant ainsi le début de sa rébellion contre l'autorité. Ses parents l'avaient maudit et plusieurs fois battu, mais Sirius prônait la tolérance. Avec James, ils avaient été très populaires au Château par leurs blagues, leur comportement mais aussi par leur physique. Ils en avaient profité et continuaient encore à l'heure actuelle à collectionner les filles.

Venaient ensuite Remus et Peter. Son amitié avec eux était toute aussi forte mais tout autre. Peter réveillait plutôt l'instinct protecteur de James par son attitude effacée et son manque de confiance en lui. Mais parfois dans sa maladresse, Peter se révélait un atout.

Remus, quant à lui, était la sagesse incarnée. Il les retenait, évitant ainsi les incidents avec les Serpentards au détour d'un couloir ou encore avec les professeurs. Quand ils avaient su pour sa lycanthropie, ils l'avaient soutenu, ne rechignant pas à la tache de devenir animagii pour l'accompagner les soirs de pleine lune.

Il soupira. Ses trois amis devaient être ensemble à se ronger les sangs pour lui, bien qu'ignorant exactement ce qu'il faisait et où il se trouvait. C'était le point le plus délicat du travail du jeune Potter. Réussir à cacher à ses trois frères d'armes ce qu'il faisait exactement.

Il continua à surveiller les allers et venues des gardes, s'étonnant tout de même de la nonchalance de ces derniers. Ils semblaient persuadés que personne ne viendrait jusque là et ne prenaient aucune précaution, permettant à James de suivre leur conversation.

- Bon on va la faire sortir un peu…

L'auror se releva légèrement pour voir sa mission. Tout ce qu'il savait se résumait en une courte page que son chef lui avait fait lire avant de la détruire d'un coup de baguette. Il s'agissait d'une femme, d'une intelligence peu commune et qui avait mis au point diverses potions et sorts qui rendaient les mangemorts difficiles à supprimer. Elle était retenue contre son gré dans un camp perdu dans la nature…

Sauver quelqu'un sans savoir à quoi cette personne ressemble peut s'avérer compliqué aussi, avoir l'occasion de l'entrapercevoir ne serait ce que deux minutes en plein jour, lui permettrait de sauver la bonne personne le moment venu.

Le plus gras des deux mangemorts se dirigea vers une hutte, ouvrit la porte et poussa de grands cris.

- Allez, sors de là !

Il se poussa légèrement sur le coté.

- Dépêche toi ! J'ai pas que ça à faire !

James retint son souffle. Une femme de taille moyenne venait de sortir de la cabane en question. Elle était maigre et boitait. Qu'avaient ils bien pu lui faire ? Une rage sourde monta en lui, tandis que le mangemort la poussait en avant pour qu'elle aille plus vite. Elle trébucha, se rattrapant de justesse à son geôlier.

- Me touche pas, Sale Sang de Bourbe !

Il attrapa son poignet et lui tordit afin qu'elle le lâche, tombant vers le sol, la tête la première. Pendant un moment, il n'y eut aucun mouvement, puis elle se redressa pour le toiser de toute sa hauteur. Son attitude démontrait un sacré caractère mais elle ne dit rien, se contentant de claudiquer jusqu'à un tonneau qui lui servit de siège.

Elle rejeta la tête en arrière, offrant son visage à la chaleur du soleil de cet après midi. Elle était sale mais cela ne la préoccupait apparemment pas du tout.

James la détailla, s'attardant sur son profil. Ses cheveux étaient bruns, mais il ne savait pas si c'était leur couleur naturelle ou dû à la crasse. De même sur ses joues, il pouvait voir des taches sombres, surtout le long de son nez comme si toute la poussière de ce lieu avait voulu assécher ses larmes. Ses vêtements étaient bien trop grands et troués à divers endroits, révélant des blessures.

Cela réveilla en lui le besoin de protéger cette faible créature et de faire payer à ses tortionnaires ce qu'elle avait vécu et ce que malheureusement elle vivait encore. Il échafauda son plan avec minutie et attendit patiemment que le jour se couche…

La nuit était tombée depuis quelques heures quand James se décida enfin à sortir de sa cachette. Il marcha le plus discrètement vers le camp, s'arrêtant régulièrement pour écouter si quelqu'un venait. Il s'approcha de la cabane où sa cible devait maintenant dormir.

Il s'accroupit devant l'unique fenêtre qui faisait face à la forêt et par laquelle ils pourraient fuir sans être vu de l'autre cabane où les deux mangemorts dormaient. Il regarda à l'intérieur, découvrant une salle spartiate avec juste un lit et un bureau. Malheureusement il faisait trop sombre pour en voir plus, il crocheta enfin la fenêtre et pénétra sans un bruit.

Dans le lit, il pouvait voir une forme allongée mais son instinct lui intimait de se méfier, quelque chose clochait. Il s'approcha doucement du lit, serrant sa baguette de son autre main. Il devait la réveiller et l'emmener loin. Accepterait-elle de le suivre sans broncher ? Crierait-elle pour ameuter les autres ?

Il tendit sa main libre vers les couvertures puis il comprit. Elle ne pouvait pas être là. Il faisait trop chaud pour dormir caché totalement… Il se retourna, et la trouva. Elle était assise dans un coin de la pièce, à moins d'un mètre de la fenêtre par laquelle il venait d'entrer, et le fixait avec horreur. Il la rejoint rapidement, se mettant à genou devant elle.

La forme de ses yeux était magnifique, James en adorait le contour et la douceur. Comment des hommes pouvaient ils malmener cette femme ?

- Je m'appelle James Potter, je suis un Auror britannique. Je suis ici pour vous ramener à la maison.

Elle esquissa un pauvre sourire, refusant de faire le moindre mouvement. Elle attendait ce moment depuis si longtemps, qu'elle n'arrivait pas à croire que c'était enfin vrai.

