H et D

Hermione et Ginny étaient silencieuses, toutes deux assise autour de la table de la salle à manger du 12 square Grimmaud.

Il n'y avait rien à dire ; le silence qui régnait exprimait avec assez de clairvoyance les sentiments des deux jeunes femmes. La peur, l'inquiétude, le désespoir. La guerre contre Voldemort battait son plein depuis longtemps, trop longtemps. Les disparitions de sorciers étaient devenues courantes, les meurtres ordinaires. Harry et Ron n'étaient partis que pour rencontrer l'un de leur contact, Ils auraient du revenir depuis des heures déjà, et pourtant les deux jeunes filles étaient toujours seules à attendre, craignant plus que jamais pour ceux qu'elles aimaient.

Une larme coula le long de la joue de Ginny, solitaire, et Hermione la regarda s'échapper avec indifférence. Le silence l'écrasait, il n'y avait plus de tristesse pour elle, juste un vide immense, et une horrible impression de déjà vu.

Soudain la porte de la salle à manger claqua laissant apparaitre Lavande, les yeux bouffis par les larmes.

« Pourquoi ne sont ils toujours pas arriver, croassât-elle, je suis certaine que vous me cachez quelque chose ! Vous avez toujours vos secrets … » Sa voix se brisa en sanglot et ses yeux fous de tristesses sondaient la pièce sans s'arrêter.

Personne ne lui répondit.

« Dites moi ou il est, cria-t-elle cette fois ci alors qu'elle s'élançait furieusement vers Hermione. C'est toujours de ta faute ! Je suis certaine que c'est à cause de toi qu'il n'est plus la »

Dans son élan Lavande avait bousculé Hermione de sa chaise et la tenant plaquée contre le sol elle la secouait par le col de sa robe.

« Dis-moi ce où il est ! »

Ginny ne resta qu'un instant muette devant la scène qui avait lieu sous ses yeux, surprise. Puis se levant elle attrapa Lavande et de toute ses forces l'éloigna d'Hermione.

« Calme toi, lança-t-elle avec colère, tu crois que nous battre arrangera les choses ? »

« Je m'en fiche ! » répondit-elle j'en ai assez je veux que ça s'arrête, puis elle éclata en sanglot se laissant tomber dans les bras de Ginny.

Cette dernière commença à la bercer doucement alors que plus loin toujours allongée sur le carrelage froid Hermione observait le plafond en silence, rêveuse.

«Reste ! Ne me laisse pas seule »

suppliait Hermione tout en s'accrochant désespérément à la robe du jeune sorcier qui lui faisait face.

« Je ferais tout ce que tu voudras, je ne me fâcherais plus je te le promets, je…je… »

Sa voix s'interrompit, la jeune fille s'étouffant dans ses propres sanglots.

« Ne t'en vas pas. »

Le sorcier posa doucement ses mains sur celles d'Hermione, toujours cramponnées à sa robe, puis doucement mais surement, il la détacha de lui.

« Ne t'en vas pas. »

Hermione ne sentait plus ses larmes, ses lèvres tremblaient. Ses mains s'accrochant maintenant au siennes.

« Ne t'en vas pas »

Sans broncher le jeune homme s'éloigna, le visage impassible. Il ne lui fallu pas beaucoup d'effort pour se dégager de l'emprise que la jeune fille gardait sur ses mains, tremblante et faible comme elle l'était.

« Oh, je t'en supplie, je t'en supplie, ne t'en vas pas ! »

Hermione à genoux laissa échapper un dernier cri de tristesse alors qu'elle entendit la porte se refermer dernière lui.

Dans la Salle à manger, les trois sorcières n'avaient pas bougé depuis plusieurs minutes. Lavande pleurait, Ginny berçait, Hermione étaient perdue dans un autre temps.

Harry en Ron réapparurent au 12 square Grimmaud environ une heure plus tard, débraillés et légèrement blessés. Lavande se jeta dans les bras de Ron en pleurant de joie, alors que Ginny de son coté tenait Harry au plus près de son cœur.

Hermione était seule. Heureuse de voir leurs retrouvailles, mais aussi seule, si seule.

Il s'avéra que les deux sorciers avaient rencontrés quelques ennuies sous formes de 3 mangemorts sur le chemin du retour. Rien qu'ils ne puissent régler à eux deux, mais de peur d'être suivit, ils avaient ensuite fait un grand détour.

Personne ne reparla de ce qui c'était passé pendant leur absence. C'était encore une fois inutile.

Hermione ne tarda pas à battre en retraite, une fois qu'elle fut certaine que ses deux meilleurs amis n'étaient pas blessés. Elle allait dans sa chambre quand une voix l'arrêta.

« Hermione ! » Lança Ron de l'autre bout du couloir qui conduisait à leurs chambres respectives. La jeune fille se retourna, un sourire franc et doux sur les lèvres.

« Est-ce que ça va ? » demanda-t-il timidement. Les yeux d'Hermione brillèrent un instant de colère. N'était ce pas à elle de poser cette question !

