« I didn't want to fall for you. I wasn't supposed to. But I have. »
- Sarah, je n'ai pas confiance en tes idées..
Cosima lâcha un soupir, en regardant sa soeur. Parce que oui, c'était plus simple de penser à elle en tant que soeur, qu'en tant que clone. Et puis, c'est comme ça qu'elles se présentaient, aux gens qui les regardaient de trop près, ou leur posaient des questions. "Oui, on est jumelles."
- J'ai des idées brillantes, répondit-Sarah, à voix basse,en crochetant la serrure. Tu veux obtenir des réponses oui ou non?
Sarah regarda sa clone aux dreads, et lui adressa un petit sourire suffisant. Parce qu'elle savait ce qu'elle allait répondre, malgré son masque d'hésitation.
- Oui, finit-par répondre Cosima dans un soupir. Mais quand même ! S'infiltrer dans le bureau de mon moniteur, tu ne trouves pas ça un peu risqué ?
Sarah arrêta son travail de crochetage de serrure, et excédée, se tourna vers la jeune femme.
- Scott n'est plus là, Cos, chuchota-t-elle. Ton moniteur est mort. Ils l'ont assassiné. Tu ne veux pas savoir qui est ce "ils"? Et pourquoi il a été tué ? Et quelles sont les informations qu'il collectait sur toi ? A quoi elles servent ? A qui il les donnait ?
Cosima hochait la tête, faiblement. Bien sûr, Sarah avait raison, mais elle poursuivait sa tirade.
- Il n'est mort qu'il y a deux jours, reprit-t-elle. Bientôt,ils iront faire le ménage dans son bureau, et tout archiver. Ou alors, le donner à ton prochain moniteur, parce que oui, je ne doute pas qu'ils t'en fourniront un nouveau. On pourra plus avoir accès aux dossiers, et aux réponses. Alors arrête de faire ta poule mouillée, et attends patiemment que je force l'entrée de son bureau.
Sarah n'attendit pas de réponse, et entreprit de reprendre sa mission, d'ouvrir la porte.
- Tu pourrais au moins faire ça en silence, grommela-Cosima, qui n'appréciait pas qu'on lui parle sur ce ton.
- La ferme Cos, répondit-simplement Sarah.
Cosima leva les yeux au ciel. Elle s'apprêtait à répliquer, quand il y eut un déclic, et - enfin! - la porte s'ouvrit.
- Tu peux te prosterner devant ma débrouillardise ! fit-Sarah en se relevant.
- Arrête de raconter n'importe quoi, et débarrassons nous de cette corvée, soupira-Cosima en entrant dans le bureau sombre.
Pénétrer de nuit et de force dans le bureau de son défunt moniteur n'était pas une chose que la clone appréciait vraiment. Mais Sarah avait raison. Elle voulait quelques réponses. Pour une fois dans sa vie, elle voulait faire partie de l'expérience, sans être le simple sujet qui demeure dans l'ignorance. Elle était une clone, mais elle était avant tout une scientifique.
- Merde, grommela-Sarah. T'as vu le nombre de dossiers et de paperasses ?
- Mettons nous y, proposa-Cosima, en allumant sa petite lampe de poche, que Sarah lui avait donné.
Elle prit un casier rempli de dossier, et se mit à les feuilleter chacun. Sarah fit de même dans un autre casier, avec sa propre lampe.
- Sarah ? demanda-Cosima, une poignée de minutes plus tard. Tu crois qu'il savait que je savais ?
- Qui ça, Scott ?
- Oui, acquiesça-la scientifique. Tu crois qu'il savait qu'on avait découvert toute cette histoire de clones? Parce qu'on est pas censées être au courant..
- Je l'ignore, répondit-Sarah en haussant les épaules. J'en sais franchement rien, Cos.
- Je ne pense pas qu'ils aient su, réfléchit Cosima, toujours en parcourant les dossiers. Ils auraient fait quelque chose, sinon. Je pense qu'ils ne savent même pas que toi, moi, Alison, Beth, et Helena, on a des contacts.