- Allez, venez partons d'ici. Nous devons profiter de la nuit pour fuir.

Elle saisit la main qu'il lui tendait et se releva d'un mouvement souple. L'adrénaline coulait maintenant dans ses veines, elle était capable de le suivre comme il le voulait. Il enjamba la fenêtre, l'aidant par la suite. Il lui indiqua le chemin, courrant à moitié devant elle, s'arrêtant brusquement pour écouter avant de reprendre leur progression.

Elle s'appuya contre un arbre, fatiguée par tout cela. Elle aurait tant aimé s'asseoir, s'endormir et se réveiller à des années lumières de tout cela. Elle regarda l'Auror qui attendait un peu plus loin qu'elle se remette en mouvement. Elle soupira et reprit sa marche.

- Nous allons nous arrêter dans cette maison. Vous allez vous reposer un peu tandis que j'étudie le reste de notre chemin.

Il la vit hocher la tête et s'installer dans un coin de la cabane, par terre, face à la porte.

- Ce n'est pas la peine de faire cela. Couchez vous dans le lit. Ce soir, c'est moi qui veille.

Il lui sourit doucement, espérant la mettre en confiance mais elle ne bougea pas plus. Il allait pour ouvrir la bouche, et insister lourdement quand il comprit que quoiqu'il dise ou fasse, elle ne se sentirait plus jamais en sécurité. Il sortit pour s'installer devant la porte, tous les sens aux aguets.

Il avait déjà étudié le chemin, il savait parfaitement quelle route ils prendraient mais elle était trop fatiguée. Sans aucune plainte, elle l'avait suivi, c'était maintenant à lui de faire un effort. Il posa sa baguette à portée de mains et s'étira. L'inactivité de la journée lui pesait sur le corps et il se devait d'être prêt à toute éventualité.

Deux heures plus tard, il sursauta en sentant une main se poser sur son épaule.

- On continue ? Demanda-t-il.

Elle hocha la tête. Il ne pouvait s'empêcher de la regarder, pour s'assurer qu'elle suivait bien mais aussi pour voir la prestance avec laquelle elle marchait. Bien que dans un état déplorable, elle avançait parmi les arbres à une allure satisfaisante.

Il faut dire que lorsque son chef était venu lui parler de cette mission d'extraction, il avait perdu le sourire. Il craignait de devoir sauver une femme capricieuse et pleurnicharde. Il avait déjà été confronté à ce genre de chose et en gardait un souvenir amer. En effet, les poursuivants avaient faillit les avoir et James avait fini à l'hopital, cloué dans un lit pendant plus d'un mois.

Une autre, dont il était chargé de la protection, avait même cherché à le mettre dans son lit. Il n'y aurait pas dit non en temps normal, mais il avait pour ligne de conduite, de ne jamais mélanger travail et affaire de sexe. Il avait décrété après tout cela, que les femmes ne devaient pas être secourues par lui…

Voilà pourquoi il avait vu cette mission d'un mauvais œil… Enfin au départ. Parce qu'il devait bien s'avouer, qu'au lieu d'avoir un fardeau à trainer, il avait à ses cotés une battante qui n'avait pas encore émis le moindre son, ni la plus petite plainte. Il tendit le bras sur le coté pour la stopper.

Ils étaient aux abords d'une ville, cachés près de la première maison qu'ils avaient croisé. James regarda de tous les cotés avant d'ouvrir un panier en osier qui semblait être là depuis des siècles à en croire l'usure qui le rongeait en différents endroits.

- Tenez, enfilez ça !

Il lui tendit un vêtement noir usé. Elle le déplia devant elle et pinça du nez. L'auror s'amusa de son air dégoûté. Si elle voyait son état, elle s'empresserait de vêtir cette cape ! Avec le jour qui se levait, il pouvait dorénavant mieux voir les blessures qu'elle avait, mais aussi sa peau d'une couleur diaphane. Une poupée, elle lui faisait penser à une poupée de porcelaine… Et une chose était sure, sa place n'était pas ici.

Une fois qu'elle eut revêtu la cape, il lui plaça la capuche sur la tête afin de recouvrir son visage au cas où un sbire de Voldemort serait dans les environs.

- Bon laissez moi vous expliquer la suite des événements…

Il se posta devant elle et lui fit relever le visage afin d'être sur qu'elle écoutait bien ce qu'il avait à lui dire.

- Vous voyez l'hôtel là-bas ?

Elle regarda dans la direction qu'il lui indiquait et hocha la tête, replongeant ses yeux verts dans celui de l'Auror.

- C'est là que nous devons nous rendre. Mais nous n'allons pas passer par le hall d'entrée. Nous attirerions bien trop la curiosité.

Elle hocha de nouveau la tête, sans doute pleinement consciente de sa tenue.

- Nous allons donc utiliser la sortie de secours mais il va nous falloir être tout aussi prudent. Compris ?

Elle acquiesça sans le quitter du regard comme si elle cherchait à lui faire passer un message. James l'observa, cherchant ce qui pouvait la gêner. Ne trouvant pas de réponse, et n'ayant pas de temps à perdre, il lui saisit le coude et l'entraîna dans la rue.

Seules quelques personnes vagabondaient à cette heure-ci du matin, ce qui soulagea le jeune Potter. Une foule avait l'avantage de mieux dissimuler les gens mais l'inconvénient que l'attaque pouvait venir de partout. Mais là, avec seuls trois quatre marchands qui ouvraient leur échoppe, il se sentait beaucoup trop à découvert.

Il tentait de ne pas regarder frénétiquement dans les sens pour ne pas attirer l'attention sur eux. Pourtant au moindre mouvement brusque il se sentait prêt à dégainer sa baguette pour statufier, et pourquoi pas tuer, celui ou celle qui se mettrait en travers de son chemin.

