Bonjour bonsoir! Nouvelle auteur, première histoire. Petit chapitre, petit discours : ceci est une sorte de test. Je me lance sur un réel coup de tête parce que je m'ennuie pendant ces vacances de Pâques. Une idée passant par là, je l'ai saisie et... cela donne un résultat assez foireux je dois dire. Il manque un tas de choses, c'est trop rapide, pas assez respectueux des caractères des personnages de Rowling, mais c'est un premier jet, j'espère qu'il vous intriguera :) Quitte à le retravailler par la suite. Qui est-ce que je leurre là ? Ahah!
Ah ! J'ai fini par retravailler le chapitre, vu que le nombre de lecteurs diminuait de moitié (oui oui, de 354 pour le premier chapitre à 150 pour le second). Le premier chapitre doit être accrocheur, et celui-ci a l'air trop bâclé, donc je dois faire des efforts sur celui-là.
23 mai 2004
« Malfoy, ça suffit! Ton destin est lié au mien maintenant, que tu le veuilles ou non. »
« J'y crois pas Potter. C'est toi qui me sors toute cette merde à propos du destin après tout ce qui t'est arrivé ? » Draco n'en revenait pas. Est-ce que c'était bien Potter devant lui, qui lui débitait ces conneries ? Ils se faisaient littéralement pourchasser par la Guilde, ils prévoyaient de se réfugier chez les Ombres - ce qui équivalait à se jeter dans la gueule du loup - ils étaient blessés, fatigués, ils avaient faim, et Potty tapait la discute sur le destin. Il nageait en plein délire.
« Justement. Je veux dire par là qu'on est dans le même bateau, donc autant s'entraider. »
Le voyant toujours sceptique, il soupira, la main droite sur la hanche - parce que son autre bras pendait lamentablement de son épaule, inutilisable - et la tête baissée, une goutte de sang partant d'une blessure au front rejoignant les autres à ses pieds. Il ne semblait pas vraiment s'en préoccuper, alors Draco fit semblant de rien. Il se retint de lever la main à son œil, qui commençait doucement à gonfler. Il n'osait plus bouger ni respirer, pendu qu'il était aux lèvres de l'autre homme. Le brun se mit à chuchoter de façon tellement saccadée que Draco dût tendre l'oreille. Il devait vraiment être à bout.
« Écoute-moi bien Malfoy : je prends la menace très au sérieux, mais toute cette histoire est tellement… absurde. On n'accomplira pas cette prophétie. On ne se battra pas. On trouvera un moyen d'éviter ça, et on repartira chacun de notre côté, continuant notre vie comme nous l'avons fait ces cinq dernières années. Hors de question que je sois à nouveau victime d'une putain de prophétie ! »
À cet instant précis, Draco vit rouge. Il se retint de justesse de lui sauter à la gorge et serra les poings. Il sentait le sang battre à ses tempes, ses côtes lui faisaient mal, et son cœur menaçait de sortir de sa cage thoracique à chaque respiration qu'il prenait pour se calmer. Et cela n'aidait en rien la nausée qui couvait. Sa chute lui aurait-elle laissé une commotion ? Il plissa les yeux, un rictus de haine déformant ses traits.
« Le Destin, connard, l'aurais-tu oublié ? C'est à cause de ce capricieux Destin que ces deux dernières années ont été un pur enfer, sans cesse à me languir de toi ! Tu te dis victime de la prophétie ? Tu n'y fais face que depuis quelques jours, mais ça fait cinq ans que je suis emprisonné dans une cage dorée. Figure toi que ce petit séjour dans cette auberge minable et crasseuse est le meilleur de ma vie, tout ça par ta seule présence. Alors arrête de te plaindre et ferme ta grande gueule d'ange avant que je te fasse bouffer ta langue ! »
4 juin 1999
Cette plaisanterie, comme aimait l'appeler Potter, avait commencé le jour de l'anniversaire de Draco, cinq ans plus tôt à midi pile.
Draco mangeait tranquillement, entouré de ses acolytes de toujours. La discussion tournait autour de l'examen de potion qui aurait lieu le lendemain, et sur le fait qu'il était injuste qu'ils ne puissent pas s'entraîner avant l'examen, ne pouvant s'appuyer que sur la théorie alors que l'examen portait uniquement sur la partie pratique. Mais Théodore Nott partageait un autre avis.