- Il y a un relevé de ta situation financière, ris-Sarah, en tenant un rapport dans la main. Beurk. Toute ta vie est dans ces dossiers, Cosima. Je suis bien contente de n'avoir jamais eu de moniteur.
- Arrête de rire, je suis fauchée, je sais, grommela-Cosima. C'était pour m'inscrire ici, à Dyad.
- Ça t'a coûté un bras, ricana-Sarah.
- Bon, tu veux bien continuer à chercher ?
Sarah reposa les dossiers, et se dirigea vers l'ordinateur.
- Putain, y a un mot de passe, soupira-t-elle. Scott, c'est quel genre de mec ? A mettre le nom de sa copine ?
- Ça m'étonnerait qu'il ait eu une copine, ricana-Cosima. Un chien ou un chat à la rigueur.
Sarah fut prise d'un fou rire devant la remarque cassante de la scientifique, et Cosima ne put réprimer un sourire également. Elle se sentait un peu coupable, parce qu'elle aurait pu apprécier Scott, si elle n'avait pas découvert qu'il scrutait toute sa vie, et qu'il l'étalait dans des dossiers. Et maintenant, il était mort. Assassiné.
- Bon, on abandonne l'ordinateur, soupira-Sarah. Mais il n'y a rien dans ces dossiers..
- Si..
Sarah jeta un coup d'oeil par dessus son épaule en entendant que la voix de Cosima avait changé.
- Qu'est-ce que tu as trouvé ?
Voyant que Cosima était absorbée dans la lecture, Sarah lui arracha le papier des mains.
- 324B21 ? lut-elle. C'est ton petit surnom? Très affectueux.
Cosima lui adressa une grimace agacée, et saisit un autre papier.
- Regarde, ça !
Elle tendit la feuille à Sarah, qui lut des bribes à voix haute.
- Contrat de non divulgation blablabla..moniteur : Scott Vokey. blablabla. Y a deux signatures en bas de la page. Scott et celle d'un certain Dr. Leekie.
- Dr. Leekie a signé ça ? a-hoqueté Cosima. Non !
- Qui est Dr. Leekie ? a-fait Sarah en fronçant les sourcils.
- Un brillant mais un peu extrême néolutioniste, a-répondu Cosima. Il travaille ici. D'ailleurs, il est un peu à la tête de cette institution.
- Alors, ça ne serait pas étonnant qu'il soit également à la tête de notre projet, pas vrai ? nota-Sarah.
- Tu crois que c'est un pro-clone ?a soufflé-Cosima avec effroi. Je ne lui ai jamais parlé mais il ne m'a jamais approchée non plus. S'il était à la tête du projet clone, il se serait intéressé à moi, non? Alors qu'il n'a eu aucuns contacts avec moi, je ne l'ai même pas surpris me regarder une seule fois.
- Pour ne pas que tu le soupçonnes, a-avancé Sarah. J'en sais foutre rien.
Soudain, ils entendirent des pas dans le couloir, et le plafonnier s'alluma.
- Merde, merde, merde ! jura-Sarah.
Sarah et Cosima avec des geste fébriles, replacèrent les dossiers dans le bon ordre, rangèrent les casiers, puis, s'aplatirent au sol, au même moment où la porte du bureau s'ouvrait.
"Merde, merde!" continuait-de jurer intérieurement Sarah.
Elles se planquèrent derrière une plante verte, masquées par les ombres, mais si la lumière s'allumait, elles étaient morte. Deux femmes derrière un pot et une maigre plante verte, ça se remarquait un peu, quand même. Un homme en costume s'avança, doucement. Cosima sentit un frisson de panique courir le long de sa colonne vertébrale quand elle vit que dans la main du nouveau venu, était calé un pistolet.