Ils passèrent devant l'entrée principale de l'hôtel ne s'arrêtant pas, tournant dans la ruelle suivante. Il se pressa d'ouvrir la porte à l'aide d'un sort et poussa la jeune femme à l'intérieur. Il jeta un coup d'œil dans la ruelle pour s'assurer que personne ne les avait suivi ou tout du moins remarqué et entra à son tour.

Ils débouchèrent dans un long couloir qui, pour le moment était vide, mais il fallait se presser au cas où un employé viendrait à passer. Ils n'avaient pas le physique de l'emploi et aucune raison de se trouver là. Il lui indiqua du doigt la direction à suivre tandis qu'il sortait sa baguette, laissant son bras pendre le long de son flanc, toute son attention portée sur les petits bruits environnant qui pourraient indiquer l'arrivée de quelqu'un.

Bientôt des bruits de pas se firent entendre, et d'un mouvement brusque, il attira la jeune femme dans un renfoncement, la cachant derrière lui. Il attendit quelques instants. Il sentit une main se poser entre ses deux omoplates, le troublant légèrement. Il était fatigué, il devait se dépêcher avant de ne plus pouvoir assurer sa protection convenablement.

Une fois tout danger de se faire surprendre écarter, il la dégagea et la conduisit sans un regard vers l'ascenseur. Une fois à l'intérieur, ils ne risqueraient plus rien, enfin en théorie. Au camp, s'étaient ils rendus compte que l'otage s'était fait la malle ? Avaient ils laissé des traces derrière eux qui permettraient aux mangemorts de les retrouver ?

- Entrez là dedans, dit James en la poussant dans la cabine. Nous serons bientôt en sécurité, enfin pour les deux prochaines heures… Après ils commenceront à nous chercher et plus aucun endroit ne sera sur.

Elle opina du chef, avant de se concentrer sur l'écran sur lequel les étages défilaient. Elle était toujours crispée et il le sentait bien, quand il la touchait elle sursautait... Se pouvait il qu'elle ait été… L'auror n'eut pas le temps de finir sa pensée qu'ils parvenaient à l'étage désiré. Soulagé de n'avoir croisé personne jusque là, il s'empressa d'ouvrir la porte et de se faufiler à l'intérieur.

- La salle de bain est là. Il y a tout le nécessaire pour vous rendre figure humaine. Et même des vêtements. Ils risquent d'être trop grands alors voyez ce qui vous convient le mieux.

La jeune femme regarda la porte que James lui indiquait puis dans un mouvement fluide lui saisit la main pour la serrer. Il eut un sourire devant la gratitude de sa mission. Elle esquissa un faible, visiblement incapable de faire mieux.

- Dépêchez vous de vous préparer. Je vous explique tout de suite après ce qui va se passer ensuite.

James s'installa devant l'unique fenêtre de la chambre pour pouvoir observer les passants qui se faisaient de plus en plus nombreux. Le siège était confortable et il aurait pu très facilement s'y endormir mais tous ses sens étaient en éveil et il savait très bien qu'il ne trouverait le repos qu'une fois sa mission remplie.

Il avait eu beaucoup de flair de choisir cet hôtel et de faire les repérages en avance. Tout s'était passé comme dans son plan et cela lui faisait un peu peur. Il avait découvert à force d'habitude qu'il survenait toujours un impondérable. Il y avait toujours un détail qui avait échappé au premier coup d'œil.

Souvent ce n'était rien de vraiment important. Une rencontre fortuite dans un couloir ou un élément déplacé. Mais dans le cas présent, rien. Tout avait roulé parfaitement et loin de soulagé le jeune Auror, cela ne faisait que renforcer sa méfiance. Il entendit bientôt le bruit de la douche et remarqua que lui aussi en aurait bien besoin. Son esprit vagabonda vers la jeune femme qui se lavait maintenant…

- Concentre toi, Cornedrue !

L'image de l'eau coulant sur le corps qu'il supposait fin de la jeune femme, l'émoustilla et pendant un instant il laissa ses pensées dériver. Imaginant tout d'abord lui frotter le dos pour lui enlever toute la terre et le sang séché, il continua sa rêverie par des caresses plus…

- C'est pas le moment de rêver !

Il secoua la tête avant de passer une main hésitante dans ses cheveux en désordre. Pourquoi cette femme le troublait autant ? Ce n'était pas comme s'il était en manque ou… Il grogna, se repositionnant à la fenêtre pour continuer sa surveillance.

Dans la salle de bains, la jeune femme hésitait. Sa longue captivité lui avait appris à se méfier des moments où elle devait se déshabiller. Elle avait très souvent retrouvé un ou plusieurs hommes qui l'espionnait tout en se touchant… Heureusement elle avait plus de valeur intacte sinon elle aurait sûrement été souvent violée…

Elle regarda les vêtements les uns après les autres, il étaient convenables. Ne dévoilant pas trop de son anatomie mais sans tomber dans une pudibonderie qui aurait attiré l'attention tout autant qu'une jupe excessivement courte. Elle opta pour un jean et un tee shirt blanc, qu'elle mit de coté.

Elle se dirigea enfin vers le lavabo et eut un mouvement de recul en voyant son reflet. Faisant tomber la cape à ses pieds, elle vit avec horreur dans quel état lamentable elle était et rougit à l'idée que James l'ait vu ainsi. Elle eut un petit sourire. Cet Auror inspirait tant confiance… Si elle avait pu parler, elle lui aurait confié tant de choses… Mais voilà, elle était muette.

Elle ôta rapidement le reste de ses affaires et entra dans la douche pour y découvrir tout le nécessaire de toilette pour une femme. Biensur, il n'y avait pas de crèmes pour le corps ou exfoliantes, mais du gel de douche et un shampooing à la vanille, un rasoir avec de la mousse et, summum du luxe, un produit pour le visage.