« Sérieusement Blaise, arrête de gémir. On répète une année par rapport aux autres vrais septièmes, on n'a plus besoin de pratique. »
Pansy ne se priva pas d'ajouter son grain de sel. « Ce n'est pas parce que tu es nul en potion que tu dois reporter la faute sur les autres. D'ailleurs, sans la théorie, tu serais incapable de suivre la plus simple des recettes. »
Cette remarque ne plut évidemment pas au noir. Il se tourna alors vers son meilleur ami de toujours dans le but de recevoir un peu de soutien, mais il s'interrompit, assistant à un drôle de numéro. Draco fronçait les sourcils, sa cuiller figée en l'air à mi-chemin entre sa bouche et le bol devant lui qu'il fixait intensément.
Ce qu'il ne savait pas, c'était que la vision de Draco avait changé. Un instant auparavant il voyait son bol rempli de porridge, l'instant d'après il ne voyait plus rien. Tout était désespérément noir, pas une seule tache de lumière, pas un seul contour. Un simple fond noir. Il se frotta désespérément les yeux, mais rien n'y fit. Il tourna la tête dans tous les sens, hésitant à demander de l'aide et espérant que ça passe tout seul, mais plus les secondes s'égrenaient, plus il paniquait. Il savait que ses amis étaient assis à ses côtés, il entendait leur conversation, mais il ne parvenait pas à les voir. C'était quoi ce bordel ? Est-ce que ça lui arrivait vraiment ? Tendant sa main vers la gauche, il saisit ce qu'il pensait être l'épaule de son meilleur ami. « Blaise, je ne vois plus rien. Blaise je suis aveugle putain ! »
Blaise ne savait pas quoi faire. Le groupe de doubleurs se tourna dans un bel ensemble vers le blond. « Dray, tout va bien ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ? » Pansy s'était penchée au-dessus du panier de petits pains au chocolat, voulant observer de plus près les yeux de Draco. Peut-être avait-il une poussière dans les yeux ? Mais elle ne fit que renverser le pot de lait lorsque Draco sursauta brusquement. Il s'était tourné instinctivement vers la voix de Pansy, et sans le savoir elle avait révélé quelqu'un.
En réalité il voyait. Ou plutôt, il LE voyait. Potter, net, entouré d'un drôle de halo assez aveuglant, avec tout ce noir l'entourant. C'était vraiment étrange, comme s'il n'y avait qu'un personnage en couleurs sur une feuille noire. Il avait d'ailleurs l'air chauve, sa tignasse se fondant dans cette obscurité angoissante. Il ne voyait que la moitié de son corps, le reste caché sans doute par la table. En fait d'ici on aurait dit qu'ils se trouvaient dans une salle sans lumière, sauf celle qui serait braquée exclusivement sur le balafré. Il se doutait bien que Potter lui tendrait un piège un jour, même si celui-ci était vraiment tordu. Il se leva d'un bond, la rage lui tordant le ventre, renversant sa chaise et son bol de porridge au passage.
« Potter ! Espèce d'enfoiré, qu'est-ce que tu m'as fait ! ». Il s'était levé mais n'osait pas bouger. En dehors de Potter, il ne voyait strictement rien, et risquerait de se ridiculiser. Ce n'était pourtant pas l'envie de tuer qui manquait, mais il préférait éviter de provoquer sa propre mort dans le processus en mettant tout le monde au courant de son état de faiblesse. Toute la Grande Salle s'était faite silencieuse, attendant avec impatience le coup d'éclat. Ces deux-là avaient enterré la hache de guerre depuis la rentrée, l'année s'était déroulée sans heurt et un peu d'action pour faire tomber la tension des examens leur ferait le plus grand bien. Les professeurs avaient regagné un peu d'espoir. Raté. Mais ils n'admettraient jamais que les célèbres bastons Potter-Malfoy mettaient un peu de piment dans leur vie, et qu'ils s'ennuyaient parfois. Ils n'intervinrent donc pas tout de suite, trépignant derrière la table des professeurs.
Le Potter en question avait les yeux écarquillés comme des soucoupes, une moitié de toast enfourné dans la bouche. Il déglutit et fronça les sourcils. « Arrête ton char Malfoy, de quoi tu parles ? Tu ne crois pas que j'ai mieux à faire de mes journées qui, soit dit en passant, ne tournent pas autour de ta personne ? »
Draco se força à ne pas rougir, serrant les poings, mais cracha presque, haussant le ton. « Alors pourquoi je ne vois que toi ? » Draco ne se rendit compte que sa phrase avait un double sens que lorsqu'il entendit les rires s'élever, et vit Potter grimacer, choqué.