Elle se sentit rassurée lorsqu'elle sentit la crosse de l'arme de Sarah, à côté, qu'elle avait sorti au cas où. A leur plus grande surprise, l'homme, dont elles ne distinguaient pas les traits, à cause de l'obscurité, n'alluma pas la lumière, ni n'alla sur l'ordinateur. Comme elles, il se dirigea vers les dossiers, qu'il se mit à feuilleter. Il leur tournait le dos. L'occasion parfaite.
Sarah fit signe à Cosima, qui commença à paniquer. Cependant, elle suivit les ordres de sa soeur, de sa clone, et quitta leur cachette de fortune. Doucement, elles sortirent du bureau, et s'en éloignèrent avant de commencer à courir. Ce n'est qu'une fois dans la voiture de Sarah, roulant loin du dyad institut, que Cosima reprit son souffle.
- J'aurais dû savoir, que je devais me méfier de tes idées, grogna-Cosima.
- Mais on a appris des trucs, répondit-Sarah en haussant les épaules. Scott était bien ton moniteur. On ignore pourquoi il a été tué mais..
- Donc ça ne nous avance à rien.
Sarah doubla une voiture et Cosima fronça le nez, devant l'évident excès de vitesse.
- Pas tout à fait à rien. Regarde ce que j'ai pris.
Sarah saisit une feuille de papier pliée, qui dépassait de sa poche, et la tendit à Cosima.
- Tu l'as prise ?! s'exclama-t-elle.
- C'était une copie, répondit-Sarah en haussant les épaules. J'ai laissé l'original, ne t'inquiète pas !
- Ah, je suis très rassurée, ironisa-Cosima.
Elle déplia cependant la feuille.
- Fiche de suivi du sujet 324B21, lut-Cosima. J'étudierais ça plus en détail ce soir.
- Merci Sarah, grommela-la jeune femme au volant.
- Merci Sarah, répéta-Cosima, avec un ton narquois.
Sarah doubla encore une fois une file de voitures, puis, calma sa conduite, ne désirant pas vraiment, en plus, être prise pour cible par les flics. Elles pourraient toujours appeler Beth, si c'était le cas. Mais la clone détective détestait que ses soeurs, ses clones, fassent appel à elle pour ça.
- C'était qui ce gars ? demanda-soudain Cosima.
- Jamais vu, fit-Sarah, haussant les épaules. Il ne me disait rien qui vaille. Il était en train de fouiller dans ta vie, Cos..
- Arrête d'assimiler ce bureau rempli de dossiers à ma vie ! s'agaça-Cosima. Je suis plus que ça.
- Je sais que ce n'est pas une partie de plaisir, d'avoir des clones, crois-moi, ricana-Sarah. Moi aussi, je me pose sans cesse la question, tous les matins. Est-ce que je devrais exister ?
- Ne suis-je pas le simple fruit d'une expérience illégale et ratée ? compléta-Cosima.
- Probablement..conclut sombrement Sarah. Mais tu sais quoi ? Qu'ils aillent se faire foutre, tous ces scientifiques en blouse blanches, et leurs brillants cerveaux. Qu'ils aillent tous se faire mettre.
- Sarah, soupira-Cosima, devant la violence verbale de la clone.
- Quoi, c'est la vérité ! protesta-t-elle. On est en vies, maintenant. Alors peut-être qu'ils imaginaient que leurs actes étaient sans conséquences, quand tout ce projet n'était que sur papier..mais l'expérience à évolué, putain ! On est en vie, humaines. On est peut-être clones, mais on respire, merde ! J'ai l'impression qu'ils l'oublient, parfois..
- Je pense qu'ils n'ont jamais pensé à nous autrement que comme des sujets d'expérience, Sarah, répondit-calmement Cosima.
Les deux clones pensaient exactement la même chose, mais elles avaient juste deux moyens différents de l'exprimer. La colère et la violence pour Sarah. Un raisonnement scientifique, calme et réfléchi pour Cosima.