Elle eut un petit rire. Il voulait qu'elle reprenne forme humaine et il avait acheté les produits de premières nécessités. Elle se doucha, découvrant avec dégoût la quantité de terre qui la recouvrait. Elle craint même un instant d'avoir bouché le siphon de la douche. Une fois, tout terminé, elle s'enroula dans une épaisse serviette de douche en prenant une plus petite pour ses cheveux.

Observant son reflet de nouveau dans la glace, elle fut ravie de voir que ses cheveux étaient de nouveaux d'un beau roux et sa peau, bien que ponctuée ça et là de vilains hématomes, blanche. Elle sourit en voyant de nouveau ses taches de rousseur qui lui avaient tant déplut à son adolescence et fixa un moment le vert de ses yeux, les trouvant trop tristes.

Elle pencha la tête sur le coté avant de reprendre conscience de la réalité. Elle était une fugitive, elle devait se presser si elle voulait que rien de mal n'arrive. Elle laissa tomber sa serviette au sol dans un coin et enfila les sous vêtements puis les affaires qu'elle avait choisi dans le petit tas mis à sa disposition.

Elle repéra ensuite un sac de voyage dans un coin et y découvrit un sac plastique. Sans plus réfléchir, elle mit ses vieux vêtements dans ce dernier et ceux neufs dans le sac en toile. Elle y mit aussi les affaires de toilette pour le cas où et prit sa cape sur le bras pour ressortir de la salle de bain.

La main sur la poignée, elle hésita de nouveau. James allait enfin la voir. La voir réellement. Quelle serait sa réaction ? Elle sourit à cette pensée puis franchit enfin la porte pour le trouver assis devant la fenêtre en pleine contemplation.

Lui aussi avait besoin d'une douche mais elle était prête à parier que tant qu'elle en serait pas à l'abri il ne s'occuperait pas de lui et encore moins de prendre une douche, à moins qu'elle ne l'y accompagne. Elle rougit à cette pensée. Ne voulant pas être surprise le détaillant de haut en bas, elle déposa ses affaires aux pieds du lit.

James l'avait entendu sortir de la salle de bain mais un étrange manège en dessous de leur fenêtre le captivait. Comprenant qu'il n'y avait là aucune menace pour leur sécurité, il se décida, enfin, à se retourner et son souffle se bloqua dans sa gorge.

Il s'était douté que sous toute cette crasse se trouvait une femme, une belle femme même. Mais là… Elle était divine ! Les vêtements étaient légèrement trop grands pour elle et renforçaient l'impression de délicatesse qu'il avait déjà à ses cotés. Et ses cheveux ! Il était loin de se douter qu'ils puissent être roux… Ils avaient besoin d'une bonne coupe mais ils devaient être soyeux…

Il déglutit, reprenant le contrôle de lui-même avant de déclarer :

- Un agent ne devrait plus tarder.

Elle haussa un sourcil, pas sure de comprendre pourquoi il lui disait cela.

- Il va être en charge de vous ramener en Europe et plus exactement en Angleterre.

Elle fronça cette fois ci les sourcils, détestant sa condition. Elle aurait tant aimé pouvoir lui parler, lui dire tout ce qu'elle savait voir même plus. Mais là elle était réduite à faire des singeries pour qu'il comprenne qu'elle voulait en savoir plus.

- Vous vous ferez passer pour un jeune couple qui rentre de voyage de noce.

Elle ouvrit la bouche, comprenant qu'elle vivait là, les dernières minutes en sa compagnie. Elle regarda autour d'elle cherchant un moyen de s'exprimer quand elle vit un papier. Elle se rua dessus et chercha frénétiquement un stylo.

- Tenez !

Elle se retourna vers sa droite pour y voir James un sourire aux lèvres et un stylo à la main. Elle le saisit rapidement et griffonna quelques mots sur le papier qu'elle lui tendit aussitôt.

- Et moi ? Bah, je vais sans doute avoir une autre mission dans le coin ou à l'autre bout de la Terre.

Remarquant que la respiration de la jeune femme s'était faite plus rapide, il la prit par les épaules pour la placer devant lui et d'un mouvement doux, il lui fit relever la tête.

- Rassurez vous, cet agent sera tout aussi capable que moi de vous ramener à bon port.

Elle se dégagea et écrivit quelques mots.

- Je ne sais pas, lui dit-il, lisant par-dessus son épaule. Je ne sais pas pourquoi ce n'est pas moi qui vous conduit jusqu'à Londres. Mais je suis sûr que mes supérieurs ont une très bonne raison.

Elle le regarda dubitative avant de partir s'asseoir sur le lit. Elle semblait vraiment déçue d'être déjà séparée de lui et James en éprouva une joie qu'il fit taire immédiatement. Dans son métier, il ne devait pas se laisser attendrir, que ce soit par ses ennemis comme par les otages, même lorsqu'il s'agissait d'une ravissante jeune femme.

Il retourna s'installer près de la fenêtre, laissant le silence s'installer dans la pièce. Curieux de découvrir ce qu'elle pouvait faire, il lui jeta un coup d'œil. Elle s'était allongée sur le lit, tournée vers lui dos à la porte. Il sourit devant cette marque de confiance. L'instinct de conservation aurait dû lui dicter de regarder la porte par laquelle le danger pouvait survenir mais au lieu de cela, elle s'était endormie en le regardant.

Deux coups brefs à la porte suffirent pour la réveiller. Elle sauta sur ses genoux venant à la rencontre de James qui s'était lui aussi levé.

- Allez dans la salle de bains, et vous n'en sortez que quand je vous le dis ! Murmura-t-il.