Avant qu'il ne puisse répliquer, Draco entendit les murmures augmenter en intensité. Blaise, ce fouineur, demanda « Qui c'est celui-là ? Un Examinateur ? » et Pansy ajouta « Peu importe qui il est, cet homme est beau comme un dieu. Tu crois qu'il est célibataire ? » Draco tourna la tête dans la direction supposée des portes, mais ce fût à nouveau le noir complet. Paniquant, il préféra se retourner vers Potter plutôt que de ne rien voir du tout. Il n'était pas aveugle, sinon il ne verrait pas le petit merdeux, mais c'était une moindre consolation. Était-ce réellement une chance de ne voir que le charmant visage du balafré? N'était-il pas préférable de carrément s'arracher les yeux, dans ce cas? Cela devait être un charme ou une potion, Pomfresh trouverait une solution rapidement.
Le garçon à la célèbre cicatrice fronçait les sourcils, baguette à la main, son regard allant de quelque chose, ou quelqu'un, à Draco. Soudain Draco glapit – on venait de lui saisir le bras. Une lumière diffuse à la forme humanoïde se tenait à ses côtés.
« Monsieur Malfoy, ne paniquez pas. Je vais vous guider jusqu'au bureau de la directrice, vos parents vous y attendent. Nous savons ce qui est entrain de vous arriver. »
« Qui êtes-vous ? »
Draco ne reconnaissait pas cette voix douce mais masculine. « Vous saurez tout dans un instant. Je ne peux pas révéler mon identité ici. Mais vous êtes en sécurité avec moi. S'il vous plaît, c'est vraiment très urgent. Faites-moi confiance et suivez-moi. Si vous le désirez, un camarade peut vous accompagner. »
Et puis quoi encore, pour qu'ils se foutent de lui et de sa couardise pour le restant de ses jours ? « Non merci, ça ira ainsi. » Il s'accrocha alors le plus dignement possible à cet inconnu qui refusait de lui répondre. Il supposait être en sécurité, sinon les professeurs auraient déjà agi. Cet inconnu n'aurait pas pu passer les grilles du parc de Poudlard s'il représentait la moindre menace pour les élèves. Son guide était étrangement doué, lui indiquant quand tourner, le tirant légèrement par le coude, comme s'il avait fait ça toute sa vie.
Du coin de l'œil il vit qu'ils s'approchaient d'une source de lumière plus vive. Potter, baguette levée, poignet souple mais prise ferme, les observait approcher en silence. Instinctivement, Draco se rapprocha de cette source de lumière. Le brun était la seule chose qu'il voyait nettement, c'était mieux que rien. Maintenant il voyait tout son buste et une partie de ses jambes. La prise sur son bras se raffermit, et l'homme parla à nouveau, s'adressant au héros du monde sorcier cette fois.
« Monsieur Potter, la directrice souhaite s'entretenir avec vous. Veuillez nous accompagner à son bureau je vous prie. » Il ajouta plus bas, à l'unique attention de Potter « C'est une question de vie ou de mort. »
Cette phrase glaça le sang de Draco. Il allait mourir ? Il commença à trembler de tout son corps, mais se contint du mieux qu'il put. Il ne voulait pas en entendre plus. Il fallait qu'il sorte de là et se rende à l'infirmerie. Il se tourna vivement vers ce qu'il pensait être les portes et se prit les pieds dans la bandoulière d'un cartable. Il se serait étalé de tout son long si quelqu'un ne l'avait pas retenu par la robe. On lui saisit le poignet, et tout s'éclaira, il était presque tombé sur le genoux d'un serdaigle aux cheveux bruns et au oreilles décollées. Draco n'en croyait pas ses yeux. Il avait recouvré la vue. Se retournant avec un cri de triomphe vers sa cible – car Potter allait payer – la première chose qu'il aperçut fut un homme grand très blond, au teint de perle et à l'expression étrangement neutre. Puis il disparut, ne laissant place qu'à ce drôle de halo.
« C'est quoi ce bordel ! Je voyais à l'instant, tout était normal ! Expliquez-moi ce qu'il m'arrive. Potter, qu'est-ce que tu m'as fait ?! »
« Monsieur Potter, voudriez-vous me rendre service et reprendre la main de monsieur Malfoy. »
Draco le vit s'approcher de lui avec réluctance pour lui prendre la manche du bout des doigts. Il semblait avoir compris quelque chose qui dépassait encore Draco, l'observant avec une curiosité non feinte, comme s'il était devenu un animal de laboratoire. On pouvait presque voir les rouages de son cerveau se mettre à tourner. Draco se recula avec aversion, trébuchant presque à nouveau, gardant ses mains derrière le dos. Il se tourna vers l'inconnu supposé l'aider et cracha férocement.