- Ils ont dû se lancer dans ce..grand projet, expliqua-Cosima, en commençant à parler avec ses mains. Avec pleins d'idées et d'espoir que ça fonctionne, persuadés qu'ils allaient révolutionner la médecine, et les lois génétiques.
- Et ils ont créés des monstres à la place...grommela-Sarah. J'en ai ras le bol, moi.
- Le pire dans tout ça, c'est quand même de feindre l'ignorance, répliqua-Cosima.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- On est pas censées être au courant, répondit-Cosima. Ce projet est confidentiel, et on est censés être des sujets aveugles. On est pas censés savoir, qu'on a des clones. On est censés se croire normales, comme des personnes normales..c'est le plus déstabilisant.
- Ouais, probablement..acquiesça Sarah. Il y a trop de côtés négatifs pour pouvoir en choisir un seul. Mais tu as raison, c'est super chiant.
Sarah se gara, et enclencha le frein à main. Elle et Cosima descendirent de voiture, et montèrent, pour accéder au palier de Félix. Sarah frappa à la porte, une fois, puis deux. Puis trois.
- C'est nous, Fee ! lança-t-elle en criant.
La porte coulissa, et le demi-frère de Sarah apparut, avec son visage blasé, et son pull couleur canari. Il avait les cheveux en bataille, et les yeux fermés par le sommeil. Il ne semblait pas d'excellente humeur.
- Whoaw, Felix, qu'est-ce que tu portes ? s'est-exclamée Cosima, en se protégeant les yeux. Tu veux nous faire mal aux yeux ?
- Aha. Aha. Aha, répondit-Félix, alors que les deux clones entraient, et qu'il refermait la porte. J'avoue Cosima, que ton sens de l'humour de geek m'échappe complètement. Particulièrement en pleine nuit.
Cosima arqua un sourcil, mais ne releva pas. Elle se laissa tomber sur le canapé, et Sarah prit possession du fauteuil. Félix resta debout, bras croisés.
- Qu'avez-vous encore fait ? grommela-t-il, dans un bâillement.
- Comment ça qu'est-ce qu'on a encore fait ? répondit-Sarah.
- Ne me dites pas que vous avez violé l'entrée du bureau de Scott ! a-tonné Félix. Comme vous prévoyiez de le faire..!
- Si je réponds oui ? provoqua-sa soeur.
Félix haussa les épaules.
- Et bien je dirais que vous êtes stupides..
Sarah lui adressa un sourire narquois.
- Je peux aller dormir, maintenant ? geignit-Felix, comme un enfant.
- Tu veux pas aller nous chercher un truc à boire, plutôt ? lança-Sarah, taquine.
Félix fusilla sa demi-soeur du regard, et elle éclata de rire, tandis qu'il se traînait vers son lit, et s'enfouissait sous sa couverture en grommelant quelque chose comme "tarées" et "crevé".
Delphine entra dans le hall du Dyad Institut, un peu nerveuse. Bon, d'accord, très nerveuse. Elle n'avait pas beaucoup dormi de la nuit, se tournant et se retournant dans son lit, tentant de stopper le flux continu de ses pensées. Ce jour n'était pas seulement son premier jour de boulot ici. C'était également aujourd'hui, son entrée dans le "grand projet secret" du Dr. Leekie.
La française avait rencontré le Dr. Leekie deux ou trois fois, à ses conférences, et il avait apprécié son esprit, son travail, et ses compétences. Aussi, lorsqu'une place dans son projet spécial s'était libérée, il avait fait venir Delphine, qui avait accepté sans hésitation. C'était une occasion en or, une opportunité d'une vie de travail, qu'elle ne voulait pas laisser échapper.
La jeune femme marcha jusqu'au bureau du Dr. Leekie. Devant la porte, elle passa une main dans sa tignasse blonde, lâcha un grand soupir, puis, frappa.
- Entrez.
Elle obéit, et poussa la porte.