Elle lui obéit sans broncher, fermant la porte avec délicatesse. Il regarda alors autour de lui, veillant à ce que rien ne trahisse la présence de la jeune femme dans la chambre. Puis une fois tout cela entré en ordre, il se dirigea vers la porte.

- Qui est là ? Demanda-t-il d'une voix forte.

- Robert.

L'auror vit un papier passer sous la porte et y lut le code de reconnaissance convenu. Il ouvrit la porte pour laisser passer l'agent et passa la tête à l'extérieur afin de voir si quelqu'un les surveillait. Rien.

- Je viens chercher le paquet, fit l'agent en regardant autour de lui. Elle n'est pas là ?

Le ton et la décontraction de cet agent déplaisaient fortement à James. Après tout cette femme avait été retenue captive depuis longtemps, personne ne savait exactement quand elle avait été kidnappée ni qui elle était. Seule l'arrestation de deux mangemorts de cinquième zone leur avait appris son existence et surtout l'exploitation par Voldemort, de son intelligence pour trouver de nouveaux sorts mais aussi de nouvelles potions.

- Elle est en sécurité.

- Il parait qu'elle est super bonne. C'est drôle parce que personne ne l'a jamais vu mais tout le monde en parle !

Il continua à parler du physique de la jeune femme qui pour l'heure actuelle n'avait été vue que par James et se trouvait dans la salle de bains… Ce dernier n'écoutait pas les propos de son collègue, surpris de la nonchalance que ce dernier affichait. Il remonta ses lunettes sur son nez et vit un mouvement.

- Excuse-moi, coupa James, je reviens tout de suite.

En deux enjambées, il refermait derrière lui la porte de la salle de bains en repoussant la jeune femme vers l'intérieur.

- Je vous avais dit de rester cachée ! Murmura-t-il.

Pâle comme un linge, elle souleva un papier qu'elle tenait à la main pour le faire lire à l'auror.

- Ah ! Bah là, ça va un peu compliquer les choses ! Vous en êtes sure ?

La jeune femme hocha la tête vigoureusement. Ce n'était qu'une question rhétorique pourtant. L'air profondément paniqué qu'elle affichait avait convaincu James dès le premier coup d'œil.

- Tenez vous prête à partir. Je vais l'éloigner et nous allons filer par derrière.

Il ressortit de la salle de bain, pensif. Si l'agent qui se trouvait dans la pièce devant lui était bien un espion de Voldemort comme le bout de papier qu'il tenait froissé dans sa poche l'indiquait, les problèmes ne faisaient que commencer et il allait devoir se méfier de tout le monde.

- Que se passe-t-il ? Demanda Robert.

- La nourriture de ce pays de sauvages m'a rendu malade. Ca a pas mal compliqué l'extraction… Mais bon une fois que tu auras le paquet, je pourrais voir pour me faire soigner par une femme du coin.

Il accompagna ce mensonge d'un clin œil typiquement masculin, semblant signifier 'entre mecs, on se comprend, hein ?' Il fallait maintenant trouver un stratagème pour l'éloigner de la jeune femme, sans qu'il comprenne qu'il était grillé. Chose difficile mais pas impossible.

- Bon, si tu me disais où elle est ? S'impatienta le traitre.

- Dans l'autre chambre.

- L'autre chambre ?

- Oui, tu sais procédure habituelle… Prendre deux chambres, afin qu'en cas de coup dur, les ennemis ne savent pas dans laquelle tu es…

Il inventait sur le tas mais cela semblait cohérent puisque l'homme continuait de l'écouter et ne tirait pas sa baguette de sa veste. Ils sortirent de la chambre, et James le dirigea vers une suite qu'il savait inoccupée. Pas qu'il l'eut réservé, loin de là. Juste il avait entendu, pendant ses repérages, le patron se plaindre que personne ne voulait la louer.

Il ouvrit la porte, d'un Alohomora non formulé et laissa Robert entrer en premier, en profitant pour l'assommer le plus lourdement possible. Il lui fit les poches, confisquant sa baguette mais aussi les clés d'une voiture. James lança enfin un sort pour le bâillonner et repartit vers la sortie. Il referma la porte délicatement sans omettre de placer le sigle 'ne pas déranger' sur la poignée.

Ouvrant les portes de sa chambre puis de la salle de bain à la volée, il fit sursauter la jeune femme qui se tenait toujours là, attendant assise par terre dans un coin. Il lui tendit la main.

- Allez debout, on doit y aller pour le cas où il soit accompagné !

Elle se leva rapidement et le suivit dans le couloir. Une fois dans la cage d'escalier, il se retourna vers elle.

- Est-ce que beaucoup de gens connaissent votre visage ? Non ? Bon bah c'est déjà ça ! Enfilez tout de même la cape et prenez garde à ne pas vous prendre les pieds dedans.

Il lui prit le sac contenant des affaires des mains et elle le suivit tant bien que mal dans les escaliers. Ils refirent le chemin inverse, sans se soucier de savoir s'ils attiraient l'attention ou pas. Une fois à l'extérieur, la chaleur et l'humidité les freinèrent dans leur progression.

L'auror avisa un adolescent en manque d'occupation et sortit le porte feuille de Robert. Il en sortit deux beaux billets qu'il secoua sous le regard intéressé du jeune.

- Tu veux ces beaux billets ?

- Oui, m'sieur.

- Alors trouve la voiture qui va avec ses clés et roule pendant une petite heure avec. Après tu t'en éloignes le plus possible.

Le gamin le regarda perplexe mais ne se fit pas prier actionnant l'ouverture à distance des portes pour repérer la voiture.

- Nous, on va par là, s'écria James en prenant la main de la jeune femme.

Ils serpentèrent dans les rues de la ville pendant ce qui sembla des heures à la rouquine. Au moindre bruit suspect, son cœur faisait un bond et elle se sentait se raidir. Qu'allaient ils devenir ?