« Arrêtez ce cirque et rendez-moi la vue, je sais que vous le pouvez, vous l'avez fait à l'instant ! »
« Monsieur Malfoy, ce n'est pas moi qui vous ai rendu la vue. C'est monsieur Potter ici présent par un mécanisme dont vous aurez connaissance plus tard. Si vous vouliez bien accepter qu'il vous serve de guide jusqu'au bureau de la directrice, vous y aurez de plus amples explications. »
Draco respirait fort et trop vite, peu à peu la panique l'envahissait, gelant son cerveau. Il se donnait en spectacle, il le savait. Mais le noir… ce noir était horrible. Il n'était pas rassurant et tiède comme celui du sommeil profond ou de la nuit étoilée. C'était le noir absolu et angoissant, vous vous y sentez seul au monde, vous commencez à douter de votre existence même. Alors il déglutit, se tourna et tendit une main tremblante vers Potter… sa lumière. Celui-ci tirait une tête jusque parterre, la mâchoire serrée, les lèvres pincées. Tout sur son visage exprimait la contrariété, sombre et renfrogné. Draco frissonna violemment, et Potter croyant qu'il voulait à nouveau s'échapper lui prit fermement la main, serrant fort à lui en faire mal et sa respiration se bloqua dans sa gorge. Au moment même où la peau de Potter était entrée en contact avec la sienne, la salle était réapparue. Draco relâcha sa respiration, ne se détendant que légèrement. La main de Potter était chaude dans la sienne, presque trop, mais ses doigts étaient étrangement doux contre son pouls. Il sentit un souffle sur sa nuque, et Potter lui dit à voix basse :
« Malfoy, calme-toi, tu te donnes en spectacle. Je suis aussi heureux que toi de cette situation, alors au plus vite on va chez la directrice, au plus vite on en aura terminé avec cette histoire. Maintenant, avance. »
Draco était sans voix. Pour qui se prenait-il ? Mais aussi étrange soit-il, les paroles de Potter lui permirent de ne plus penser à tout ce qui lui arrivait, fixé qu'il était sur ces yeux verts. Il plissa les siens d'un air menaçant mais ne dit rien. Il ne pouvait pas se permettre de le contrarier, il était dépendant du Sauveur. Ils se dirigèrent alors à toute vitesse vers le bureau de McGonagall, Potter ayant à peine eu le temps d'attraper ses affaires et de lancer un rapide « Ne vous inquiétez pas, je vous expliquerai », ignorant ouvertement le « Harry, que se passe-t-il ? » de Granger, plantant ses deux meilleurs amis à la table des Gryffondor, abasourdis. Pour une fois que Granger ne comprenait rien, Draco aurait aimé pouvoir se rassasier plus longtemps de cette expression guère familière sur ce visage. Quant à Weasley, il était répugnant avec sa bouche grande ouverte remplie d'une substance inconnue à moitié mâchée.
Jamais Draco n'aurait imaginé dans ses pires cauchemars parcourir les couloirs centenaires de Poudlard main dans la main avec son pire ennemi. Il n'avait encore jamais eu de petite amie avec qui le faire ! Pansy n'était pas vraiment une petite amie, juste… un moyen de s'exercer. Il eut tout de même la satisfaction de constater qu'il avait de plus longues enjambées que le brun, et que ce dernier avait donc du mal à le suivre. « Hey le nain, fais un effort, tu me ralentis. » Mais il n'obtint pas la réponse escomptée. Sa main gauche à moitié broyée lui ferma le clapet pour le restant du trajet.
« Earl Grey. » Du thé ? Quelle originalité. Ils s'installèrent sur les marches en colimaçon, et attendirent que les gargouilles referment le passage pour qu'il se mette à s'élever lentement, les emmenant inexorablement au sommet d'une des tours, fermée par une lourde porte de bois.
Lorsqu'ils reçurent l'invitation à entrer, Draco pu constater que ses parents étaient installés en face d'une tasse fumante. Ils levèrent les yeux vers les nouveaux arrivants d'un air heureux et anxieux. Puis Lucius Malfoy pinça les lèvres, seul signe visible de son mécontentement. Narcissa quant à elle, fixait les mains jointes des deux jeunes hommes. Un léger sourire de circonstance placardé sur le visage, elle tendit la main gauche à Harry. Aussitôt qu'il lâcha Draco, le noir revint. Mais pas totalement.
« Père, Mère, je vous vois ! Je vous vois aussi bien que lui. »
« Eh bien mon fils, aurais-tu oublié tes manières ? Salue tes parents comme il se doit. Monsieur Potter, ravi de vous revoir en des circonstances… moins malheureuses. » Sa voix était devenue rauque à force de crier sous les Crucio de Voldemort. Les séquelles de la guerre ne leur permettraient jamais d'oublier.