- Ah, Dr. Cormier, bienvenue ! Fermez la porte, je vous prie.
- Merci, Dr. Leekie. C'est un plaisir d'être ici. Un honneur.
Delphine ferma la porte, puis, s'assit sur la chaise en face du bureau ou Leekie était lui même assis.
- Alors, avez-vous lu le dossier, Dr. Cormier ? demanda-Leekie, en saisissant un épais dossier, qu'il se mit à feuilleter. A propos de la globalité du projet, pour commencer ? Un petit résumé ? Histoire de m'assurer que vous avez compris votre rôle.
- Oui bien sûr, acquiesça-Delphine. Le moniteur d'un de vos sujets, le sujet 324B21 étant décédé, vous avez besoin d'un nouveau moniteur. Mon but est de surveiller 324B21, l'un des clones donc, d'un point de vue santé et physique, mais également moral, de collecter des données sur le sujet, afin de prévenir le moindre problème.
Delphine se tut, essayant de sonder le visage de Leekie, pour voir ce qu'il en pensait, mais il était silencieux et impassible.
- Ah, fit-Delphine, se souvenant d'un détail important. Il faut également m'assurer que le sujet ne soit jamais au courant de sa condition, et qu'il n'entretienne aucuns contacts avec aucun autre sujet.
- Très bien.
Leekie hocha la tête, en écrivant quelque chose sur le dossier.
- Vous avez fait vos devoirs, approuva-t-il, s'autorisant un sourire. Maintenant, si vous voulez bien signer.
Delphine saisit la feuille. Contrat de non divulgation du moniteur de 324B21 : Delphine Cormier. Elle cliqua le crayon, signa plusieurs fois, sur plusieurs documents, puis, Leekie remballa le tout dans le dossier.
- Bienvenue à l'institut Dyad, fit-il, en lui serrant la main. Vous êtes donc ici incognito, j'imagine que vous le savez, après avoir signé ce contrat de non divulgation. Vous ne devez en aucun cas faire part de ce projet, à 324B21, ou à quiconque. Compris?
Delphine hocha la tête.
- Pour faciliter le rapprochement, poursuivit-Leekie. Je vous ai réassigné comme partenaire de labo avec Cosima.
- Cosima ? releva-Delphine.
- Ah oui, nous ne vous avons pas encore donné le cas réel, vous avez juste eu le dossier du sujet, acquiesça-Leekie, s'en souvenant. Bien, tenez. Voici les informations réelles de Cosima Niehaus, alias sujet 324B21, ou, comme on l'appelle entre nous, le clone geek.
Delphine eut un petit sourire, mais redevint rapidement sérieuse, et saisit le dossier que lui tendait Leekie.
- J'espère et je ne doute pas que vous prendrez votre mission à coeur, Dr. Cormier, fit-Leekie, en se levant.
Delphine acquiesça, peu bavarde. Le stress de cette première rencontre officielle avec le Dr. Leekie commençait à retomber, mais elle était quand même intimidée.
- Bon et bien..bonne chance, fit-Leekie, mal assuré. C'est comme ça qu'on dit, en français ?
Delphine eut un sourire poli, malgré la prononciation très américaine du Dr. Leekie.
- Oui, c'est ça, acquiesça-t-elle. Vous parlez français..
- Un tout petit peu, précisa-Leekie. Mon bureau vous est ouvert à la moindre question, mais prétendez ne pas me connaître.
Delphine acquiesça à ces dernières recommandations, puis, quitta le bureau. Elle marcha le long du couloir, le dossier sous le bras. Elle allait enfin pouvoir découvrir le visage de 324B21. Et elle savait enfin son nom. Cosima.
La française s'adossa au mur, et feuilleta le dossier avant d'aller rencontrer le clone qu'elle devait surveiller. Elle prit la première page, qui était une assez grande photo, de Cosima, probablement. Delphine ne l'imaginait pas du tout comme ça. Des dreads. Des lunettes. Un anneau au nez. Un grand sourire.