Elle s'arrêta derrière James qui venait de toquer à une porte. Il parla dans une langue inconnue par la jeune femme et entra, la trainant toujours derrière elle.

- Mon vieil ami, comment vas-tu ?

- Bien et toi ?

- Dans les ennuis comme souvent, mais pour une fois pas seul ! Je te présente ma dernière conquête…

Il la salua d'un signe de tête ne quittant pas longtemps le jeune Potter des yeux.

- Ton passé qui revient à la charge ?

- On peut dire cela ainsi, rit James.

- Et que te faut il cette fois ci ?

- Des papiers et un aller simple pour Londres pour deux.

- C'est tout ? Demanda l'ami avec un sourire en coin.

- Une douche et des affaires propres ne seraient pas de refus !

Quand James refit son apparition, la jeune femme était confortablement installée sur une chaise, un verre d'eau non entamé devant elle. Elle ne quittait pas des yeux leur hôte comme si elle s'attendait à ce qu'il profite d'un moment d'inattention pour lui sauter dessus.

L'auror observa tout à loisir le profil gracieux de la jeune femme et sourit en pensant que dans d'autres conditions, il l'aurait dragué effrontément. Il se racla enfin la gorge pour signaler sa présence et alla directement vers son ami afin de savoir ce qu'il fabriquait.

- Tiens, ton passeport est fini…

- Sean Moore… Tu as trop regardé James Bond, mon cher. Ca se ressent dans ton travail !

Un léger grognement se fit entendre puis une longue expiration.

- Et voilà celui de la petite dame qui n'a pas voulu me décrocher un mot.

- Elle est muette… Ne le prend donc pas pour une attaque personnelle…

James sentit une main se poser légère comme une plume sur son avant bras. Il détourna les yeux pour tomber dans celui vert de la jeune femme.

- Eva Moore… Ca vous convient ?

Elle hocha la tête.

- Vous devriez y aller. Votre vol décolle dans trois heures.

- Merci pour tout !

- De rien ! Et surtout, invite moi au mariage !

L'auror laissa exploser un rire joyeux avant de se tourner vers la jeune femme qui ne comprenait pas le sens de tout cela. Voyant qu'il lui faisait signe de partir elle partit devant et découvrit un taxi qui les attendait devant la porte. Ils s'installèrent à l'arrière de la voiture, nerveux. James se pencha vers l'oreille de la jeune femme.

- Venez dans mes bras, et tentez de dissimuler votre visage pour le cas où nous croiserions de vagues connaissances.

Elle lui sourit difficilement se rapprochant timidement de lui.

- Je vais vous tutoyer par la suite, afin que notre couple fasse plus réel… Chuchota-t-il une fois qu'elle eut pris place contre lui.

Elle posa sa main de telle façon à cacher son visage aux badauds qui déambulaient sur les trottoirs et respira un grand coup. Ce faible mouvement décontenança l'auror. Il se devait de garder les idées claires afin de la conduire à bon port… Mais plus le temps passait, plus il était troublé.

Après avoir réglé la course, ils se dirigèrent vers les terminaux d'embarquements. De même, elle vint se loger dans ses bras, dissimulant ses traits devant un rideau de cheveux. Elle aimait être dans ses bras, à n'en pas douter. Elle y était à l'abri et confortable… Ils progressèrent rapidement et une fois devant l'hôtesse, elle se dégagea timidement de l'étreinte consciente d'avoir pris l'initiative de se coller à lui sans qu'il ne lui propose.

- Vous avez des bagages ?

- Non, nous avons tout envoyé par transporteur, répondit James en prenant la main de la jeune femme.

- Ah ?

L'hôtesse releva un sourcil parfaitement épilé pour montrer son étonnement puis lança un regard appréciateur à l'auror avant de réaliser qu'il avait une compagne.

- Oui, nous ne voulions pas être encombrés…

Il lui sourit, espérant faire taire tous ses doutes. Elle lui tendit les billets, observant plus attentivement le couple devant elle.

- Bon voyage !

Soulagés, ils passèrent les contrôles de sécurité juste à temps pour embarquer. Les hommes autour d'eux ne cessaient de se retourner pour détailler la jeune femme, la mettant horriblement mal à l'aise. Sans lacher sa main, elle se cramponna avec l'autre à son bras, menaçant sa concentration tandis qu'il sentait le renflement de sa poitrine.

- Voilà nos sièges, murmura James en lui montrant une rangée de trois.

Elle se dégagea enfin pour passer devant, et regarder par le hublot les derniers préparatifs.

- Durant le vol, je préviendrais un ami pour qu'il vienne nous chercher à l'aéroport.

Elle hocha la tête, reconnaissante. Elle boucla sa ceinture et reprit la main de James avant de s'endormir la tête sur son épaule, totalement en confiance. Lui, par contre, lutta pour garder les yeux ouverts et surveiller les alentours à la recherche de quelqu'un les ayant démasqué.

Une fois l'avion atterri à Londres, la jeune femme se réveilla, s'étira en baillant attirant sur elle des regards masculins dont celui de James. Ce dernier grogna intérieurement des pensées non professionnelles qui avaient envahi son esprit en voyant un petit bout de peau crémeuse apparaître au niveau du ventre…

- Bien dormi ? Demanda-t-il.

Elle hocha la tête, les yeux encore brouillés par le sommeil. Elle attendit que tout le monde soit parti pour se lever à la suite de l'auror, se débrouillant pour qu'il n'y ait que très peu d'espace entre eux. Bien que courbaturés, ils avancèrent rapidement vers les douanes, montrant leurs passeports.

- Bon maintenant nous devons retrouver mon ami en question.

Il regarda autour de lui, puis se pencha vers l'oreille de sa compagne.