Draco avait bien saisi la nuance. Cela ne présageait rien de bon. Mais avant tout il récupéra abruptement le poignet de Potter. Il étouffa un soupir de soulagement, et baisa délicatement la joue de sa mère, serra la main de son père qui ne tenait pas cette fameuse canne, et s'assit à leur droite, tirant le brun derrière lui. L'inconnu se tenait de l'autre côté du bureau, et feuilletait les pages d'un livre ouvragé devant la directrice. Cette dernière semblait perplexe et tendue, son chapeau pointu de travers, et cela ne fit qu'accentuer l'inquiétude de Draco. Que pouvait-il bien se passer, qui le lia de près ou de loin à Potter, qui contrariait fortement ses parents – du moins son père, pour sa mère il ne savait pas encore se prononcer – et qui inquiétait tellement McGo qu'elle n'en avait pas encore touché son thé ?
« Malfoy, arrête de tirer ou tu vas finir par me mettre parterre. »
Draco regarda Potter et remarqua qu'effectivement, il tentait de se tenir le plus éloigné possible de sa Némésis tout en gardant sa main dans la sienne, ce qui avait pour effet qu'ils se tenaient tous deux dans une position ridiculement inconfortable. « Au moins tu retrouverais ta place, ne serait-ce pas généreux de ma part. », mais il relâcha légèrement sa prise, se frôlant à peine le bout des doigts, leur bras pendant pitoyablement dans l'espace entre leur chaise. Il entendit un soupir irrité et d'un coup de baguette McGonagall colla leur siège, leurs mains jointes sur l'accoudoir qui les séparait.
« Messieurs, veuillez cesser ces enfantillages, nous faisons face à un… cas inhabituel qui demande toute votre attention. Monsieur hum, Magda est venu d'Islande pour vous expliquer le phénomène. »
« Messieurs Potter et Malfoy, je suis enchanté d'enfin faire votre connaissance. Draco – puis-je vous appeler par votre prénom ? – vous avez fêté vos 18 ans ce midi, c'est bien cela ? Bien. Vous êtes entrain de vivre le Passage. Je vois à son expression que monsieur Potter n'est pas au courant ? »
« Il n'en a pas besoin pour le moment, cela ne le concerne pas. Il est là uniquement pour… m'éclairer. J'aimerais savoir ce qui ne va pas avec mon Passage. Je l'ai déjà vécu à mes 17 ans comme tous les autres, pourquoi en subirais-je un nouveau ? » Il se tourna alors vers ses parents, fixant son père droit dans les yeux, son cœur se pressant douloureusement d'angoisse dans sa poitrine. « Père, que se passe-t-il ? Vous m'aviez dit que comme mes ancêtres, j'aurais des maux de tête et une augmentation de mes pouvoirs, et c'est bien ce qu'il s'est produit il y a un an. Rien ne m'a été dit sur une quelconque cécité. Je n'ai jamais entendu parler de sorcier perdant la vue un an après son Passage par Salazar ! »
Le silence se fit après l'explosion de Draco. Narcissa lui jeta un regard glacial. Il se recroquevilla légèrement dans son siège, honteux de son comportement. Mais s'attendait-elle réellement à ce qu'il reste de glace alors qu'on lui faisait part de cette folie lors d'une tea party ? « Draco, sache que nous ne pensions pas que cela t'arriverait si tôt, nous pensions avoir plus de temps devant nous pour t'y préparer. Nous ne savons pas encore pourquoi tu subis l'Eveil, mais nous devons y faire face maintenant que le processus s'est enclenché. »
« De quel processus parlez-vous, Mère ? »
Elle échangea un regard avec Magda, et celui-ci continua. « L'Eveil Draco. Dans notre Communauté, cela se produit autour de nos 13 ans. Mais vous êtes un cas particulier sur lequel nous manquons d'information. Et je crains que monsieur Potter ne joue à présent un rôle prépondérant dans votre vie, car il semblerait que vous l'ayez choisi. »
Tous ces attouchements, cette intimité avec Potter et ces mystères commençaient vraiment à lui porter sur les nerfs et à le mettre franchement mal à l'aise. Un mal de tête faramineux ne tarderait pas à poindre, il se mit à se masser le haut du nez de sa main libre. Il était perturbant de penser qu'il allait peut-être parler à des lumières toute sa vie. Perdait-il l'esprit ?
« Arrêtez de tourner autour du pot. Pourquoi est-ce que je subis un second Passage ? Pourquoi suis-je aveugle, et par Salazar expliquez-moi ce que Potter vient faire là-dedans ! »