Elle n'aurait pas pensé que Cosima était si..vivante. Si normale. Si jolie. Delphine refréna aussitôt tout ça. Elle savait qu'elle avait un rôle important, et qu'elle ne devait pas trop s'attacher avec son clone. Un peu. Mais pas trop. Le dossier était rempli de paperasse, détaillant la vie entière de Cosima Niehaus, sujet 324B21.
Delphine savait qu'elle aurait dû le lire. Que ça aurait pu l'aider à faire son travail. Mais ça la répugnait, de fouiller comme ça, dans la vie et le passé de quelqu'un, à son insu, sans sa permission. Elle ne trouvait pas ça correct. Et elle pensait qu'elle pouvait fonctionner sans avoir à lire le dossier, alors, elle le rangea précieusement dans son sac, après avoir mémorisé le visage souriant, et se promit de ne l'ouvrir qu'en cas d'absolue nécessitée. Elle respectait trop les gens pour fouiner ainsi.
- Bon..c'est l'heure, j'imagine, marmonna-Delphine, pour elle même.
Elle prit dans son sac, sa blouse, soigneusement pliée. Elle l'enfila, et sourit, de retrouver sa blouse blanche sur le dos. C'était au moins quelque chose de familier. La jeune femme passa par l'accueil, récupérer un badge indiquant "Dr. Cormier - evo devo", puis, se dirigea vers les laboratoires, où Cosima était censée se trouver.
A présent, elle était nerveuse, de la rencontrer. Elle avait peur de tout foirer. Que Cosima découvre tout.
"Relax. Elle est intelligente, mais ce projet est trop top secret. Il n'y a aucun moyens qu'elle puisse savoir ne serait-ce que la moindre information. Détends toi. Allez. Va y."
Delphine poussa la porte du labo. Elle repéra rapidement sa clone, à une paillasse, regardant dans un microscope, les lunettes relevées sur son front, plissé de rides concentrées. Elle écrivait quelques annotations sur une feuille, à côté de temps en temps. La française plaça un sourire sur son beau visage, puis, s'avança vers la paillasse.
- Cosima ?
La jeune femme releva la tête du microscope, et eut un mouvement de surprise, en voyant Delphine. Au bout d'un moment, elle reprit ses esprits.
- Oh, oui, oui, c'est moi..fit-elle avec un regard interrogateur.
Elle replaça ses lunettes sur son nez. Delphine fut frappée par la vie qui se dégageait d'elle. Elle avait le même sourire que sur la photo, et ses yeux et son visage entier étaient chaleureux, et agréables. Une aura d'intelligence semblait se dégager d'elle. Elle était brillante, Delphine n'avait aucun doute la dessus.
- Je suis ta nouvelle partenaire de labo, se présenta Delphine, en lui tendant la main. Delphine Cormier.
Aussitôt, le sourire de Cosima se propagea à ses yeux, qui se firent encore plus chaleureux. Elle serra la main de Delphine, avec un petit sourire.
- Cosima Niehaus, se présenta-t-elle toujours avec son grand sourire. Mais tu as l'air de déjà le savoir.
- Enchantée, répondit-Delphine, dans sa langue maternelle.
Cosima eut un petit moment de surprise, puis, elle s'adapta très rapidement.
- Enchantée.
L'accent américain prononcé fit sourire Delphine ; elle le trouvait adorable.
J'espère que ce chapitre 1 vous a plu.
Au cas où, pour ceux qui n'auraient pas compris: les bouts de dialogues en gras, sont ceux prononcés en français. Dans la vo, Delphine est française, mais place quelques mots de sa langue. Comme j'écris en français, mais que je voulais garder cet aspect linguistique, j'ai démarqué les mots et phrases qu'elle prononce dans ce qui serait le français, en vo.
Hésitez pas à reviewer, surtout. C'est rapide, gratuit, et ça me fait super plaisir :3