- Il s'appelle Sirius. Il est brun cheveux mi longs et sourire séducteur… Si vous le voyez…

Leurs yeux se croisèrent, s'accrochèrent un moment avant qu'un grand cri ne les rappelle à la réalité.

- Mon pote, comment vas-tu ? Salua Sirius en étreignant chaleureusement James.

Remarquant immédiatement la présence de la jeune femme toujours solidement accrochée à son ami, il la prit aussi dans ses bras.

- Que ça fait plaisir de vous revoir tous les deux ?!

D'un point de vous extérieur tout le monde pouvait croire qu'ils formaient un couple qui venait rendre visite à un ami pourtant la jeune femme s'était tendu au contact du jeune Black et cela n'avait pas échappé à l'œil vigilant de James.

- Allons y, nous sommes fatigués par le voyage, dit ce dernier en calculant vaguement depuis combien de jours, il n'avait pas fait une vraie nuit.

- Oui, bien entendu.

Il dédicaça un sourire à la rouquine qui se serra un peu plus contre James.

- Tu es très en beauté Eva, dragua Sirius.

Elle fronça les sourcils, visiblement pas très à l'aise.

- Sirius, allons y, répéta James.

- Roh, j'ai bien le droit de dire à ta 'femme', qu'elle est magnifique, non ?

Le malaise de cette dernière enflait à vue d'œil et elle fut ravie de voir que l'auror prenait les choses en mains.

- Tu laisses tranquille ma 'femme', articula-t-il lentement. Nous sommes fatigués… Rentrons au bercail.

Le jeune Black pinça les lèvres, notant tout de même la possessivité qui avait filtré dans la voix de son ami. Néanmoins l'utilisation de leur code 'bercail', signifiait qu'il était temps de se rendre en un lieu sur parce que la fatigue se faisait sentir et qu'ils n'allaient pas tarder à devenir des cibles faciles.

Sirius les précéda dans le hall, serrant discrètement sa baguette dans sa poche en cas d'embuscade. Il fixait toute personne dont il croisait le chemin et qui avait un comportement un tant soit peu suspect. Il oublia de regarder les femmes qui revenaient de vacances dans les îles vu leur bronzage ou encore celles qui le dévoraient du regard.

Dans le parking, ils se pressèrent ne pouvant être surs de tout maîtriser si l'attaque avait lieux à cet endroit. Les espaces entre les voitures permettaient à quiconque de s'y cacher pour les attendre et bien qu'ayant choisi une place stratégique près de la porte d'accès, il fallait contourner quelques zones dangereuses.

- Pourquoi une voiture ? Nous pourrions utiliser une cheminée ? Questionna James.

- Pour cela, il faudrait prévenir des gens au ministère et tant que nous ne savons pas si c'est sur…

Le brun ouvrit la portière à la jeune femme admirant une nouvelle fois sa silhouette. Quand il releva la tête et rencontra les yeux noirs de James, il comprit qu'il n'avait pas été suffisamment discret mais aussi que son ami appréciait la jeune femme ce qui était contraire au règlement.

- Vous n'avez toujours pas trouvé la taupe ? Demanda James, souhaitant détourner l'esprit de son ami.

- Non, nous ne savons toujours pas qui a pu prévenir Voldemort de notre intervention dans le Sussex.

Les deux hommes soupirèrent tandis que la jeune femme s'installait seule sur la banquette arrière. Elle boucla sa ceinture avant de fixer la nuque de son protecteur assis sur le siège devant elle, oubliant même de cligner des paupières.

- Allons voir le chef directement, reprit James une fois la voiture sur l'autoroute.

- Oui, il est encore au ministère à cette heure là… Normalement.

Sirius gara la voiture proche d'un point d'accès du ministère, surveillant les passants pour vérifier que tout était en ordre avant de faire débarquer leur protégée.

- Bon, l'entrée sud est là. Qu'est-ce que tu en penses, James ?

- L'entrée Est serait mieux. Plus proche du bureau de Darjing… Et du coup, on réduirait les chances de croiser quelqu'un en chemin.

- Oui, mais le problème est qu'il y a des travaux…

Ils grognèrent à l'unisson avant de se retourner vers la jeune femme qui suivait silencieusement leur conversation.

- On va entrer dans le ministère. Tu ne quittes pas le sol des yeux et surtout tu restes toujours et quoiqu'il arrive entre Sirius et moi, okay ?

Elle les regarda tour à tour avant d'acquiescer. Elle sortit de l'abri temporaire qu'avait été la voiture pour se placer entre les deux hommes qui étaient tendus. Ils s'engouffrèrent tous les trois dans une cabine téléphonique, voyant une femme d'un certain age les dévisager avec insistance.

Une fois tranquilles, ils composèrent le code pour pénétrer dans le ministère et la cabine commença sa lente descente dans le sol. Un sursaut effraya la jeune femme qui sauta dans les bras de James. Il la prit par la taille, s'attirant le regard réprobateur de son ami mais s'en soucia peu.

Ils traversèrent plusieurs couloirs ne ralentissant pas et guettant du coin de l'œil les gens qu'ils croisaient. Une fois devant une porte avec le numéro 247 peint dessus, ils s'arrêtèrent.

- Entrez tous les deux, je vais rester devant la porte pour le cas où nous ayons été repérés, dit Sirius sans quitter un groupe de bureaucrates qui discutait à quelques mètres d'eux.

- Okay, et au moindre petit truc, tu nous préviens, d'accord ?

- Pas de soucis, James.

Ils se serrèrent la main avant que le jeune Potter ne frappe à la porte et n'entre une fois le sésame obtenu. Il referma tout de suite après la jeune femme qui fixait le petit homme rondouillard assis derrière un bureau immense.

- Qu'est-ce que c'est que ça, Potter ? S'écria ce dernier en se relevant.

- Ma mission, chef !