« Je vais bien répondit-elle avec frustration, ce n'est pas moi qui me suite faite attaquer par trois mangemorts ! »

« Mais ce n'était rien, renchérit Ron avec fierté, si tu avais vu Harry, il n'en à fait qu'une bouché, et puis bien sur j'étais avec lui ! Je me suis débrouillé comme un chef ! »

Hermione sourit, toute colère disparaissant de son visage.

« Tu n'as pas trébuché sur une pierre cette fois ci ? »

La moquerie eu l'effet escompté, et le visage rouge vif, Ron s'apprêtait à répondre quand Lavande apparue à son tour au bout du couloir et l'appela.

Ronald Weasley se retourna, sourit à Lavande puis retourna à Hermione, Lavande, Hermione.

« Vas-y l'incita Hermione un sourire rassurant au coin des lèvres, elle t'attend. »

Ron s'exécuta sans résistance. Lavande parue soulager, et lança un dernier regard courroucé à Hermione avant de disparaitre au bras de Ron.

Hermione sentie la tristesse réapparaitre maintenant qu'elle était à nouveau seule. Elle ne pouvait cependant pas en vouloir à Lavande pour sa jalousie envers elle. Tout le monde savait que Ron avait un faible pour Hermione. Il avait même plusieurs fois essayé de convaincre Hermione que ce n'était pas grave, qu'il l'aime plus qu'elle ne l'aimait, que tout ce qu'il voulait c'était être avec elle.

Elle avait refusé. Ce n'était pas le problème.

Elle ne pouvait pas non plus en vouloir à Ron d'avoir commencer une relation avec Lavande alors qu'elle venait tout juste de le rejeter. Il n'y avait rien de pire que d'être seule pendant une guerre. Hermione était bien placée pour le savoir. Elle ne le souhaitait à personne.

Se réfugiant dans sa chambre, Hermione se laissa tomber sur son lit avec un long soupir. Elle n'avait pas toujours été aussi triste. Elle se souvenait des jours heureux qu'elle avait passé à Poudlard, même après le début de la guerre elle avait été heureuse. Elle n'en avait jamais eu honte. Mais cette époque lui semblait appartenir à une autre vie.

Hermione venait de sortir de la librairie, il était tard et elle était fatiguée. Elle avait passé des heures sur le devoir de potion, en peaufinant chaque détail pour être certaine que le professeur Rogue ne pourrait rien lui reprocher. Elle marchait tranquillement dans l un couloir conduisant à la salle des Gryffondors lorsque brusquement quelqu'un l'attrapa et l'entraina dans une salle de classe vide. Elle fut plaquée contre le mur violement, puis elle sentit ses lèvres sur les siennes. Elle lâcha tous ses livres sans remords, et lança ses bras autour du cou du sorcier.

Le baisé était violent et passionné mais Hermione était bien loin de se préoccuper de la douleur. Elle se cambra légèrement rapprochant leurs deux corps du mieux qu'elle le pouvait, laissant glisser ses mains de son cou jusqu'à son visage. Elle senti avec un plaisir infini la main du sorcier se faufiler entre le tissu de ses vêtement pour se poser sur sa cuisse.

« Pour qui te prends tu » lâcha t elle alors que les lèvres du sorcier avaient quittée les siennes pour prendre soin de son cou. L'une de ses mains qui étaient resté sur sa taille trouva son chemin jusqu'à sa poitrine dont il dessina les contours avec ferveur.

Elle enfonça ses mains dans sa chevelure blonde, laissant échapper un gémissement de plaisir. Autour d'elle tout avait disparu. Seules leurs respirations, les battements de leurs cœurs, et leurs corps comptaient.

« Tu crois que tu peux me traiter de tous les noms et ensuite m'embrasser comme si ta vie en dépendait ? Tu n'avais pas dis ne plus jamais vouloir me toucher, Malefoy. »

« La ferme Granger, et embrasse moi » grogna le sorcier d'une voix rauque tout en soulevant Hermione qui l'enlaça avec ses jambes pour se soutenir. Et elle se tut.

Oui, il y avait une époque durant laquelle Hermione granger avait été heureuse.

Une larme coulait le long de sa joue.

Jamais elle n'oublierait ce jour fatidique. Après des mois, des années passées ensemble en secret, il l'avait quitté. Sans lui donner d'autres raisons que celles qu'elle pouvait deviner elle-même. Qu'elle était une sans de bourbe, que le secret ne pouvait plus continuer, qu'il était fidèle à Voldemort.

Elle avait pourtant tout supporté pour lui. De lui faire l'amour alors qu'il portait la marque des ténèbres. De devenir sa maitresse alors qu'il s'était marié avec Pansy Parkinson. De ne rien dire à ses amis. Elle avait mis de coté toutes ses règles morales pour lui, mais ça n'avait pas suffit. Et aujourd'hui encore, et surement demain et à jamais elle serait dans cette pièce sombre s'accrochant désespérément à sa robe pour qu'il ne parte pas.