- Et depuis quand t'ai-je demandé de rentrer avec ? Et surtout de venir dans mon bureau ?

- Depuis que l'agent en charge de la récupérer ait été reconnu comme un sous-fifre de Voldemort !

- Comment ça ?

- Elle l'a, elle-même, reconnu !

Ils se défièrent du regard un moment avant que le chef des Aurors ne reprenne place dans son siège, imité par les deux jeunes gens de l'autre coté de son bureau.

- Vous me ferez un rapport là-dessus, et avec tous les détails, Potter.

- Oui, chef.

Darjing joua avec sa barbe avant de déclarer :

- Il semblerait que cette p'tite dame soit très importante pour notre ami s'il n'hésite pas à dévoiler ses pions…

- Oui, sa protection ne doit pas être confiée à n'importe qui, conclue James.

- Avez-vous réussi à connaître son nom ?

- Non. Elle ne répond jamais à cette question…

- Okay, je vois… Je vais demander à Maugrey de s'en occuper …

Un bruit de chute résonna, la jeune femme s'étant levée précipitamment de son siège le faisant tomber derrière elle.

Les deux hommes se levèrent brusquement, effrayés par cette réaction si soudaine. D'un calme olympien et maîtresse d'elle-même, elle était devenue un animal fragile et prêt à casser tant elle tremblait. Comment cet être si fragile avait-il pu vivre entouré de mangemorts toute la journée et ce depuis une période pour le moment indéterminée ?

James posa son bras autour de ses épaules dans un geste instinctif et la serra contre lui. Lui non plus n'avait pas réellement envie de confier sa sécurité à quelqu'un d'autre. Leurs aventures à l'autre bout du monde avait créé un lien entre eux et une confiance telle qu'il serait ridicule de croire qu'un autre agent pourrait avoir la même en peu de temps.

- Mademoiselle, désirez vous rester sous la protection de l'auror Potter ?

Elle quitta enfin l'épaule réconfortante pour observer le chef de la brigade derrière son bureau. Hochant vigoureusement la tête, elle releva son visage vers James lui offrant son premier sourire.

- Si ce n'est que ça…

Il reprit place derrière son bureau avant d'ouvrir un tiroir et d'en prendre un formulaire, il le remplit du mieux qui le pu avant de le tendre à James. Ce dernier tendit un bras sans pour autant lâcher la jeune femme qui se tenait fermement à sa chemise.

- Allez au troisième étage pour les papiers d'identité. J'envoie une note au quatrième pour qu'il vous trouve un lieu de résidence qui ne craigne rien… Ce qui par les temps qui courent risque d'être beaucoup plus difficile !

- A vos ordres, chef !

Celui-ci se leva et se dirigea d'un pas déterminé vers la porte tout en continuant de parler :

- Vous vous ferez passer pour un tout jeune couple dont la femme aura eut un accident. Je vous laisse voir ensemble les détails, moins j'en sais mieux ce sera.

- D'accord.

- Potter, dit Darjing la main sur la poignée de la porte. Ne faites confiance à personne. Tant que nous ne serons pas exactement pourquoi il l'a enlevé, elle doit être sous haute protection…

- Oui, chef !

Ils sortirent enfin du bureau du chef des Aurors pour retrouver Sirius adossé au mur.

- Alors, qui va être l'heureux baby-sitter ?

La jeune femme se raidit, le foudroyant du regard.

- Je pense pouvoir parler au nom de ma femme et te dire qu'elle n'apprécie pas le terme de baby-sitter !

- Ta… Ca veut dire que tu vas rester à la maison, faire la popote ?

- Ca veut dire que je suis chargé de sa protection.

Sirius grogna de mécontentement. Son ami allait être indisponible pour une période indéterminée et serait à coup sur en première ligne pour se faire tuer.

- Fais attention à toi, vieux frère ! Fit il en l'étreignant.

- Comme toujours ! Répondit James avec un sourire franc.

- Mouai…

Ils se séparèrent tous les trois. L'auror retournant à son bureau tandis que le nouveau couple se dirigeait vers les escaliers pour rejoindre le département des identités.

La pièce regorgeait de machines en tout genre, qui attirèrent l'attention de la jeune femme tandis que l'auror discutait avec le responsable des fausses identités.

- Vous voulez quoi ?

- Comment ça ?

- Mari et femme ou frère et sœur ?

James regarda du coin de l'œil la jeune femme qui revenait vers eux. Ils ne se ressemblaient aucunement et un homme seul avec une telle femme ne pouvait être que…

- Son mari.

- Comment désirez vous vous appelez ?

De nouveau, il la regarda et bientôt une autre image se superposa à celle qu'il avait sous les yeux. Il soupira, se demandant si c'était vraiment une bonne idée mais rien ne semblait indiquer le contraire…

- Evans. Jake et Lily Evans.

Les yeux de la rouquine s'ouvrirent bien grands. Elle posa la main sur l'avant bras de James pour attirer son attention et fronça les sourcils espérant qu'il comprenne la question muette qu'elle posait.

- Lily Evans. Elle était en première année à Poudlard avec moi… Mais durant l'été, les mangemorts l'ont tuée… Elle et sa famille.

Elle papillonna des yeux, émue.

- Tu me fais penser à elle… Je suis sure qu'elle te ressemblerait si elle avait vécu… Ce qui est stupide parce que ça fait si longtemps… Je me rappelle juste qu'elle avait les cheveux d'un roux extraordinaire et un rire léger…

Il sourie les yeux dans le vague.

- Je pense que je serais sorti avec elle…

Le visage de la jeune femme perdit toute expression. Elle retira sa main de l'avant bras de l'auror et se dirigea vers le tabouret afin d'être photographiée comme lui indiquait l'autre homme. Lily et Jake Evans, unis pour le meilleur et surtout pour le pire.